avril 2020 - Page 10 sur 20 - Journal du niger

Canada: un homme armé fait au moins 16 morts, pire tuerie du pays

Un homme armé a tué au moins 16 personnes, parmi lesquelles une policière, pour une raison encore inconnue dans la nuit de samedi à dimanche en Nouvelle-Ecosse (Canada), lors de la pire tuerie de ce genre qu’ait connu le Canada.

L’homme de 51 ans, un prothésiste dentaire selon les médias, a été tué dimanche en fin de matinée à l’issue d’une vaste chasse à l’homme d’une douzaine d’heures dans toute la province de l’est du Canada.

Lors de sa cavale meurtrière, Gabriel Wortman a notamment circulé au volant d’une voiture semblable à celles de la police, portant au moins une partie d’un uniforme de policier. Il a semé la mort en plusieurs endroits, dans des circonstances et pour une raison encore mystérieuses qui ont choqué le pays. Les fusillades de masse sont rares au Canada, contrairement au voisin américain.

La responsable nationale de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale), Brenda Lucki, a indiqué à plusieurs chaînes que le bilan était d’au moins 13 morts, avant d’annoncer en milieu de soirée un nouveau bilan d’au moins 16 morts, en plus du tueur, selon les chaînes CBC et CTV.

Les motivations de Gabriel Wortman doivent encore être éclaircies par l’enquête.

« Il est trop tôt pour parler de motivation », a expliqué lors d’un point presse le responsable des enquêtes criminelles de la police fédérale de Nouvelle-Écosse Chris Leather, qui avait dans un premier temps fait état de « plus de 10 morts ».

Plusieurs victimes « ne semblent pas avoir de lien avec le tireur », a-t-il noté. Mais « le fait que cet individu disposait d’un uniforme et d’une voiture de police laisse certainement penser que ce n’était pas un acte spontané ».

Mme Lucki a pour sa part indiqué que cet acte n’était pas considéré à ce stade comme de nature terroriste.

La tuerie a commencé samedi en fin de soirée dans la petite commune rurale de Portapique, une bourgade d’une centaine d’âmes à environ 130 kilomètre de la capitale Halifax. Plusieurs victimes ont été découvertes devant et à l’intérieur d’une maison où la police a été appelée après des signalements de coups de feu.

L’auteur présumé de ces meurtres avait pris la fuite à l’arrivée de la police, déclenchant une vaste chasse à l’homme. Les habitants de la région, déjà confinés par l’épidémie de coronavirus, ont été priés de s’enfermer chez eux par les autorités.

L’homme en fuite est « armé et dangereux' », avait prévenu la police, conseillant même aux habitants de se réfugier dans leur sous-sol si possible.

– « Violence insensée » –

Gabriel Wortman a été tué lors de son arrestation dimanche en fin de matinée.

Une agence indépendante chargée d’enquêter sur les incidents graves impliquant la police, l’Équipe d’intervention en cas d’incidents graves de la Nouvelle-Écosse, a annoncé dans un communiqué avoir ouvert une enquête après la mort du suspect, abattu par la police à Enfield, près de l’aéroport de Halifax en fin de matinée.

Une policière, Heidi Stevenson, 23 ans d’ancienneté et mère de deux enfants, a été tuée dimanche et un policier a été blessé, a précisé la police.

« C’est avec tristesse que j’ai appris l’acte de violence insensé qui a été perpétré en Nouvelle-Écosse et a coûté la vie de nombreuses personnes, y compris celle d’une membre de la Gendarmerie royale du Canada », a réagi le Premier ministre, Justin Trudeau, dans un communiqué.

Selon les médias canadiens, Wortman était propriétaire d’un cabinet d’orthodontie à Dartmouth, près de Halifax. La police a indiqué qu’elle tenterait de déterminer si ce massacre avait un lien quelconque avec l’épidémie de coronavirus, qui a entraîné la fermeture des activités non essentielles dans tout le pays.

Cette tuerie, dont le bilan pourrait encore s’alourdir selon la police, est d’ores et déjà la pire de ce genre que le Canada ait connu de toute son histoire.

Le 6 décembre 1989, un homme avait tué par balles 14 femmes à l’école Polytechnique de Montréal avant de se donner la mort, provoquant ce qui était à l’époque la pire tuerie de masse -et le premier féminicide- de l’histoire du pays.

Le 23 avril 2018 à Toronto, le conducteur d’une camionnette de location avait tué huit femmes et deux hommes qu’il avait volontairement percutés sur un trottoir d’une artère du centre-ville.

Le Premier ministre de Nouvelle-Ecosse, Stephen McNeil, a pour sa part dénoncé « un des actes violents les plus insensés de l’histoire de notre province » atlantique, qui vit surtout de l’exploitation du bois et de la pêche. C’est l’une des provinces les moins peuplées du pays -qui en compte dix- avec moins d’un million d’habitants.

L’épidémie « sous contrôle », l’Allemagne se déconfine

De nombreux magasins rouvrent leurs portes lundi en Allemagne, première étape d’une longue opération de déconfinement dans un pays où l’épidémie de nouveau coronavirus est « sous contrôle ».

Commerces d’alimentation, librairies, concessionnaires automobiles… La plupart des magasins d’une surface inférieure à 800 mètres carrés vont pouvoir à nouveau accueillir des clients à partir de lundi matin.

