mars 2020 - Page 30 sur 36 - Journal du niger

Afghanistan: Trump s’entretient avec un dirigeant taliban et se dit confiant

Le président des Etats-Unis Donald Trump s’est entretenu mardi par téléphone avec le chef politique des talibans, évoquant une « longue » et « bonne » conversation, quelques jours après la signature d’un accord historique devant aboutir au retrait des troupes américaines d’Afghanistan.

Cet échange direct entre le locataire de la Maison Blanche et le mollah Abdul Ghani Baradar intervient alors que les insurgés ont repris leur offensive contre les forces afghanes.

Ces attaques contre des bases militaires, intervenues à l’issue de neuf jours de trêve partielle, suscitent des interrogations sur la stratégie des talibans et leur volonté réelle de discuter avec le gouvernement de Kaboul.

S’il est resté évasif sur le fond, le président américain a affiché son optimisme sur la suite du processus. « Nous avons eu une très bonne conversation », a-t-il déclaré depuis les jardins de la Maison Blanche.

Interrogé sur le fait de savoir si cet échange téléphonique avec le mollah Baradar, principal négociateur du processus de Doha, était le premier, M. Trump a refusé de se prononcer mais insisté sur la teneur positive de leur conversation.

« Ma relation avec le mollah est très bonne », a-t-il affirmé. « Ils veulent mettre fin à la violence », a-t-il poursuivi.

« Je pense que nous avons tous un intérêt commun », a-t-il encore dit, se félicitant une nouvelle fois de l’accord conclu à Doha. « Nous sommes là-bas depuis 20 ans. D’autres présidents ont essayé et ils n’ont pas réussi à obtenir ce type d’accord ».

– Libération de 5.000 prisonniers? –

La diminution des combats avait été imposée par Washington aux insurgés en tant que préalable à un accord signé samedi à Doha, dans lequel les Etats-Unis se sont engagés à un retrait complet des troupes étrangères d’Afghanistan dans les 14 mois en échange de garanties des rebelles.

Parmi celles-ci, les talibans ont accepté de participer à un dialogue inter-afghan avec le gouvernement afghan, son opposition et la société civile afin de tenter de s’entendre sur l’avenir du pays. Ces pourparlers doivent démarrer le 10 mars.

Selon un communiqué publié par les insurgés, M. Baradar a demandé à M. Trump de « prendre des mesures claires » concernant le retrait des troupes étrangères d’Afghanistan.

Le Pentagone a reconnu lundi qu’il ne s’attendait par à arrêt total des violences. « Je mets en garde les gens qui pensent qu’il y aura une cessation absolue des violences en Afghanistan », a déclaré le général Mark Milley, après un attentat ayant fait trois morts dans l’est du pays.

Autre complication, le président afghan a rejeté dimanche l’un des principaux points de l’accord signé samedi à Doha par Washington et les insurgés: la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes détenus par les rebelles.

Dans son échange avec M. Trump, M. Baradar a, selon la transcription du groupe, demandé à Trump de « ne laisser personne prendre des mesures qui enfreignent les termes de l’accord ».

Les talibans font désormais de cette mesure un préalable à tout démarrage des discussions inter-afghanes, a déclaré mardi à l’AFP Suhail Shaheen, porte-parole du groupe.

Togo: les résultats officiels confirment la réélection de Faure Gnassingbé avec 70% des voix

La Cour constitutionnelle togolaise a déclaré mardi le président sortant Faure Gnassingbé officiellement réélu pour un quatrième mandat de cinq ans, avec un peu plus de 70% des voix, rejetant le recours d’un opposant qui conteste un scrutin entaché de graves irrégularités.

M. Gnassingbé a obtenu 70,78% des suffrages exprimés, contre 19,46% pour l’opposant et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, selon les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 22 février proclamés par la Cour constitutionnelle.

L’ex-chef de file de l’opposition historique Jean Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), n’a recueilli que 4,68% des voix.

« Ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour du scrutin, Monsieur Faure Gnassingbé doit être déclaré élu président de la République », a annoncé Aboudou Assouma, le président de la Cour constitutionnelle.

La Cour constitutionnelle a également annulé le recours de M. Kodjo, président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), déposé la semaine dernière, pour « défaut de preuves susceptibles d’étayer ses allégations ».

« Je conteste de toutes les forces ces résultats. Je considère que je suis le vainqueur légitime de cette élection. Je continuerai à réclamer ma victoire », a affirmé à l’AFP le candidat malheureux, qui s’était déclaré vainqueur avant la proclamation des résultats provisoires.

