janvier 2023 - Page 2 sur 40 - Journal du niger

Procès du 28 septembre : le colonel Blaise Goumou se disculpe et accuse Toumba Diakité

En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit sur fond de révélations et accusations entre dirigeants de l’ancienne junte militaire, le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD).Après sa premiere comparution le mercredi 25 janvier, le colonel Blaise Goumou était encore à la barre ce lundi 30 janvier, dans le cadre du procès du 28 septembre 2009. Dans sa déposition l’officier de la gendarmerie guinéenne a nié, une nouvelle fois, avoir pris part au massacre des 157 personnes et au viol d’une dizaine de femmes.

Au moment des faits, Blaise Goumou était membre des Services Spéciaux, une unité chargée des renseignements et des enquêtes sur les narcotrafiquants et le grand banditisme, dirigée à l’époque par un de ses co-accusés, le capitaine Moussa Tiegboro Camara.

L’officier de la gendarmerie a reconnu sa présence au stade du 28 septembre le jour des faits, mais rejette la faute sur Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et ses hommes. « J’ai vu Toumba et ses hommes tirer et entrer au stade », a insisté l’accusé qui s’est lavé à grande eau.

La partie civile a essayé de démontrer l’implication de l’officier dans la commission des massacres du 28 septembre.

Selon l’un de ses avocats, Me Amadou DS Bah, les hommes qui étaient sous la responsabilité de Tiegboro ont perpétré cette tuerie au même titre que les bérets rouges et les milices de « Kaléya », des recrues considérées à l’époque comme les bras armés de Moussa Dadis Camara pour se maintenir au pouvoir.

La partie civile explique que le mode opératoire consistait à commettre ces crimes avec des armes blanches. « C’est pour cette raison que certains avaient des machettes, d’autres des couteaux et des baïonnettes. Plusieurs personnes ont été tuées par armes blanches pour camoufler les blessures et empêcher des examens d’éventuels examens balistiques », a ajouté la robe noire qui accuse Moussa Dadis Camara d’être « l’artisan principal des massacres ». « Il voulait se maintenir au pouvoir », charge-t-il l’ancien chef de la junte (2008-2009).

Pour les avocats du colonel Blaise Goumou, la partie civile n’a pas de preuves prouvant l’implication de leur client dans la commission de cette tuerie de masse.

« Aucune partie civile n’a dénoncé ni identifié Blaise Goumou en train de commettre une telle infraction à la loi pénale. Ils ont fouillé, ils n’ont rien vu.. », a déclaré Me Yaramocé Saoromo qui promet de livrer une version réelle des faits pour démontrer juridiquement la « non culpabilité de leur client, afin qu’il puisse bénéficier d’un acquittement ».

A la demande de l’accusé « fatigué », l’audience a été renvoyée au mardi 31 janvier 2023 pour la suite des débats.

Burkina : Au moins 30 personnes tuées dans plusieurs attaques

Les incidents ont eu lieu dans plusieurs localités du pays.Week-end sanglant au Burkina Faso. Des jihadistes présumés ont exécuté une vingtaine de passagers de bus de transport en commun, dans les régions du Centre-Est et des Cascades, a appris APA de sources concordantes.

Le premier incident s’est produit le samedi 28 janvier 2023. Selon nos sources, des hommes armés ont intercepté un car de transport entre Tenkodogo et Ouargaye (centre-est). Ils ont exécuté au moins 04 civils dont le chauffeur, les deux apprentis et un passager, libéré d’autres avant d’incendier le car.

Une scène similaire a eu lieu la soirée du dimanche 29 janvier 2023, dans l’ouest du pays, dans la région des Cascades.

Le gouvernement a confirmé ce « drame » et a évoqué un bilan de 15 civils exécutés. Dans leur communication, les autorités burkinabè ont indiqué que deux mini-cars en provenance de Banfora pour Mangodara, ont été interceptés dans le village de Linguekoro. Parmi 24 passagers, neuf ont été libérés.

