mars 2020 - Page 3 sur 36 - Journal du niger

Italie: face au virus, le sud engagé dans une course contre la montre

C’est une course contre la montre qui s’est engagée à l’hôpital Cardarelli de Naples où est montée une nouvelle unité de soins intensifs: le sud de l’Italie est jusqu’à présent relativement épargné mais beaucoup s’inquiètent de la fragilité de son système sanitaire si la pandémie de coronavirus devait s’étendre à cette région pauvre.

Dans le bâtiment M, rebaptisé « Aile coronavirus », ne restent que quelques brancards qui laisseront bientôt la place à du matériel, des équipements et des médicaments plus sophistiqués dont l’objet sera de sauver des vies.

En Campanie, la région de Naples, l’ambiance est radicalement différente de celle de Milan, dans le nord du pays. Une seule personne y est décédée contre 827 dans l’ensemble du pays, et 154 cas y ont été détectés (sur près de 12.500), selon un bilan publié mercredi. La Calabre, à la pointe de la botte, a recensé 19 cas, la Basilacata voisine huit.

Mais les spécialistes préviennent que le sud n’est pas à l’abri.

Samedi, quelques heures avant l’annonce officielle, les mesures de confinement prises pour le seul nord de l’Italie, ont fuité dans les médias. Des milliers d’Italiens originaires du sud sont alors rentrés en catastrophe chez eux, autant de véhicules potentiels de contagion.

Or dans le Mezzogiorno, les infrastructures hospitalières sont autrement plus fragiles qu’en Lombardie. Si même dans cette région riche qui pèse pour plus de 20% du PIB du pays pour 10% de la population, les structures sanitaires sont sur le point de craquer, comment pourront faire face celles du sud, épuisées par des années de restrictions budgétaires?

– ‘Prix fort’ –

« Le sud est moins préparé et pourrait le payer au prix fort », prévient le directeur de l’hôpital Cardarelli de Naples, Giuseppe Longo 63 ans. « L’Etat nous dit de nous préparer. Nous embauchons des centaines de nouveaux médecins, d’infirmières et de personnel soignant », poursuit-il dans un entretien avec l’AFP.

Les sept régions du sud et les îles (Sicile et Sardaigne) disposent de 1.582 lits en soins intensifs sur les 5.400 du pays, selon un décompte du quotidien La Repubblica. Mercredi, le Premier ministre Giuseppe Conte, a promis des efforts pour la production et la distribution d’équipement spécialisé dans les hôpitaux.

Si les services spécialisés devaient être saturés, l' »aile coronavirus » de Cardarelli entrerait en action. Huit lits de soins intensifs et 12 pour la haute dépendance y sont prévus.

S’ils devaient être occupés à leur tour, d’autres ailes seraient converties. Près des urgences, une tente a été dressée. C’est là que seront faits les tests pour les patients qui se présenteraient avec des symptomes inquiétants.

– ‘Ni les ressources, ni l’équipement’ –

« Le nord a été pris par surprise alors que nous avons eu un peu de temps pour nous préparer. J’espère que cela suffira… », dit à l’AFP Maria De Cristofaro, 65 ans, cheffe du service de soins intensifs de Cardarelli. Les médecins des services de soins intensifs ont été « décrits comme des héros », « mais nous ne pouvons pas faire de miracles », prévient-elle.

A ses yeux, il est « difficile de justifier » la décision de rentrer chez eux prises par nombreux méridionaux travaillant dans le nord, au risque de « ramener le virus dans leurs maisons, directement à leurs proches ».

Mais à Naples, la plupart comprennent ce réflexe. « Si j’avais été là-bas, j’aurais essayé de revenir », dit Cristina Agosto, 22 ans, venue sur le front de mer regarder le Vésuve de l’autre côté de la baie.

Roberta Fusco, une influenceuse de 26 ans se promène avec sa mère. Elle est récemment revenue de Milan. Elle explique qu’elle s’est isolée une semaine, mais n’en pouvait plus de ne pas voir la mer. « Nous sommes inquiets, mais nous savons qu’il y a beaucoup de gens qui ont lancé des opérations de crowfunding (financement communautaire) pour les hôpitaux, et ça va aider », assure-t-elle.

Lancée par une étudiante en médecine de 23 ans, Federica De Masi, une campagne de ce type a permis de lever plus de 350.000 euros pour l’hôpital Cotugno de Naples, spécialisé dans les maladies infectieuses. « Nous devons nous entraider, parce que nous n’avons pour le moment ni les ressources ni l’équipement nécessaires », résume la jeune femme sur le site gofundme.

Coronavirus: premier décès en Algérie

L’Algérie a enregistré son premier décès dû au nouveau coronavirus, a annoncé jeudi le ministère algérien de la Santé dans un communiqué.

Le communiqué, cité par l’agence officielle APS, ne donne aucune précision sur ce décès.

En outre, cinq nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés, ce qui porte à 24 le nombre des cas confirmés sur le territoire algérien selon le ministère.

