mars 2020 - Page 20 sur 36 - Journal du niger

Joe Biden est prévenu: Donald Trump ne retiendra pas ses coups

Donald Trump ne s’en cache pas: il entend mener une campagne très agressive contre Joe Biden, en mettant en doute ses capacités intellectuelles et en l’accusant de corruption.

Figure du Sénat, ancien vice-président de Barack Obama, « Sleepy Joe » comme l’a surnommé le milliardaire républicain, fait désormais figure de favori dans la course à l’investiture démocrate.

Il martèle sur les estrades de campagne qu’il veut restaurer la calme et la « décence » dans la politique américaine.

Mais le duel entre le président de 73 ans et l’ancien vice-président de 77 ans, s’il a lieu, pourrait être d’une agressivité inouïe.

La réaction de Donald Trump à l’excellente soirée de Joe Biden lors du « Super Tuesday » a donné un avant-gout de la bagarre à venir.

S’il a félicité « Joe » pour son « incroyable come-back », le président a aussi laissé entendre, comme il le fait depuis des semaines, que s’il s’arrivait au pouvoir, il ne serait qu’une marionnette dirigée en coulisses par des représentants de « la gauche radicale ».

Donald Trump l’a dit sur tous les tons: il préférerait voir le sénateur du Vermont Bernie Sanders sortir vainqueur des primaires démocrates.

Un affrontement avec celui qui revendique fièrement le terme de « socialiste » — un terme très marqué à gauche aux Etats-Unis — qui s’est rendu en Union soviétique avec sa femme peu après son mariage et a fait l’éloge du régime cubain serait, estime-t-il, bien plus aisé.

« Je m’étais préparé à affronter Bernie, j’étais prêt », a-t-il expliqué jeudi soir, soulignant, amusé, qu’il aurait brandi le mot « communiste » à la moindre occasion.

« Et puis cette histoire folle a eu lieu », a-t-il ajouté, évoquant le retour de Joe Biden. « Je pense que cela va être difficile pour (Sanders) de revenir ».

– Hunter Biden, en boucle –

Preuve que le milliardaire républicain a toujours vu – à tort ou à raison – Joe Biden comme une plus grande menace, il avait tenté de le déstabiliser fin 2019 en demandant à l’Ukraine d’enquêter sur son fils, Hunter Biden. Ce dernier fut administrateur du groupe gazier Burisma du temps où son père était vice-président.

Mais un lanceur d’alerte s’en est mêlé et l’affaire a pris une tournure que le magnat de l’immobilier n’avait pas anticipé.

Accusé d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans la campagne pour sa réélection en 2020, Donald Trump a récolté d’une procédure en destitution. Mis en accusation par la Chambre des représentants, dominée par les démocrates, il a été acquitté par le Sénat, à majorité républicaine.

Reste que le nom de Hunter Biden va revenir en boucle.

« Ce sera un sujet central de la campagne. Je vais le soulever en permanence », a prévenu Donald Trump mercredi soir sur Fox News. « Je ne vois pas comment ils peuvent répondre à ces questions. C’était de la corruption pure ».

Le clan Biden le sait: il lui faudra trouver une riposte convaincante sur un dossier sur lequel l’ancien sénateur s’est jusqu’ici montré évasif, voire maladroit.

Début décembre, il s’était emporté contre un électeur qui l’accusait d’avoir « envoyé » son fils en Ukraine. « Tu es un satané menteur, mec, ce n’est pas vrai », avait-il rétorqué, dans une scène qui avait tourné en boucle dans le camp républicain.

Imitations et expressions moqueuse à l’appui, Donald Trump sait se montrer cruel, féroce. Et sa base électorale en redemande.

Mercredi soir sur Fox News, il a poussé loin les insinuations sur le déclin présumé de celui qui a travaillé pendant huit ans avec Barack Obama.

« Il a toujours fait des gaffes. Il s’est toujours mis dans des situations délicates à cause de cela », a-t-il déclaré.

« Mais jamais à ce point. Ce qui se passe aujourd’hui est fou ».

