Coronavirus en Afrique Archives - Journal du niger

Prévention contre le Coronavirus: Le Niger ferme ses frontières, ses écoles et lieux de loisirs

A titre de prévention contre le coronavirus, le Gouvernement nigérien a pris plusieurs mesures dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus COVID-19, au cours d’une réunion extraordinaire du conseil des ministres, le mardi 17 mars 2020.

Après avoir passé en revue l’effectivité de la mise en oeuvre des mesures d’urgence prises lors du Conseil des Ministres du vendredi 13 mars 2020, d’autres dispositions ont été décidées. Il s’agissait notamment de la fermeture des aéroports internationaux de Niamey et de Zinder pour une durée de 2 semaines  renouvelable, cela à compter du 19 mars 2020 à minuit sauf pour les vols domestiques, les cargos, les vols sanitaires et militaires.

De plus, les frontières terrestres du Niger seront également fermées pour une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 19 mars 2020 à minuit, à l’exception du transport des marchandises.

En plus de la fermeture des écoles et de tout établissement scolaire sur une durée de 2 semaines renouvelable à compter du 20 mars 2020 à minuit, les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits.  «Cette mesure concerne notamment les baptêmes, les mariages et toute autre forme de cérémonie, sur toute l’étendue du territoire. En particulier, les ateliers et séminaires sont interdits jusqu’ à nouvel ordre» a indiqué le président de la République. Idem pour les lieux de loisirs (bars, boites de nuit, salles de cinéma et lieux de spectacle).

Le gouvernement a recommandé en outre, une distance d’au moins un mètre entre les personnes dans les grandes surfaces, les restaurants, les entreprises, les zones aéroportuaires et les lieux publics. Les mesures d’hygiène obligatoires seront instituées dans les marchés, magasins, restaurants, services publics et privés. Ajoutés à ces mesures, la gratuité du diagnostic et de la prise en charge des éventuels cas confirmés, la révision du plan d’urgence pour tenir compte des nouvelles exigences, et l’allocation d’une somme d’un milliard de francs CFA sur le budget national pour son financement.

Rappelons qu’aucun cas de coronavirus n’a été détecté au Niger et que ces mesures sont prises à titre préventif.

Lutte contre le COVID-19: L’ambassadeur de Chine au Niger rencontre le Président Issoufou

Le Président de la République Issoufou Mahamadou a reçu, ce mercredi 18 mars 2020, l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Niger, M. Zhang Lijun, venu discuter avec le Chef de l’Etat nigérien de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le fléau mondial de la pandémie du Coronavirus COVID-19.

Cet entretien intervient le lendemain du message à la Nation prononcé par le Président Issoufou Mahamadou au cours duquel il a annoncé des mesures prises par son Gouvernement pour prévenir la pandémie.

Pour le diplomate chinois, « même si la maladie s’est déclarée pour la première fois en Chine, cela ne veut pas dire que ce virus est né en Chine. Il n’y a jusqu’à présent aucune preuve qui montre que ce virus est chinois », a-t-il insisté, tout en soulignant que « depuis quelques semaines, grâce à la lutte que mènent le Gouvernement et le peuple chinois contre ce virus, l’épidémie est complètement sous contrôle ».

Du reste, a avancé l’Ambassadeur Zhang Lijun, « sur les 13 cas constatés dans la journée d’hier (17 mars, ndlr), seul un cas concerne la Chine, les autres cas sont venus de l’extérieur ». Il a surtout annoncé que « nous pensons que dans 10 jours cette épidémie sera complètement éradiquée en Chine ».

