avril 2025 - Page 9 sur 11 - Journal du Niger

Le Mali orphelin d’une légende : Amadou Bagayoko s’en est allé

En ce jour funeste d’avril 2025, un voile de chagrin s’est abattu sur le Mali. Amadou Bagayoko, pilier du duo iconique Amadou & Mariam, a tiré sa révérence, laissant derrière lui une nation éplorée et un univers musical désemparé. En effet, sa disparition creuse un sillon profond dans l’âme des Maliens et des amoureux de mélodies à travers le globe, tant son empreinte résonne avec une force universelle.

Amadou Bagayoko : une voix et une guitare qui ont conquis le monde

Doté d’un timbre ardent et d’un toucher de guitare d’une rare éloquence, Amadou Bagayoko a hissé l’étendard de la musique malienne jusqu’aux confins de la planète. Aux côtés de Mariam Doumbia, son alter ego artistique et complice de vie, il a tissé une toile sonore envoûtante, où des joyaux comme « Je pense à toiSabali ou Beaux dimanches » scintillent d’un éclat intemporel. De plus, leur alchimie, mariant rythmes traditionnels et accents modernes, a ensorcelé des légions d’auditeurs, faisant de ce duo un ambassadeur incontesté de l’âme malienne.

Un engagement chevillé au cœur

Par ailleurs, loin de se borner à la sphère des notes, Amadou incarnait une ferveur plus vaste. Ardent défenseur de son héritage culturel, il a consacré son existence à exalter la richesse musicale de son pays et à en nourrir le progrès. Chaque accord qu’il pinçait, chaque parole qu’il chantait portait l’écho d’un Mali qu’il chérissait, un Mali qu’il rêvait de voir s’épanouir. Son engagement, discret, mais indéfectible, faisait de lui bien plus qu’un artiste : un passeur de lumière.

Un héritage gravé dans l’éternité

La nouvelle de son trépas, survenue en ce début d’avril, a figé les cœurs dans une stupeur silencieuse. Les hommages affluent, de Bamako aux scènes internationales, célébrant un homme dont le legs transcende les frontières. Mariam Doumbia, désormais seule à porter leur flambeau commun, voit s’ouvrir devant elle un chemin sur lequel l’absence d’Amadou pèsera lourd, mais où son esprit, assurément, continuera de vibrer.

Une mélodie inachevée

En somme, le Mali pleure, et avec lui le monde, un virtuose dont la guitare ne résonnera plus que dans les mémoires. Mais que deviendra cet héritage si chèrement bâti ? Les générations futures sauront-elles cueillir les fruits de son génie pour faire chanter encore l’âme malienne ? Dans le silence qui suit sa dernière note, une question flotte, suspendue comme une promesse : celle d’un écho qui, peut-être, ne s’éteindra jamais tout à fait.

Corée du Sud : La Chute de Yoon Suk Yeol

Une guillotine d’une rare unanimité s’est abattue ce vendredi, mettant un terme définitif à la destinéepolitique de Yoon Suk Yeol, désormais ex-président de la Corée du Sud. En effet, dans une décision sans appel, la Cour constitutionnelle a entériné sa déchéance, scellant ainsi la fin d’un mandat marqué par une audace aussi brève que désastreuse : une tentative d’instauration de la loi martiale, avortée en quelques heures, mais dont les secousses continuent de fissurer le socle de la nation. Par ailleurs, ce verdict, fruit d’un consensus exceptionnel des huit juges, résonne comme un cri d’alarme dans une démocratie vacillante, où la liesse des uns croise le fer avec la fureur des autres, tandis qu’un horizon électoral se profile aussi imminent qu’ombrageux.

Une nuit qui a tout bouleversé dans le parcours de Yoon Suk Yeol 

Le 3 décembre restera gravé dans les mémoires comme le moment où Yoon Suk Yeol, acculé par une cascade de scandales et une paralysie budgétaire, a joué son va-tout. En ordonnant aux forces armées de prendre position face au Parlement, il a invoqué une menace fantasmagorique : une infiltration par des « forces anti-étatiques » nord-coréennes et chinoises, censées gangréner le pays et son opposition. Cette justification, aussi ténue qu’un fil d’araignée, n’a pas résisté à l’épreuve des faits. Moins de deux heures après son annonce télévisée, une coalition de 190 législateurs, transcendant les lignes partisanes, a balayé cette tentative par un vote cinglant. Suspendu dès le 14 décembre par le Parlement, Yoon a vu son sort suspendu à l’examen de la Cour, jusqu’à ce vendredi où la sentence est tombée, implacable.

Moon Hyung-bae, président par intérim de l’institution judiciaire, n’a pas mâché ses mots. Dans une admonestation d’une gravité peu commune, il a fustigé une prise de pouvoir qui, loin de protéger la nation, s’est érigée en « rempart contre les droits mêmes qu’elle devait garantir ». Cette nuit fatidique a ranimé des spectres que la Corée du Sud croyait ensevelis : ceux d’un passé autoritaire, où la loi martiale était l’instrument des despotes. Pour une population façonnée par des décennies de lutte pour la liberté, ce sursaut dictatorial a été un électrochoc, un rappel que la démocratie, si chèrement acquise, demeure aussi une flamme fragile.

