BURKINA FASO Archives - Journal du niger

Le Chef de l’État Lance une Offensive Anticorruption

Le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition et Chef de l’État, a tenu une réunion ce lundi matin avec le personnel de la Présidence du Faso ainsi que des services affiliés. L’objectif de cette rencontre était d’échanger sur le fonctionnement de l’institution et de définir l’orientation de la Transition pour l’année 2024.

Au cours de cette réunion, le Chef de l’État a souligné l’importance cruciale du personnel travaillant au niveau central dans la diffusion des idéaux défendus par le gouvernement. Il a rappelé aux participants que, au cours des 15 derniers mois, ils ont été témoins des développements au sein de l’administration et ont suivi de près l’évolution de la situation sécuritaire.

En ce début d’année, le Chef de l’État a insisté sur la nécessité de prendre un nouveau départ pour l’institution et l’ensemble du pays. Il a annoncé une traque vigoureuse contre la corruption, soulignant que l’intégrité au sein de l’administration publique est essentielle pour le bon fonctionnement de l’État. De même, il a mis l’accent sur la lutte contre l’absentéisme, affirmant que la présence et l’engagement des fonctionnaires sont indispensables pour assurer le progrès et le bien-être de la nation.

Cette déclaration du Chef de l’État témoigne de sa détermination à instaurer une gouvernance transparente et efficace pendant la période de transition. Le discours souligne l’importance de la responsabilité collective pour garantir le succès de cette initiative et renforcer la confiance du public dans les institutions publiques.

 

Burkina-Mali-Guinée : un mini-sommet à Ouagadougou

Ces trois pays sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’Etat.Les ministres des Affaires étrangères Malien Abdoulaye Diop et Guinéen Morissanda Kouyaté participent à un mini-sommet, ce jeudi 09 janvier 2023, à Ouagadougou, auprès de la cheffe de la diplomatie Burkinabè, Olivia Rouamba, a appris APA.

Les trois pays en transition en Afrique de l’ouest organise cette rencontre tripartite « dans le cadre des consultations politiques sur des sujets d’intérêt commun », rapporte une source diplomatique à APA.

« L’objectif est de fédérer les idées, les énergies et les moyens pour mieux se faire entendre par les organisations sous régionales, régionales et internationales. Il s’agit de parler d’une même voix, partager les expériences et discuter chacun en ce qui le concerne de sa transition », explique le ministère des Affaires étrangères Malien, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

« Coalition » contre la Cédéao

Pour certains observateurs, il s’agit d’une « coalition » pour faire face aux injonctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) que ces pays accusent d’être à la « solde de la France ».

Le Burkina, le Mali et la Guinée sont dirigés par des militaires, arrivés au pouvoir à l’issue de coups d’Etat, condamnés par l’instance sous-régionale. La Cédéao avait imposé des sanctions contre les trois pays en avant de les lever, après avoir obtenu un « engagement clair » des autorités du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali sur la durée de la transition et l’organisation d’élections crédibles et transparentes.

Burkina : Des employés de Médecins sans frontières tués dans le nord-ouest

L’organisation suspend ses activités médicales dans la région.Un véhicule MSF (Médecins sans frontières) « clairement identifié transportant une équipe médicale de quatre personnes sur la route entre Dédougou et Tougan, a été pris pour cible, ce mercredi 08 février 2023, par des hommes armés qui ont fait feu sur l’équipage », affirme l’Organisation humanitaire, cet après-midi. 

« Deux employés ont été tués, tandis que deux autres ont réussi à prendre la fuite », déplore MSF qui précise que les deux victimes, âgées de 39 et 34 ans, sont tous de nationalité burkinabè. 

MSF a condamné le meurtre de ses employés et suspendu ses activités médicales dans la Boucle du Mouhoun, dans le nord-ouest pays. 

« Nous sommes bouleversés et indignés par cet assassinat. Il s’agit d’une attaque délibérée et intentionnelle sur une équipe humanitaire clairement identifiée, dans le cadre de sa mission médicale » , explique le Dr Isabelle Defourny, présidente de MSF.

À lire aussi : Sahel : pourquoi les humanitaires sont ciblés ? 

Elle ajoute que la priorité de son organisation est d’apporter son soutien aux collègues qui ont survécu à l’attaque, et de soutenir les familles et proches des disparus. 

Le Burkina fait face à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, entraînant le déplacement de près de deux millions de personnes suite aux violences et combats opposant groupes jihadistes et forces  étatiques et leurs supplétifs.  

MSF indique que ses équipes présentes dans quatre régions du pays ont ont fourni entre juillet et décembre 2022, près de 400 000 consultations de santé primaire et aidé à l’accouchement de près de 4 300 femmes.

Burkina : mise en demeure de France24

L’instance de régulation des médias menace de suspendre la chaîne d’information française.Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) met en demeure la chaîne de télévision française France24, a rapporté l’organe de régulation des médias, hier mardi 08 février 2023

Le CSC invite le média à « respecter les principes deontologiques notamment le respect de l’exactitude et de la vérité des faits ».

L’instance de régulation reproche à chaîne d’information, son « manquement aux règles et principes professionnels de journalisme » dans son traitement de l’information relatif à l’enlèvement d’une soixantaine de femmes en mi-janvier à Arbinda, dans le nord du pays.

France24 avait indiqué, en bande défilante, que les femmes ont été enlevées par des « rebelles islamistes », citant le gouvernement de la Transition comme étant la source, alors que celui-ci l’avait attribué à des « groupes armés terroristes » dans un communiqué.

Le CSC a relevé « un mauvais traitement de l’information » par France24 à une « fausse qualification » des ravisseurs et une « source erronée ».

En fin janvier 2023, le correspondant de la chaîne française avait été convoqué pour répondre des mêmes faits.

Pour l’organe de régulation des médias au Burkina, la qualification de « rebelles islamistes » par la chaîne de télévision française donne un « caractère sérieux » aux auteurs de l’enlèvement des femmes à Arbinda et peut « fragiliser davantage la coexistence pacifique des religions et compromettre » les efforts des autorités.

Le Conseil Supérieur de la Communication menace de suspendre France24 en cas de manquement similaire.

Début décembre 2022, le gouvernement a suspendu Radio France Internationale (RFI) « jusqu’à nouvel ordre ». Il a reproché au média français, un « manquement grave » et l’a accusé de propager une « information mensongère ».

Burkina : une vingtaine de pèlerins en partance pour le Sénégal tués dans l’Est

Alors que des sources accusent l’armée burkinabè, le gouvernement estime que cette tuerie répond au nouveau « mode opératoire » des groupes jihadistes.Que s’est-il réellement passé à Ougarou, dans la région de l’Est du Burkina Faso, où des citoyens nigérians y auraient trouvé la mort ? Des sources concordantes ont rapporté que le bus transportant des pèlerins musulmans du Nigeria, en partance pour la célébration de la naissance de leur guide religieux, Cheikh Ibrahima Niasse à Kaolack, dans le centre du Sénégal, est tombé en panne à Ougarou, village situé dans la commune de Matiacoali, dans la région de l’Est du Burkina, le mercredi 1er février 2023.