Dans son recours déposé devant la Cour, l’opposant dénonçait de « graves irrégularités », notamment des bourrages d’urnes, l’usage abusif des bulletins pré-votés, la falsification des résultats et le renvoi de ces délégués des bureaux de vote.

Les évêques du Togo, soutiens du MPDD, ont dénoncé lundi le manque de « transparence » et d' »équité » de ce scrutin présidentiel.

Cette élection s’est globalement déroulée « dans un climat relativement apaisé. Mais pour ce qui concerne la transparence et l’équité du scrutin, on ne peut en dire autant », ont affirmé les évêques dans un communiqué.

Ni la France, ancienne puissance coloniale et allié historique de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, ni l’Union européenne n’ont fait de commentaire à la suite de cette dernière élection présidentielle.

De leur côté, les Etats-Unis se sont dit « préoccupés par les efforts d’observation limités » et invitait la Commission électorale à publier « les résultats bureau de vote par bureau de vote » pour plus de transparence.

M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l’opposition.

Le Sénégal confirme un 2e cas de coronavirus, premiers reports d’évènements publics

Le Sénégal a confirmé mardi un deuxième cas de coronavirus, sur un Français de 80 ans arrivé samedi dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, et annoncé le report de premiers événements publics, dont le concert d’un chanteur populaire et un gala de lutte.

« Ce 3 mars 2020, l’Institut Pasteur de Dakar nous a notifié un second cas positif au Covid-19. Il s’agit d’un résident français âgé de 80 ans, vivant à Sarcelles, dans la banlieue parisienne, arrivé au Sénégal le 29 février 2020 », a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé.

L’état du patient, suivi au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, est « stable » et « toutes les dispositions ont été prises pour identifier les personnes contacts et assurer leur prise en charge », selon le ministère.

Le ministre de l’Intérieur Aly Ngouye Ndiaye a par ailleurs décidé mardi « de reporter jusqu’à nouvel ordre » un évènement culturel de trois jours, prévu à partir du 6 mars dans la commune de Linguère (nord), dont il est le maire.

Le report est destiné à « faire face à la propagation du coronavirus récemment enregistré au Sénégal », a annoncé le ministre sur Twitter.

L’évènement devait inclure un concert du très populaire Wally Seck, un gala de lutte, sport très prisé au Sénégal, et une journée de nettoiement populaire.

Un premier cas de coronavirus au Sénégal a été annoncé lundi, sur un Français également, ayant séjourné dans une station de ski de la région Auvergne-Rhône-Alpes (centre-est de la France) en février avant de revenir au Sénégal, où il réside habituellement. L’état de ce patient, marié et père de deux enfants, également hospitalisé à Fann, « continue de s’améliorer », a dit mardi le ministère.

Un autre patient, de nationalité gambienne, venant d’Espagne et mis en quarantaine, a été libéré lundi après les résultats des tests qui se sont révélés négatifs, selon la même source.

Mardi soir, le continent africain comptait un cas confirmé au Nigeria, deux en Egypte, trois en Algérie et à présent deux au Sénégal. Mais aucun décès.

A Lesbos, les ONG prises pour cibles par des groupes « fascistes »

Plusieurs ONG ont annoncé mardi avoir suspendu leur travail auprès des réfugiés, après la multiplication d’attaques et de menaces sur l’île grecque de Lesbos, où des dizaines de migrants, arrivés en masse ces derniers jours, se trouvaient sans toit sur le port de Mytilène.

Proche des côtes turques, Lesbos a vu une recrudescence des arrivées de migrants depuis que la Turquie a ouvert ses frontières en fin de semaine dernière. Quelque 1.720 migrants ont rejoint les îles de la mer Égée en quatre jours, de source gouvernementale, s’ajoutant au 38.000 exilés déjà présents sur ces territoires grecs.

La tension est montée d’un cran sur l’île de Lesbos, où la situation a déjà atteint un point de rupture avec plus de 19.000 personnes vivant dans des conditions misérables dans un camp prévu pour moins de 3.000 personnes.

Exaspérés de porter le fardeau d’un système d’asile européen qu’ils jugent défaillant, les insulaires protestent contre l’arrivée de nouveaux exilés et réclament la décongestion de leur île.

