janvier 2022 - Page 16 sur 33 - Journal du Niger

La pandémie continue de se déchaîner sur l’emploi (ONU)

Un retour aux niveaux d’avant la pandémie ne devrait pas intervenir avant 2023 selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT).Le marché mondial de l’emploi mettra plus de temps à se rétablir dans le monde. L’Organisation Internationale du Travail (OIT), pointant du doigt l’incertitude liée à l’évolution et à la durée de la pandémie du nouveau Coronavirus, surtout avec l’apparition du variant Omicron, a été contraint de revoir ses prévisions à la baisse.

Elle s’attend désormais à un déficit global en heures travaillées équivalant à 52 millions d’emplois à temps plein par rapport au quatrième trimestre de 2019. C’est deux fois plus que ce que l’OIT prévoyait encore en mai 2021, selon le rapport sur les tendances 2022 publié lundi. En mai 2021, l’organisation onusienne tablait sur un déficit à 26 millions d’emplois équivalents à temps plein.

« Deux ans après le début de la crise, les perspectives demeurent fragiles et le chemin de la reprise s’avère lent et incertain », a constaté le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, cité dans la note parvenue à APA.

Selon le Chef de l’OIT, la pandémie a réduit la demande et l’approvisionnement en emplois et la situation restera la même tant qu’elle se poursuivra.

En 2022, l’organisation dont le siège se trouve à Genève (Suisse) estime qu’environ 207 millions de personnes seront au chômage, contre 186 millions il y a trois ans. Le taux d’activité devrait lui rester 1,2 point de pourcentage inférieur sur la même période.

« Nous ne nous remettrons pas de cette pandémie sans une reprise de grande envergure du marché du travail. Et pour être durable, cette reprise doit se baser sur les principes du travail décent, y compris en matière de santé et de sécurité, d’égalité, de protection sociale et de dialogue social », a alerté Guy Ryder.

Selon le rapport, l’Amérique du Nord et l’Europe affichent les signes de reprise les plus marqués, contrairement à l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes.  Sur le plan national, l’OIT constate que « la reprise du marché du travail est la plus forte dans les pays à revenu élevé, alors qu’elle est la plus faible dans les économies à revenu intermédiaire inférieur. »

« Les conséquences disproportionnées de la crise sur l’emploi des femmes devraient perdurer dans les années à venir », indique encore le rapport, qui ajoute que les femmes devraient continuer à subir davantage les effets ces prochaines années. Au total, 90% de celles affectées par la pandémie dans leur travail ont quitté leur emploi et elles retrouvent une activité moins rapidement que les hommes.

Par ailleurs, relève le rapport, les fermetures d’écoles, parfois pendant de très longues périodes, « auront des implications en cascade à long terme » chez les jeunes, en particulier chez ceux qui ne disposent pas d’un accès à Internet.

Tout cela fait dire à Guy Ryder que « sans effort concerté et des politiques efficaces au niveau international et national, il est probable qu’il faudra des années dans certains pays pour réparer les dégâts », avec des conséquences sur le long terme « pour le taux de participation, le revenu des ménages mais aussi pour la cohésion sociale, voire même politique. »

Presse écrite ivoirienne: le Gepci réclame 300 millions de Fcfa à Edipresse

Le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci), le syndicat de la presse imprimée, estime à 300 millions de Fcfa le montant que lui doit Edipresse, l’entreprise chargée de la distribution des journaux ivoiriens.

Ce montant a été indiqué par le président du Gepci, M. Zohoré Lassane, à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire de l’organisation sur la « crise » que traverse le secteur de la presse imprimée en Côte d’Ivoire.

Pour attirer l’attention des autorités, le Gepci menace de faire une journée presse morte. Cette décision majeure prise ce jour devrait être fixée à une date ou une période lors de la prochaine Assemblée générale prévue « lundi prochain ». 

