octobre 2025 - Journal du Niger

Tanzanie : après le scrutin, le chaos

Deux jours après les élections générales, la Tanzanie s’enfonce dans une crise d’une rare intensité. Entre violences meurtrières, accusations de fraude et silence des autorités, le pays vacille. L’opposition dénonce une dérive autoritaire, tandis que la communauté internationale appelle à la retenue.

 

Dar es-Salaam, 31 octobre 2025 – Deux jours à peine après les élections présidentielles et législatives du 29 octobre, la Tanzanie s’enfonce dans une spirale de violences sans précédent. Des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre ont embrasé les grandes villes, laissant derrière eux un paysage de deuil et de désolation. Tandis que l’opposition dénonce une fraude électorale massive, le bilan humain s’alourdit, et la communauté internationale appelle à la retenue dans un climat de plus en plus oppressant.

Le principal parti d’opposition, Chadema, tire la sonnette d’alarme avec un décompte glaçant : près de 700 morts recensés à travers le pays, selon les relevés effectués par ses militants dans les établissements hospitaliers. À elle seule, Dar es-Salaam concentrerait 350 décès, tandis que Mwanza en déplorerait plus de 200. Ces chiffres, bien que non officiels, trouvent un écho dans les confidences d’une source sécuritaire, qui évoque un ordre de grandeur similaire sans les confirmer.

Du côté des autorités, le silence est total. Aucune déclaration officielle n’a été émise, laissant place à une communication verrouillée face à l’escalade. Les ONG, telles qu’Amnesty International, avancent prudemment un minimum de 100 victimes, tandis que les Nations Unies, confrontées à des restrictions d’accès dans les zones sensibles, ne confirment qu’une poignée de cas.

« Les vérifications sont entravées par une surveillance accrue des centres de santé », déplorent des porte-parole onusiens, pointant du doigt les patrouilles militaires qui quadrillent les abords des hôpitaux.

La Tanzanie s’enfonce dans une crise post-électorale marquée par des violences meurtrières, des accusations de fraude et un silence gouvernemental inquiétant. L’opposition et la communauté internationale appellent à la transparence et au dialogue.La Tanzanie s’enfonce dans une crise post-électorale marquée par des violences meurtrières, des accusations de fraude et un silence gouvernemental inquiétant. L’opposition et la communauté internationale appellent à la transparence et au dialogue.

Un scrutin contesté, catalyseur de la colère

 

La flambée de violence trouve ses racines dans un processus électoral jugé biaisé dès ses prémices. Chadema, exclu du scrutin pour avoir rejeté un code de déontologie jugé partial, a vu son président Tundu Lissu incarcéré pour trahison. Un autre candidat de l’opposition a été invalidé à la dernière minute, alimentant les soupçons de manipulation. « Ce n’était pas une élection, mais une mascarade orchestrée », dénonce un communiqué du parti, qui réclame la mise en place d’un exécutif intérimaire pour restaurer la confiance démocratique.

Dans les rues, la colère s’est matérialisée par des barricades, des incendies de postes de police, de véhicules officiels et même d’une station-service en plein centre de Dar es-Salaam. La riposte des autorités a été immédiate : tirs à balles réelles, gaz lacrymogènes et charges massives pour rétablir l’ordre. Un couvre-feu strict a été décrété dans la capitale, et l’accès à Internet suspendu, officiellement pour des raisons de « sécurité nationale », afin de freiner la diffusion de témoignages et d’images.

Pourtant, certaines localités périphériques offrent un contraste saisissant. Des témoins rapportent une posture plus mesurée des forces de l’ordre, cantonnées à un rôle d’observation et privilégiant le dialogue informel avec les communautés. Ces îlots de calme tranchent avec les scènes d’affrontements frontaux dans les grandes agglomérations, révélant une gestion sécuritaire à géométrie variable.

 

 

La Tanzanie : une nation sous tension, un avenir en suspens

 

Ce vendredi matin, la Tanzanie se réveille sous le poids du deuil. Les morgues débordent, les hôpitaux peinent à absorber les blessés, et une atmosphère de terreur diffuse s’installe dans les régions les plus touchées. Les familles endeuillées, privées de cérémonies publiques, réclament justice, tandis que les survivants luttent dans un système de santé déjà fragilisé.

À l’international, les réactions restent timides. Washington et plusieurs capitales européennes expriment une « profonde préoccupation », appelant à une enquête indépendante et à la libération des détenus politiques. L’Union africaine pourrait convoquer une session d’urgence, mais pour l’heure, la solidarité continentale semble en veilleuse. « La Tanzanie, jadis modèle de stabilité, risque de devenir un cas  de dérive autoritaire », analyse un expert en gouvernance à l’Institut des Études de Sécurité de Pretoria.

Au-delà des chiffres et des barricades, cette crise soulève une question cruciale : la démocratie tanzanienne peut-elle survivre à ce séisme politique ? Relâcher la pression médiatique, engager un dialogue inclusif et restaurer la transparence électorale apparaissent comme des impératifs pour éviter un embrasement régional. Tandis que le soleil se couche sur Dar es-Salaam, l’Histoire, attentive, attend la suite de ce chapitre tragique.