Pendant que des passagers étaient assis dans le bus, d’autres ont choisi de rejoindre le premier village à pieds, a appris APA de sources locales. Au nombre de 16, ces passagers auraient croisé, chemin faisant, des hommes armés, habillés en tenue militaire burkinabè. Les « assaillants » ont ouvert le feu, tuant, selon nos sources 16 passagers de nationalité nigériane sur le coup.

Elles ont aussitôt pointé l’unité de l’armée, chargée de l’escorte d’un convoi de la mine de Boungou, accusée par le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) d’avoir tuée près d’une trentaine de personnes sur son passage dans les villages de Piega, de Sakoani, de Kankangou.

Le gouvernement a démenti ces allégations, arguant « pour le moment, aucune information concrète ni élément n’a été enregistré sur le terrain qui prouve la véracité des faits ».

Au cours d’une audience avec l’ambassadrice du Nigeria au Burkina, Misitura Abdulraheem, la ministre des Affaires étrangères a qualifié l’armée et ses supplétifs de « responsables, sensibilisés au Droit International Humanitaire et au respect des textes et des consignes en la matière ».

Olivia Rouamba a fait remarquer également que le mode opératoire des groupes terroristes au Burkina Faso a changé encore depuis quelques mois. « Acculés au front, ils opèrent par la manipulation. Ils s’en prennent aux populations civiles en se faisant passer pour des FDS burkinabè », a insisté la diplomate.

Dans un communiqué publié samedi 4 février, la cité religieuse de Médina Baye, fondée par Cheikh Ibrahima Niasse, l’un des fils du créateur de la branche soufie tidiane des « niassène », El Hadji Abdoulaye Niasse, attribue la tuerie à des « bandes armées non identifiées ».

Médina Baye où les victimes devaient se rendre, établit un bilan de 18 morts et s’insurge contre « l’emploi des termes jihad et de djihadistes en rapport avec l’assassinat de civils innocents », attribuant ainsi la tuerie aux insurgés islamistes qui écument le nord et l’est du Burkina Faso. Pour la cité religieuse de Kaolack, « un tel acte est aux antipodes des recommandations du Coran », qualifiant « les personnes qui commettent des actes « comme ceux qui ont fait dix-huit victimes le 1er février, sont tout simplement des bandits et des criminels de la pire espèce ».

Exhortant les musulmans à se conformer aux recommandations de leur religion, Médina Baye appelle les gouvernements de l’Afrique de l’Ouest à veiller à l’adoption des mesures préconisées par la Cédéao pour « éradiquer le terrorisme dans la région et à y garantir la libre circulation des personnes et des biens, dans la sécurité ».

Le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste depuis 2015. Elle a fait plusieurs milliers de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Le Premier ministre burkinabé prône la création d’ « une fédération » avec le Mali

Le Premier ministre du Gouvernement burkinabè, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a clôturé, le jeudi 2 février dernier sa visite de travail de 48 heures au Mali.C’est la deuxième visite effectuée par un responsable de la transition burkinabé au Mali en trois mois. Le 2 novembre dernier, soit un peu plus d’un mois après son installation au pouvoir, le nouvel homme fort du Burkina Faso, Ibrahim Traoré a consacré au Mali son premier voyage à l’extérieur.

L’enjeu de ces visites est de renforcer l’axe Ouagadougou-Bamako sur plusieurs plans, mais principalement sur notamment la situation sécuritaire.

Toutefois, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, lors de sa visite de travail de 48 heures entamée, le mardi 31 janvier, est allé beaucoup plus loin que son président.  Le chef du gouvernement de la transition burkinabè a proposé la création d’une « fédération » entre son pays et le Mali. Une entité, à ses yeux qui pourrait également regrouper la Guinée, voire le Togo où il a fait un détour avant son séjour au Mali.

Dans sa vision de la nouvelle dynamique de la coopération maliano-burkinabé, il a indiqué que « nous pouvons constituer une fédération souple, qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres chez eux ».

Cette démarche est loin d’être la première du genre à être expérimentée. Déjà, entre 1958 et 1960, durant les années des indépendances, de nombreux pays tels que le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, le Benin, la Guinée, le Ghana avaient tenté en fédération ou en union, mais ces tentatives se sont soldées par des échecs obligeant chacun de ces Etats à proclamer son indépendance.

Apparemment, la volonté des actuels dirigeants burkinabé et maliens est de ressusciter ces projets profitant d’une opinion africaine qu’ils espèrent acquise à leur cause et n’étant pas très édifiée sur les raisons ayant conduit à l’échec de ces initiatives expérimentées par les pères des indépendances.  

Pour les actuels dirigeants de ces deux pays, le fait de disposer d’importantes ressources naturelles (or, coton, bétail) est suffisant pour concrétiser ce projet même si celles-ci ne sont pas transformées sur place. Mais pour le premier ministre burkinabé, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, « c’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile ».

Le Mali et le Burkina ont en commun le fait d’être confronté au terrorisme qui sévit de plus en plus sur la bande frontalière entre les deux pays.

Issues de coups d’Etats respectivement en mai 2021 et en septembre 2022, les transition en cours au Mali et au Burkina ont également mis fin à la présence militaire française sur leurs territoires. Si le Mali a été le premier dans ce cas depuis le 15 août dernier, les autorités burkinabé n’ont pris cette décision que très récemment donnant aux militaires français un délai d’un mois pour quitter le pays.  De plus, depuis décembre 2021, les autorités de la Transition au Mali ont décidé de se tourner vers la Russie au détriment de la France. Un partenariat orienté vers le renforcement de l’équipement et l’instruction, même si des pays occidentaux soutiennent un déploiement des « mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner ». Le même reprochent est fait aux nouvelles autorités burkinabé.

Avant d’avoir demandé aux militaires français de partir, les autorités en avaient fait de même avec l’ambassadeur français, Luc Hallade rappelé depuis fin janvier dernier par les autorités de son pays pour « consultations ». Comme pour sonner le glas de cette coopération militaire avec  la France, dans une récente sortie médiatique, le chef du gouvernement de Transition au Burkina Faso avait déclaré que « nos partenaires traditionnels (NDRL : La France) ne voulaient pas que nous ayons des armes. Ils les bloquaient… ».

Le capitaine Traoré dément la présence de Wagner au Burkina

Le Président du Faso a affirmé que le Burkina ne fera pas appel aux mercenaires russes du groupe Wagner.Alors que plusieurs informations ont fait cas de la présence de Wagner au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré a dit l’avoir appris à travers la presse, « comme tout le monde ». « Nous avons appris même qu’ils sont à Ouagadougou. Même logés dans un hôtel », s’est-il étonné. 

Il a indiqué c’est une histoire montée de toute pièce pour que tous les partenaires « fuient » le pays. 

« Quand vous êtes coincés, c’est là vous créez des situations endogènes. C’est ce que nous sommes en train de faire. Les Volontaires pour la défense de la patrie sont nos Wagner… », a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré. 

Avant lui, la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba avait affirmé que « nos Forces de défense et de sécurité et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso ». 