Un 25e cas, –le premier enregistré en Algérie– concerne un ressortissant italien diagnostiqué positif en février, qui a depuis regagné son pays.

Parmi les cinq nouveaux cas annoncés jeudi, figurent deux Algériens ayant séjourné en France. Ils ont été hospitalisés l’un dans la wilaya (préfecture) de Souk-Ahras (est du pays) et l’autre dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’est d’Alger.

Les trois autres personnes sont soignées dans un hôpital de la wilaya de Blida, au sud-ouest d’Alger, selon le ministère de la Santé.

Dix-sept membres d’une même famille de Blida ont déjà été contaminés, en lien avec des cas confirmés chez des ressortissants algériens en France.

Afin de réduire les risques, le ministère de la Santé « conseille aux citoyens algériens devant se rendre dans les pays où l’épidémie est active, de différer leur voyage, et aux ressortissants algériens établis dans les pays où l’épidémie est active d’ajourner également leur visite familiale sauf en cas de nécessité absolue ».

Au Maroc, des féministes et associations se mobilisent contre les violences virtuelles

Quand son ex-fiancé a diffusé des photos intimes d’elle sur les réseaux sociaux pour se venger, Loubna, Marocaine de 27 ans, s’est sentie « coupable », sa famille l’a ostracisée, elle a dû démissionner. Et elle a finalement renoncé à poursuivre son harceleur.

Comme elle, au Maroc, sept sur dix victimes de « violences virtuelles » (cyberharcèlement, extorsion en ligne d’actes sexuels, « revenge porn », cyberdiffamation, etc.) préfèrent se taire par honte et peur du rejet social, selon un rapport publié début mars par le réseau « Mobilising for rights associates » (MRA) après plusieurs mois d’enquête.

Pour « briser le tabou », les militantes de Tahadi, une des associations ayant participé à l’étude, viennent de lancer une campagne de sensibilisation et d’aide aux victimes, avec des ateliers d’information pour les mères au foyer et les élèves des quartiers populaires de Casablanca.

Car les violences virtuelles, apparues comme ailleurs avec la popularisation des smartphones et des réseaux sociaux, deviennent « de plus en plus inquiétantes », selon Bouchra Abdou, présidente de Tahadi.

Au Maroc, plus d’une femme sur deux (54%) dit avoir été victime d’une forme de violence, et dans 13,4% des cas de violences liées aux nouvelles technologies, selon des statistiques officielles publiées en mai 2019.

« En réalité, il suffit de poser la question dans une assemblée de femmes pour se rendre compte que ce chiffre est largement sous-estimé: chez les jeunes, on est plutôt autour de 90% », estime Saïda Kouzzi, du réseau MRA.

La campagne « stop au numérique » lancée par Tahadi vise à informer les victimes sur leurs droits, inscrits dans une loi adoptée en 2018 contre les violences faites aux femmes.

Le texte sanctionne le harcèlement sexuel dans les espaces publics, mais aussi dans l’espace virtuel (téléphone, courrier électronique, messages sur les réseaux sociaux, envoi d’images à caractère sexuel ou diffusion d’images portant atteinte à la vie privée). Les peines prévues pour les violences liées au numérique vont jusqu’à trois ans de prison de ferme.

– Blâmée, coupable –

Comme beaucoup, Loubna ignorait les dispositions de cette loi, par ailleurs très critiquée par les mouvements féministes pour ses lacunes. Et personne, dans son entourage, ne l’a encouragée à saisir la justice.

Car dans une société imprégnée de traditions et valeurs religieuses, les femmes violées ou harcelées sont souvent considérées comme les premières coupables: les réactions des familles sont ainsi « le plus souvent faibles à nulles, suivies de sanctions punissant la victime », selon l’étude de MRA.

« Je me disais que tout le monde avait vu les photos, je n’ai pas osé sortir dans la rue pendant des jours, ma famille ne m’a pas soutenue, je me blâmais comme si je méritais ce qui m’arrivait », se souvient Loubna.

Conseillée par l’association « Tahadi », elle a fini par se décider à déposer une plainte contre son ex-fiancé qui avait publié ses images intimes pour « se venger » car elle l’avait quitté. Il a été arrêté mais elle a finalement renoncé aux poursuites « de peur qu’il ne se venge en publiant d’autres photos ».

Rares sont celles qui saisissent les autorités –une sur dix, selon le rapport de MRA–, car le risque est grand d’être soi-même poursuivie.

L’article 490 du code pénal marocain punit en effet d’emprisonnement les relations sexuelles hors mariage et son abrogation n’est pas à l’ordre du jour, malgré la mobilisation des défenseurs des droits humains en ce sens.

Les photos ou vidéos piratées présentées par des victimes qui portent plainte peuvent donc se transformer en preuves de culpabilité si le harceleur n’est pas leur époux.