 

Niamey et N’Djamena relancent leur partenariat stratégique

Le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine a entamé une visite diplomatique à N’Djamena pour relancer la Grande Commission Mixte de Coopération entre le Niger et le Tchad. Une rencontre stratégique qui vise à renforcer les liens bilatéraux face aux défis sécuritaires et économiques du Sahel. C’est une preuve de l’importance accordée à la solidarité régionale.

 

N’Djamena, 31 octobre 2025 Dans un geste fort de rapprochement bilatéral, le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine, également en charge de l’Économie et des Finances, a foulé le sol tchadien ce vendredi pour une mission diplomatique de haut niveau. À la tête d’une délégation gouvernementale de premier plan, il a donné le coup d’envoi des travaux de la Grande Commission Mixte de Coopération, un cadre stratégique destiné à revitaliser les relations entre Niamey et N’Djamena face aux défis régionaux partagés.

Aux côtés de Zeine figuraient des piliers de l’exécutif nigérien : le colonel-major Abdourahamane Amadou, ministre des Transports et de l’Aviation Civile, et Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens de l’extérieur. De plus, conseillers techniques et hauts fonctionnaires complétaient cette délégation, mobilisée afin de dessiner les contours d’un partenariat ambitieux dans les domaines des infrastructures, du commerce et de la sécurité.

Dialogue stratégique et accueil protocolaire

 

Dès son arrivée à l’aéroport international Hassan Djamous, Ali Lamine Zeine a été accueilli avec les honneurs par son homologue tchadien, l’ambassadeur Allah Maye Halina, Premier ministre et chef du gouvernement. Les échanges initiaux, empreints de cordialité, ont donné le ton d’une journée placée sous le signe du dialogue franc et constructif. Une première rencontre bilatérale, tenue dans le salon protocolaire de l’aéroport, a permis aux deux chefs de gouvernement d’aborder les priorités immédiates avant de rejoindre le ministère tchadien des Affaires étrangères pour l’ouverture officielle de la commission.

C’est dans ce cadre institutionnel que Zeine et Halina ont lancé les travaux de ce mécanisme historique, conçu pour structurer les échanges entre les deux voisins sahéliens. « Cette rencontre n’est pas qu’une formalité ; elle pave la voie d’une alliance proactive contre les instabilités qui nous menacent tous », a confié une source diplomatique nigérienne, évoquant notamment les perspectives d’une intégration économique renforcée et d’une coopération sécuritaire accrue.

 

 La Grande Commission Mixte : une coopération résiliente face aux défis du Sahel

 

En outre, au-delà des discours et des gestes protocolaires, cette visite s’inscrit dans une dynamique de reconstruction post-crise pour le Sahel. Le Niger et le Tchad, liés par des frontières poreuses et confrontés à des menaces sécuritaires similaires, misent sur cette plateforme pour accélérer des projets concrets : développement des corridors routiers, interconnexion énergétique, formation des jeunes, gestion durable des ressources hydriques. Par ailleurs, des accords bilatéraux, attendus en clôture de session, pourraient formaliser des engagements chiffrés pour les années à venir.

Pour ce qui est du contexte, cette escale tchadienne s’inscrit dans la continuité d’une diplomatie régionale offensive portée par Niamey sous la Transition. Du côté de N’Djamena, l’accueil chaleureux orchestré par Halina témoigne de la volonté du Tchad de consolider son rôle de pivot ouest-africain. Les observateurs espèrent que les échanges, enrichis par des ateliers thématiques tout au long de la journée, déboucheront par conséquent sur une feuille de route opérationnelle, loin des simples déclarations d’intention.

En conclusion, alors que les délégations poursuivent leurs négociations, cette rencontre bilatérale rappelle qu’au cœur d’un Sahel tourmenté, la solidarité interétatique demeure l’outil le plus puissant. Les conclusions de cette commission, attendues demain, pourraient bien redessiner les contours d’une sous-région plus unie, plus résiliente et tournée vers l’avenir.

 

Niger : la Garde Nationale forme sa première unité spécialisée en drones

La Garde Nationale du Niger franchit un cap technologique avec la sortie de sa première promotion de spécialistes en drones. Une formation inédite, clôturée au Camp Abdou Garba, qui marque l’entrée officielle de ces outils dans les stratégies de défense du pays. Par conséquent, cette évolution est stratégique pour la sécurité régionale.

 

Niamey, 31 octobre 2025 – La Garde Nationale du Niger (GNN) franchit une étape majeure dans la modernisation de ses capacités opérationnelles. Hier, l’institution célèbre la sortie officielle de sa toute première promotion de spécialistes en drones, à l’issue d’une formation pionnière clôturée la veille au Camp Abdou Garba.