Tunis: six blessés dans une double attaque suicide contre l’ambassade américaine

Un double attentat suicide a blessé jeudi cinq agents de police déployés devant l’ambassade américaine à Tunis ainsi qu’un civil, a indiqué le ministère de l’Intérieur.

L’explosion a retenti en fin de matinée près de cette représentation diplomatique située dans le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

« L’opération a entraîné la mort des deux assaillants, blessé cinq policiers, et légèrement blessé un civil », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Les circonstances sont encore confuses.

Selon un responsable de la police interrogé par l’AFP, un assaillant est mort en tentant de forcer l’entrée de l’ambassade, un site sensible protégé par des barrages. Un des kamikazes circulait à moto, a ajouté un autre policier témoin de la scène.

La police scientifique a immédiatement été dépêchée sur les lieux, survolés par un hélicoptère.

L’ambassade américaine a indiqué sur Twitter avoir pris des mesures après une explosion, invitant à éviter la zone.

« Quelle rude tâche de devoir continuer à travailler alors que tu viens de voir tes collègues blessés, » a réagi un policier sur place.

Le dernier attentat en date en Tunisie remontait à fin juin 2019, lorsqu’un double attentat suicide avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne.

Revendiqués par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), ils avaient tué un policier et fait ressurgir le spectre de la violence dans un pays traumatisé par une série d’attaques en 2015-2016.

La Tunisie est sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaques suicide contre la garde présidentielle à Tunis dans lequel 12 agents ont été tués. Cet attentat avait également été revendiqué par l’EI.

Tunis: six blessés dans une double attaque suicide contre l’ambassade américaine

Un double attentat suicide a blessé jeudi cinq agents de police déployés devant l’ambassade américaine à Tunis ainsi qu’un civil, a indiqué le ministère de l’Intérieur.

L’explosion a retenti en fin de matinée près de cette représentation diplomatique située dans le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

« L’opération a entraîné la mort des deux assaillants, blessé cinq policiers, et légèrement blessé un civil », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Les circonstances sont encore confuses.

Selon un responsable de la police interrogé par l’AFP, un assaillant est mort en tentant de forcer l’entrée de l’ambassade, un site sensible protégé par des barrages. Un des kamikazes circulait à moto, a ajouté un autre policier témoin de la scène.

La police scientifique a immédiatement été dépêchée sur les lieux, survolés par un hélicoptère.

L’ambassade américaine a indiqué sur Twitter avoir pris des mesures après une explosion, invitant à éviter la zone.

« Quelle rude tâche de devoir continuer à travailler alors que tu viens de voir tes collègues blessés, » a réagi un policier sur place.

Le dernier attentat en date en Tunisie remontait à fin juin 2019, lorsqu’un double attentat suicide avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne.

Revendiqués par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), ils avaient tué un policier et fait ressurgir le spectre de la violence dans un pays traumatisé par une série d’attaques en 2015-2016.

La Tunisie est sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaques suicide contre la garde présidentielle à Tunis dans lequel 12 agents ont été tués. Cet attentat avait également été revendiqué par l’EI.

Afghanistan: au moins 27 morts dans le premier attentat à Kaboul depuis l’accord USA-talibans

Au moins 27 personnes ont été tuées dans une attaque contre un rassemblement politique dans l’ouest de Kaboul, a-t-on appris auprès du ministère afghan de l’Intérieur, la première du genre dans la capitale depuis l’accord conclu entre les talibans et les Etats-Unis.

Les assaillants ont ouvert le feu depuis un chantier proche de l’évènement, selon le ministère de l’Intérieur.

« Au moins 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et 29 blessées », a déclaré Nasrat Rahimi, le porte-parole de ce ministère, à la chaîne Tolonews. Nizamuddin Jalil, un cadre du ministère de la Santé, a fait état de « 29 morts et 30 blessés, tous des civils », interrogé par l’AFP.

Des photos sur les réseaux sociaux montrent des alignements de corps, dont certains ont le visage recouvert d’un morceau de tissus, signe qu’il s’agit de cadavres.

