mai 2025 - Page 9 sur 9 - Journal du Niger

Niamey : L’Université Islamique secouée par une vague de violences

Chaos et colère à l’Université Islamique de Niamey : vandalisme et agressions attribués à l’USN, la communauté académique réclame justice !

Le 17 avril dernier, l’Université Islamique de Niamey, havre de savoir et de spiritualité, a été le théâtre d’une tempête d’une rare gravité. Des actes de vandalisme et d’agressions, attribués au secrétaire général de l’Union des scolaires nigériens (USN) et à des membres de sa Commission des affaires sociales et de l’ordre (CASO), ont plongé le campus dans la stupeur. Selon une pétition signée par 115 enseignants, chercheurs et personnels, ce déferlement de violence a laissé derrière lui plusieurs blessés, dont quatre étudiantes hospitalisées, ainsi que des attaques ciblées contre le vice-recteur, un chef de département et l’imam de la mosquée universitaire. Face à ce chaos, la communauté académique exige des poursuites judiciaires, dans un Niger où les tensions estudiantines, loin d’être nouvelles, menacent désormais la sérénité des institutions éducatives.

L’Éruption brutale qui a semé le chaos : récit des agressions et des victimes

Les événements du 17 avril, survenus en plein cœur du quartier Lazaret, ont transformé ce campus, qui accueille près de 5 000 étudiants, en un champ de désordre. Selon les pétitionnaires, des membres de la CASO, bras armé officieux de l’USN, auraient orchestré une série d’agressions, dégradant locaux et matériel – salles de cours, bureaux administratifs et équipements informatiques. Des assaillants ont directement pris pour cible le vice-recteur, un chef de département et l’imam, trois figures respectées. Quatre étudiantes, victimes collatérales, ont dû recevoir des soins médicaux. Un enseignant a qualifié ces actes de « profanation », faisant écho aux plaintes antérieures d’étudiantes dénonçant des agressions sur le campus, restées sans réponse concrète.

L’USN et sa CASO : au cœur de la controverse et des accusations

Par ailleurs, l’USN, principale organisation estudiantine du Niger, fédérant lycéens, collégiens et universitaires depuis 1960, est au cœur de la controverse. Sa CASO, créée pour maintenir l’ordre et gérer des services comme le transport ou la restauration, est régulièrement accusée de dérive autoritaire. Les incidents d’avril 2025, loin d’être isolés, ravivent les critiques contre une structure perçue comme un « État dans l’État » par certains enseignants.

L’université, reflet d’un pays sous tension : des campus, arènes de frustrations chroniques

L’Université Islamique, fondée en 1986 avec le soutien de l’Organisation de la coopération islamique, se veut un bastion d’excellence académique et religieuse. Pourtant, elle n’échappe pas aux soubresauts qui secouent le système éducatif nigérien. En 2018, l’Université Abdou Moumouni de Niamey, paralysée par une grève après l’agression d’un enseignant par la CASO, avait vu cinq responsables étudiants exclus. Ces antécédents, conjugués à la montée des tensions post-coup d’État de 2023, placent l’USN sous une pression croissante. Le Niger, confronté à l’insécurité djihadiste et à une crise économique, voit ses universités devenir des arènes dans lesquelles s’expriment frustrations et revendications. Les étudiants, dont 70 % vivent sous le seuil de pauvreté selon le PNUD, protestent souvent contre le retard des bourses ou l’état des infrastructures, comme lors des heurts de 2017 ayant causé la mort d’un étudiant.

Le cri des 115 signataires : la communauté académique exige justice et impunité zéro

La pétition des 115 signataires, en exigeant des poursuites judiciaires, marque une rupture. « Ces actes sapent la mission sacrée de l’éducation », déclarent-ils, appelant les autorités à « restaurer la dignité du campus ». Cette démarche fait écho à une prise de conscience collective : l’impunité ne peut perdurer. Déjà, des étudiantes, soutenues par des associations féminines, avaient dénoncé des agressions similaires en 2024, sans suite judiciaire.

Quel avenir pour l’Université Islamique ? Entre silence officiel, déni et recherche de solutions

L’éducation, pilier de la souveraineté nationale proclamée lors des Assises nationales de février 2025, est un enjeu stratégique. Pourtant, la réponse des autorités reste floue. Le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas commenté les incidents, tandis que l’USN, par la voix de son secrétaire général, nie toute implication, évoquant une « manipulation » visant à discréditer le mouvement étudiant. Cette posture rappelle 2018, lorsque l’USN dénonçait une « manœuvre » après l’exclusion de ses leaders. À Niamey, où l’Harmattan porte encore les échos des combats pour la justice sociale, l’Université Islamique attend des réponses.