Début janvier, des sources ont fait part de la présence, à Ouagadougou, d’individus parlant le russe, qu’elles ont présenté comme des éléments de Wagner.

En décembre 2022, le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le sud du pays en échange d’une mine industrielle. Cette sortie avait crispé les relations entre les deux pays.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a séjourné en Russie, début décembre. De même, le Burkina s’est rapproché du Mali où les mercenaires russes seraient déjà en activités aux côtés des forces armées nationales. 

Burkina : « il n’y a pas de rupture avec la France » (Capitaine Traoré)

Les relations entre Ouagadougou et Paris n’ont jamais été aussi tendues.Le Président de la Transition au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est exprimé sur la brouille diplomatique entre son pays et l’Hexagone, vendredi 03 février 2023, dans un entretien diffusé sur la télévision nationale.

« Il n’y a pas de rupture de relation avec la France », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré précisant qu’il n’y a pas de haine contre un pays particulier.

« Nous voulons des partenariats gagnants-gagnants et non flous. La seule chose qui nous anime est le bonheur de notre peuple », a expliqué l’officier de 34 ans, arrivé au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, lui-même tombeur de Roch Kaboré, huit mois plus tôt.

Il a estimé que le recours aux Volontaires pour la défense de la patrie pose problème à certains pays qui « refusent de nous fournir des armes ». C’est pourquoi le Burkina s’est tourné vers des partenaires qui pourront lui fournir des équipements de guerre.

« Nous n’allons pas nous asseoir et laisser le peuple mourir. Plusieurs chancelleries sont venues ici.. je leur ai dit cela. Si elles nous empêchent de payer des armes, nous allons aller voir ailleurs…», a insisté le président de la Transition.

Les relations entre Ouagadougou et Paris n’ont jamais été aussi tendues. En mi-janvier 2023, la Transition a demandé et obtenu le départ des forces spéciales françaises, basées à la périphérie de Ouagadougou.

Quelques semaines plutôt, c’est l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, qui a payé les frais de la desescalade diplomatique. Le gouvernement a demandé son départ.

Début décembre 2022, le gouvernement de transition avait déjà expulsé deux citoyens français soupçonnés d’espionner l’armée, seulement quelques jours après avoir suspendu la Radio France Internationale dans le pays.

Depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, le Burkina s’est considérablement rapproché de la Russsie. Plusieurs manifestations ont été organisées pour demander le départ de Paris et plus de coopération avec la Moscou. 

« Nous n’allons jamais négocier avec les jihadistes » (Capitaine Traoré)

Contrairement à son prédécesseur, le capitaine Ibrahim Traoré a exclu, vendredi 03 février 2023, au cours d’une grande interview accordée à la télévision nationale, toute idée de « négociation » avec les groupes jhadistes.« Il n’y a pas de négociations. Le Burkina est un pays souverain, c’est un pays laïc et ces valeurs-là ne se négocient pas. Nous ne sommes pas là pour vendre certaines valeurs contre quoi que ce soit », a affirmé le président de la Transition.

Le capitaine s’est demandé « comment ont peut négocier » avec des gens qui « attaquent des civils désarmés qui sont sur un site,  tranquillement chez eux ou qui voyagent, on les attend, on les arrête, on les assassine ». « Nous n’avons pas décidé d’attaquer. On nous attaque », s’est indigné Ibrahim Traoré.

« Ceux qui font ces exactions doivent comprendre que nous n’allons jamais négocier (…). Ceux qui veulent déposer des armes, nous sommes ouverts. Nous allons trouver le canal pour le faire… », a soutenu le capitaine Traoré, appelant ainsi à faire la différence entre négocier et tendre la main.

L’ancien chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait entamé un processus de dialogue avec les groupes armés non étatiques. L’ancien ministre de la réconciliation nationale, Yéro Boly avait exprimé son optimisme quant à une issue favorable.

Pour le capitaine Traoré, les rares actions offensives de l’armée contre les groupes jihadistes les ont emmenés à s’en prendre aux populations civiles, alors que « le combat au sol en tant que tel n’a pas encore commencé ».

Les jours à venir, a-t-il promis, la lutte prendra un nouveau tournant. « Les opérations réelles vont commencer », a-t-il annoncé. Des moyens matériels ont été acquis et le seront toujours, dans l’optique d’équiper convenablement les forces engagées contre les exactions terroristes sur toute l’étendue du territoire national.

«  La victoire est certaine. Le Burkina Faso retrouvera son calme d’antan », a assuré le capitaine Ibrahim Traoré.

Burkina : Sankara sera inhumé au Mémorial (gouvernement)

Un hommage national est prévu à l’occasion de l’anniversaire de son assassinat, le 15 octobre prochain.Les restes de Thomas Sankara et de ses douze compagnons assassinés en octobre 1987 seront réinhumés sur le site du Mémorial Thomas Sankara (ex-Conseil de l’Entente), à Ouagadougou, a annoncé le gouvernement de transition, ce vendredi 03 février 2023.

La cérémonie de réinhumation aura lieu courant février 2023, les rites funéraires coutumiers suivi de cérémonies religieuses et militaires, a ajouté l’exécutif.

« Par la suite, une cérémonie nationale et internationale d’hommage aux victimes sera organisée le 15 octobre 2023, pour honorer leurs mémoires », a souligné Jean-Emmanuel Ouédraogo, porte-parole du gouvernement.

Les autorités de la Transition ont assuré que cette décision est « le résultat de concertations » au sein des Forces Armées (notamment le Bureau de Garnison de Ouagadougou et la Justice militaire) élargies aux familles des victimes, à la Mairie de Ouagadougou, aux Autorités coutumières et religieuses ainsi qu’au Comité International du Mémorial Thomas Sankara.

Elle met fin aux brouilles entre le gouvernement et les familles des victimes. Début janvier 2023, elles avaient demandé que le site du Monument des martyrs, au quartier Ouaga 2000, soit choisi comme lieu d’inhumation de leurs proches.

En mars 2015, le gouvernement de transition avait autorisé l’exhumation et l’expertise des restes du président Thomas Sankara. Ce qui a été fait en mai de la même année. Cela avait permis de relancer la procédure judiciaire ayant abouti, en avril 2022, à la condamnation à perpétuité de l’ancien président Blaise Compaoré, exilé depuis octobre 2014 à Abidjan, du commandant de sa garde Hyacinthe Kafando, en fuite depuis 2016, et du général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987 et ancien patron du puissant Régiment de sécurité présidentiel (RSP) sous Compaoré.

Burkina : Le président de la commission de l’UA à Ouagadougou

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a entamé, ce vendredi à Ouagadougou, une visite de travail de 48 heures durant desquelles il va échanger avec les autorités de la Transition.Au président de la Transition, Ibrahim Traoré qu’il a rencontré ce matin, le Tchadien Moussa Faki Mahamat a dit être porteur d’un message de soutien et de solidarité de l’UA, selon la Présidence du Faso. 

