février 2020 - Page 7 sur 49 - Journal du niger

Dieselgate: Volkswagen trouve un accord pour boucler son méga-procès en Allemagne

Dénouement en vue pour le plus grand procès « dieselgate » en Allemagne: Volkswagen et une association représentant quelque 400.000 clients sont parvenus vendredi à un accord, qui pourrait voir le constructeur débourser près d’un milliard d’euros.

« A l’issue de plusieurs jours de négociation », les deux parties « ont conclu un accord » a annoncé vendredi le tribunal de Brunswick, où s’était ouverte fin septembre cette méga-audience sur le scandale des moteurs truqués.

Comme ces discussions se sont tenues hors de tout cadre judiciaire, le procès ne peut prendre fin que si les requêtes visant Volkswagen sont retirées.

Les requérants, rassemblés dans cette première « procédure modèle » allemande, similaire à une « class action » à l’américaine, demandent réparation pour leurs voitures équipées de moteurs diesels truqués.

Le groupe automobile est accusé d’avoir délibérément nui à ses clients en installant à leur insu un logiciel faisant paraître les véhicules moins polluants qu’ils ne l’étaient en réalité.

En attendant les détails donnés par les deux parties à 12H00 GMT, l’accord pourrait voir Volkswagen rembourser ses clients à hauteur de 830 millions d’euros.

– 30 milliards d’euros –

Telle était en tout cas la substance d’un accord initialement négocié, mais qui a échoué il y a deux semaines en raison d’un désaccord sur la rémunération des avocats et les modalités de versement des dédommagements.

Le groupe automobile et la VZBV s’étaient alors accusés mutuellement d’être responsables de « l’échec » des pourparlers. Mais le constructeur a proposé des remboursements à ses clients même sans le soutien de l’association.

Ce scandale à tiroir remonte à septembre 2015, quand le géant automobile allemand a avoué avoir équipé 11 millions de véhicules de logiciels truqueurs, et hante depuis l’industrie automobile allemande.

Sans résolution amiable, ce premier grand procès de consommateurs en Allemagne devait durer au moins jusqu’en 2023.

Le montant de 830 millions d’euros peut paraître relativement modeste comparé aux 30 milliards d’euros qu’a déjà coûté le dieselgate au constructeur allemand.

L’essentiel de cette somme — frais juridiques, amendes et dédommagements — a pour l’heure été déboursé aux Etats-Unis, notamment pour indemniser les clients pour la reprise de leurs véhicules.

En Allemagne, le constructeur n’a payé jusqu’ici que trois amendes d’un total de 2,3 milliards d’euros et conteste avoir causé des dommages aux automobilistes.

– Cascade de procédures –

Il reste cependant sous la menace d’une cascade de procédures à la fois civiles et pénales, notamment les requêtes individuelles en indemnisation, dont une partie a abouti à des règlements amiables.

Plusieurs dirigeants du groupe, dont l’actuel PDG Herbert Diess et le président du conseil de surveillance, Hans Dieter Pötsch, ainsi que l’ancien patron Martin Winterkorn et l’ancien patron de la marque Audi Rupert Stadler, sont visés par des enquêtes.

La semaine dernière, les bureaux de Porsche ont une nouvelle fois été perquisitionnés par les enquêteurs, selon l’hebdomadaire Der Spiegel.

Dans un procès engagé il y a un an, des investisseurs réclament un dédommagement pour la chute spectaculaire du cours en Bourse de l’action dans les jours qui ont suivi les révélations.

En France, une fondation néerlandaise a lancé fin janvier une action collective contre Volkswagen.

Au-delà du front judiciaire, le scandale a accéléré le déclin du diesel et les voitures diesel risquent d’être bannies de plusieurs villes allemandes en raison de leur niveau de pollution en oxyde d’azote (NOx).

Volkswagen tente, lui, de tourner la page en investissant plus de 30 milliards d’euros dans la voiture électrique dans la course pour respecter de strictes normes européennes d’émissions de CO2.

Coronavirus en Corée du Sud: BTS annule ses concerts, les cas se multiplient

Les mégastars de la K-pop BTS ont annoncé vendredi l’annulation de concerts géants prévus en avril à Séoul, alors que la Corée du Sud vient d’enregistrer près de 600 nouveaux cas de coronavirus soit bien plus en 24 heures qu’en Chine où était apparue l’épidémie.

Le boys band, à l’heure actuelle l’un des plus grands phénomènes musicaux au monde, avait quatre dates programmées au Stade olympique de Séoul pour promouvoir son dernier album, « Map of the Soul: 7 ».

Au total, plus de 200.000 groupies auraient dû se masser sur quatre soirs dans l’enceinte qui avait accueilli les Jeux de 1988, a indiqué dans un communiqué Big Hit Entertainement, l’agent des sept garçons au look tellement soigné.

Big Hit Entertainement a expliqué que cette annulation était « inévitable » car il est « impossible à ce stade de prédire l’ampleur de l’épidémie » qui génère beaucoup d’incertitude logistique pour l’organisation des concerts, mais aussi pour les spectateurs.