Il s’agit de la première étape de la stratégie de déconfinement élaborée par Angela Merkel et, fédéralisme oblige, les dirigeants des 16 Länder allemands.

La chancelière, dont la gestion de la crise est saluée par les Allemands, entend ainsi faire repartir une économie entrée en récession en mars, une situation critique qui devrait perdurer encore plusieurs mois.

– ‘Fragile’ –

Avec plus de 135.000 cas officiellement recensés et environ 4.000 décès, la pandémie est « sous contrôle et gérable » en Allemagne, selon les termes du ministre de la Santé, Jens Spahn.

Pour la première fois, le très surveillé taux d’infection, qui mesure le nombre de personnes en moyenne contaminées par chaque malade du Covid-19, est ainsi descendu vendredi à moins de 1 pour se limiter à 0,7, selon l’institut Robert Koch, l’autorité fédérale chargée de la veille épidémiologique.

Ce « succès d’étape » est néanmoins « fragile », a mis en garde Mme Merkel, qui s’était elle-même placée deux semaines à l’isolement à son domicile berlinois après avoir été en contact avec un médecin testé positif à la maladie Covid-19.

« Nous ne pourrons pas vivre notre ancienne vie avant longtemps. La distance et la protection resteront la règle et la mesure de notre vie quotidienne », prévient Armin Laschet, dirigeant d’une des régions les plus touchées, la Rhénanie du Nord-Westphalie, et candidat à la présidence du parti conservateur CDU.

L’Allemagne entend ainsi lever très progressivement les restrictions sociales mises en place depuis un mois.

Ecoles et lycées ne rouvriront ainsi qu’à partir du 4 mai, en commençant par les élèves les plus âgés. En Bavière, le Land le plus touché par l’épidémie, la rentrée est elle prévue une semaine plus tard.

Les ministères régionaux de l’Education, dotés en Allemagne des principales prérogatives éducatives, doivent présenter d’ici le 29 avril des mesures pour que les élèves respectent entre eux des distances raisonnables, notamment en réduisant la taille des classes et groupes d’apprentissage.

L’interdiction de se regrouper à plus de deux personnes dans l’espace public, sauf en famille, est aussi prolongée. La distance minimale de 1,5 mètre devra continuer à être observée entre chaque personne.

Quant aux salons de coiffure, ils ne rouvriront eux aussi qu’à compter du 4 mai. Salons de massages, de beauté, et tatoueurs restent fermés.

Lieux culturels, bars, restaurants – sauf pour les livraisons -, aires de jeu, terrains de sports, demeurent eux aussi fermés.

Les grands rassemblements tels que les concerts ou compétitions sportives, resteront interdits au moins jusqu’au 31 août.

– Protections obligatoires en Saxe –

L’Allemagne entend accompagner ce déconfinement progressif par un ensemble de mesures destinées à endiguer l’épidémie. Elle compte ainsi multiplier les tests pour pouvoir isoler les malades. Elle en a réalisé environ 1,7 million jusqu’ici.

Le port de masques n’est pas à ce stade obligatoire mais il est « fortement conseillé » par la chancelière Merkel.

L’Allemagne devrait ainsi produire à partir d’août 50 millions de masques par semaine, dont 10 millions de masques filtrants répondant à la norme de protection FFP2.

Le port du masque, rendu obligatoire pour une expérimentation à Iena, serait primordial pour enrayer la contagion. Cette ville de Thuringe n’avait pas enregistré vendredi de nouveaux cas d’infection depuis une semaine, selon la presse allemande.

Le Land de Saxe, situé en ex-Allemagne de l’Est, a lui décidé de rendre obligatoire à partir de lundi le port d’une protection, masque ou foulard.

Virus: des pays avancent avec prudence vers un allègement du confinement

Plusieurs pays où les mesures de confinement semblent commencer à endiguer la pandémie de coronavirus avancent avec prudence vers un allègement des restrictions, bien que les bilans restent lourds, comme aux Etats-Unis où la barre des 40.000 morts a été franchie.

Première en Europe – continent qui compte près des deux tiers des 164.000 morts de la pandémie – à entamer une opération de lent déconfinement, l’Allemagne va permettre lundi la réouverture de la plupart des magasins d’une surface inférieure à 800 mètres carrés.

Avec plus de 135.000 cas recensés et environ 4.000 décès, la pandémie est en Allemagne « sous contrôle et gérable », a estimé le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Ce « succès d’étape » est toutefois « fragile », a souligné la chancelière Angela Merkel. « Nous ne pourrons pas vivre notre ancienne vie avant longtemps », a averti Armin Laschet, dirigeant de l’une des régions d’Allemagne les plus touchées, la Rhénanie du Nord-Westphalie.

Plusieurs pays parmi lesquels la France (près de 20.000 morts), l’Espagne (près de 20.500) et l’Italie (plus de 23.600) enregistrent des nombres de malades et de décès en baisse, après des semaines de hausse, ce qui permet à leurs gouvernements d’envisager pour les prochaines semaines les premières mesures de déconfinement.

– « Apprendre à vivre avec le virus » –

« Nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire » mais « la situation s’améliore progressivement, lentement mais sûrement », a déclaré dimanche le Premier ministre français, Edouard Philippe. La France, quatrième pays au monde le plus touché en termes de décès après les Etats-Unis, l’Italie et l’Espagne, envisage un déconfinement à partir du 11 mai, mais il sera très progressif.