– « Ne pas se taire » –

Une des victimes suivies par Tahadi en a fait la cruelle expérience: cette jeune femme de 26 ans a enduré pendant des mois un chantage financier et sexuel qui a finalement détruit sa vie.

L’homme qu’elle fréquentait l’a menacée de publier des vidéos intimes filmées à son insu pour la forcer à lui céder. Elle a dans un premier temps déposé plainte pour viol, mais il a convaincu la justice qu’elle était consentante. Tous deux ont été condamnés à une peine d’emprisonnement avec sursis pour « débauche ».

Pour l’aider, l’association Tahidi lui a conseillé de déposer une nouvelle plainte pour chantage. La procédure est en cours. En attendant, sa famille l’a expulsée, elle a été obligée de quitter son emploi et a préféré déménager dans une autre ville.

Selon l’étude menée par MRA dans une quarantaine de villes marocaines, les conséquences des violences virtuelles sont tout aussi graves que celles des violences « réelles », avec des cas de suicides, de dépression ou de marginalisation sociale en cas de rejet familial.

Loubna a « fini par se convaincre que ce n’était pas de sa faute » après avoir « eu la chance de bénéficier d’une aide psychologique » grâce à l’association Tahabi. Elle a décidé de participer à la campagne et « conseille à toutes les victimes de ne pas se taire ».

Quand un rescapé de la Shoah se lie d’amitié avec un « gosse de nazi »

L’un est juif et a miraculeusement échappé à la Shoah, l’autre se dit « gosse de nazi », pétri de culpabilité. Deux Belges éprouvés par la tragédie de la Seconde guerre mondiale témoignent désormais côte à côte de leur histoire et de l’amitié profonde qui les unit.

Simon Gronowski et Koenraad Tinel, 88 et 85 ans, doivent recevoir cette année le titre de Docteur honoris causa des Universités libres de Bruxelles, la néerlandophone VUB et la francophone ULB.

« Leur amitié exceptionnelle est un puissant symbole d’espoir, de bonheur et de paix », explique-t-on à la VUB.

Diamétralement opposés au départ, les destins des deux hommes, l’un Bruxellois francophone, l’autre né dans une famille flamande de Gand, se sont croisés en 2012, lorsqu’un militant de l’Union des progressistes juifs de Belgique a eu l’idée de les mettre en contact, expliquent-ils lors d’une rencontre avec l’AFP.

Le jeune homme connaissait leurs deux histoires, dont chacun avait déjà livré un récit poignant.

Simon Gronowski, avocat à la retraite, a raconté dans un livre (« L’Enfant du 20e convoi », 2002) le geste incroyable de sa mère, qui l’a sauvé de la déportation en 1943 en le poussant d’un train en route vers Auschwitz. L’enfant juif, arrêté par la Gestapo à Bruxelles, a alors 11 ans.

Koenraad Tinel, sculpteur et dessinateur, a lui préféré le recueil de dessins (« Scheisseimer », « Seau à merde » en allemand, 2009) pour se décharger du fardeau de la collaboration, dont il a si longtemps porté l’énorme poids. Une oeuvre qu’il a ensuite lui-même transposée sur une scène de théâtre.

Le drame du premier est d’avoir perdu sa soeur et sa mère, jamais revenues des camps nazis. Tandis que le second a dû supporter pendant des décennies l’absence du moindre remords de la part de son père et de ses deux frères ayant combattu pour le IIIe Reich.

« Mon père avait deux idoles, le Christ et Hitler! Essayez de comprendre ça… », lâche Koenraad, les yeux rougis en témoignant au côté de Simon, chez lui à Gammerages dans la campagne du Brabant (centre-ouest).

– L’étreinte et le pardon –

Conséquence des sympathies paternelles: les deux grands frères Tinel sont envoyés, l’aîné sur le front de l’est, le second comme volontaire au côté des Waffen SS flamands.

Et en 1944, à la Libération, poursuit le Flamand, la famille doit fuir vers l’Allemagne: s’ensuivent près de deux années à « se cacher, camper en forêt, avoir faim ». Avant un retour en Belgique synonyme de prison et de dégringolade sociale.

Entre Simon le volubile, habitué à témoigner dans les écoles, y compris à l’étranger, et Koenraad l’émotif, davantage dans la retenue, la connexion a été immédiate lors du premier contact il y a huit ans.

« Quand je lui ai dit que les enfants des coupables ne sont pas coupables, il y a eu un déclic (…) Une grande amitié est née entre nous », dit Simon, qui décrit désormais Koenraad comme son « frère ».

Ce propos sur la culpabilité, « c’était un très beau message pour moi, ça m’a fait un énorme plaisir », souligne le Flamand.

En 2013, l’avocat-auteur et le dessinateur ont cosigné un ouvrage intitulé « Ni victime, ni coupable, enfin libérés ». L’histoire de Simon a aussi inspiré un opéra au compositeur britannique Howard Moody.

Chose encore plus inattendue: le lien noué entre Simon et Koenraad a fini par ébranler les certitudes d’un frère de ce dernier, l’ex « collabo » des SS.

