avril 2022 - Page 24 sur 34 - Journal du Niger

«Sous Macron, les relations entre la France et l’Afrique ont évolué » (Ould Abdallah)

Ancien ministre, ancien représentant spécial des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest et en Somalie, le Mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, président du Think Tank Centre4S, fait le bilan des relations entre l’Afrique et la France à la veille de l’élection présidentielle de dimanche dans ce pays.Pourquoi l’élection présidentielle en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

L’Afrique n’est pas un bloc homogène. L’élection présidentielle française intéresse sans doute les élites publiques et privées des États ayant des relations politiques, économiques, culturelles, humaines ou historiques avec la France. C’est-à-dire l’Afrique francophone. Cette élection est, sans doute, de peu d’intérêt pour les opinions publiques de pays tels l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Egypte, le Nigéria ou le Sierra-Léone. Elle a peu à voir avec certaines présidentielles passées comme celle de 1981 ou de 2002. La première avait vu le président sortant Valéry Giscard d’Estaing affronter un vieux routier de la vie politique française, le socialiste et ancien ministre François Mitterrand dont la victoire reste à jamais dans les mémoires. C’était la première fois depuis la naissance de la Cinquième république en 1958 qu’un candidat de gauche était élu à la tête de l’Etat français. En 2002, le président sortant et candidat de la droite, Jacques Chirac affrontait, entre autres rivaux, son premier ministre socialiste Lionel Jospin. A la surprise générale, Chirac s’était finalement retrouvé au second tour en face de Jean-Marie Le Pen, candidat du Front National qui signait ainsi une performance politique inédite dans l’histoire de France: la présence d’un candidat d’extrême droite au tour final d’une présidentielle. C’était une autre époque.

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

En raison de la pandémie de Covid19 et surtout de la guerre actuellement en cours en Ukraine, la couverture médiatique de la campagne semble avoir été très modeste en comparaison avec les présidentielles passées. Ce qui fait redouter, d’ailleurs, une abstention exceptionnellement élevée qui serait gênante tout le monde, en particulier le camp du président sortant Emmanuel Macron. 

Les déclarations musclées contre l’immigration constituaient la base des premiers débats de la campagne électorale, surtout chez ce fameux candidat qui partage les mêmes origines qu’une des plus grandes communautés d’immigrés en France, en l’occurrence la communauté algérienne. En faisant de ce thème un élément central de son programme, ce candidat ne pouvait pas laisser indifférent à cette présidentielle une partie des opinions africaines, notamment celles de pays ayant des communautés installées en France. C’est peut-être sa grande victoire lors de cette présidentielle. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

 »Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » disait un ancien ministre français de l’Intérieur. 
Avec le dernier Sommet France-Afrique de Montpellier où il avait décidé d’inviter des jeunes africains à la place de leurs chefs d’Etat, Emmanuel Macron, a sans doute confirmé ses déclarations de Ouagadougou. Le format inédit de ce sommet, illustre,à mon avis, l’évolution qu’Emmanuel Macron a fair subir aux relations de so nous avec l’Afrique.
Aujourd’hui, les relations entre Etats, y compris entre la France et ses amis africains, sont en pleine évolution du fait de l’individualisation des relations économiques hors des circuits officiels et du développement des nouvelles technologies. 

L’Afrique n’est plus dans une relations exclusive avec aucune ancienne puissance coloniale. Le continent est désormais ouvert sur le reste du monde, comme en témoignent les sommets Afrique-Japon. Afrique-Chine, Afrique-Russie et Afrique-Turquie. 

Un exemple de cette évolution : les exportations françaises vers l’Afrique ont doublé de 13 à 28 Milliards de Dollars entre 2000 et 2017. Pendant cette même période les importations des pays africains avec le monde entier ont augmenté de 100 à 400 Milliards. Des chiffres très parlants.

une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples attendue du 11 au 15 avril au Maroc

Le Conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH) accueillera, du 11 au 15 avril, une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, conduite par son président Rémy Ngoy Lumbu.Cette visite s’inscrit dans le cadre du plaidoyer mené par le CNDH et la Commission pour la ratification par le Maroc de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ainsi que le renforcement du dialogue entre les différents acteurs institutionnels et civils pour encourager l’adhésion et favoriser l’interaction avec le système africain des droits de l’Homme, indique samedi le CNDH dans un communiqué. 