Le diplomate chinois a, par la suite, ajouté qu’il a également profité de cette audience pour évoquer les questions sécuritaires avec le Président Issoufou, notamment la lutte contre le terrorisme qui sévit dans certains pays du Sahel dont le Niger. « Vous savez que la Chine assure la présidence de l’Assemblée Générale des Nations Unies », a-t-il rappelé avant d’informer que c’est sur cette base que son pays a organisé un débat sur la lutte contre le terrorisme au Sahel au cours duquel « tous les participants sont tombés d’accord sur le fait que la lutte contre le terrorisme est une tâche commune de toute la planète et qu’il faut soutenir les pays du Sahel et de l’Afrique toute entière dans leur lutte contre le terrorisme ».

La saison inaugurale de Ligue africaine de basket reportée à cause du coronarovirus

La saison inaugurale de la Ligue africaine de basket (BAL), qui devait débuter le 13 mars à Dakar, a été reportée à une date ultérieure en raison de la propagation du coronavirus, a annoncé mardi la NBA, partenaire de cette nouvelle compétition.

« Suite à la recommandation du gouvernement sénégalais, concernant l’escalade des problèmes de santé liés au coronavirus, la saison inaugurale de la BAL est reportée », a indiqué son président, Amadou Gallo Fall, cité dans le communiqué de la NBA.

« Je suis déçu que nous ne soyons pas en mesure de donner le coup d’envoi de cette ligue historique comme prévu, mais nous nous réjouissons du lancement très attendu de la BAL à une date ultérieure », a-t-il ajouté, sans donner plus de précision.

Cette annonce intervient au lendemain de la confirmation par le Sénégal de son premier cas d’infection au nouveau coronavirus. L’Egypte, le Maroc et le Nigeria ont également enregistré leurs premiers cas ces derniers jours.

La saison régulière de la Ligue africaine de basket, qui bénéficie du concours de la Fédération internationale de basket (FIBA) et de la NBA, doit se dérouler, outre au Sénégal, également en Egypte, au Maroc, au Nigeria, mais également en Angola et en Tunisie. Le Rwanda accueillera les play-offs et les finales.

Douze clubs sont engagés: Zamalek (Egypte), l’Association Sportive de Salé (Maroc), Rivers Hoopers Basketball Club (Nigeria), l’Association Sportive des Douanes (Sénégal), le Clube Atlético Petroleos de Luanda (Angola), le Groupement Sportif des Pétroliers (Algérie), le club Forces Armées et Police Basketball (Cameroun), le club Gendarmerie Nationale Basketball Club (Madagascar), l’Association Sportive de la Police Nationale (Mali), Ferroviario de Maputo (Mozambique), l’Union Sportive Monastirienne (Tunisie) et les Patriots de Kigali (Rwanda).

Le Sénégal confirme un 2e cas de coronavirus, premiers reports d’évènements publics

Le Sénégal a confirmé mardi un deuxième cas de coronavirus, sur un Français de 80 ans arrivé samedi dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, et annoncé le report de premiers événements publics, dont le concert d’un chanteur populaire et un gala de lutte.

« Ce 3 mars 2020, l’Institut Pasteur de Dakar nous a notifié un second cas positif au Covid-19. Il s’agit d’un résident français âgé de 80 ans, vivant à Sarcelles, dans la banlieue parisienne, arrivé au Sénégal le 29 février 2020 », a indiqué dans un communiqué le ministère de la Santé.

L’état du patient, suivi au service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, à Dakar, est « stable » et « toutes les dispositions ont été prises pour identifier les personnes contacts et assurer leur prise en charge », selon le ministère.

Le ministre de l’Intérieur Aly Ngouye Ndiaye a par ailleurs décidé mardi « de reporter jusqu’à nouvel ordre » un évènement culturel de trois jours, prévu à partir du 6 mars dans la commune de Linguère (nord), dont il est le maire.

Le report est destiné à « faire face à la propagation du coronavirus récemment enregistré au Sénégal », a annoncé le ministre sur Twitter.

L’évènement devait inclure un concert du très populaire Wally Seck, un gala de lutte, sport très prisé au Sénégal, et une journée de nettoiement populaire.