A 88 ans, malade et proche de la mort, ce frère a imploré le pardon de l’ancien enfant juif, dont il avait lui-même été un des geôliers à la caserne Dossin à Malines (nord), d’où est parti le train vers Auschwitz.

Simon Gronowski décrit la rencontre: « il me disait +j’ai besoin de votre pardon pour mourir en paix+. Alors je l’ai pris dans mes bras, et je lui ai pardonné. Ce pardon lui a fait beaucoup de bien mais à moi encore plus ».

Bernie Sanders, politicien et chanteur dans ses jeunes années

A 78 ans, le candidat à la présidentielle américaine Bernie Sanders n’hésite pas à donner de la voix sur la scène de ses meetings. Mais en novembre 1987, lorsqu’il s’est mis devant un micro dans un studio de son petit Etat du Vermont, c’était pour chanter.

Alors maire de la petite ville de Burlington, il avait accepté de contribuer à un album folk désormais connu comme le « Bernie Project », avec 30 musiciens locaux.

Avec ses lunettes cerclées de noir et ses sweat-shirt à capuche, le maire de la gauche radicale, 46 ans à l’époque, allait chanter cinq chansons dédiées à la justice sociale.

Todd Lockwood — le propriétaire du studio local White Crow Audio, qui a vu défiler de nombreux groupe, dont Phish, durant ses 15 ans d’existence — avait demandé au maire militant s’il pouvait contribuer au projet.

« Il était très aimé et en fait plutôt efficace comme maire », a indiqué à l’AFP Todd Lockwood, 68 ans. « Il était vif, avec des opinions très marquées, mais c’était un battant ».

« Mais c’est seulement quand on a commencé à discuter que je me suis rendu compte qu’il ne voyait pas les choses comme moi » concernant l’album. « Il le voyait comme l’occasion de faire une déclaration plus importante sur la vie » en général.

– « Pas un chanteur » –

Si la vision de Bernie Sanders était claire, sa voix l’était moins.

« Ce n’est pas un chanteur », dit M. Lockwood, « il n’a pas du tout l’oreille musicale ». M. Sanders lui-même qualifiait alors ses répétitions devant un magnétophone d' »un peu effrayantes ».

« Ce n’est pas une belle voix que nous vendons ici », reconnaissait M. Lockwood devant des journalistes en 1987. « Nous vendons quelqu’un qui a des convictions. »

La solution? Demander au maire de faire du « blues parlé », « une espèce de version reggae » des chansons folk et spirituals telles « This Land is Your Land » et « We Shall Overcome. »

« On peut voir ça comme une espèce de folk rap », dit M. Lockwood.

Comme d’autres vedettes à la voix très particulière — songez, à un autre niveau, à Bob Dylan ou Lou Reed — « Bernie » donna à ces classiques un tour unique.

« L’album fait alternativement rire et pleurer », selon M. Lockwood. « Les gens réagissent avec émotion… surtout les gens qui ont vécu la bataille pour les droits civiques », dans les années 60.

« Mais en même temps, on entend son accent de Brooklyn et ça fait rire », a indiqué le producteur, aujourd’hui portraitiste. « Tout un étrange cocktail d’émotions quand vous écoutez ça ».

– Art pour tous –

Dans sa difficile bataille pour la Maison Blanche, Bernie Sanders a obtenu les soutiens d’artistes très divers, allant de rappeurs comme Cardi B, Chuck D ou Lil Yachty, des stars de la pop comme Ariana Grande, Miley Cyrus et Jason Mraz, ou des légendes du rock comme Neil Young et David Crosby, et d’autres plus alternatifs comme Bon Iver, Vampire Weekend, The Strokes et Jack White.

Bernie Sanders est connu pour avoir encouragé les artistes pendant ses huit ans aux commandes de Burlington, supprimant notamment des ordonnances municipales qui limitaient la musique dans les espaces publics.

« C’est une des premières choses qui ont changé quand Bernie est devenu maire », se souvient M. Lockwood. « Du jour au lendemain, on a eu de la musique dans les parcs ».

La ville de 42.000 habitants compte désormais un festival de jazz respecté et son conseil municipal pour les arts, impulsés par Bernie Sanders.

L’ancien maire « voulait que les arts soient accessibles à tous les niveaux de la société », dit M. Lockwood, « il ne voulait pas que ce soit juste pour les gens qui peuvent se payer de coûteux billets d’entrée ».

Seules quelque 1.000 cassettes audio de l’album folk de Bernie Sanders furent distribuées à la fin des années 80 et le projet tomba dans l’oubli. Jusqu’à ce qu’il annonce sa candidature à la présidentielle de 2016.

M. Lockwood fit remastériser l’enregistrement, le publia en ligne et sous forme de CD… Et le sénateur, très populaire chez les jeunes, se retrouva même au classement des « Nouveaux artistes » du magazine Billboard.