La délégation sera composée de Marie Louise Abomo, commissaire et présidente du Groupe de travail sur les droits des personnes âgées et des personnes handicapées en Afrique, Ourveena Geereesha Topsy, commissaire et rapporteure spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, Idrissa Sow, commissaire et présidente du Groupe de travail sur la peine de mort et les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires en Afrique et Hannah Forster, directrice exécutive du Centre africain pour la démocratie et les études des droits de l’Homme, ajoute le communiqué.

Le programme de la visite comprend l’organisation d’une rencontre sur la « Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les perspectives de renforcement de l’interaction avec le système africain des droits de l’Homme », dans le but de contribuer aux efforts de plaidoyer pour la ratification par le Maroc de la Charte africaine, et de s’informer sur les opportunités et les exigences qui en découleront et les modalités d’interaction de chaque composante du système national avec le système africain des droits de l’Homme.

Les travaux de cette rencontre, qui réunira des acteurs institutionnels, académiques et civils, seront ouverts par la présidente du CNDH, Amina Bouayach, et le président de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, Rémy Ngoy Lumbu.

Dans le cadre du renforcement du dialogue entre la Commission africaine, l’institution parlementaire et la société civile nationale, la délégation de la Commission tiendra une rencontre avec le Président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami, et le Président de la Chambre des Conseillers, Naama Mayara, selon la même source. 

Des rencontres thématiques seront également organisées entre les commissaires africains et les coalitions d’ONG œuvrant dans les domaines de la peine de mort, la liberté d’expression, l’accès à l’information, des personnes âgées et celles en situation de handicap.

Le CNDH a appelé le gouvernement marocain, dans ses rapports annuels au titre de 2019 et 2020 et ses recommandations et propositions relatives au renforcement de l’effectivité des droits soumises au Chef du Gouvernement, à ratifier la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et à renforcer son adhésion au système africain des droits de l’Homme.

Politique et sécurité alimentaire au menu des quotidiens et hebdomadaires marocains

Les relations entre le Maroc et l’Espagne et l’état de la sécurité alimentaire dans le Royaume sont les principaux sujets traités par les quotidiens et hebdomadaires marocains parus ce samedi.+Challenge+ écrit qu’entre le Maroc et l’Espagne, les relations bilatérales ont une profondeur historique exceptionnelle et qu’elles n’ont jamais été linéaires ou statiques, mais plutôt multidimensionnelles.

Dans cette crise de confiance, qui a perturbé sérieusement les rapports entre les deux États, l’Espagne a bien compris le poids stratégique de son voisin du Sud et surtout la nécessité urgente de construire des rapports de respect réciproque et de transparence, souligne le journal.

« Aujourd’hui, la page est tournée. L’avenir exige la construction de nouveaux rapports, tout en consolidant les acquis dans plusieurs domaines », soutient-il, soulignant que le partenariat économique bilatéral a déjà connu un grand essor au cours des dix dernières années.

La reconnaissance officielle par l’Espagne de la proposition marocaine d’autonomie des provinces marocaines du Sud du Royaume est « le signal d’une évolution irréversible » vers la construction d’un avenir commun, relève-t-il.

+Al Akhbar+ rapporte que Pedro Sanchez a veillé à réitérer la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara marocain en considérant «le plan marocain d’autonomie comme étant la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour régler le différend».

Au terme de ces discussions, les deux pays ont convenu de prendre des actions concrètes pour redynamiser leur coopération dans le cadre d’une feuille de route «permanente et ambitieuse».

Une feuille de route qui déterminera les priorités pour le prochain sommet de haut niveau prévu pour la fin de l’année. Les deux parties se sont mis d’accord pour traiter les sujets d’intérêt commun dans un climat de confiance et de concertation loin des actions unilatérales et du fait accompli. De ce fait, il a été convenu de reprendre la circulation des personnes et des biens ainsi que les liaisons maritimes de voyageurs tout en préparant le lancement de l’opération «Marhaba».