« Depuis mai 2021, Edipresse n’a plus payé jusqu’à aujourd’hui », a fait savoir un membre du bureau du Gepci. Un autre a fait observer que des coûts d’impression connaissent un renchérissement allant de 50.000 Fcfa à 100.000 Fcfa. 

L’augmentation des frais d’impression, selon le président du Gepci, est due au coût du papier sur le marché international qui a connu une hausse de 48%. Il a appelé le gouvernement à accorder une « subvention à l’impression ».

Edipresse, dira-t-il couvre « environ 40% du territoire ivoirien ». En outre, son modèle économique doit être revu pour impulser le taux de vente des journaux, resté faible pour l’ensemble des parutions. 

La principale ressource des journaux reste la vente du support papier. Avec l’avènement du numérique, plusieurs organes ont créé des pendants en ligne, mais pour M. Lassane, outre la diversification, il faut un « régime fiscal spécial » du secteur.

Pour pouvoir bénéficier de la subvention à l’impression, il est requis que les quotidiens fassent 2.000 exemplaires par jour contre 3.000 exemplaires pour les hebdomadaires, un critère difficile à remplir. 

Si lundi prochain, à l’issue de son Assemblée générale, le Gepci fixe une journée presse morte, elle envisage d’associer la presse numérique pour donner plus d’écho, car son objectif est d’amener le secteur à être viable afin de garantir les emplois. 

L’Entreprise de distribution de presse et libraire en Côte d’Ivoire (Edipresse) appartient à Fraternité Matin, le journal pro gouvernemental, qui exige d’ailleurs aux entreprises de presse de payer au comptant pour éditer à son imprimerie. 

Côte d’Ivoire: appel à candidature aux postes de DG du FER, de la NPSP et du VITIB

L’Etat de Côte d’Ivoire annonce le recrutement au poste de directeur général de sociétés publiques, le Fonds d’entretien routier (FER), la Nouvelle pharmacie de la santé publique (NPSP) et le VITIB, le Village des technologies de l’information et de la biotechnologie.

Cet appel à candidature est initié par le Cabinet du Premier ministre de Côte d’Ivoire, qui porte à l’attention de tous les Ivoiriens résidents dans le pays ou à l’étranger, l’avis de recrutement au poste de directeur général de ces sociétés d’Etat, indique une note. 

Pour faire acte de candidature, les postulants sont invités dès ce 17 janvier 2022 à adresser une lettre de motivation, un CV et leur prétention salariale, ainsi que leurs diplômes à un Cabinet en charge du recrutement. La date de clôture étant fixée au 31 janvier 2022.

Ces recrutements interviennent dans un contexte où le gouvernement ivoirien, à la suite d’investigations dans les structures publiques, a mis fin aux fonctions de certains directeurs généraux pour malversations.

Le changement de management à la tête de ces entités publiques répond par ailleurs, à la vision de l’actuelle équipe gouvernementale qui veut, outre la bonne gouvernance des affaires publiques, booster certains leviers du développement. 

Côte d’Ivoire: Twins immobilier dénonce une « insécurité foncière »

Twins Immobilier, une société immobilière en Côte d’Ivoire, spécialisée dans la construction et la transaction, se trouvant aux prises avec des riverains sur une parcelle de terrain dans l’Est d’Abidjan, dénonce une « insécurité foncière » après une déclaration du ministre de la construction, du logement et de l’urbanisme.

Suite à des démarches régulières, Twins Immobilier acquiert en 2020 un terrain de 6000 m2 sur une parcelle de 1,6 ha de réserve foncière de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (ex-Sicogi, publique), à la Riviera Golf Zone 1 Ouest, dans la commune chic de Cocody.

Cet espace, destiné à réaliser un géant projet immobilier dénommé « Résidences les tours jumelles », a fait l’objet d’études ainsi que la sélection des entreprises qui doivent construire les logements, déjà soumises à des offres commerciales lors du Salon Archibat en décembre 2021 à Abidjan.

Lundi, la société immobilière a dénoncé face à la presse, des propos du ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme, Bruno Koné, qui a « demandé à la Sicogi d’annuler la vente qui avait été faite ».