Le mécontentement s’est transformé en violence ces derniers jours, ciblant notamment des travailleurs sociaux et perturbant leur capacité à aider les réfugiés, selon plusieurs ONG basées sur l’île.

« Quand la nuit tombe, il y a sans arrêt des attaques contre des membres d’ONG, des personnes venues ici en tant que bénévoles », a indiqué Douglas Herman, co-fondateur de l’organisation Refocus, qui donne des cours aux réfugiés.

– Les bénévoles quittent l’île –

La police, taxée d’inaction dans ces incidents, a ouvert une enquête après « plusieurs dénonciations d’attaques envers des individus et des voitures » sur l’île, a-t-on appris de source policière.

« La plupart des organisations ont décidé de suspendre leurs opérations, certaines indéfiniment. Plusieurs ONG ont demandé à leurs équipes de quitter l’île », a expliqué M. Herman à l’AFP, ajoutant que les six membres de son équipe étaient sur le départ.

La violence est le fait de mobilisations « fascistes », a-t-il fustigé, décrivant des routes coupées à travers l’île, avec des attaques ou des menaces d’automobilistes.

« Des personnes avec des chaînes frappent les véhicules et essayent d’atteindre les personnes à l’intérieur avec des les bouts de verre cassés », a indiqué M. Herman.

Plusieurs membres de l’ONG néerlandaise Boat Refugee Foundation, qui dispense des soins médicaux dans le camp insalubre de Moria, ont été « attaqués » par des insulaires dimanche.

« Leurs voitures ont été frappées avec des barres de fer », a relaté un porte-parole à l’AFP, estimant que les assaillants étaient « un groupe d’extrême droite qui veut empêcher les ONG de faire leur travail à Lesbos et dissuader d’autres réfugiés d’arriver ».

Lundi soir, l’équipage du Mare Liberum, un bateau observatoire des droits de l’Homme qui navigue en mer Égée, a indiqué avoir été attaqué par « un groupe de fascistes », alors qu’il était amarré au port de l’île.

« Ils ont crié, nous ont menacés et ont balancé de l’essence sur notre pont! », a écrit l’organisation sur Twitter.

– Camp improvisé sur le port –

Adrian Kok, président de Connect by Music, qui dispense des cours de musique aux réfugiés, a informé l’AFP que tous leurs bénévoles expatriés étaient renvoyés à Athènes tandis que les locaux avaient cessé de travailler.

Faute de prise en charge, plusieurs dizaines de migrants arrivés ces derniers jours passeront une nouvelle nuit sur le port de Mytilène où un campement a été improvisé.

Des centaines de demandeurs d’asile hébergés au camp de Moria sont descendus sur le port après avoir entendu dire qu’un bateau emmènerait les migrants sans toit vers le continent. Ils ont été repoussés par la police et le navire n’est pas arrivé.

« Tous ceux qui débarquent sur les îles seront systématiquement envoyés sur le continent par des bateaux affrétés spécialement, avant d’être renvoyés dans leur pays », a déclaré Haralambos Athanasiou, député de la Nouvelle Démocratie pour Lesbos.

Tous les associations ne partent pas pour autant. « Nous n’avons pas l’intention de partir », a annoncé le coordinateur médical de Médecins du Monde à Lesbos, Dimitris Patestos, ajoutant qu’ils allaient « continuer d’aider des gens dans le besoin ».

Il y a « de la peur et de l’insécurité » au sein de l’équipe mais l’organisation n’a jamais eu de problèmes avec la communauté locale, a-t-il ajouté.

Le coronavirus s’invite au menu des instances sportives

CIO, UEFA, ministère des sports en France: confrontées à l’épidémie de nouveau coronavirus, les autorités du sport s’interrogent sur le maintien des compétitions sportives et sur les mesures de précaution à prendre, mais ne prennent pas de décision hâtive.

Les instances dirigeantes du sport ne peuvent éviter le sujet: l’UEFA, réunie en comité exécutif lundi puis en congrès mardi à Amsterdam, tout comme le Comité international olympique, en commission exécutive pour deux jours à Lausanne mardi et mercredi, l’ont ajouté à leur menu.

Officiellement, l’optimisme règne quand à la tenue des principaux événements sportifs de l’année: le Comité international olympique (CIO) se prépare pour des Jeux olympiques de Tokyo « réussis », selon les termes de son président Thomas Bach, et l’UEFA assure à l’AFP qu’il « n’est pas nécessaire de modifier quoi que ce soit dans le calendrier prévu » pour l’Euro.