« Le pays est dans une situation de défi sécuritaire, le pays est en transition, donc il est tout à fait normal que l’Union africaine puisse apporter son soutien aux peuples du Burkina, échanger avec ses autorités sur les voies et moyens pour soutenir la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel », a indiqué le président de la commission de l’Union africaine. 

A l’issue de son entretien avec le capitaine Ibrahim Traoré, il a souligné qu’il dispose désormais de  » beaucoup d’informations, beaucoup de précisions qui nous permettent d’apprécier la situation [du Burkina] à sa juste valeur ». 

Toujours selon la Présidence du Faso, le Président de la Commission a également encouragé les autorités de la Transition à coopérer avec les Etats voisins qui font face au même phénomène du terrorisme. 

Le Président de la Commission de l’UA a déclaré que le Burkina Faso « mérite d’être soutenu » pour faire face à la crise humanitaire. « L’UA et le reste de la communauté internationale se mobilisent et doivent se mobiliser davantage pour soutenir ces populations en situation difficile », a plaidé Moussa Faki Mahamat.

Au sujet de la mise en œuvre de la Transition en cours, Moussa Faki Mahamat est « rassuré que le processus suive son cours ».  » Nous encourageons la concertation, le consensus au sein des forces politiques et sociales du pays pour un retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté. 

C’est la première visite du président de la commission de l’UA à Ouagadougou depuis la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba et l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré. 

Côte d’Ivoire : plusieurs milliers de Burkinabè trouvent refuge dans le Nord

Le Président ivoirien Alassane Ouattara a demandé la mise en place d’un dispositif adéquat d’assistance.L’insécurité au Burkina impacte la Côte d’Ivoire voisine. Celle-ci accueille sur son sol, plusieurs milliers de réfugiés burkinabè.

Au cours d’une session du Conseil national de Sécurité, hier jeudi 02 février 2023, le ministre ivoirien de la Défense, Boureima Ouattara, a fait cas d’un « afflux récent de réfugiés en provenance du Burkina Faso » dans plusieurs localités du nord et du nord-est de la Côte d’Ivoire.

« Ces réfugiés, au nombre d’environ 8 700, ont fui leurs zones d’habitation et ont trouvé refuge dans les départements de Kong, Tehini et Ouangolodougou », peut-on lire dans le rapport du Conseil ivoirien de Sécurité.

Il y est notifié que le Président ivoirien Alassane Ouattara qui a présidé la réunion, a insisté sur la mise en place d’un dispositif adéquat d’assistance à ces déplacés et le renforcement de la sécurité dans cette partie du pays. Des sites d’accueils seront donc aménagés en attendant leur retour au Burkina Faso.

L’Ouest du Burkina est le théâtre d’exactions des groupes jihadistes. La semaine dernière, des hommes armés affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) a intercepté deux cars et assassiné une quinzaine de passagers.

En mai 2022, environ 7000 Burkinabè ont fui dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire, avait déclaré Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. En 2021, près de 19 200 Burkinabè avaient fui vers la Côte d’Ivoire, mais aussi le Mali, le Niger et le Bénin.

Burkina : Mali, nouvel invité d’honneur du FESPACO

Le Togo n’est plus le pays invité d’honneur de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).Le Mali est désormais le pays invité d’honneur de la biennale du cinéma africain qui se tiendra du 25 février au 7 mars 2023 à Ouagadougou, a annoncé le président du Comité national d’organisation, Fidèle Tamini, jeudi 02 février 2023. 

Bamako remplace ainsi Lomé (Togo), à trois semaines de l’événement placé sous le thème « Cinémas d’Afrique et culture de la paix ». 

M. Tamini a expliqué qu’il n’y avait pas de problèmes avec le Togo mais au regard des défis du moment, « il n’y a pas meilleur partenaire que le Mali pour être pays invité d’honneur ». Pour lui, le Mali est également un pays de cinéma et partage des visions communes avec le Burkina Faso.

Le Chef du gouvernement burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tambèla a séjourné à Bamako, mercredi et jeudi dernier. En se rendant au bord du Joliba, il a fait une escale à Lomé où il s’est entretenu avec les autorités Togolaises, rassurant de l’excellence des relations diplomatiques entre les deux pays.

Depuis septembre 2022, Ouagadougou s’est beaucoup rapproché de Bamako, sur fond de crise diplomatique avec Paris. 

Burkina : L’armée accusée d’avoir tué des civils dans l’Est

Une douzaine de personnes dont des femmes ont été la cible de tirs d’une unité d’escorte de l’armée.Une unité des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui escortait un convoi de la mine de Boungou, a ouvert le feu sur des populations civiles dans le village de Sakoani, dans l’Est du pays, ont accusé plusieurs sources.

Les circonstances du drame n’ont pas encore été élucidées mais le bilan fait état d’au moins 12 personnes dont trois femmes et un bébé, ont précisé nos sources.

Les unités de sécurité des convois du producteur d’or canadien Semafo sont régulièrement accusées d’exactions par les organisations de droits de l’homme.

« A chaque passage de l’escorte de la mine de Boungou, c’est l’angoisse et des incidents à répétition. On peut soupçonner certains de complicité avec les groupes jihadistes, mais il est impossible de penser que tout le monde est faux et sans sommation, on impose un autodafé à chaque escorte », s’est indigné un habitant de la localité qui a requis l’anonymat.

Un convoi des travailleurs de la mine avait subi une attaque terroriste le 6 novembre 2019. Au moins 38 personnes avaient été tuées et les activités de la mine d’or s’étaient arrêtées avant de reprendre en février 2020.

Au mois de novembre, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits humains (HCDH) avait saisi les autorités burkinabè sur des allégations d’exactions commises par le 14e régiment interarmes contre les civils dans la province du Soum (nord). A l’époque, le gouvernement avait rejeté ces accusations. 

En janvier dernier, le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) avaient accusé des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) d’avoir tué une trentaine de civils à Nouna, une ville de la Boucle de Mouhoun. Le gouvernement avait annoncé une enquête pour élucider cette affaire.

Burkina : le Premier ministre à Bamako

Me Apollinaire Kyélem de Tambèla doit rencontrer le président de la Transition malienne, Assimi Goita.Le Chef du gouvernement Burkinabè est attendu, ce mardi 31 janvier 2023, à Bamako, ont rapporté des sources concordantes.

Il doit y effectue une visite officielle de travail et d’amitié de 48 heures, ont précisé nos sources.

Elles ont indiqué qu’il devrait rencontrer son homologue malien Choguel Maïga ainsi que le président de la Transition, le colonel Assimi Goita.

C’est sa première visite officielle dans le pays après s’y être rendu en catimini en décembre dernier pour continuer en Russie, tout aussi secrètement.

Il s’agit de la 3e visite d’officiels burkinabè au bord du Joliba, après les visites du président de la Transition, Ibrahim Traoré et du président de l’Assemblée législative de transition, Dr Ousmane Bougma.

Depuis l’arrivée du capitaine Traoré au pouvoir en septembre 2022, Ouagadougou s’est rapproché de Bamako qui joue les intermédiaires avec Moscou.

