juin 2021 - Page 30 sur 45 - Journal du niger

Sahel: Macron annonce une «transformation profonde» de Barkhane

Le président Emmanuel Macron a annoncé, ce jeudi 10 juin 2021, la « transformation profonde » de sa force militaire Barkhane, qui opère au Sahel.Au cours d’une conférence de presse, le chef de l’Etat de la France a annoncé la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure ». « (…) nous amorcerons une transformation profonde de notre présence militaire au Sahel », a dit Emmanuel Macron.

Il a souligné que « la présence durable dans le cadre d’opérations extérieures de la France ne peut pas se substituer au retour de l’État et des services de l’État à la stabilité politique et au choix des États souverains ».

« La poursuite de notre engagement au Sahel ne se fera pas à cadre constant. Nous ne pouvons pas sécuriser des zones qui tombent dans l’anomie parce que les États ne prennent pas leurs responsabilités », a poursuivi le président Macron, annonçant du coup des consultations, avant fin juin, avec les pays du G5-Sahel, les Etats-Unis et les autres partenaires de Paris.

Forte de 5100 soldats, Barkhane qui a été lancée le 1ᵉʳ août 2014 sur les cendres des opérations Serval et Épervier, cédera à son tour la place à une alliance internationale contre le terrorisme qui va associer les Etats de la région du Sahel.

Après le deuxième coup d’Etat du colonel Assimi Goïta contre le président de la transition, Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane le 24 mai dernier, la France a suspendu ses opérations militaires conjointes avec le Mali dans le cadre de la force Barkhane.

Sénégal : centralisation des informations financières pour les PME

Le ministère du Commerce et des PME, en collaboration avec ses partenaires, met actuellement en place un guichet unique d’informations pour les PME/PMI.Après la mise en place d’un guichet unique pour la création d’une entreprise au Sénégal, place désormais au guichet unique de financement. Plusieurs petites et moyennes entreprises pointent du doigt en effet l’absence de financement pour booster leur envol. Mais ce qui est présenté comme une absence de liquidité n’est en réalité qu’un manque d’informations. Nombre de PME/PMI ignorent la pléthore d’organismes et de mécanismes de financement mise en place par l’Etat.

Et c’est pour pallier ce problème que le ministère du Commerce et des PME met en place un guichet unique d’informations au profit de ces jeunes entreprises. « La manne d’informations sur le financement des entreprises a besoin d’être centralisée autour d’un guichet unique. Le ministère a ainsi entrepris la réalisation, au profit des PME, d’un guide de financement », a déclaré la ministre du Commerce et des PME, Aminata Assome Diatta.

« Les initiatives sont nombreuses, mais parfois méconnues. Et ce nouveau guichet unique permettra aux chefs d’entreprises d’avoir à tout instant des éléments de base sur le financement et les opportunités d’investissement », a fait savoir Mme Diatta.

Elle s’exprimait à l’occasion de la première édition des « RENDEZ-VOUS DE L’ENTREPRISE : ACTIONS PME », une série de rencontres bimensuelles publiques inscrites dans le plan de travail annuel (PTA 2021), entre le ministre en charge des PME, les structures d’appui et d’encadrement des entreprises, les ministères sectoriels concernés et les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), dans tous les secteurs d’activités économiques.

Cette première rencontre entre les entrepreneurs et la ministre du Commerce était axée sur la problématique de financement. A ce propos, Aminata Assome Diatta a indiqué que l’Etat du Sénégal a récemment adopté une loi d’orientation relative aux PME. Celle-ci vise à améliorer le cadre réglementaire et institutionnel des PME avec l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) comme agence d’exécution.

Par ailleurs, a informé la ministre, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a également mis en place un dispositif de financement des PME/PMI pour inciter les banques commerciales, à travers l’accompagnement des structures d’appui aux entreprises, à financer davantage ces petites pousses de l’économie.

« Tous ces efforts de l’Etat visent à combler les dysfonctionnements du système bancaire qui ne répondent pas toujours aux besoins des PME. En dépit de leur nombre important, soit 99,8% de notre tissu économique, les PME n’ont pu capter en 2020 que 10,5% du total des crédits accordés aux entreprises », a indiqué Aminata Assome Diatta.