Mais la compétition doit débuter le 12 juin en Italie, le pays européen le plus touché par le virus, avec 2.502 cas positifs et 79 décès selon le dernier bilan. L’épidémie a déjà des conséquences directes sur les clubs de football de la botte: cinq rencontres de Serie A ont été reportées le dernier week-end, et le 8e de finale retour de Ligue des champions entre Valence et l’Atalanta Bergame sera joué à huis clos, mardi 10 mars.

C’est le premier match de C1 concerné par des mesures de restriction depuis l’arrivée du coronavirus en Europe. Dans le même temps, le ministère espagnol de la santé a également décrété le huis clos pour Getafe-Inter Milan, le 19 mars, en Ligue Europa.

L’UEFA précise être « en contact avec les autorités internationales et locales compétentes concernant le coronavirus et son développement ». Et, de fait, « ne pourra pas passer outre » des décisions gouvernementales, a reconnu mardi Noël Le Graët, président de la Fédération française de football.

« Ceci dit, annuler les matches, c’est ajouter à la panique je crois », a-t-il ajouté, promettant qu' »on ne dépassera pas les ordres que nous recevrons. »

Le président de l’UEFA, le Slovène Aleksander Ceferin, a pour sa part appelé à « ne pas surréagir ». « Nous pensons pouvoir bien gérer le dossier », a-t-il assuré.

– « Des JO de Tokyo réussis » –

A Lausanne, le CIO a évoqué également le sujet, pour réitérer sa « confiance » dans des JO de Tokyo « réussis », selon les propos de son président Thomas Bach.

Un membre éminent du CIO, le Canadien Dick Pound, a indiqué que celui-ci n’envisagerait pas de reporter ou d’annuler les JO de Tokyo tant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne l’aura pas invité à le faire.

Si aucune décision n’est prise concernant les événements prévus dans plusieurs mois, ceux qui ont débuté ou vont commencer sont en revanche touchés.

C’est le cas du Tournoi des six nations, dont la rencontre Irlande-Italie, prévue ce week-end, a été reportée sine die. Toutes les autres rencontres sont « pour l’instant » maintenues, a indiqué lundi à l’AFP un porte-parole du Comité des Six nations en marge d’une réunion des organisateurs de la compétition.

Mais certains pays, à l’image de la France, ont pris des mesures pour éviter la propagation du virus.

– Suspension du championnat suisse –

La ministre française des Sports, Roxana Maracineanu, a réuni mardi matin les représentants des ligues professionnelles et du mouvement sportif. Pour l’heure, aucune annonce: les décisions doivent se prendre « au cas par cas avant chaque match avec les préfets », a précisé la ministre lors d’un point presse. « Aujourd’hui (les matches de L1 et de Top 14) ne sont pas soumis à des restrictions particulières », a-t-elle ajouté.

Rien de semblable pour le moment, donc, à la décision prise en Suisse de suspendre le championnat de football jusqu’au 23 mars, une première en Europe depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

Celle-ci, partie de Chine, a gagné plus de 70 pays et territoires, et se développe aujourd’hui bien plus vite à l’extérieur qu’en Chine. Le nombre de cas dans le monde s’élevait à 92.722, dont 3.155 décès, dans 77 pays, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mardi à 17H00 GMT.

Barrage sur le Nil: l’Ethiopie fustige une médiation américaine « non-diplomatique »

L’Ethiopie a qualifié mardi de « non-diplomatiques » les efforts américains de médiation entre Addis Abeba et Le Caire au sujet de l’immense barrage éthiopien sur le Nil, mais s’est engagé à poursuivre les négociations.

Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil) est une source de forte tensions avec l’Egypte depuis 2011.

Après neuf années de blocage, les Etats-Unis sont intervenus dans les négociations à la demande du Caire, leur proche allié et, depuis novembre 2019, le Trésor américain parraine, avec la Banque mondiale des discussions entre Ethiopie, Egypte et Soudan, également situé en aval du barrage.

Fin février, le Trésor américain a affirmé dans un communiqué qu’un accord avait été trouvé et exhorté l’Ethiopie à le signer « le plus rapidement possible ».

Addis Abeba, qui n’avait pas voulu participer au dernier cycle de négociations en date, a ensuite exprimer sa « déception ».

Cependant, mardi, le ministre éthiopien des Affaires étrangères Gedu Andargachew a assuré au cours d’une conférence de presse que son pays poursuivrait les discussions sous parrainage américain, mais a averti Washington de ne pas précipiter le processus ou tenter d’influer sur le résultat.