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et rediffusée à cette conférence de presse, M. Bruno Koné déclare avoir également « instruit la Sicogi d’établir un protocole d’accord avec les riverains, le syndic de propriété de ce quartier pour mettre à leur disposition ce terrain ».

« Ce terrain, je le confirme, il appartient bien à la Sicogi, c’est une réserve prévue pour des constructions ultérieures (..) nous avons tellement de mal à disposer d’espaces verts, d’espaces libres et d’espaces publics que le peu qui est là, nous faisons en sorte de le préserver », a-t-il dit.

Selon Twins immobilier, le ministre lui-même reconnait que c’est une « réserve foncière », ce qui « n’est pas un espace vert ». La cité des 10 tours de la Riviera Golf est nichée au cœur plusieurs espaces verts.

« Sur instruction du Premier ministre et du chef de l’Etat, nous allons dénoncer cette cession et donc annuler la vente », a affirmé le ministre en charge de la Construction, devant des riverains, lors d’une visite du site le jeudi 13 janvier 2022.

Dans la foulée de cette déclaration, les agents du ministère de la Construction, du logement et de l’urbanisme, ont procédé le samedi 15 janvier 2022 sans la « moindre notification de mise en demeure »,  à la destruction de la clôture provisoire construite par Twins Immobilier pour délimiter l’espace acquis.

« Nous avons acquis de façon régulière » cette parcelle « et avons obtenu le certificat de propriété », a indiqué Mme Marie Gabrielle Koffi, la directrice juridique de l’entreprise immobilière, clamant que les propos du ministre créent une « insécurité foncière ».

« Nous ne menons aucune action dans l’illégalité. Nous veillons à ce que nous faisons se passe selon la législation pour que nos opérations se passent en toute sécurité », a-t-elle insisté.

Mme Koffi a fait savoir que l’entreprise immobilière a récemment obtenu auprès d’une banque un prêt hypothécaire à hauteur de 3 milliards Fcfa pour un autre projet grâce au certificat de propriété, avant d’ajouter « qu’aujourd’hui la question cruciale qui se pose est de savoir quel investisseur national ou international accepterait-il de financer des projets immobiliers en Côte d’Ivoire si une simple déclaration du ministre peut annuler un certificat de propriété ».

La directrice des opérations et des projets, Mme Edith Kouakou, a quant à elle, relevé que l’opération immobilière de haut standing à construite prévoit 59 appartements et aujourd’hui Twins immobilier est à « 2 milliards de Fcfa d’investissements déjà réalisés » sur un investissement total de 10 milliards Fcfa prévu.

Ce projet qui générera plusieurs emplois prévoit également des espaces de ventes modulables, un cabinet médical, un restaurant et une aire de jeux pour les enfants, le tout incluant des espaces verts.

« Nous sommes donc vraiment surpris de la déclaration faite par le ministre le 13 janvier dernier sur le site où il déclare vouloir annuler l’acte de vente qui fait de nous le propriétaire du site », a-t-elle lancé, faisant remarquer que « Twins immobilier est ouverte à la discussion ».

Vu des actes d’empêchement pour accéder au site, Twins Immobilier avait déjà initié en justice une procédure en trouble de jouissance. Des individus affirment que c’est leur espace de sport, un site légalement accordé par le conservateur de la propriété foncière et des hypothèques.

Dans un communiqué officiel, l’ex-Sicogi, devenue l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), mentionne que ce terrain de 1,68 ha est « détenu » par elle « en pleine propriété » et « c’est donc à juste titre et de plein droit » qu’elle « a mis à la disposition d’un partenaire privé, une partie de ladite parcelle ».

Malgré les réformes en Côte d’Ivoire, l’offre de logement demeure très faible, faute de financements adéquats.

Selon Affordable Housing Institute (Institut du logement abordable), le déficit de logement en Côte d’Ivoire est estimé à 600 000 unités avec un besoin annuel estimé à 50 000 unités. Les besoins de logement neufs sont plus prononcés dans les villes avec un besoin annuel de 200 000 unités pour la seule ville d’Abidjan.