Des unités des forces spéciales afghanes « mènent des opérations de nettoyage » de la zone, a ajouté M. Rahimi, ajoutant que le bilan « évoluera ».

De nombreux membres de l’élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l’exécutif afghan Abdullah Abdullah, qui dit avoir remporté la présidentielle de septembre même si les résultats officiels le donnent perdant.

« Nous étions au milieu de la cérémonie (…) quand soudainement des coups de feu ont retenti », a raconté Mohammad Mohaqiq, le plus connu des hommes politiques hazaras et un proche d’Abdullah Abdullah, également sur Tolonews.

L’ancien président Hamid Karzaï et l’ex-Premier ministre Salahuddin Rabbani, également présents, avaient quitté l’évènement un peu plus tôt, a-t-il ajouté.

« Tous les responsables de haut niveau ont été évacués des lieux en toute sécurité », a commenté Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui souligne le niveau d’insécurité auquel l’Afghanistan est confronté, alors que les Etats-Unis se sont engagés le 29 février au Qatar à ce que toutes les forces étrangères se retirent du pays sous 14 mois, en échange de garanties des talibans.

L’attaque visait une cérémonie commémorant la mort d’Abdul Ali Mazari, un homme politique de la minorité hazara, dont les membres sont très majoritairement chiites, dans un Afghanistan sinon largement sunnite.

Le président Ashraf Ghani a dénoncé « un crime contre l’humanité », dans un communiqué.

L’année dernière, cette même cérémonie avait déjà été visée par des tirs de mortiers. Le groupe État islamique avait alors revendiqué l’attentat, qui avait tué au moins 11 personnes.

Cet incident survient moins d’une semaine après la signature, le 29 février, de l’accord de Doha.

Une trêve partielle instaurée à la demande de Washington le 22 février avait été levée lundi par les talibans, qui ont depuis lors multiplié les attaques contre les forces de sécurité afghanes, soulignant la difficulté d’un dialogue entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul, autre condition de l’accord de Doha.

Parmi les dispositions sécuritaires que les talibans se sont engagés à respecter figure aussi l’assurance qu’ils ne prêteront pas assistance à des groupes extrémistes et qu’ils les empêcheront de se servir de l’Afghanistan comme d’une base pour menacer la sécurité des Etats-Unis ou de leurs alliés.

Le groupe Etat islamique, présent en Afghanistan depuis 2015, a multiplié les attaques contre la communauté chiite dans le pays. Ces derniers mois, il a été fragilisé par des frappes aériennes américaines et de multiples offensives des forces gouvernementales ainsi que des talibans.

Chassés de son bastion du Nangarhar, province frontalière du Pakistan, ses combattants demeurent présents dans le territoire voisin du Kunar ainsi qu’à Kaboul.

Epidémies en RDC: la rougeole, l’autre course de vitesse

Vaccinations, traitement, sensibilisation: une course de vitesse contre la rougeole est enclenchée au fond de la brousse à Seke Banza, dans l’extrême ouest de la République démocratique du Congo, où cette épidémie oubliée a tué plus de 6.000 personnes en un an.

A plusieurs heures de moto du chef-lieu Matadi, l’épidémie a tué six personnes depuis le début de l’année à Seke Banza, pour 1.254 cas, dont la moitié ont moins de cinq ans et 10% plus de 15 ans.

La dernière victime est un petit garçon décédé dans la semaine à l’hôpital général du secteur.

Avant d’être hospitalisé, l’enfant est passé chez des médecins traditionnels qui lui ont donné des traitements pouvant abîmer le foie, selon ce même diagnostic.

Dans la salle voisine, une demi-douzaine de cas moins graves, certains sous perfusion, présentent des boutons sur le visage ou des pustules rouges sur le corps.

« Il y a deux catégories de patients: ceux qui sont dans la phase aiguë de la rougeole, avec des signes respiratoires, conjonctivites, fièvres. Quelques mois après, comme leur système immunitaire est défaillant, ils peuvent déclencher d’autres maladies comme le paludisme. On les prend aussi en charge », explique Méderic Monier, de Médecins sans frontières (MSF).