« Nous considérons le récent communiqué américain non diplomatique », a déclaré M. Gedu. « Nous voulons que les Américains jouent un rôle constructif. Tout autre rôle est inacceptable (…) Si les Américains exercent des pressions, cela doit être sur toutes les parties, pas seulement sur nous ».

L’Ethiopie estime le Gerd essentiel pour son développement économique, alors que l’Egypte – dont l’irrigation et l’eau potable dépendent à 90% du Nil – le considère comme une menace vitale.

Le Caire s’inquiète de son impact sur le débit du fleuve, en premier lieu en cas de remplissage trop rapide du réservoir – qui peut contenir 74 milliards de m3 d’eau.

Selon le Trésor américain, ce remplissage « ne devrait pas avoir lieu sans accord » entre les trois pays, mais l’Ethiopie a affirmé qu’elle l’entamerait « en parallèle » à la construction du barrage, alors que la date de futures discussions reste indéterminée.

Mardi, le ministre éthiopien de l’Eau Seleshi Bekele a précisé à l’AFP que le remplissage du réservoir pourrait commencer au début de la prochaine saison des pluies, en juin.

Selon William Davison, analyste en charge de l’Ethiopie pour le centre de réflexion International Crisis Group (ICG), le communiqué américain sous-entend qu’un début de remplissage du réservoir sans accord « violerait le principe de droit international de ne pas causer de dommage significatif aux nations en aval ».

« L’Ethiopie est en désaccord avec ça et a raison d’être inquiète » mais « il n’est pas évident que les Etats-Unis ont l’intention de faire appliquer cette position et il est plus que probable que les négociations se poursuivent d’une façon ou d’une autre », a-t-il ajouté.

Face au coronavirus, le CIO répète sa confiance dans la « réussite » des JO de Tokyo

En pleine crise du coronavirus et à moins de cinq mois des Jeux olympiques de Tokyo-2020, le Comité olympique international (CIO), par la voix de son président Thomas Bach, s’est de nouveau voulu rassurant mardi, réitérant sa « confiance » dans des JO de Tokyo « réussis ».

Malgré un bilan de l’épidémie de coronavirus qui dépasse les 3.000 morts et l’annulation ou le report de nombreux événements sportifs internationaux, notamment en Asie, berceau du virus, le CIO n’évoque officiellement ni annulation, ni report, encore moins de plan-B.

Les JO-2020 sont programmés du 24 juillet au 9 août.

« Le CIO réaffirme son total engagement à assurer le succès des Jeux olympiques de Tokyo-2020 », a déclaré M. Bach, reprenant devant de nombreux médias et télévisions les termes d’un communiqué publié peu avant.

« Nous restons très confiants dans la réussite des JO de Tokyo », a ajouté le patron du CIO, en marge d’une réunion de deux jours de la Commission exécutive qui se refermera mercredi soir.

Le patron allemand de l’instance n’a répondu à aucune question et n’a absolument pas fait référence aux propos de la ministre japonaise des Jeux olympiques qui a indiqué mardi que le Japon risque d’être privé des JO s’il les reporte au-delà de l’année 2020 du fait de l’épidémie de coronavirus.

Seiko Hashimoto a précisé devant le Parlement qu’elle faisait référence au contrat conclu entre Tokyo, le Comité olympique japonais et le CIO. Elle a également précisé que fin mai serait crucial pour prendre une décision.

Vendredi déjà, M. Bach avait tenu le même discours rassurant auprès des médias japonais, en déclarant que le CIO « est totalement déterminé à la tenue de JO couronnés de succès à Tokyo ».

Un autre membre éminent du CIO, le Canadien Dick Pound, avait indiqué plus tôt à l’AFP que le CIO n’envisagerait pas de reporter ou d’annuler les JO de Tokyo tant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne l’aura pas invité à le faire.

– « test-events » à huis clos? –

Mais le temps presse. Sportifs comme fédérations internationales s’interrogent non seulement sur la tenue des JO mais aussi sur celle d’une quinzaine de « test-events » qui doivent encore se tenir au Japon avant l’ouverture des JO.

Ainsi, des « test-events » de gymnastique, natation, cyclisme ou encore voile sont-ils programmés. Et selon certaines fédérations, ces épreuves qui doivent encore distribuer des quotas qualificatifs pour les JO, pourraient se tenir à huis clos.