« Nous devons prendre en compte la santé et la sécurité des centaines de milliers de spectateurs et des artistes », a poursuivi Big Hit.

De nombreux événements culturels et sportifs ont été annulés ou reportés en Corée du Sud à cause de l’épidémie, parmi lesquels des matches du championnat national de football ou encore les Mondiaux de tennis de table par équipes.

– Usine Hyundai à l’arrêt –

La reprise des cours après les vacances a été différée et les Etats-Unis, dont 28.500 soldats sont stationnés sur la péninsule, ont ajourné avec leur allié sud-coréen leurs prochains exercices militaires conjoints.

Hyundai Motor, cinquième constructeur automobile mondial en incluant sa filiale Kia, a suspendu l’activité d’une de ses usines d’Ulsan (sud-est), dont un des employés avait été testé positif au coronavirus, rapporte l’agence sud-coréenne Yonhap.

Le groupe avait déjà suspendu la production il y a quelques semaines en raison d’une pénurie de pièces détachées chinoises, conséquence, déjà, de l’épidémie.

Vendredi, Séoul a fait état de 571 nouveaux cas, ce qui porte son total de personnes contaminées à 2.337 –le bilan le plus élevé pour un seul pays, après la Chine.

Pour le deuxième jour consécutif, cette augmentation journalière est en outre supérieure à celle annoncée par la Chine. Cette dernière a fait état vendredi de 327 nouveaux cas.

Treize personnes infectées ont péri en Corée du Sud.

Plus de 90% des nouveaux cas ont été enregistrés à Daegu, la quatrième ville du pays, et dans la province voisine de Gyeongsang du Nord.

Ce bilan devrait continuer de grimper car les autorités ont commencé à effectuer des tests sur au total plus de 275.000 fidèles de l’Eglise Shincheonji de Jésus, une organisation qualifiée de secte par ses détracteurs et qui est directement liée à la moitié des cas de contamination répertoriés dans le pays.

L’épidémie de coronavirus s’est répandue comme une traînée de poudre dans les rangs de ce mouvement à partir d’une de ses fidèles, une femme de 61 ans identifiée comme le patient 31.

Elle a commencé à souffrir de fièvre le 10 février et assisté à au moins quatre offices de Shincheonji à Daegu avant d’être diagnostiquée comme porteuse du virus.

– 68.000 personnes testées –

Le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a déclaré que le total des cas dans son agglomération pourrait atteindre les 3.000, selon Yonhap.

Voilà plusieurs jours que les artères de cette ville de 2,5 millions d’habitants sont désertées, beaucoup de magasins et de restaurants ayant fermé leurs portes. Vendredi, les masques de protection étaient à nouveau largement disponibles, selon des journalistes de l’AFP.

Les autorités ont multiplié les consignes, exhortant les habitants à rester chez eux s’ils développaient des symptômes. Mais la 12e économie mondiale n’envisage pas de cordon sanitaire autour de la ville, comme la Chine a pu le faire pour Wuhan d’où est partie l’épidémie en décembre.

La Corée du Sud possède un système médical de pointe, une presse libre et une très forte culture de la transparence, ce qui, selon les observateurs, explique aussi le caractère élevé des chiffres des contaminations. Plus de 68.000 personnes ont déjà été testées.

BTS (abréviation de Bangtan Sonyeondan, qui signifie « Boy scouts résistants aux balles ») est un phénomène musical planétaire.

Il est le premier groupe de K-pop à avoir atteint le sommet des ventes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne et a enchaîné les concerts à guichets fermés à Los Angeles, Chicago ou Londres, ou encore enflammé en juin un Stade de France plein à craquer.

« Map of the Soul: 7 » est l’album sud-coréen qui a été le plus commandé en préventes, puisque quatre millions de copies avaient été achetées avant sa sortie dans les bacs la semaine dernière.

Benny Gantz, une main de fer dans un gant de velours

Ancien chef de l’armée israélienne, le centriste Benny Gantz affiche une image de « Monsieur Propre » de la politique face à son rival aux élections de lundi, Benjamin Netanyahu inculpé pour corruption, dont il partage toutefois une vision sécuritaire musclée.

A 60 ans, celui qui se veut pragmatique face aux idéologies radicales de la droite va tenter pour la troisième fois en moins d’un an d’obtenir suffisamment de voix pour former une coalition gouvernementale.

Ce père de quatre enfants, à l’attitude décontractée et abordable, n’avait aucune expérience politique lorsqu’il s’est jeté dans l’arène il y a un an pour former un nouveau parti centriste, Kahol Lavan, « Bleu-blanc » en français, les couleurs du drapeau israélien.

Mais en fédérant les opposants au Premier ministre, il a réussi, avec sa liste regroupant des personnalités de gauche et de droite, à terminer ex-aequo avec M. Netanyahu aux législatives d’avril et septembre 2019.

Son message est clair: le but est de chasser Benjamin Netanyahu, au pouvoir sans discontinuer depuis dix ans et dont le procès pour corruption doit s’ouvrir mi-mars.