Les corps sans vie des 15 autres passagers, uniquement des hommes, présentant des impacts de balles, ont été retrouvés le 30 janvier 2023 aux environs du village de Linguekoro, ajoute le gouverneur de la région des Cascades Colonel Jean Charles Somé, dans un communiqué qui précise que les deux véhicules ont été aussi brûlés.

Des sources sécuritaires ont attribué ce « massacre » aux militants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), l’analysant comme des « représailles » et de « messages » à l’endroit du gouvernement qui engage les supplétifs civils. « Ce n’est pas pour rien qu’ils ont épargné les femmes. Ils ont tué les hommes, parce que ce sont eux qui vont au front, qui constituent les VDP », a expliqué un officier.

A Falagountou, dans le nord, un affrontement a opposé les « unités combattantes » étatiques à des groupes jihadistes, dans l’après-midi du lundi 30 janvier 2023, lorsque des hommes armés ont attaqué le village.

« Le bilan provisoire enregistré fait état de 12 combattants tombés dont 02 VDP. Un civil a également perdu la vie. Au moins 05 gendarmes ont été blessés et une dizaine d’autres toujours recherchés », a indiqué l’armée burkinabè qui affirme avoir « empêchée un massacre des populations ». Dans la riposte, les forces de défense et de sécurité ont neutralité une quinzaine de jihadistes.

Depuis 2015, le pays est le théâtre d’attaques jihadistes qui ont coûté la vie à plusieurs milliers de personnes et entraine le déplacement de plus deux millions de personnes.

Recensement : la Guinée s’inspire de l’expérience de la Côte d’Ivoire

La ministre guinéenne du Plan et de la coopération internationale, Rose Pola Pricemou, a eu une séance de travail à Abidjan avec son homologue de la Côte d’Ivoire sur le processus de recensement de la population et de l’habitat (RGPH).La ministre ivoirienne du Plan et du développement, Nialé Kaba a reçu à son Cabinet Mme Rose Pola Pricemou, qui conduisait une délégation de la République de Guinée, ce lundi 30 janvier 2023.

Cette visite s’inscrit dans le cadre d’un partage d’expériences sur le processus de recensement de population et de l’habitat (RGPH). Mme Rose Pola Pricemou a

« Nous sommes venus nous abreuver de cette riche expérience liée au ministère du Plan, du recensement et connaître tout ce qui a prévalu à la réussite de ce processus, et aussi de s’assurer d’éviter les erreurs dans le cadre de ce recensement », a dit Mme Rose Pola Pricemou.  

Ensuite, « nous avons eu l’occasion d’échanger sur tout le processus, notamment le cadre institutionnel et organisationnel, la mobilisation des ressources, l’aspect social liée à la crédibilité de l’opération », a ajouté Mme Rose Pola Pricemou.

Elle a indiqué qu’à l’issue de ce voyage d’études, sa délégation veut « repartir avec l’expérience vécue » par la Côte d’Ivoire avec les outils utilisés, et s’assurer qu’ils sont sur la bonne voie, parce que c’est un processus qui a déjà commencé en Guinée depuis février 2022.

Poursuivant sur la question du renforcement du système statistique de la Guinée, elle a fait savoir que son pays envisage de former 150 statisticiens, en collaboration avec l’Ecole nationale de statistique et d’économie appliquée (Ensea) d’Abidjan.

Pour sa part, la ministre du Plan et du développement de la Côte d’Ivoire, s’est montrée satisfaite et fière de partager la récente expérience réussie du RGPH 2021 et également les connaissances en matière de formation statistique.

Se prononçant sur les défis et les étapes clés du processus du recensement, Mme Nialé Kaba a noté que « le recensement est un processus où toutes les phases représentent des défis. Déjà il faut élaborer le Projet de document (Prodoc) et s’assurer qu’il contient le moins d’erreurs possibles ».

