avril 2025 - Page 8 sur 11 - Journal du Niger

Makalondi sous l’étreinte de la terreur : une nuit d’effroi embrase Tillabéri

Dans les ténèbres épaisses de la nuit du 7 avril, alors que la quiétude enveloppait encore les âmes endormies, le quartier Bariki de Makalondi, niché dans la commune de Torodi au cœur de la région de Tillabéri, a été le théâtre d’un assaut d’une sauvagerie implacable. Vers une heure du matin, des ombres furtives, armées jusqu’aux dents, ont surgi des confins de l’obscurité pour semer la désolation dans cette bourgade paisible, distante d’à peine une centaine de kilomètres de Niamey et frôlant la frontière burkinabè. Avec une audace glaçante, ces assaillants ont pillé et livré aux flammes plusieurs échoppes, transformant en un instant des lieux de vie en brasiers hurlants, avant de s’évanouir dans l’immensité nocturne, laissant derrière eux un peuple hagard et une terre meurtrie.

Makalondi : une razzia méthodique dans l’antre de la nuit

L’incursion, d’une précision presque chorégraphiée, s’est déroulée sous le voile d’une heure indue, lorsque le sommeil tient encore les consciences captives. Les boutiques, modestes sanctuaires du commerce local, ont été vidées de leurs biens avec une voracité méthodique, comme si les intrus cherchaient à priver la communauté de ses ressources vitales. Puis, dans un crescendo de fureur, le feu a été convié à parachever leur œuvre : les flammes, voraces et indomptées, ont englouti ce qui restait, projetant dans le ciel des volutes de fumée âcre, témoins muets d’une violence sans nom. Ce n’était pas une simple attaque, mais une entreprise de désolation, un message gravé dans les cendres pour instiller la peur au plus profond des cœurs.

La population, tirée de sa torpeur par les craquements du feu et les échos d’une menace invisible, n’a eu d’autre recours que la fuite. Les ruelles, jadis animées par les rires et les échanges, se sont muées en chemins d’exode. De nombreux habitants ont abandonné le chef-lieu de Makalondi et les hameaux voisins, cherchant refuge à Torodi, plus à l’est, ou poussant leur errance jusqu’à la capitale, Niamey, dans une quête désespérée de sécurité. Cette migration, née de l’instinct de survie, a amplifié une psychose déjà palpable, chaque bruit nocturne devenant une menace, chaque ombre un présage.

Un écho dans une région tourmentée 

Cet assaut n’est pas un orage isolé dans le ciel de Tillabéri. La région, enserrée dans la zone dite des « trois frontières », ce carrefour périlleux où se croisent Niger, Burkina Faso et Mali, vit depuis des années sous la menace constante des groupes armés. Makalondi, dernière sentinelle nigérienne avant la lisière burkinabè, a déjà ployé sous des attaques similaires par le passé. En mars 2023, des hommes lourdement armés avaient incendié le poste de police local, blessant un civil dans leur sillage. Quelques mois plus tard, en juillet, une embuscade sur la route Torodi-Makalondi fauchait un gendarme et quatre civils, marquant les esprits d’une empreinte indélébile. Cette récurrence transforme la vie quotidienne en une danse fragile sur le fil de l’incertitude.

Les assaillants de cette nuit d’avril, bien que non identifiés avec certitude au moment où ces lignes s’écrivent, portent la signature d’une violence qui évoque les agissements de factions telles que Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), dont les actes de prédation sévissent dans le Sahel. Leur repli, exécuté avec une célérité qui défie les forces de l’ordre, laisse supposer une connaissance intime du terrain, une maîtrise des voies d’évasion dans cette mosaïque de savanes et de collines.

Makalondi : une communauté ébranlée, un exode silencieux

L’onde de choc de cette incursion a transcendé les limites de Bariki pour étreindre l’ensemble de la commune. Les familles, arrachées à leurs foyers, ont emporté avec elles le peu qu’elles pouvaient sauver, laissant derrière elles des maisons devenues des coquilles vides. À Torodi, les récits des rescapés affluent, mêlant stupeur et résignation : des vies bouleversées, des commerces réduits en cendres, des rêves calcinés dans la furie des flammes. À Niamey, plus loin encore, les autorités, bien que muettes jusqu’ici sur l’ampleur exacte du drame, ne peuvent ignorer la clameur d’un peuple en quête de protection.

La Gendarmerie nationale, fraîchement placée sous le commandement du Colonel-major Kimba Tahirou ce même 7 avril, se trouve d’emblée confrontée à une épreuve de taille. Cette coïncidence temporelle, si elle n’a pas de lien direct avec l’attaque, place le nouveau chef face à un défi inaugural : restaurer la confiance dans une région où la peur s’est faite souveraine. Les forces de sécurité, déployées massivement dans Tillabéri depuis des années, peinent encore à juguler une menace qui se joue des frontières et des dispositifs militaires.

Une lueur vacillante dans le chaos

Pourtant, au milieu de ce tumulte, des murmures d’espoir percent parfois. Les habitants, dans leur exode, portent en eux une résilience forgée par des années d’épreuves. Les récits des anciens évoquent une terre qui, malgré les blessures, a toujours su panser ses plaies. Mais ce 7 avril 2025, la cicatrice est encore vive, et la question demeure : jusqu’où s’étendra cette spirale de violence ? Makalondi, jadis havre modeste, est aujourd’hui un symbole de la fragilité d’une région où la paix semble un horizon fuyant.

Le silence des autorités, l’absence de bilan officiel, ne font qu’alimenter les conjectures. Les flammes de Bariki ont-elles consumé plus que des boutiques ? Ont-elles emporté des vies dans leur furie ? Et surtout, quelle réponse saura conjurer la crainte qui, nuit après nuit, s’insinue dans les âmes ?

Niamey s’illumine de fierté : le Colonel-major Kimba Tahirou s’élève au pinacle de la Gendarmerie nationale

En ce radieux lundi 7 avril, la capitale nigérienne, Niamey, s’est parée d’un éclat singulier pour saluer l’avènement d’un nouveau chapitre dans l’histoire de sa Gendarmerie nationale. En effet, sur la vaste esplanade du camp supérieur, baignée d’une lumière triomphante, le Colonel-major Kimba Tahirou a été intronisé Haut-Commandant, succédant avec panache au Colonel-major Karimou Hima Abdoulaye. Par ailleurs, cette cérémonie, empreinte de solennité et d’allégresse, s’est déroulée sous les regards émerveillés d’une foule rassemblée, présidée par le ministre d’État, Général de Corps d’Armée Salifou Mody, dont la présence a conféré à l’événement une gravité festive.