Le quotidien rapporte que les deux pays vont réactiver le groupe de travail chargé de délimiter les espaces maritimes sur la façade atlantique. Une instance dont l’objectif est de réaliser des avancées sur ce dossier. La déclaration conjointe souligne, par ailleurs, que les deux parties vont renforcer leur coopération dans le domaine de l’immigration lors d’une réunion prévue prochainement par le groupe de travail maroco-espagnonl chargé de ce dossier. Les deux pays devraient, en outre, réactiver le traité d’amitié de bon voisinage et de coopération de 1991 sur la base des principes et des priorités qui définiront les relations bilatérales dans les prochaines années.

+La Vie Éco+ écrit que malgré le flux de consommation de blé déjà élevé, et qui s’est probablement amplifié avec le mois de Ramadan, le Maroc n’a pas entamé ses précieuses réserves de sécurité ou du moins les a reconstituées rapidement.

Cela n’est pas du tout anodin, surtout en pareille conjoncture internationale, où la récolte des deux plus grands producteurs de blé tendre et fournisseurs du Maroc pour cette matière, que sont la Russie et l’Ukraine, est définitivement compromise, et ce pour au moins deux années.

Avec un tel manque d’offre sur les marchés internationaux, un double effet immédiat ne s’est pas fait attendre : la rareté et, comme conséquence directe, une flambée des prix, constate-t-il.

Le déclenchement de ce mécanisme est tout aussi valable pour d’autres denrées, notamment les engrais, les hydrocarbures, le gaz ou encore d’autres matières premières comme les minerais, sans oublier les produits d’équipement et industriels, mais dans le cas du blé, la situation est particulièrement compliquée, voire explosive, estime-t-il.

Alors que beaucoup de pays, en Afrique notamment, font déjà état de situations de début de famine, faute d’approvisionnement, les ménages marocains, quant à eux, connus pour être parmi les plus grands consommateurs de pain au monde, ont pu acheter leur pain et leur blé sans s’inquiéter des prix, encore moins de pénurie, note-t-il.

Législatives gambiennes: jour de test pour le président Barrow

Réélu pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 4 décembre 2021, le chef de l’État gambien espère consolider son pouvoir avec une majorité parlementaire.Top de départ pour les élections législatives en Gambie. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et devront fermer à 17 heures TU, conformément à la loi électorale du pays.

Au terme d’une campagne électorale d’un mois ayant pris fin jeudi 7 avril, les électeurs élisent ce samedi 53 députés de l’Assemblée nationale, les 5 autres parmi lesquels le président de l’institution parlementaire devant être nommés par le président de la République.

La chambre sortante est dominée par le Parti démocratique unifié (UDP) de l’opposant Ousainou Darboe, rival malheureux du chef de l’Etat à la présidentielle de décembre dernier. Mais le Parti national du peuple (NPP), formation politique du président Adama Barrow, créé en 2020 après l’éclatement de la coalition l’ayant porté au pouvoir contre Yahya Jammeh en 2016 vise la majorité au Parlement.

Si le pouvoir obtient la majorité parlementaire,  la nouvelle législature aura comme principale tâche l’adoption d’une nouvelle Constitution, jugée indispensable par les partenaires internationaux de la Gambie pour y consolider la démocratie notamment en contenant les pouvoirs du président.

Le président Barrow a promis que ce chantier serait achevé à la fin de son mandat, mais le Parlement sortant a rejeté, en septembre 2020, un projet de Constitution instituant une limite de deux mandats présidentiels.

Niger : Cissé Ibrahim Ousmane écroué

L’ancien ministre de l’Intérieur est accusé d’ « atteinte à la sûreté de l’Etat » dans la tentative du putsch du 31 mars 2021.La tentative de coup d’état à laquelle serait impliquée Cissé Ibrahim Ousmane est survenue deux jours avant l’investiture de l’actuel président nigérien, Mohamed Bazoum.

Cissé Ibrahim Ousman, proche parent du général Salou Djibo qui a renversé le président Tanja Mamadou, était jusqu’à son arrestation Ambassadeur de son pays au Tchad.