Adolphe Kiakupuati, chasseur comme la plupart des hommes de la région, est venu avec ses trois enfants. L’information est un enjeu majeur dans cette zone enclavée en pleine forêt, aux confins des deux Congos, explique-t-il.

« Pendant la période de vaccination des enfants (ndlr: en novembre), j’étais occupé dans la forêt et je n’étais pas au courant. Mais maintenant ils sont sous traitement », explique le père de famille.

Une deuxième étape de vaccination vient de commencer cette semaine sous l’égide de MSF dans la région, entre champs, forêts et rivière.

Les vaccins sont embarqués à moto dans les villages autour de Temba, à six heures de route de Seke Banza centre, à travers des sentiers en terre battue.

Les vaccinations ont lieu dans la paroisse d’une église.

« Tu vois, je ne suis même pas allée travailler aux champs. Je suis venue faire vacciner mes enfants », sourit Elodine Nsasi, mère de trois enfants.

La logistique est l’autre grand défi dans cette zone enclavée, sans infrastructure. « Le grand challenge, c’est d’arriver à fournir tous ces vaccins sur tous ces villages, en respectant la qualité et la chaîne de froid. Tous les vaccins doivent être entre deux et sept degrés », indique le logisticien de MSF, Jean Pletinckx.

« La RDC a enregistré l’épidémie la plus meurtrière de rougeole de son histoire, avec plus de 335.413 cas suspects et 6.362 décès du 1er janvier 2019 au 20 février 2020 », selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« On note une tendance à la diminution du nombre de cas de rougeole notifiés », ajoute l’OMS. Entre le 1er janvier et mi-février, « la RDC a enregistré un total de 20.475 cas suspects de rougeole incluant 252 décès (létalité: 1,2%) ».

Coronavirus: un premier cas à l’intérieur du Vatican

Un premier cas d’un patient positif au coronavirus a été détecté jeudi dans le centre médical situé dans l’enceinte du Vatican, a annoncé vendredi le petit Etat, qui compte moins d’un millier d’habitants.

Tous les services de consultation de ce centre ont été fermés provisoirement « pour assainir les locaux après la découverte hier d’un cas positif de Covid-19 sur un patient », a indiqué dans un communiqué le Vatican, en précisant que la petite unité de premier secours reste ouverte.

Le porte-parole du Vatican Matteo Bruni a précisé à l’AFP que « tous les patients passés dans le centre médical sont en train d’être avertis ». Il n’a pas voulu donner d’indications sur l’état du patient, la date de sa venue dans le centre médical ou son transfert probable vers un autre établissement.

Une fois désinfecté, le centre médical sera rouvert au public, mais M. Bruni a souligné que « l’affluence est très réduite en ce moment » dans ce centre, fréquenté « par les citoyens (de l’Etat du Vatican, ndlr), les salariés (des différents services, ndlr) et leurs familles ». Parmi les salariés à la retraite figurent des prêtres ou cardinaux continuant de résider à Rome.

Pour retracer les personnes ayant pu être contaminées, le Vatican « suivra les protocoles sanitaires en vigueur », a précisé Matteo Bruni. Sur le territoire italien, où se trouve enclavé le Vatican, les autorités médicales procèdent à des tests par cercles concentriques autour de chaque malade testé positif au nouveau coronavirus.

Sur les 32.362 tests effectués dans la péninsule depuis deux semaines, 3.858 se sont avérés positifs et 148 personnes sont décédées en lien avec le virus, ce qui fait de l’Italie le deuxième pays au monde pour le nombre de morts et le troisième en terme de contaminations.

Depuis plus d’une semaine, le pape n’a pas quitté la résidence hôtelière Sainte-Marthe, son lieu de résidence à quelques pas de la basilique Saint-Pierre.

Le Vatican a annoncé jeudi que de nouvelles mesures de précaution étaient à l’étude, concernant en particulier les activités du pape François, en vue d’éviter la diffusion du nouveau coronavirus.