Interrogée par l’AFP, l’Union cycliste internationale (UCI) qui doit organiser au Japon des épreuves sur piste et de BMX avant les JO, a indiqué qu’elle « évalue la situation et prendra une décision très vite ».

S’adressant aux sportifs, M. Bach a ajouté que le CIO « encourage tous les athlètes à continuer à se préparer pour les JO de Tokyo-2020 ».

Ce dernier a également rappelé qu’un groupe de travail avait été constitué à la mi-février, comprenant le CIO, le Comité d’organisation des JO de Tokyo-2020, la ville de Tokyo, le gouvernement nippon et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« Le CIO apprécie et soutient les mesures prises, qui constituent une part importante du plan de Tokyo pour accueillir des Jeux sûrs et sans danger », a souligné l’instance.

« Nous poursuivrons cette consultation régulière avec le groupe de travail afin de pouvoir répondre à tout nouveau développement », a ajouté M. Bach.

– Tokyo par visioconférence –

Les conséquences de la crise du coronavirus doivent de nouveau être abordées mercredi dans le rapport que dresseront par visioconférence le Comité d’organisation des JO de Tokyo et le président de la Commission de coordination, l’Australien John Coates.

Les JO de Paris sont également au programme, la Commission exécutive devant formellement valider mardi après-midi le choix de Tahiti pour le surf et du site de la Concorde à Paris pour plusieurs sports urbains.

Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris-2024, attendu initialement à Lausanne, a finalement été invité à s’exprimer par visioconférence depuis Paris. Dans le contexte de la crise du coronavirus, cette décision « s’inscrit dans le cadre des recommandations du CIO de limiter les déplacements », a indiqué l’instance à l’AFP.

L’Afrique du Sud replonge dans la récession, la deuxième en deux ans

L’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, a replongé dans la récession en 2019 pour la deuxième année consécutive, des mauvais chiffres imputables notamment aux coupures d’électricité à répétition qui handicapent son économie.

Le produit intérieur brut (PIB) du pays s’est contracté de 1,4% au quatrième trimestre 2019, après une baisse de 0,8% au troisième trimestre, a annoncé mardi l’Office national des statistiques (StatsSA).

« L’Afrique du Sud est entrée dans sa troisième #récession depuis 1994 », l’année de la fin du régime de l’apartheid, a précisé l’institution, la deuxième récession depuis l’arrivée au pouvoir de Cyril Ramaphosa en 2018.

Le pays avait enregistré sa première récession post-1994 lors de la crise mondiale de 2008-2009.

Sur l’ensemble de l’année 2019, l’Afrique du Sud a enregistré une croissance de 0,2%, la plus faible depuis la tempête financière qui a balayé la planète, selon StatsSA.

Depuis des années, le pays semble englué dans une crise qui se manifeste par une croissance molle, la détérioration des finances publiques, le chômage de masse (29,1%) et, plus récemment, des pannes d’électricité à répétition.

Les chiffres de la croissance « ne sont pas plaisants mais en même temps ils ne peuvent en aucun cas être un choc ou une surprise car les signes étaient là », a réagi mardi M. Ramaphosa, citant les délestages et « leur impact sur la production ».

« Nous avons besoin d’un approvisionnement fiable et durable » en électricité, a-t-il insisté, soulignant « le besoin urgent de continuer » les réformes engagées par son gouvernement, notamment la libéralisation du marché de l’énergie.

– Anticipation de l’arrivée du coronavirus –

Le groupe public Eskom, qui croule sous une dette abyssale de 26 milliards d’euros, fournit actuellement plus de 90% de l’électricité du pays.

Le gouvernement tablait encore la semaine dernière sur une croissance de seulement 0,9%. Mais M. Ramaphosa a mis en garde mardi contre l’impact économique négatif de l’épidémie de coronavirus partie de Chine.

Ce n’est qu’une question de temps avant que des cas soient déclarés en Afrique du Sud, a-t-il estimé. « On va être affecté assez négativement » sur le plan économique par la propagation du virus Covid-19, a-t-il prévenu.

Dans ce contexte, les prévisions de croissance du gouvernement « semblent aujourd’hui trop optimistes », a estimé l’économiste Raymond Parsons, de l’université du North West.

« Pour 2020, la croissance devrait être de l’ordre de 0,6% », et non de 0,9%, a-t-il anticipé.

