Niger Archives - Journal du niger

Niger-USA : le refroidissement des relations

Les autorités de transition du Niger se sont engagées sur la voie du renforcement de la souveraineté, de l’indépendance et du développement du pays.

 

Les puissances étrangères comme les États-Unis et la France, qui, sous la présidence de Bazoum, construisaient des relations avec Niamey dans une position de pression et de coercition, ne sont pas prêtes à accepter la perte du pouvoir. En conséquence, les relations entre les pays se sont refroidies.

La dégradation des relations n’est pas seulement l’affaire des politiciens et des diplomates ; les habitants de Niamey expriment aussi activement leur position citoyenne. Le 9 mars, une manifestation contre la présence de l’armée américaine dans le pays s’est tenu dans la capitale du Niger, près de l’ambassade américaine. Les manifestants ont exprimé leur soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et ont appelé les autorités à expulser le personnel militaire américain pour son soutien à la politique française et son ingérence dans les affaires intérieures du Niger.

En effet, les événements survenus au Niger depuis le coup d’État militaire ont mis en lumière les manipulations et les pressions exercées par les États-Unis dans le cadre de leur politique étrangère. En visite à Niamey en octobre, la secrétaire d’État adjointe américaine aux affaires africaines, Molly Phee, s’est entretenue avec plusieurs responsables nigériens, dont le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine. Elle a souligné que les autorités militaires nigériennes devaient annoncer une « date limite pour une transition rapide et crédible » qui conduirait à un « gouvernement démocratiquement élu ». « Nous avons confirmé que nous sommes prêts à reprendre notre coopération si le CNSP prend les mesures que j’ai décrites », a-t-elle ajouté devant les journalistes.

Par ailleurs, lors du sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, Mme Phee a exprimé la position des Etats-Unis et a noté que Washington soutient les résolutions de l’organisation régionale.

Lors du rassemblement du 9 mars, les habitants de la capitale ont clairement exprimé qu’ils étaient conscients des conséquences négatives de l’ingérence de Washington dans les affaires intérieures d’autres pays. Parmi les slogans, on peut citer les suivants «Les États-Unis ont déjà aidé la Libye, la Syrie et l’Ukraine», «Les États-Unis devraient s’aider eux-mêmes», «À bas les colonisateurs».

Au cours du rassemblement, un groupe de citoyens a également brûlé des drapeaux américains symboliques pour protester contre l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures du pays et contre « l’agression discrète » de Washington au Niger.

La perte d’influence au Niger est critique pour l’Amérique. Sous les présidents Mahamadou Issoufou (2011-2021) et Mohamed Bazoum, le Niger était un pilier de la présence américaine au Sahel. Le Pentagone a stationné plus de 1 000 soldats dans le pays sur deux bases. Les États-Unis disposent également d’une base de drones dans la région d’Agadez. Cette base aérienne, 201, est la principale base de renseignement du Pentagone au Sahel.

Cependant, la présence américaine dans le pays n’a pas donné les résultats escomptés et la situation sécuritaire a continué à se dégrader. Aujourd’hui, les autorités du Niger sont déterminées à défendre activement le pays en collaboration avec les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les opérations militaires conjointes menées avec succès par les pays de l’Alliance montrent qu’il s’agit de la bonne direction.

Dialogue Diplomatique : Les Ministres Algérien et Nigérien Travaillent à Surmonter les Défis Régionaux

Un dialogue constructif a eu lieu mardi 26 décembre 2023 entre le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, et son homologue nigérien, Bakary Yaou Sangaré. Les échanges approfondis ont mis en évidence une évaluation positive des relations bilatérales, en se concentrant sur des enjeux cruciaux tels que la route transsaharienne et les développements régionaux.

La route transsaharienne a été identifiée comme un catalyseur essentiel du désenclavement et du développement au Sahel, soulignant ainsi l’importance d’une collaboration continue entre les deux pays. Les ministres ont également pris le temps de discuter des développements en cours dans la région, en mettant particulièrement l’accent sur la crise au Niger.

Bakary Yaou Sangaré a exprimé sa reconnaissance envers l’Algérie pour son rôle de soutien pendant la crise au Niger, soulignant la solidarité régionale. Cette rencontre a été l’occasion de renforcer la compréhension mutuelle et d’explorer des voies de coopération plus étroite pour aborder les défis sécuritaires et humanitaires.

Dans un contexte régional complexe, cette réunion diplomatique revêt une importance particulière, démontrant l’engagement des deux ministres à travailler ensemble pour surmonter les défis actuels. Les résultats de cette rencontre ouvrent la voie à une collaboration renforcée, essentielle pour la stabilité et le progrès dans la région sahélienne

La Société Civile Nigérienne Applaudit les 6 Mois du CNSP au Pouvoir et Envisage l’Avenir

Niamey, le 24 Décembre 2023 – Lors d’une conférence de presse, le Mouvement M62, représentant la société civile nigérienne, a annoncé une série d’événements marquants pour célébrer les six mois de la prise de pouvoir du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

Les organisateurs ont souligné que ces célébrations, comprenant des activités scientifiques, religieuses, culturelles et sportives, auront lieu à la Place de la Résistance le vendredi 26 Janvier 2024, suivies d’un événement majeur au Stade Général Seyni Kountché le samedi 27 Janvier 2024.

Abdoulaye Seydou, coordinateur du Mouvement M62, a exprimé sa reconnaissance envers le peuple nigérien, les autorités, les médias et les leaders religieux pour leur soutien tout au long de cette période cruciale. Il a rappelé l’appel à un Sit-In permanent en septembre 2023, soulignant l’unité de la société civile, des acteurs culturels, des syndicats et des citoyens pour atteindre cet objectif.

Abordant la question du départ des soldats français du territoire, M. Seydou a souligné la nécessité d’une participation collective pour obtenir ce résultat. Il a également rendu hommage aux jeunes de Téra, soulignant leur sacrifice qui a inspiré la création du M62 en août 2022.

Cependant, M. Seydou a averti que la victoire actuelle n’est qu’une étape partielle, soulignant la nécessité de rester mobilisé pour les objectifs de l’Alliance des États du Sahel. Il a insisté sur la lutte continue contre les puissances et multinationales exploitant les ressources du pays.

Les organisateurs ont également appelé à l’assainissement du pays, exigeant des résultats concrets. Ils ont souligné la nécessité de rendre des comptes pour les délinquants financiers et économiques, soulignant que la lutte pour la souveraineté doit se poursuivre.

En conclusion, Abdoulaye Seydou a affirmé que la lutte était loin d’être terminée, appelant à des efforts pour sortir le pays du sous-développement et pour lever les sanctions jugées injustes de la CEDEAO et de l’UEMOA. La société civile nigérienne se prépare à une nouvelle étape de défis et d’objectifs pour l’avenir.

La DGI S’Engage Pleinement dans la 44e Édition du Sabre National Agadez 2023

La 44e édition du Sabre National, le championnat national de lutte traditionnelle à Agadez débutée  depuis le 22 décembre 2023, est l’occasion pour la Direction Générale des Impôts (DGI) d’affirmer son soutien dynamique. Sous l’initiative de M. Abdourahamane Malam Saley, Directeur Général de la DGI, une délégation énergique a été dépêchée pour participer à cette célébration sportive nationale.

Le Chef de la mission, M. ABDOU NAMAOUA, Assistant Technique du Directeur Général des Impôts, souligne que la DGI considère cet événement comme un « sabre de la souveraineté nationale ». Il explique que la DGI s’engage financièrement, matériellement et physiquement, soulignant l’importance du thème axé sur la sauvegarde de la patrie.

Rappelant le rôle clé de la DGI dans la collecte des impôts pour financer le budget national, M. Namaoua met en avant le poids substantiel de « 60 à 70% » des recettes internes générées par la DGI pour le budget de l’État. Il insiste sur la nature stratégique et vitale de la mission de la DGI pour le pays.

Dans une démarche novatrice, l’Assistant Technique souligne la nécessité de dépasser le modèle traditionnel d’une administration fiscale répressive. Il insiste sur le traitement respectueux des contribuables, plaçant leurs préoccupations au cœur des actions d’accompagnement de la DGI.

Namaoua souligne la participation active des contribuables dans la vision conceptuelle liée à la gouvernance fiscale, établissant un cadre de concertation permanent entre la DGI et la CCIN pour aborder toutes les problématiques liées à la fiscalité de manière collaborative.

Concernant les réalisations à consolider, il mentionne les avancées notables des dix dernières années, notamment le développement de l’application SISIC et de la plateforme eSISIC pour la déclaration et le paiement en ligne. Il insiste sur l’instauration de la facture certifiée comme un outil de gestion des entreprises, encourageant les consommateurs à exiger cette certification.

Namaoua conclut en évoquant les futures innovations de la DGI, telles que la réforme de simplification du CGI, la poursuite de la mise en œuvre de la facture certifiée et la possibilité de paiement des impôts et taxes par téléphone. Ces initiatives visent à faciliter la contribution du contribuable à la bonne marche du pays, surtout dans l’ère de la souveraineté nationale.

La CNSS Tillabéri : Défis de Recouvrement en 2023 Face à l’Insécurité Régionale

La Direction régionale de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) de Tillabéri se fixe un objectif ambitieux de collecte de contributions aux prestations sociales, visant les 390 millions FCFA pour l’année 2023, malgré un contexte d’insécurité persistant dans la région. C’est ce qu’a annoncé M. Boubacar Abdoul Razack, Directeur Régional de la CNSS de Tillabéri.

En 2022, la mobilisation des ressources a atteint près de 325,5 millions FCFA, représentant un taux de réalisation de 93,08% par rapport à la prévision annuelle de 349,675 millions FCFA. M. Razack souligne que l’équipe de recouvrement, composée d’un agent dédié et d’un contrôleur des employeurs, a joué un rôle crucial dans ces résultats.

Le processus de recouvrement des cotisations sociales englobe la gestion du fichier employeur, la collecte des charges sociales, la détection et l’affiliation des employeurs, ainsi que la gestion des mises en demeure, selon le responsable régional de la Caisse.