Un premier cas de coronavirus au Sénégal a été annoncé lundi, sur un Français également, ayant séjourné dans une station de ski de la région Auvergne-Rhône-Alpes (centre-est de la France) en février avant de revenir au Sénégal, où il réside habituellement. L’état de ce patient, marié et père de deux enfants, également hospitalisé à Fann, « continue de s’améliorer », a dit mardi le ministère.

Un autre patient, de nationalité gambienne, venant d’Espagne et mis en quarantaine, a été libéré lundi après les résultats des tests qui se sont révélés négatifs, selon la même source.

Mardi soir, le continent africain comptait un cas confirmé au Nigeria, deux en Egypte, trois en Algérie et à présent deux au Sénégal. Mais aucun décès.

Sénégal: premier cas confirmé de nouveau coronavirus

Le Sénégal a annoncé lundi son premier cas de nouveau coronavirus, sur un Français qui a séjourné en France en février avant de revenir au Sénégal et qui a été mis en quarantaine à Dakar.

Il s’agit du deuxième cas confirmé en Afrique subsaharienne après le Nigeria, qui concernait un Italien lui aussi de retour de son pays.

« Les résultats des tests effectués par l’Institut Pasteur de Dakar se sont avérés positifs », a dit devant la presse le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.

« A ce jour l’état du patient ne suscite aucune inquiétude majeure », a-t-il ajouté.

Le patient, un homme marié et père de deux enfants qui vit au Sénégal depuis plus de deux ans avec sa famille, a séjourné en France la deuxième quinzaine de février à Nîmes (sud) et dans une station de ski non-précisée de la région Auvergne-Rhône-Alpes (sud-est), a dit le ministre.

Rentré le 26 février au Sénégal, il a consulté, avec une fièvre de 39 degrés, un mal de gorge et des maux de tête. La structure médicale qui l’a reçu a contacté la cellule d’alerte sénégalaise mise en place contre le coronavirus, a dit le ministre.

Le patient a été mis en quarantaine dans le centre de traitement du service des maladies infectieuses et tropicales d’un hôpital de Dakar.

« Le dispositif de surveillance et de riposte au Covid-19 est renforcé et tous les moyens sont mis en oeuvre pour circonscrire la maladie », a ajouté le ministre. Il a appelé la population à la « sérénité » et a dit avoir « parfaitement confiance » dans le système de santé national.

En dehors du Sénégal et du Nigeria, les seuls concernés à ce jour en Afrique subsaharienne, quelques cas ont été enregistrés dans le nord du continent, en Algérie et en Egypte.

La possibilité d’une propagation du virus en Afrique et la faculté à faire face de pays aux systèmes de santé précaires sont un sujet de préoccupation pour l’Organisation mondiale de la Santé.

Questions autour de l’apparente immunité de l’Afrique face au coronavirus

Détection défaillante, facteur climatique ou simple coup de chance ? Le très faible nombre de cas de coronavirus détectés dans les pays d’Afrique, aux systèmes de santé les plus fragiles, n’en finit pas d’interroger voire d’inquiéter les experts.

A ce jour, seules deux personnes ont été officiellement contaminées par le virus Covid-19 sur le continent, une en Egypte, l’autre en Algérie, pour aucun décès.

Une goutte d’eau dans l’océan des 80.000 cas et 2.800 morts recensés dans une cinquantaine de pays, pour l’essentiel en Chine, où le premier foyer de l’épidémie est apparu dans la ville de Wuhan, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Peu de temps après l’apparition du virus, les spécialistes ont pourtant pointé du doigt les risques de propagation de la maladie en Afrique. A cause de ses liens commerciaux étroits avec Pékin et des faiblesses de son réseau médical.

La semaine dernière, l’OMS a même averti que le continent était mal préparé pour faire face à l’épidémie.