Au quatrième trimestre 2019, les « principaux freins de l’activité » ont été les transports (-7,2%) et le commerce (-3,8%), selon StatsSA.

La construction et l’agriculture, qui souffre d’une longue sécheresse, ont elles aussi plombé l’économie sud-africaine, que Cyril Ramaphosa promet depuis deux ans de relancer.

Mais jusqu’à présent, l’ex-syndicaliste reconverti en capitaine d’industrie essuie échec sur échec.

– Entreprises publiques « zombies » –

De nombreuses entreprises publiques sud-africaines traversent de graves difficultés, conséquences d’années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence de son prédécesseur Jacob Zuma (2009-2018).

Outre les difficultés du groupe Eskom, la compagnie aérienne South African Airways (SAA) a été placée en redressement pour éviter la faillite. Elle a depuis fermé une dizaine de destinations et doit annoncer prochainement un plan social.

Pour le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), la récession est « en grande partie » liée à « l’échec du gouvernement » en matière de libéralisation de la production de l’électricité, aux « plans de sauvetage permanents d’entreprises publiques zombies et au niveau intenable » de la dette.

Pour la DA, la solution passe par « la libération de l’économie du poids mortel d’un Etat défaillant ».

A l’inverse, le parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF, opposition), a pointé du doigt « les politiques néo-libérales de Cyril Ramaphosa » qui « aggravent » la situation économique.

Avec son entrée en récession, l’Afrique du Sud se retrouve plus que jamais sous la menace d’une dégradation de sa note financière par l’agence Moody’s, la seule des trois grandes à ne pas l’avoir encore dégradée au rang d’investissement spéculatif.

Fitch and S&P l’ont reléguée dans cette catégorie dès 2017.

Une telle sanction pourrait causer un exode des investisseurs et accroître la pression sur la devise locale.

USA: au moins 19 morts dans de violentes tornades dans le Tennessee

Au moins 19 personnes sont mortes lorsque de violentes tornades ont frappé le Tennessee, notamment la région de Nashville, la capitale de la musique country aux Etats-Unis, provoquant de nombreux dégâts et privant des dizaines de milliers de personnes de courant.

Les secours s’activaient toujours à la recherche de rescapés et de personnes disparues, a affirmé mardi à l’AFP un responsable de l’Agence de gestion des urgences du Tennessee (TEMA). Le bilan des tempêtes qui ont frappé cet Etat du sud-est du pays dans la nuit risque donc de s’alourdir.

Des tornades « ont traversé le Tennessee, endommageant gravement des bâtiments, des routes, des ponts » dans plusieurs comtés, selon TEMA.

Toits effondrés, fenêtres brisées: le centre-ville de « Music City », comme est surnommée Nashville, passage obligé pour les amateurs de country, a été touché. Morceaux de tôle et débris jonchaient plusieurs rues, selon les images diffusées sur les médias locaux. Une quarantaine de bâtiments ont été détruits, d’après les autorités.

Partout où les tornades sont passées, des arbres et des poteaux électriques ont été arrachés et des maisons éventrées.

« Je crois que j’ai de la chance d’être vivant et je dois encore digérer » ce qui s’est passé, a dit à la télévision locale WTVF un résident dont la voiture a été écrasée par un panneau.

Les coupures de courant affectaient 47.000 clients mardi matin, selon Nashville Electric.

« Nashville souffre, et notre communauté a été dévastée », a tweeté le maire, John Cooper.

« Dans les heures à venir, nous allons continuer à déployer des équipes de recherche et de secours, à ouvrir des abris à travers l’Etat et à envoyer du personnel d’urgence aux communautés les plus durement frappées », a dit sur Twitter le gouverneur Bill Lee.

– Jour de scrutin –

Ces tornades ont frappé quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote dans 14 Etats américains dont le Tennessee pour le « Super Tuesday », étape déterminante des primaires démocrates aux Etats-Unis.

Les bureaux ont ouvert une heure plus tard que prévu dans les zones affectées, selon un responsable local.

D’après le maire John Cooper, une quinzaine de bureaux de vote, soit moins de 10% du total, ont été affectés par la tempête.

« J’ai mal au coeur pour les victimes et leurs familles. Courage, Nashville », a tweeté la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, tandis que Mike Bloomberg, autre candidat à l’investiture démocrate, disait observer les évènements « le coeur lourd ».