A l’instar de la Côte d’Ivoire, la Guinée veut faire un recensement avec des moyens modernes de collectes, notamment à travers les tablettes. A ce niveau, l’on a des défis internes et d’autres défis externes tels que la qualité du réseau internet et la capacité de déverser.

Mme Nialé Kaba a relevé la mobilisation sociale et l’accompagnement de l’ensemble des acteurs sociaux, les populations, les guides religieux, les leaders communautaires, les responsables, tout en la conseillant qu’il faut entraîner tout le monde en expliquant les enjeux de cette opération.

Cette visite fait suite à une précédente, qui avait été conduite par le Directeur général de l’Institut national de la statistique de la Guinée, en août 2022, qui a permis de finaliser les outils et les documents techniques du recensement.

Pour la ministre guinéenne chargée de la Planification, le but de cette visite est de s’inspirer de l’expérience réussie de la Côte d’Ivoire notamment en matière de recensement, de formation statistique et coordination de l’aide publique au développement.

La visite se poursuivra par des rencontres de travail dans les structures techniques en charge du recensement notamment l’Institut national de la statistique, le Bureau technique permanent du Recensement (BTPR) et le Fonds des nations unies pour la population (Unfpa), ainsi que l’Ecole nationale de statistique et d’économie appliquée (Ensea).

Tunisie: Mini-remaniement ministériel

La présidence de la République tunisienne a annoncé, lundi soir, un mini-remaniement ministériel avec la nomination de deux nouveaux ministres.Le remaniement a touché le ministre de l’Education Fathi Slaousi qui a été remplacé par Mohamed Ali Boughdiri et le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche maritime, qui a été confié à Abdelmoneim Belati en remplacement de Mahmoud Ilyes Hamza, a précisé la même source dans un bref communiqué.

Il s’agit du deuxième changement du genre depuis la formation du gouvernement de Najla Bouden en octobre 2021.

Le 07 janvier dernier, la ministre tunisienne du commerce et du développement des exportations, Fadhila Rabhi Ben Hamza, a été démise de ses fonctions.

Ce remaniement ministériel intervient alors que le pays vient d’organiser le deuxième tour des législatives, marqué par un faible taux de participation (11,3%), selon le président de l’autorité électorale Isie, Farouk Bouasker.

Les experts ont expliqué la faible affluence par divers facteurs notamment le boycott du parti Ennahda, qui domine le Parlement durant la dernière décennie, et considère que ce scrutin est  l’aboutissement d’un « coup d’Etat » du président Kais Saïed.  

Côte d’Ivoire : élaboration d’un plan de développement local

Ce plan, conçu par le Programme de formation en gestion de la politique économique (GPE-Abidjan), sera restitué ce jeudi 2 février 2023, lors d’une séance, organisée en partenariat avec les collectivités territoriales.La direction du Programme « GPE-Abidjan » organise cette séance de restitution des travaux, dans le cadre de ses activités de renforcement des capacités humaines et d’appui à la transposition des nouvelles directives de l’Uemoa dans les pays de l’Union.

Ces travaux portent notamment sur « l’élaboration, l’exécution et le suivi d’un plan ou programme de développement local dénommé la Chaîne PPPBSE (Prospective, planification, programmation budgétisation et suivi-évaluation ».  

La séance de restitution, prévue au siège du GPE-Abidjan, se tient en partenariat avec le Programme pays de renforcement des capacités (PPRC), et le PRIME, une Initiative conjointe du gouvernement ivoirien et du PNUD, visant à accompagner la réforme de l’Etat.

La cérémonie de restitution est également organisée en collaboration avec l’Assemblée des régions et Districts de Côte d’Ivoire (ARDCI), le Sénat ivoirien et l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (Uvicoci).  

A travers cet événement universitaire de portée pédagogique et scientifique, le Programme GPE-Abidjan, veut « éclairer l’opinion publique et spécifiquement les collectivités territoriales sur l’opportunité de bâtir une stratégie de développement inclusif » et durable.

