Une mission de vérification couvrant les exercices 2024 et 2025 a mis en lumière de graves irrégularités dans la gestion de l’Office du Niger. Recrutements hors cadre, marchés publics non conformes, dépenses injustifiées : le rapport pointe des manquements administratifs et financiers estimés à plus de 120 millions de FCFA. Les enquêteurs ont transmis les faits aux autorités judiciaires pour suite à donner.
Niamey , 10 novembre 2025 – La gestion de l’Office du Niger, établissement public stratégique dans le domaine agricole, fait l’objet d’un examen rigoureux à la suite d’une mission de vérification financière couvrant les exercices 2024 (du 1ᵉʳ mars au 31 décembre) et 2025 (jusqu’au 31 juillet). Cette opération, menée dans un souci de transparence et de redevabilité, visait à évaluer la régularité des recettes et des dépenses, ainsi que la conformité des procédures administratives et contractuelles.
Des dysfonctionnements révélés dans la gestion interne de l’Office du Niger
Les conclusions du rapport sont sans appel : les enquêteurs ont relevé plusieurs irrégularités, tant administratives que financières. Selon les informations relayées par Inter de Bamako, l’Office du Niger aurait procédé à des recrutements en dehors du cadre réglementaire, pourvu des postes non prévus dans son organigramme, et opéré sans Contrat-Plan validé – un outil pourtant essentiel à la planification et au suivi des objectifs institutionnels.
Plus préoccupant encore, l’établissement n’aurait pas exigé des prestataires le respect des clauses d’assurance prévues dans les marchés publics, exposant ainsi l’Office à des risques juridiques et financiers évitables.
Office du Niger : un préjudice financier chiffré à plus de 120 millions de FCFA
Le volet financier du rapport fait état d’irrégularités totalisant 120 343 250 F CFA, incluant des primes et indemnités indûment versées, des dotations en carburant non justifiées, des dépenses sans pièces probantes, et des marchés publics entachés de simulation de concurrence. Autant de pratiques qui interrogent sur la rigueur des contrôles internes et la culture de gestion au sein de l’établissement.
Ces faits ont été transmis au Procureur de la République financier ainsi qu’au Président de la Section des Comptes de la Cour suprême, pour suite à donner. Une procédure qui pourrait déboucher sur des sanctions administratives ou judiciaires, selon la gravité des manquements constatés.
Une alerte sur la gouvernance des établissements publics
Au-delà du cas spécifique de l’Office du Niger, cette vérification soulève des questions plus larges sur la gouvernance des structures publiques au Mali. La mission recommande notamment au Président-directeur général de l’Office de se conformer strictement aux procédures de recrutement, de respecter le cadre organique, de valoriser les compétences lors des nominations, et de faire valider les Contrats-Plans dans les délais légaux.
Ce rapport, s’il est suivi d’effets, pourrait marquer un tournant vers une gestion plus rigoureuse et plus transparente des ressources publiques. Mais il rappelle aussi que la réforme administrative ne peut se limiter aux textes : elle exige un engagement ferme des dirigeants et un contrôle citoyen renforcé.







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