À Niamey, le Colonel-major Kimba Tahirou a été intronisé Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale lors d'une cérémonie solennelle et festive, marquant une nouvelle ère d'espoir et de renforcement de la sécurité pour le Niger. Kimba Tahirou : une investiture empreinte de grandeur

Dans l’enceinte vibrante de la place d’armes, le ministre a fait résonner une proclamation empreinte de majesté : « Par la volonté du Président de la République, vous accueillerez désormais en votre sein, comme guide suprême, le Colonel-major Kimba Tahirou, à qui vous vouerez obéissance et loyauté pour le salut de la nation. » Ces paroles, tel un souffle d’honneur, ont scellé ainsi l’ascension d’un homme dont le parcours illustre brille comme un phare dans la nuit des défis sécuritaires. Nommé par décret présidentiel le 31 mars, ce fils émérite du Niger, âgé de 59 printemps, s’élève aujourd’hui au faîte d’une institution vénérable, prêt à en exalter la mission avec une ardeur renouvelée.

La passation, loin d’être un simple rituel, s’est muée en une fresque vivante de reconnaissance et d’espoir. Les bannières claquant au vent, les uniformes rutilants des gendarmes et les salves d’applaudissements ont composé une symphonie d’élégance et de liesse, célébrant un homme dont le nom résonne déjà comme une promesse d’avenir radieux.

Un parcours d’exception sous les feux de la gloire

En outre, le colonel-major Kimba Tahirou n’est point un novice dans les arcanes du commandement. Pendant plus de trente ans, il a sillonné les terres arides et verdoyantes du Niger, portant haut l’étendard de la Gendarmerie. De Diffa à Dosso, de Maradi à Niamey, en passant par Tahoua et Zinder, il a dirigé avec une maestria éclatante les groupements de ces régions, insufflant rigueur et bravoure à ses troupes. Les légions d’Agadez et de Niamey, véritables bastions de la sécurité, ont également ployé sous son autorité éclairée, témoignant de sa capacité à dompter l’immensité du territoire national.

Sa plume et son épée se sont également illustrées au-delà des champs d’opérations. Directeur des affaires juridiques et du contentieux au ministère de la Défense, il a forgé une réputation d’intégrité et de sagacité, tandis que ses fonctions à la Présidence de la République ont révélé un stratège au service de l’État. Instruit dans les plus prestigieuses enceintes – le National Defence College de Dhaka au Bangladesh, l’Institut des hautes études stratégiques pour la défense de Rome, l’Université de Turin et le Centre d’entraînement spécial de Logroño en Espagne –, il arbore deux masters en sciences sociales, spécialisés en sécurité et gouvernance. Ses épaulettes scintillent des décorations de Chevalier et d’Officier de l’Ordre national du Niger, autant de joyaux qui couronnent une carrière d’exception.

Kimba Tahirou : une nouvelle ère sous un ciel d’espérance

L’arrivée du Colonel-major Tahirou à la tête de la Gendarmerie nationale s’annonce comme une aube resplendissante pour une institution appelée à briller dans un contexte dans lequel la sécurité demeure une quête ardente. Son érudition, alliée à une expérience forgée dans le creuset des réalités nigériennes, promet d’illuminer les sentiers escarpés de la lutte contre l’insécurité. Sous son égide, la Gendarmerie pourrait devenir une citadelle imprenable, un rempart de paix où s’épanouissent la justice et la sérénité.

Le ministre Salifou Mody, dans un élan d’optimisme contagieux, a loué « un officier dont la vaillance et la clairvoyance sauront élever notre gendarmerie à des sommets inédits ». Les gendarmes, alignés dans une discipline impeccable, ont accueilli leur nouveau chef avec une ferveur qui traduit leur foi en un renouveau glorieux. Niamey, en ce jour mémorable, n’a pas seulement assisté à une passation de commandement : elle a célébré l’éclosion d’un espoir palpable, incarné par un homme dont le destin semble taillé pour les grandes heures.

Une célébration qui résonne au-delà des murailles

En somme, la cérémonie s’est achevée dans une effusion de joie contenue, où les vivats des spectateurs ont rivalisé avec les notes martiales des fanfares. Cette journée  restera gravé dans les annales comme le jour où le Niger a confié son bouclier à un capitaine d’envergure, un artisan de la sécurité dont les premiers pas au sommet inspirent déjà l’admiration. Mais au-delà des fastes et des honneurs, une question flotte dans l’air tiède de cette fin de journée : Kimba Tahirou saura-t-il, par la grâce de son talent et la force de sa vision, transformer cette liesse en un héritage durable pour une nation assoiffée de paix ? L’épopée ne fait que commencer, et les regards, tournés vers cet horizon lumineux, scintillent d’une attente joyeuse.

Kouré : Girafes majestueuses et diplomates conquises, le Niger rêve en grand

Hier, dimanche, la localité de Kouré, perle située à une heure de Niamey dans la région de Tillabéri, s’est drapée d’une aura festive pour accueillir une délégation prestigieuse dans le cadre de l’ouverture éclatante de la saison touristique 2025 au Niger. En effet, sous un soleil radieux, le Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, M. Gassim Chérif Mahamat, accompagné d’une cohorte de diplomates distingués et de hauts dignitaires nigériens, a foulé ces terres bénies pour rendre hommage à une merveille vivante : les girafes de l’Ouest africain, joyaux d’une nature préservée. Orchestrée avec panache par l’Agence de Promotion du Tourisme du Niger (APTN), cette escapade a transformé une simple visite en une ode vibrante à la beauté sauvage et à l’esprit fraternel qui unit les peuples du Sahel.