Une nation à vif

À Séoul, le verdict a libéré un torrent d’émotions contradictoires. Sous les arches de Gwanghwamun, les adversaires de Yoon ont laissé éclater une joie rauque, saluant une victoire de la souveraineté populaire sur l’arbitraire. Mais ailleurs, ses fidèles, drapés dans une colère sourde, ont conspué une justice qu’ils accusent de plier sous les vents d’une cabale élitiste. Cette fracture, béante, n’est pas née de la seule nuit du 3 décembre. Mois après mois, les théories conspirationnistes de Yoon – jamais étayées – ont trouvé un écho insidieux. En martelant que des espions communistes avaient sapé les fondements de la République, il a semé un doute corrosif, fertilisant le terreau d’une extrême droite désormais décomplexée. Les cortèges de manifestants, qui défilent chaque semaine dans la capitale, en sont la preuve criante : la Corée du Sud est une mosaïque disloquée.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Plus d’un tiers des citoyens confessent leur scepticisme envers la Cour constitutionnelle, tandis qu’un quart doute de la probité du scrutin. Cette défiance, poison lent, s’insinue alors que le pays doit se choisir un nouveau guide avant le 3 juin. L’élection anticipée, loin de promettre une catharsis, s’annonce comme un brasier dans lequel s’affronteront des visions irréconciliables. Et au-delà des frontières, les défis s’amoncellent : les sanctions douanières américaines, imposées par Donald Trump, amputent une économie déjà chancelante, tandis que les provocations de Kim Jong-un, au Nord, maintiennent une tension palpable.

 Cour constitutionnelle sud-coréenne destitue à l’unanimité Yoon Suk Yeol pour sa tentative de loi martiale, plongeant le pays dans une criseVers une refondation incertaine

Face à ce tumulte, une clameur s’élève, portée par des esprits lucides : celle d’une réforme constitutionnelle. Limiter les prérogatives présidentielles, fortifier les remparts institutionnels, voilà les remèdes proposés pour prévenir toute récidive autocratique. Mais cette entreprise, aussi noble soit-elle, exige un désintéressement rare de la part d’une classe politique habituée à s’enivrer de pouvoir. Le successeur de Yoon, quel qu’il soit, hérite d’un fardeau écrasant : panser une nation dans laquelle la méfiance est devenue une seconde nature.

Quant à Yoon lui-même, il s’éclipse sans un murmure de repentir. Dans une adresse laconique, il a déploré ses « manquements » auprès de ses partisans, tout en éludant la légitimité du jugement qui l’a foudroyé. Cette esquive, fidèle à son obstination, laisse planer une ombre : se résignera-t-il à l’exil silencieux ou cherchera-t-il, depuis les coulisses, à raviver les flammes d’un brasier qu’il a attisé ? La Corée du Sud, suspendue entre espoir et appréhension, avance vers un futur dans lequel chaque pas semble un défi, chaque choix une énigme.

Niger : Une moisson de bravoure à Agadez avec la sortie de 314 nouveaux sous-officiers

Agadez, 4 avril 2025 – La ville d’Agadez, sentinelle du désert nigérien, a vibré d’un éclat martial lors d’une cérémonie empreinte de solennité hier, jeudi.  En effet, sous le regard vigilant du Général de Brigade Moussa Salaou Barmou, Chef d’État-Major des Armées (CEMA), 314 élèves sous-officiers ont franchi le seuil de leur formation, marquant l’éclosion d’une nouvelle génération dévouée à la défense de la patrie. Parmi eux, 219 jeunes âmes composent la 18ᵉ promotion de l’École Nationale des Sous-Officiers d’Active (ENSOA), tandis que 95 autres, dont une femme d’exception, inaugurent la 1ᵉ promotion collatérale du génie militaire. Un moment de fierté nationale, teinté d’une promesse d’avenir pour un Niger en quête de stabilité.

Une promotion aux couleurs panafricaines

En plus, sous le ciel ardent d’Agadez, la 18ᵉ promotion de l’ENSOA s’est distinguée par sa diversité et son unité. Sur les 219 sous-officiers d’active fraîchement diplômés, 211 sont des fils et filles du Niger, forgés dans le creuset d’une formation rigoureuse. À leurs côtés, huit camarades issus de pays amis – Burkina Faso, Mali, Togo, Tchad, Guinée, Congo – ont partagé ce périple, incarnant ainsi une fraternité militaire qui transcende les frontières. Ces élèves, entrés à l’école le 20 octobre 2024, ont enduré cinq mois d’épreuves physiques et morales sous un climat sahélien impitoyable, apprenant les rudiments du métier des armes auprès d’un encadrement d’élite.

Par ailleurs, À cette cohorte s’ajoutent 95 sous-officiers collatéraux de la 1ᵉ promotion du génie militaire, un contingent où brille la présence d’une unique femme, symbole d’une détermination qui défie les conventions. Spécialisés dans les travaux d’infrastructure et de soutien logistique, ces techniciens du terrain s’apprêtent à ériger les fondations d’une armée moderne, capable de répondre aux multiples défis d’un pays aux prises avec l’insécurité et les ambitions de souveraineté.

À Agadez, 314 nouveaux sous-officiers nigériens, dont 219 de la 18ᵉ promotion de l’ENSOA et 95 du génie militaire, ont été célébrés Un rituel de passage sous haute autorité pour les nouveaux sous-officiers

La cérémonie, déroulée à la Place d’Armes de l’ENSOA, a revêtu une majesté particulière sous la présidence du Général Moussa Salaou Barmou. Arrivé à bord d’un avion militaire à l’Aéroport International Mano Dayak, le CEMA a été accueilli par le gouverneur d’Agadez, le Général de Brigade Ibra Boulama Issa, avant de rallier l’école pour ce rendez-vous historique. Entouré d’officiers supérieurs et de dignitaires locaux, il a assisté à la présentation au drapeau, un acte solennel où chaque promotion prête serment de servir la nation avec honneur et abnégation.