Blé Goudé pas candidat aux prochaines joutes électorales

L’ex-leader des « Jeunes patriotes », condamné à 20 ans de prison, explique sa posture face aux joutes électorales à venir, lors d’une visite à Soko, un village dans la Région du Gontougo (Est).« Je ne suis candidat pour le moment à aucune élection », a dit M. Blé Goudé, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep). Les municipales et les régionales sont prévues en octobre-novembre 2023, ensuite les sénatoriales et la présidentielle en 2025.

M. Charles Blé Goudé attend de recouvrer son droit de vote, une étape indéniable. Mais, déjà, fait-il savoir « quand les doyens (le président Alassane Ouattara et ses prédécesseurs Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo) auront fini, moi je dis un jour, je serais président de la Côte d’Ivoire ».

Toutefois, pour le chef du Cojep, « quels que soient les programmes de gouvernement, si la Côte d’Ivoire est en feu et en sang, rien ne peut marcher ». Dans cette optique, il a déclaré s’être engagé à « recoudre ce qui a été déchiré », en allusion à la fracture sociale.

La Côte d’Ivoire a connu une grave crise postélectorale, de 2010 à 2011, qui a fait plus de 3.000 morts. Accusés de crimes contre l’humanité perpétrés lors du conflit, MM. Blé Goudé et Laurent Gbagbo ont été jugés par la Cour pénale internationale (CPI) et acquittés à l’issue du procès.

Depuis son retour au pays, le 26 novembre 2022, Charles Blé Goudé s’est engagé à parler de paix et de réconciliation. Une « décision personnelle » qu’il dit avoir prise et non avoir été envoyé par M. Ouattara ou les anciens chefs d’Etat Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.

« Je me suis envoyé moi-même pour la Côte d’Ivoire (…) pour que les élections qui arrivent, il y ait zéro mort et zéro blessé », a-t-il poursuivi. Et ce, pour que désormais, « une élection en Côte d’Ivoire ne soit pas une déclaration de guerre ».

Son leitmotiv, aujourd’hui, « quand un pays sort de guerre, il a l’obligation de faire en sorte de rassembler ses enfants ». Ce rôle, Blé Goudé veut y prendre sa part en termes de contribution pour que les élections ne soient plus un sujet de discorde.

« Plus jamais on doit se battre pour des élections, plus jamais on doit se tuer pour les élections », a-t-il lancé à l’endroit des jeunes », faisant observer que « la politique est faite pour donner la vie, améliorer la vie » en apportant le développement.

Charles Blé Goudé séjourne depuis vendredi dans la Région du Gontougo, dans l’Est du pays. A Soko, le village d’une proche collaboratrice, il a rencontré la chefferie ainsi que les parents et demandé des « bénédictions » afin d’aller parler de paix aux Ivoiriens.

Le président de la COP28 appelle à lutter contre le réchauffement « sans ralentir » l’économie

La lutte contre le réchauffement de la planète ne doit pas se faire au détriment de la croissance économique, a déclaré lundi Sultan al-Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis. »Nous devons limiter la hausse mondiale des températures à 1,5 degré sans ralentir la croissance économique », a affirmé Sultan al-Jaber, qui est également ministre émirati de l’Industrie et envoyé spécial de son pays pour le climat.

« Nous devons rendre notre planète plus riche et plus saine en même temps », a-t-il estimé lors de la cérémonie d’inauguration de l’université Mohamed ben Zayed d’intelligence artificielle à Abou Dhabi.

Avant même sa tenue fin novembre 2023 à Dubaï, la COP28 suscite le scepticisme des militants écologistes.

Ils estiment en particulier que la nomination à la tête de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat d’un patron issu de l’industrie pétrolière « menace la légitimité et l’efficacité de la COP28. »

Sultan al-Jaber est le PDG du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company), mais il est aussi à la tête de Masdar, l’entreprise émiratie d’énergies renouvelables. Sa nomination a été saluée par l’envoyé américain pour le climat, John Kerry.