À Kouré, la beauté des girafes a captivé une délégation internationale, marquant l'ouverture de la saison touristique nigérienne Une caravane d’émerveillement au cœur de la savane

Conduite par la Ministre nigérienne de l’Artisanat et du Tourisme, épaulée par son homologue de la Culture, la délégation a réuni une constellation d’acteurs : le Gouverneur de Tillabéri, la préfète de Kollo, le Secrétaire Général du ministère de l’Environnement, le Directeur Général des Eaux et Forêts, ainsi qu’une pléiade de cadres et de membres d’associations vouées à l’écotourisme. Leur périple, ponctué de rires et d’échanges, a culminé sur les terres de Kouré, où les girafes, altières et graciles, se reposaient dans une quiétude majestueuse. Une dizaine de ces créatures élancées, mâles et femelles confondus, ont offert un spectacle saisissant, leurs silhouettes se découpant contre l’horizon doré de la savane.

Les responsables des Eaux et Forêts, tels des bardes de la nature, ont dévoilé aux hôtes les secrets de ces géantes au long cou, rescapées d’un destin funeste grâce à une synergie exemplaire entre le gouvernement nigérien, les communautés locales et des partenaires internationaux. Ces récits, empreints de fierté, ont pavé la voie à une communion rare, où le souffle du vent semblait murmurer des louanges à la résilience de cette espèce unique, désormais emblème d’un Niger qui se réinvente.

Des voix unies dans l’exaltation à Kouré

Gassim Chérif Mahamat, dont la présence à Niamey s’inscrivait dans le sillage de la 6ᵉ édition du Festival des Civilisations du Fleuve, n’a pas dissimulé son ravissement. « Cette terre de Kouré m’a conquis, et le Niger tout entier rayonne d’un éclat qui défie les épreuves », a-t-il proclamé, la voix vibrante d’admiration. Il a salué les efforts des autorités pour élever le quotidien des citoyens, tout en célébrant la vitalité des nations du Sahel. « Malgré les vents contraires, notre souveraineté et notre quête d’autosuffisance nous hissent vers une fierté retrouvée », a-t-il ajouté, scellant ses mots d’un hommage appuyé à l’accueil fastueux des Nigériens.

À ses côtés, Mme Mama Keita, ambassadrice du système des Nations Unies au Niger, a laissé éclater son enchantement. « Mes yeux ont capturé une splendeur qui défie les mots, et je suis honorée d’avoir été conviée à cette célébration de la vie », a-t-elle confié, le sourire illuminant son visage. Pour elle, cette excursion transcende le plaisir des sens : « Kouré est une promesse, un levier pour diversifier l’économie au-delà des richesses enfouies dans le sol. » Elle a rêvé à voix haute d’un avenir dans lequel hôtels, auberges et champs verdoyants fleuriraient autour de ce sanctuaire, portés par un tourisme florissant et une paix durable.

À Kouré, la beauté des girafes a captivé une délégation internationale, marquant l'ouverture de la saison touristique nigérienne Un festin de culture et de mémoire à Kouré

L’escapade s’est parée d’un éclat supplémentaire lors d’une halte au village de Kouré, où les visiteurs ont été enveloppés par la chaleur d’une animation culturelle sous des tentes touarègues dressées avec soin. Les mélodies envoûtantes et les danses virevoltantes ont célébré l’âme du Niger, tandis que des statuettes de girafes, finement ouvragées, ont été offertes aux invités par l’Association pour la Valorisation de l’Écotourisme au Niger. Ces présents, symboles d’un artisanat vibrant, ont scellé une journée où chaque geste semblait tisser des liens plus forts entre les cœurs et les horizons.

À Kouré, la beauté des girafes a captivé une délégation internationale, marquant l'ouverture de la saison touristique nigérienne Ces girafes, sauvées de l’oubli par une volonté indomptable, ne sont pas de simples hôtes de la savane : elles incarnent un pilier d’identité, un vecteur de cohésion et une manne économique pour un pays décidé à briller sur la scène mondiale. Leur survie, fruit d’une alliance entre l’État, les riverains et des âmes bienveillantes venues d’ailleurs, est un hymne à l’espoir, une preuve que la beauté peut triompher des ombres.

Un prélude à d’autres conquêtes

Le ciel de Kouré a été le théâtre d’une journée d’allégresse et de promesses mémorables. Les girafes, figures emblématiques d’un Niger dynamique, ont suscité admiration et espoir. La saison touristique inaugurée ouvre la voie à un avenir où nature, culture et fraternité se conjuguent harmonieusement, grâce à l’engagement de partenaires variés. L’espoir est que ce sanctuaire devienne un havre de paix et de véritable prospérité, attirant les regards du monde entier. L’avenir, porteur d’incertitudes, mais aussi de potentialités, dépendra des efforts déployés pour le façonner.

Niger : Alzanayé ! Le fleuve en fête, l’espoir irrigue la nation

Samedi dernier, sous un ciel éclatant de promesses, le village de Boubon, établi dans la splendide région de Tillabéri, s’est paré de ses plus beaux atours pour accueillir la sixième édition du Festival des Civilisations du Fleuve (FCIF), baptisée avec ferveur « Alzanayé ». Simultanément, ce jour mémorable, la Ministre de l’Artisanat et du Tourisme du Niger, Mme Soufiane Aghachata Guichene, a donné le coup d’envoi des festivités sur les rives frémissantes du fleuve Niger, couplant cet élan festif à l’inauguration solennelle de la saison touristique 2025. Vêtue d’une tenue traditionnelle aux couleurs chatoyantes de la localité, elle a insufflé à l’assemblée une exaltation communicative, célébrant un événement qui transcende les simples réjouissances pour s’ériger en symbole d’unité et de renaissance.

Le village de Boubon a vibré au rythme du Festival des Civilisations du Fleuve "Alzanayé", où le Ministre a exalté le Niger, Une célébration portée par l’âme du fleuve

Par ailleurs, dans une allocution vibrante d’émotion, Mme Guichene a exalté le fleuve Niger, bien davantage qu’une artère aquatique : « Il est une mémoire vive, un fil d’or tissant les destinées des peuples, un gardien muet des civilisations qui, d’hier à aujourd’hui, puisent en lui leur sève et leur essence. » Ce cours d’eau majestueux, a-t-elle proclamé, incarne un lien indéfectible entre les communautés riveraines, un creuset dans lequel se fondent les traditions, les récits et les espérances. Le thème choisi pour cette édition, « Le tourisme fluvial, facteur de résilience, de paix et de cohésion entre les communautés riveraines », résonne comme une ode à cette force unificatrice, un appel à faire du fleuve un levier d’harmonie et de prospérité.