Le Colonel Amadou Boubacar Tinne, commandant de l’ENSOA, a salué dans son allocution la ténacité de ces jeunes recrues. « Pendant près de six mois, ils ont puisé dans leurs réserves de courage pour surmonter les rigueurs d’Agadez et les exigences d’une formation qui forge des âmes autant que des soldats », a-t-il proclamé. Baptisée en hommage à un sous-officier émérite – dont le nom reste à graver dans la tradition de l’école –, cette 18ᵉ promotion s’inscrit dans une lignée de héros discrets, prêts à affronter les tumultes du Sahel.

Une armée en renouveau

Cette célébration s’inscrit dans une dynamique de renforcement des Forces Armées Nigériennes (FAN), sous la houlette d’un CEMA réputé pour son pragmatisme et son passé de coopération internationale. Moussa Salaou Barmou, formé à Washington et pilier de la lutte antiterroriste avant son accession au sommet militaire, incarne une volonté de redonner à l’armée nigérienne sa pleine souveraineté. La sortie de ces 314 sous-officiers intervient dans un contexte dans lequel le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Mali et le Burkina Faso, cherche à consolider ses défenses face aux menaces jihadistes et aux pressions géopolitiques.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 430 élèves présentés au drapeau en mars 2024 pour la 17ᵉ promotion, 249 étaient des sous-officiers d’active. Cette année, l’effectif de la 18ᵉ promotion (219) reflète une légère baisse, mais l’ajout des collatéraux du génie militaire témoigne d’une diversification stratégique. Ces nouveaux venus rejoindront bientôt les unités déployées à Diffa, Tillabéri ou Tahoua, où les combats contre les groupes armés exigent une relève constante et qualifiée.

Une porte vers l’inconnu

En somme, sous les acclamations des familles et les salves d’honneur, la cérémonie s’est achevée par une parade éclatante, avant que le Général Barmou ne regagne Niamey. Mais au-delà de cette célébration, ces jeunes sous-officiers, armés de leur formation et de leur foi en la nation, sauront-ils écrire une nouvelle page de gloire pour le Niger, ou se heurteront-ils aux vents contraires d’un avenir incertain ?

Rwanda : décès d’Alain Mukuralinda Porte parole adjoint du gouvernement

Kigali, 4 avril 2025 – Une nouvelle empreinte de gravité a traversé le Rwanda ce vendredi lorsque la disparition soudaine d’Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement, a été confirmée. Cet homme, pilier discret, mais essentiel de la communication officielle, s’est éteint hier à l’hôpital King Faisal de Kigali, terrassé par une crise cardiaque foudroyante. Son départ, aussi inattendu qu’irréversible, laisse un vide palpable dans les arcanes du pouvoir et suscite une onde d’émotion à travers le pays des mille collines.

Alain Mukuralinda: un destin fauché en plein essor

La nouvelle, d’abord murmurée dans les couloirs de la capitale, a trouvé écho officiel dans la matinée, plongeant les cercles gouvernementaux dans une stupeur recueillie. Alain Mukuralinda, dont le nom résonnait comme un gage de clarté et de mesure dans les déclarations publiques, a succombé à une défaillance cardiaque brutale, survenue en fin de journée du 3 avril. Selon des sources proches de l’hôpital King Faisal, l’un des établissements de référence de la région, les efforts des médecins pour le ranimer se sont révélés vains face à la violence de l’attaque qui l’a frappé.

Homme de l’ombre au service de la lumière publique, Mukuralinda occupait depuis plusieurs années le poste de porte-parole adjoint, un rôle où il excellait par sa capacité à traduire les décisions complexes de l’exécutif en messages accessibles. Sa voix, posée et réfléchie, avait accompagné les Rwandais à travers des périodes de défis et de transformations, faisant de lui une figure familière, sinon incontournable, dans le paysage médiatique national.

Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, s’éteint le 3 avril  à Kigali d’une crise cardiaque, Alain Mukuralinda : une carrière au service de la nation

Avant de s’élever à cette fonction stratégique, Alain Mukuralinda avait tracé un parcours marqué par une rigueur exemplaire. Juriste de formation, il avait rejoint les rangs de l’administration publique avec une détermination qui ne tarda pas à le distinguer. Sa nomination comme porte-parole adjoint, sous l’égide de la Première ministre et du bureau du président Paul Kagame, témoignait de la confiance placée en lui pour porter la parole gouvernementale avec finesse et autorité. Il incarnait, aux yeux de beaucoup, un pont entre les sphères du pouvoir et les citoyens, un rôle qu’il assumait avec une constance saluée par ses pairs.

Les derniers jours de mars avaient vu Mukuralinda s’exprimer lors d’une conférence de presse sur les avancées économiques du pays, un discours empreint d’optimisme mesuré qui, rétrospectivement, prend des allures de testament involontaire. Nul n’aurait pu présager que cet homme, à l’apparence robuste et à l’esprit vif, serait si promptement ravi à la nation par un mal aussi insidieux que silencieux.

Une onde de choc dans la capitale

L’annonce de son décès, relayée par des posts sur X dès la soirée d’hier, a suscité une cascade de réactions, tant au sein de la classe politique que parmi la population. « Nous avons la profonde tristesse d’annoncer le décès de notre collègue Alain Mukuralinda, survenu à l’hôpital KFH des suites d’une crise cardiaque », indiquait un message attribué à une source gouvernementale, repris par de nombreux internautes. À Kigali, les drapeaux semblaient flotter avec une lourdeur inhabituelle, comme si la ville elle-même portait le deuil de cet homme discret, mais influent.

L’hôpital King Faisal, théâtre de ses derniers instants, est devenu un lieu de convergence pour quelques proches et collègues, venus rendre un hommage muet à celui qui, jusqu’à la veille, incarnait une voix rassurante. Les circonstances exactes de sa crise cardiaque demeurent, pour l’heure, entourées d’un voile de réserve, les autorités n’ayant pas encore livré de communiqué détaillé.