Boubacar Abdoul Razack assure que malgré les défis liés à l’insécurité croissante, la CNSS continue d’œuvrer pour améliorer la qualité de ses services destinés aux usagers de la région. Il déclare que toutes les conditions sont réunies pour offrir un service de qualité, soulignant l’engagement constant dans l’amélioration des services par le biais de la communication et de la prestation de services de qualité.

Pour surmonter les préjugés et la méconnaissance du fonctionnement de l’institution, la CNSS Tillabéri a édité des kits pour les assurés sociaux et des kits guides pour les employeurs. M. Razack recommande également à la tutelle d’organiser des séminaires de formation pour les usagers afin de mieux comprendre les services de la CNSS et leurs droits et devoirs envers l’institution.

Cependant, le Directeur régional souligne deux principales difficultés auxquelles la CNSS est confrontée. D’une part, l’insécurité grandissante dans la région entrave la mission de recouvrement des cotisations sociales, en particulier dans les communes touchées par des enlèvements et des attaques chroniques. D’autre part, de nombreux employeurs versent leurs cotisations à Niamey en raison de sa proximité, ce qui entrave également les objectifs de recouvrement de la CNSS Tillabéri.

Malgré ces obstacles, M. Boubacar Abdoul Razack exprime un optimisme croissant avec les nouvelles autorités qui mettent la lutte contre l’insécurité au cœur de leurs priorités.

Fondée le 25 Août 1988, la Direction Régionale de la CNSS de Tillabéri intervient dans le recouvrement des cotisations sociales, les prestations familiales, les accidents de travail et maladies professionnelles (AT/MP), ainsi que les pensions. La région compte 1913 allocataires en 2022, avec 1712 pour la population active et 201 pour la population inactive, selon les chiffres de la Caisse régionale.

La branche des prestations familiales gère 2444 bénéficiaires, comprenant allocations, attributaires et enfants à charge. En ce qui concerne les accidents de travail et maladies professionnelles, la caisse de Tillabéry a géré 24 rentiers en décembre 2022, représentant diverses catégories de rentes. La branche des pensions, avec 646 pensionnés en décembre 2022, est l’une des principales branches de sécurité sociale, avec un taux de 15,00%.

Malgré sa mission noble de sécurisation sociale, la CNSS Tillabéri se heurte souvent à des préjugés dus à la méconnaissance de son fonctionnement. Le Directeur régional préconise des séminaires de formation pour les usagers afin de mieux informer sur les services de la CNSS et les droits et devoirs envers l’institution.

 

Crise diplomatique franco-nigérienne : la fermeture de l’ambassade française suscite des interrogations et des défis pour la communauté expatriée

Suite au départ des derniers soldats français du Niger  le vendredi 22 décembre 2023, Paris a pris la décision exceptionnelle de fermer son ambassade à Niamey, invoquant des « raisons sécuritaires » à la suite de manifestations violentes et d’un blocus des forces de l’ordre nigériennes. Cette mesure soulève des préoccupations parmi la communauté française locale, confrontée à des obstacles administratifs majeurs en l’absence d’un consulat.

Réunis pour une modeste célébration de Noël dans un hôtel près du fleuve, des expatriés, dont des familles binationales, expriment leur solidarité face à l’incertitude qui règne. Cependant, la fermeture de l’ambassade complique la vie quotidienne des Français sur place, les privant de services consulaires essentiels tels que le renouvellement des pièces d’identité et l’obtention de documents d’état-civil.

Les témoignages recueillis mettent en lumière un sentiment d’abandon et d’incompréhension au sein de la communauté. Certains, à l’instar d’Alain Vollet, un enseignant à la retraite établi au Niger depuis douze ans, contestent la décision en la qualifiant de politique plutôt que sécuritaire. Pour d’autres, comme Hassia, une mère franco-nigérienne, la question de rester ou de partir devient cruciale, en particulier avec la fermeture persistante des écoles françaises.

La rupture diplomatique entre la France et le Niger est ainsi vécue comme un déchirement, laissant la communauté expatriée dans une situation délicate quant à son avenir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Les incertitudes persistantes et les défis pratiques renforcent le besoin d’une résolution rapide pour assurer la stabilité et le bien-être des Français résidant au Niger.

Initiative Historique : Les Pays du Sahel et le Maroc Ensemble pour un Accès à l’Océan Atlantique

Marrakech, le 23 décembre 2023 Les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad ont unanimement exprimé leur adhésion à l’Initiative Royale du Maroc visant à faciliter l’accès des États du Sahel à l’Océan Atlantique. Cette déclaration a été faite à l’issue d’une réunion de coordination tenue dans la magnifique ville de Marrakech, scellant ainsi un engagement fort en faveur de la coopération régionale.

Dans un communiqué conjoint, les chefs de la diplomatie des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont souligné l’importance stratégique de cette initiative, la qualifiant de catalyseur pour la transformation économique de la région. Ils ont salué l’approche inclusive et participative de SM le Roi Mohammed VI, soulignant la volonté commune de consolider les relations de coopération par le biais de partenariats novateurs.

Les ministres ont annoncé la création de Task Forces nationales dans chaque pays afin de préparer les modalités d’opérationnalisation de cette initiative ambitieuse. Ils se sont également engagés à finaliser rapidement les propositions devant être soumises à l’attention de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et des Chefs d’État du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad.

Lors de la conférence de presse qui a suivi, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, a souligné l’engagement continu de SM le Roi en faveur du développement des pays de la région. Il a mis en lumière les décisions antérieures du Souverain en faveur des États du Sahel, notamment l’exonération des droits de douane et l’annulation des dettes.

Bourita a également souligné que l’approche militaire et sécuritaire, bien que importante, doit être complétée par des initiatives de développement. Il a insisté sur le fait que la stabilité des pays du Sahel doit émaner de leur volonté propre, soulignant les potentialités et les ressources humaines de la région.

La réunion, organisée à l’initiative du ministère marocain des Affaires étrangères, a rassemblé les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Elle s’est conclue par l’adoption d’un communiqué final exprimant la gratitude des ministres envers SM le Roi Mohammed VI pour son initiative visionnaire.

Cette initiative historique avait été annoncée par le Souverain marocain lors de son discours du 6 novembre 2023 à l’occasion du 48ème anniversaire de la Marche Verte. SM le Roi avait alors proposé le lancement d’une initiative internationale et affirmé la disponibilité du Maroc à mettre à disposition ses infrastructures pour soutenir cet accès à l’Océan Atlantique.

Le Niger Rompt ses Liens avec l’OIF suite à une Suspension Contestée

Le Niger fait face à une rupture diplomatique majeure avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), une décision annoncée dimanche 24 décembre par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de transition. Cette décision survient en réponse à la suspension du Niger par le Conseil Permanent de la Francophonie (CPF) le 19 décembre 2023, conséquence du coup d’État survenu le 26 juillet dernier contre le régime de Bazoum Mohamed.

Dans un communiqué télévisé porté par le porte-parole, le colonel-major Abdourahmane Amadou Djibo, le CNSP et le gouvernement de Transition révèlent avoir découvert « par hasard » les conclusions de la session extraordinaire du CPF. Ils dénoncent vigoureusement la suspension de la République du Niger de l’OIF, affirmant qu’elle répond aux intérêts de la France, critique qui résonne avec la question de la représentation française au sein de l’organisation.

Le communiqué va plus loin, remontant dans le temps pour rappeler l’histoire de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), ancêtre de la francophonie, née sur le sol nigérien en 1970 sous l’impulsion des pères fondateurs du panafricanisme. Il souligne que la Francophonie, initialement conçue comme un instrument de réconciliation des États, est désormais perçue comme une coquille vide, servant les intérêts diplomatiques français en Afrique.

Le CNSP et le gouvernement accusent l’ancienne puissance coloniale d’avoir influencé de manière « trop démocratique » la sélection des Secrétaires Généraux de l’organisation, faisant allusion à la dirigeante actuelle, Louise Mushikiwabo, signataire de la décision de suspension du Niger.

En réponse, les autorités nigériennes de transition ont décidé de rompre toute coopération avec l’OIF, estimant que cette suspension ternit la crédibilité de l’organisation. Le communiqué appelle également les peuples africains à promouvoir leurs langues nationales, appel à la décolonisation des esprits selon les idéaux des pères fondateurs du panafricanisme.

Rappelons que lors de sa dernière session, le Conseil Permanent de la Francophonie a adopté une résolution suspendant immédiatement la participation des représentants du Niger aux réunions des Instances de la Francophonie ainsi que la coopération multilatérale francophone avec le pays. Toutefois, des exemptions ont été accordées pour les programmes bénéficiant directement aux populations civiles et contribuant au rétablissement de la démocratie. Le CP/OIF a également exigé la libération immédiate du président déchu Mohamed Bazoum et de membres de son gouvernement, tout en appelant à un retour rapide de l’ordre constitutionnel et de la démocratie au Niger. Les autorités nigériennes sont également pressées d’établir un calendrier de transition à durée limitée.

Émissaire Togolais à Niamey : Collaboration Diplomatique Intensive pour la Transition Nigérienne

Les couloirs diplomatiques résonnent des échos positifs de la récente visite du ministre des Affaires Étrangères du Togo, M. Robert Dussey, à Niamey. Une rencontre empreinte de nuances et de coopération a eu lieu Niamey, le 14 décembre 2023, entre le diplomate togolais et le Premier ministre du Niger, M. Ali Mahaman Lamine Zeine , soulignant ainsi l’engagement régional en faveur d’une transition nigérienne en douceur.

Le ministre Dussey, en qualité de représentant du président Faure Gnassingbé du Togo, et également désigné médiateur par la Cédéao aux côtés du président de la Sierra Leone, a abordé avec optimisme la situation politique au Niger. « Nous sommes ici pour travailler main dans la main avec nos homologues nigériens afin de favoriser une transition pacifique et stable », a déclaré M. Dussey lors d’une conférence de presse conjointe.

Bien que l’absence imprévue du représentant sierra-léonais ait été regrettée, la réunion s’est révélée être une opportunité pour des discussions approfondies avec le Premier ministre nigérien. « La contrainte qui a empêché la présence de notre homologue de la Sierra Leone est regrettable, mais cela n’a pas entravé notre engagement à faciliter un dialogue constructif », a ajouté M. Dussey.