« Le monde doit savoir que nous sommes pragmatiques et voyons uniquement le bien de l’Etat d’Israël sans se préoccuper d’intérêts personnels », estime celui qui veut restituer un sens de « l’honneur » à la fonction de Premier ministre.

– « Stabilité et honnêteté » –

Pur « sabra » –terme qui désigne les juifs nés en Israël–, ce fils d’immigrants rescapés de la Shoah est né le 9 juin 1959 à Kfar Ahim, un village du sud du pays.

Le jeune Gantz rejoint l’armée en tant que conscrit en 1977. Parachutiste, il gravit les échelons et obtient le grade de général en 2001 avant de devenir chef d’état-major de 2011 à 2015.

Dans un pays où l’armée est fédératrice, cet homme d’1m95 aux yeux bleus bénéficie d’une grande aura conférée par ses faits d’armes et son rang d’ancien commandant des armées.

« Il n’a pas laissé de traces indélébiles dans l’armée, mais a conservé une image de stabilité et d’honnêteté », selon Amos Harel, journaliste spécialiste des affaires militaires au quotidien Haaretz.

S’il propose une vision plus libérale de la société que M. Netanyahu, et souhaite mettre en place un gouvernement laïc favorable au mariage civil, ce qui n’est pas d’usage en Israël, il soigne, comme le Premier ministre, son image de faucon.

Il affirme vouloir conserver le contrôle militaire israélien sur la majeure partie de la Cisjordanie occupée, annexer la vallée du Jourdain et mettre fin aux attaques incessantes à partir de Gaza sur le territoire israélien.

Lors de la dernière guerre à Gaza (2014), c’est d’ailleurs lui qui était aux commandes et s’est targué du nombre de « terroristes » palestiniens tués durant cette guerre dans un clip de campagne, sans évoquer les victimes civiles.

Il a accusé le gouvernement actuel de « faire trop de concessions » et a promis d’imposer « une politique de dissuasion » contre le mouvement islamiste Hamas, à qui Israël a livré trois guerres depuis 2008.

Benny Gantz a fait alliance avec deux autres anciens chefs d’état-major, Moshe Yaalon et Gaby Ashkenazi.

– « Fréquentes bourdes » –

Cultivant son image de « dur à cuire », M. Gantz a multiplié les appels du pied en direction de l’électorat de droite, poussant M. Netanyahu à le qualifier de « pâle imitation » de sa personne.

« Soudain, tout le monde est de droite », a ironisé le Premier ministre.

Le Likoud a publié une vidéo avec des extraits d’interventions de Benny Gantz durant lesquelles il a commis des bourdes, confondant des noms ou bégayant lors de discours de campagne.

Interrogé par un journaliste sur ses « fréquentes bourdes », Benny Gantz a répondu que parfois « il pense plus vite qu’il ne parle ».

« Je ne fais pas carrière à la télévision, je ne suis pas présentateur au journal télévisé, je suis un leader avec derrière lui près de 40 ans de direction dans l’armée », a-t-il encore asséné.

Benny Gantz est titulaire d’une licence d’histoire de l’université de Tel-Aviv, d’un master en Sciences politiques de l’université de Haïfa et d’un master en gestion de ressources nationales de la National Defense University aux Etats-Unis.

Face au brillant orateur qu’est Benjamin Netanyahu, aura-t-il convaincu les électeurs de voter pour lui? La question reste ouverte.

Mais où est Obama? Le grand absent omniprésent face à l’ascension de Sanders

Pour un grand absent, Barack Obama pourrait difficilement être plus présent dans l’âpre bataille que se livrent les candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle.

Cité des dizaines de fois lors des débats, mis en vedette (non consentante) dans des spots de campagne, lui s’en tient strictement à son silence malgré ses avertissements, en coulisses, contre le coup de barre à gauche promis par le favori Bernie Sanders.

« L’establishment panique » ou « Présenter Bernie Sanders contre Trump serait un acte de folie »: les gros titres des médias américains reflètent le désarroi de certains démocrates modérés, qui revendiquent leur filiation avec Obama.

Ils s’inquiètent de voir ce « socialiste » autoproclamé affronter en leur nom le président républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

Après ses bons résultats dans les premiers Etats ayant voté, le sénateur indépendant est, à 78 ans, le grand favori des primaires démocrates.

Et l’avalanche de scrutins prévue mardi pour le « Super Tuesday » pourrait lui offrir une avance pratiquement imparable pour remporter l’investiture du parti.

« La plupart des démocrates initiés sont convaincus qu’il n’y a qu’une façon d’arrêter, ou du moins de freiner, Sanders »: que Barack et Michelle Obama « se rallient derrière un autre candidat »… Et de préférence avant le « Super Tuesday », avançait mardi un éditorialiste de CNN, Chris Cillizza.

En novembre, Barack Obama avait affirmé devant des donateurs démocrates que la bataille électorale se remporterait au centre.

Les Américains ne pensent pas « que nous devons détruire complètement le système et tout recommencer », avait-il déclaré, soulignant que les Etats-Unis n’étaient pas un pays « révolutionnaire ».

S’il ne citait personne, tous avaient pensé à Bernie Sanders, qui prône une « révolution » politique.