Les prêts au secteur du logement représentent une très faible proportion des prêts bancaires en Côte d’Ivoire. La proportion de prêts au logement, elle, n’a représenté qu’environ 1% de l’ensemble des prêts bancaires entre 2012 et 2016.

Attaque contre le territoire des Emirats : Le Roi Mohammed VI condamne vigoureusement cet acte abject

Le Roi Mohammed VI s’est entretenu, lundi au téléphone avec Cheikh Mohamed Ben Zayed Al Nahyane, Prince Héritier d’Abu Dhabi et vice-commandant suprême des Forces Armées émiraties, suite de l’attaque ignoble perpétrée par les houthis contre le territoire des Emirats Arabes Unis.Lors de cet entretien, le Souverain marocain a condamné « vigoureusement » l’attaque ignoble perpétrée par la milice houthie et ses soutiens contre le territoire des Emirats Arabes Unis, indique un communiqué du Cabinet royal.

Le Souverain a présenté, à cette occasion, ses sincères condoléances aux autorités et au peuple émiratis pour les pertes humaines, et ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés, ajoute la même source.

Il a réitéré l’appui ferme du Maroc à « toutes les mesures prises par les Emirats Arabes Unis pour défendre leur territoire et la quiétude de leur population face aux attaques ignobles de la milice houthie et ses soutiens ».

« Dans le cadre de la tradition de solidarité constante et agissante entre les deux pays frères, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a assuré SA Cheikh Mohamed Ben Zayed Al Nahyane que le Royaume se tiendra toujours aux côtés des Emirats Arabes Unis et apportera toutes les formes de soutien à ce pays frère pour la défense de sa sécurité nationale et la protection de ses citoyens », conclut le communiqué.

Trêve sociale: Anne Ouloto invite les syndicats à « privilégier le dialogue »

Le ministre ivoirien de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, Anne Ouloto, a invité lundi les syndicats des fonctionnaires à « privilégier le dialogue », à quelques mois de la fin de la trêve sociale signée avec l’Etat.

« J’exhorte tous les responsables syndicaux à privilégier le dialogue serein et sincère », a lancé Mme Anne Ouloto à l’occasion de la rentrée solennelle 2022 de son département ministériel, tenue à l’Ecole normale d’administration (ENA). 

Le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, Anne Ouloto, a dit avoir « conscience des enjeux et des défis à traiter avant la fin proche de la trêve sociale conclue le 17 août 2017 », assurant y prendre toutes ses responsabilités. 

Déjà, quelques syndicats de fonctionnaires ont donné de la voix pour soulever des préoccupations que le gouvernement souhaiterait planifier avec les organisations syndicales selon les ressources de l’Etat.       

Elle a saisi l’opportunité de cette tribune pour appeler les organisations syndicales de la Fonction publique et de l’administration publique ivoirienne, à « y prendre activement leurs parts ».  

« Je leur demande, dans l’intérêt général, de préserver la continuité du service public et la paix sociale », a-t-elle lancé, ajoutant que « tous les sujets de préoccupations seront discutés ; et ensemble, dans de bonnes dispositions d’esprit, nous nous accorderons assurément sur les mesures à envisager ».

Lors de cette rentrée ministérielle pour l’exercice 2022, était présent le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, chargé de la modernisation de l’administration, Brice Kouassi.

 Évoquant les orientations stratégiques à mener, Mme Anne Ouloto, a déclaré que « toutes nos actions devront s’exécuter dans le strict respect des procédures, avec célérité, transparence et efficacité ».

« Elles devront s’inscrire dans une démarche qualité, et observer les valeurs d’intégrité, d’équité, de responsabilité et de redevabilité », a-t-elle souligné, avant d’instruire le Comité éthique, à développer un plan visant à promouvoir les valeurs éthiques et professionnelles. 