« Nous n’avions jamais imaginé ça », dit Todd Lockwood. Mais ce n’était pas immérité, selon lui: « il a montré beaucoup de culot en studio ».

« A aucun moment il ne s’est inquiété en disant, +Est-ce que je vais avoir l’air idiot?+ Il a eu la confiance de montrer ça au public. »

« Nous commençons petit », disait Bernie Sanders de l’album en 1987. « Aujourd’hui, le Vermont, demain le monde entier ».

L’Irak inquiet après la mort de deux Américains et 26 combattants pro-Iran

Trois membres de la coalition internationale, dont deux Américains, ont péri dans une attaque en Irak avant que des raids ne tuent 26 paramilitaires irakiens pro-Iran à la frontière syrienne, une nouvelle escalade entre Téhéran et Washington qui inquiète jeudi Bagdad et l’ONU.

La mort de deux soldats, un Américain et un Britannique, et d’un sous-traitant américain dans une attaque à la roquette est sans précédent depuis des années en Irak.

Il s’agit aussi du plus lourd bilan –avec 26 morts– pour une attaque visant les paramilitaires irakiens pro-iraniens.

Fin 2019, les derniers bombardements aériens américains à la frontière irako-syrienne avaient fait 25 morts dans les rangs des supplétifs irakiens de l’Iran en riposte à la mort d’un sous-traitant américain dans l’attaque d’une base du nord du pays.

Peu de temps après, les Etats-Unis avaient assassiné en janvier à Bagdad le général iranien Qassem Soleimani et son lieutenant irakien.

– « Arènes pour vendettas » –

Ils n’ont pas revendiqué la dernière attaque contre les combattants pro-iraniens à la frontière syro-irakienne, mais une ONG syrienne a indiqué que la coalition internationale menée par Washington en était probalement l’auteur.

De même, les 22 attaques contre des intérêts américains en Irak depuis la fin octobre –dont elle de mercredi– n’ont jamais été revendiquées. Mais Washington les attribue régulièrement aux factions irakiennes pro-Iran qui, elles, promettent régulièrement de « venger » leur chef, assassiné par Washington aux côtés de Qassem Soleimani.

Signe que ces derniers développements inquiètent au plus haut point, le commandement militaire irakien chapeauté par le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi a dénoncé l’attaque contre la coalition, qui constitue « un défi sécuritaire très dangereux ».

Le président Barham Saleh et le chef du Parlement Mohammed al-Halboussi ont également condamné l’attaque.

De son côté, la mission de l’ONU en Irak a appelé à « la retenue maximale », estimant que « le risque d’actes voyous de groupes armés est une inquiétude permanente » en Irak qui « n’a vraiment pas besoin de devenir une arène pour les vendettas et les batailles venues d’ailleurs ».

Les autorités irakiennes sont dans une position inconfortable face à la coalition: elles continuent à mener des opérations avec ses troupes contre les jihadistes mais le Parlement a récemment voté l’expulsion des 5.200 soldats américains du pays et le gouvernement doit maintenant faire appliquer cette décision.

Et alors même que la coalition avait annoncé suspendre ses activités en Irak en raison des tensions entre Téhéran et Washington, dimanche encore, elle a perdu deux hommes –des Américains– dans des combats contre des jihadistes dans le nord irakien.

Dans un Irak en plein marasme politique, au budget mis en danger par la chute des cours du pétrole et qui doit faire face à une épidémie du nouveau coronavirus, les autorités n’ont pas identifié les responsables de l’attaque contre la coalition.

A chaque fois, l’armée irakienne assure retrouver rapidement la base de lancement des roquettes mais les enquêtes ne mènent jamais jusqu’aux auteurs des tirs.

– « Rendre des comptes » –

Deux soldats, l’un américain et l’autre britannique, ainsi qu’un sous-traitant américain, ont été tués mercredi soir dans cette attaque contre la grande base de Taji, dans la banlieue de Bagdad, a indiqué à l’AFP un responsable militaire américain.

La coalition internationale a recensé 18 roquettes tirées au total, faisant également état de 12 blessés, sans préciser leur nationalité.

Quelques heures après, « dix explosions » secouaient une zone au sud de la ville syrienne de Boukamal, frontalière de l’Irak, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Trois avions probablement de la coalition internationale ont visé des positions iraniennes et des factions armées alliées, dont le Hachd al-Chaabi irakien », a indiqué l’OSDH, en référence à cette coalition de paramilitaires désormais intégrés aux forces régulières irakiennes.

Au moins « 26 combattants irakiens » du Hachd al-Chaabi ont été tués, selon la même source.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et son homologue britannique Dominic Raab ont exigé que les auteurs des attaques contre la base « rendent des comptes », selon le département d’Etat américain.

Trump et la pandémie font s’écraser les marchés

Une chute sans fin, ou presque: les marchés européens s’écrasaient jeudi après l’annonce par Donald Trump de la suspension de tous les vols d’Europe vers les Etats-Unis pour 30 jours en raison du coronavirus, devenu pandémique selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Paris, Francfort, Londres, Milan et Madrid lâchaient tous plus de 5% dans les premiers échanges. Par rapport au début de l’année, les principaux indices européens ont tous dévissé d’environ 25%: un véritable krach.