Guinée : report du procès de l’ex-Pm Kassory Fofana & Cie

Le chef du dernier gouvernement du président déchu, Alpha Condé, a été placé sous mandat mercredi dernier.Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier guinéen et trois de ses anciens ministres devront encore attendre pour être édifiés sur leur sort. Leur procès prévu ce lundi 11 avril devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) est reporté. Celle-ci a renvoyé en instruction l’affaire d’enrichissement illicite et de détournement de deniers publics pour laquelle l’ex-Premier ministre et ses coinculpés sont poursuivis.

Au terme d’enquêtes de la Crief, Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané, Diakaria Koulibaly et Oyé Guilavogui ont été inculpés le 6 avril dernier et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Decryptage: « Macron n’a pas tenu promesse sur l’Afrique » (Gilles Yabi)

Analyste politique, docteur en économie, Gilles Yabi directeur du think tank ouest africain Wathi, décrypte pour APA News l’élection présidentielle française de ce dimanche vue d’Afrique.Pourquoi l’élection présidentielle organisée en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

Toute l’Afrique ne s’intéresse pas de la même manière à la vie politique française. Ce sont les pays qui ont des relations particulières avec la France notamment les anciennes colonies françaises qui s’intéressent à l’élection organisé ce dimanche.

Je ne suis sûr qu’au Botswana, en Afrique du Sud ou au Kenya, on s’intéresse à cette présidentielle. Par contre, dans les pays africains francophones, il y a toujours un intérêt à la vie politique française, dans la mesure où celle-ci a, souvent, un impact sur les développements politiques, économiques et sécuritaires dans ces pays. C’est donc normal que ce qui se joue en France soit toujours surveillé par les élites dirigeantes des ces pays francophones africains

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

Dans tous les pays du monde, les électeurs ont tendance à se focaliser sur les questions qui ont un impactent direct sur leur vie quotidienne: l’économie, l’emploi le chômage, parfois aussi les problèmes de sécurité intérieure.
Cette élection présidentielle en France intervient, cependant, dans un contexte particulier.

Au-delà des questions habituelles économiques, sociales ou de politiques intérieure, il y a la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui déstabilise profondément l’Europe et qui a des impacts économiques immédiats, y compris sur les questions énergétiques. C’est donc naturellement que la guerre en Ukraine s’est imposée comme sujet majeur de la campagne présidentielle en France. Cette situation pourrait d’ailleurs être une des raisons qui expliquent que l’Afrique soit moins présente dans cette campagne que d’habitude.

Pourtant, on aurait pu avoir un sujet comme la guerre contre les groupes jihadistes au Mali, comme sujet important dans cette campagne présidentielle. Mais le désengagement militaire de la France au Mali plusieurs mois avant cette présidentielle a permis de sortir ce dossier très important et sensible à la fois du débat entre les candidats. Le sujet n’aurait pas plaidé en faveur d’Emmanuel Macron, le président sortant, face à ses adversaires.

Comme par le passé, le seul élément qui tient à la fois de la  politique intérieure et extérieure est la question de l’immigration. Et Comme d’habitude, le sujet tient une certaine place dans les discours de campagne d’une partie des candidats, surtout ceux situés à l’extrême droite de l’échiquier politique. Les propos particulièrement outrageants tenus sur la question par un candidat comme Eric Zemmour illustre parfaitement l’obsession qu’entretient l’extrême-droite française autour de l’immigration. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

J’ai l’impression qu’il s’agissait d’un lapsus lorsque le président Macron déclarait la fin de la politique française en Afrique. On s’est demandé qu’est-ce qu’il voulait dire exactement.
Tous les pays ont des politiques extérieures en direction des différentes parties du monde. Cela n’a pas de sens de parler de la fin de la politique française en Afrique, puisqu’il y a toujours à l’égard des pays africains une politique et au-delà à l’égard du continent de manière plus global. Je crois qu’il voulait dire plutôt la fin de la « France-Afrique », ce modèle de rapports qui remonte aux indépendances et qui est basé sur une conception particulièrement inégalitaire, donc, contestable des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Je crois que c’est ce qu’il voulait dire. Est-ce qu’il a tenu promesse ? Je ne le pense pas.