Placée sous la supervision du commandant Cissé, directeur par intérim des Statistiques et de la Formation, cette remise de certificats de spécialité (CS1, option Drone) incarne une volonté affirmée d’adapter les outils de défense aux réalités sécuritaires contemporaines. En effet, « cette étape renforce notre arsenal opérationnel et prépare nos équipes à des scénarios complexes », confie une source interne à la GNN, dans un contexte régional marqué par des menaces hybrides.

 

La Garde Nationale du Niger forme sa première unité de spécialistes en drones. Une avancée technologique majeure pour renforcer la sécurité et moderniser les capacités opérationnelles du pays.

Des compétences techniques au service de la sécurité

 

Durant plusieurs semaines, les formateurs ont initié les stagiaires aux techniques de pilotage et d’exploitation de drones civils à usage professionnel. Dorénavant, ces appareils, intégrés aux missions de terrain, permettront une surveillance renforcée, des opérations de repérage ciblées et une réactivité accrue en cas d’urgence. Ceci représente un atout stratégique pour couvrir efficacement des zones vastes et vulnérables, tout en limitant l’exposition des agents.

 

Une stratégie nationale de montée en compétence

 

Première du genre au sein de la GNN, cette formation illustre clairement l’engagement des autorités nigériennes à doter leurs forces de sécurité d’expertises techniques avancées. En plus, elle s’inscrit dans une dynamique plus large de renforcement des capacités, où l’innovation technologique se conjugue à la formation humaine pour une défense plus agile et plus efficace. Par conséquent, les nouveaux pilotes, issus de profils variés, seront mobilisés dès les prochaines opérations.

La Garde Nationale à l’avant-garde sécuritaire

 

Au-delà de l’aspect technique, cette initiative témoigne de l’ambition du Niger de bâtir une défense proactive, adaptée aux enjeux du XXIᵉ siècle. Alors même que le pays poursuit ses efforts pour consolider sa souveraineté, de telles avancées pourraient inspirer d’autres institutions et partenaires régionaux. En conclusion, en intégrant les drones à son dispositif, la GNN se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre l’insécurité, alliant tradition militaire et innovation numérique pour un avenir plus serein.

 

Hydrocarbures : le Niger et le Venezuela explore des pistes de coopération

Le chef de l’État  Abdourahamane Tiani a reçu le vice-ministre vénézuélien des Hydrocarbures pour une audience stratégique. Objectif : poser les bases d’une coopération Sud-Sud dans le secteur pétrolier, entre expertise vénézuélienne et ambition nigérienne de souveraineté énergétique.

 

Niamey, 30 octobre 2025 – Ce jeudi, au palais présidentiel de Niamey, le général d’armée Abdourahamane Tiani, chef de l’État, a reçu en audience Martinez Navarro Jovanny José, vice-ministre vénézuélien du Pouvoir Populaire pour les Hydrocarbures et le Pétrole. Accompagné d’une délégation officielle, le représentant de Caracas a échangé avec le président en présence d’un aréopage gouvernemental, dans une atmosphère cordiale mais résolument stratégique.

 

À Niamey, le président Tiani reçoit le vice-ministre vénézuélien des Hydrocarbures pour renforcer les liens énergétiques

Hydrocarbures : une rencontre au cœur des enjeux pétroliers

 

Au menu des discussions : les opportunités de coopération dans le secteur des ressources fossiles. Le Niger, riche en potentiel hydrocarboné mais encore en phase d’exploration, voit dans le Venezuela — géant mondial du pétrole fort de décennies d’expertise — un partenaire technique et financier capable d’accélérer ses ambitions extractives et de raffinage.

« Ces discussions ouvrent la voie à des échanges concrets, tant sur le plan technologique que sur le plan des investissements », confie le vice-ministre vénézuélien, soulignant ainsi l’intérêt mutuel pour une souveraineté énergétique renforcée face aux incertitudes du marché mondial.

 Une délégation de haut niveau autour du chef de l’État

 

Autour du président Tiani, plusieurs figures clés du gouvernement ont pris part aux pourparlers : Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier Ministre chargé de l’Économie et des Finances ; Bakary Yaou Sangaré, Ministre des Affaires étrangères ; le Dr Soumana Boubacar, directeur de cabinet et porte-parole du gouvernement ; Salim Mahamadou Gado, son adjoint ; Illo Adani, conseiller diplomatique ; et AbdoulKarim Mohamed Ali, secrétaire général du ministère du Pétrole.

Cette configuration témoigne de l’importance stratégique accordée à ces tractations, qui pourraient déboucher sur des accords de formation, de transfert de technologies, ou encore sur des projets conjoints dans le domaine de l’exploration et du raffinage.

À Niamey, le président Tiani reçoit le vice-ministre vénézuélien des Hydrocarbures pour renforcer les liens énergétiques

Vers une alliance Sud-Sud pour l’or noir

 

Dans un contexte de refondation marqué par une redéfinition des alliances, le Niger opère un pivot diplomatique vers des partenariats alternatifs. Cette visite vénézuélienne s’inscrit dans une logique de coopération Sud-Sud, fondée sur la complémentarité des ressources et des expertises.