A l’automne toujours, le site Politico affirmait que l’ex-président comptait s’exprimer publiquement si le sénateur prenait une nette avance dans les primaires, « afin de l’empêcher d’être investi ».

– Comme « Obama l’a dit » –

Barack Obama reste « extrêmement populaire au sein du parti démocrate », souligne Kyle Kondik, politologue à l’université de Virginie.

Sa voix résonnerait donc avec force s’il prenait parti. Mais il y a peu de chances qu’on l’entende.

S’il a « plusieurs amis en lice, y compris, bien entendu, son propre vice-président » Joe Biden, Barack Obama « a dit qu’il ne prévoyait pas de soutenir quelqu’un pendant les primaires », a rappelé mercredi sa directrice de communication, Katie Hill.

« Car il estime que pour que les démocrates gagnent à l’automne, ce sont les électeurs qui doivent choisir leur candidat ».

En 2016, il n’avait ainsi déclaré son soutien à Hillary Clinton qu’une fois qu’elle fut assurée de décrocher l’investiture démocrate.

Mais il s’est impliqué dans des élections à l’étranger, en annonçant son soutien à Emmanuel Macron, en France, et à Justin Trudeau, au Canada, pendant leurs campagnes.

Le rare commentaire de sa directrice de communication venait dénoncer un groupe de soutien à Donald Trump qui a diffusé une « publicité ignoble », dans laquelle d’anciens propos de Barack Obama ont été utilisés « hors de contexte » pour nuire à Joe Biden.

L’ex-président reste en revanche muet sur les nombreux spots de campagne des candidats à l’investiture démocrate qui utilisent ses anciens discours pour laisser entendre qu’ils ont son soutien.

– Sanders privé de discours? –

Joe Biden, mais aussi le milliardaire Michael Bloomberg, la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, l’ex-maire Pete Buttigieg: c’est à qui proclamera la meilleure relation, l’entente la plus ancienne, l’héritage le plus évident…

Et tous le citent à l’envi pour appuyer leurs positions.

« Comme Barack Obama l’a dit, nous devons prendre en compte la position des électeurs de ce pays. Or dépenser près de 60.000 milliards de dollars, ce n’est pas ce qu’ils veulent », a ainsi tweeté Amy Klobuchar jeudi pour dénoncer le programme de Bernie Sanders.

A l’exception notable de Bill Clinton, qui avait soutenu son épouse Hillary lors des primaires de 2008 et 2016, « de nombreux ex-présidents ont tenté de rester au-dessus de la mêlée politique », explique Kyle Kondik.

Et il n’y a pour l’heure « aucune indication » que Barack Obama s’apprête à rompre avec la tradition. « Il est peut-être, comme de nombreux autres démocrates, sincèrement indécis », poursuit le politologue.

Mais si Bernie Sanders décrochait l’investiture, « je me demande vraiment si Obama ferait un discours à la convention » démocrate qui officialiserait en juillet la victoire du socialiste.

Israël, puissance majeure au Proche-Orient

L’Etat d’Israël, où des élections législatives sont prévues le 2 mars, a été proclamé en mai 1948 à la suite d’un vote de l’ONU sur le partage de la Palestine, et il est depuis devenu une puissance majeure au Proche-Orient.

– Conflits –

Le pays a été confronté à sa première guerre face aux nations arabes dès le lendemain de sa proclamation par David Ben Gourion le 14 mai 1948.

Officiellement, Israël a livré huit guerres, dont celle dite des « Six Jours » en juin 1967, qui aboutit à l’occupation de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, ainsi que du plateau syrien du Golan et du Sinaï égyptien.

Israël a ensuite unilatéralement annexé Jérusalem-Est, puis le Golan, des décisions dénoncées par la communauté internationale.

La dernière grande opération armée a été menée en 2014 à Gaza.

Deux traités de paix ont été signés avec des pays arabes voisins d’Israël: l’Egypte en 1979 –traité aux termes duquel ce pays a récupéré le Sinaï en 1982– et la Jordanie en 1994.

Israël est considéré comme la première puissance militaire du Proche-Orient et la seule de la région à détenir l’arme nucléaire. Il reçoit près de quatre milliards de dollars d’aide militaire annuelle des Etats-Unis.

– Colonisation –

Israël continue d’occuper la Cisjordanie mais a évacué unilatéralement en 2005 la bande de Gaza, contrôlée depuis 2007 par le mouvement islamiste Hamas.

Plus de 600.000 colons israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle auprès d’environ trois millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale « unifiée et indivisible ». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de la partie orientale occupée de la ville, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Israël a affronté en 1987 puis en 2000 deux soulèvements (Intifada) des Palestiniens des territoires occupés. Le premier s’est conclu par la signature en 1993 à Washington des accords d’Oslo sur l’autonomie dans les territoires.

– Tensions régionales –

Dès le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël –officiellement en état de guerre avec Damas– a veillé à ne pas être aspiré dans le conflit, mais fait campagne contre la présence du mouvement libanais Hezbollah et de l’Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad.