Un legs à méditer

La disparition d’Alain Mukuralinda intervient dans un contexte dans lequel le Rwanda poursuit son ascension sur la scène régionale et internationale, un projet auquel il a contribué par son travail acharné. Le gouvernement, déjà confronté à la nécessité de maintenir une communication fluide dans un pays en constante évolution, devra rapidement combler ce vide, tant sur le plan humain que stratégique.

Pour l’heure, les hommages affluent, esquissant le portrait d’un homme dont l’héritage dépasse les mots qu’il prononçait. Sa chute, aussi brutale qu’inattendue, invite à une réflexion sur la fragilité de l’humain. Et si la nation pleure aujourd’hui un serviteur dévoué, elle se tient aussi au seuil d’une nouvelle page, où la mémoire de Mukuralinda pourrait bien inspirer ceux qui, demain, marcheront dans ses pas.

 

 

Coopération : l’Alliance des États du Sahel et la Russie scellent un partenariat stratégique à Moscou

Moscou, 3 avril 2025 – Une page historique s’est tournée ce jeudi dans la capitale russe, où les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis sous la bannière de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont tenu leur première consultation officielle avec la Russie. Par ailleurs, cette rencontre, marquée par des déclarations fortes et des projets ambitieux, symbolise un rapprochement stratégique entre ces nations africaines et leur allié russe, dans un contexte régional troublé par l’insécurité et les tensions géopolitiques.

Première consultation historique à Moscou entre la Russie et l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), Une alliance face aux défis sécuritaires à Moscou

Au cœur des discussions, la lutte contre le terrorisme a occupé une place centrale. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, n’a pas mâché ses mots en pointant du doigt des acteurs extérieurs qu’il accuse de soutenir les groupes armés qui déstabilisent le Sahel. « Ces terroristes régionaux, documentés par des organisations comme Amnesty International, bénéficient d’un appui logistique et financier de parties extérieures. » « L’Ukraine, notamment, est un sponsor du terrorisme et doit être stoppée », a-t-il affirmé avec fermeté. Une accusation qui reflète le désaccord croissant des pays de l’AES face à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence étrangère dans leurs affaires internes.

Face à cette menace, la Russie s’est positionnée comme un partenaire clé. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir les forces conjointes du Sahel. « La Russie fera tout ce qui est en son pouvoir pour renforcer les capacités de combat des forces nationales de ces pays, en formant leur personnel militaire et leurs agents de sécurité », a-t-il déclaré. Une promesse qui s’inscrit dans une coopération déjà bien établie, notamment à travers des livraisons d’armes et des programmes de formation.

Première consultation historique à Moscou entre la Russie et l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), Une reconnaissance internationale pour l’AES

Cette rencontre marque également une étape symbolique pour l’Alliance des États du Sahel, fondée il y a à peine quelques semaines. Pour la première fois, le drapeau de l’AES a flotté lors d’un événement international officiel, un geste salué par les trois ministres comme une reconnaissance de leur union. « La Russie est le premier pays à reconnaître l’Alliance des États du Sahel », a souligné Abdoulaye Diop, rappelant la visite récente de Sergueï Lavrov dans la région, peu après la création de l’alliance. « Ce dialogue politique initié par Moscou est aussi crucial pour le développement de nos nations. »

En outre, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a quant à lui insisté sur l’importance de rétablir une présence diplomatique russe dans son pays. « Nous avons fermé notre ambassade en Russie dans les années 1990, une erreur que nous corrigeons aujourd’hui. » « Le Niger accueillera prochainement une ambassade russe, et nous attendons la proposition d’un candidat pour ce poste », a-t-il annoncé. Un signal clair de la volonté des pays de l’AES de renforcer leurs liens avec Moscou, perçu comme un « allié durable et de confiance » face aux défis actuels.

Première consultation historique à Moscou entre la Russie et l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), Vers une autonomie économique

Au-delà des questions sécuritaires et diplomatiques, l’AES ambitionne de poser les bases d’une coopération économique indépendante. Les trois pays ont dévoilé un projet audacieux : la création d’une banque d’investissement commune, baptisée AGS (Alliance des États du Sahel), destinée à financer des initiatives de développement régional. « Nous préparons son ouverture dans les prochains mois, avec une taxe de 0,5 % prélevée pour soutenir cette banque et d’autres projets structurants », a expliqué Abdoulaye Diop. Tout en affirmant l’autonomie de cette initiative, il a ajouté que l’AES reste ouverte à des partenariats avec d’autres nations, notamment les pays des BRICS.

D’ailleurs, cette orientation économique traduit une volonté de s’émanciper des influences traditionnelles, notamment occidentales, qui ont longtemps dominé la région. « Les pays du Conseil de coopération du Golfe devraient envisager de développer leurs relations avec les BRICS, et nous sommes prêts à collaborer avec nos amis russes et leurs partenaires dans ce cadre », a plaidé le ministre malien.

Un tournant géopolitique à Moscou

Cette consultation à Moscou intervient dans un contexte de reconfiguration des alliances en Afrique de l’Ouest. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, confrontés à des crises sécuritaires et à des relations tendues avec certains partenaires historiques, se tournent résolument vers la Russie pour trouver des solutions concrètes. La présence du drapeau de l’AES dans la capitale russe, l’engagement de Lavrov à renforcer les capacités militaires et les projets économiques ambitieux témoignent d’un tournant stratégique.

En somme, cette rencontre pourrait redéfinir les équilibres dans la région sahélienne, où les influences extérieures – qu’elles viennent d’Ukraine, de la France ou d’autres acteurs – sont de plus en plus contestées. Reste à voir comment cette alliance naissante entre l’AES et la Russie se concrétisera sur le terrain, tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Une chose est sûre : ce 3 avril marque l’émergence d’un nouveau chapitre dans les relations russo-sahéliennes, porté par une vision commune de souveraineté et de développement.