Le Venezuela, malgré ses défis internes, dispose d’un savoir-faire reconnu en matière d’exploration offshore et de gestion de gisements complexes — des compétences potentiellement transposables aux bassins nigériens du sud et de l’est.

Les deux parties ont évoqué des pistes concrètes : assistance technique pour les forages, partage d’expériences en raffinage, et même des échanges sur la transition énergétique, avec le gaz naturel comme levier stratégique. « C’est un signal fort de solidarité entre nations productrices », analyse un expert local, estimant que ces liens pourraient réduire la dépendance aux circuits dominés par les majors occidentales.

 

Hydrocarbures : un horizon énergétique partagé

 

À l’issue de l’audience, les délégations ont exprimé leur optimisme quant à une concrétisation rapide des échanges. Dans un monde énergétique en pleine recomposition, entre tensions géopolitiques et impératifs climatiques, cette rencontre pourrait bien poser les fondations d’une alliance inattendue — où le sable du Sahel dialogue avec les marais du lac Maracaibo.

Il reste à transformer les intentions en accords : les observateurs attendent désormais des annonces formelles dans les semaines à venir, pour que cette poignée de main devienne un pipeline de prospérité partagée.

 

Niamey : le ministre du Commerce en tournée pour le Made in Niger

Du lait aux hydrocarbures, en passant par le recyclage et les fournitures scolaires, le ministre du Commerce et de l’Industrie a parcouru sept sites de production à Niamey. Objectif : valoriser le « Made in Niger », écouter les acteurs de terrain et activer les leviers d’une souveraineté économique durable.

 

Niamey, 30 octobre 2025 – Du 28 au 29 octobre, Abdoulaye Seydou a sillonné sept unités de production aux côtés de ses collaborateurs et de représentants de l’Agence nationale de la main-d’œuvre et de l’emploi (ANMC). De l’agroalimentaire au recyclage, et ce en passant par l’énergie, cette tournée illustre un engagement gouvernemental fort en faveur de la souveraineté industrielle.

Le ministre du Commerce : une immersion directe dans les ateliers

 

Le ministre a visité des fleurons du tissu industriel nigérien : Niger Lait S.A. (produits laitiers), UNIS NIGER (savons), Oriba Food (mayonnaises), Oriba Jus (sodas), ECO WASTE SOLUTION (recyclage plastique), AHK Hydrocarbure Gaz (combustibles gazeux) et Niger Craie Production (fournitures scolaires). Loin des discours, ces escales ont permis de prendre le pouls des ateliers, d’observer les conditions de travail, d’écouter les dirigeants et de jauger la qualité des chaînes de production.

« C’est un geste concret pour valoriser nos savoir-faire et transformer le ‘Made in Niger’ en atout compétitif », a commenté un cadre du ministère. Les échanges ont été francs : gratitude pour la proximité, mais aussi appels à l’aide face aux défis logistiques, énergétiques et réglementaires. Les industriels ont cependant mis en avant des avancées notables en matière d’innovation et de rigueur professionnelle.

 

À Niamey, le ministre du Commerce visite sept sites industriels pour soutenir la production locale et renforcer la souveraineté économique du Niger.

Des mesures fortes pour développer le local

 

À l’issue de cette tournée, le ministre a dressé un bilan optimiste, porté par deux leviers majeurs. D’une part, la sixième édition de la campagne « Consommer Local » initiée par l’UEMOA. D’autre part, les récentes décisions du Conseil des ministres du 22 octobre : une ordonnance imposant des quotas sur les importations concurrentes, et un décret rendant obligatoire l’achat de produits nationaux par les institutions publiques.

« Ces outils protègent notre marché et garantissent des débouchés stables aux acteurs locaux », a-t-il affirmé, avant de lancer un défi aux entrepreneurs : « Le gouvernement a rempli sa part ; à vous, désormais, de garantir l’abondance, la qualité irréprochable et des prix accessibles. C’est ainsi que nous réduirons les importations, renforcerons notre compétitivité et concrétiserons la vision du président de la République, le général Abdourahamane Tiani. »

Le ministre a réitéré l’engagement des autorités de la Refondation : faciliter l’investissement, encourager la transformation locale et améliorer le quotidien des citoyens. « Privilégier le local est un choix stratégique autant que civique », a-t-il martelé, appelant chaque Nigérien à adopter ce réflexe patriotique.

À Niamey, le ministre du Commerce visite sept sites industriels pour soutenir la production locale et renforcer la souveraineté économique du Niger.

Vers une chaîne de valeur inclusive et durable

 

Ces visites s’inscrivent d’ailleurs dans une stratégie plus large : bâtir un patriotisme économique concret. En soutenant les PME et les industries émergentes, le gouvernement mise sur la création d’emplois stables et la diversification des filières, loin de la dépendance aux matières premières brutes.