Cependant, cette exaltation n’a pas occulté les ombres qui planent sur la région. Avec une gravité empreinte de cœur, la ministre a évoqué l’attaque tragique de Fambita, survenue récemment, qui a arraché des vies précieuses et semé le deuil. « Nous ployons l’échine en hommage à ces âmes perdues, et nos pensées s’envolent vers leurs proches et les habitants de Fambita, drapés dans notre compassion la plus sincère », a-t-elle murmuré, la voix teintée de recueillement. Pourtant, loin de plomber les esprits, cette remembrance a galvanisé la détermination des présents à faire de ce festival un flambeau de résilience, un cri de vie face aux adversités.

Une mosaïque d’animations et d’hommages au bord du fleuve 

D’ailleurs, le programme d’« Alzanayé 2025 » s’est déployé tel un éventail multicolore, éblouissant les sens et ravissant les âmes. Les délégations, parées de costumes éclatants, ont défilé dans une parade éclatante, suivies de prestations enivrantes des troupes Soninkés, Bitti, Djagourou et Pogari, dont les rythmes ont fait vibrer la terre de Boubon. En plus, les concours de lancers de filets et de courses de pirogues ont enflammé les rives, tandis qu’une excursion sur le fleuve a offert aux visiteurs une communion intime avec ce géant liquide. Les stands, véritables vitrines de l’artisanat local, ont dévoilé des trésors façonnés par des mains expertes, témoignant d’un savoir-faire ancestral qui refuse de s’éteindre.

Mme Guichene n’a pas manqué de louer la ténacité des riverains, ces « gardiens d’une culture qui défie le temps et les tempêtes ». « Leur courage, leur inventivité, leur foi en l’avenir sont des joyaux que ce festival met en lumière », a-t-elle clamé, saluant également l’hospitalité légendaire des populations du fleuve. Elle a aussi exprimé une espérance ardente : que la saison touristique 2025, inaugurée en ce jour, propulse le Niger sous les feux de la rampe mondiale, faisant de son patrimoine un étendard de fierté et un moteur d’essor économique.

Le village de Boubon a vibré au rythme du Festival des Civilisations du Fleuve "Alzanayé", où le Ministre a exalté le Niger, Une fraternité scellée par les invités d’honneur

En outre, L’éclat de cette édition a été rehaussé par la présence de M. Gassim Chérif Mahamat, Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien, convié comme hôte d’honneur. Dans une allocution empreinte de chaleur, il a magnifié Boubon, « ce cœur palpitant où convergent les civilisations du fleuve Niger ». Pour lui, ce festival dépasse les frontières nigériennes : « Il tisse des ponts d’amitié et de coopération entre nos nations, le Tchad et le Niger, unis par une même ambition de paix et de valorisation de nos héritages. » Il a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir ces initiatives qui, par la culture et le tourisme, esquissent un avenir de solidarité régionale.

Les autorités locales, du Gouverneur de Tillabéri à l’administrateur délégué de Karma, ont rivalisé de verve pour accueillir leurs hôtes, déployant ainsi un tapis de vœux pour la réussite de cette célébration. Leurs mots, empreints de gratitude, ont résonné comme un prélude à la fête, préparant les cœurs à s’abandonner à la joie.

Le village de Boubon a vibré au rythme du Festival des Civilisations du Fleuve "Alzanayé", où le Ministre a exalté le Niger, Un écrin de promesses pour demain

La 6ᵉ édition du FCIF s’est ainsi révélée bien plus qu’une festivité : elle s’est affirmée comme un miroir dans lequel se reflètent la résilience, la créativité et l’unité des peuples du Niger. Entre les danses envoûtantes, les éclats de rire et les regards émerveillés devant les pirogues glissant sur l’onde, Boubon est devenu, l’espace de ces instants, une agora dans laquelle le passé dialogue avec l’avenir. Mme Guichene, dans un ultime élan, a souhaité que cet événement demeure « une flamme vive de notre identité, un chant d’espoir qui résonne au-delà des rives ».

Si cette journée d’allégresse s’est achevée, l’idée demeure que le fleuve Niger pourrait devenir, au fil des ans, un trait d’union éternel, un souffle qui ranime les âmes et illumine les horizons. L’écho de cette ambition résonne dans les murmures de l’eau et les rires des enfants, prélude à l’histoire que les générations futures continueront d’écrire pour cette épopée festive.

 

Naissance de la Fédération des écrivains du Niger : Un tournant pour la littérature

Le samedi 5 avril dernier, Niamey, cœur vibrant de la nation nigérienne, a été le théâtre d’un événement d’une portée singulière : la naissance officielle de la Fédération des écrivains du Niger (FEN). Réunis au sein du Centre Culturel Oumarou Ganda, les artisans des lettres ont scellé, lors d’une assemblée constitutive empreinte de solennité, l’acte de fondation d’une structure appelée à redessiner les contours de la scène littéraire nationale. Loin d’être une simple formalité, cette initiative s’érige en un manifeste d’espoir, un élan pour fédérer les énergies et insuffler une nouvelle vigueur à un domaine trop longtemps éclipsé par les tumultes du quotidien.

La Fédération des écrivains du Niger : une architecture fédérative inédite

À l’origine de ce dessein ambitieux, Boubé Hama, plume reconnue et architecte des Nouvelles Éditions du Sahel, a tenu à clarifier la vocation de cette fédération. « Elle n’accueillera pas les écrivains en leur seule qualité individuelle, mais se posera en faîtière, unissant sous son égide les associations qui animent le paysage littéraire », a-t-il explicité avec une rigueur empreinte de vision. Cette précision dessine une toile sur laquelle la solidarité collective prime sur l’isolement des talents solitaires, offrant ainsi une armature robuste pour affronter les écueils d’un secteur en quête de cohérence.

Dans une déclaration empreinte de gravité, M. Hama a peint la FEN comme une réponse aux vents contraires qui malmènent les lettres nigériennes. « Sa création émane d’une nécessité impérieuse : surmonter les défis qui nous assaillent au jour le jour, tout en forgeant un horizon littéraire à la mesure de nos aspirations », a-t-il affirmé. Il voit en cette structure un « bouclier tutélaire » pour protéger les droits des créateurs, mais aussi un « levier d’élévation » pour porter leurs voix au-delà des frontières du Niger. Ces mots, ciselés avec soin, traduisent une ambition qui dépasse la simple organisation : celle de faire de la littérature un phare dans la nuit des incertitudes.