« Notre principale préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Une modélisation publiée dans la revue médicale The Lancet a fait de l’Egypte, de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, qui a annoncé jeudi le rapatriement de 132 de ses ressortissants de Wuhan, les trois pays du continent les plus menacés.

Ils sont aussi, selon l’étude, les moins vulnérables car les mieux préparés à repérer l’infection.

Mais malgré de nombreuses alertes, l’épidémie ne semble pas jusque-là se développer significativement sur le continent.

– Vulnérabilité –

Pourquoi ? Les épidémiologistes se perdent en conjectures.

« Personne ne sait », avoue le Pr Thumbi Ndung’u, de l’Institut africain de recherche sur la santé à Durban (Afrique du Sud). « Peut-être n’y a-t-il simplement pas tant de déplacements entre l’Afrique et la Chine », avance-t-il.

Ethiopian Airlines, la plus importante compagnie aérienne africaine, n’a toutefois jamais suspendu ses liaisons avec la Chine depuis le début de l’épidémie. Et China Southern vient de reprendre ses vols avec le Kenya.

Alors certains avancent la piste d’une possible protection climatique. « Peut-être que le virus ne pousse pas dans l’écosystème africain, on ne sait pas », esquisse le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat à Paris.

Une hypothèse rejetée par Pr Rodney Adam, de l’hôpital universitaire Aga Khan de Nairobi (Kenya).

« Nous n’avons aucune preuve d’une quelconque influence du climat sur la transmission (du virus) », assure-t-il, « à l’heure actuelle, il semble que la vulnérabilité des Africains soit la même que celle des autres ailleurs ».

D’autres sont tentés d’attribuer le faible nombre de cas confirmés de coronavirus à de possibles ratés des systèmes de détection déployés dans les pays du continent.

« C’est vrai qu’il y a certains pays, certaines régions dont on n’est pas certain de la capacité, ne serait-ce que par faute de ressources, à mettre en oeuvre les modalités de diagnostic », dit le Dr Daniel Lévy-Bruhl, de l’agence sanitaire française Santé publique France.

– Systèmes en place –

« Il y a un risque que des chaînes de transmission méconnues existent aujourd’hui dans certains pays du monde », ajoute-t-il.

Les spécialistes écartent toutefois le risque d’erreurs de détection massives. « Mais s’il y avait des cas massifs en Afrique, je pense qu’on le saurait car l’OMS est en alerte et beaucoup de gens sont très attentifs », juge le Dr Amadou Alpha Sall, patron de l’Institut Pasteur de Dakar (Sénégal).

« Tous les systèmes sont en place », confirme le Dr Michel Yao, en charge des plans d’urgence pour l’OMS à Brazzaville (Congo).

Le nombre de pays africains disposant de laboratoires capables d’identifier le Covid-19 est passé en quelques semaines de deux (Afrique du Sud et Sénégal) à 29, se félicite le Dr Yao.

Le principe de précaution s’est en outre imposé. Jeudi, Madagascar a interdit son territoire, prisé des touristes, à tous les voyageurs ayant récemment séjourné en Iran, en Italie ou en Corée du Sud, foyers importants de l’épidémie. De son côté le gouvernement de l’archipel touristique du Cap-Vert a décidé jeudi d’interdire pendant trois semaines tous les vols en provenance d’Italie.

Un point faible persiste, souligne toutefois le Dr Yao, la capacité à contenir l’épidémie et à traiter ses victimes.

« La plupart des pays africains ne seraient pas capables de traiter des cas sévères nécessitant des soins intensifs », estime-t-il, « les capacités sont limitées dans les capitales (…) et en dehors, elles sont encore plus faibles… »

Mais plutôt que d’envisager un scénario catastrophe, les spécialistes préfèrent se satisfaire de leur bonne fortune actuelle.

« Il est difficile de dire pourquoi » si peu de cas ont été recensés jusque-là en Afrique, souligne le Pr Thumbi Ndung’u, « peut-être nous avons simplement de la chance ».