« Des mesures sont à l’étude pour éviter la diffusion du Covid-19, à mettre en œuvre en coordination avec celles adoptées par les autorités italiennes », a déclaré le Vatican, soulignant qu’elles concerneront « l’activité du Saint-Père, du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du Vatican des prochains jours ».

Ces mesures pourraient concerner dès dimanche l’Angélus, que le pape célèbre habituellement depuis une fenêtre du Palais apostolique surplombant la place Saint-Pierre, où il s’adresse à la foule massée en contrebas à une distance considérable.

Le porte-parole n’a pas précisé si le souverain pontife de 83 ans serait provisoirement tenu à distance de la foule des audiences du mercredi ou s’il devrait éviter de serrer les mains de ses visiteurs.

L’Argentin Jorge Bergoglio est connu pour apprécier les poignées de mains et les baisers sur la joue ou le front, un contact avec des milliers de microbes potentiels qui ne semble pas l’effrayer.

L’Italie a elle aussi édicté mercredi de nouvelles mesures, notamment la fermeture des écoles et universités, tout en recommandant d’éviter les rassemblements et de maintenir une distance de sécurité d’un mètre entre les personnes.

Syrie: le calme prévaut à Idleb, au premier jour d’une trêve turco-russe

La province d’Idleb, région du nord-ouest de la Syrie théâtre d’une bataille acharnée et d’une crise humanitaire, bénéficie vendredi d’une rare période de calme, aucun avion ne sillonnant le ciel pour la première fois depuis des mois, au lendemain d’un accord de cessez-le-feu russo-turc.

Cette trêve, entrée en vigueur à minuit (22H00 GMT) après des semaines de combats entre forces pro-régime d’un côté et groupes jihadistes et rebelles de l’autre, semblait tenir en matinée, malgré des violences nocturnes intermittentes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des correspondants de l’AFP.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a signalé « l’absence totale d’avions de guerre russes et du régime dans l’espace aérien d’Idleb », une aubaine pour la population civile, qui paie un lourd tribut lors des bombardements.

Dans la nuit, durant les trois premières heures de vendredi, « des affrontements intermittents et des échanges de tirs ont eu lieu, avant de s’interrompre », a précisé M. Abdel Rahmane.

Six soldats syriens et au moins neuf jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP) –dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine– ont été tués dans ces accrochages, selon l’OSDH.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine, dont le pays appuie militairement Damas, et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui soutient des groupes rebelles, sont parvenus à un accord de cessez-le-feu au terme d’une réunion marathon à Moscou.

Cette trêve doit mettre fin à des semaines de violences ayant provoqué un drame humanitaire, avec près de 500 civils tués, selon l’OSDH, et près d’un million de déplacées, d’après l’ONU. En toile de fond figure en outre une potentielle crise migratoire en Europe, après la décision d’Ankara de laisser passer les réfugiés.

– « Aucune confiance » –

Selon l’accord de jeudi, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l’autoroute M4, un axe crucial pour le régime reliant Alep (nord) à Lattaquié (ouest) en passant par la région d’Idleb.

Ces patrouilles conjointes, une première dans cette zone, auront lieu entre le village de Tronba, à Idleb, et un village de la province de Lattaquié, un bastion du régime.

M. Poutine a dit espérer que cet accord serve de « base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb » et pour « stopper les souffrances de la population civile ».

Mais les habitants d’Idleb sont pour le moins sceptiques.

Ahmad Qaddour, qui vit dans un camp de déplacés avec sa femme et ses deux enfants, affirme s’attendre au pire.

« Nous n’avons aucune confiance dans le régime et la Russie », affirme ce père de famille de 29 ans.

La première grande offensive lancée par Damas contre la région d’Idleb remonte à fin 2017. Elle a été suivie de deux autres opérations, dont la dernière lancée en décembre 2019, ponctuées de trêves ayant toutes volé en éclat.