Revenant sur la rencontre de ce matin, elle a indiqué que son objectif global est de créer un cadre dynamique et transversal qui va servir de lieu d’expression et d’échanges sur les besoins et problèmes quotidiens auxquels font face les PME sur toute l’étendue du territoire national. Cela, afin de permettre au gouvernement d’y apporter des solutions efficaces et diligentes.

De façon plus spécifique, ce rendez-vous bimensuel vise à permettre aux entreprenants de s’exprimer sur le quotidien et leurs difficultés ; offrir un cadre aux services de l’Etat d’avoir à temps réel les informations sur les problèmes des PME ; mettre en place un dispositif de suivi-évaluation qui va assurer le portage, le suivi des problèmes identifiés et des réponses proposées par l’Etat.

Les difficultés auxquelles sont confrontées les PME seront ainsi répertoriées à deux niveaux : les difficultés internes et les difficultés externes.

En ce qui concerne les relations extérieures, le focus sera mis sur les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il s’agira, pour chaque « Rendez-vous des PME » d’inviter un pays partenaire et de mettre en œuvre une stratégie d’accès au marché dudit pays. Pour cette première édition, c’est le Burkina Faso qui est le pays invité d’honneur.

Le premier « RENDEZ-VOUS DE L’ENTREPRISE : ACTIONS PME » a été l’occasion pour les entrepreneurs d’exposer les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Plusieurs d’entre eux ont ainsi plaidé pour un financement plus approprié aux différents secteurs, le suivi après formation, l’équipement en unités de transformation, des facilitations pour l’écoulement des produits transformés…

Nigeria: un train à large écartement pour relier Lagos-Ibadan

Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a lancé ce jeudi le projet Lagos-Ibadan de voie ferrée à écartement standard.Au cours de la cérémonie tenue à Lagos, le chef de l’Etat nigérian a décrit le projet comme une autre étape importante dans la volonté de son administration de revitaliser le système ferroviaire et d’en faire un mode de transport de choix pour les passagers et le fret.

Il a promis que son administration continuerait à donner la priorité au système ferroviaire en tant qu’épine dorsale du transport, capable de transformer l’activité industrielle et économique au Nigeria.

« Cette ligne vitale établit une chaîne d’approvisionnement logistique de bout en bout dans le transport ferroviaire entre Lagos et Ibadan, car les marchandises destinées à l’arrière-pays seront désormais transportées par train directement du quai du port d’Apapa jusqu’au dépôt de conteneurs intérieurs situé à Ibadan, d’où elles pourront être distribuées dans d’autres parties du pays », a-t-il déclaré.

« Nous avons dans le secteur ferroviaire, en plus d’autres projets d’infrastructure ferroviaire en cours, entrepris l’achèvement de la portion restante Ibadan-Kano de la voie ferrée Lagos-Kano », a indiqué Buhari.

Il a assuré que le projet ferroviaire Lagos-Kano, une fois achevé, reliera la ligne Kano-Maradi (en République du Niger) et qu’une liaison ferroviaire entre Lagos, le port du sud du Nigeria et Maradi, sera réalisée.

Niamey : Le RINDH organise un atelier sous régional sur le thème de la lutte contre le terrorisme et le respect des Droits de l’Homme

Le Président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), Président en exercice du Réseau des Institutions Nationales de Droits de l’Homme (RINDH), Pr Khalid Ikhri a présidé, ce jeudi 10 juin 2021, la cérémonie d’ouverture d’un atelier sous régional de renforcement des capacités des membres du RINDH des pays membres du G5-Sahel sur la lutte contre le terrorisme en lien avec les droits humains.

Cet atelier, organisé en partenariat avec IDLO Niger, a pour thème «le monitoring de la lutte contre le terrorisme en lien avec le respect des Droits de l’Homme » et regroupe des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH).

A l’entame de cette cérémonie, le Président du RINDH, a tout d’abord fait observer une minute de silence  pour le repos de l’âme des  victimes de l’attaque terroriste de Solhan au Burkina Faso.