Après des négociations difficiles, la COP27 de novembre en Égypte avait abouti à un texte très disputé sur l’aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique. Mais, elle n’est pas parvenue à faire progresser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète. Et la question d’une moindre utilisation des énergies fossiles a été à peine mentionnée dans les textes.

Les Emirats arabes unis, l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, affirment que le pétrole brut reste indispensable à l’économie mondiale et qu’il est nécessaire pour financer la transition énergétique.

La monarchie du Golfe débourse également des milliards de dollars pour développer suffisamment d’énergies renouvelables pour couvrir la moitié de ses besoins d’ici à 2050.

Simon Stiell, le secrétaire exécutif de l’ONU-Climat, a estimé toutefois que la tenue de la COP28 aux Emirats arabes unis sera l’occasion d’aborder les « questions difficiles » des énergies fossiles.

Pour rappel, l’Etat des Emirats Arabes Unis s’est lancé dans le financement et la mise en place d’un certain nombre de projets d’énergie propre en Afrique à travers la société Masdar, dont le conseil d’administration est présidé par Sultan Al-Jaber. Aussi, les EAU, en partenariat avec les Etats-Unis, ont annoncé un investissement de 100 milliards de dollars dans le domaine de l’énergie propre.

Tunisie: Taux record d’abstention, un grand désaveu populaire pour le processus éléctroral

Le taux de participation au second tour des élections législatives en Tunisie, organisé dimanche, est de 11,3%, a annoncé le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Farouk Bouaskar.Ce second tour des élections législatives tunisiennes a donné lieu à une participation très faible, semblable à celle enregistrée lors du premier tour de ce scrutin et qui a atteint 11,20%.

Près de 8 millions de Tunisiens étaient appelés aux urnes pour ce second tour de ces législatives anticipées, qui constituent la « dernière étape du processus de mesures exceptionnelles lancé par le président tunisien, Kais Saïed le 25 juillet 2021.

La proclamation des résultats préliminaires du deuxième tour aura lieu, au plus tard, le 1er février 2023. Poue sa part, l’Instance Supérieure Indépendante des élections annoncera les résultats définitifs des élections législatives après la fin des délais de recours, au plus tard, le 4 mars 2023.

A l’issue du premier tour, 23 candidats dont 3 femmes avaient été élus sur les 154 sièges que compte la future Assemblée des Représentants du Peuple (parlement).

Plusieurs formations politiques et organisations de la société civile avaient appelé à l’annulation du 2ème tour de ces législatives, dont sont exclus les partis politiques à la faveur d’un code électoral, introduisant le scrutin uninominal à deux tours.

Selon les observateurs, le futur parlement, dépourvu de toute compétence, à la faveur de la concentration de tous les pouvoirs par le président de la République, n’en sera qu’une simple boîte d’enregistrement et que les députés seront cantonnés dans un rôle de figuration.

En dépit des critiques acerbes à son encontre au sujet de sa perte d’indépendance, l’ISIE met l’accent sur rôle technique estimant qu’elle n’est pas influencée par les tiraillements politiques.

Plusieurs partis et organisations nationales, dont la puissante centrale syndicale, l’Union Générale Tunisienne du Travail, ont appelé à l’annulation du second tour des législatives, estimant que l’abstention record de près de 90%, est un grand désaveu populaire pour le processus démarré le 25 juillet 2021

Mali : Polémique autour du projet de Constitution

Le président de la Transition a pris un décret nommant les membres « de la Commission chargée de la finalisation du projet de Constitution ». Certains membres désignés ont décliné leur participation.Le 19 décembre dernier, le président le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition au Mali avait rendu public un décret de création d’une commission chargée de la finalisation du projet de Constitution. Elle devrait avoir comme outil de travail l’avant-projet de Constitution remis au chef de l’Etat en octobre dernier par une commission mise en place à cet effet depuis juin dernier.