La séance de travail fructueuse a permis d’aborder non seulement les aspects logistiques de la transition, mais également de forger un consensus sur les valeurs fondamentales qui sous-tendent ce processus. « Nous avons convenu d’une approche collaborative pour garantir que la transition répond aux aspirations du peuple nigérien et contribue à la stabilité de la région », a souligné le ministre togolais.

 

Cette démarche diplomatique, empreinte de coopération et d’optimisme, témoigne de l’engagement régional à surmonter les défis politiques en favorisant des solutions concertées. Elle illustre également la vision partagée de la Cédéao pour une Afrique de l’Ouest stable, démocratique et prospère.

Niger: Le Gouverneur Maina Boukar Catalyse la Transformation et la Stabilité à Tillabéri

Le Gouverneur de la région de Tillabéri, le Lieutenant-Colonel Maina Boukar, incarne l’engagement en faveur du progrès lors de sa récente visite de travail dans le département de Say, le mardi 12 décembre 2023.

Dans le cadre de sa mission de supervision et de sensibilisation, le Lieutenant-Colonel Boukar et sa délégation ont arpenté les communes rurales d’Ouro Gueladio et Tamou, plongeant au cœur des préoccupations de la population pour envisager des solutions tangibles.

Remerciant chaleureusement les habitants, le Gouverneur a transmis les salutations émanant des plus hautes autorités, rassurant la communauté que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) reste déterminé à répondre à leurs besoins.

« Le CNSP œuvre activement à créer les conditions propices à la paix et à la sécurité dans ces localités, préparant ainsi le terrain pour la réouverture des écoles dans le département de Say, en particulier à Tamou », a affirmé le Lieutenant-Colonel Boukar.

Il a annoncé avec confiance que la rentrée scolaire serait effective le 1er janvier à Ouro Gueladio, soulignant l’engagement continu des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à veiller sur la population.

Dans un appel pressant, le Gouverneur a demandé la préservation de la chefferie du Canton de Tamou avant l’élection du prochain chef de canton, soulignant l’importance cruciale de maintenir la stabilité locale.

En clôture de sa visite, le Gouverneur, accompagné de sa délégation, a exprimé les condoléances du CNSP suite au récent décès de l’honorable Omar Diallo, chef de canton de Tamou. Cette démarche témoigne de la compassion et de l’unité au sein de Tillabéri face aux défis et aux changements.

Le Gouverneur Maina Boukar en Mission de Supervision à Tillabéri: Un Engagement Fort envers la Sécurité, l’Éducation et le Développement

Le Lieutenant-Colonel Maina Boukar, Gouverneur de la région de Tillabéri, a entrepris une tournée de travail majeure dans le département de Tillabéri, illustrant un engagement déterminé envers la sécurité, l’éducation et le développement régional.

Accompagné d’autorités administratives, coutumières, et de responsables des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), le Gouverneur a conduit cette visite stratégique le lundi 11 décembre 2023. L’objectif était de prendre contact avec les diverses couches socio-professionnelles, aborder les questions d’insécurité, discuter de la campagne de culture irriguée, et garantir la continuité éducative dans les zones affectées par l’insécurité. De plus, des discussions sur le Fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie (FSSP) et les prochaines assises du Forum national ont marqué l’agenda.

Le périple du Gouverneur et de sa délégation les a conduits à des endroits clés tels que l’école primaire de Daiberi parrainée par Plan Niger, l’aménagement hydro agricole de Daikani, et enfin, la préfecture où une cérémonie de prise d’armes et une rencontre significative ont eu lieu.

Dans son discours, le Gouverneur Maina Boukar a transmis les salutations du Président du CNSP, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, et du Premier Ministre Lamine Zeine. Il a loué l’élan patriotique du peuple nigérien face aux sanctions de la CEDEAO, soulignant que cette unité a renforcé les forces du pays face à l’adversité.

Sur la question de l’insécurité, le Gouverneur a souligné que le département de Tillabéri subissait les mêmes conséquences que les autres départements de la région. Malgré cela, il a salué l’accueil favorable réservé aux déplacés internes et aux réfugiés par la population locale, qualifiant cet acte de nationalisme.

En ce qui concerne la campagne de culture irriguée, le Gouverneur a rappelé l’importance de cette initiative dans la production de riz, soulignant que les vivres sous embargo devaient servir à nourrir la population nigérienne.

Concernant l’éducation, des mesures ont été prises pour assurer la réouverture des écoles, avec une garantie de participation des Forces de Défense et de Sécurité. Le Gouverneur a également appelé à la contribution continue au FSSP, soulignant ses multiples bénéfices pour la sécurité, la santé, et l’éducation.

À la fin de son discours, le Gouverneur a annoncé la participation des délégués des treize départements de la région aux prochaines assises du Forum national. La Préfète du Département de Tillabéri, le Capitaine Hamsatou Nomao, a ensuite souligné les progrès dans les domaines de la sécurité, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation depuis l’arrivée du CNSP. Elle a exprimé sa reconnaissance envers les FDS pour leurs sacrifices et a appelé à une collaboration renforcée pour assurer la mission des FDS.

Par la suite, le Maire de la commune urbaine de Tillabéri, M. Moussa Douma, a chaleureusement accueilli le Gouverneur et sa délégation, exprimant la gratitude de la population envers les autorités pour les actions visant à améliorer les conditions de vie.

En clôture des interventions, les représentants des diverses couches socio-professionnelles ont pris la parole, encourageant le Gouverneur et prônant une implication collective pour une gestion harmonieuse de la région.

Niger: Le Président Tiani Frappe Fort contre la Corruption lors de Visites Inopinées à la COLDEFF et à l’Hôpital National

Dans une initiative audacieuse, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP, a mené le mercredi 13 décembre 2023, des visites surprises au siège de la Commission de Lutte contre la Délinquance Financière (COLDEFF) et à l’Hôpital National de Niamey (HNN), réaffirmant son engagement envers la transparence et l’amélioration des services publics.

PHOTO/SITE DU GOUVERNEMENT

Ces inspections impromptues, les premières du genre depuis l’avènement du CNSP en juillet dernier, soulignent la volonté du Chef de l’État de se connecter directement avec les préoccupations des citoyens. Accueilli par une foule enthousiaste à l’Hôpital National, le Président Tiani a personnellement évalué les conditions de travail des professionnels de la santé et la qualité de la prise en charge des patients, explorant notamment les services d’urgences, de radiologie, de scanner et d’IRM.

À la COLDEFF, créée par ordonnance présidentielle en septembre dernier pour combattre la corruption et la mauvaise gouvernance, le Chef de l’État a rappelé solennellement aux responsables leur serment et les attentes du peuple nigérien. Devant les 30 membres de la Commission, qui ont prêté serment le mois précédent, le Président a souligné l’importance cruciale de leur mission dans le recouvrement des biens publics illégalement acquis ou détournés.

 

Dans une interview exclusive accordée à la radio et télévision du Niger (RTN),le 10 Décembre dernier , à son cabinet, le Général Tiani a déclaré que la COLDEFF, en tant qu’expression de la volonté populaire, répond aux aspirations légitimes du peuple à la justice. Il a assuré un soutien inébranlable à la Commission, garantissant que ni le CNSP, ni le gouvernement, ne interféreront dans ses décisions.

 

Cette démarche renforce l’engagement sans équivoque du Président Tiani envers la lutte contre la corruption, démontrant son leadership direct et sa volonté de rendre des comptes. Les citoyens nigériens peuvent ainsi espérer une amélioration tangible de la gouvernance et de l’accès aux services publics essentiels sous cette nouvelle ère présidentielle.

 

Niger sous Sanctions : La Cédéao Pose de Nouvelles Conditions Fermes

À l’issue de la 64e Session ordinaire tenue à Abuja ce dimanche, les dirigeants de la Cédéao ont réaffirmé leur position ferme en maintenant les sanctions économiques et financières contre le Niger, allant jusqu’à conserver la menace d’une intervention militaire. Cependant, cette décision est accompagnée d’un certains nombre  de conditions à remplir pour envisager un allègement des sanctions.

Les nouvelles conditions imposées aux militaires du CNSP, responsables du coup d’État, comprennent une « transition courte » exigeant un retour rapide à l’ordre constitutionnel, avec la réinstallation des civils au pouvoir. La libération immédiate et sans condition du président déchu Bazoum Mohamed, de ses proches, et des membres de son régime actuellement détenus est  désormais une condition sine qua non.

Dans une démarche de résolution pacifique, la Conférence a également désigné les présidents Patrice Talon du Bénin, Faure Essozimna Gnassingbé du Togo et Julius Maada Bio de la Sierra Leone comme médiateurs. Leur rôle  consistera à engager des pourparlers avec les autorités de transition au Niger, offrant ainsi une lueur d’espoir pour une sortie de crise respectueuse des principes démocratiques et pacifiques.

La Cour de Justice de la CEDEAO Maintient les Sanctions Contre le Niger

Dans un développement judiciaire retentissant, la Cour de Justice de la CEDEAO a statué ce 7 décembre sur les sanctions économiques infligées au Niger, créant ainsi une onde de choc au sein de la communauté ouest-africaine. La Cour a déclaré « irrecevables » les requêtes de l’État nigérien et de sept autres parties contre les sanctions prises par la Conférence des Chefs d’État.    

Le principal argumentaire qui a suscité cette décision reposait sur la légitimité des militaires actuellement au pouvoir au Niger pour représenter l’État. La Cour a jugé qu’ils n’avaient pas la qualité pour saisir la juridiction de la CEDEAO, mettant ainsi en doute la validité des demandes des plaignants. Cette nouvelle intervient à la veille d’un important sommet des dirigeants ouest-africains à Abuja, où la question de la levée des sanctions sera au cœur des débats.

Les avocats de la Conférence des Chefs d’État ont remporté une victoire majeure en faisant valoir que les sanctions économiques et financières étaient justifiées compte tenu du coup d’État survenu en juillet dernier . Cette décision soulève des interrogations profondes sur l’avenir politique et économique du Niger, alors que la population subit les contrecoups depuis plusieurs  des mois.