Donald Trump a annoncé la suspension à compter de vendredi de tous les voyages depuis l’Europe vers les Etats-Unis (à l’exception du Royaume-Uni) pour tenter d’endiguer la propagation du Covid-19 sur le sol américain.

Seuls les citoyens américains et les résidents permanents aux Etats-Unis seront autorisés à rentrer pendant cette période, et le département d’Etat a invité dans la foulée les Américains à éviter tout voyage à l’étranger, un fait sans précédent.

– « Vendez vendez vendez » –

L’annonce de M. Trump « a pris les investisseurs par surprise » alors que les marchés attendaient plutôt d’importantes mesures de soutien à l’économie américaine, commentait Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

La « descente aux enfers » des Bourses devrait continuer à court et moyen termes, selon M. Boy.

« Vendez, vendez, vendez »: l’analyste d’AxiCorp Stephen Innes résumait ainsi l’état d’esprit dans les salles de marché après l’annonce de M. Trump, car « des restrictions de voyages veulent dire encore moins d’activité économique mondiale ».

« Il est très important que les pays et les entreprises sachent que le commerce ne sera en aucune manière affecté » par les restrictions aux voyages en provenance d’Europe, a tweeté par la suite le président américain, sans guère convaincre les marchés.

Le discours de M. Trump a aussi fait l’effet d’une douche froide en Asie, alors que les marchés financiers encaissaient par ailleurs le choc du relèvement de l’épidémie de coronavirus au stade de « pandémie » par l’OMS.

Cette annonce de l’OMS avait déjà fait paniquer Wall Street mercredi, dont le principal indice, le Dow Jones Industrial Average, s’est effondré de 5,86% à 23.553,22 points à la clôture: une chute de plus de 20% par rapport à son dernier record en février.

Apparu en décembre dernier en Chine, le coronavirus Covid-19 a déjà infecté 124.000 personnes dans plus d’une centaine de pays et territoires, causant la mort de plus de 4.500 personnes, selon un dernier bilan établi par l’AFP.

– Le pétrole replonge –

A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé jeudi sur une chute de 4,41% à à 18.559,63 points. Il a sombré de plus de 20% depuis le début de l’année.

Le yen, valeur refuge pour les investisseurs, s’est nettement apprécié face au dollar et à l’euro, un mouvement très défavorable pour les groupes exportateurs nippons.

Vers 08H30 GMT le dollar valait 103,65 yens, contre 104,42 yens la veille après la fermeture de la Bourse de Tokyo. L’euro s’échangeait pour 1,1270 dollar, proche de son cours de la veille (1,1279 dollar mercredi à 19H00 GMT).

A la Bourse de Hong Kong, l’indice Hang Seng s’est replié jeudi de 3,66%, tandis que les pertes ont été plus limitées sur les places de Chine continentale (-1,52% à Shanghai, -2,2% à Shenzhen).

Les cours du pétrole sont aussi violemment repartis dans le rouge, la suspension pour un mois des vols de l’Europe vers les Etats-Unis signifiant une baisse drastique de la consommation d’or noir, déjà en berne.

Vers 08H30 GMT le prix du baril de brut américain WTI lâchait 4,73% à 31,42 dollars et celui du baril de Brent londonien 4,55% à 34,16 dollars.

Accusant la baisse des cours de l’or noir, la Bourse de Ryad dégringolait à l’ouverture jeudi de 4,11%, Dubaï et Abou Dhabi respectivement de 7,79% et 6,45%.

Le marché pétrolier avait déjà encaissé lundi sa pire chute depuis 1991, en plongeant d’environ 25% après l’échec de discussions entre les producteurs du Golfe, au premier rang desquels l’Arabie Saoudite, et la Russie pour réduire la production, ce qui a conduit Ryad à déclencher une guerre des prix.

« Si cela ne convainc pas l’Arabie saoudite et la Russie de revenir à la table des négociations, je ne vois pas ce qui pourrait y arriver », a lancé Stephen Innes d’AxiCorp à propos de la suspension des vols de l’Europe vers les Etats-Unis.

Premier cas de coronavirus en Côte d’Ivoire

Le gouvernement ivoirien a annoncé mercredi un premier cas de nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire, un homme ayant séjourné en Italie.

Il s’agit d’un homme de 45 ans de nationalité ivoirienne, dont les symptômes avaient été détectés mardi et dont le diagnostic de covid-19 a été confirmé mercredi, a précisé le ministre ivoirien de la Santé Aka Aouélé dans un communiqué.

« Le malade a rapidement été pris en charge au CHU de Treichville », un des grands hôpitaux d’Abidjan. « Son état clinique est stable et rassurant », a précisé le ministre.