« Notre vie à partir du 11 mai ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement. Nous allons devoir apprendre à vivre avec le virus », a prévenu M. Philippe.

En Italie, les premières mesures d’allègement ne seront pas prises avant le 3 mai, ont rappelé les autorités. Mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c’est de façon partielle et avec beaucoup de précautions.

« Nous sommes de retour! », a lancé sur son compte Instagram le célèbre glacier romain Giolitti, qui annonce une reprise de ses livraisons mardi.

En Espagne, le chef du centre d’alertes sanitaires, Fernando Simon, a annoncé que pour la première fois depuis le 22 mars le bilan des morts quotidiens était passé, avec 410 décès, sous la barre des 500.

La morgue improvisée dans une patinoire de Madrid, qui a symbolisé l’hécatombe qui a endeuillé la capitale espagnole, fermera mercredi, et à partir du 27 avril les enfants, strictement enfermés depuis le 14 mars, pourront sortir prendre l’air.

En Norvège, où les autorités estiment « avoir fait passer le virus sous contrôle », les crèches rouvriront lundi et l’interdiction de séjour dans les résidences secondaires sera levée. Une deuxième étape, à partir du 27 avril, verra la réouverture partielle des collèges, lycées et universités.

En revanche, au Royaume-Uni, le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d’au moins trois semaines jeudi et le gouvernement n’envisage pas encore d’en sortir. Le Royaume-Uni est l’un des pays les plus touchés d’Europe, avec plus de 16.000 morts dans les hôpitaux, un bilan qui n’inclut pas les décès en maison de retraite ou à domicile.

Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie est loin d’être jugulée au niveau planétaire, avec en particulier « des chiffres constants ou accrus » au Royaume-Uni et dans l’est de l’Europe.

– « Phase descendante » –

Aux Etats-Unis, où un bras de fer oppose le président Donald Trump, partisan d’une reprise rapide de l’activité économique, à plusieurs gouverneurs démocrates, le gouverneur de l’Etat de New York, épicentre de l’épidémie dans le pays, a annoncé que la pandémie avait pour la première fois amorcé une courbe « descendante ».

« Toutes les indications montrent que nous sommes dans une phase descendante », a indiqué Andrew Cuomo, appelant toutefois à la prudence. « La poursuite de cette baisse dépendra de ce que nous ferons », a souligné le gouverneur, qui a prolongé récemment les mesures de confinement jusqu’au 15 mai.

Si l’Etat de New York connaît des signes d’amélioration, le bilan général des Etats-Unis continue de s’alourdir rapidement. La barre des 40.000 morts a été franchie dimanche, selon le comptage de l’université américaine Johns Hopkins, qui fait référence. Celle des 30.000 morts avait été passée trois jours plus tôt, jeudi. Le dernier bilan quotidien de l’université fait état de 1.997 morts dans les dernières 24 heures.

En Israël, le gouvernement a approuvé l’assouplissement de certaines restrictions à partir de dimanche, dans le cadre d’un plan « responsable et progressif ».

Depuis son apparition en décembre à Wuhan, une ville du centre de la Chine, la pandémie a fait plus de 164.000 morts dans le monde, dont près des deux tiers en Europe, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles dimanche à 19h00 GMT.

Les Etats-Unis ont mis en cause de façon répétée les autorités chinoises en les accusant d’avoir « dissimulé » le nombre réel des victimes chinoises comme la gravité de l’épidémie.

– Démenti chinois –

Le directeur d’un laboratoire chinois désigné par des médias américains comme une possible source de la maladie Covid-19 a démenti catégoriquement. « C’est impossible que ce virus vienne de chez nous », a déclaré dans une interview à la chaîne publique CGTN Yuan Zhiming, directeur de l’Institut de virologie de Wuhan.

Ailleurs dans le monde, le seuil des 2.000 morts a été franchi en Turquie, et celui des 1.000 morts officiellement recensés a été franchi en Afrique, dont les trois quarts en Algérie, en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud.

L’Amérique latine a dépassé les 100.000 contaminations et compte près de 5.000 morts, selon le bilan établi dimanche par l’AFP.

Au Brésil, où plus de 38.000 contaminations et plus de 2.400 décès ont été enregistrés, le président Jair Bolsonaro est allé dimanche soutenir des manifestants qui, sans respecter les règles de confinement, s’étaient massés devant le quartier général de l’armée à Brasilia pour réclamer une intervention militaire et la fermeture du Congrès.

En raison de la chute de la demande mondiale due à la pandémie, le baril de brut américain a chuté lundi de près de 20% à moins de 15 dollars l’unité en Asie, son plus bas niveau depuis plus de deux décennies.

burs-mm/plh/bfi

Des milliers d’Israéliens manifestent pour « sauver la démocratie »

Des milliers d’Israéliens ont manifesté dimanche soir à Tel-Aviv contre des menaces pesant selon eux sur la démocratie israélienne, sur fond de tractations entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz, en vue d’un gouvernement.

Environ 2.000 manifestants –selon les chiffres donnés par des médias israéliens– ont répondu à l’appel lancé sur Facebook par le mouvement dit des « drapeaux noirs » en se rassemblant sur la place Yitzhak Rabin pour « sauver la démocratie ».