« J’invite également, l’Inspection Générale, à intensifier le contrôle du fonctionnement et le respect des règles de gestion administrative et financière de l’ensemble des services du ministère », a-t-elle poursuivi. 

Selon un bilan 2021 égrainé par le directeur de Cabinet du ministère, Mme Nasséré Kaba, le taux de satisfaction de l’administration publique auprès des usagers est de 82%, une performance saluée par le ministre de la Fonction publique.

A l’occasion de cette rentrée solennelle du ministère, Mme Anne Ouloto a remis une lettre de mission aux directeurs centraux avec des indicateurs précis et des délais des tâches à réaliser au cours de l’exercice 2022.

Guinée : Alpha Condé en route pour les Émirats arabes unis

L’ancien président guinéen avait obtenu récemment de la junte au pouvoir une autorisation de quitter le pays pour des soins de santé.L’avion transportant celui qui dirigeait la Guinée de 2010 à 2021 a quitté la capitale, Conakry, ce lundi pour Abou Dhabi via Le Caire (Egypte). Alpha Condé séjournera dans la capitale émiratie durant un mois avant de regagner son pays selon l’autorisation de sortie du territoire qui lui a été accordée.

Le président Condé a été destitué le 5 septembre 2021 par un putsch militaire dirigé par le colonel Mamady Doumbouya qui jusque-là commandait le Groupement des forces spéciales (GFS).

Détenu « en lieu sûr », selon les termes de la junte militaire, il a été transféré le 29 novembre dernier à la résidence de son épouse à Conakry. Début janvier, il a été autorisé à se rendre à l’étranger pour des soins médicaux.

Corne de l’Afrique : la FAO pour une aide d’urgence aux agriculteurs

Une troisième année consécutive de pluies insuffisantes fait peser une lourde menace sur la sécurité alimentaire dans cette région déjà frappée par les invasions acridiennes et la covid-19, alerte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle anglais).En Afrique de l’Est, il y a urgence à agir. La FAO, dans un communiqué parvenu lundi à APA, estime qu’il lui faut mobiliser plus de 138 millions de dollars pour aider 1,5 million de personnes vulnérables dans les communautés rurales de la Corne de l’Afrique dont les champs et les pâturages subissent les effets dévastateurs d’une sécheresse prolongée.

L’organisme onusien faisait ce constat alors qu’elle dévoilait son plan complet d’intervention dans lequel elle appelle à de larges mesures de soutien de l’agriculture dans la région, informe la note.

Selon la FAO, une troisième saison de sécheresse due à La Niña fait craindre l’apparition d’une crise alimentaire de grande ampleur dans la région si les communautés rurales productrices de denrées alimentaires ne reçoivent pas une aide adaptée et en temps utile pour répondre aux besoins des saisons agricoles à venir.

En Éthiopie, au Kenya et en Somalie, les pays les plus touchés, alerte le document, il ressort des projections que quelque 25,3 millions de personnes se trouveront dans une situation d’insécurité alimentaire très aiguë d’ici à la mi-2022. Si ce scénario devait se concrétiser, la situation dans la Corne de l’Afrique figurerait parmi les pires crises alimentaires au monde, affirme la FAO.

Soutenir les moyens de subsistance en milieu rural

« Nous savons d’expérience que le soutien à l’agriculture dans des situations comme celle-ci a un impact énorme que lorsque nous agissons rapidement et au bon moment pour fournir de l’eau, des semences, des aliments pour animaux, des soins vétérinaires et de l’argent aux familles rurales en danger (…) », a déclaré le Directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO, Rein Paulsen, cité par la note.

« Eh bien, le bon moment, c’est maintenant. Il est urgent de soutenir les pasteurs et les exploitations agricoles de la Corne de l’Afrique, immédiatement, car le cycle des saisons n’attend pas », a-t-il ajouté.

En 2011, rappelle le communiqué, une grave sécheresse avait contribué à l’apparition d’une famine en Somalie, qui a fait périr plus de 260.000 personnes d’inanition, pour la plupart avant la déclaration officielle de la famine.