Les deux pays ont récemment affiché leur volonté de lutter contre le terrorisme. En mi-janvier 2023, le Mali avait aidé le Burkina dans la recherche d’une soixante de femmes enlevées, le 11 janvier, par des jihadistes présumés à Arbinda puis retrouvées après une semaine de captivité, à Tougouri, par l’armée burkinabè.

Burkina : Au moins 30 personnes tuées dans plusieurs attaques

Les incidents ont eu lieu dans plusieurs localités du pays.Week-end sanglant au Burkina Faso. Des jihadistes présumés ont exécuté une vingtaine de passagers de bus de transport en commun, dans les régions du Centre-Est et des Cascades, a appris APA de sources concordantes.

Le premier incident s’est produit le samedi 28 janvier 2023. Selon nos sources, des hommes armés ont intercepté un car de transport entre Tenkodogo et Ouargaye (centre-est). Ils ont exécuté au moins 04 civils dont le chauffeur, les deux apprentis et un passager, libéré d’autres avant d’incendier le car.

Une scène similaire a eu lieu la soirée du dimanche 29 janvier 2023, dans l’ouest du pays, dans la région des Cascades.

Le gouvernement a confirmé ce « drame » et a évoqué un bilan de 15 civils exécutés. Dans leur communication, les autorités burkinabè ont indiqué que deux mini-cars en provenance de Banfora pour Mangodara, ont été interceptés dans le village de Linguekoro. Parmi 24 passagers, neuf ont été libérés.

Les corps sans vie des 15 autres passagers, uniquement des hommes, présentant des impacts de balles, ont été retrouvés le 30 janvier 2023 aux environs du village de Linguekoro, ajoute le gouverneur de la région des Cascades Colonel Jean Charles Somé, dans un communiqué qui précise que les deux véhicules ont été aussi brûlés.

Des sources sécuritaires ont attribué ce « massacre » aux militants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), l’analysant comme des « représailles » et de « messages » à l’endroit du gouvernement qui engage les supplétifs civils. « Ce n’est pas pour rien qu’ils ont épargné les femmes. Ils ont tué les hommes, parce que ce sont eux qui vont au front, qui constituent les VDP », a expliqué un officier.

A Falagountou, dans le nord, un affrontement a opposé les « unités combattantes » étatiques à des groupes jihadistes, dans l’après-midi du lundi 30 janvier 2023, lorsque des hommes armés ont attaqué le village.

« Le bilan provisoire enregistré fait état de 12 combattants tombés dont 02 VDP. Un civil a également perdu la vie. Au moins 05 gendarmes ont été blessés et une dizaine d’autres toujours recherchés », a indiqué l’armée burkinabè qui affirme avoir « empêchée un massacre des populations ». Dans la riposte, les forces de défense et de sécurité ont neutralité une quinzaine de jihadistes.

Depuis 2015, le pays est le théâtre d’attaques jihadistes qui ont coûté la vie à plusieurs milliers de personnes et entraine le déplacement de plus deux millions de personnes.

Lutte contre le terrorisme : ce que propose Gbagbo à la Cedeao

L’ancien président ivoirien, en visite à Bayota, dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire, a lancé un appel à la Cedeao dans la lutte contre le jihadisme en Afrique de l’Ouest.« Pourquoi le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali et il est soutenu par la population, il faut étudier çà ; pourquoi Ibrahim Traoré (au Burkina Faso) a pris le pouvoir et puis il est soutenu par la population, il faut étudier cela », a-t-il lancé.

L’ancien chef de l’Etat ivoirien a déclaré que « c’est parce qu’ils ont promis de lutter contre les jihadistes et qu’ils luttent contre les jihadistes », faisant observer que le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la Transition au Burkina Faso « n’est même plus à son bureau, il est sur le terrain ».

« Donc, au lieu que la Cedeao prenne des communiqués pour leur donner des ordres méchants et les obliger à faire des élections comme si les élections pouvaient régler le problème du jihadisme, non, je propose à la Cedeao de créer une brigade anti-jihadiste », a-t-il suggéré.

Cette force comprendra « tous les militaires de tous les pays de la Cedeao et que ceux-ci se mettent en mouvement et en patrouille pour lutter contre le jihadisme », car « si on ne fait pas ça, c’est qu’on a rien fait », a-t-il poursuivi.

Selon M. Gbagbo, « en créant la brigade anti-jihadiste, on résout deux problèmes, premièrement on lutte contre le jihadisme, (notamment) contre le banditisme terroriste et deuxièmement, on évite d’appeler au secours des troupes européennes ».

De ce fait, « on n’appellera pas les troupes européennes parce que nous-mêmes, nous nous mettons en mouvement pour régler nos problèmes », a-t-il relevé, admettant toutefois « qu’il y a des problèmes pour lesquels on est obligé d’appeler des pays européens ».

« Pour lutter contre le jihadisme, on peut se mettre en mouvement pour créer notre brigade anti-jihadiste de la Cedeao en vue de lutter contre le fondamentalisme jihadiste », a insisté l’ancien président ivoirien.

Il s’est inscrit en faux contre « tous ceux qui ne pensent pas à ce problème-là, qui ne pensent pas aux solutions qu’il faut trouver pour ce problème et qui se mettent à engueuler les jeunes dirigeants », tout en indiquant que lui-même est « contre les coups d’Etat militaires et civils ».

Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont engagés le 4 décembre 2022, à Abuja, à créer une force régionale face au jihadisme et aux coups d’État afin de ramener la sécurité et la stabilité dans la région. 

Burkina : reprise des vols humanitaires (PAM)

Le gouvernement de Transition avait suspendu en mi-janvier 2023, les rotations des avions humanitaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM).Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a annoncé, samedi 28 janvier 2023, la reprise de son assistance alimentaire d’urgence par voie aérienne, depuis une semaine au Burkina.

Suspendus le mercredi 11 janvier 2023 par le gouvernement pour « manque de coordination », les hélicoptères chinook volent de nouveau, depuis le 20 janvier dernier.

Loués pour une période de trois mois (de janvier à mars 2023), les trois chinook vont acheminer plus de 3 500 tonnes de vivres dans 14 localités sous blocus dans la région du Sahel, a expliqué l’agence onusienne. Cette aide va bénéficier à plus de 178 000 personnes, a ajouté le PAM, dans un communiqué.

« Cette intervention vise à répondre aux besoins alimentaires et nutritionnelles des femmes, hommes et enfants, dont l’accès à une alimentation saine et nutritive est compromis depuis plusieurs mois en raison de l’insécurité grandissante dans la Région du Sahel », a indiqué le PAM.

En mi-janvier 2023, les autorités de la Transition ont suspendu les vols humanitaires. « Il y a eu un problème de communication et un malentendu assez sérieux dans le ravitaillement de la flotte aérienne du PAM », a argué, le 18 janvier dernier, la ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé.

L’Agence onusienne a affirmé avoir rencontré les autorités du pays et que les deux parties ont discuté et se sont accordés sur le plan de réponse humanitaire et des priorités du PAM au Burkina Faso.