Dans ce décret, il était prévu de désigner 51 personnes dans la commission chargée de la finalisation du projet de Constitution. Toutefois, dans la liste publiée le 27 janvier, elles étaient plutôt 69 à avoir été nommée, soit 18 personnes de plus que le nombre prévu par le décret portant création de ladite commission.

Cette situation est qualifiée « incohérence » par des leaders politiques.

Président de la commission de rédaction de la Constitution, le professeur Fousseyni Samaké a été nommé coordinateur général de la nouvelle structure chargée de finaliser le projet qu’il a eu à piloter pendant plusieurs mois.

Le gouvernement est représenté dans cette commission par les ministres Alousséni Sanou des Finances, Ibrahim Ikassa Maïga de la Refondation de l’Etat, Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée auprès de la primature, Mamoudou Kassogué, ministre de la Justice et le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale. Parmi les cinq représentants du Conseil National de Transition ( CNT, parlement provisoire ), figurent Mamadou Diarassouba, Souleymane Dé, Abdoulmadjid Ag Mohamed Ahmed, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune.

Bien qu’ayant rejeté l’avant-projet de Constitution, le Cadre des Partis politiques pour le Retour à l’Ordre constitutionnel (opposition) fait son entrée dans cette nouvelle Commission avec deux représentants: l’ex ministre Amadou Koïta du parti Socialiste (PS-Yeleen Kura) et Amadou Aya secrétaire général adjoint du parti CODEM (Convergence pour le développement du Mali).

La nomination de ce dernier a suscité la réaction de son parti, qui, dans un communiqué, dit avoir « été surpris de voir le nom d’un de ses membres figurer sur le décret ». Ce parti, qui rejette toute idée de l’élaboration d’une nouvelle Constitution, estime que son secrétaire général adjoint a été plutôt désigné sur proposition du Cadre des partis politiques. Il exprime son désaccord sur le choix des membres et rejette d’emblée toutes les conclusions qui sortiront des travaux de la commission.

Par contre, un des leaders du Cadre, Laya Amadou Guindo considère pourtant l’intégration dans cette commission comme une opportunité de faire entendre leur position tout en plaidant pour une révision à minima de la Constitution de février 1992.

La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) – ex-rébellion – qui a aussi vu l’un de ses cadres nommé dans cette commission, a tout simplement informé l’opinion « qu’elle ne prendra pas part à la Commission chargée de la finalisation du projet de Constitution ». Pourtant, elle a confirmé avoir proposé un nom bien avant sa décision de suspendre sa participation aux organes de mise en œuvre de l’Accord prise fin décembre 2022. Elle a ainsi réitéré « avec insistance sa demande de réunion en un lieu neutre avec la médiation internationale pour discuter de la viabilité de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».

Selon le décret du 27 janvier dernier, les membres de la commission « bénéficieront des avantages ». Pourtant, les dix membres représentants le gouvernement et le CNT qui y siègeront, perçoivent déjà des indemnités.  

Ce décret a été pris à moins de deux mois d’un vote populaire prévu le 19 mars prochain.

Le document soumis sera directement voté au cours dun référendum sans être examiné ou adopté par le CNT.

Maroc : « l’Appel de Tanger » réitère son engagement pour l’expulsion de la « rasd » de l’UA

Les signataires de l’« Appel solennel à l’expulsion de la pseudo-« rasd » de l’Union Africaine », dit « Appel de Tanger », se sont réunis, samedi 28 janvier, à Marrakech pour leur première réunion de suivi dudit appel.Près de trois après le paraphage, le 04 Novembre 2022 à Tanger (Maroc), de l’« Appel solennel à l’expulsion de la pseudo-« rasd » de l’Union Africaine », dit « Appel de Tanger », les signataires du document se sont réunis ce samedi 28 janvier 2023 à Marrakech pour leur première réunion d’évaluation.