Gaza : un massacre à l’école Dar al-Arqam révèle l’ampleur d’une tragédie sans fin

Gaza, 3 avril 2025 – Une abomination sans nom a brisé le silence de la bande de Gaza, déjà meurtrie : les forces d’occupation israéliennes ont bombardé l’école Dar al-Arqam, un refuge précaire pour des milliers de personnes déplacées, situé dans le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Gaza. Par ailleurs, ce crime, d’une violence inouïe, s’inscrit dans une série de raids aériens dévastateurs qui ont secoué la région, transformant des lieux de vie en champs de ruines et de désolation. Alors que les flammes ravageaient les murs de l’école, des corps carbonisés gisaient sous les décombres, et les survivants, hagards, fuyaient une fois encore, traînant derrière eux le poids d’une souffrance indicible.

L’école Dar al-Arqam : une vague de violence implacable

 

Les frappes, menées avec une précision froide, ont visé plusieurs cibles dans la ville. À l’école Fahd Al-Sabah, également dans le quartier d’Al-Tuffah, quatre martyrs ont été recensés après un bombardement qui a semé la terreur parmi les familles déjà éprouvées par des mois de guerre. Plus au sud, à Khan Younis, une tente abritant des déplacés a été réduite en cendres par une attaque aérienne, ajoutant un nouveau chapitre à la litanie des pertes humaines. Ces assauts, d’une brutalité méthodique, témoignent d’une escalade dans la stratégie israélienne, marquée par des expulsions forcées, une politique de famine imposée et la fermeture hermétique des points de passage, privant la population des besoins les plus élémentaires.

Le directeur de l’hôpital baptiste de Gaza, submergé par l’afflux de blessés, a lancé un cri d’alarme désespéré : « La situation sanitaire est catastrophique, hors de tout contrôle. » « Les massacres successifs engloutissent notre capacité à soigner. » « Nous implorons une pression internationale pour rouvrir les passages et sauver ce qui reste de notre système de santé. » Ses mots résonnent comme un écho tragique dans un territoire dans lequel les infrastructures médicales, déjà exsangues, s’effondrent sous le poids de l’horreur.

Un génocide sous les yeux du monde

Ce massacre à l’école Dar al-Arqam ne constitue pas un acte isolé, mais forme un maillon d’une chaîne de crimes odieux qui, d’après les définitions du droit international, présentent les caractéristiques d’un génocide. Sous la houlette de Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, qualifié de fasciste par de nombreuses voix dans la région, ces exactions bénéficient d’une couverture politique et militaire américaine que les critiques n’hésitent plus à juger criminelle. L’incapacité de la communauté internationale à enrayer cette spirale de violence constitue une faillite retentissante, un effondrement des valeurs et des lois qu’elle prétendait défendre. Face à l’horreur perpétrée sous les regards impuissants ou complices, le silence devient une trahison.

Les acteurs internationaux, en particulier les pays arabes et islamiques, se trouvent aujourd’hui à un carrefour moral. Briser l’omerta, exiger des mesures immédiates pour stopper les massacres, mettre fin à la catastrophe humanitaire et traduire les responsables en justice ne sont plus des options, mais des impératifs. Car chaque jour qui passe sans action consacre l’impunité des criminels de guerre et aggrave la tragédie d’un peuple livré à l’abandon.

Gaza dans l’abîme

Au milieu des décombres fumants de l’école Dar al-Arqam, une scène saisissante a figé le temps : une fillette, à peine âgée de cinq ans, errait seule, les mains couvertes de cendres, cherchant en vain sa famille engloutie par les flammes. Ses pleurs, étouffés par le vacarme des drones qui sillonnaient encore le ciel, n’ont trouvé aucun écho. Autour d’elle, les secours, débordés, ne pouvaient que constater l’ampleur du désastre. Cette enfant, orpheline d’un instant, incarne désormais l’âme brisée de Gaza, un symbole vivant d’une humanité sacrifiée sur l’autel de la guerre. Et tandis que le monde détourne les yeux, une question lancinante demeure : combien de Dar al-Arqam faudra-t-il encore pour que l’indifférence cède à l’action ? Pour l’heure, seule la fumée répond, s’élevant comme un linceul sur une terre dans laquelle la vie, peu à peu, s’éteint.

Moscou : Lavrov et Diop évoquent le partenariat russo-malien

Moscou a accueilli ce jeudi 3 avril la première réunion de l’« Alliance Russie-Sahel », marquant une étape clé dans le renforcement des liens entre la Russie et les pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger). Par ailleurs, dans une allocution d’ouverture empreinte de gravité et d’optimisme, Lavrov a dressé le portrait d’une relation bilatérale florissante, portée par une cadence soutenue d’échanges et une ambition partagée de redéfinir les dynamiques régionales.

Une alliance en pleine ascension : Lavrov mise sur une coopération durable

« Nous sommes ravis de vous recevoir à Moscou pour cette réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel et de la Fédération de Russie », a lancé Lavrov, son verbe précis trahissant une satisfaction palpable. Il a aussi retracé avec soin l’historique d’une coopération qui n’a cessé de s’étoffer depuis le sommet Russie-Afrique de 2023, où les présidents russe et malien avaient jeté les bases d’un dialogue direct, consolidé par des appels téléphoniques en 2024 et une rencontre marquante à Sotchi en novembre de la même année. « Nos contacts sont réguliers, nos réunions fréquentes – au moins tous les six mois », a-t-il souligné, insistant sur une constance qui témoigne d’une volonté mutuelle de ne pas laisser ce partenariat s’essouffler.