Israël a mené des centaines de frappes en Syrie, la plupart visant des cibles iraniennes ou du Hezbollah.

Il n’entretient de relations diplomatiques qu’avec l’Egypte et la Jordanie, mais tente de se rapprocher actuellement d’autres pays arabes comme les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

– Appui de Trump –

Dès sa prise de fonctions, le président américain Donald Trump a adopté une politique de soutien sans faille à Israël, rompant avec des décennies de diplomatie américaine.

Après la reconnaissance unilatérale en 2017 de Jérusalem comme capitale d’Israël et celle de la souveraineté de l’Etat hébreu sur le Golan syrien en 2019, il a dévoilé fin janvier un plan de paix controversé pour le Proche-Orient qui accorde de nombreuses concessions à Israël.

– Lois fondamentales –

Israël est régi par des lois fondamentales faisant office de Constitution.

En 2018, le Parlement a adopté une loi définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif ». La loi, qui confère aux Juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël, est dénoncée comme « discriminatoire » notamment par l’opposition et l’importante communauté arabe israélienne.

Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël.

– « Start-up » –

Avec neuf millions d’habitants, la population a décuplé depuis 1948. Le pays connaît un chômage très bas, une inflation quasi inexistante et une croissance de près de 3%, mais selon l’agence nationale de la sécurité sociale, près de 1,8 million d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Israël, qui se proclame la « start-up nation », est considéré comme un centre mondial de la haute technologie et dispose d’un terreau d’entreprises très actives dans les secteurs de la cyberdéfense, de l’informatique et des systèmes de surveillance. Le secteur de la high-tech représente plus de 40% des exportations.

Le pays, qui a peu de ressources naturelles, a découvert ces dernières années d’importants gisements de gaz naturel en Méditerranée.

Le tourisme constitue aussi une source de revenus.

Changer la Constitution pour rester au pouvoir, une pratique courante en Afrique

A l’instar du Guinéen Alpha Condé, accusé de manœuvrer pour briguer un troisième mandat, de nombreux chefs d’Etat africains ont tenté – et très souvent réussi- de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution.

– Tentatives réussies

– COMORES: Un référendum constitutionnel renforce en 2018 les pouvoirs d’Azali Assoumani, lui permettant de briguer deux mandats au lieu d’un. Celui-ci est réélu en 2019 lors d’un scrutin entaché de fraudes.

– RWANDA: Une réforme de la Constitution adoptée fin 2015 permet à Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu’en 2034.

– CONGO: Une nouvelle Constitution adoptée par référendum en 2015 fait sauter les verrous qui interdisaient à Denis Sassou Nguesso de briguer un 3e mandat: la limite d’âge et celle du nombre des mandats. Il est réélu en 2016.

– BURUNDI: La candidature de Pierre Nkurunziza à un 3e mandat plonge le pays en 2015 dans une grave crise (au moins 1.200 morts). M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, a annoncé en 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution adoptée par référendum le lui permet.

– ZIMBABWE: Une nouvelle Constitution adoptée en 2013 permet à Robert Mugabe de se porter candidat à la présidentielle. Mais celui-ci est contraint à la démission en 2017, après 37 ans de règne. Il est décédé en 2019.

– DJIBOUTI: Le Parlement, entièrement acquis à la cause d’Ismaël Omar Guelleh, adopte en 2010 une révision constitutionnelle supprimant toute limitation du nombre de mandats présidentiels. Au pouvoir depuis 1999, Omar Guelleh a pu briguer de nouveaux mandats en 2011 et 2016.

– ALGERIE: Le Parlement adopte en 2008 une révision de la Constitution supprimant la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, est réélu en 2009 puis en 2014. Il est poussé à la démission en avril 2019 sous la pression d’une contestation inédite.

– CAMEROUN: Une révision constitutionnelle en 2008 supprime la limitation des mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, est réélu pour un 7e mandat en 2018.

– OUGANDA: Une réforme de la Constitution supprime en 2005 toute restriction du nombre de mandats pour le chef de l’Etat. En 2019, la Cour suprême valide la suppression de la limite d’âge pour la présidence, permettant à Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de se représenter en 2021.

– TCHAD: Une révision constitutionnelle adoptée lors d’un référendum controversé en 2005 supprime la limitation à deux quinquennats présidentiels. Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, est réélu en 2016 pour un 5e mandat.

– TOGO: Un amendement à la Constitution fait disparaître fin 2002 la limite de deux mandats présidentiels, permettant à Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, de briguer un nouveau mandat en 2003. Son fils, Faure Gnassingbé, qui lui a succédé après son décès en 2005, a été depuis réélu lors de scrutins contestés par l’opposition.

– Tentatives avortées

Au BURKINA FASO, la volonté de Blaise Compaoré de modifier la Constitution afin de briguer un nouveau mandat après plus de 27 ans de pouvoir est à l’origine du soulèvement populaire qui le contraint à l’exil en 2014.

En ZAMBIE, Frederick Chiluba a dû y renoncer en 2001 sous la pression populaire, et au MALAWI, le Parlement s’est opposé en 2002 à ce que Bakili Muluzi brigue un 3e mandat en 2004.