« Les contacts (du malade) ont été identifiés et font l’objet d’un suivi », ajoute M. Aouélé.

Une centaine de cas ont été recensés sur le continent africain – le moins touché – et deux décès enregistrés, selon le dernier bilan de l’AFP mercredi matin.

Depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre dernier, 118.554 cas d’infection ont été recensés dans 110 pays et territoires, causant la mort de 4.281 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi à 9h00 GMT.

En Syrie, la guerre entre dans sa dixième année sans issue en vue

La Syrie entre dans sa dixième année d’une guerre dévastatrice, sans issue en vue pour ce pays devenu un terrain d’affrontements des grandes puissances, où les civils continuent de payer le plus lourd tribut.

Jamais les Syriens, descendus dans la rue en mars 2011 pour réclamer démocratie et liberté, n’auraient imaginé que leur « révolution » se transformerait en un conflit qui a fait plus de 380.000 morts.

Quant au président Bachar al-Assad, neuf ans après, il semble plus que jamais indéboulonnable.

Appuyé par la Russie, l’Iran et le Hezbollah libanais, son régime a repris plus de 70% du territoire, où un principal front demeure: la région d’Idleb, dans le nord-ouest, qui représente l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle.

La guerre a laminé l’économie et rasé des dizaines de villes, provoquant l’exode de plus de 11 millions de personnes: des déplacés ou des réfugiés se pressant parfois aux frontières de l’Europe.

Il s’agit de la plus grande vague de déplacements au monde depuis la seconde guerre mondiale.

Et le pays reste l’échiquier où s’affrontent des puissances internationales et régionales, notamment la Russie et les Etats-Unis ou la Turquie, Israël et l’Iran.

« Ce n’est pas un simple conflit international », résume l’analyste Fabrice Balanche.

– « Destruction et exil » –

En mars 2011, c’est dans la ville de Deraa (sud) que l’étincelle de la révolte s’est allumée.

Une quinzaine d’adolescents, inspirés par le Printemps arabe en Tunisie et en Egypte, ont écrit sur les murs de leur école des slogans anti-Assad.

Le mouvement s’est étendu mais avec la répression, des factions rebelles ont vu le jour, financées et armées par certains pays du Golfe et soutenus par les Occidentaux. Le conflit s’est complexifié avec la montée en puissance des jihadistes, notamment du groupe Etat islamique (EI).

Des années d’offensives ont mis en déroute cette organisation, qui a fait régner la terreur au Moyen-Orient et mené des attentats sanglants en Europe.

Malgré l’éradication en mars 2019 de son « califat » en Syrie par des forces kurdes soutenues par une coalition internationale dirigée par Washington, l’EI mène toujours des attaques meurtrières.

Quand l’EI a conquis en 2014 sa province natale de Deir Ezzor (est), Omar Abou Leila a fui à l’étranger.

Fondateur du site d’information « Deir Ezzor 24 », ce jeune homme reproche à la communauté internationale de s’être focalisée dans la lutte antijihadistes, éclipsant l’objectif de la « révolution », à savoir la chute d’Assad.

Mais si le régime se maintient toujours, cinq armées étrangères continuent d’intervenir en Syrie.

Outre la Russie, l’Iran a déployé des forces, Téhéran cherchant à consolider son corridor vers la Méditerranée.

Malgré un retrait amorcé fin 2019, des troupes américaines sont toujours présentes dans le nord-est, où les Kurdes jouissent d’une semi-autonomie.

L’objectif pour Washington: sécuriser les hydrocarbures mais surtout enrayer l’influence iranienne.

Dans cette même optique, Israël mène régulièrement des frappes contre des positions du régime, de l’Iran ou du Hezbollah.

La Turquie voisine, qui soutient des groupes armés locaux et a déployé des troupes dans le nord, a lancé plusieurs offensives contre les forces kurdes.

Début mars, Ankara a négocié avec Moscou la suspension d’une offensive du régime contre la région d’Idleb, mais la trêve reste fragile.

– « C’est fini » –

L’assaut, relancé en décembre, a provoqué la fuite selon l’ONU d’environ un million de personnes, poussées vers la frontière turque, faisant craindre à Ankara un nouvel afflux sur son territoire.

Refusant ce nouveau fardeau alors qu’elle accueille déjà 3,6 millions de Syriens, la Turquie a annoncé fin février l’ouverture de ses portes à tous les demandeurs d’asile souhaitant rejoindre l’Europe.

A terme, Damas veut reprendre l’ensemble du pays. Mais pour des experts, la Turquie devrait préserver une bande de territoire dans le nord syrien, où seraient confinés les civils et combattants anti-Assad.

« L’année 2020 sera sans doute la dernière d’un conflit ouvert », pronostique M. Balanche, estimant que le pays sera partagé entre « un protectorat russo-iranien » et la présence turque.

« Assad va (…) être réélu en 2021 », estime l’expert. « Le régime va imposer une chape de plomb (…) car sa priorité est la restauration du système sécuritaire ».