Ce rassemblement vise aussi à marquer leur opposition aux pourparlers en cours entre Benny Gantz, à la tête du parti centriste Bleu-Blanc, et le chef du parti de droite Likoud, Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption.

Munis de masques de protection et vêtus majoritairement de noir, les protestataires se sont tenus à deux mètres de distance les uns des autres, respectant ainsi les mesures de distanciation sociale en vigueur pour lutter contre la pandémie de Covid-19 qui a officiellement contaminé en Israël plus de 13.000 personnes, dont 172 sont décédées.

« Laissez la démocratie gagner », pouvait-on lire sur des pancartes. « Ministre du crime », ont écrit d’autres manifestants sur leurs masques, agitant des drapeaux noirs, symbole pour eux des menaces sur la démocratie israélienne.

A l’issue d’élections législatives le 2 mars –les troisièmes en moins d’un an, qui devaient enfin départager MM. Netanyahu et Gantz–, le président Reuven Rivlin avait confié à ce dernier la tâche de former le prochain gouvernement.

Et en pleine pandémie de nouveau coronavirus, M. Gantz avait causé la surprise en ouvrant la voie à un gouvernement « d’union et d’urgence » avec Benjamin Netanyahu. Il avait pourtant juré auparavant de ne pas partager le pouvoir avec lui, tant qu’il n’avait pas réglé ses démêlés avec la justice.

Des partisans de l’opposition ont alors reproché à M. Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée, d’avoir rendu les armes.

Lundi soir, son mandat est échu sans accord et M. Rivlin a confié le soin au Parlement de proposer, d’ici un peu moins de trois semaines, un élu ayant suffisamment d’appuis pour tenter de former un gouvernement et mettre ainsi fin à plus d’un an de crise politique.

– « Mourir de l’intérieur » –

En attendant, les camps de MM. Gantz et Netanyahu disent poursuivre leurs pourparlers en vue d’une possible union.

« On ne combat pas la corruption de l’intérieur. Si tu es dedans, tu en fais partie », a lancé le député Yair Lapid, le nouveau dirigeant de l’opposition, visant son ancien allié Benny Gantz.

« Les démocraties meurent de l’intérieur parce que des bonnes personnes se taisent et des personnes faibles se rendent », a-t-il ajouté, dénonçant des manoeuvres présumées de M. Netanyahu pour se maintenir au pouvoir. « Nous sommes ici pour dire que nous n’abandonnerons jamais ».

USA: l’épidémie régresse à New York, la polémique monte sur le confinement

L’épidémie de coronavirus dans l’Etat de New York, épicentre américain, est sur une courbe descendante, une première depuis le début de l’épidémie qui risque d’alimenter la polémique entre Donald Trump et les gouverneurs des Etats sur le maintien des mesures de confinement.

« Nous avons dépassé le point haut, et toutes les indications à ce stade sont que nous sommes dans une phase descendante », a indiqué dimanche le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, lors de son point de presse quotidien sur l’épidémie.

Mais alors que la pression pour relancer l’activité monte à travers les Etats-Unis – avec plus de 740.000 cas confirmés et 40.000 morts le pays le plus touché au monde par l’épidémie – il a appelé à la prudence pour « ne pas compromettre » les progrès réalisés.

« La poursuite de cette descente dépendra de ce que nous ferons », a souligné M. Cuomo, qui a prolongé récemment les mesures de confinement dans son Etat jusqu’au 15 mai.

D’autres Etats ont commencé à relâcher les règles de distanciation. Certaines plages de Floride ont été autorisées à rouvrir dimanche, et immédiatement prises d’assaut. Les gouverneurs du Texas et du Vermont ont aussi prévu de relancer certaines activités, prudemment, dès lundi.

La pression est forte, alors que le chômage explose. Les manifestations se sont multipliées depuis huit jours dans les Etats américains pour dénoncer un confinement jugé excessif.

La plupart des rassemblements se sont limités à quelques centaines de personnes – l’un d’eux, dimanche à Chicago a même fait un flop, avec à peine trois voitures de manifestants. Mais une manifestation mercredi à Lansing, dans le Michigan, a réuni quelque 3.000 personnes.

Le président américain a à sa façon encouragé ces manifestations: vendredi, il avait appelé à « libérer » certains Etats dirigés par des gouverneurs démocrates. Samedi, après une dizaine de manifestations anti-confinement dans divers Etats, il a estimé que « certains gouverneurs étaient allés trop loin ».

Des commentaires dénoncés par certains gouverneurs, y compris républicains.

Larry Hogan, gouverneur républicain du Maryland, théâtre d’une manifestation samedi, a estimé qu' »encourager les gens à manifester contre un plan sur lequel vous venez de faire des recommandations, cela n’a pas de sens ».

– Dispute sur les tests –

Autre point de friction entre gouverneurs et Donald Trump: les tests massifs nécessaires pour pouvoir relancer l’économie sans risquer une nouvelle flambée de l’épidémie.

Le gouvernement fédéral assure que les Etats ont désormais une capacité suffisante de tests à leur disposition, ce que démentent plusieurs gouverneurs.

« Tout comme j’avais raison pour les respirateurs (notre Pays est maintenant le +Roi des respirateurs+, les autres pays nous appellent à l’aide et on va les aider), j’ai raison pour les tests: les gouverneurs doivent augmenter leurs efforts et faire le travail. On sera avec eux JUSQU’AU BOUT », a tweeté Donald Trump dimanche.