Pr Khalid Ikhri s’est, ensuite, réjoui de la tenue de cette rencontre de réflexion sur la promotion et la protection des Droits Humains au sein du G5-Sahel, avec ses frères du RINDH après un an de ralentissement de leurs activités imposé par la pandémie de la COVID-19.

Selon le Pr Khalid Ikhri, ‘’la détériorisation de la situation sécuritaire au sahel et les risques croissants en Afrique de l’ouest sont de plus en plus très préoccupants à la lumière des attaques terroristes qui continuent dans la région du Lac Tchad, du Mali, du Burkina Faso et du Niger’’.

‘’Cette situation a, non seulement, affecté les activités économiques des zones touchées, mais a également engendré des graves violations des droits humains dont entre autres les pertes massives en vies humaines, des atteintes à l’intégrité physique, des enlèvements surtout des femmes et des enfants, des viols, des atteintes aux biens publics et privés’’ a reconnu  le Président de la CNDH.

Aussi, a-t-il indiqué, ‘’cette situation a favorisé le développement dans la sous-région de la criminalité transnationale organisée, y compris la migration irrégulière, et le trafic de drogue et d’arme. A tous ces défis, s’imposent donc une mutualisation des efforts entre les INDH en lien avec le respect des Droits Humains’’.

L’objectif recherché à travers la création de ce Réseau était non seulement d’accompagner les différents Etats du G5-Sahel dans la prévention et la lutte contre le terrorisme en lien avec le respect des Droits de l’Homme, mais aussi de concevoir et mettre en œuvre un programme intégrateur en matière des Droits Humains pour les INDH G5-Sahel.

‘’Cet atelier qui nous réunit ce jour à Niamey vient donc à point nommé en tant qu’INDH’’ a laissé entendre le Président Khalid Ikhiri.

‘’La promotion et la protection des Droits de l’Homme deviennent de plus en plus complexes dans ce contexte de montée des attaques terroristes, qui désormais changent non seulement de mode opératoire, mais de cible en s’attaquant directement aux populations civiles’’ a fait savoir le Pr Khalid Ikhri.

Auparavant, le secrétaire permanent RINDH-G5-Sahel, M. Mohamed Abdou Kaoua, et le Directeur pays d’IDLO Niger, M. Alhousseinou Moctar ont tour à tour pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux participants venus des différents pays du G5-Sahel  et faire un bref exposé de leurs institutions respectives.

Source : ANP

L’Afrique invitée à satisfaire les besoins en sevrage tabagique

Le président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), Amadou Moustapha Gaye, a plaidé ce jeudi à Dakar, pour des politiques de sevrage tabagique efficaces.Sur le continent africain, les besoins de sevrage tabagique sont toujours insatisfaits. Pour inverser la tendance, les pays africains doivent améliorer leurs politiques publiques en la matière.

« Les politiques et possibilités de sevrage tabagique doivent être améliorées (…) particulièrement en Afrique », a notamment dit le président de la Listab, Amadou Moustapha Gaye.

Il prenait part à un panel marquant la célébration de la Journée mondiale sans tabac, célébrée le 31 mai, mais dont les activités ont été décalées au Sénégal. Cette année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) retenu ce thème : « S’engager à arrêter ».

De l’avis de M. Gaye, « de toutes les mesures de réduction de la demande proposées dans la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, les politiques de sevrage restent les moins appliquées ». Suffisant pour qu’il demande aux autorités publiques de prendre conscience de de ce besoin insatisfait et d’agir en conséquence, dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre le tabagisme.

« Des interventions d’un bon rapport coût-efficacité en faveur du sevrage tabagique au sein de la population doivent être une priorité pour les pays. Il convient d’encourager l’innovation et de tirer pleinement profit des technologies mobiles pour mieux entrer en contact avec des populations nombreuses et difficiles à atteindre », a poursuivi le président de la Listab.

Il a souligné que sur 1,4 milliard de fumeurs dans le monde, 780 millions d’entre eux disent vouloir arrêter de fumer, mais seulement 30% ont accès aux outils qui peuvent les aider à surmonter leur dépendance physique et mentale au tabac.