Une coopération multisectorielle : sécurité, économie et énergie au cœur des discussions à Moscou

Le ministre russe n’a pas manqué également de détailler les multiples facettes de cette alliance. Au-delà des cimes diplomatiques, les gouvernements des deux nations s’attellent à des discussions concrètes sur l’énergie et l’économie, portées par des vice-premiers ministres dont les rencontres régulières rythment l’agenda bilatéral. Mais c’est dans le domaine de la défense que l’interaction atteint son apogée : « Nos militaires collaborent activement avec leurs collègues maliens », a affirmé Lavrov, évoquant une coopération intensive qui inclut la formation des forces armées maliennes et du personnel civil. Cette dimension, qualifiée d’« humanitaire » par le ministre, illustre une approche globale, où la sécurité s’entrelace avec le développement.

Sur la scène internationale, une convergence stratégique Russie-Mali

Sur la scène internationale, la Russie et le Mali affichent une harmonie remarquable. Lavrov a salué une « coordination des plus étroites » au sein des Nations unies, notamment à travers le Groupe des amis pour la défense de la Charte de l’ONU, ainsi que dans divers formats du partenariat Russie-Afrique.

il a aussi lors d’une conférence de presse, souligné que le drapeau de l’Union du Sahel représente le baobab, et a souhaité la paix aux pays de l’union.

En plus, cette convergence, ancrée dans une vision commune de la souveraineté et de la multipolarité, positionne les deux pays comme des acteurs résolus à contrer les influences unilatérales qui ont longtemps prédominé dans la région sahélienne. Le Mali, sous la houlette du Président Assimi Goïta, voit en Moscou un partenaire fiable, loin des promesses jugées creuses de ses anciens alliés occidentaux.

Moscou : un sommet aux enjeux majeurs pour la stabilité sahélienne

L’ordre du jour, qualifié de « chargé » par Lavrov, promet des échanges riches et pragmatiques. « Je suis convaincu que notre dialogue d’aujourd’hui permettra de faire avancer avec plus de vigueur et d’efficacité les accords conclus par nos dirigeants », a-t-il conclu, esquissant un sourire qui trahissait son assurance. Dans la salle, Abdoulaye Diop, figure stoïque de la diplomatie malienne, a écouté avec attention, prêt à porter la voix d’un Mali en quête de stabilité et d’autonomie. Derrière les mots, les enjeux sont colossaux : lutte contre le terrorisme, accès aux ressources énergétiques, renforcement des capacités nationales – autant de défis que cette alliance ambitionne de relever.

Entre espoir et incertitude : quelle portée réelle pour cette alliance ?

En somme, si les discours tenus à Moscou ont tracé les contours d’un partenariat prometteur, la véritable mesure de son succès résidera dans sa capacité à apporter des changements tangibles au Sahel. L’avenir de cette région et la crédibilité de cette alliance dépendront de la concrétisation des ambitions affichées. Un équilibre délicat entre espoir et action, où la vigilance sera de mise.

 

Moscou : l’Alliance Russie-Sahel prend son envol

Ce jeudi 3 avril 2025, la capitale russe s’est transformée en un carrefour diplomatique d’une rare intensité, accueillant une réunion d’envergure entre le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et ses homologues du Mali, du Burkina Faso et du Niger. En effet, cet événement, inscrit dans le cadre novateur de l’« Alliance Russie-Sahel », marque une étape décisive dans les relations entre Moscou et ces nations sahéliennes, unies sous la bannière de l’Alliance des États du Sahel (AES). Sous les ors du ministère des Affaires étrangères, Lavrov a présidé cette première session de consultations avec une assurance maîtrisée, soulignant la vitalité d’un partenariat appelé à redessiner les équilibres géopolitiques de la région.

À Moscou, la Russie et l’AES entament des consultations historiques, posant les bases d’un partenariat stratégique qui pourrait redessinerLavrov mise sur l’alliance Russie-Sahel pour redessiner la géopolitique africaine

Dès l’ouverture des discussions, le chef de la diplomatie russe a mis en exergue la dynamique ascendante qui caractérise l’Alliance du Sahel. « L’élan de cette union ouvre des horizons prometteurs pour une coopération renforcée avec Moscou », a-t-il déclaré, son ton empreint d’une conviction qui reflète les ambitions du Kremlin. Face à lui, les ministres malien, burkinabè et nigérien, conviés à cette rencontre à l’initiative de la Russie, ont incarné la détermination de leurs pays à s’affranchir des schémas traditionnels pour tisser de nouveaux liens. Cette visite, qui s’étend sur deux jours, s’accompagne d’un programme dense : participation à l’exposition « Feat is Immortal », célébrant les exploits historiques, et échanges approfondis sur les opportunités économiques et sécuritaires.

À Moscou, la Russie et l’AES entament des consultations historiques, posant les bases d’un partenariat stratégique qui pourrait redessinerUne rupture stratégique : le Sahel tourne le dos aux anciennes alliances et laisse la porte grande ouverte à Moscou

Cette rencontre s’inscrit dans un cadre aux enjeux majeurs. En effet, L’Alliance des États du Sahel, née en 2024, s’est forgée dans un désir ardent de souveraineté face aux influences occidentales, notamment françaises, jugées défaillantes dans la lutte contre l’insécurité jihadiste. Désormais émancipés de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Mali, le Burkina Faso et le Niger se tournent vers Moscou, dont l’expertise militaire et les ressources économiques apparaissent comme des leviers précieux. Lavrov, fin stratège, n’a pas manqué de saluer cette réorientation, y voyant une « convergence d’intérêts » propre à consolider la présence russe en Afrique.