Un écho institutionnel et des vœux d’envol

La cérémonie a bénéficié de la présence d’Oumarou Assoumi, émissaire du ministère de la Culture et des Arts, dont les paroles ont résonné comme une bénédiction officielle. « L’émergence d’une entité fédérative est une aubaine pour un secteur qui souffrait de sa fragmentation », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d’un « sursaut unitaire autour d’un idéal partagé». Son appel à une mobilisation fervente pour « redonner ses ailes à la littérature, notamment auprès des jeunes générations », a trouvé un écho dans l’assemblée, où l’on percevait une volonté palpable de rompre avec l’inertie passée.

La FEN, dans ses desseins fondateurs, s’assigne des missions d’une ampleur remarquable : défendre les intérêts matériels et moraux des écrivains, exalter la richesse de la littérature nigérienne et tisser des liens indéfectibles entre les acteurs du livre. Festivals, salons, expositions : autant de projets qui s’ébauchent déjà dans les esprits, portés par l’élan de voir les mots s’épanouir sous toutes leurs formes. Encourager la lecture, étoffer la formation des plumes naissantes, telles sont les pierres angulaires d’une entreprise qui se veut à la fois gardienne et pionnière.

La Fédération des écrivains du Niger :une union pour un dessein plus vaste

Dogo Mayaki, figure éminente à la tête de l’Association des écrivains du Niger (AEN), a accueilli cette initiative avec une ferveur contenue. « Cette fédération est une muraille que nous édifions pour consolider notre art », a-t-il déclaré, saluant l’opportunité de « former un rempart uni au service de la littérature nigérienne ». Ses mots traduisent une conviction partagée : celle qu’un front commun est indispensable pour faire rayonner un patrimoine trop souvent relégué dans l’ombre des priorités nationales.

Les assises du 5 avril ont ainsi vu converger des représentants d’associations diverses, chacun apportant sa pierre à cet édifice naissant. Si Boubé Hama incarne l’âme visionnaire du projet, l’implication de figures comme Mayaki témoigne d’une adhésion qui transcende les individualités. Ensemble, ils esquissent les prémices d’un mouvement dans lequel la plume devient un instrument de résistance et de célébration, un vecteur pour conter le Niger dans toute sa profondeur.

Un horizon encore à écrire

L’éclosion de la FEN marque un jalon, mais non un aboutissement. Dans un pays où la littérature, malgré ses éclats – des œuvres de Boubou Hama aux voix contemporaines –, peine à s’imposer comme une force vive, cette fédération pourrait incarner le souffle tant attendu. Pourtant, son succès dépendra de sa capacité à transformer les intentions en actes, à mobiliser des ressources souvent rares et à rallier une jeunesse parfois distante des lettres. Les défis sont légion : accès aux financements, diffusion des œuvres, reconnaissance institutionnelle. Mais l’élan est là, tangible, prêt à s’épanouir ou à s’essouffler selon les vents qui le porteront.

Ainsi, sous les regards attentifs du Centre Culturel Oumarou Ganda, la Fédération des écrivains du Niger a pris racine, fragile, mais résolue. Elle invite désormais à une réflexion plus large : saura-t-elle devenir le creuset d’une renaissance littéraire, ou restera-t-elle une promesse suspendue aux caprices du temps ?

 

Meta renonce au rempart du fact-checking : un tournant vers l’incertitude informationnelle ?

Ce lundi 7 avril, une page s’est tournée dans l’histoire tumultueuse des géants numériques. Meta, maison mère de Facebook, Instagram et Threads, a mis un terme définitif à son programme de vérification des faits aux États-Unis, une décision mûrie depuis janvier et portée à son aboutissement sous l’égide de Joel Kaplan, figure influente de la communication chez Meta et proche de l’ancien président Donald Trump. Cette rupture, qui dissout les partenariats tissés avec des médias indépendants chargés de scruter la véracité des publications, ouvre un chapitre inédit où la lutte contre la désinformation semble céder le pas à une liberté d’expression débridée. Désormais, les garde-fous d’antan, qui sanctionnaient les contenus fallacieux, s’effacent au profit d’un système de « notes communautaires », calqué sur le modèle instauré par X, où les utilisateurs eux-mêmes deviennent les arbitres de la vérité.

Une mutation stratégique aux accents politiques

L’annonce, loin de surgir comme un éclair dans un ciel serein, s’inscrit dans une trajectoire esquissée dès les premiers jours de l’année. En janvier, Meta avait laissé filtrer son intention de réévaluer ses mécanismes de modération, une réflexion qui, sous la houlette de Joel Kaplan, a pris une tournure résolument tranchée. Cet homme, dont les accointances avec les cercles républicains ne sont plus un secret, incarne une vision dans laquelle la régulation des contenus doit s’effacer devant une approche moins interventionniste. Exit donc les collaborations avec des entités journalistiques externes qui, depuis 2016, avaient pour mission d’éplucher les assertions douteuses circulant sur les plateformes du groupe. À la place, un dispositif participatif voit le jour : les internautes, par leurs annotations collectives, sont invités à contextualiser, préciser ou contredire les publications, sans qu’aucune pénalité ne vienne entraver les contenus jugés trompeurs.

Ce basculement n’est pas sans rappeler l’évolution récente de X, où Elon Musk a également relégué les traditionnels vérificateurs au rang de vestiges d’une ère révolue. Chez Meta, cette mutation stratégique résonne comme une réponse aux critiques récurrentes d’une censure excessive, souvent brandies par les tenants d’une parole sans entraves. Pourtant, elle soulève une interrogation majeure : dans un paysage numérique déjà saturé d’affabulations, ce relâchement des rênes ne risque-t-il pas d’amplifier la cacophonie informationnelle ?