Les requérants, parmi lesquels figurent la consultante Docteur Moussa Fatimata, la Société Nigérienne d’Électricité (NIGELEC), la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), le Conseil Nigérien des Utilisateurs des Transports Publics (CNUT), le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens du Niger, le Réseau des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA), et le Syndicat des Commerçants Importateurs du Niger (SCIN),ont plaidé en faveur de la levée immédiate des sanctions, soulignant les conséquences humanitaires désastreuses sur la population.

Cette affaire complexe a connu plusieurs rebondissements, avec une récente défaite des plaignants au niveau de la Cour de justice de l’UEMOA. La décision de la CEDEAO intensifie les enjeux politiques dans la région, avec des regards tournés vers le sommet des Chefs d’État qui se tiendra ce week-end à Abuja la capitale nigériane , où le sort des sanctions sera décidé.

La destinée  du Niger et la stabilité régionale semblent plus incertains que jamais, alors que la Cour de Justice de la CEDEAO se prépare à rendre d’autres verdicts dans les jours à venir, mettant en lumière les défis persistants auxquels est confrontée l’Afrique de l’Ouest.

Niger : Le pays résilie ses partenariats sécuritaires avec l’UE, adieu Eucap Sahel et l’EUMPM !

Dans une lettre notifiée le lundi 4 décembre 2023 à la Délégation de l’Union européenne (UE) à Niamey par le ministère des Affaires étrangères, les autorités de Transition ont exprimé leur opposition à l’Accord concernant le statut de la mission civile de Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC) dans le pays (EUCAP Sahel Niger). 

De plus, elles ont retiré leur consentement au déploiement de la Mission de Partenariat militaire au Niger (EUMPM). Ainsi, le Niger met fin à ces accords de partenariat en matière de sécurité et de défense avec l’UE. Ces décisions interviennent peu de temps après l’abrogation de la loi de 2015 criminalisant le trafic illicite des migrants, également soutenue par l’UE. 

De manière significative, cela coïncide avec la signature d’un accord de coopération dans le domaine de la défense avec la Fédération de Russie le même jour. Ces mesures sont perçues comme des actes de rétorsion en réponse à la position constante de l’UE vis-à-vis de la transition en cours au Niger, y compris les sanctions prises après le coup d’État du 26 juillet 2023, ainsi que la suspension des principaux programmes de coopération et d’aide budgétaire.

L’IOFS ouvre une Réunion d’Experts sur le Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau du Niger et signe une lettre d’intention

Le 15 mai 2023, le Directeur Général de l’IOFS, S.E. Yerlan Baidaulet, a prononcé un discours liminaire pour ouvrir la Réunion d’Experts sur le Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau du Niger (PGIRE) à Niamey, en coordination avec le Ministère de l’Agriculture du Niger et la Haute Autorité de la WAQF au Niger. Le Directeur Général a souligné que cette réunion constituait une étape importante pour délibérer des principales stratégies et composantes d’un Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau, adapté spécifiquement au Niger.

« Le Niger, un pays au potentiel immense et aux riches ressources naturelles, a été choisi comme point focal de nos efforts collectifs. Son contexte géographique et environnemental unique, combiné à son importance agricole, en fait le pays pilote idéal pour le développement de ces plans complets », a souligné le Pr. Yerlan Baidaulet dans son discours devant les participants de la réunion.

L’objectif de la réunion technique est de lancer des discussions approfondies sur la situation des ressources en eau au Niger, de partager des expertises et de façonner collectivement la trajectoire du Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau. Les parties se sont réunies pour travailler sur l’évaluation conjointe, le renforcement des capacités, l’assistance technique, l’évaluation de base, ainsi que les systèmes de suivi et d’évaluation dans le cadre du PGIRE.

L’initiative de l’IOFS visant à élaborer un « Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau pour la Région du Sahel » a été soutenue par le Réseau International pour l’Eau et les Ecosystèmes dans les Régions Arides (INWRDAM), l’Agence Spatiale du Kazakhstan « Gharysh Sapary », le Centre pour l’Environnement et le Développement pour la Région Arabe et l’Europe (CEDARE), le « Water Hub » au sein de l’Université Nationale Agraire de Recherche Scientifique du Kazakhstan, le Centre Régional pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique (RCREEE), et le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Niger.

La collaboration entre l’IOFS, le Gouvernement du Niger et ses partenaires témoigne d’un engagement collectif à relever les défis auxquels fait face la région du Sahel en matière de gestion des ressources en eau.

Afin de consolider le partenariat stratégique et de donner suite au MoU existant, une lettre d’intention a été signée par les parties mentionnées pour l’élaboration d’un Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau.

Les efforts combinés poseront les bases d’un Plan de Gestion Intégrée des Ressources en Eau qui constituera un précédent pour le développement durable non seulement au Niger, mais pourra également servir de stimulus à d’autres nations confrontées à des défis similaires dans la géographie de l’OCI.

 

Le Niger réinsère des jihadistes repentis

Plus de 300 ex-combattants du groupe Boko Haram ont pu réintégrer la société nigérienne grâce à un programme de déradicalisation et de formation professionnelle initié par l’Etat selon le Directeur général de l’Administration et de la Décentralisation du ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Haidara.Au Niger, la sensibilisation contre les groupes jihadistes à travers les radios communautaires porte ses fruits. Selon le Directeur général de l’Administration et de la Décentralisation du ministère de l’Intérieur, Abdoulaye Haidara, « trois cent vingt combattants » de Boko Haram ont décidé de déposer les armes et entamer un processus de réintégration dans la société.

« Ces résultats sont le fruit d’un long processus qui a débuté au sein des familles des repentis jusqu’à l’administration centrale, en passant par les communautés et les autorités locales », a expliqué M. Haïdara en marge de la Conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad tenue à Niamey du 23 au 24 janvier 2023.

Ces repentis ont répondu à l’appel du gouvernement nigérien qui a promis l’amnistie à tous ceux qui acceptent de déposer les armes.

Ces ex-jihadistes ont bénéficié du programme de déradicalisation et de formation professionnelle initié par l’Etat nigérien depuis 2016 au centre de Goudoumaria (Sud-Est). Ils y sont formés en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure.

A la fin de leur capacitation, des outils leur ont été octroyés pour leur permettre de lancer leur propre activité. Un fonds de roulement leur est également accordé pour leur permettre de développer leur projet.

Pour éviter tout rejet de ces ex-combattants, une enquête de perception est menée auprès des communautés censées les recevoir pour s’assurer que celles-ci sont prêtes à les pardonner et à les accueillir, a expliqué Abdoulaye Haidara.

A en croire ce dernier, seules trois personnes bénéficiaires de ce programme ont fait défection et sont retournées vers Boko Haram où elles ont été tuées par leurs frères d’armes pour trahison.

Le succès rencontré dans cette première phase a encouragé Niamey à le rééditer dans la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger proche du Mali et du Burkina Faso. Cette immense zone transfrontalière est le théâtre, depuis 2017, d’actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique (EI).

Bassin du lac Tchad : Le CICR lance un appel à l’aide pour 11 millions de personnes

Plusieurs millions de personnes sont obligées de fuir leur foyer en raison du conflit dans le bassin du Lac Tchad.À l’occasion de la troisième Conférence de la région du Lac Tchad qui se tient à Niamey les 23 et 24 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle à des efforts urgents pour assurer une protection efficace des millions de civils embourbés dans la violence.

Plus de dix ans après le début de la crise, le conflit dans le bassin du lac Tchad, où se rencontrent le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun ne montre aucun signe d’apaisement.

La violence à l’encontre de la population civile reste alarmante, laissant plus de 11 millions de personnes lutter chaque jour pour leur survie.

« Malgré les efforts déployés par les acteurs étatiques, humanitaires et du développement, la situation dans la région du lac Tchad reste désastreuse. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Des milliers de familles vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans accès approprié à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation », a déclaré le vice-président du CICR, le Dr Gilles Carbonnier.

Sur les 11,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide pour survivre dans le bassin du lac Tchad, au moins 3 millions sont des déplacés qui ont fui leur foyer en raison de la violence, selon des sources officielles. Des communautés entières vivent dans l’incertitude, sans savoir si elles pourront un jour rentrer chez elles.

« Le sort des personnes déplacées doit être reconnu comme une priorité absolue dans le bassin du lac Tchad », a plaidé Gilles Carbonnier.

Le CICR encourage les États à ratifier la Convention de Kampala et à adopter des mécanismes nationaux de mise en œuvre.

La Convention garantit une protection et un niveau de sécurité aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et fournit aux gouvernements un cadre pour répondre aux crises de déplacement.

Si la majorité des États africains l’ont ratifiée, des actions sont nécessaires pour intégrer les dispositions de la Convention dans les cadres juridiques nationaux et les rendre opérationnelles.

Les États ont la responsabilité de veiller à ce que les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays soient autorisées à prendre la décision de rentrer chez elles dans des conditions sûres et dignes, a déclaré le CICR dans un communiqué. Mais, en raison de la nature prolongée du conflit, nombre d’entre elles risquent de ne pas pouvoir le faire.

Après plus d’une décennie, le conflit dans le bassin du lac Tchad se prolonge et son bilan pour les personnes prises au piège ne cesse de s’alourdir, a-t-il averti.

Le CICR a enregistré plus de 26 188 cas de disparitions dans les quatre pays du bassin du lac Tchad : Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Près de 15 000 d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition. Les enfants sont particulièrement concernés.

La nature prolongée du conflit affecte les mineurs de manière disproportionnée, notamment ceux qui sont confrontés à des déplacements multiples.

Le fait d’être contraint de fuir son domicile met à mal l’environnement protégé que la famille et la communauté offrent aux enfants.

En conséquence, ils sont davantage exposés aux abus sexuels, à l’association avec des porteurs d’armes, à la séparation familiale et à la disparition.

Pour répondre efficacement à la nature prolongée et dynamique du conflit, il est nécessaire que les acteurs travaillent ensemble dans le cadre d’une approche plus synergique.

Une approche qui rassemble le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les partenaires gouvernementaux, de paix, de développement et autres partenaires humanitaires pour trouver des solutions à long terme à la crise.