Pour le cas spécifique du Sénégal, Dr Mame Mbayang Dione du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) a révélé le manque de médicaments pouvant aider au sevrage tabagique. « Pour la disponibilité de ces produits, nous nous battons pour que la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) les inscrive sur la liste des médicaments essentiels. Au Sénégal, seules quelques pharmacies disposent de ces médicaments, ce qui fait que leur prix n’est pas accessible à tous », a dit Dr Mame Mbayang Dione.

De son côté, Dr Fatoumata Bintou Rassoul Mbaye Guèye du service de pneumologie de l’hôpital de Fann, a invité ses collègues médecins à se spécialiser davantage en tabacologie, déplorant le fait que le Sénégal ne compte que cinq tabacologues.

Le Système ouest africain d’accréditation s’allie à l’AFAO

Le Système ouest africain d’accréditation (SOAC) et l’Association des femmes de l’Afrique de l’ouest (AFAO) ont signé, mercredi à Dakar, une convention de partenariat.« Cette activité se tient à une date particulière, celle de la célébration de la journée mondiale de l’accréditation, le 9 juin de chaque année et dont le thème pour 2021 est +l’accréditation appuie la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD)+ », a indiqué d’emblée Aboubacry Baro, président du conseil d’administration du SOAC.

Selon lui, ce partenariat est motivé par le constat selon lequel « très peu de femmes ont accès au métier d’accréditation ».

« Or le SOAC, fruit de la coopération entre l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (Uemoa) et la Communauté économique de Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) s’inscrit naturellement dans la politique genre de la Cedeao. Cette dernière vise à offrir une égalité des chances à tous, comme prescrit par l’Objectif de Développement Durable n°5 relatif à l’égalité des sexes », a dit M. Baro.

Il a ajouté que grâce à ce partenariat, il est attendu que plus de femmes, qui s’inscrivent à l’AFAO, puissent soumettre leurs candidatures lorsque le SOAC forme ou recrute une expertise en accréditation. « La mise en commun de nos efforts permettra sans nul doute de mobiliser des partenaires intéressés à soutenir l’atteinte de notre but : offrir les mêmes conditions d’accès à tous aux métiers du SOAC », a-t-il souligné.

Prenant la parole, Khady Fall Tall, présidente de l’AFAO, a dit que sa structure dispose d’une organisation de production alimentaire d’une semi-usine de transformation.

« En même temps, nous dispensons de la formation en matière de transformation des produits agricoles, forestiers, entre autres, du lait. Nous avons fort besoin de nous rapprocher du Système Ouest Africain d’Accréditation (SOAC) pour essayer de nous mettre aux normes, davantage qu’on ne l’a été avec la supervision de l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) », a soutenu Mme Tall.

Elle a poursuivi : « Notre objectif, c’est d’encadrer toutes les femmes sénégalaises ou venant de l’Afrique de l’ouest, du continent, qui viennent recevoir des formations à ce niveau, de bénéficier de l’expertise du SOAC ».

Bénin : le président de la Commission de l’Uemoa reçu par Patrice Talon

Le président béninois a accordé, ce jeudi, une audience à Abdoulaye Diop porté le 10 avril dernier à la tête de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).La relance économique post-Covid-19 est l’un des points majeurs de l’entretien entre les deux hommes. Patrice Talon et Abdoulaye Diop ont réfléchi ensemble sur les moyens à déployer pour accompagner ce nouvel élan.

Selon le président de la Commission de l’Uemoa, un travail sera effectué afin de permettre aux économies des pays membres « de repartir le plus rapidement » possible.

Pour M. Diop, le Bénin peut notamment s’appuyer sur un socle solide car ayant été « l’un des pays les plus résilients » face aux effets du nouveau coronavirus.

Son « taux de croissance a baissé (mais est) resté positif », a souligné l’ancien ministre sénégalais du Budget. Pour sa part, Patrice Talon a particulièrement insisté sur « le financement des économies, le développement du secteur privé et les Investissements Directs Etrangers ».

Lors de cette visite de travail, le président de la Commission de l’UA et le chef de l’Etat béninois ont également discuté des problèmes sécuritaires en Afrique de l’Ouest. « Nous savons tous ce qui se passe dans la sous-région. Tous les pays sont concernés (par la menace jihadiste). Aucun d’entre eux n’est potentiellement à l’abri », a déclaré le Sénégalais.