Meta : une brèche ouverte à la prolifération des chimères

Jusqu’à ce jour, le programme de fact-checking de Meta, bien qu’imparfait, offrait une digue, certes fragile, contre les torrents de désinformation. En s’appuyant sur des organisations tierces, il permettait d’identifier les récits mensongers – qu’il s’agisse de théories conspirationnistes ou de fausses nouvelles aux conséquences tangibles – et d’en limiter la portée par des avertissements ou une réduction de visibilité. Ce mécanisme, né dans le sillage des turbulences post-électorales de 2016, avait pour ambition de restaurer une forme de confiance dans l’écosystème numérique. Or, son démantèlement marque un renoncement à cette ambition, au profit d’une gouvernance plus diffuse, confiée à la sagacité ou à l’arbitraire des foules.

Les « notes de la communauté », désormais érigées en pivot de la modération, promettent une démocratie participative où chaque utilisateur peut jouer les sentinelles de la vérité. Mais cette noble intention se heurte à une réalité prosaïque : la foule, si elle peut briller par sa diversité, n’est pas exempte de biais, de passions ou d’ignorance. Là où les fact-checkers professionnels s’appuyaient sur des méthodes rigoureuses et des sources vérifiables, les internautes, eux, risquent de s’en remettre à leurs convictions ou à leurs émotions. Que dire, par exemple, d’une rumeur savamment orchestrée, portée par une majorité bruyante, face à une vérité plus discrète, mais avérée ? Sans un contrepoids institutionnel, le système menace de devenir une chambre d’écho où la force du nombre l’emporte sur la solidité des faits.

Une profession en sursis, une société en questionnement

Ce virage sonne également comme un glas pour les vérificateurs de faits, dont le métier, déjà malmené par les accusations de partialité, voit son avenir s’assombrir. Aux États-Unis, où des organes tels que PolitiFact ou Snopes collaboraient avec Meta, cette décision pourrait précipiter un déclin irrémédiable. Certains y verront la fin d’une ère de « prétendue inquisition numérique », pour reprendre les termes d’un commentateur acerbe retrouvé sur X ; d’autres, au contraire, déploreront la disparition d’un rempart essentiel face à l’obscurantisme. Car si la liberté d’expression gagne en latitude, elle s’accompagne d’un corollaire inquiétant : l’absence de mécanismes fiables pour endiguer les fables qui, hier encore, auraient été démontées avec méthode.

Les implications de cette métamorphose dépassent les seules frontières américaines. Dans un monde dans lequel les plateformes de Meta irriguent les échanges de milliards d’individus, la circulation sans frein d’informations fallacieuses pourrait redessiner les contours du débat public. Elections manipulées, crises sanitaires amplifiées par des contrevérités, tensions sociales attisées par des récits biaisés : autant de spectres que ce nouvel ordre numérique pourrait raviver. Et si X, sous l’impulsion de Musk, a déjà donné un aperçu de cette dynamique, Meta, par son poids colossal, pourrait en décupler les effets.

Vers un horizon incertain avec Meta

Une interrogation subsiste, comme une ombre portée par ce bouleversement : qui, désormais, portera la lumière dans ce dédale d’ombres informationnelles ? Les utilisateurs, investis d’une mission qu’ils n’ont pas tous les moyens d’assumer ? Les algorithmes, muets et opaques, qui continueront de trier les contenus selon des critères insondables ? Ou bien une société civile, peut-être contrainte de réinventer ses propres outils pour démêler le vrai du faux ? Meta, en se délestant de son rôle de vigie, laisse derrière elle un vide que nul ne semble prêt à combler. Et dans ce silence, l’écho des faussetés risque de retentir plus fort que jamais, jusqu’à ce qu’une nouvelle voix, encore indistincte, vienne peut-être en dessiner les contours.

 

Conflit : le Mali et l’Algérie au bord de l’abîme

Le différend entre le Mali et l’Algérie, latent depuis des décennies, a franchi un seuil critique le 1ᵉʳ avril 2025, lorsque l’Algérie a abattu un drone malien près de Tinzaouatène, une localité frontalière au cœur des tumultes sahéliens. Cet acte, loin d’être anodin, a jeté une lumière crue sur les fractures profondes entre les deux nations. Le Mali, déterminé à traquer les figures emblématiques du terrorisme, accuse l’Algérie de faire obstacle à ses efforts, voire de ménager une arrière-garde aux groupes armés. L’incident, impliquant un appareil turc Baykar Akıncı déployé dans une mission de renseignement, soulève des interrogations troublantes sur les desseins algériens et menace d’enflammer une région déjà fragilisée par l’insécurité chronique.

le Mali et l’Algérie: une frappe aux répercussions immédiates

L’appareil abattu, acquis par le Mali en 2024, survolait une zone stratégique dans le cadre d’une opération visant Iyad Ag Ghali, chef charismatique du JNIM (Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin), recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Selon des sources sécuritaires maliennes, le drone avait pour objectif de localiser un conclave de hauts responsables terroristes près de Tinzaouatène, un carrefour sur lequel les frontières poreuses favorisent les mouvements clandestins. L’Algérie, invoquant une « violation de son espace aérien », a promptement neutralisé l’engin, une décision que Bamako perçoit comme une entrave délibérée à sa lutte antiterroriste.

Ce geste intervient dans un contexte dans lequel les relations entre les deux pays se sont progressivement délitées. Le Mali reproche à l’Algérie, depuis des années, de tolérer – sinon de soutenir – des figures comme Ag Ghali, dont l’influence s’étend sur le nord malien. L’argument algérien, bien que techniquement recevable, peine à convaincre : des survols similaires par ce type de drone avaient eu lieu par le passé sans provoquer de réaction aussi tranchée. La concomitance entre cette interception et une opération d’envergure contre Ag Ghali alimente les soupçons d’une protection ciblée.

Des ombres persistantes sur les intentions algériennes

Les accusations maliennes ne naissent pas ex nihilo. Dès 2012, des rapports onusiens mettaient en lumière des appuis transfrontaliers dont bénéficiait Iyad Ag Ghali, lui permettant d’échapper aux offensives internationales. Jeremy Keenan, spécialiste reconnu à la SOAS de Londres, allait plus loin en 2017, affirmant que le leader du JNIM entretenait des liens étroits avec les services de renseignement algériens. Ces allégations, bien que jamais formellement étayées, résonnent avec une persistance déconcertante dans les cercles sécuritaires maliens. La longévité d’Ag Ghali, malgré les traques incessantes, interroge : comment un homme aussi recherché peut-il opérer avec une telle aisance dans une zone sous influence algérienne ?