Un accord conclu entre Ankara et Moscou en septembre 2018 prévoyant l’instauration d’une zone « démilitarisée » pour éviter une offensive de Damas est resté lettre morte.

Cet accord prévoyait également la réouverture, avant fin 2018, de deux autoroutes stratégiques dans le collimateur de Damas: la M4 ainsi que la M5, tout aussi stratégique car reliant la capitale Damas à la grande ville d’Alep (nord).

Entretemps, le régime a continué de progresser sur le terrain jusqu’à s’emparer désormais de la moitié de la province d’Idleb, et est parvenu à sécuriser par la force la quasi-totalité de la M5.

– « Bonne nouvelle » –

L’offensive lancée en décembre par Damas, avec l’appui de l’aviation russe, a par ailleurs entraîné une poussée de fièvre inédite avec la Turquie.

L’armée turque est déployée dans le nord syrien depuis 2016, et elle soutient certains groupes rebelles à Idleb.

Plus de 50 soldats turcs ont été tués depuis février dans des affrontements directs avec l’armée syrienne ou dans des bombardements attribués au régime.

Des frappes turques de représailles ont abattu plusieurs avions du régime et fait des dizaines de morts parmi les soldats syriens.

Cette escalade a suscité des craintes d’affrontements directs entre Moscou et Ankara, et entraîné des secousses en Europe, via le dossier migratoire.

Vendredi, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est réjoui de l’accord de Moscou, tout en appelant à la prudence et à un accès pour l’aide humanitaire.

Depuis vendredi dernier, des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la Grèce après que M. Erdogan a ordonné l’ouverture des frontières de son pays, réveillant en Europe la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015.

Déclenché le 15 mars 2011 par des manifestations prodémocratie, le conflit syrien a fait plus de 380.000 morts et n’a eu de cesse de se complexifier au cours des années, avec l’implication de multiples acteurs régionaux et internationaux.

Cameroun: un premier cas de coronavirus confirmé

Un premier cas du nouveau coronavirus a été confirmé au Cameroun, a annoncé vendredi le ministre camerounais de la Santé, précisant que le malade est un Français arrivé le 24 février à Yaoundé.

Le Cameroun est donc le premier pays d’Afrique centrale et le huitième pays du continent à annoncer un cas du nouveau coronavirus.

« Le ministre de la Santé publique annonce la confirmation d’un cas de Covid-19 (coronavirus) sur le territoire camerounais », écrit Manaouda Malachie dans un communiqué de presse.

Le porteur du virus est « un citoyen français, âgé de 58 ans, arrivé à Yaoundé le 24 février », précise-t-il.

Le patient a été placé « en isolement dans un centre de prise en charge » de l’hôpital central de Yaoundé, l’un des principaux hôpitaux publics, selon M. Malachie qui assure que c’est « la surveillance active » mise en place par le Cameroun qui « a permis de détecter ce cas ».

« Au Cameroun, le laboratoire du Centre pasteur dispose d’outils et de capacités pour un diagnostic rapide des cas », avait affirmé fin février à l’AFP Clavère Nken, responsable de la communication au ministère de la Santé.

Par ailleurs, des contrôles ont été établis aux points d’entrée aériens et maritimes dans le pays, avait-il précisé.

A l’échelle mondiale, près de 100.000 cas connus ou avérés de nouveau coronavirus ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie, dont 3.300 décès, dans plus de 80 pays et territoires, selon un décompte de l’AFP.

« Macho »: duel féministe au sein de la coalition de gauche espagnole

A quelques jours de la Journée des femmes, la bataille autour du féminisme a créé des tensions entre les socialistes et la gauche radicale, alliés au sein du gouvernement espagnol et qui cherchent tous deux à dominer le puissant mouvement féministe.

La pomme de discorde a été la présentation mardi du projet de loi sur les violences sexuelles baptisé « seul un oui est un oui » et introduisant la notion de consentement explicite.

Défendu par la ministre de l’Egalité et numéro deux de Podemos, Irene Montero, ce texte a été retoqué par le ministère de la Justice, dirigé par le socialiste Juan Carlos Campo.