« Nous donnons la priorité au respect du droit international humanitaire ainsi qu’à une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante pour protéger et aider les personnes dans le besoin dans le bassin du lac Tchad. Si nous voulons répondre aux besoins humanitaires croissants et obtenir de meilleurs résultats avec et pour les populations touchées par un conflit prolongé, des partenariats innovants font également partie de la solution », a déclaré M. Carbonnier.

Croissance économique : l’Afrique devant le reste du monde en 2023 et 2024

Dans son rapport semestriel, la Banque africaine de développement (Bad) estime à environ 4 % en moyenne le Produit Intérieur Brut réel du continent noir en 2023-2024.L’Afrique n’est pas toujours le dernier de la classe. Si les moyennes du reste de la planète devraient s’établir à 2,7 et 3,2 % en 2023-2024, ledit continent table sur une croissance d’environ 4 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) réel.

Grâce à une analyse complète de la croissance régionale, le rapport semestriel de la Banque africaine de développement (Bad), publié hier jeudi, a montré que « les cinq régions du continent, confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux, restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme ».

D’après le document, « la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc de la Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Néanmoins, a ajouté la source, 53 des 54 pays de l’Afrique ont affiché une croissance positive et « les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables », indique la Bad.

Cinq économies africaines, parmi les plus dynamiques du monde avant la pandémie du nouveau coronavirus, devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024. Il s’agit du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), du Bénin (6,4 %), de l’Éthiopie (6,0 %) et de la Tanzanie (5,6 %). D’autres pays africains, sur la période considérée, devraient enregistrer une croissance supérieure à 5,5 % : République démocratique du Congo (6,8 %), Gambie (6,4 %), Libye (12,9 %), Mozambique (6,5 %), Niger (9,6 %), Sénégal (9,4 %) et Togo (6,3 %).

Les cinq régions africaines dans le vert

Dans le détail, la croissance en Afrique centrale, soutenue par des cours favorables des matières premières, a été la plus rapide du continent à 4,7 % contre 3,6 % en 2021. À l’opposé, la croissance de l’Afrique australe est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022. « Ce ralentissement résulte de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie », a expliqué l’institution financière.

En Afrique de l’Ouest, la croissance devrait passer à 3,6 % en 2022 contre 4,4 % en 2021. « Cela tient à des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023 – bien qu’affectée par la Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux de l’or noir – pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles », a avancé le document.

La croissance de l’Afrique du Nord devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022 à cause « de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc », mais elle devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023 grâce au « fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région ».

Pour l’Afrique de l’Est, la Bad s’attend à 4,2 % de croissance en 2022 contre 5,1 % en 2021. « Bien que la structure de production (de cette partie du continent) soit relativement diversifiée, les pays de la région, en grande partie des importateurs nets de produits de base, subissent de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique », a relevé l’institution dont le siège se trouve à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

« Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a déclaré Akinwumi Adesina, le président du Groupe de la Bad.

De son côté, l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’université de Columbia (États-Unis), a fait savoir que « l’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale. L’Afrique est l’endroit où il faut investir ».

Décisions audacieuses pour atténuer les risques

La Banque africaine de développement a appelé « à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles » à l’échelle nationale, régionale et mondiale face aux risques cumulés.

Ceux-ci « comprennent la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure. Les changements climatiques – avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 – représentent des menaces tout aussi redoutables », a prévenu l’institution financière, non sans préciser les mesures fortes nécessaires.

Il y a « un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles », « le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies », « l’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures ».

Mais aussi « l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable », « la prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement ».

À N’Djaména, le G5 Sahel veut se « redynamiser »

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’alliance militaire ont été reçus ce mercredi par Mahamat Idriss Déby Itno, le président du Tchad.Depuis le retrait du Mali, le 15 mai 2022, à cause du refus qui lui était opposé d’assurer la présidence, le G5 Sahel « bat de l’aile », souligne un communiqué de la Présidence de la République du Tchad.

Réunis autour du chef de l’État Général Mahamat Idriss Déby Itno, les chefs de la diplomatie de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina et du Niger entendent « apporter un appui politique » afin de « donner un nouveau souffle » à l’institution communautaire.

En compagnie notamment de Mohamed Salem Ould Merzoug, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel et de l’ambassadeur Mahamat Saleh Annadif, ministre coordonnateur, ils « sont venus rendre compte de l’état d’avancement de leurs travaux et recueillir les orientations du président en exercice du G5 Sahel », indique le document.

Le texte rappelle qu’ « en marge du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA), le 25 novembre 2022 en terre nigérienne, le chef de l’État tchadien et président en exercice du G5 Sahel, Général Mahamat Idriss Déby Itno, avait présidé une réunion de concertation des chefs d’État des pays membres » avec pour objectif d’impulser un nouvel élan qui permettra de lutter efficacement contre les groupes jihadistes présents au Sahel.

Afrique subsaharienne : la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2023 (rapport)

La Banque Mondiale a revu à la baisse la croissance pour près de 60 % des pays, y compris pour plus de 70 % des exportateurs de métaux qui devraient être pénalisés par la poursuite de la baisse des cours mondiaux.À peine sortis de la pandémie de la Covid-19, les États de l’Afrique subsaharienne ont subi les effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Dans cette partie du continent noir, la Banque Mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 et 3,9 % en 2024.

« En dépit de l’atténuation attendue des pressions inflationnistes, le rythme de reprise devrait rester stable dans de nombreux pays en raison de l’impact négatif de la pauvreté persistante et de l’insécurité alimentaire sur la croissance, amplifié par d’autres facteurs de vulnérabilité tels que les conditions météorologiques défavorables, l’endettement élevé, l’incertitude politique, la violence et les conflits », ajoute l’institution financière dans ses dernières perspectives économiques.

Les pays subsahariens dont les économies sont tributaires de l’exportation des métaux seront plus affectés par la baisse de la croissance. « Ce ralentissement constitue un obstacle majeur pour le développement économique de l’Afrique subsaharienne. Le revenu par habitant ne devrait augmenter que de 1,2 % en moyenne en 2023-2024 », souligne la Banque Mondiale.

Poursuivant, elle annonce cette année que le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieur de plus de 1 % à celui de 2019. Et les projections anticipent que dans près de 40 % des pays, y compris les trois plus grandes économies de la région – l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria -, le revenu par habitant n’aura pas retrouvé son niveau antérieur à la pandémie même d’ici à la fin de 2024.

Dans ces trois pays, rapporte l’institution de Bretton Woods, « la croissance s’est fortement contractée pour ressortir à 2,6 % seulement en 2022 ». La nation arc-en-ciel « n’a enregistré qu’une croissance de 1,9 % en raison (notamment) de l’aggravation des pénuries d’électricité et du renforcement des politiques de rigueur pour juguler l’inflation », explique la Banque Mondiale.

Par contre, en Angola, les cours élevés du pétrole et la stabilité de la production de l’or noir ont permis un rebond de 3,1 %. Le Nigeria, de son côté, a vu sa croissance s’affaiblir à cause de l’intensification des problèmes de production dans le secteur pétrolier. Résultat, l’inflation y « a dépassé 21 % en 2022, son niveau le plus élevé depuis 17 ans ».

Globalement, remarque l’institution financière, « les tensions sur les prix des denrées alimentaires, déjà importantes avant la pandémie, se sont encore intensifiées en raison des aléas climatiques, des perturbations de l’approvisionnement aggravées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une fragilité et d’une insécurité accrues et, dans certains pays, de fortes dépréciations monétaires ».

L’année dernière, l’inflation des prix alimentaires a dépassé 20 % dans plus d’un quart des pays. Cela a ralenti la progression des revenus réels et de la demande des consommateurs et aggravé l’insécurité alimentaire.

« Malgré le récent relâchement des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie, les coûts d’importation sont restés élevés, ce qui a contribué à creuser les déficits courants. La précarité des situations budgétaires due à la pandémie a persisté et, l’année dernière, la dette publique était supérieure à 60 % du PIB dans près de la moitié des économies de la région. La viabilité de la dette s’est encore détériorée dans de nombreux pays non producteurs de pétrole, entraînant une hausse des coûts d’emprunt, des sorties de capitaux et une dégradation de la cote de crédit », conclut la Banque Mondiale.

L’Iran passe en revue ses relations commerciales avec la Cédéao

L’Iran espère relever le niveau des échanges économiques avec les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Téhéran a accueilli cette année la 16ème réunion du comité de coordination des relations économiques extérieures consacrée à l’examen du dernier état des relations économiques entre l’Iran, Cuba et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

A travers cet examen, l’Iran espère que le volume des transactions commerciales avec la Cédéao connaîtra une croissance qui nécessite une planification ciblée dans ce domaine, a indiqué Téhéran dans un communiqué.

La deuxième partie de la réunion a également permis de passer en revue les dernières relations économiques avec les pays de la sous-région ouest-africaine.

Téhéran affirme que les minéraux, l’agriculture, la construction, la population et l’adéquation du marché pour la vente de marchandises ont fait de l’établissement de relations économiques et d’investissements commerciaux dans cette région de l’Afrique une nécessité.

L’Iran s’est joint à la récente ruée vers les opportunités commerciales en Afrique, mais reconnaît être loin derrière les puissances économiques que sont les Etats-Unis et la Chine, ainsi que des partenaires traditionnels du continent, notamment que l’Union européenne.

En 2022, l’Etat islamique revendique 1027 attaques en Afrique

En 2022, l’Etat islamique a mené près de la moitié de ses attaques en Afrique.L’État islamique (EI) a publié, mercredi 4 janvier, via son agence de propagande « Amaq », le bilan de ses opérations dans le monde en 2022. L’organisation jihadiste revendique 2058 attaques dans 22 pays. Ces actions ont coûté la vie ou blessé 6.881 personnes. 

Près de la moitié des opérations du groupe jihadiste, soit 1027 attaques se sont déroulées dans 13 pays africains et ont occasionné la mort ou blessé 3195 personnes.

