AES Archives - Journal du niger

Mali: rupture avec l’Algérie et fin de l’accord de paix

 Le Mali a rompu jeudi ses relations diplomatiques avec l’Algérie et mis fin à l’accord de paix signé en 2015 à Alger avec les groupes rebelles du Nord du pays, accusant Alger de soutenir le terrorisme et de saboter le processus de réconciliation.

Le Mali suspend sa collaboration avec Alger.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le gouvernement malien a dénoncé « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation » et a annoncé la fermeture de son ambassade à Alger et l’expulsion de l’ambassadeur algérien à Bamako.

Le gouvernement malien a également invoqué « le changement de posture de certains groupes signataires de l’accord, devenus des acteurs terroristes et poursuivis par la justice malienne » et « l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires ».

L’accord d’Alger et ses objectifs

L’accord d’Alger, signé en 2015 après des mois de négociations sous l’égide de l’Algérie, visait à mettre fin à la crise malienne déclenchée en 2012 par une rébellion indépendantiste touareg, qui a ensuite débordé par des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.

Le consentement prévoyait notamment la mise en place d’autorités intérimaires dans le nord du Mali, la création d’une zone de développement du Nord, le désarmement et la réintégration des combattants rebelles, ainsi que l’organisation d’un dialogue national inclusif.

Mais des violations répétées du cessez-le-feu, des affrontements entre groupes rivaux, des attaques terroristes et des retards dans le déploiement des forces de sécurité ont retardé sa mise en œuvre.

Le Mali a connu un nouveau coup d’État le 18 décembre 2023, qui a renversé le président Mahamadou Issoufou, accusé de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat. Le Conseil national de salut du peuple (CNSP), l’organe qui a pris le pouvoir, a promis d’organiser des élections générales en juin 2024 et de réviser la Constitution.

La rupture avec l’Algérie et la fin de l’accord de paix risquent de compliquer davantage la situation sécuritaire et politique du Mali, qui fait face à des menaces terroristes, à des tensions sociales et à des pressions internationales.

 

Coopération Iran-Niger : deux accords signés à Téhéran

L’Iran et le Niger ont renforcé leur coopération dans les domaines économique, politique et de la santé, à l’occasion de la visite officielle du Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine à Téhéran. En effet, ce jeudi, les deux pays ont signé deux accords de coopération en présence du premier vice-président iranien Mohammad Mokhber, qui avait invité son homologue nigérien pour une visite de trois jours.

Le premier accord porte sur la coopération économique et commerciale entre les deux pays, qui souhaitent développer leurs échanges et leurs investissements mutuels. Le second accord concerne la coopération dans le domaine de la santé, notamment la lutte contre les maladies infectieuses, la promotion de la médecine traditionnelle et la formation du personnel médical.

Lors de la cérémonie de signature, le Premier vice-président iranien a déclaré que le renforcement des liens avec les pays africains, dont le Niger, était une priorité pour le gouvernement iranien. Il s’est félicité de la réouverture prochaine de l’ambassade du Niger à Téhéran, fermée en 2012 pour des raisons financières.

Le Premier ministre nigérien a pour sa part appelé à la mise en œuvre rapide des accords signés et à la tenue de nouvelles réunions de la Commission mixte de coopération Iran-Niger, qui n’a pas siégé depuis 2010. Il a également exprimé sa gratitude pour l’accueil chaleureux que lui ont réservé les autorités iraniennes.