« Il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd’hui pour que n’importe quel Etat puisse entrer dans la phase 1 » de réouverture de l’économie, a aussi affirmé son vice-président Mike Pence, sur Fox News.

Dans le cadre des recommandations émises par la Maison Blanche aux Etats pour décider la levée progressive du confinement, cette première phase prévoit la réouverture partielle de certains commerces.

Mais le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, très critiqué par Donald Trump ces derniers jours pour avoir adopté des restrictions sur les armes, a qualifié de « délirantes » et « d’irresponsables » ces affirmations.

« Il nous a été demandé, en tant que gouverneurs, de mener cette guerre sans le matériel dont nous avons besoin », a-t-il affirmé sur CNN.

Gretchen Whitmer, gouverneure démocrate du Michigan, où quelque 3.000 personnes ont manifesté mercredi, a également pointé une pénurie.

Tout comme M. Cuomo, qui alterne entre critiques et compliments de Donald Trump, mais qui a cherché à calmer le jeu.

Il a jugé la collaboration entre le gouvernement fédéral et les Etats pour faire descendre la courbe d' »exploit phénoménal », soulignant que Washington avait été « un partenaire formidable » quand il avait fallu augmenter la capacité des hôpitaux new-yorkais en mars.

Mais il a souligné que les tests constituaient le nouveau défi. « On peut faire mieux en travaillant ensemble que séparément », a-t-il souligné. « Nous devons travailler ensemble et faire du mieux possible. J’ai confiance que nous y arriverons car nous l’avons fait dans le passé ».

Le gouvernement et les Etats américains s’écharpent sur la sortie du confinement

L’administration de Donald Trump et les gouverneurs des Etats américains s’affrontaient dimanche sur la possibilité de la levée des restrictions mises en place à cause de la pandémie de coronavirus, dans un climat tendu renforcé par le soutien du président à des manifestations réclamant la reprise d’une activité normale.

Ils se renvoyaient notamment la balle sur les capacités de tests au Covid-19, le gouvernement assurant que les Etats en ont désormais assez à leur disposition, ce que démentent de nombreux gouverneurs.

« Même si nous faisons désormais 150.000 tests par jour, si les Etats activaient tous les laboratoires présents chez eux, nous pourrions plus que doubler ce nombre du jour au lendemain », a déclaré sur Fox News le vice-président Mike Pence dimanche, précisant que les tests étaient « gérés par les Etats, mais soutenus par le gouvernement fédéral ».

« Il y a une capacité suffisante de tests dans le pays aujourd’hui pour que n’importe quel Etat puisse entrer dans la phase 1 » de réouverture de l’économie, a-t-il ajouté, en référence aux étapes recommandées aux Etats par la Maison Blanche pour décider la levée progressive du confinement sur leur territoire.

Cette première étape prévoit la réouverture partielle de certains commerces, à condition notamment que les autorités soient en mesure de dépister à grande échelle les nouveaux cas de coronavirus afin d’éviter une deuxième vague de contamination.

Mais le gouverneur démocrate de Virginie, Ralph Northam, a qualifié de « délirantes » et « d’irresponsables » les déclarations du gouvernement sur la disponibilité supposée en nombre suffisant de ces tests. « Il nous a été demandé, en tant que gouverneurs, de mener cette guerre sans le matériel dont nous avons besoin », a-t-il déclaré sur CNN.

« Je fais ce qu’il faut concernant les tests », s’est défendu Donald Trump dans un tweet plus tard dimanche. « Les gouverneurs doivent être capables de passer à la vitesse supérieure et de faire ce qu’il faut. Nous serons avec eux tout du long! » a-t-il assuré.

– « Schizophrénie » –

« Nous pourrions tripler le nombre de tests que nous réalisons par jour si nous avions les tampons (nécessaires aux prélèvements, ndlr) et les produits réactifs » nécessaires à l’obtention des résultats, a dit sur CNN la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, pointant comme d’autres une pénurie.

Le Michigan, où la plus importante manifestation anti-confinement du pays à ce jour s’est déroulée mercredi, est seulement le dixième Etat le plus peuplé mais le troisième en nombre de morts du coronavirus, a-t-elle rappelé, appelant Donald Trump à utiliser une loi permettant de réquisitionner des entreprises pour fabriquer les produits manquants.

Les protestations se sont aussi faites entendre dans le propre camp du président, le gouverneur républicain modéré du Maryland, Larry Hogan, déplorant sur CNN dimanche que « le manque de tests (soit) le problème numéro un de l’Amérique, et ce depuis le début de la crise ».

« Dire que les gouverneurs ont assez de tests, et qu’ils devraient juste se mettre au travail (…) est complètement faux », a-t-il déclaré.

Le gouverneur démocrate de l’Etat de Washington, Jay Inslee, a également déploré sur ABC la « schizophrénie » des messages envoyés par le gouvernement fédéral. « Avoir un président qui encourage à violer la loi, je n’ai jamais vu cela en Amérique. Et c’est dangereux ».

Donald Trump avait appelé vendredi à « libérer » du confinement trois Etats gérés par des gouverneurs démocrates, Michigan, Minnesota et Virginie. Samedi, de nouvelles manifestations réclamant la fin du confinement ont eu lieu du New Hampshire à la Californie, en passant par le Texas, le Maryland ou l’Ohio.