Le Nigeria en tête 

Le Nigeria arrive en tête de ce classement, tous continents confondus avec 517 attaques dans lesquelles 887 personnes ont perdu la vie ou ont été blessées. La dernière en date visait même le président de la République Muhammadu Buhari, le jeudi 29 décembre 2022. Une voiture piégée a explosé trente minutes seulement avant l’arrivée du chef de l’Etat nigérian dans l’Etat Kogi (centre) précisément dans la ville d’Okéné au sud-ouest d’Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Le pays le plus peuplé d’Afrique (213 millions d’habitants en 2021) est suivi de l’Irak qui a enregistré 484 incidents liés à l’insurrection jihadiste.

Sur le continent africain, la République démocratique du Congo (RDC) où l’État islamique compte une « province » vient en deuxième position du tableau consulté à APA. Dans ce pays d’Afrique centrale, l’EI a revendiqué 167 attaques pour 607 morts ou blessés.

Au Mozambique où 156 raids ont été menés par les « shebab » du Cabo Delgado affiliés à l’Etat islamique alors que leurs « frères » d’Ansar Bait al Maqdis d’Egypte en ont perpétré 95 et fait 263 victimes.

En Somalie, les jihadistes affirment avoir tué ou blessé 61 personnes dans 22 attaques.

Dans le Sahel central, l’EI se dit responsable de 22 attaques au Mali, 11 au Niger et 4 au Burkina Faso. Soit un total de 37 opérations entraînant 938 décès ou blessés. Depuis mars, les jihadistes se sont lancés dans une serie d’exactions dans le nord du Mali, précisement à Ménaka où ils sont accusés par plusieurs organisations de défense des drois humains d’avoir tué des centaines de civils. 

Lire aussi : Jihadisme : l’inquiétante expansion de l’Etat islamique en Afrique

Dans le bassin du Lac Tchad, l’organisation jihadiste a aussi ciblé des pays comme le Tchad et le Cameroun où elle affirme avoir été à l’origine de 17 attaques. Lesquelles auraient fait 99 victimes.

Cependant, l’EI a été peu présent en Libye, au Bénin et en Ouganda où il a globalement commis 6 attaques qui ont tué ou blessé 19 personnes.

Décentralisation 

D’idéologie salafiste jihadiste, l’Etat islamique a été proclamé en 2014 en zone syro-irakienne par l’irakien Abou Bakr al Baghdadi, tué en 2019 par l’armée américaine en Syrie. Sous son impulsion, le groupe jihadiste qui a eu à administrer des territoires où il appliquait la version ultra-rigoriste de la charia, s’est étendu dans d’autres régions du monde. S’inscrivant dans cette dynamique, son successeur Abou Ibrahim al Hachimi Al Qourachi a travaillé à exporter l’idéologie de l’organisation jihadiste qui compte qui compte depuis 2022 sept « provinces » en Afrique.

En mars, le Sahel central a été érigé en « province » à part entière, ne dépendant plus du Nigeria. Le Mozambique qui était sous l’autorité de la « Province en Afrique centrale » a bénéficié également d’une « promotion » et vole de ses propres ailes. Une politique d’expansion qui sera sans doute maintenue par l’actuel « calife » Abou Al Hussein al Husseini al Qourachi, successeur d’Abou al Hassan Al Hachimi Al Qourachi.

Rétro 2022 : une année économiquement éprouvante pour l’Afrique de l’Ouest

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a très vite éteint la lueur d’espoir entrevue après la pandémie de la Covid-19, obligeant même certains États à recourir au Fonds Monétaire International (FMI) pour soutenir leurs économies.Les émeutes de la faim tant redoutées n’ont finalement pas eu lieu. Mais les pays de l’Afrique de l’Ouest ont continuellement été sur la corde raide en 2022. Comme partout ailleurs en Afrique subsaharienne, la reprise économique a connu un coup d’arrêt brutal à cause de la guerre russo-ukrainienne.

L’envolée des prix des hydrocarbures, consécutive à ce conflit, a provoqué une inflation inédite un peu partout à travers le monde. Très extraverties et fortement dépendantes des importations, notamment de denrées de premières nécessités, les économies de la région n’ont pas échappé à cette flambée généralisée des prix.

Au Nigeria, première puissance économique de la région et du continent, le taux d’inflation global, calculé sur une base annuelle, était de 21,47 % en novembre 2022. Cela représente 6,07 % de plus par rapport au taux enregistré un an plus tôt (15,40 %). Sur une base mensuelle, le taux d’inflation global en novembre 2022 était de 1,39 %, soit 0,15 % de plus que le taux enregistré en octobre 2022 (24 %). 

Le niveau général des prix à la consommation a ainsi continué de progresser durant cette année puisqu’à la fin du mois d’août, l’inflation était de 20,77 %, ce qui représentait son niveau le plus élevé depuis septembre 2005.

Le Ghana en « risque élevé de surendettement »

Au Ghana, deuxième puissance économique de la région, l’inflation connaît un niveau inédit. Jamais depuis au moins 20 ans, le pays n’avait vécu une telle situation. L’inflation a dépassé 40 % en octobre et le cedi, la monnaie locale, a perdu la moitié de sa valeur face au dollar. Cela lui a valu d’être classé parmi les monnaies les moins performantes du continent. Les prix du logement, de l’eau, de l’électricité et du gaz ont augmenté de près de 70 %, ceux des transports et du carburant de 46 %.

Par ailleurs, la dette publique dépasse désormais 100 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et le service de la dette absorbe l’essentiel des recettes de l’État.  De même, les réserves de change ont fondu de 9,7 milliards de dollars en 2021 à 6,6 milliards en septembre dernier. Le Ghana est donc en « risque élevé de surendettement », a avoué son ministre des Finances, Ken Ofori-Atta.

Face à l’urgence, le « Ghana Beyond Aid » (le Ghana au-delà de l’aide), concept cher au président Nana Akufo-Addo, a été rangé aux oubliettes et Accra a sollicité, en juillet, l’aide du Fonds Monétaire International (FMI) pour un prêt de 3 milliards de dollars.

Très pessimiste sur l’avenir à court terme du pays, l’agence de notation de Moody’s a abaissé de deux niveaux la note de crédit du Ghana. Avec la note « Ca », l’avant dernière de l’agence, Accra est dans la même catégorie que le Sri Lanka, en défaut de paiement.

L’Uemoa pas épargnée

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) n’a pas échappé à la situation économique difficile que traverse le monde. Le prix des aliments de base a explosé, atteignant 21 % d’augmentation sur les prix des céréales par rapport à 2021, 18 % sur l’huile, 13 % pour le sucre. En 2022, l’inflation devrait atteindre la barre historique de 8 % sur l’ensemble du continent. Du jamais vu depuis une décennie. Quant à la croissance, elle devrait fortement ralentir pour s’établir à 3,6 % contre 4,7 % en 2021.

Des mesures fortes pour tenir

D’Abuja à Dakar en passant par Accra et Abidjan, les gouvernants ont lancé plusieurs initiatives pour freiner la hausse généralisée des prix. Au Ghana, l’État a consenti à augmenter le salaire minimum de 10 % et à introduire une indemnité de coût de la vie équivalant à 15 % de ce même salaire minimum, dont le montant passera à 14,88 cedis par jour (1,08 euro) dès le 1er janvier 2023.

Au Nigeria, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale a relevé, une troisième fois en moins de cinq mois, le principal taux directeur (+150 points de base) à 15,5 %. Avec ce relèvement, les banques commerciales doivent maintenant conserver 32,5 % de leurs dépôts auprès de la Banque centrale, contre 27,5 % auparavant. 

Dans cette même lancée, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao), regroupant les huit États de l’Uemoa a, elle aussi, relevé à trois reprises son taux directeur. Celui-ci est passé de 2,50  à 2,75 % au mois de décembre.

Le FMI, dans un rapport publié en octobre, a estimé que les perspectives à court terme pour l’Afrique subsaharienne sont extrêmement incertaines. Car celles-ci sont liées à l’évolution de l’économie mondiale et que, sur le plan intérieur, plusieurs pays sont confrontés à une situation sociopolitique et sécuritaire délicate.

Dans ce contexte, a suggéré l’institution monétaire, les dirigeants doivent surmonter des crises socio-économiques urgentes dès qu’elles surviennent, tout en s’efforçant de réduire les facteurs de vulnérabilité face aux futurs chocs.

À terme cependant, a-t-elle souligné, une croissance de qualité s’avérera indispensable pour la stabilité et la prospérité de la région, et les mesures prises devront créer les conditions d’une reprise durable. Ce qui aidera les pays à se mettre hors de danger.

Afrique de l’Ouest : 2022, une année de turbulences politiques

L’année 2022 en Afrique de l’Ouest a été politiquement mouvementée avec surtout la question des 46 soldats ivoiriens détenus depuis juillet au Mali, suscitant la colère de la Cédéao qui, après avoir mis ce pays sous embargo, tente de trouver une solution définitive aux coups d’Etat intempestifs à l’image du double putsch survenu au Burkina Faso.Quel destin pour les 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali ? Cinq mois après leur arrestation et des allers-retours diplomatiques pour leur libération, leur procès s’est enfin ouvert jeudi 29 décembre à huis clos à la Cour d’appel de Bamako sous un impressionnant dispositif sécuritaire. La Cour d’Assises de Bamako les a condamnés ce vendredi à 20 ans de réclusion criminelle.

Le 10 juillet 2022, en effet, un avion transportant 49 soldats ivoiriens, avec « armements, munitions et équipements », mais sans ordres de mission clairs d’après le pouvoir malien, atterrit à l’aéroport de Bamako. La Côte d’Ivoire et le Mali semblent ne s’être pas parlé ou compris dès le départ, mettant ces militaires devant le fait accompli. Accusés d’être des « mercenaires », ils ont été « immédiatement interpellés ». Ce qui ouvre une querelle diplomatique entre les deux pays voisins.

Exigeant la libération de ses soldats, Abidjan a expliqué à l’opinion internationale que ces derniers étaient venus au Mali pour appuyer le contingent ivoirien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Plusieurs organisations et pays occidentaux ont tenté de se mêler de cette affaire « purement judiciaire et bilatérale », estime Bamako. Mais le Mali, qui a accepté de libérer en septembre trois femmes parmi les 49 soldats ivoiriens grâce à la médiation togolaise, n’a pas réussi à faire déchanter particulièrement la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

De l’embargo à « la souveraineté retrouvée »

En effet, la junte militaire malienne mettait « en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes » après la demande d’un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement, finalement tenu début décembre à Abuja, au Nigeria. A l’issue de cette réunion, l’organisation régionale a menacé de prendre de nouvelles sanctions contre le Mali « si les militaires ivoiriens n’étaient pas libérés avant le 1er janvier 2023 ».