Des observateurs saluent cette approche, car elle pourrait stimuler une croissance inclusive, où les usines locales deviennent des moteurs de prospérité partagée. À l’heure où l’UEMOA accélère l’intégration régionale, le Niger semble prêt à jouer sa partition avec panache. Il ne reste plus qu’aux consommateurs et aux investisseurs à suivre le tempo : le « Consommer Local » n’est plus un slogan, mais un levier stratégique pour un avenir plus autonome.

 

Festival de l’Aïr 2025 : Agadez affine ses préparatifs

À quelques semaines du Festival de l’Aïr, le gouverneur d’Agadez mobilise les forces vives pour affiner les préparatifs. Sécurité, logistique, rayonnement culturel : la 17ᵉ édition s’annonce comme un symbole de résilience et de fierté touarègue.

 

Agadez, 30 octobre 2025 – Mercredi après-midi, le gouverneur de la région d’Agadez, le général de division Ibra Boulama Issa, a réuni les forces vives impliquées dans l’organisation de l’édition 2025. En sa qualité de président du Comité Technique Régional d’Appui à l’Organisation, il a dirigé une session stratégique au gouvernorat, avec un mot d’ordre : affiner chaque détail afin de faire de cette 17ᵉ édition un hommage éclatant à l’héritage touareg.

 

Festival de l’Aïr 2025 : une concertation pour accorder les ambitions

 

Autour de la table, présidents et vice-présidents de commissions ont passé en revue la feuille de route, jalon par jalon. « C’est le moment de synchroniser nos efforts pour que chaque détail concoure à un succès retentissant », a martelé le gouverneur, en écho aux directives nationales. L’objectif est clair : faire du festival bien plus qu’une fête — il doit devenir un levier de rayonnement culturel, identitaire et économique pour toute la région.

Les échanges ont également porté sur des aspects concrets : logistique, partenariats, et coordination des équipes. Le général Issa, en chef d’orchestre pragmatique, a apporté des réponses immédiates. Le point fort de la réunion fut l’annonce d’un dispositif sécuritaire validé le jour même par le Conseil Régional de Sécurité. Ce plan global prévoit donc une surveillance renforcée et une coordination interservices, afin de garantir un environnement serein. « La sécurité des participants est non négociable », a-t-il insisté, dans un contexte sahélien où la vigilance reste de mise.

 

Des figures clés mobilisées autour du projet

 

La réunion a rassemblé des personnalités de premier plan, ce qui témoigne de l’ampleur interinstitutionnelle de l’événement. Le secrétaire général de la région, celui de la commune urbaine d’Agadez, le représentant du Sultan de l’Aïr — gardien des traditions — ainsi que le directeur régional du Tourisme et de l’Artisanat ont conjugué leurs expertises. Une telle synergie entre mémoire ancestrale et gouvernance moderne sert un festival qui ambitionne de faire vibrer le désert.

 

Un festival entre résilience et rayonnement

 

Prévue pour fin novembre, cette 17ᵉ édition attend des milliers de visiteurs venus des quatre coins du monde. Elle célèbre les arts, les musiques et l’artisanat touaregs, tout en portant l’espoir d’un rebond touristique dans une région fragilisée par les défis sécuritaires.

Grâce à cette dynamique collective, Agadez se positionne comme un bastion de résilience culturelle, où le sable du Ténéré continue de raconter des histoires d’unité, de fierté et d’avenir. Les prochaines semaines s’annoncent décisives, mais déjà, l’élan est donné pour un festival qui s’annonce inoubliable.

 

Sécurité routière à Niamey : tricycles traqués, gares pirates évacuées

Sécurité routière à Niamey , les autorités passent à l’offensive contre le chaos routier. Tricycles interdits, gares pirates démantelées, contrôles renforcés : une opération coup de poing pour restaurer l’ordre et protéger les usagers dans une capitale en pleine effervescence.

 

Niamey, 30 octobre 2025—  Ce jeudi, les principales artères de Niamey ont été investies par des équipes du service des Transports Urbains, sous la houlette de leur directeur. Objectif : traquer les pratiques dangereuses qui mettent en péril la vie des usagers et paralysent la circulation. Dans une ville où les embouteillages et les accidents font désormais partie du quotidien, cette opération marque une offensive musclée pour rétablir l’ordre — et la prudence — sur les routes… ou plutôt sur les guidons.

Vérifications ciblées, sécurité renforcée

 

Menée avec discrétion sur des points névralgiques — marchés, grands axes, carrefours stratégiques — l’opération a ciblé les véhicules, les conducteurs et les flux de passagers. En ligne de mire : les tricycles motorisés utilisés pour le transport de personnes, une pratique formellement interdite par la réglementation. Agiles mais instables, ces engins sont souvent à l’origine de chutes, de collisions frontales et de surcharges dangereuses.

« Nous agissons pour le bien de tous : conducteurs, piétons et voyageurs », martèle une source au sein du service. Désormais, les contrevenants s’exposent à des amendes dissuasives et à la saisie immédiate de leur engin. Le message est clair : « Privilégiez les moyens homologués, comme les taxis collectifs ou les bus, pour éviter les pièges du non-respect du Code de la route. »

Sécurité routière à Niamey : tricycles interdits, gares pirates évacuées, les autorités frappent fort pour fluidifier le trafic et protéger les usagers.