Nigeria: un cas de coronavirus recensé à Lagos, mégalopole économique de 20 millions d’habitants

Un cas de contamination au nouveau coronavirus a été confirmé à Lagos, la capitale économique du Nigeria, rappelant les peurs déclenchées pendant l’épidémie d’Ebola qui avait touché cette mégalopole tentaculaire de 20 millions d’habitants il y a six ans.

Le ministère fédéral de la Santé « confirme un cas de coronavirus (Covid-19) dans l’Etat de Lagos. Ce cas qui a été confirmé le 27 février 2020 est le premier à être recensé au Nigeria depuis le début de l’épidémie », a-t-il indiqué sur Twitter.

Le ministère précise qu’il s’agit d’un ressortissant italien travaillant au Nigeria et qui est revenu dans ce pays depuis la ville italienne de Milan le 25 février.

« Le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants », a assuré le ministère, sans toutefois donner de précisions sur les lieux de son hospitalisation.

Il s’agit de la première contamination confirmée et officielle en Afrique subsaharienne, jusque là apparemment préservée de l’épidémie mondiale.

– Pays vulnérable –

Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent avec près de 200 millions de personnes, est l’un des pays les plus vulnérables au monde avec un système de santé fragile et une densité de population extrêmement importante (près de 7.000 habitants au km2, selon World Population Review).

En 2014, lorsque le premier cas d’Ebola avait été signalé à Lagos, capitale économique du pays, le monde entier avait retenu son souffle et un vent de panique absolue s’était propagé dans la ville.

Finalement, seules sept personnes sont décédées, sur 19 contaminées, de cette maladie très contagieuse qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016.

L’OMS avait salué « le succès spectaculaire » face à ce qui aurait pu devenir « une épidémie urbaine apocalyptique »: les autorités de l’Etat de Lagos avaient réagi à temps, du personnel médical de fondations internationales en poste à Abuja a été déployé, et la maladie était restée confinée dans les quartiers huppés de la ville.

De nombreux Nigérians partent en Chine pour acheter des biens qu’ils revendent ensuite sur les marchés de ce hub économique qui dessert toute l’Afrique de l’Ouest, et les autorités sanitaires nigérianes s’étaient déjà préparées à faire face à une potentielle contamination.

« Nous avons des centres de quarantaine à Abuja (capitale fédérale), et aussi à Lagos », avait déclaré à la mi-février le ministre de la Santé Olorumibe Mamora, assurant que le pays était « sous surveillance » et que des laboratoires pour détecter le virus ont été ouverts dans plusieurs villes du pays.

– « Leçons d’Ebola » –

« Nous avons tiré des leçons d’Ebola », a, de son côté, assuré le directeur général de WAHO (West African Health Organization), Stanley Okolo.

« Tous nos pays membres contribuent à un fonds de sécurité sanitaire, appelé le « fonds Ebola, et nous avons des partenaires internationaux qui contribuent aussi. La dévastation d’une épidémie a des effets sur tout le monde », a-t-il déclaré la semaine dernière, invitant tous les pays de la zone a rendre un plan stratégique de préparation.

En effet, la « principale préoccupation » de l’OMS « continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Situé dans un zone tropicale non loin de l’équateur, le Nigeria est un terrain propice aux virus et il a dû affronter des maladies aussi rares que dangereuses (Ebola, poliomyélite, méningite, fièvre de Lassa,…).

Il est mieux préparé à la gestion des épidémies que de nombreux autres pays de la région, selon les experts.

Dans un pays où la moindre ville « moyenne » frôle le million d’habitants et qui compte deux mégalopoles de plus de 10 millions d’habitants, la pression des partenaires internationaux, et notamment de l’OMS, est très importante.

Le Nigeria a prévu un montant de 427,3 milliards de nairas (800 millions d’euros) pour le secteur de la santé en 2020 (soit 4,1% de son budget, bien loin des recommandations de l’OMS qui s’élevaient à plus de 13% du budget).

Le manque d’infrastructures, la vétusté des équipements, mais aussi l’incapacité des patients à payer leurs traitements ou le départ massif de ses médecins vers l’étranger, font du premier exportateur de pétrole en Afrique l’un des plus mauvais élèves du continent en matière de santé.

Mexique: près de 15 ans de prison pour l’un des assassins du journaliste Javier Valdez

L’un des assassins d’un journaliste mexicain tué en 2017, Javier Valdez Cardenas, collaborateur de l’AFP, a été condamné jeudi à 14 ans et 8 mois de prison, une première dans le pays pour l’homicide d’un représentant de la presse.

Heriberto Picos Barraza, surnommé le Koala, avait été l’un des auteurs de ce crime commis à Cualiacan (nord-ouest), selon le parquet spécialisé dans les délits contre la liberté d’expression (Feadle).

Il avait servi de chauffeur à deux hommes, Juan Francisco Picos Barrueto et Luis Idelfonso Sanchez, qui avaient abattu l’homme le 15 mai 2017 à la sortie de son bureau.