Coronavirus: Impatiente et craintive, l’Italie prépare son déconfinement

Son économie à l’arrêt, ses citoyens enfermés à la maison, l’Italie ne parle plus que de déconfinement, entre impatience de repartir et crainte d’une deuxième vague pandémique.

« Nous sommes de retour! ». Sur son compte Instagram, le célèbre glacier romain Giolitti annonce une reprise de ses livraisons mardi et exprime la volonté de beaucoup de retrouver un semblant de normalité, même partielle.

Premier touché en Europe, le pays déplore plus de 23.600 morts officiellement recensés (433 nouveaux décès dans les dernières 24 heures). Mais il sort de la phase aiguë de la pandémie de nouveau coronavirus, après plusieurs semaines d’un confinement commencé le 9 mars.

Jour après jour, les médias évoquent ce qui sera de nouveau bientôt autorisé. Ces spéculations ont poussé le gouvernement à rappeler ce week-end « qu’aucune modification n’est prévue » dans un confinement en vigueur jusqu’au 3 mai inclus.

Mais même les ministres évoquent le sujet. « Nous devons donner aux citoyens une plus grande liberté de circulation », a déclaré le vice-ministre de la Santé Pierpaolo Sileri.

Sa collègue de la Famille Elena Bonnetti laisse entrevoir une réouverture partielle des aires de jeu: « Quelque chose doit changer dans les deux prochaines semaines pour nos enfants! Nos enfants ont le droit de jouer! »

– Une économie en souffrance –

La pression est forte pour faire redémarrer la troisième économie européenne, en grande souffrance.

La maison de luxe Gucci relance lundi son centre de recherche près de Florence, avec un nombre limité d’employés. Fincantieri rouvre lui tous ses chantiers navals, « de manière très graduelle », avec dans un premier temps, un maximum de 10% des salariés dont la température sera prise à l’entrée.

Selon une étude publiée samedi par la Confindustria, la première organisation patronale, la quasi-totalité des entreprises italiennes (97,2%) a souffert de la pandémie, près de la moitié de manière « très grave »; leur chiffre d’affaires a baissé d’un tiers par rapport à mars 2019 (32,6%).

Selon le quotidien La Repubblica, la moitié des 23 millions de salariés et travailleurs indépendants devra être aidé par l’Etat, une proportion appelée à augmenter.

« Dans le plein respect des protocoles sanitaires (…), il faut regarder vers l’avant. Le mot d’ordre est de repartir », a déclaré Marco Marsilio, gouverneur des Abruzzes (centre).

Adversaire du confinement depuis le début, l’ex-Premier ministre Matteo Renzi a même appelé à une réouverture des écoles, condition selon lui du redémarrage économique, quand le gouvernement semble privilégier septembre.

Sur Facebook, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a insisté sur l’importance d’un programme « bien articulé, qui concilie protection de la santé et exigences de la production » pour une reprise « qui garde sous contrôle la courbe épidémiologique et la capacité de réaction de nos structures hospitalières ».

Si le gros de cette première vague pandémique semble passé, « la vraie question est le retour du virus à l’automne », met en garde Luca Zaia, gouverneur de Vénétie.

« Cohabiter avec le virus signifie repenser les journées. Non aux heures de pointe dans toutes les phases du quotidien. Il faut oublier les rues et les transports publics bondés », exhorte le patron de l’Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.

– Divergences Nord-Sud –

Ce rythme de reprise suscite des divergences entre le Nord, moteur économique du pays très touché par la maladie, et le Sud, pauvre et relativement épargné, dont le système sanitaire apparaît mal armé pour affronter un éventuel rebond de la pandémie.

La Lombardie et la Vénétie (Nord) veulent rouvrir rapidement? « Peut-être qu’ils sont plus optimistes que nous. Ici on fera les choses par étapes, on ne peut pas prendre de risques », prévient la présidente de la Calabre (Sud) Jole Santelli.

Son homologue de Campanie (Sud), la région de Naples, Vincenzo de Luca souhaite qu’une fois le confinement levé, les déplacements d’une région à l’autre restent prohibés et que les visiteurs du Nord puissent être placés en quarantaine.

Dans sa stratégie pour prévenir tout regain pandémique, l’Italie a augmenté le rythme des tests salivaires (entre 50.000 et 60.000 par jour), et la Lombardie compte commencer cette semaine les tests sérologiques sur le personnel médical des villes les plus touchées.

L’application de traçage Immuni sera expérimentée dans certaines régions mais ne sera effective partout que durant la deuxième quinzaine de mai, selon les autorités.

Espagne: bilan de morts quotidien le plus bas depuis quatre semaines

L’Espagne a enregistré 410 morts du nouveau coronavirus au cours des dernières 24 heures, contre 565 la veille, le bilan quotidien le plus bas depuis près d’un mois, a annoncé dimanche le ministère de la Santé.

« C’est la première fois que nous passons en dessous des 500 morts depuis que les décès quotidiens ont commencé à grimper », a souligné le chef du Centre d’alertes sanitaires Fernando Simon.

C’est le bilan sur 24 heures le plus bas annoncé depuis le 22 mars, soit depuis quatre semaines, dans le troisième pays le plus frappé au monde derrière les Etats-Unis et l’Italie.