Les autorités maliennes n’oublient pas l’embargo prononcé contre leur pays en janvier 2022 par les dirigeants de la Cedeao pour sanctionner la décision de la junte militaire de se maintenir au pouvoir pour cinq nouvelles années au maximum sans élection. Jusqu’en juillet de l’année 2022, les frontières des quinze pays de la Cedeao, à l’exception de la Guinée, également dirigée par une junte militaire, étaient fermées au Mali. Seuls les produits de première nécessité continuaient de circuler.

Pour magnifier la résilience du peuple malien, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a institué « le 14 janvier, Journée de la souveraineté retrouvée », en souvenir de la mobilisation inédite des Maliens contre les sanctions de la Cedeao au sortir de la très éprouvante pandémie de Covid-19 dans la région.

L’année 2022 a été également celle où l’opération française « Barkhane » a acté son départ du Mali sans réussir à y vaincre totalement le terrorisme qu’elle était venue combattre neuf ans durant. Effective depuis août, cette décision de retrait pour un redéploiement dans les autres pays du Sahel dont le Niger a été prise depuis février par le président Emmanuel Macron.

Barkhane, Burkina et force anti-putsch

Les relations diplomatiques entre Paris et Bamako se sont détériorées après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 et la destitution en mai 2021 du président de transition Bah Ndaw par le même groupe d’officiers dirigés par le colonel Assimi Goïta. Depuis lors, les escalades verbales entre la France et le Mali s’effectuent régulièrement à travers des communiqués, des déclarations télévisées ou lors de certaines rencontres internationales.

Au Burkina Faso voisin, miné par le terrorisme et où le « sentiment anti-français » prend de plus en plus de l’ampleur comme dans plusieurs pays du continent, les militaires y ont perpétré en 2020 deux coups d’Etat. Tout a commencé en janvier lorsque le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a affirmé avoir renversé le régime démocratiquement élu du président Roch Marc Christian Kaboré. « Une décision prise dans le seul but de permettre à notre pays de se remettre sur le bon chemin et de rassembler toutes ses forces afin de lutter pour son intégrité territoriale, son redressement et sa souveraineté », expliquait alors le groupe d’officiers.

Cependant, le lieutenant-colonel Damiba et ses hommes n’ont pas réussi, malgré leurs promesses, à vaincre l’hydre jihadiste. C’est ainsi qu’un second coup d’Etat, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, est intervenu huit mois plus tard, le 30 septembre précisément, exaspérant davantage la Cedeao qui veut trouver une solution définitive à la récurrence des coups d’Etat dans la région.

Le procès du 28-Septembre enfin ouvert

Président en exercice de cette organisation régionale souvent qualifiée par certains détracteurs de « syndicat de chefs d’Etat », le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, qui a lui-même failli être renversé en février dernier dans une tentative de putsch, a évoqué cinq mois plus tard à Paris, en France, l’idée de la création d’une « force anti-putsch ». Même si toutes ses modalités ne sont pas encore dévoilées, cette force viendra en appoint à la lutte contre le terrorisme, ont précisé les dirigeants ouest-africains lors de leur réunion de décembre.

La Guinée également n’est pas indemne du reproche de la Cedeao par rapport aux coups d’Etat intempestifs. Le dernier qui s’est produit en septembre 2021 a installé le capitaine Mamady Doumbouya à la tête du pouvoir. Mais après un an d’exercice, la junte guinéenne a réussi là où le régime d’Alpha Condé a échoué pendant plus d’une décennie : l’organisation du procès du massacre du stade 28 septembre de Conakry.

Dans un tribunal spécialement construit pour ce moment symbolique, les audiences ont été ouvertes le 28 septembre 2022, une date historique qui fait renaître plusieurs souvenirs dans la tête des Guinéens, des plus beaux aux plus tragiques. C’est à cette date notamment, en 1958, que le premier président du pays, Sékou Touré, avait voté « Non » au référendum sur le projet de Constitution proposé par le général Charles de Gaulle pour l’établissement d’une Communauté franco-africaine. Mais c’est à cette date aussi, un demi-siècle plus tard, qu’au moins 156 personnes avaient été tuées, 109 femmes violées et de nombreuses personnes blessées lors d’un rassemblement de l’opposition organisé dans le stade éponyme, selon un bilan établi par une enquête des Nations unies.

De retour en Guinée à la veille de l’ouverture du procès après plusieurs années d’exil au Burkina Faso, l’ancien chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été accusé, en compagnie d’une dizaine d’ex-collaborateurs dont son ancien aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », de ces violations des droits humains. Ils sont tous placés en détention et comparaissent dans des audiences retransmises en direct et qui ne devraient pas s’achever avant plusieurs mois.

Deux élections au Sénégal

L’actualité politique au Sénégal a été surtout marquée cette année par la perte de plusieurs grandes villes par la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), lors des élections municipales et législatives organisées respectivement en janvier et juillet, fragilisant auprès de l’électorat le président Macky Sall que ses adversaires prêtent l’ambition de vouloir se représenter à une controversée troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Toutefois, après avoir analysé ces résultats électoraux, le chef de l’Etat a tenté de regagner le cœur des Sénégalais en nommant un Premier ministre en septembre, un poste pourtant resté vacant depuis près d’un an. Quatre mois après sa réélection en 2019, le président Macky Sall avait décidé de le supprimer en vue de mieux gouverner sur le mode « fast-track ».

Mais au bout de deux ans, le président Sall, qui a pris les rênes de la présidence de l’Union africaine (UA), a décidé de restaurer le poste de Premier ministre dans l’objectif de prendre avec son gouvernement de « nouvelles mesures » sur le plan social. Le chef de l’Etat a porté son choix sur Amadou Ba, 61 ans, un inspecteur des finances formé à l’Ecole nationale d’administration (Ena) et ancien ministre dont il est réputé proche.

Le 15 décembre dernier, le gouvernement de M. Ba a survécu à une motion de censure présentée par la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), la première formation de l’opposition parlementaire qui compte parmi ses leaders Ousmane Sonko, considéré par plusieurs observateurs comme le nouveau chef de file de l’opposition. Votée par 55 députés, cette motion n’a pas recueilli la majorité absolue de 83 des 165 sièges de l’Assemblée nationale sénégalaise qui se caractérise, dans sa quatorzième législature, par l’équilibre des forces entre l’opposition et le pouvoir.

Afrique de l’Ouest: rôle nuancé de l’or dans le financement des conflits (étude)

L’interaction entre l’or, la gouvernance et la criminalité peut contribuer à l’instabilité et à la violence, souligne un rapport de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC, sigle anglais).« Au-delà du sang ! Or, conflits et criminalité en Afrique de l’Ouest » du chercheur Marcena Hunter est la toute dernière production de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC, sigle anglais) consacrée à cette partie du continent noir minée par les conflits armés.

Alors que l’or est souvent qualifié de minerai de sang en raison de son rôle dans le financement des conflits, Marcena Hunter y démontre que la relation entre le secteur de l’or, l’instabilité et la violence est beaucoup plus nuancée, avec des dynamiques régionales complexes.

Dans le centre de production d’or de l’Afrique de l’Ouest, où l’exploitation minière artisanale et à petite échelle de l’or (ASGM) est omniprésente, souligne-t-elle, une vague croissante d’insécurité et de violence ces dernières années ajoute à la complexité du secteur. A l’en croire, des réseaux criminels qui relient les mines locales aux centres commerciaux internationaux, exploitant le secteur de l’or à des fins financières et de pouvoir se trouvent tissés dans le réseau alambiqué d’acteurs, d’activités et de chaînes d’approvisionnement de la région.

« L’analyse de ce rapport démontre que la réalité des relations entre l’or, les conflits et la criminalité remet en question le récit simpliste des « minéraux sanguins » utilisés pour financer les conflits, offrant une compréhension beaucoup plus nuancée de l’importance du secteur de l’or en Afrique de l’Ouest. Au contraire, l’or est étroitement lié à la survie, à l’argent, au pouvoir et à la criminalité », affirme la  chercheure américaine.

Criminalité, fragilité et violence

En Afrique de l’Ouest, note Mme Hunter, l’exploitation criminelle du secteur de l’or est favorisée par l’informalité persistante et généralisée, due en partie aux importantes barrières à l’entrée dans le secteur formel, et au manque de soutien aux mineurs informels et aux commerçants d’or. En conséquence, dit-elle, les élites corrompues et criminelles dans les sphères politiques et commerciales peuvent capter les flux d’or illicites, contribuant davantage aux frustrations de la communauté qui peuvent donner lieu à des conflits.

Par ailleurs, signale la chercheure du GI-TOC, lorsque le secteur de l’or contribue au financement des conflits dans la région, sa forme et sa valeur peuvent varier considérablement. Dans les endroits où les conflits et l’extraction de l’or se chevauchent, les groupes armés peuvent cibler le secteur de l’or en taxant les activités minières et commerciales, en exigeant le paiement des mineurs pour assurer la sécurité ou en établissant des points de contrôle le long des routes vers les sites miniers et les centres commerciaux pour la collecte des paiements.

De même, relève-t-elle, les membres des groupes armés peuvent également s’engager directement dans l’extraction de l’or, soit pour un gain financier personnel, soit au profit du groupe. Pourtant, fait-elle remarquer, dans de nombreuses régions, l’or n’est pas la principale source de revenus des groupes armés ; d’autres industries comme le secteur de l’élevage sont également visées.

Entre fragilité accrue et conflit, se trouvent des milices locales d’autodéfense et identitaires, qui peuvent agir en coopération ou en concurrence avec l’État. En Afrique de l’Ouest, ces groupes appartiennent à un éventail allant des institutions de sécurité hybrides aux rackets de protection de type mafieux dirigés par des « entrepreneurs violents », indique la chercheure.