Le meurtre du cofondateur de l’hebdomadaire Riodoce et collaborateur du quotidien La Jornada, salué pour ses enquêtes sur le trafic de drogue, avait provoqué une vague d’indignation internationale.

Le parquet a ordonné que le condamné paie 9 millions de pesos (environ 420.000 euros) à la famille du journaliste. La somme doit être versée par la Commission exécutive d’attention aux victimes (CEAV), une branche du ministère de l’Intérieur.

L’accusation estime que l’assassinat a été commandité par le fils d’un narcotrafiquant, Damaso Lopez Serrano, furieux d’avoir été critiqué dans un article de Riodoce, et aujourd’hui incarcéré aux Etats-Unis. Lopez Serrano, qui aurait versé 100.000 pesos (près de 4.700 euros) et fourni les armes, a toujours nié.

Juan Francisco Picos Barrueto ayant refusé de plaider coupable en échange d’une peine de 20 ans et 8 mois de prison, il doit être jugé en mars comme principal auteur de l’assassinat.

Nigeria: un cas de coronavirus recensé à Lagos, mégalopole économique de 20 millions d’habitants

Un cas de contamination au nouveau coronavirus a été confirmé à Lagos, la capitale économique du Nigeria, rappelant les peurs déclenchées pendant l’épidémie d’Ebola qui avait touché cette mégalopole tentaculaire de 20 millions d’habitants il y a six ans.

Le ministère fédéral de la Santé « confirme un cas de coronavirus (Covid-19) dans l’Etat de Lagos. Ce cas qui a été confirmé le 27 février 2020 est le premier à être recensé au Nigeria depuis le début de l’épidémie », a-t-il indiqué sur Twitter.

Le ministère précise qu’il s’agit d’un ressortissant italien travaillant au Nigeria et qui est revenu dans ce pays depuis la ville italienne de Milan le 25 février.

« Le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants », a assuré le ministère, sans toutefois donner de précisions sur les lieux de son hospitalisation.

Il s’agit de la première contamination confirmée et officielle en Afrique subsaharienne, jusque là apparemment préservée de l’épidémie mondiale.

– Pays vulnérable –

Le Nigeria, pays le plus peuplé du continent avec près de 200 millions de personnes, est l’un des pays les plus vulnérables au monde avec un système de santé fragile et une densité de population extrêmement importante (près de 7.000 habitants au km2, selon World Population Review).

En 2014, lorsque le premier cas d’Ebola avait été signalé à Lagos, capitale économique du pays, le monde entier avait retenu son souffle et un vent de panique absolue s’était propagé dans la ville.

Finalement, seules sept personnes sont décédées, sur 19 contaminées, de cette maladie très contagieuse qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016.

L’OMS avait salué « le succès spectaculaire » face à ce qui aurait pu devenir « une épidémie urbaine apocalyptique »: les autorités de l’Etat de Lagos avaient réagi à temps, du personnel médical de fondations internationales en poste à Abuja a été déployé, et la maladie était restée confinée dans les quartiers huppés de la ville.

De nombreux Nigérians partent en Chine pour acheter des biens qu’ils revendent ensuite sur les marchés de ce hub économique qui dessert toute l’Afrique de l’Ouest, et les autorités sanitaires nigérianes s’étaient déjà préparées à faire face à une potentielle contamination.

« Nous avons des centres de quarantaine à Abuja (capitale fédérale), et aussi à Lagos », avait déclaré à la mi-février le ministre de la Santé Olorumibe Mamora, assurant que le pays était « sous surveillance » et que des laboratoires pour détecter le virus ont été ouverts dans plusieurs villes du pays.

– « Leçons d’Ebola » –

« Nous avons tiré des leçons d’Ebola », a, de son côté, assuré le directeur général de WAHO (West African Health Organization), Stanley Okolo.

« Tous nos pays membres contribuent à un fonds de sécurité sanitaire, appelé le « fonds Ebola, et nous avons des partenaires internationaux qui contribuent aussi. La dévastation d’une épidémie a des effets sur tout le monde », a-t-il déclaré la semaine dernière, invitant tous les pays de la zone a rendre un plan stratégique de préparation.

En effet, la « principale préoccupation » de l’OMS « continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Situé dans un zone tropicale non loin de l’équateur, le Nigeria est un terrain propice aux virus et il a dû affronter des maladies aussi rares que dangereuses (Ebola, poliomyélite, méningite, fièvre de Lassa,…).

Il est mieux préparé à la gestion des épidémies que de nombreux autres pays de la région, selon les experts.

Dans un pays où la moindre ville « moyenne » frôle le million d’habitants et qui compte deux mégalopoles de plus de 10 millions d’habitants, la pression des partenaires internationaux, et notamment de l’OMS, est très importante.

Le Nigeria a prévu un montant de 427,3 milliards de nairas (800 millions d’euros) pour le secteur de la santé en 2020 (soit 4,1% de son budget, bien loin des recommandations de l’OMS qui s’élevaient à plus de 13% du budget).