Le Dr Simon a rappelé que la chute des chiffres de samedi à dimanche pouvait s’expliquer par le ralentissement des enregistrements de décès pendant le week-end et que cette baisse est généralement suivie d’un rebond le mardi.

Mais « c’est un chiffre qui nous incite à l’espoir », a-t-il déclaré.

Qu’il s’agisse des décès, des hospitalisations ou des admissions en soins intensifs, a poursuivi le médecin, « les données continuent de suivre une tendance décroissante qui indique clairement que la transmission de la maladie a diminué de façon substantielle ».

Ces chiffres confirment que l’Espagne a atteint son objectif « d’aplatir la courbe » de la transmission, a affirmé le ministre de la Santé Salvador Illa.

Seuls 4.218 nouveaux cas ont été détectés au cours des dernières 24 heures, soit une progression de 2,4%, a-t-il souligné, alors que l’Espagne multiplie les tests PCR (réaction en chaine par polymérase), les plus fiables. Elle en réalise désormais plus de 40.000 par jour, contre 20.000 en moyenne au début de la crise, a précisé le ministre.

– La morgue-patinoire va fermer –

Ce ralentissement de la contagion a permis de soulager le système de santé, un temps submergé.

A Madrid, la région la plus touchée devant la Catalogne, cela a permis de fermer vendredi soir un des deux pavillons de l’Ifema, la foire commerciale de la capitale qui avaient été transformés pour accueillir les malades.

Cet hôpital de campagne, ouvert le 22 mars, a accueilli jusqu’à 1.500 patients au plus fort de la crise. Il devrait rester ouvert jusqu’à la fin mai, a précisé la présidente de la région Isabel Diaz Ayuso.

Elle a également annoncé la fermeture mercredi prochain de la morgue improvisée dans la patinoire proche de l’Ifema, qui aura accueilli plus de 1.000 cercueils.

Seule une des trois morgues de fortune que la région avait dû monter devant l’afflux de cadavres continuera à fonctionner, a précisé Mme Diaz Ayuso.

Les autorités sanitaires estiment avoir franchi le pic de la pandémie le 2 avril quand elles avaient comptabilisé 950 morts en 24 heures. Mais elles ne sont pas prêtes pour autant à recommander la levée du confinement, un des plus stricts d’Europe.

Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a annoncé samedi qu’il demanderait au parlement la reconduction du confinement jusqu’au 9 mai inclus. Seul allègement prévu: à partir du 27 avril, les enfants, enfermés depuis le 14 mars, seront autorisés à sortir prendre l’air, dans des conditions qui restent à préciser.

Les adultes peuvent se rendre au travail si le télétravail est impossible, faire des achats de première nécessité ou sortir brièvement le chien. Mais les promenades et l’exercice physique leur sont interdits.

Le bilan officiel de la pandémie en Espagne s’élève à 20.453 morts. Mais ce chiffre est contesté, notamment par Madrid et la Catalogne, qui relèvent que des milliers de morts dans les maisons de retraite qui présentaient des symptômes de la maladie sans avoir pu être testés n’ont pas été comptabilisés.

Coronavirus: Impatiente et craintive, l’Italie prépare son déconfinement

Son économie à l’arrêt, ses citoyens enfermés à la maison, l’Italie ne parle plus que de déconfinement, entre impatience de repartir et crainte d’une deuxième vague pandémique.

« Nous sommes de retour! ». Sur son compte Instagram, le célèbre glacier romain Giolitti annonce une reprise de ses livraisons mardi et exprime la volonté de beaucoup de retrouver un semblant de normalité, même partielle.

Premier touché en Europe, le pays déplore plus de 23.000 morts officiellement recensés. Mais il sort de la phase aiguë de la pandémie de nouveau coronavirus, après plusieurs semaines d’un confinement commencé le 9 mars.

Jour après jour, les médias évoquent ce qui sera de nouveau bientôt autorisé. Ces spéculations ont poussé le gouvernement à rappeler ce week-end « qu’aucune modification n’est prévue » dans un confinement en vigueur jusqu’au 3 mai inclus.

Mais même les ministres évoquent le sujet. « Nous devons donner aux citoyens une plus grande liberté de circulation », a déclaré le vice-ministre de la Santé Pierpaolo Sileri.

Sa collègue de la Famille Elena Bonnetti laisse entrevoir une réouverture partielle des aires de jeu: « Quelque chose doit changer dans les deux prochaines semaines pour nos enfants! Nos enfants ont le droit de jouer! »

– Une économie en souffrance –

La pression est forte pour faire redémarrer la troisième économie européenne, en grande souffrance.

La maison de luxe Gucci relance lundi son centre de recherche près de Florence, avec un nombre limité d’employés. Fincantieri rouvre lui tous ses chantiers navals, « de manière très graduelle », avec dans un premier temps, un maximum de 10% des salariés dont la température sera prise à l’entrée.

Selon une étude publiée samedi par la Confindustria, la première organisation patronale, la quasi-totalité des entreprises italiennes (97,2%) a souffert de la pandémie, près de la moitié de manière « très grave »; leur chiffre d’affaires a baissé d’un tiers par rapport à mars 2019 (32,6%).

Selon le quotidien La Repubblica, la moitié des 23 millions de salariés et travailleurs indépendants devra être aidé par l’Etat, une proportion appelée à augmenter.