Toutefois, en 2017, des famines qui auraient pu apparaître en raison de la sécheresse dans quatre pays de la grande Corne de l’Afrique ont été évitées grâce à une action internationale concertée. Celle-ci visait à agir rapidement et à aider en priorité les communautés rurales à faire face aux stress avant que ceux-ci ne dégénèrent en crises alimentaires.

En cette période de soudure qui vient de commencer, les possibilités de pâturage sont peu nombreuses pour les familles de pasteurs, et leur bétail va avoir besoin d’un soutien nutritionnel et vétérinaire, signale la FAO.

Quant aux familles qui vivent des cultures, elles doivent disposer des semences et des autres fournitures nécessaires pour pouvoir commencer leur travail dès le début de la principale saison de plantation, le Gu, en mars, indique l’agence onusienne.

En permettant aux gens de rester dans leur région, de rester productifs et de préserver leurs moyens de subsistance, tout en renforçant leur résilience, l’intervention de la FAO dit jeter les bases d’une stabilité et d’une sécurité alimentaire à plus long terme.

« Cela fait des années que nous observons les mêmes cycles de vulnérabilité et de stress qui sapent la productivité agricole dans les communautés rurales de la Corne de l’Afrique. Il est temps d’investir davantage dans la lutte contre les facteurs de la faim et de renforcer la capacité des gens à continuer de produire même lorsqu’ils sont frappés par des chocs comme la sécheresse. Cela, afin que les chocs inévitables ne se transforment pas inévitablement en crises humanitaires », a dit M. Paulsen.

La Cedeao adoucit son discours sur le Mali

Le fil du dialogue n’est pas totalement rompu entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les autorités de la transition malienne.Selon le président de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, l’organisation sous-régionale a déclaré, dimanche, que « l’organisation sous-régionale reste disponible pour accompagner le Mali à un retour à l’ordre constitutionnel à travers l’organisation d’élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ».

Cette déclaration de la Cedeao vient ainsi répondre à l’appel au dialogue du chef de l’Etat malien Assimi Goïta au lendemain des sanctions de la Cedeao. Elle intervient aussi au moment où le gouvernement de la Transition a annoncé son intention de porter plainte contre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a soutenu à la télévision publique  dimanche que le gouvernement portera plainte contre les sanctions économiques imposées par la Cédéao et l’Uemoa auprès des juridictions compétentes.

« Nous avons élaboré un Plan de riposte contre ce processus pour sauvegarder la souveraineté de l’Etat malien, son intégrité territoriale. Il y a des mesures à caractère juridique qui vont être prises. Nous avons porté plainte contre ces décisions devant les institutions habilitées sous-régionales, africaines et internationales », a déclaré Choguel Kokalla Maiga.

Pour le Chef du gouvernement « la finalité des sanctions illégales et illégitimes de la Cedeao et de l’Uemoa est de déstabiliser l’Etat malien et d’achever un peuple déjà à terre. En comparant, ces sanctions aux textes fondamentaux de ces organisations, vous vous rendrez compte qu’il y a eu un abus de pouvoir ».

Lors de son sommet du 9 janvier à Accra au Ghana, la Cedeao avait pris une série de mesures drastiques contre le Mali comme la fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension de toutes les transactions commerciales, à l’exception des produits de première nécessité notamment pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, ainsi que le matériel pour le contrôle de la Covid-19 et des produits pétroliers et électricité.

Pour protester contre ces sanctions de la Cedeao, une mobilisation populaire a été organisée vendredi à Bamako et dans toutes les régions administratives du Mali.

Cameroun 2021 : une Can entre surprises et couacs insolites

La 33ème Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule actuellement au Cameroun, risque de rester dans les mémoires pour de nombreuses raisons, notamment les résultats surprenants des équipes les moins cotées et les errements au niveau de l’organisation des rencontres.Les chocs ont commencé dès le premier jour du tournoi, lorsque le Burkina Faso a failli bouleverser la pyramide du football en marquant le premier but contre le Cameroun, qui a dû recourir à deux penalties pour se tirer d’affaires.