Abdoulaye Diop, devant le ministre béninois de l’Economie et des Finances, a réitéré à Patrice Talon « la disponibilité de la Commission de l’UA (à) prendre en charge les orientations » de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.

Nigeria : les conséquences économiques de la suspension de Twitter

Le réseau social utilisé par plus de 40 millions de nigérians, permet aussi à plusieurs entreprises nigérianes de vendre ou faire connaître leurs marques à travers le monde.Le réseau social est très populaire dans le pays, où l’âge médian est de 18 ans, près de 40 millions d’habitants sur 200 millions ont un compte, selon un sondage du cabinet d’étude statistique NOI Polls.

Lorsque des millions d’utilisateurs se sont réveillés dimanche et ont constaté la suspension du réseau social, il y a eu un tollé, car les conséquences économiques désastreuses ont commencé à se faire sentir presque immédiatement.

Il fallait donc s’attendre à une réaction d’indignation lorsque cette mesure de suspension les a privées du droit de montrer ce qu’elles ont à offrir. Pour ces utilisateurs, Twitter est un élément vital pour toute entreprise dans le monde.

Selon les économistes, les pertes quotidiennes se chiffrent à des centaines de millions de dollars depuis la suspension du réseau social la semaine dernière. « En plus de bâillonner l’air des entreprises sur les réseaux sociaux pour qu’elles survivent et prospèrent, cette interdiction envoie également de mauvais signaux aux investisseurs potentiels », prévient un économiste.

Selon lui, cela va éloigner les investisseurs, car les grandes entreprises mondiales, en particulier celles impliquées dans l’industrie technologique, qui cherchent à investir et à établir des empreintes d’investissement en Afrique, vont certainement se détourner du Nigeria.

Au cours des six dernières années, la plus grande économie d’Afrique a acquis la réputation peu enviable d’être un pays où la liberté d’expression est constamment remise en cause sous le régime de Muhammadu Buhari.

De nombreux Nigérians ont été choqués par la décision de Twitter, en avril, de choisir le Ghana, rival ouest-africain du Nigeria, comme premier siège social en Afrique.

Pour beaucoup de Nigérians, il s’agissait d’un affront, mais compte tenu du climat d’incertitude qui entoure les médias libres, les réactions à l’égard de Twitter ont été très modérées.

Bien qu’ayant plus d’utilisateurs nigérians que ghanéens (39 millions contre 32 millions), d’autres questions, plus importantes pour Twitter, semblent avoir influencé leur décision d’éviter le pays le plus peuplé d’Afrique et d’installer leur siège social à Accra.

Twitter a loué le Ghana comme un modèle de démocratie, où la liberté d’expression en ligne le projette comme un pays respectant la société d’un internet libre et ouvert, toutes choses qui implicitement n’existent pas au Nigeria.

Par ailleurs, les entreprises nigérianes, qui cherchent désespérément à survivre à la suspension du réseau social, se sont tournées vers d’autres moyens d’accéder à la plateforme et de l’utiliser.

Beaucoup utilisent des Réseaux privés virtuels (VPN) pour contourner le blocage pour exprimer ce qu’ils pensent de cette « interdiction draconienne », malgré les avertissements du gouvernement Buhari concernant les « graves conséquences » pour ceux qui contournent cette mesure.

The Guardian Nigeria a énuméré les implications de la suspension de Twitter, affirmant que « l’espace du marketing d’influence », qui a connu une croissance exponentielle au cours des dix dernières années, est perturbé.

Il prévient que les PME souffriront d’une baisse des ventes étant donné que la plupart d’entre elles dépendent des réseaux sociaux comme Twitter pour vendre leurs marques. « Twitter a permis de trouver des opportunités d’emploi et des âmes sœurs », ajoute le rapport.

Les organisations médiatiques du pays utilisent également la plateforme pour diffuser leurs contenus d’information à des publics qui, par le passé, étaient difficiles, voire impossibles à atteindre.

Tout en condamnant les menaces de répression du gouvernement nigérian à l’encontre de ceux contournant cette interdiction, les diplomates étrangers au Nigeria ont soutenu avec véhémence le hashtag # KeepitOn visant à annuler cette mesure.