« Dans le plein respect des protocoles sanitaires (…), il faut regarder vers l’avant. Le mot d’ordre est de repartir », a déclaré Marco Marsilio, gouverneur des Abruzzes (centre).

Adversaire du confinement depuis le début, l’ex-Premier ministre Matteo Renzi a même appelé à une réouverture des écoles, condition selon lui du redémarrage économique, quand le gouvernement semble privilégier septembre.

Sur Facebook, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a insisté sur l’importance d’un programme « bien articulé, qui concilie protection de la santé et exigences de la production » pour une reprise « qui garde sous contrôle la courbe épidémiologique et la capacité de réaction de nos structures hospitalières ».

Si le gros de cette première vague pandémique semble passé, « la vraie question est le retour du virus à l’automne », met en garde Luca Zaia, gouverneur de Vénétie.

« Cohabiter avec le virus signifie repenser les journées. Non aux heures de pointe dans toutes les phases du quotidien. Il faut oublier les rues et les transports publics bondés », exhorte le patron de l’Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.

– Divergences Nord-Sud –

Ce rythme de reprise suscite des divergences entre le Nord, moteur économique du pays très touché par la maladie, et le Sud, pauvre et relativement épargné, dont le système sanitaire apparaît mal armé pour affronter un éventuel rebond de la pandémie.

La Lombardie et la Vénétie (Nord) veulent rouvrir rapidement? « Peut-être qu’ils sont plus optimistes que nous. Ici on fera les choses par étapes, on ne peut pas prendre de risques », prévient la présidente de la Calabre (Sud) Jole Santelli.

Son homologue de Campanie (Sud), la région de Naples, Vincenzo de Luca souhaite qu’une fois le confinement levé, les déplacements d’une région à l’autre restent prohibés et que les visiteurs du Nord puissent être placés en quarantaine.

Dans sa stratégie pour prévenir tout regain pandémique, l’Italie a augmenté le rythme des tests salivaires (entre 50.000 et 60.000 par jour), et la Lombardie compte commencer cette semaine les tests sérologiques sur le personnel médical des villes les plus touchées.

L’application de traçage Immuni sera expérimentée dans certaines régions mais ne sera effective partout que durant la deuxième quinzaine de mai, selon les autorités.

Virus: permission prolongée pour des milliers de détenus iraniens

Le président iranien Hassan Rohani a annoncé dimanche la prolongation pour un mois de la permission de sortie accordée à 100.000 détenus afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus dans les prisons iraniennes.

« La permission de sortie devait être accordée aux détenus jusqu’à (ce dimanche, dernier jour du mois iranien de Farvardin, mais) elle sera prolongée jusqu’à la fin » du mois iranien suivant, le 20 mai, a déclaré M. Rohani lors d’une rencontre retransmise à la télévision du Comité national de lutte contre le nouveau coronavirus qu’il préside.

Le président iranien a précisé qu’il reviendrait à l’Autorité judiciaire d’appliquer cette mesure.

Le porte-parole de l’Autorité, Gholamhossein Esmaïli, n’a pas directement confirmé l’annonce de M. Rohani, mais a évoqué dimanche le recours à la « clémence ».

« En ayant recours à toute la clémence que la loi autorise, nous prévoyons qu’un nombre important de prisonniers en permission ne reviennent pas en prison, et même qu’un grand nombre de ceux actuellement détenus soient libérés », a déclaré M. Esmaïli, cité par Mizan Online, agence d’information officielle de l’Autorité judiciaire.

La décision finale sera prise le 29 avril, a-t-il ajouté.

En mars, le pouvoir judiciaire avait déclaré qu’un total de 100.000 détenus avaient bénéficié d’une permission de sortie.

M. Esmaïli avait également annoncé qu’environ 10.000 détenus devaient bénéficier d’une grâce décrétée à l’occasion du Nouvel An (célébré cette année le 20 mars). Il s’agit de « diminuer le nombre de prisonniers, compte tenu de la situation sensible dans le pays », avait-il précisé, sans référence explicite au nouveau coronavirus.

L’Iran est de loin le pays du Proche et Moyen-Orient le plus touché par la pandémie.

Selon le bilan quotidien annoncé par le ministère de la Santé, les autorités on recensé 87 décès supplémentaires entre samedi et dimanche, faisant passer à 5.118 morts (sur un total de 82.211 personnes contaminées) le bilan de la maladie Covid-19 en Iran.

Certains à l’étranger comme à l’intérieur du pays estiment que les chiffres du gouvernement sont sous-estimés.

Pour lutter contre la propagation du virus, les autorités avaient ordonné mi-mars la fermeture de toutes les activités non essentielles.

Le 11 avril, elles ont autorisé les activités à « faible risque » de propagation du virus –petits commerces et petites entreprises surtout– à rouvrir dans les provinces, avant d’étendre la mesure à Téhéran samedi.

Lors de son allocution télévisée, M. Rohani a indiqué que les activités « à risque intermédiaire » de propagation du virus pourraient rouvrir à partir de lundi, sans préciser si cette mesure devait s’appliquer à l’ensemble du territoire national ou si elle entrerait en vigueur graduellement.

Le président n’a pas non plus défini précisément le type d’activités concernées.

Ecoles, universités, mosquées, sanctuaires chiites, cinémas, stades et autres lieux de regroupement restent néanmoins fermés dans tout le pays.