Dans un rapport interne, ce ministère a déploré « les doublons inutiles » avec d’autres lois d’un texte qui ne prévoit pas « les mécanismes nécessaires pour assurer son application » et empiète sur la loi pionnière contre les violences de genre de 2004.

De quoi causer la fureur du chef de Podemos et vice-président du gouvernement, Pablo Iglesias, qui est également … le compagnon d’Irene Montero.

« Derrière les excuses techniques, je crois qu’il y a beaucoup de machistes frustrés », a-t-il lancé avant que le chef de ce parti au Parlement, Pablo Echenique, ne surenchérisse en affirmant que « lorsque des femmes prestigieuses rédigent une loi, il faut qu’un macho vienne dire +ne t’inquiète pas, je vais t’expliquer comment faire les choses ».

Tentant d’éteindre la polémique, la numéro deux du parti socialiste (PSOE) Adriana Lastra est montée au créneau pour démentir l’existence de « ministres machistes ». « Il y a un gouvernement féministe, du premier au dernier » ministre, a-t-elle assuré.

Le ministre de la Justice Juan Carlos Campo a dû se défendre en justifiant les retouches par sa volonté que les projets de loi « soient les plus parfaits possibles » tandis que Pablo Iglesias a assuré que ses critiques ne visaient pas M. Campo.

– Divergences –

Cette controverse est un nouvel exemple des divergences entre les socialistes et Podemos qui avaient pourtant promis de les mettre de côté avant de former en janvier le premier gouvernement de coalition du pays depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Dans ce contexte tendu, les deux partis ont d’ailleurs convoqué la semaine prochaine une commission de suivi créée lors de la formation du gouvernement pour s’assurer du respect de leur accord de coalition.

Mais cette polémique révèle surtout le fait que les socialistes et Podemos « se disputent pour avoir l’hégémonie » au sein du puissant mouvement féministe espagnol, analyse Cristina Monge, politologue à l’Université de Saragosse.

« Le PSOE s’affiche comme un parti de gouvernement, un parti qui sait légiférer, et présente les membres de Podemos comme des novices », alors que le parti de Pablo Iglesias « accuse le PSOE d’avoir moins d’ambition réformatrice », explique l’universitaire.

Considérée comme pionnière depuis l’adoption de la loi de 2004 sur les violences de genre, l’Espagne compte un puissant mouvement féministe qui a fait descendre des centaines de milliers de femmes dans la rue depuis deux ans pour la Journée des droits des femmes le 8 mars.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Pedro Sanchez a fait du féminisme un des piliers de son action, nommant en 2018 le gouvernement le plus féminin de l’histoire du pays. Il a depuis promu récemment des femmes à la tête des services secrets, de la Garde civile et de trois des quatre vice-présidences de son exécutif.

L’opposition de droite du Parti populaire (PP) n’a pas manqué de se moquer de la cacophonie gouvernementale.

« Si j’étais ministre de l’Égalité aujourd’hui et que mon mari, vice-président du gouvernement, montait au créneau pour me défendre des critiques d’un collègue au gouvernement comme un mâle alpha, je l’enverrais dormir sur le canapé », a raillé la présidente des députés du PP, Cayetana Álvarez de Toledo.

Le virus progresse, l’OMS appelle à lutter « à fond »

« Inexorable », le coronavirus poursuit vendredi sa progression à travers le monde, l’OMS accusant certains pays de ne pas prendre la menace suffisamment au sérieux.

Si l’épidémie, avec ses conséquences économiques, angoisse chaque jour un peu plus les marchés financiers, elle tend aussi les relations entre Etats, à commencer par le Japon et la Corée du Sud.

« Il y a un moment où, nous le savons tous (…) une épidémie est de toutes façons inexorable », a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron.

Pourtant, une « longue liste » de pays n’en font pas assez pour combattre le coronavirus, a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Ce n’est pas un exercice, ce n’est pas le moment d’abandonner, ce n’est pas le moment de trouver des excuses, c’est le moment d’y aller à fond », a plaidé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sans nommer les pays visés.