« Lors de cette réunion, les signataires ont réitéré leur engagement, plein et entier, à œuvrer de concert et en coordination en faveur de l’exclusion de cette entité non-étatique pseudo-« rasd » de l’Union Africaine », rapporte un communiqué parvenu lundi à APA.

Le document souligne que « les Premiers ministres et ministres africains ont estimé également que cette exclusion, légitime d’un point de vue légal, ne doit en aucun cas être considérée comme un objectif inatteignable – parce qu’elle s’insère dans une dynamique continentale et internationale favorable, où le réalisme et le pragmatisme prévalent, et parce qu’elle représente un prérequis indispensable au retour de l’impartialité et de la crédibilité de l’Organisation panafricaine sur la Question du Sahara ».

Forts des diverses recommandations de la Campagne de réflexion panafricaine portant sur les enjeux de l’Union Africaine à l’aune de la Question du Sahara, débattus lors de cinq Séminaires sous régionaux, organisés entre Mai et Octobre 2021, à Nouakchott, Dakar, Accra, Dar Es-Salaam et Kinshasa, les signataires l’ « Appel solennel à l’expulsion de la pseudo-« rasd » de l’Union Africaine », ont débattu un projet de « Livre Blanc » et l’ont adopté à l’unanimité, après y avoir apporté leurs précieuses contributions, poursuit la note.

Ce « Livre Blanc », intitulé « L’Union Africaine et la Question du Sahara – Livrable final d’une réflexion intellectuelle panafricaine profonde et inclusive », précise le communiqué, « est l’aboutissement de la Campagne panafricaine et le reflet fidèle des débats tenus lors des différentes rencontres et séminaires ».

Les signataires de cet appel ont noté avec grande satisfaction la participation en qualité de nouveaux signataires de l’ « Appel de Tanger », des personnalités suivantes originaires de la République de Gambie, du Royaume du Lesotho et de la République de Madagascar : S.E.M. Lamin Kaba Badjo, ancien ministre des Affaires Etrangères de la République de Gambie ; S.E.M. Lesego Makgothi, ancien ministre des Affaires Etrangères du Royaume du Lesotho ; et S.E.M. Patrick Rajoelina, ancien ministre des Affaires Etrangères de la République de Madagascar.

« Ce « Livre Blanc », développe un argumentaire factuel et historique irréfutable, c’est un document juridique et politique de référence, qui matérialise une vision d’une Afrique unie et d’un panafricanisme renouvelé, loin des idéologies d’un autre temps », explique la note.

Ce « Livre Blanc » est un plaidoyer, dont les 10 principales considérations sont les suivantes :

La « rasd », imposée à la seule OUA/UA, n’est pas une entité étatique puisqu’elle ne possède aucun des attributs qualifiants d’un « État »,

La « rasd », installée en territoire algérien, est soumise à une souveraineté supérieure, celle de l’Algérie,  

La « rasd » est une entité non-étatique ne disposant pas de responsabilité juridique internationale, or L’admission de la « rasd » à l’OUA est un coup de force de force juridique en flagrante violation de sa Charte,

L’admission de la « rasd » à l’OUA s’est faite dans un contexte particulier, au moment où le Continent était en prise à différents courants idéologiques aujourd’hui obsolètes,

En admettant la « rasd », l’OUA a préjugé, en toute partialité, du résultat d’un processus, qualifié de « solution régionale »,

La présence de la « rasd » au sein de l’OUA puis de l’UA a éloigné l’organisation du traitement de la Question du Sahara,

La Décision 693 (XXXI) prise par l’UA lors du Sommet de Nouakchott en juillet 2018 atteste de l’exclusivité du processus onusien dans la recherche d’une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable »,

La « rasd », sans effectivité du fait de son caractère non-étatique, n’apporte aucune valeur ajoutée à l’UA et est source de division plutôt que d’unité,

La présence au sein de l’UA de la « rasd », émanation non-étatique d’un groupe séparatiste armé, illustre la vulnérabilité institutionnelle de l’Organisation et représente un frein incontestable à l’intégration économique régionale et continentale.