Des négociations à huis clos pour une coopération multisectorielle

Les discussions, tenues à huis clos pour une large part, ont porté sur des axes concrets : renforcement des capacités militaires, investissements dans les infrastructures et exploitation des ressources naturelles. Des sources proches du dossier évoquent un projet d’accord-cadre destiné à formaliser cette coopération multisectorielle. La Russie, déjà active dans la région via des partenariats sécuritaires – notamment avec le déploiement de conseillers militaires –, semble prête à franchir un cap, offrant une alternative aux puissances traditionnelles. Les ministres sahéliens, quant à eux, ont réaffirmé leur volonté de diversifier leurs alliances, dans un élan qui conjugue pragmatisme et ambition.

Entre gravité et optimisme : la Russie et le Sahel bâtissent un nouvel horizon

L’atmosphère de cette rencontre, retransmise en partie par les médias russes, a oscillé entre gravité et optimisme. Les poignées de main échangées sous les objectifs des caméras, les regards croisés entre Lavrov et ses invités, tout concourait à souligner l’importance de l’instant. À l’extérieur, la neige printanière qui recouvrait Moscou contrastait avec la chaleur des enjeux débattus, comme pour aussi rappeler la singularité de cette alliance naissante entre un géant eurasiatique et des nations sahéliennes en quête de renouveau.

En définitive, une question reste sans réponse quant à la pérennité de cette alliance en gestation : jusqu’où cette dynamique mènera-t-elle les protagonistes ? Si l’élan actuel promet des lendemains fructueux, les défis — qu’ils soient logistiques, financiers ou géopolitiques — ne manqueront pas de surgir. Le Sahel, théâtre d’instabilité chronique, et la Russie, puissance aux visées globales, parviendront-elles à concilier leurs aspirations dans un monde en perpétuelle recomposition ?

Drame à Pala : l’effondrement tragique d’un mur scolaire

Tchad, 3 avril 2025 – Ce jeudi, la ville de Pala, nichée au cœur de la province du Mayo-Kebbi Ouest, a été le théâtre d’un drame aussi soudain que déchirant. Un mur de l’école primaire EGTH B, vétuste et fragilisé par le temps, s’est effondré en pleine séance de cours, ensevelissant sous ses décombres une classe de CE2. Le bilan, aussi tragique qu’irréversible, fait état de cinq jeunes vies fauchées et de plusieurs élèves blessés, promptement évacués vers l’hôpital provincial de Pala pour y recevoir des soins d’urgence. Par ailleurs, dans cette épreuve, la réponse des autorités locales, incarnée par la figure d’Abdelmanane Katab, délégué général du gouvernement pour la province, s’est distinguée par une rapidité et une dignité exemplaires, offrant un rare modèle de résilience face à l’infortune.

À Pala, l’effondrement d’un mur d’école fait cinq morts parmi des élèves de CE2, révélant l’engagement exemplaire des autorités tchadiennesPala :une matinée de cauchemar pour la communauté éducative

L’accident, survenu en milieu de matinée, a plongé la communauté éducative et les familles dans une stupeur mêlée de douleur. Les élèves, âgés d’à peine huit ou neuf ans, suivaient leur leçon lorsque la structure, sans doute minée par des années de négligence, a cédé sous son propre poids. Les cris des enfants, étouffés par la poussière et les gravats, ont alerté les enseignants et les riverains, qui se sont précipités pour porter secours. Malgré leurs efforts héroïques, cinq d’entre eux n’ont pu être arrachés à la mort, laissant derrière eux des parents éplorés et une ville en deuil. Les secours ont transporté avec diligence les blessés, dont le nombre exact reste à préciser, vers l’hôpital provincial, où le personnel médical, mobilisé dans l’urgence, a démontré un dévouement admirable.

Intervention rapide des autorités locales

C’est dans ce contexte de chaos et de chagrin qu’Abdelmanane Katab, à la tête d’une délégation imposante, a fait une apparition remarquée sur les lieux du drame. Sa présence, loin d’être une simple formalité, a incarné une volonté ferme de prendre la mesure de la catastrophe et d’apporter un soutien tangible aux victimes. Accompagné de responsables locaux et de membres des forces de l’ordre, il a aussi supervisé les premières opérations de secours, s’assurant que chaque enfant encore prisonnier des débris soit extrait avec soin. Cette réactivité, alliée à une compassion manifeste, a permis de contenir l’élan de panique qui menaçait de submerger la population. En s’adressant aux familles, le délégué général a promis une enquête approfondie pour élucider les circonstances de cet effondrement, un engagement salué comme un gage de transparence et de justice.

Une école en ruine, un symbole brisé

L’école EGTH B, située dans le 1ᵉʳ arrondissement de Pala, près de l’ANADER, n’était pas un établissement anonyme. Elle représentait, pour des dizaines de familles modestes, un espoir d’ascension sociale par l’éducation. Que ce symbole d’avenir ait pu devenir le théâtre d’une telle tragédie ne manque pas d’interroger. Les premiers témoignages, recueillis auprès d’habitants, pointent du doigt l’état de délabrement des infrastructures scolaires, un fléau trop longtemps ignoré dans cette région reculée. Pourtant, la promptitude avec laquelle les autorités ont réagi offre une lueur d’espoir : celle d’une prise de conscience collective, capable de transformer le deuil en action.