L’Algérie, forte de son rôle autoproclamé de rempart contre le terrorisme au Sahel, se trouve dans une position paradoxale. En décembre 2023, une opération malienne avait permis d’éliminer Fagaga, un émir influent, dans la région de Tinza, sans que l’Algérie ne s’interpose. Cette réussite, saluée comme un coup d’éclat par Bamako, contrastait avec l’incident récent. Pourquoi, cette fois, avoir opté pour une riposte aussi radicale ? La réponse, selon le général d’armée Assimi Goïta, chef de l’État malien, ne fait aucun doute : l’acte algérien constitue une « agression » visant non seulement le Mali, mais l’ensemble de la Confédération des États du Sahel (AES). En signe de protestation, les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger ont été rappelés, marquant un point de rupture diplomatique.

Une escalade aux enjeux colossaux pour le Mali et l’Algérie

Cet affrontement met en exergue des visions divergentes de la sécurité régionale. Le Mali, soutenu par l’AES, mise sur une stratégie offensive pour éradiquer les foyers terroristes, tandis que l’Algérie privilégie une approche plus mesurée, soucieuse de préserver sa souveraineté et son rôle de médiateur historique. Pourtant, cette posture défensive s’effrite face aux soupçons d’ambiguïté. Si la protection d’Ag Ghali venait à être confirmée, elle porterait un coup sévère à la crédibilité algérienne et risquerait de galvaniser les groupes armés, qui prospèrent dans les interstices de la discorde interétatique.

La fermeté malienne, incarnée par le rappel des diplomates, pourrait contraindre l’Algérie à clarifier ses intentions. Mais la défiance, désormais ancrée, complique toute tentative de désescalade. La communauté internationale, de l’ONU à l’Union africaine, se voit investie d’une mission délicate : apaiser les tensions avant qu’elles ne dégénèrent en un conflit ouvert, aux conséquences imprévisibles pour le Sahel. Car, dans cette région où chaque faux pas amplifie le chaos, l’ambiguïté des alliances demeure une brèche que les forces terroristes savent exploiter avec une redoutable habileté.

En somme, l’abattage du drone malien par l’Algérie n’est pas qu’un incident isolé : il cristallise des années de méfiance et expose les fragilités d’une coopération régionale déjà précaire. L’avenir dira si ce choc peut être surmonté par un sursaut de lucidité collective ou s’il ouvrira la voie à une conflagration dont nul ne peut encore mesurer l’ampleur.

Niamey, carrefour d’une coopération médiatique : le Niger et le Tchad tissent des liens

Ce vendredi, une brise d’entente a soufflé sur le cabinet du Ministre nigérien de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique, M.Sidi Mohamed Raliou. En effet, ce dernier a ouvert ses portes à une délégation tchadienne, menée par son homologue, M.Gassim Chérif Mahamat, Ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement du Tchad. Par ailleurs, cette audience, drapée d’une solennité cordiale, s’est inscrite dans le sillage de la 6ᵉ édition du Festival des Civilisations du Fleuve, qui, du 4 au 5 avril, fait vibrer Niamey sous l’égide du Ministère du Tourisme.

Une coopération bilatérale en pleine floraison

D’ailleurs, loin de se limiter à une simple poignée de mains, cette rencontre a esquissé les contours d’un pacte ambitieux entre deux nations unies par une volonté de rayonnement médiatique. En présence de l’Ambassadeur du Tchad au Niger, du Directeur de cabinet et du Secrétaire général du ministère tchadien, ainsi que du patron de l’Office National des Médias Audiovisuels nigérien, les échanges ont porté sur une synergie féconde. Dès le 7 avril, la délégation tchadienne plongera dans un périple studieux : une concertation avec les ténors des médias publics nigériens, des visites aux bastions de l’information nationale et, en apothéose, la signature d’accords décisifs.

Des pactes pour un avenir partagé

Le 9 avril marquera l’acmé de cette mission, avec l’encre d’un mémorandum d’entente paraphé avec la Radio Télévision du Niger (RTN) et d’un accord de partenariat noué avec l’École Supérieure des Sciences de la Communication et des Médias (ESSCOM). Ces engagements, fruits d’une vision commune, promettent un échange d’expertises et une mutualisation des savoirs, sculptant un horizon dans lequel l’information, libre et robuste, deviendra un levier de progrès pour les deux peuples. Le Festival des Civilisations du Fleuve, avec ses échos de traditions et de modernité, offre une toile de fond idéale à cette union naissante.

Une délégation en quête d’inspiration

Guidée par Gassim Chérif Mahamat, la délégation tchadienne ne se contentera pas de contempler les fastes du festival. Elle s’immergera dans les arcanes des institutions médiatiques nigériennes, puisant dans leur expérience pour enrichir son propre arsenal. Ce ballet diplomatique, ponctué de séances de travail et de découvertes, témoigne d’une ambition : faire des médias un pont entre Niamey et N’Djamena, un écho des aspirations d’une région en quête de souveraineté culturelle et informative.

Une promesse suspendue aux lendemains

Alors que le festival bat son plein, cette rencontre ministérielle plante les jalons d’une coopération dont les fruits restent à cueillir. Les accords signés, les mains serrées et les regards croisés esquissent un avenir radieux, mais une interrogation flotte, légère comme une plume dans le vent sahélien : cette alliance saura-t-elle s’épanouir au-delà des promesses, transformant l’élan d’aujourd’hui en un legs durable pour demain ? Le temps, seul juge, attend de livrer son verdict de cette coopération .

Niamey, carrefour d’une presse en quête de liberté

Niamey,4 avril 2025 – Le cabinet du Ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou, s’est métamorphosé en une arène d’idées à Niamey. En effet, une délégation du Cadre d’Actions des Professionnels des Médias (CAP MEDIA-Niger), emmenée par son coordonnateur, M. Moudi Moussa, y a été accueillie avec une gravité empreinte de courtoisie. Par ailleurs, ce conciliabule, loin d’être anodin, a vu la remise de deux parchemins d’importance : une synthèse vibrante plaidant pour une presse émancipée, robuste et dévouée à la nation, ainsi qu’un rapport ciselé issu du symposium de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Des écrits porteurs d’un souffle souverain

Moudi Moussa, d’une voix où perçait la conviction, a présenté ces documents comme des phares dans la nuit médiatique nigérienne. « Ils incarnent un compas stratégique, un cri raisonné pour que nos préoccupations trouvent écho et que nos remèdes soient épousés par les cimes du pouvoir », a-t-il déclaré. Ces textes, fruits d’une réflexion née le 26 mars 2025 lors d’une assise autour du thème « Les médias face aux enjeux souverainistes et aux narratifs impérialistes », se dressent comme un rempart contre les vents contraires qui malmènent la liberté d’informer. Le symposium de l’AES, quant à lui, a insufflé une dimension régionale à ce combat, liant le Niger à ses voisins dans une quête commune d’autonomie narrative.