Selon le dernier Cadre Harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire, 2,6 millions de personnes étaient en phase d’urgence de l’insécurité alimentaire durant le dernier trimestre de 2022. Ce chiffre devrait atteindre 3,5 millions de personnes durant la période de soudure de juin à août 2023 et environ 19 800 personnes à travers la région du Sahel seront confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire, a alerté le PAM. Il a appelé à ce que « des actions urgentes soient prises immédiatement pour y remédier ».

« Le PAM est engagé aux côtés du gouvernement pour sauver et changer des vies au Burkina Faso. Nous sommes entièrement disposés à poursuivre la collaboration avec tous nos partenaires dans le strict respect des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité, et d’indépendance opérationnel », a insisté l’organisme des Nation Unies.

Le pays fait face à une crise humanitaire sans précédent, consécutive à la situation sécuritaire. Plusieurs localités, sous blocus jihadiste, sont régulièrement ravitaillées par voie aérienne. Près de deux millions de personnes sont déplacées du fait des exactions des insurgés.

Burkina : manifestation de soutien à la Transition

Des centaines de manifestants ont réaffirmé leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré.À l’initiative de plusieurs organisations de la société civile, des centaines de personnes se sont réunies, samedi 28, janvier 2023, à la Place de la Nation de Ouagadougou, pour exprimer leur soutien à la Transition en cours, aux Forces de défense de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). 

« Nous sommes fiers de nos autorités qui ont pris de vraies mesures de souveraineté. Elles permettront au pays de se libérer de la domination coloniale », a indiqué Rasmané Sawadogo, manifestant.

Certains manifestants en ont profité pour exprimer leur hostilité à la France. Sur plusieurs pancartes, en français et en arabe, les manifestants ont exprimé leur ras le bol contre l’ancienne métropole. « A bas la France », « L’armée française dégage », « arrêtez les complices de la France », « Macron dégage »…sont entre autres, les principaux slogans contre l’Hexagone.

A côté de ces messages hostiles à Paris, plusieurs affiches faisaient l’apologie au capitaine Ibrahim Traoré et à la Russie. « Vive IB », « Vive à la Russie ».

« Notre vœu de rapprochement entre Ouagadougou et Moscou n’est pas lié à Wagner. Nous ne voulons pas de cette armée mais nous voulons une coopération dans laquelle nous serons respectés, nous traiterons d’égal à égal, nous aurons notre mot à dire », a plaidé Aboubacar Kaboré, un autre manifestant

Selon des sources concordantes, plusieurs personnes ont également manifesté dans les villes de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, pour les mêmes motifs.

Le Burkina Faso a exigé et obtenu de la France, le départ de ces forces spéciales, basées à la périphérie de Ouagadougou. Les tensions entre les deux pays sont tendus depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022, sur fond de rapprochement avec la Russie.

Depuis 2015, le pays est la cible d’attaques terroristes qui ont fait plusieurs milliers de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Burkina : ouverture du Salon international de l’artisanat

Le Président de la transition, Ibrahim Traoré, a lancé, vendredi 27 janvier 2023, les festivités de la 16e édition de la biennale de l’artisanat de Ouagadougou.La 16e édition du Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou ( SIAO), a ouvert ses portes, ce vendredi 27 janvier 2023, en présence du capitaine Ibrahim Traoré.

L’édition 2023 se tient après le report de celle de 2020 et 2022. Elle a lieu dans un contexte sécuritaire difficile, sous  thème : « Artisanat africain, levier de développement et facteur de résilience des populations. »

Le ministre de l’Artisanat, Serge Gnaniodem Poda, a affirmé que toutes les dispositions sécuritaires sont prises pour protéger les visiteurs, les acheteurs et les exposants qui occupent plus de 600 stands. 

La Côte d’Ivoire est le pays invité d’honneur et participe avec plus d’une centaine d’artisans dont des stylistes et d’autres acteurs de la maroquinerie. 

Le ministre Poda a salué l’esprit de solidarité et de résilience de la vingtaine de pays présents à ce rendez-nous de la promotion, de la valorisation et de la commercialisation des produits artisanaux africains à Ouagadougou.

Pour lui, l’artisanat est un maillon essentiel des économies des pays africains en ce sens qu’il continue entre 30 et 35% des PIB africains.  

« L’artisanat africain est une incontestable richesse et d’une étonnante variété tant dans les formes que dans les techniques et ce secteur jouera un rôle déterminant dans l’avenir économique de nos nations, indique M. Poda.

Le capitaine Ibrahim Traoré qui ne s’est pas exprimé a fait le tour des stands d’expositions pour encourager les artisans. 

Reporté du cause de la covid-19 en 2020, la 16e édition du SIAO avait été repoussée aux lendemains du coup d’Etat de septembre 2022. 

Burkina : Ce que va toucher chaque VDP

Le gouvernement de la Transition a signé, mercredi 25 janvier 2023, les arrêtés fixant les avantages financiers accordés à chaque supplétif civil de l’armée.Les burkinabé qui se sont engagés aux côtés de l’armée dans la guerre contre les groupes jihadistes seront bien rémunérés. Chaque volontaire pour la défense de la patrie (VDP) bénéficiera d’une prime mensuelle d’opération de 60 000 FCFA pendant la durée de son contrat qui est de 12 mois, renouvelable, selon un arrêté signé par les ministres des Finances, Aboubacar Nacanabo et de la Défense, le Colonel-major Kassoum Coulibaly.

Les auxiliaires de l’armée recevront également une prime d’opération, une prime journalière d’alimentation, une prise en charge de soins de santé, des allocations financières d’invalidité permanente, des frais d’inhumation, une assistance financière aux ayants-droit, et un appui au fonctionnement du groupe communal des VDP.

Une prime alimentaire journalière de 1 500 FCFA est aussi versée à chaque supplétif, pendant sa formation et au cours des interventions auprès de Forces de défense et de sécurité.

Aussi, de la formation à la fin du contrat d’un an, une allocation de soins de santé, estimée à 2 000 FCFA, est accordée mensuellement, à chaque VDP par mois. En cas d’incapacité liée à une blessure sur le front, le VDP perçoit 30 000 FCFA par mois, pendant 5 ans non renouvelable.

En cas de décès, l’Etat octroie à la famille du défunt, des frais d’inhumation à hauteur de 100 000 FCFA. « Les ayants-droit du Volontaire décédé dans l’exercice de sa mission, bénéficient d’une assistance financière d’un montant de 1 000 000 de FCFA en un seul et unique versement », a précisé l’arrêté conjoint.

Le gouvernement a aussi décidé de prendre en charge les VDP communaux. Chaque groupe de 150 combattants perçoit 200 000 FCFA par mois, contre 300 000 FCFA pour le groupe ayant plus de 150 supplétifs.

Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre dernier, repose sa stratégie de lutte contre le terrorisme sur les Volontaires pour la défense de la patrie. Il en a fait recruter plus de 50 000 en novembre 2022.

Un Fonds de soutien patriotique d’un montant de près de 100 milliards FCFA a été mis en place pour financer les VDP et leurs équipements. Plus de 370 millions FCFA ont été récoltés, à cet effet, à la date du 25 janvier 2023.