 Démantèlement des points chauds : vers une ville désengorgée

 

Par ailleurs, les équipes ont ciblé les installations sauvages qui transforment les trottoirs en zones de chaos : arrêts improvisés, « gares pirates » aux abords des souks et quartiers animés. Véritables nœuds gordiens du trafic, ces points anarchiques favorisent les stationnements illicites et les bousculades. Leur évacuation progressive vise ainsi à rediriger les flux vers des zones dédiées, sécurisées et mieux organisées.

Ces actions s’inscrivent dans un vaste plan de modernisation urbaine, où la sécurité ne se limite plus aux slogans. Avec une population en pleine expansion et un parc automobile en constante croissance, Niamey ne peut plus tolérer ces poches de désordre qui freinent l’économie locale et mettent également en danger les plus vulnérables — enfants, femmes, piétons.

Sécurité routière à Niamey : tricycles interdits, gares pirates évacuées, les autorités frappent fort pour fluidifier le trafic et protéger les usagers.

Sécurité routière à Niamey : une responsabilité partagée pour des routes apaisées

 

À l’issue des contrôles, les autorités appellent à une mobilisation citoyenne. « La sécurité au volant est l’affaire de chacun : respectons les règles pour que nos rues redeviennent des espaces de vie, pas de drame », insistent-elles. Des campagnes de sensibilisation sont prévues dans les prochains jours : spots radio, ateliers communautaires, actions de proximité pour ancrer les bons réflexes.

En somme, dans une capitale où les klaxons et les freinages d’urgence rythment encore trop les journées, cette initiative pourrait bien être le déclic. Reste à voir si les effets perdureront au-delà des patrouilles. Pour l’heure, Niamey respire un peu mieux — en attendant que la discipline devienne la norme. Ensemble, pour des trajets sereins et des vies préservées.

 

Fonds souverain au Niger : des taxes ciblées sur plusieurs secteurs économiques

Le gouvernement nigérien reconfigure son Fonds de Sécurité et de Souveraineté du Pays (FSSP), jusque-là alimenté par des dons volontaires. Désormais, une série de prélèvements obligatoires dans des secteurs stratégiques — importations, télécommunications, salaires, industries extractives — viendra soutenir ce mécanisme financier. Objectif : asseoir une souveraineté budgétaire durable et répondre aux priorités sécuritaires et infrastructurelles du pays.

Niamey, 29 octobre 2025 Le gouvernement nigérien a annoncé ce mercredi une refonte majeure du Fonds de Sécurité et de Souveraineté du Pays (FSSP), un mécanisme existant depuis deux années mais jusqu’ici alimenté uniquement par des dons volontaires. Désormais, l’État élargit son champ d’action en instaurant une série de prélèvements obligatoires dans des secteurs économiques clés — des importations aux télécommunications — afin de garantir un financement pérenne des priorités nationales. Cette réforme marque un tournant stratégique dans la quête d’autonomie budgétaire du Niger, confronté à des défis sécuritaires et infrastructurels croissants.

 

Fonds souverain au Niger : Une enveloppe dédiée à la résilience nationale

 

Le FSSP centralisera des ressources ciblées pour financer les priorités urgentes : sécurité, gouvernance administrative et développement territorial.

« Ces ressources permettront de bâtir une autonomie financière durable, libérant le Niger des aléas des aides extérieures », a déclaré un porte-parole du ministère des Finances.

Dans un contexte régional instable et marqué par la volatilité des matières premières, ce fonds se présente comme un bouclier stratégique, avec des allocations prévues pour l’armement, la formation des agents publics et les infrastructures locales.

 

Fonds souverain au Niger :  une architecture fiscale multisectorielle

 

Les prélèvements, validés par décret présidentiel, entreront en vigueur dans les prochaines semaines. Ils concernent un large spectre d’acteurs économiques, avec des taux modulés pour éviter un effet d’asphyxie. Parmi les principales mesures :

  • Importations de biens haut de gamme : surtaxe de 3 à 12 % pour préserver les devises.
  • Agroalimentaire et pêche : prélèvement de 4 % sur les volumes exportés.
  • Opérations douanières : frais additionnels sur les documents émis via le Guichet Unique.
  • Institutions publiques et parapubliques : 15 % sur les rendements des placements financiers.
  • Industries stratégiques : 1,2 % du chiffre d’affaires annuel (mines, énergie).
  • Masse salariale : retenue de 1 % sur les salaires nets, plus une ponction sur les primes.
  • Services numériques : 1 % sur les relevés mensuels des opérateurs télécoms.
  • Fonds étatiques spécialisés : prélèvement de 10 % pour redistribution ciblée.
  • Société civile locale : cotisation mensuelle de 10 000 à 100 000 FCFA pour les ONG.
  • Marché locatif : 3 % sur les revenus des baux impliquant l’État ou les grands chantiers.
  • Appels d’offres publics : 0,5 % sur les montants hors TVA des contrats adjudiqués.