Pour revenir au fameux discours de Macron devant les écrivains de l’université de Ouagadougou, il a été prononcé dans un contexte où ce pays et la sous-région étaient dans une situation nettement différentes celle qui y prévaut aujourd’hui.  Des coups d’état ont renversé les régimes qui étaient en place à Bamako, à Conakry et à Ouagadougou. Il y a une forte très tension entre la France et le Mali. Les opinions publiques dans beaucoup de pays du Sahel et en Afrique expriment, aujourd’hui, des positions très négative sur l’influence française. À mon avis, la perception africaine n’est pas celle d’un changement profond dans la politique africaine de la France. Je pense qu’on a retrouvé avec le président Emmanuel Macron, dans le ton et un peu dans les formes, les mêmes tendances qu’on dénonçait jusque-là qui donnaient l’impression que le continent africain est traité avec condescendance et pas de la même manière que d’autres régions du monde.

Guinée : Alpha Condé de retour d’un séjour médical

L’ex-chef de l’État, âgé de 84 ans, était aux Émirats arabes unis depuis le 17 janvier 2022.Presque trois mois après son évacuation en toute discrétion, Alpha Condé est bien rentré « cet après-midi » en Guinée. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) vient d’en faire l’annonce.

Le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, témoigne sa gratitude aux autorités du pays hôte, les Émirats arabes unis, « pour la grande attention ainsi que le traitement privilégié dont l’ancien président a bénéficié durant son séjour ».

L’actuel homme fort de Conakry remercie également « les institutions régionales et sous-régionales et toutes les bonnes volontés connues ou anonymes ayant contribué à la réussite de cette mission ».

S’adressant à l’opinion nationale et internationale, la junte fait une mise au point : Alpha Condé « demeurera en Guinée aussi longtemps que sa santé le permettra ». Par ailleurs, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) s’engage à toujours respecter l’intégrité et la dignité du président déchu le 5 septembre 2021.

Moura : une « victoire importante » selon la Russie

Moscou félicite la junte malienne pour l’élimination de « plus de 200 jihadistes ».La Russie prend le contre-pied de l’Occident et des organisations de défense des droits humains par rapport à l’intervention des Forces armées du Mali (Fama) à Moura, au Centre du pays. Dans un communiqué, diffusé ce vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que c’est « une opération militaire réussie » dans la lutte contre la menace terroriste.

Du 23 au 31 mars, l’armée malienne, aidée de combattants de la société militaire privée russe Wagner, a mené une attaque antijihadiste d’envergure dans ce village situé à Mopti. Mais selon plusieurs témoignages recueillis par des médias et des Organisations Non Gouvernementales, de nombreux civils ont sommairement été exécutés par les Fama.

Depuis lors, les États-Unis, l’Union Européenne (UE) et plusieurs ONG réclament l’ouverture d’une enquête indépendante. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui doit effectuer ce travail, n’a toujours pas reçu l’autorisation du gouvernement malien pour se rendre à Moura.

Législatives gambiennes : la Cédéao déploie ses observateurs

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) compte veiller au bon déroulement de ces élections prévues ce samedi 9 avril.Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, a envoyé hier jeudi 40 observateurs en Gambie. Sur place, Mohamed Ibn Chambas, le chef de la mission d’observation, a eu des entretiens pour évaluer le niveau de préparation du scrutin.

« Je suis pleinement conscient des enjeux de ces élections, des obstacles franchis et des sacrifices consentis. Il est donc impératif que nous réussissions notre mission en faisant en sorte que le vote soit transparent, libre, crédible, pacifique et inclusif pour l’acceptation du verdict des urnes par tous les candidats », a déclaré M. Ibn Chambas.

Dans un communiqué, Rémi Ajibewa, Directeur des Affaires politiques de la Commission de la Cédéao, a rappelé que la base juridique d’une mission d’observation dans l’espace communautaire est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Poursuivant, il a indiqué que les observateurs seront présents « dans les sept régions administratives de la Gambie ».