Des ONG continuent de dénoncer les arrestations arbitraires parmi ceux soupçonnés d’être contre le régime. Selon elles, des dizaines de milliers de personnes ont été victimes de disparitions forcées par le gouvernement ou les factions armées.

Omar al-Hariri, qui s’est réfugié à l’étranger après la reconquête par le régime de sa province de Deraa en 2018, n’a plus aucune illusion.

« Si aujourd’hui vous demandez aux gens s’ils souhaitent revenir à l’avant 2011, la majorité vous dira oui. Mais de toute façon, il n’y a plus rien à dire, c’est fini ».

Syrie: les interventions militaires étrangères dans le conflit

La Syrie est le théâtre de plusieurs interventions de puissances régionales et internationales qui ont complexifié le conflit déclenché en mars 2011.

– Turquie –

La Turquie a été impliquée dans le conflit dès 2011, hébergeant l’opposition politique et les responsables de l’opposition armée au régime de Bachar al-Assad.

D’août 2016 à mars 2017, Ankara lance l’opération « Bouclier de l’Euphrate » dans le nord syrien, de l’autre côté de sa frontière, pour débarrasser la zone, selon elle, à la fois du groupe jihadiste Etat islamique (EI) et de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Partenaires des Occidentaux dans la lutte antijihadiste, les YPG sont considérées comme une organisation « terroriste » par Ankara pour leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla en Turquie.

L’opération permet à la Turquie d’établir un tampon entre les différents territoires contrôlés dans le nord syrien par des groupes kurdes.

De janvier à mars 2018, les forces turques et leurs supplétifs syriens prennent aux YPG l’ensemble d’Afrine (nord-ouest) à l’issue de l’offensive baptisée « Rameau d’olivier ».

En octobre 2019, la Turquie lance, à la faveur d’un retrait américain, une opération aérienne et terrestre, baptisée « Source de paix », visant les milices kurdes. Celle-ci lui permet de prendre le contrôle à sa frontière d’une bande de territoire d’une trentaine de kilomètres de profondeur.

Le 11 mars 2020, Ankara mène l’opération « Bouclier du Printemps » contre le régime de Damas, après des semaines d’escalade dans le nord-ouest syrien et en réponse à des attaques qui ont infligé de lourdes pertes à Ankara.

– Etats-Unis –

En 2014, après que des combattants de l’EI eurent saisi de larges pans de territoires en Irak et en Syrie, où ils ont profité du chaos provoqué par la guerre civile, Washington forme une coalition de plus de 70 pays.

Celle-ci commence à bombarder des positions de l’EI en septembre.

Principal contributeur, les Etats-Unis vont déployer 2.000 soldats, principalement des forces spéciales, et mobiliser d’importants moyens aériens et navals.

En octobre 2019, le président Donald Trump a annoncé le retrait de ses troupes de zones frontalières dans le nord syrien, un feu vert pour l’offensive turque contre les combattants kurdes.

Washington a par la suite annoncé garder 500 soldats pour assurer la protection des puits pétroliers tenus par les Kurdes.

– Russie –

En septembre 2015, Moscou, principal allié du pouvoir de Damas, entame une campagne de frappes aériennes en soutien aux troupes du régime, en grande difficulté.

Dès la fin août, la Russie disposait d’une base aérienne à Hmeimim, près de Lattaquié, fief d’Assad dans le nord-ouest. Elle s’est ajoutée à sa base dans le port de Tartous, à 220 kilomètres au nord-ouest de Damas.

L’intervention russe va remettre en selle le régime d’Assad, permettant à ses forces de reprendre de vastes pans du territoire et d’enchaîner les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, au prix de bombardements meurtriers et de destructions massives.

Selon Moscou, 3.000 militaires sont déployés, en plus des avions, hélicoptères, navires de guerre et autres sous-marins. Plus de 63.000 militaires russes ont servi dans la campagne syrienne.

– Iran et Hezbollah libanais –

Dès le début de la guerre, l’Iran chiite, principal allié régional du régime de Damas, a volé au secours de Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite, une branche du chiisme.

Téhéran nie la présence de troupes régulières mais admet l’envoi de membres des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique iranienne, comme « conseillers militaires » des forces syriennes, et de milliers de « volontaires » venus d’Iran, d’Afghanistan ou du Pakistan.

Allié de l’Iran, le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah a reconnu officiellement en 2013 son implication militaire au côté du régime syrien.

Son chef Hassan Nasrallah a déclaré en juillet 2019 avoir réduit le nombre de ses combattants, qui étaient entre 5.000 et 8.000, selon des experts.

– Israël –

Israël et la Syrie restent officiellement en état de guerre. Les tensions se sont avivées avec l’engagement du Hezbollah et de l’Iran, ennemis d’Israël, aux côtés du régime d’Assad.

Depuis le début du conflit, l’armée israélienne mène régulièrement des frappes en Syrie contre des positions militaires du régime, du Hezbollah ou des forces iraniennes.