Des mécanismes de contrôle sont annoncés pour garantir la traçabilité et éviter les contournements.

 

 Souveraineté en ligne de mire, vigilance requise

 

Au-delà des chiffres, cette réforme traduit une volonté politique claire : financer les ambitions nationales par des ressources locales.

« C’est un pas décisif vers une souveraineté réelle, où chaque contribution sert le bien commun », salue un économiste nigérien, en phase avec les orientations du gouvernement.

Mais des voix s’élèvent. Des représentants du secteur privé alertent sur les risques de ralentissement économique.

« L’équilibre entre recettes et fluidité des affaires sera crucial », prévient un dirigeant d’entreprise à Niamey.

Pour rassurer, le gouvernement s’engage à publier un rapport trimestriel sur l’utilisation des fonds, gage de transparence et de redevabilité.

 

Fonds souverain au Niger :  un pari audacieux pour redessiner le paysage financier régional

 

Dans un Sahel en quête de stabilité, le Niger opte pour une stratégie d’autofinancement ambitieuse. En élargissant la base contributive nationale, l’État entend bâtir une économie plus résiliente, capable de financer ses propres ambitions sans dépendance excessive aux partenaires extérieurs. Si l’équilibre entre pression fiscale et dynamisme économique est maintenu, le FSSP pourrait devenir un levier structurant pour redessiner le paysage financier ouest-africain.

 

Jacob Zuma en visite au Burkina Faso

Jacob Zuma à Ouagadougou : entre mémoire des luttes africaines et appel à l’unité continentale, le Burkina Faso mise sur le panafricanisme vivant.

 

Ouagadougou, 29 octobre 2025 – L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a atterri ce mercredi à Ouagadougou, accueilli avec faste dans le cadre d’un programme dédié aux séjours des descendants d’Africains. À 83 ans, le vétéran de la lutte anti-apartheid apporte son poids historique à une initiative qui ambitionne de resserrer les liens entre le continent et sa diaspora mondiale. En conséquence, cette visite hautement symbolique positionne le Burkina Faso comme un carrefour du panafricanisme contemporain.

 

Jacob Zuma : un accueil protocolaire chargé de sens

 

Dès sa descente d’avion, Zuma a été salué par Karamoko Jean-Marie Traoré, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’étranger. Ce geste diplomatique souligne l’importance accordée par les autorités à ce visiteur de marque, dont le parcours — de militant clandestin à chef d’État — incarne les luttes et les contradictions de l’Afrique post-coloniale.

Visiblement ému, Zuma n’a pas caché son enthousiasme :

« Je suis honoré de revenir sur cette terre qui pulse au rythme de la renaissance africaine. Les dirigeants burkinabè ont osé des choix audacieux pour leur peuple, et je suis là pour les appuyer dans cette voie. »

Des mots prononcés sous un soleil éclatant, qui résonnent ainsi comme un hommage à la solidarité entre nations sahéliennes et australes.

 

Jacob Zuma : une visite ancrée dans l’héritage de la Libération

 

Le séjour de Zuma s’inscrit dans une campagne portée par les mouvements afro-descendants, visant à reconnecter les fils dispersés de la Grande Afrique. Le Burkina Faso, terre de Thomas Sankara, se profile donc comme un point d’ancrage pour ces retrouvailles. En pleine refonte sécuritaire et économique, le pays appelle à une unité continentale face aux défis globaux.

Au programme sont prévues des rencontres avec des leaders locaux, des échanges avec des communautés de la diaspora, et une conférence publique prévue le 1ᵉʳ novembre. Zuma y reviendra sur les grandes étapes des indépendances africaines :

« Nous parlerons des combats oubliés, des héros qui ont brisé les chaînes, et de ce que nous devons aux générations futures. »

Un récit annoncé comme vivant et engagé, couvrant notamment les soulèvements qui ont redessiné le continent entre les années 1950 et 1990.

 

Un coup de projecteur sur le panafricanisme en action

 

Il faut souligner que cette visite intervient à un moment Important  pour le Burkina Faso, dont le discours souverainiste et panafricain, porté par Ibrahim Traoré, gagne en visibilité. En accueillant Zuma — compagnon de route de Nelson Mandela — Ouagadougou envoie un signal fort : le pays veut s’affirmer comme acteur du réveil collectif africain, et non plus comme simple théâtre des violences sahéliennes.

De ce fait, des observateurs y voient un levier diplomatique pour attirer talents, capitaux et initiatives de la diaspora, estimée à plusieurs millions d’âmes à travers le monde.

Par ailleurs, pour Zuma, cette escale burkinabè est aussi une respiration après des années marquées par des démêlés judiciaires en Afrique du Sud.

« C’est un honneur de soutenir des frères qui osent penser l’Afrique autrement », a-t-il conclu, dans un appel à l’unité qui pourrait bien inspirer d’autres figures du continent.

En attendant sa prise de parole, Ouagadougou vibre d’une énergie nouvelle : celle d’une Afrique qui se regarde dans le miroir et choisit, enfin, de réécrire son histoire — ensemble.