La star hollywoodienne Reese Witherspoon, qui a grandi à Nashville, a elle dit avoir « le coeur brisé ». « Je prie pour les familles qui ont perdu des êtres chers. Restez à l’abri s’il vous plaît », a tweeté l’actrice, dont le troisième enfant s’appelle Tennessee.

Primaires démocrates: ce qu’il faut savoir sur le « Super Tuesday »

Après quatre premiers scrutins, les primaires démocrates prennent une toute autre ampleur mardi avec l’avalanche de votes du « Super Tuesday », qui pourrait avoir un impact décisif sur la course pour désigner l’adversaire du président républicain Donald Trump en novembre.

Favori, Bernie Sanders parviendra-t-il pour autant à prendre une avance irrattrapable? Ou l’ancien vice-président Joe Biden, fort du retrait du trentenaire Pete Buttigieg et de la sénatrice Amy Klobuchar qui lui ont apporté leur soutien in extremis, réussira-t-il à faire le plein de voix modérées pour faire barrage au sénateur socialiste?

Et quel sera l’impact de l’entrée en lice du multimilliardaire Michael Bloomberg?

– 14 Etats aux urnes –

Depuis la pointe nord-est des Etats-Unis jusqu’au milieu du Pacifique, les primaires démocrates organisées mardi couvrent un immense territoire: 14 Etats ainsi que les îles Samoa américaines et les démocrates vivant à l’étranger.

La Californie, Etat classé à gauche aux 40 millions d’habitants, pèse de façon décisive. Le Texas (30 millions d’habitants), plus conservateur, est l’autre poids lourd de la journée.

Puisque les Etats du « Super Tuesday » reflètent la diversité des Etats-Unis, c’est l’occasion pour les candidats de démontrer qu’ils peuvent séduire partout… ou au contraire de voir exposée au grand jour leur incapacité à convaincre des électeurs assez variés pour avoir une chance de remporter la Maison Blanche.

Avec un territoire si vaste, plusieurs fuseaux horaires et divers modes de scrutin, notamment par courrier, les résultats pourraient mettre du temps à arriver.

– Un jackpot de délégués? –

Plus encore que le nombre d’électeurs, c’est le fait que plus d’un tiers des délégués sont distribués d’un coup qui fait de cette journée un moment-clé du calendrier électoral américain.

Pour décrocher l’investiture démocrate, un candidat doit afficher une majorité absolue (1.991) de ces délégués, assignés proportionnellement aux scores engrangés dans chaque primaire.

Or 1.357 délégués sont attribués lors du seul « Super Tuesday ». Par comparaison, seuls 155 avaient été distribués jusque-là.

Bernie Sanders domine les sondages dans les deux Etats les plus riches en délégués: la Californie (415 délégués) et le Texas (228).

Il faut impérativement qu’un candidat fasse plus de 15% pour recevoir des délégués. Pour rester dans la course au niveau national, il faut donc absolument franchir ce seuil dans les gros Etats comme la Californie.

– Bloomberg entre en piste –

Après avoir déjà dépensé plus d’un demi-milliard de sa fortune personnelle pour financer ses publicités de campagne, l’ex-maire de New York va pour la première fois affronter le verdict des urnes.

Un premier débat raté et une deuxième performance peu convaincante ont fait baisser sa courbe dans les sondages mais il figure toujours en troisième place, derrière Bernie Sanders et Joe Biden.

– Vers une absence de majorité? –

Le prétendant démocrate à la Maison Blanche sera officiellement désigné lors d’une convention organisée, du 13 au 16 juillet, à Milwaukee dans l’Etat du Wisconsin.

Fait rare: avec une course aussi haletante, il est possible qu’aucun candidat n’arrive avec en poche la majorité absolue de délégués nécessaire pour gagner, même si une vague de retraits à drastiquement réduit le nombre de concurrents à la veille du « Super Tuesday ».

Le grand favori Bernie Sanders argue déjà que celui qui aura alors une majorité relative devrait être désigné vainqueur. Mais ses rivaux appellent à s’en tenir aux règles du Parti démocrate.

Selon celles-ci, si personne n’obtient la majorité absolue lors d’un premier tour, les délégués dit « assignés » deviennent libres de voter pour quelqu’un d’autre au deuxième tour.

Et quelque 770 « super-délégués », des notables et élus du parti, entrent alors aussi en piste avec le pouvoir de faire basculer le scrutin.

Du fait de son statut d’ancien vice-président, Joe Biden est lui-même un « super-délégué ».