Théâtre de deux coups d’État en huit mois, le pays est occupé à plus de 40% par les groupes armés djihadistes dont les exactions ont coûté la vie à plusieurs milliers de personnes et entraîné le déplacement de près deux millions civils dont des enfants et des femmes.

Burkina : la France rappelle son ambassadeur

En décembre 2022, le gouvernement de la Transition avait demandé le départ du diplomate français accrédité à Ouagadougou.L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, a été rappelé par Paris pour « consultations », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères jeudi 26 janvier 2023.

« Dans le contexte des derniers développements intervenus au Burkina Faso, nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur à Paris, pour mener des consultations sur l’état et les perspectives de notre coopération bilatérale », a précisé le Quai d’Orsay.

En fin décembre 2022, les autorités de la transition ont demandé à la France de rappeler son ambassadeur accrédité au pays, Luc Hallade, estimant qu’il n’est plus un « interlocuteur fiable » et ne souhaitaient plus travailler avec le diplomate français.

Le rappel de Luc Hallade intervient quelques jours après que la Transition a demandé le retrait des forces françaises de Sabre stationnées à Kamboinsin, à Ouagadougou. Mercredi 25 janvier, Paris a accédé à la demande et a confirmé que ses forces spéciales partiront dans un mois, conformément au souhait du gouvernement burkinabè.

Depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre dernier suite à un coup d’État contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé, huit mois plus tôt le président Roch Marc Christian Kaboré, les relations diplomatiques entre la France et le Burkina se détériorent de jour en jour. Des soutiens du nouvel homme fort de Ouagadougou réclament un rapprochement avec Moscou et un recours aux services du groupe paramilitaire russe, Wagner. 

Les nouvelles autorités burkinabè sont favorables à une diversification de leur coopération militaire avec d’autres puissances étrangères, mais écartent toute possibilité d’impliquer les mercenaires de Wagner dans la lutte contre les groupes jihadistes.

Burkina : Un plan d’actions de stabilisation adopté

Les autorités de la Transition ont revu les priorités du référentiel de développement sur la période 2023-2025.En Conseil des ministres, le gouvernement a adopté, mercredi 25 janvier 2023, un décret de projet de Plan d’actions pour la stabilisation et le développement.

Le gouvernement y a décliné les priorités de la Transition pour la période 2023-2025, en quatre axes à savoir les résolutions des crises sécuritaire et humanitaire, la bonne gouvernance et la réconciliation nationale.

« Cela va nous permettre d’avoir un référentiel qui permettra à tous les acteurs de développement du Burkina Faso de considérer ce document comme leur document de référence et d’inscrire toutes leurs actions dans le cadre de ce document », a indiqué le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanabo.

Le coût global du Plan d’actions pour la stabilisation et le développement s’élève à 7 654,854 milliards F CFA. Il est financé à hauteur de 40,91% (soit 3 131,737 milliards F CFA) sur ressources propres, de 32,19% (soit 2 464,359 milliards F CFA) par les autres ressources dont 13% pour les prêts et 19% pour les subventions. Le besoin de financement s’élève à 2 058,757 milliards F CFA.

Le gouvernement a annoncé des « concertations avec les partenaires au développement pour son financement ».

Le Plan d’actions pour la stabilisation et le développement tire son origine du Programme d’actions de la Transition depuis janvier 2022 et prend en compte les nouvelles orientations et priorités de la Transition en cours.

Burkina : la France va retirer ses soldats dans un mois

Le gouvernement de la Transition avait rompu l’accord qui régit, depuis 2018, la présence militaire française et demandé le départ des 400 soldats de l’opération Sabre du pays.La France va retirer ses soldats du pays dans le délai convenu d’un mois, a déclaré mercredi 25 janvier 2023, le Quai d’Orsay qui a dit avoir reçu la dénonciation des autorités burkinabè, de l’accord de défense qui liait les deux pays depuis 2018. 

« Nous avons reçu formellement (mardi) la dénonciation, par le gouvernement burkinabè, de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays », a indiqué le ministère française des Affaires étrangères.

« Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande. », a ajouté le Quai d’Orsay.  Le gouvernement français a indique que c’est un départ « sans rupture diplomatique, contrairement au Mali.»

Les autorités de la transition ont acté, mercredi 18 janvier, retrait des 400 soldats de l’opération « Sabre du pays », stationnés à Kamboinsin, à la périphérie de Ouagadougou, dans un délai d’un mois. Lundi 23 janvier, elles avaient confirmé leur demande, après que le président Emmanuel Macron a exigé des « clarifications » au président de la transition le capitaine Ibrahim Traoré. 

Selon des sources concordantes, Paris souhaite redéployer ces forces spéciales dans la localité de Ayourou, dans le sud du Niger, où sont déjà stationnés près de 2 000 militaires français.

« Nos soldats et nos VDP sont le Wagner du Burkina » (Ministre)

Après avoir demandé le départ de l’armée française, le gouvernement burkinabè a affirmé qu’il ne compte pas faire recours aux mercenaires russes.La cheffe de la diplomatie burkinabè, Olivia Rouamba a nié une nouvelle fois, lundi 23 janvier 2023, l’existence d’un quelconque lien entre les autorités de la Transition et la compagnie militaire privée russe, Wagner.

« Nous avons foi à la solution endogène pour contrer l’insécurité », a déclaré la ministre avant d’ajouter que « nos Forces de défense et de sécurité et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso ».

La ministre Rouamba s’exprimait, en marge d’une séance de travail, tenue ce lundi à Ouagadougou, avec l’envoyé spécial de la République Tchèque pour le Sahel, Thomas Ulicny.

Début janvier, des sources concordantes ont fait cas de la présence, à Ouagadougou,  d’individus parlant le russe, qu’elles ont présenté comme étant des éléments de Wagner.

En décembre 2022, le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le sud du pays en échange d’une mine industrielle. Cette sortie avait crispé les relations entre les deux pays.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a séjourné en Russie, début décembre.

Burkina : Le correspondant de France24 convoqué

Les autorités de la Transition reprochent à la chaîne française d’informations son traitement de l’enlèvement des femmes à Arbinda, dans le nord du pays.Le correspondant de la chaîne française d’information en continu, France24, à Ouagadougou est appelé à répondre à une convocation au Conseil Supérieur de la Communication (CSC), lundi 24 janvier 2023, a appris APA.

L’instance de régulation des médias lui a demandé des explications sur son angle de traitement du rapt de 66 femmes à Arbinda, les 12 et 13 janvier, libérées par l’armée burkinabè, le vendredi 20 janvier 2023.

La télévision France24 avait mis en bande défilante, que les femmes avaient été enlevées par « des rebelles islamistes ».

Début décembre 2022, le gouvernement a suspendu Radio France Internationale (RFI) « jusqu’à nouvel ordre ». Il a reproché au média français, un « manquement grave » et l’a accusé de propager une « information mensongère ».