Depuis lors, un vent d’exploit accompagne les nations les moins cotées dans ce tournoi, notamment la Sierra Leone qui a tenu en échec le champion d’Afrique algérien.

Un exploit monumental pour la Leones Stars dont la dernière qualification pour le plus prestigieux festival de football d’Afrique remonte à 1996, lorsque l’Afrique du Sud a accueilli le tournoi et remporté son premier et unique titre continental.

La résilience de l’équipe sierra-léonaise actuelle en dit long sur son gardien Mohamed Kamara, qui a été élu homme du match grâce à son héroïsme, en tenant presque seul en échec une ligne d’attaque algérienne supérieure, menée par son joueur vedette Riyad Mahrez, de Manchester City.

Mais ce n’est pas tout : les nouveaux venus, la Gambie, contre toute attente, l’équipe la moins bien classée par la Fifa dans l’histoire du tournoi, a remporté son tout premier match de la CAN contre la Mauritanie, qui en est à sa deuxième participation au tournoi continental.

Les Scorpions de Gambie poursuivent leur série d’invincibilité en décrochant le nul contre le Mali dans leur deuxième match du groupe F, grâce à un penalty accordé par la VAR.

La deuxième sortie des Leone Stars contre la Côte d’Ivoire a également été mémorable, puisque le gardien Kamara a arrêté un penalty crucial et a donné à son équipe une chance de se battre contre les doubles champions. Les Sierra-Léonais sont revenus deux fois au score et ont obtenu un fameux match nul 2-2 contre les Eléphants, qui étaient considérés comme l’un des favoris de la CAN 2021. 

Mais le plus grand événement qui a secoué la pyramide du football africain a sans doute été la surprenante victoire (1-0) de la Guinée équatoriale, autre pays du groupe E, sur l’Algérie, championne en titre, qui n’a toujours pas marqué de but après 180 minutes.

Selon les experts sportifs, même s’il n’y a pas d’autres surprises de la part d’équipes moins illustres, le tournoi restera dans les mémoires pour ces résultats inhabituels qui ont ébranlé les fondements mêmes de la pyramide du football africain.

A l’instar des résultats du football sur le terrain, les événements périphériques se distinguent également par leurs particularités, comme la décision controversée de l’arbitre zambien Janny Sikazwe de mettre fin prématurément au match Mali-Tunisie, laissant les deux équipes sans réaction.

Les Africains de l’Ouest menaient 1 à 0 face aux Aigles de Carthage et défendaient leur mince avance lorsque Sikazwe a sifflé la fin du match à la 89ème minute, ce qui a poussé l’entraîneur tunisien, furieux, à le réprimander en vain. Mais l’incident ne s’est pas arrêté là puisque la Confédération africaine de football (CAF) a ordonné que les minutes restantes du match, y compris les arrêts de jeu, fussent jouées.

Bien que les Maliens soient entrés sur le terrain une nouvelle fois pour aller jusqu’au bout de la partie, les Tunisiens s’étant désengagés, ils ont déclaré forfait et le Mali a été déclaré vainqueur. Quelques heures plus tard, un autre couac, cette fois avec l’hymne national de la Mauritanie lors de la cérémonie d’avant-match contre les Scorpions de Gambie.

A trois reprises, le mauvais air a été joué et, à chaque fois, les joueurs mauritaniens ont manifesté leur désapprobation en chantant l’hymne national pour sauver la situation. L’hymne de la Gambie n’a pas connu de couac et le match a commencé. Dix minutes après le début de la rencontre, les Scorpions ont marqué le seul but du match.

Cependant, malgré tout cela, Yaoundé et les autres villes camerounaises sont une explosion de couleurs impressionnantes qui a commencé dès l’ouverture du tournoi le 9 janvier, mettant en mouvement les pièces disparates d’une mosaïque de football africain présentée au reste du monde.