Depuis l’élection de Buhari en 2015, les organismes de défense des droits des médias sont « alarmés » par le déclin constant des libertés au Nigeria. L’administration Buhari a eu des démêlés avec des journalistes locaux, dont certains ont été emprisonnés ou accusés de « trahison ».

Selon le classement mondial de la liberté de la presse 2021 de Reporters sans frontières, le Nigeria se situe à la 120e place sur 180 pays. Depuis 2019, les journalistes et militants nigérians s’insurgent contre le très décrié projet de loi sur la protection contre les mensonges et les manipulations sur Internet.

En vertu d’une réglementation gouvernementale, les plateformes de médias sociaux telles que Skype, Netflix, WhatsApp et Zoom doivent obtenir une licence de la Commission de radiodiffusion du Nigeria avant d’être autorisées.

Les ennuis de Twitter avec les autorités nigérianes semblent avoir commencé lorsque la plateforme a supprimé un tweet du président Buhari pour violation de ses termes et conditions.

Cela a conduit de nombreuses personnes à spéculer que l’interdiction était une façon pour le gouvernement de se venger, mais les conséquences économiques de cette saga ont rendu le prix à payer trop lourd pour cette nation de 201 millions d’habitants.

Génocide en Namibie : l’Allemagne rejette les demandes de réparations

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas, explique ce rejet par le fait que l’aide financière proposée par son pays sur la base du volontariat n’est pas fondée sur une base légale.Le chef de la diplomatie allemande ajoute que le texte paraphé avec le gouvernement namibien ne prévoit pas de réparations, mais une aide au développement. « L’accord trouvé se fait sur une base exclusivement volontaire et il n’y aucun fondement légal au paiement. Il n’est donc pas comparable à des réparations », a-t-il déclaré.

L’Allemagne a reconnu pour la première fois en mai dernier, avoir commis un génocide sur les peuples autochtones Herero et Nama entre 1904 et 1908.

A ce titre, Berlin a conclu un accord avec les négociateurs namibiens en proposant un programme financier de 1,1 milliard d’euros sur 30 ans pour l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’adduction d’eau.

Mais quelques jours après l’annonce de cet accord, l’opposition namibienne et un groupe de chefs traditionnels représentant les tribus Herero et Nama de Namibie ont dénoncé un « accord au rabais » comparé aux « 75 milliards d’euros de pensions et de prestations sociales payées aux Juifs » par le régime nazi depuis 1949 quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale.

Les chefs namibiens veulent des réparations d’au moins 580 millions de dollars US annuel versées sur 40 ans.

Ethiopie : libéralisation du marché des télécoms

L’autorité éthiopienne de régulation des communications et Global Partnership for Ethiopia ont signé mercredi un accord historique d’octroi de licences de télécommunications, marquant la fin du monopole de l’Etat dans ce domaine.Global Partnership for Ethiopia, un consortium comprenant Vodafone, Vodacom, Safaricom, Sumitomo Corporation et le groupe CDC, a remporté l’appel d’offres de 850 millions de dollars.

L’accord s’inscrit dans le cadre de l’engagement du gouvernement à libéraliser le secteur des télécommunications en l’ouvrant aux investissements nationaux et étrangers.

Le Premier ministre Abiy Ahmed, qui a assisté à la signature de l’accord de licence avec le président kenyan Uhuru Kenyatta, l’a décrit comme « un changement de politique majeur en Éthiopie ».

Cette initiative permettra de créer des emplois pour 1,5 million de citoyens et d’activer plus de 8 milliards de dollars d’investissements nationaux, selon un communiqué.

Il y a deux semaines, le gouvernement éthiopien a également décidé à l’unanimité d’accélérer les tâches qui permettraient la délivrance de la deuxième licence de télécommunications par l’intermédiaire de l’autorité éthiopienne de régulation des communications.

À la mi-2018, l’Éthiopie a lancé la privatisation partielle du géant des télécommunications du pays par la vente de deux licences à des opérateurs internationaux potentiels.

Avec un investissement total de plus de 8 milliards de dollars, il s’agira du plus important investissement direct étranger en Éthiopie à ce jour.