Burkina : Le départ des soldats français ne met pas « fin aux relations diplomatiques » (porte-parole du gouvernement)

Le gouvernement burkinabè a confirmé avoir demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai d’un mois.En réponse au président français, Emmanuel Macron, qui dit attendre des « clarifications » du président Ibrahim Traoré sur la demande de départ des forces spéciales françaises de son pays, le porte-parole du gouvernement burkinabè a fait savoir, ce lundi 23 janvier 2023, à la télévision nationale, qu’« il n’y a pas autre clarification à faire ».

« Ce que nous dénonçons aujourd’hui, c’est l’accord qui permet aux Forces françaises d’être au Burkina. Au-delà de cela, il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France », a précisé le porte-parole du gouvernement.

Pour lui, l’accord de janvier 2015 est suffisamment clair et il a estimé qu’il n’y a aucune raison pour que la partie française ne respecte pas les termes d’un accord qu’elle a signé.

A ceux qui craignent que les exactions des groupes jihadistes s’intensifient après le départ des soldats français, il a indiqué que cela « ne laissera aucun vide ». Parce que le pays « compte sur ses propres moyens » pour gagner la lutte contre le terrorisme.

« La vision de la Transition aujourd’hui c’est que ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui vont consentir les sacrifices pour la libération et la reconquête de notre territoire et surtout pour la refondation », a assuré Jean-Emmanuel Ouédraogo.

Le pays, confronté au terrorisme depuis 2015, est décidé de « diversifier ses partenaires » sur fond de rapprochement avec Moscou et de « guerre ouverte » avec Paris qu’il accuse de connivence avec les groupes armés non étatiques. 

Départ des forces françaises du Burkina : Macron veut des « clarifications » de Traoré

Le gouvernement burkinabè a dénoncé, mercredi 18 janvier dernier, l’accord qui régit la présence de l’armée française sur son sol.Le président français Emmanuel Macron a dit attendre « des clarifications » du capitaine Ibrahim Traoré qui a demandé le départ des soldats français du territoire burkinabè.

Le président français a recommandé de la « prudence » au regard de la « grande confusion » dans les informations qui circulent sur l’option des autorités de la Transition.

Un courrier diplomatique du ministère des Affaires Etrangères du Burkina que APA a pu consulter confirme la demande de Ouagadougou. Daté de mercredi 18 janvier dernier, la ministre Olivia Rouamba y « denonce et met fin dans son entièreté à l’accord » du 17 décembre 2018, « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans le pays.

Elle a ajouté, citant une précision de l’accord en question, que « cette dénonciation prend effet un mois après réception de la notification écrite de l’autre partie ».

Les soldats de la Task force Sabre, forte de 400 hommes, stationnés à la périphérie de Ouagadougou, disposent donc d’un mois pour quitter le pays.

Ouagadougou a dit attaché de la rigueur au respect du délai de 30 jours et a exhorté Paris d’y accorder une « diligence particulière ».

Vendredi dernier, plusieurs manifestants avaient, une nouvelle fois, demandé le départ des forces spéciales françaises.

Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis quelques mois. En fin décembre 2022, les autorités burkinabè ont demandé le départ de l’ambassadeur Luc Hallade qu’elles ne considère plus comme un « interlocuteur fiable », seulement quelques semaines après l’expulsion de deux citoyens français soupçonnés d’espionner l’armée.

Dans ce pays, régulièrement la cible d’attaques terroristes depuis 2015, une partie de l’opinion publique accuse l’ancienne métropole d’être de connivence avec les groupes jihadistes et réclame un rapprochement avec la Russie.

Burkina : Le capitaine Traoré acte le départ de l’armée française

Les soldats de Sabre ont un mois pour quitter le pays.Le gouvernement de transition a dénoncé l’accord qui régit depuis 2018, la présence de l’armée française sur le territoire burkinabè. En clair, les nouvelles autorités exigent le départ des forces françaises de la Task Force Sabre. 

L’information donnée par l’Agence d’informations du Burkina (AIB) est confirmée par des sources sécuritaires et diplomatiques.

La dénonciation a été faite aux autorités françaises à Ouagadougou, le 18 janvier 2023. Elle donne un mois aux Forces françaises pour quitter le territoire burkinabè, selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018.

La mesure concerne les soldats de l’opération Sabre, forte de 400 hommes, stationnés à Kamboinsin à la sortie de Ouagadougou.

Depuis plusieurs mois, des citoyens manifestent régulièrement pour demander le départ de  ces forces étrangères. Ces protestataires accusent la France de ne pas faire assez pour aider le Burkina Faso en proie à des attaques terroristes, et pire d’être de mèche avec les agresseurs.

En novembre 2022, la France n’a pas écarté un départ de ses soldats basés au Burkina. Ces forces spéciales ont été déployées en soutien à l’opération Barkhane au Sahel, et dont l’objectif est de traquer les terroristes. La France a officiellement mis fin à son opération antijihadiste Barkhane après une brouille diplomatique avec le Mali, sur fond de rapprochement entre cet autre pays du sahel touché par le jihadisme et la Russie. Cependant, les soldats français ne quittent pas la région Sahel. 

Burkina : Une trentaine de civils tués dans le Nord

Le Nord du pays a été le théâtre d’une série d’attaques attribuées aux groupes jihadistes.Au moins une trentaine de personnes dont plus d’une quinzaine de supplétifs de l’armée ont été tuées depuis jeudi 19 janvier 2023, dans le nord du Burkina, dans au moins trois attaques de jihadistes présumés, a appris APA de sources locales et sécuritaires.

La première attaque a visé un poste des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à Rakoegtenga, dans la province de Bam, a indiqué un habitant de la localité. Au moins six auxiliaires de l’armée et une femme qui passait ont péri dans cette attaque, a déclaré un VDP joint par APA qui a ajouté qu’une dizaine de ses camarades ont été blessés dont quatre cas graves, évacués à Ouagadougou, à plus de 120 kilomètres, pour des soins appropriés.

Selon le Mouvement Bam Faangré, les soldats ne sont pas intervenues pendant l’attaque. Le mouvement a dit tenir l’Etat pour responsable de la mort de ces VDP, dans la mesure où, selon lui, depuis au moins cinq ans, aucune opération d’envergure n’a été lancée sur les rives droite du Lac Bam, qui sont devenues des sanctuaires terroristes.

Dans l’après-midi du jeudi, un convoi de commerçants, escorté par des soldats et et leurs supplétifs, est tombé dans une embuscade sur l’axe Siena-Saran, dans la province du Nayala. Plus d’une dizaine de supplétifs, un soldat et un civil ont été tués dans cette attaque.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des hommes armés ont fait une incursion dans le village de Sanaba, près de Solenzo, toujours dans le nord du pays. Au moins huit civils ont été tués, du materiel pillé et/ou incendié, puis des animaux emportés, selon un bilan dressé par des sources locales. « Ce vendredi matin, ces individus armés sont revus et ont semé la panique dans le village », a rapporté un habitant.

Des sources sécuritaires ont confirmé ces attaques jihadistes, affirmant « de nombreuses pertes parmi les Forces de défense et de sécurité ».

Depuis 2015, le pays fait face aux exactions des groupes jihadistes, faisant des milliers de victimes et ayant entraîné au moins deux millions de personnes déplacées.