Selon cette dernière, il existe un important chevauchement entre ces groupes et le secteur de l’or, avec de nombreux exemples de groupes assurant la sécurité sur les sites des aurifères et le long des voies de transport. Pourtant, remarque Mme Hunter, les origines des différents groupes, leurs rôles dans les communautés locales et le secteur de l’or, et leur rôle dans la dynamique des conflits varient considérablement.

L’impératif économique de l’or

Au-delà du rôle de l’or dans le financement des conflits, Marcena Hunter s’est intéressée à la place de cette ressource dans la zone. La responsable thématique sur les extractifs et les flux illicites au GI-TOC fait ainsi savoir que l’importance locale du secteur de l’or est compliquée par le fait qu’il s’agit d’un moteur économique majeur et d’une source essentielle de moyens de subsistance dans toute l’Afrique de l’Ouest. Elle devient de plus en plus importante à mesure que d’autres moyens de subsistance ruraux deviennent moins tenables en raison du changement climatique.

C’est ainsi que l’ASGM a attiré un large éventail d’acteurs, des communautés locales ayant besoin de moyens de survie, aux personnes à la recherche d’opportunités d’emploi plus lucratives, aux hommes d’affaires relativement riches et aux investisseurs étrangers cherchant à tirer profit de l’exploitation minière semi-industrielle, souligne-t-elle. 

« L’analyse de la relation entre l’or, les conflits et la criminalité en Afrique de l’Ouest doit être inscrite dans les trajectoires à long terme, les pressions économiques et les économies politiques aux niveaux local, régional et transnational », suggère-t-elle. 

Pour elle, compte tenu de la contribution économique de ce secteur à travers l’Afrique de l’Ouest, il est impossible de saisir pleinement la relation entre l’or et les conflits sans reconnaître son rôle en tant qu’instrument de paix.

« À mesure que les pressions environnementales sur l’agriculture et l’élevage dues au changement climatique augmentent, la valeur du secteur aurifère en tant que filet de sécurité économique et compensation de l’exode rural augmentera probablement. Parmi les bénéficiaires se trouvent des personnes qui auraient autrement rejoint des groupes armés non étatiques ou se seraient livrées à d’autres activités illicites, sans doute plus nuisibles », affirme Mme Hunter.

En outre, poursuit-elle, l’ASGM et les services associés fournissent une source de revenus et, peut-être plus important encore, un espoir aux personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) qui n’ont que peu d’autres options pour survivre. « À ce titre, les contributions du secteur aurifère à la paix et à la sécurité ne peuvent être ignorées », conclut la chercheure.

Niger : trois morts dans le crash d’un hélicoptère de l’armée

Les autorités nigériennes n’ont pas encore réagi après l’accident d’un hélicoptère à l’aéroport de Niamey.Lundi 26 décembre, un hélicoptère de transport de type Mi 17 appartenant à l’armée de l’air nigérienne s’est crashé, entrainant, selon un bilan non-officiel, la mort des trois membres de l’équipage.

Selon plusieurs médias locaux, l’incident s’est produit en milieu de matinée alors que l’appareil tentait d’atterrir à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey.

Dans le cadre du renforcement de ses moyens aériens contre les jihadistes actifs dans sa partie sud, le Niger a acquis en février 2020 deux hélicoptères de type Mi 17 de fabrication russe.

Lutte contre le jihadisme : deux options sur la table de la Cédéao

Les chefs d’état-major des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont pesé le pour et le contre d’une « opération cinétique » et de « missions d’appui et de soutien ».Comment bouter le terrorisme hors de l’Afrique de l’Ouest. Voilà la préoccupation des chefs d’état-major des armées des pays de cette partie du continent noir où agissent de nombreux groupes jihadistes. Les haut gradés militaires du Bénin, de Cabo Verde, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, du Libéria, du Niger, du Nigeria, de la Sierra Léone, du Sénégal et du Togo se sont réunis en Guinée Bissau, autour de leur homologue, pour donner corps aux instructions de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

La Commission de l’organisation régionale, au sortir de la 62ème Session ordinaire, tenue le 4 décembre dernier à Abuja (Nigeria), avait pour mission d’offrir un cadre d’échanges aux chefs d’état-major sur la question du jihadisme. Leur rencontre a finalement eu lieu le 19 décembre en Guinée Bissau. Mais les Officiers des Opérations (17 décembre) et les chefs des Services de renseignements (18 décembre) ont amorcé la réflexion.

Dans un communiqué, la Cédéao détaille les deux options discutées par les chefs d’état-major. La première, précise le document, « consiste en une projection de force pour des missions offensives de recherche et destruction, de protection des populations civiles, de sécurisation de sites et d’infrastructures critiques ». Cependant, tempèrent les militaires, elle « comporte des difficultés politiques (nécessité de l’acceptation par le pays hôte et sensibilité des opinions publiques), d’importantes contraintes financières et son efficacité opérationnelle à long terme n’est pas garantie au vu des expériences antérieures ». 

La seconde option porte sur des « missions d’appui et de soutien reposant sur la mise en œuvre de capacités critiques (renseignement, appui aérien, logistique, commandement et conseil, formation et entraînement) au profit des États membres affectés ». Les représentants du Burkina, du Mali et de la Guinée, sous sanctions de la Cédéao à cause de la prise du pouvoir par les armes, n’ont pas assisté à la réunion des chefs d’état-major. Des absences déplorées par les participants « compte tenu de l’impact du terrorisme dans (les deux premiers pays précités) et du fait qu’ils ont un rôle important à jouer dans la recherche de solutions durables ».

C’est pourquoi l’une des recommandations à l’endroit de la Commission de la Cédéao est de convier « tous les États membres de la Cédéao, y compris ceux sous sanctions, à toutes les discussions relatives aux questions sécuritaires ». Il y a également la mise en place d’un groupe de planification pour affiner les options et faire des propositions qui seront présentées au Comité pour validation, l’examen des initiatives en cours en matière de lutte contre le terrorisme et la capitalisation sur les bonnes pratiques, la prise en compte et le soutien des initiatives existantes entre les États membres qui ont prouvé leur efficacité, et le renforcement des capacités nationales afin de permettre à chaque État membre de faire face à sa responsabilité première d’assurer la sécurité sur son territoire.

En outre, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao avait décidé de la mise en place d’une force régionale qui pourrait intervenir partout dans la sous-région en cas de coup d’État. À ce sujet, les chefs d’état-major considèrent que la Force en attente de la Cédéao « constitue déjà un cadre opérationnel dédié à toutes les formes d’intervention.
Toutefois, la restauration de l’ordre constitutionnel requiert de lui en donner mandat et de lui fournir les capacités nécessaires ».

Aussi, ils soulignent que « cette intervention est complexe et sa mise en œuvre pourrait s’avérer difficile notamment lorsque la population et/ou une grande partie des Forces armées adhèrent au changement anticonstitutionnel dans le pays concerné ».

Guterres relance la force africaine sous mandat robuste de l’Onu

Pour restaurer la paix et lutter contre le terrorisme en Afrique, António Guterres plaide pour le déploiement d’une force africaine robuste avec mandat de l’Onu.A la place des missions de maintien de la paix dans certains pays africains, António Guterres, le secrétaire général des Nations unies (Onu), plaide pour « une force robuste d’imposition de la paix et de la lutte antiterroriste ». Les forces onusiennes sont sous le feu des critiques pour leur inefficacité dans certains théâtres d’opérations en Afrique.

En Afrique, les missions de maintien de la paix des sous l’égide des nations-unies sont souvent jugées inefficaces en raison de l’absence de robustesse de leur mandat. C’est par exemple le cas au Mali et en République démocratique du Congo (RDC) où interviennent des missions de stabilisation. En conférence de presse lundi 19 décembre à New-York, le secrétaire général de l’Onu a reconnu les limites de certaines missions de maintien de la paix.

« Nous assistons à des situations où nous avons des opérations de maintien de la paix où véritablement, il n’y a pas de paix à maintenir », a admis M. Guterres. Devant un tel état de fait, « c’est facile de manipuler les populations » en disant « voilà les casques bleus, ils ne sont pas capables de lutter contre les organisations terroristes ou des mouvements comme le M23 en RDC ».

Naissance d’Ecoforce

Ce souhait ardent du secrétaire général des Nations-unis coïncide avec l’ambition affichée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de se doter d’une force d’intervention contre le terrorisme et les coups d’États.

L’aggravation de la situation sécuritaire au Sahel avait motivé, le 4 décembre dernier, la décision des chefs d’Etat ouest-africains de créer une force régionale anti-terroriste qui aura également mandat de « restaurer l’ordre constitutionnel partout où il sera menacé dans la sous-région ».

Donnant suite à cette instruction, les chefs d’état-major des pays membres de la Cédéao se sont réunis lundi 19 décembre à Bissau pour concrétiser la mise en place de cette force qui, selon la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Barbosa, s’appellera Ecoforce. Mais le mécanisme de financement de cette force d’intervention de la Cédéao n’est pas encore défini.

Uemoa : dynamique activité économique au troisième trimestre

Le Produit Intérieur Brut de l’Union économique et monétaire Ouest-africaine a connu une progression de 5,7 % de juillet à août 2022.Malgré une conjoncture internationale marquée par un ralentissement de l’activité économique mondiale, l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (Uemoa) garde le cap. « Au sein de l’Uemoa, l’activité économique restée dynamique au troisième trimestre de l’année 2022, avec une progression de 5,7 % du PIB (Produit Intérieur Brut) sur un an, soit le même taux de croissance enregistré le trimestre précédent », a déclaré lundi à Dakar, le président du Conseil des ministres de l’organisation sous-régionale, Sani Yaya, également ministre de l’Économie et des Finances du Togo.

S’exprimant à l’occasion de la 4e session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union au titre de l’année 2022, M. Yaya a indiqué que cette évolution a été portée par la hausse de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs de production. De même, a-t-il ajouté, la demande, la consommation finale et les investissements sont demeurés soutenus.

Partant de là, il a fait savoir qu’en dépit des impacts négatifs de l’environnement international, les résultats économiques enregistrés par les pays de l’Uemoa au cours du troisième trimestre 2022 […] sont encourageants.