Benghazi : le Niger et la Libye scellent leur alliance lors d’un vibrant hommage à l’opération Dignité
Ce mardi 27 mai 2025, la ville de Benghazi, bastion de l’est libyen, s’est parée de faste pour célébrer le 11ᵉ anniversaire de l’opération Dignité, une campagne militaire lancée en 2014 par le général Khalifa Haftar pour éradiquer les factions islamistes. Au cœur de cet événement, marqué par un défilé militaire grandiose, une présence remarquée : celle du général Mohamed Toumba, Ministre d’État nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire. À la tête d’une délégation de haut rang, sa visite à Benghazi, entamée la veille, traduit une ambition partagée entre le Niger et la Libye : tisser une coopération robuste face aux défis sécuritaires qui ébranlent le Sahel et le Maghreb.
Benghazi en fête : un défilé symbole de résilience et d’alliance
Sous un ciel éclatant, les rues de Benghazi ont vibré au son des bottes et des blindés de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Haftar. Ce défilé, organisé pour commémorer l’opération Dignité, a rassemblé des milliers de soldats, des véhicules blindés, des hélicoptères et des chasseurs, dans une démonstration de force soigneusement chorégraphiée. D’ailleurs, depuis 2014, cette campagne a permis à l’ANL de reprendre le contrôle de Benghazi, chassant des groupes comme Ansar al-Sharia et l’État islamique, au prix de combats acharnés ayant coûté la vie à des centaines de combattants et de civils. Pour les habitants, cette célébration est autant un hommage aux sacrifices qu’un rappel de la détermination de l’ANL à imposer son autorité dans l’est du pays.
La présence du général Toumba, accueilli avec les honneurs militaires, ajoute une dimension régionale à l’événement. Représentant le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Mali et du Burkina Faso, il incarne une volonté de solidarité face aux menaces communes. Selon des sources diplomatiques, sa participation reflète un renforcement des liens entre Niamey et Benghazi, dans un contexte où les deux nations partagent une frontière désertique de 354 kilomètres, poreuse aux trafics et aux incursions de groupes armés.
Coopération stratégique : Niamey et Benghazi face aux crises régionales
Les discussions entre la délégation nigérienne et les autorités libyennes, menées sous l’égide de Haftar et de figures comme Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants, se veulent résolument pragmatiques. Au menu : la sécurité transfrontalière, la lutte contre le terrorisme et le contrôle des flux migratoires, qui font du corridor Niger-Libye une artère stratégique pour l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger, Niamey a réorienté ses alliances, se rapprochant de l’AES et de partenaires comme la Russie, qui soutient également l’ANL via des livraisons d’armes et la présence de l’Africa Corps, successeur du groupe Wagner.
Ces échanges s’inscrivent dans une dynamique amorcée en février 2024, lorsque Toumba, accompagné du ministre des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré, avait déjà rencontré Saleh à Benghazi pour poser les jalons d’une alliance sécuritaire. Selon Africa Intelligence, ce rapprochement, béni par Moscou, vise à établir un axe politique et militaire le long de la frontière désertique, où les migrations et le trafic d’armes alimentent l’instabilité. La visite de Toumba, précédée par celle du fils de Haftar, Saddam, à Niamey le 22 mai 2025, illustre une réciprocité diplomatique croissante, renforcée par des intérêts économiques, notamment pétroliers, le Niger cherchant à diversifier ses partenaires pour l’exploitation du bloc de Bilma.
Un horizon d’unité face à l’adversité sahélienne
Cette visite, au-delà de son éclat protocolaire, porte un message d’unité dans une région fracturée. Le Niger, confronté à l’insécurité dans ses régions de Tillabéry et Diffa, et la Libye, divisée entre l’ANL à l’est et le Gouvernement d’accord national (GAN) à Tripoli, partagent un défi commun : neutraliser les groupes jihadistes qui exploitent les failles frontalières. La présence de Toumba à Benghazi, saluée par Haftar comme un geste de « fraternité sahélienne », traduit une ambition de construire un front régional résilient, loin des tensions avec la CEDEAO et des ingérences occidentales.
Alors que le défilé de Benghazi s’achève sous les applaudissements, la délégation nigérienne poursuit ses pourparlers, avec en toile de fond une question cruciale : cette alliance naissante pourra-t-elle transformer l’amour de la patrie en un rempart contre le chaos ? Dans un Sahel en ébullition, la réponse se dessine pas à pas, portée par des poignées de main et des engagements scellés sous le soleil libyen.

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Ces exercices, qui se prolongeront jusqu’au 4 juin, ne se limitent pas à la sphère militaire. En effet, dans une démarche singulière, Tarha-Nakal 2 intègre des actions sociales, telles que des consultations médicales gratuites et des interventions chirurgicales pour les habitants de Tila, marquant une volonté de rapprocher les armées des communautés qu’elles protègent. « Cette initiative est un pont entre la sécurité et l’humanitaire », a souligné le général Amiro, voyant dans ces gestes une manière de consolider la confiance des populations dans un contexte où l’insécurité alimente la méfiance.
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L’entrevue avec les Ministres a permis de poser les bases d’une collaboration renforcée, notamment dans le cadre du Nexus humanitaire-développement-paix, une approche intégrée visant à conjuguer aide d’urgence et solutions durables. « Le Niger, malgré ses défis, incarne une hospitalité exemplaire envers les réfugiés », a déclaré Gnon-Kond, saluant la politique d’accueil du pays, qui héberge des milliers de personnes dans des zones comme Tillabéry et Diffa, malgré un contexte sécuritaire volatil. Les discussions ont également abordé le financement des programmes humanitaires, un point névralgique alors que le plan de réponse humanitaire 2025 pour le Niger, chiffré à 673 millions de dollars, reste sous-financé à hauteur de 70 %.
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