Mais aux Etats-Unis, le principal syndicat infirmier a dénoncé l’état d’impréparation de nombreux hôpitaux, s’inquiétant du manque d’équipement et d’information pour les professionnels de santé.

Le Congrès a approuvé à la quasi-unanimité un plan d’urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le coronavirus, qui a contaminé plus de 180 personnes et fait au moins 12 morts dans le pays.

Le président Donald Trump avait proposé un premier budget de 2,5 milliards de dollars, jugé insuffisant par l’opposition.

Le vice-président Mike Pence, chargé de coordonner la réponse à l’épidémie, a reconnu que le pays ne disposait pas d’assez de tests pour satisfaire la demande attendue.

Au large de la Californie, les autorités ont commencé jeudi à procéder à des tests à bord d’un paquebot pour déterminer si des passagers avaient contracté la maladie.

Le Grand Princess, qui compte environ 3.500 personnes à bord, appartient à la même compagnie que le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon et où plus de 700 contaminations ont été recensées, dont six mortelles.

– Grogne à Wuhan –

Dans le monde entier, le nombre de cas de contaminations flirte avec les 100.000: 85 pays et territoires ont relevé au moins 97.510 personnes infectées, et parmi elles, 3.346 en sont mortes, selon un bilan établi par l’AFP jeudi à 17H00 GMT.

Le gouvernement italien, premier foyer européen de contamination, a mis en place un plan de 7,5 milliards d’euros pour faire face à l’épidémie et ses conséquences.

En Chine, pays le plus touché, la stabilisation se confirme: Pékin a fait état vendredi de 30 nouveaux décès, soit le chiffre le plus bas depuis le 27 février.

Mais le pays s’inquiète des risques de recontamination via l’étranger: il dénombre désormais 36 cas de contamination importés, sur un total de 80.552.

La crise s’accompagne d’une contestation inhabituelle à l’encontre du régime communiste: une des plus hautes responsables du pays a été conspuée lors d’une visite à Wuhan, berceau de l’épidémie, par des habitants confinés apparemment mécontents d’un manque de vivres.

– Les Bourses redévissent –

La crise faisait à nouveau baisser les places financières asiatiques vendredi, au lendemain d’une dégringolade des Bourses européennes puis de Wall Street. Tokyo a fini en forte baisse, à -2,72%.

La chute brutale du trafic aérien dans le monde pourrait faire perdre jusqu’à 113 milliards de dollars de revenus aux compagnies, a alerté l’association internationale du transport aérien (Iata).

La britannique Flybe, qui emploie 2.000 salariés, a cessé ses activités et a été placée en redressement judiciaire, tandis que la Portugaise TAP a annoncé la suppression de près de 1.000 vols.

Nombre de pays prennent des mesures d’interdiction de territoire ou de quarantaine pour des voyageurs provenant de pays touchés. Trente-six pays ont déjà imposé une interdiction totale d’entrée aux personnes arrivant de Corée du Sud, selon Séoul, et 22 autres ont pris des mesures de quarantaine.

Séoul doit convoquer l’ambassadeur du Japon pour protester contre les mesures « irrationnelles » de quarantaine imposées par ce pays aux personnes arrivant de Corée du Sud.

Le virus touche chaque jour de nouveaux pays: le royaume himalayen isolé du Bhoutan a annoncé vendredi son premier cas, un touriste américain.

En quelques semaines, les masques, désinfectants, gants ou combinaisons de protection sont devenus des denrées rares. Nombreux sont les Etats à prendre des décrets pour interdire l’exportation du matériel médical.

En France, trois hommes ont été arrêtés pour avoir tenté de vendre 40.000 masques périmés.

Le monde du sport est lui aussi affecté: le match de rugby du Tournoi des six nations Italie-Angleterre, prévu à Rome le 14 mars, a été reporté sine die. Le marathon de Paris, prévu le 5 avril, l’a été au 18 octobre.

burs-bar/phv