À Pala, l’effondrement d’un mur d’école fait cinq morts parmi des élèves de CE2, révélant l’engagement exemplaire des autorités tchadiennesUn drame évitable : le lourd héritage des infrastructures vétustes

Mais au-delà de cet élan louable, une question persistante subsiste, susceptible de provoquer une controverse prolongée : comment une nation qui se targue de progrès peut-elle encore tolérer que ses enfants étudient sous des murs prêts à s’écrouler ? Si la diligence d’Abdelmanane Katab force le respect, elle ne peut dissimuler une vérité plus amère : les autorités auraient pu éviter ce drame. La vétusté des écoles tchadiennes, dénoncée depuis des années par les enseignants et les parents, n’est-elle pas le reflet d’un abandon plus vaste, où les priorités semblent parfois se perdre dans les méandres de la bureaucratie ? À Pala, le courage des secours et la dignité des officiels ne suffiront pas à apaiser les consciences : ils exigent désormais des actes, sous peine de voir la mémoire de ces cinq enfants devenir le symbole d’une promesse non tenue.

La Hongrie tourne le dos à la CPI : un acte de défi retentissant

Dans un geste aussi audacieux qu’inattendu, le gouvernement hongrois a proclamé, ce jeudi 3 avril, son retrait de la Cour pénale internationale (CPI), marquant ainsi une rupture spectaculaire avec l’ordre juridique international. Cette décision, annoncée par Gergely Gulyas, haut dignitaire et bras droit du Premier ministre Viktor Orban, résonne comme un coup de tonnerre dans les sphères diplomatiques. Elle intervient, par un hasard qui n’en est peut-être pas un, quelques heures à peine après l’atterrissage à Budapest de Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, dont la présence sur le sol hongrois défie ouvertement un mandat d’arrêt émis par cette même CPI en novembre 2024.

La Hongrie annonce son retrait retentissant de la CPI pour accueillir Netanyahu, défiant la justice internationale dans un acte de souveraineté controversé.Netanyahu à Budapest : un défi frontal à la justice internationale

Ce n’est pas une coïncidence fortuite, mais une démonstration éclatante de la solidarité indéfectible qui lie Viktor Orban à son homologue israélien. Dès l’annonce du mandat d’arrêt, le dirigeant hongrois avait pris position avec une fermeté remarquable, déclarant que cette décision, qu’il jugeait « honteuse » et dénuée de légitimité, n’aurait « aucun effet » en Hongrie. Aujourd’hui, il joint l’acte à la parole, offrant à Netanyahu un refuge symbolique et politique, là où d’autres nations, liées par le Statut de Rome, auraient été contraintes de l’appréhender. Ce choix, loin d’être anodin, illustre la volonté d’Orban de s’affranchir des carcans imposés par les institutions internationales, au nom d’une souveraineté qu’il revendique avec une constance inébranlable.

Un camouflet pour la CPI : Budapest s’émancipe du droit international

La CPI, forte de ses 125 États membres, dont la Hongrie fut l’un des pionniers en ratifiant le Statut de Rome en 2001, se voit ainsi infliger un camouflet sans précédent de la part d’un pays européen. Cette juridiction, créée pour juger les crimes les plus graves (génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre) se trouve aujourd’hui défiée par un allié de longue date de l’Union européenne, bien que souvent en marge de ses consensus. Gergely Gulyas, dans une déclaration empreinte de gravité, a justifié ce retrait par un argument juridique : bien que signataire, la Hongrie n’aurait jamais pleinement intégré les obligations de la CPI dans son droit national, rendant caduque, selon lui, toute contrainte d’exécuter ses décisions. Une interprétation qui, si elle peut prêter à débat, traduit une détermination farouche à tracer une voie indépendante.

La Hongrie annonce son retrait retentissant de la CPI pour accueillir Netanyahu, défiant la justice internationale dans un acte de souveraineté controversé.Une alliance controversée : Israël et la Hongrie face à la communauté internationale

Au cœur de cette tempête se dresse la figure de Benjamin Netanyahu, dont la visite d’État en Hongrie revêt une portée symbolique exceptionnelle. Recherché pour des « motifs raisonnables » de responsabilité pénale dans des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis lors du conflit entre Israël et le Hamas, le dirigeant israélien a dénoncé avec véhémence une décision qu’il qualifie d’« antisémite ». La CPI, en novembre dernier, avait tranché : les actes reprochés, perpétrés sur les territoires de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, relevaient de sa compétence, une position renforcée par l’adhésion de la Palestine au Statut de Rome en 2015, malgré les objections d’Israël, qui rejette catégoriquement son autorité.

La Hongrie rejoint le club des États défiant la CPI

Ce retrait hongrois, s’il constitue une première en Europe, n’est pas sans écho dans le monde. Des puissances comme les États-Unis, la Russie, la Chine ou encore Israël ont toujours refusé de reconnaître la CPI, arguant qu’elle empiète sur leur souveraineté. Budapest, en s’alignant sur cette posture, semble vouloir s’inscrire dans une mouvance plus large, celle d’un rejet des institutions supranationales au profit d’une realpolitik sans compromis. Viktor Orban, fidèle à sa réputation de trublion de l’Union européenne, ne se contente pas de protéger un allié : il adresse un message clair à ses pairs, affirmant que la Hongrie ne pliera pas devant ce qu’il perçoit comme une justice internationale biaisée.

Justice vs souveraineté : une fracture irréversible ?

Pourtant, cette décision soulève une question brûlante, qui promet de diviser les esprits et d’alimenter les controverses : en offrant une tribune à Netanyahu et en claquant la porte de la CPI, la Hongrie ne risque-t-elle pas de fragiliser la quête universelle de justice pour les victimes de crimes atroces ? Si la souveraineté nationale est un étendard légitime, peut-elle justifier de fermer les yeux sur des accusations aussi graves, au point de rompre avec un idéal porté depuis des décennies ? La chute de ce domino hongrois pourrait bien annoncer une nouvelle ère, où la solidarité entre nations l’emporte sur la responsabilité collective – pour le meilleur, ou pour le pire.