 

Tanzanie : Samia Suluhu Hassan vers une réélection sous tension

En Tanzanie, les élections générales du 29 octobre 2025 se déroulent dans un climat électrique. La présidente sortante Samia Suluhu Hassan, donnée largement favorite, affronte un scrutin marqué par l’exclusion de l’opposition, des violences dans les rues de Dar es Salaam et l’absence d’observateurs internationaux. Une victoire annoncée qui interroge sur l’avenir démocratique du pays.

 

Tanzanie, 29 octobre 2025 – Alors que les bureaux de vote ont ouvert ce mercredi dans une atmosphère électrique, la présidente sortante Samia Suluhu Hassan semble se diriger vers une réélection sans véritable concurrence. Propulsée à la tête de l’État en 2021 après le décès soudain de John Magufuli, elle affronte un scrutin présidentiel largement perçu comme une formalité, car le climat est marqué par l’asphyxie de l’opposition et une vague de contestations populaires. De plus, à Dar es Salaam, la capitale économique, des affrontements ont éclaté : les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes afin de disperser des manifestants dénonçant un processus électoral jugé biaisé.

 

Héritage magufulien : entre promesses d’ouverture et retour au contrôle en Tanzanie

 

Arrivée au pouvoir dans l’urgence, Samia Suluhu Hassan avait suscité un espoir timide d’assouplissement après les années d’autoritarisme sous Magufuli, surnommé le “bulldozer” pour sa gestion musclée de la pandémie et sa répression des voix dissidentes. En 2021, elle promettait une nouvelle ère : libération de prisonniers politiques, levée de l’interdiction des rassemblements, et lancement d’un dialogue national. Mais, très vite, ces engagements se sont rapidement effacés, laissant ainsi place à une reprise en main rigide de l’appareil étatique.

À l’occasion de ces élections générales – couplées aux scrutins législatifs et locaux – le paysage politique tanzanien apparaît verrouillé. La Commission électorale nationale (NEC), accusée de partialité, a invalidé les candidatures de figures majeures de l’opposition, dont notamment Tundu Lissu du parti Chadema, contraint à l’exil, et plusieurs leaders de l’ACT-Wazalendo. Le résultat est une course à sens unique pour la cheffe de file du Chama Cha Mapinduzi (CCM), au pouvoir sans interruption depuis l’indépendance en 1961.

“C’est une élection truquée”, dénonce un militant des droits humains, ce qui met en lumière une saison électorale entachée d’arrestations massives et de disparitions forcées.

 

Répression en marche : rues en ébullition et absence d’observateurs

 

La campagne électorale a viré au cauchemar pour les voix dissidentes. Plusieurs critiques du régime ont été enlevés, assassinés ou emprisonnés dans les semaines précédant le vote, instaurant ainsi un climat de terreur palpable. À Dar es Salaam, des centaines de protestataires ont bravé les interdictions pour exprimer leur colère, accusant le gouvernement de saper les fondements de la démocratie. Les affrontements avec la police, qui a tiré des grenades assourdissantes, ont fait plusieurs blessés et conduit à des dizaines d’arrestations.

Qui plus est, le scrutin se déroule sans la présence d’observateurs internationaux – une absence remarquée qui alimente les soupçons de fraude généralisée. De fait, les autorités tanzaniennes ont écarté l’Union africaine et le Commonwealth, habituellement mobilisés, laissant ainsi le champ libre à une NEC perçue comme le bras exécutif du CCM.

“Les élections ne sont ni libres ni équitables”, martèlent les soutiens de l’opposition, qui voient dans cette exclusion un aveu d’impuissance à masquer les irrégularités.

 

Un triomphe annoncé, mais à quel prix ?

 

Bien que le contexte soit tendu, la participation reste attendue. Les sondages informels créditent Samia Suluhu Hassan d’une avance écrasante – jusqu’à 80 % des intentions de vote. À 65 ans, la présidente mise sur son bilan économique : croissance soutenue par l’exploitation gazière et minière, modernisation des infrastructures, et diplomatie apaisée avec les partenaires occidentaux.

Mais derrière ce succès apparent se profile une érosion démocratique préoccupante. Les analystes alertent d’ailleurs : une victoire sans véritable concurrence pourrait refroidir les investisseurs étrangers, dans un pays où la jeunesse, confrontée au chômage et aux inégalités, bouillonne d’impatience.

 

Tanzanie, un avenir incertain

 

À mesure que la nuit électorale approche et que les premiers résultats se font attendre, la Tanzanie entre dans une phase d’incertitude. Pour Samia Suluhu Hassan, ce scrutin fait office de baptême du feu : un plébiscite qui pourrait consolider son autorité ou au contraire déclencher une contestation plus large. Dans les ruelles de Dar es Salaam, l’écho des slogans anti-régime rappelle que la promesse d’ouverture de 2021 n’était pas qu’un mirage – et que son effacement pourrait bien rallumer les braises d’une colère populaire.