Le manque d’infrastructures, la vétusté des équipements, mais aussi l’incapacité des patients à payer leurs traitements ou le départ massif de ses médecins vers l’étranger, font du premier exportateur de pétrole en Afrique l’un des plus mauvais élèves du continent en matière de santé.

Wanindara, épicentre de la contestation anti-Condé dans la banlieue de Conakry

L’ami de Mamadou Diallo n’est jamais venu au rendez-vous convenu pour regarder la Ligue des champions de foot après la prière du soir. Il est mort ici à Wanindara, banlieue de Conakry et bastion de l’opposition guinéenne au président Alpha Condé.

C’était en novembre 2018, avant le début de la mobilisation dirigée aujourd’hui contre un éventuel troisième mandat de M. Condé.

L’opposition multipliait alors les journées ville morte et les manifestations autour d’enjeux municipaux. Mamadou Bella Baldé, 30 ans, était tombé en sortant de chez lui sur des militaires, qui avaient « ouvert le feu », avait à l’époque expliqué à l’AFP un membre de sa famille.

Son ami se souvient avoir fondu en larmes en voyant son corps. Il est toujours très ému alors que la Guinée est à nouveau le théâtre de manifestations, parfois durement réprimées, contre le projet prêté au président Condé de chercher à se succéder à lui-même fin 2020.

Depuis mi-octobre, au moins 30 civils et un gendarme ont été tués au cours de ces événements qui inquiètent la communauté internationale, selon un décompte de l’AFP.

Une fois de plus, Wanindara est au coeur de la contestation, à l’approche d’un référendum constitutionnel et de législatives que l’opposition entend boycotter et même empêcher dimanche, faisant craindre de nouvelles violences.

« On tire sur les gens, on arrête les gens, on frappe les vieux, on utilise une femme comme bouclier humain. Dans quel pays cela se passe-t-il ? Il n’y a qu’en Guinée que cela arrive », se lamente Mamadou Diallo.

– Image de la Guinée –

Le quartier qui a vu le jour à la fin des années 1970, pauvre mais pas plus qu’un autre selon les standards guinéens, a des airs de village. Ses petites rues en sable parsemées de nids-de-poule mènent à des maisons aux murs sales. Du linge pend aux fenêtres et des vaches fouillent des tas d’ordures à la recherche de nourriture, pendant que des chiens errants s’abritent du soleil sous les camions. En pagne de wax, des femmes vont puiser de l’eau dans un forage collectif.

Wanindara est un des fiefs les plus turbulents de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le principal parti d’opposition. Ses habitants dénoncent la persistance de violences policières et de disparitions sous le régime d’Alpha Condé.

« La police vient et tire à balles réelles », dit Ibrahim Barry, en expliquant que son fils a été tué le 13 février en allant jouer au football.

Le gouvernement accuse l’opposition d’être à l’origine des violences, à Wanindara comme ailleurs, et lui reproche d’instrumentaliser les victimes pour « salir l’image la Guinée et de la police ».

Assis dans son bureau climatisé sous un portrait d’Alpha Condé, le ministre de la Sécurité, Albert Damantang Camara, évoque une « guérilla urbaine ». « A qui profitent ces morts-là? Qui a intérêt à ce qu’il y ait des morts et qu’on les mette sur le dos des forces de sécurité ? », déclare-t-il à l’AFP.

Même si les partis s’affirment pluralistes, les affiliations se font largement en fonction de l’origine ethnique. Le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé recrute largement parmi les Malinkés, deuxième ethnie du pays, tandis que l’UFDG est soutenue par de nombreux Peuls, qui se sentent abandonnés par le pouvoir, selon l’analyste Kabinet Fofana.

– Axe du mal ou de la démocratie –

Initialement quartier militaire, Wanindara a connu un afflux de population, principalement peule, à la fin des années 1990, selon un chef de quartier, Abou Bangoura. Son activisme politique a vu le jour sous le régime autoritaire de Lansana Conté (1984-2008) et s’est poursuivi sous la présidence Condé, premier président démocratiquement élu en 2010 après un demi-siècle de régimes autoritaires.

La voie rapide qui jouxte le quartier, la route Le Prince, est surnommée, selon les camps, « l’axe de la démocratie » ou « l’axe du mal ».

Un adolescent a encore été tué la semaine dernière pendant des heurts.

Toutes les manifestations n’ont pas été paisibles, reconnaît le chef de quartier Abou Bangoura. Mais de nombreux jeunes expliquent que, s’ils sont descendus dans la rue et ont lancé des projectiles sur les forces de sécurité, c’est pour empêcher qu’elles « fassent du mal » à leurs parents.

Le ministre de la Sécurité affirme qu’il n’y a pas de preuve de la responsabilité des forces de l’ordre et que des enquêtes sont « systématiquement ouvertes ». Douze membres des forces de sécurité ont également été tués dans les heurts, dit-il, un chiffre que l’AFP n’a pas pu vérifier de source indépendante.

Le comportement des policiers, gendarmes et militaires guinéens est dénoncé de longue date par les défenseurs des droits humains. « Tout pointe vers leur responsabilité », estime François Patuel, d’Amnesty International, en invoquant l’existence d’un nombre « incalculable » de témoins.