Un serment de rigueur et de solidarité

L’engagement du CAP MEDIA-Niger s’est révélé d’une limpidité cristalline : forger un journalisme d’une droiture exemplaire, trempé dans la rigueur et soudé par la solidarité. « Nous avons sondé, à maintes reprises, les méandres de la régulation médiatique », a ajouté Moudi Moussa, soulignant une récurrence dans leurs débats. Cette délégation n’a pas seulement livré des mots couchés sur le papier ; elle a tendu une main, implorant le ministre de se muer en héraut de leurs aspirations auprès des sphères suprêmes. « Que votre voix porte nos doléances là où les décisions se tissent », a-t-il conclu, dans un souffle mêlant espoir et exigence.

Une presse libre, pilier d’une nation éveillée

En outre, la rencontre s’inscrit dans un contexte dans lequel le Niger, membre fervent de l’AES aux côtés du Mali et du Burkina Faso, cherche à affirmer sa souveraineté, y compris dans le domaine de l’information. Les documents remis ne sont pas de simples feuillets ; ils esquissent une vision dans laquelle la presse, affranchie des entraves économiques et des pressions extérieures, devient un levier de progrès national. Monsieur Raliou, en recevant ces présents, s’est vu investi d’une mission tacite : faire de ces aspirations un levain pour une politique médiatique audacieuse et enracinée dans les réalités sahéliennes.

Une flamme à entretenir

En somme, cette rencontre pourrait marquer un jalon dans l’épopée médiatique nigérienne. La balle repose désormais dans le camp du ministre, dont l’écho auprès des autorités suprêmes façonnera l’avenir de ce plaidoyer. Mais au-delà des murs du cabinet, une interrogation persiste, tel un murmure dans le vent du désert : cette flamme, si ardemment portée par CAP MEDIA-Niger, saura-t-elle embraser les consciences et transformer les promesses en actes ? Le destin de cette quête, suspendu entre espoir et incertitude, attend ses prochains scribes.

 

Niamey : une rencontre ministérielle prélude au Festival de Boubon

Les murs du ministère de l’Artisanat et du Tourisme à Niamey ont vibré d’une solennité feutrée, le 2 avril dernier. Mme Aghaichata Guichene, figure éminente de ce département nigérien, a accueilli avec une dignité empreinte de chaleur M. Gassim Chérif Mahamat, Ministre tchadien de la Communication et Porte-parole du gouvernement, flanqué de sa délégation. En effet, cette entrevue, loin d’être un simple échange protocolaire, s’inscrit comme un prélude éclatant à la 6ᵉ édition du Festival Culturel International de la Francophonie (FCIF), qui déploiera ses fastes à Boubon le 5 avril prochain.

La ministre nigérienne Aghaichata Guichene reçoit son homologue tchadien Gassim Chérif Mahamat à Niamey, prélude à la 6ème édition du FestivalFestival de Boubon: une alliance au service de la culture

Par ailleurs, dans l’intimité de cette audience, les deux ministres ont esquissé les contours d’une collaboration prometteuse, unissant leurs voix pour magnifier cet événement qui, depuis ses origines, célèbre la richesse des cultures francophones. Le FCIF, situé dans le village de Boubon à une trentaine de kilomètres de Niamey, s’annonce comme une ode vibrante aux traditions et à l’artisanat du fleuve Niger. D’ailleurs, cette année, l’édition s’apprête à accueillir des délégations d’horizons divers, tissant un canevas où se mêleront danses, chants et savoir-faire ancestraux, sous le regard bienveillant des Sorkos et des Dho Soninkés, gardiens mystiques de ces terres.

Boubon, écrin d’un patrimoine vivant

Prévu pour le 5 avril, le festival s’érige en un phare culturel, attirant les regards au-delà des frontières nigériennes. Les préparatifs, déjà en cours, laissent présager une célébration dans laquelle les poteries de terre cuite, façonnées par les mains expertes des femmes de Boubon, côtoieront des joutes de pirogues et des rituels envoûtants. La visite de M. Gassim Chérif Mahamat, émissaire d’un Tchad francophone, témoigne de l’élan régional qui porte cette manifestation. « Nos peuples partagent une langue et une histoire ; ce festival les exalte avec une splendeur rare », aurait-il confié, selon des sources proches de la rencontre.

La ministre nigérienne Aghaichata Guichene reçoit son homologue tchadien Gassim Chérif Mahamat à Niamey, prélude à la 6ème édition du FestivalUn dialogue au sommet pour un rayonnement accru

Mme Guichene, dans son rôle d’hôtesse, a su insuffler à cette audience une ambition limpide : faire du FCIF un levier d’unité et de visibilité pour la francophonie africaine. Les échanges, marqués par une courtoisie empreinte de gravité, ont permis d’affiner les modalités de participation tchadienne, promettant une présence qui enrichira le kaléidoscope culturel de l’événement. Les deux nations, liées par leur appartenance à l’espace francophone, semblent résolues à faire de cette 6ᵉ édition un jalon mémorable, malgré les récents soubresauts diplomatiques qui ont vu le Niger et d’autres voisins s’éloigner de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Vers un horizon incertain mais radieux

À trois jours de l’ouverture, l’effervescence gagne Niamey et Boubon, où les festivaliers s’apprêtent à converger. Cette rencontre au sommet, tel un prélude harmonieux, pose les jalons d’une célébration qui pourrait transcender les clivages et raviver les flammes d’une francophonie vivante. Mais au-delà des promesses et des préparatifs, une interrogation demeure suspendue comme une note en l’air : ce festival saura-t-il, dans un contexte régional mouvant, s’imposer comme un trait d’union durable entre les peuples ? Le rideau se lèvera bientôt, et avec lui, peut-être, une réponse.