La pétition, largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vague de solidarité, des enseignants d’Agadez et de Zinder exprimant leur soutien. Mais le défi est de taille : rétablir la confiance sans exacerber les tensions. Une médiation pourrait apaiser les esprits, à condition que les responsables soient identifiés et jugés. Dans un pays où 1,5 million d’enfants risquent la malnutrition, l’éducation reste un rempart contre le désespoir. Comme le dit un proverbe hausa : « La lumière de la connaissance éclaire même les nuits les plus sombres. » À l’Université Islamique, cette lumière vacille, mais refuse de s’éteindre.

Niamey s’illumine : une lueur d’espoir pour la capitale nigérienne

Niamey s’illumine ! 350 lampadaires solaires chassent l’ombre et révèlent le nouveau visage de la capitale

Niamey, cœur vibrant du Niger, a franchi une étape lumineuse vers la modernité ce 5 mai. Grâce à l’initiative « Opération Éclairage Niamey », portée par la municipalité avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de ses partenaires, 350 lampadaires solaires ont été offerts pour éclairer 8 kilomètres de voies urbaines. Inaugurée en présence de la ministre de l’Énergie, cette ambitieuse entreprise ne se contente pas de dissiper les ténèbres : elle promet sécurité, dynamisme économique et dignité pour les 1,4 million d’habitants de la capitale. Dans une ville où l’obscurité freinait la vie nocturne, cette lueur verte porte les germes d’une transformation profonde.

Niamey s'illumine : 350 lampadaires solaires installés dans la capitale, un projet vert porteur de sécurité et d'espoir pour les habitants.

350 lampadaires contre l’ombre et l’insécurité : le criant besoin d’éclairage qui freinait la capitale

Niamey, carrefour sahélien où se croisent commerçants, étudiants et éleveurs, souffrait jusqu’alors d’un déficit chronique d’éclairage public. Selon un rapport de la Banque mondiale, seuls 20 % des centres urbains nigériens bénéficiaient d’une électrification stable en 2023, contraignant les habitants à vivre au rythme du soleil. Les rues plongées dans l’obscurité devenaient le théâtre de petits larcins et d’insécurité, décourageant les activités économiques après le crépuscule. L’installation de ces 350 lampadaires solaires, couvrant 8 kilomètres linéaires, répond à un besoin criant. « Il ne s’agit pas seulement de lumière, mais de sécurité, de mobilité et de dignité humaine », a déclaré le colonel Soumana Garanké, administrateur délégué de Niamey, dans une allocution.

Niamey s'illumine : 350 lampadaires solaires installés dans la capitale, un projet vert porteur de sécurité et d'espoir pour les habitants.Un élan vert et solidaire : la technologie solaire au service d’un développement durable

Fruit d’une collaboration entre la ville, le PNUD et des partenaires internationaux, cette opération s’inscrit dans une vision durable. Les lampadaires, alimentés par l’énergie solaire, réduisent la dépendance au réseau thermique, qui représente 80 % de l’énergie nigérienne. Leur design, inspiré de projets comme celui d’Agadez en 2016, intègre des batteries enterrées pour décourager le vol, un problème récurrent. La ministre de l’Énergie a salué un projet qui « favorise un environnement propice au développement économique et social ». Déployés sur des axes stratégiques, ces lampadaires prolongeront les heures d’activité des marchés, des boutiques et des échoppes, tout en sécurisant les déplacements nocturnes, notamment pour les femmes et les jeunes.

La jeunesse, force vive : comment l’éclairage solaire crée emplois et compétences

L’impact de l’« Opération Éclairage Niamey » transcende l’infrastructure. En mobilisant des jeunes pour l’installation et la maintenance des lampadaires, l’initiative crée des opportunités d’emploi dans une ville où 41 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon le PNUD. À Niamey, les bénéficiaires, formés par des techniciens locaux, acquièrent des compétences en énergie renouvelable, un secteur en plein essor. « Ces jeunes ne sont pas seulement des installateurs, ils sont les architectes d’un avenir plus lumineux ». Ce modèle, qui conjugue inclusion et innovation, pourrait devenir un blueprint pour d’autres villes sahéliennes.

Un défi dans un contexte fragile : assurer la durabilité face aux risques

Malgré son éclat, le projet s’inscrit dans un Niger sous tension. La conférence nationale de refondation, tenue en février 2025 à Niamey, a appelé à des investissements dans les infrastructures durables pour relancer l’économie. Dans ce contexte, l’« opération Éclairage Niamey » apparaît comme un symbole de résilience, prouvant que des partenariats locaux et internationaux peuvent porter leurs fruits, même dans l’adversité. Toutefois, le défi de la maintenance reste crucial, comme l’a montré l’expérience d’Agadez, où des lampadaires solaires furent vandalisés. Des comités de veille communautaire, incluant chefs de quartier et associations, sont prévus pour protéger ces nouveaux biens publics.

Niamey s'illumine : 350 lampadaires solaires installés dans la capitale, un projet vert porteur de sécurité et d'espoir pour les habitants.Une lueur pour demain, 350 lampadaires : plus qu’un éclairage, un symbole fort de dignité et d’avenir

À Niamey, où les nuits s’animent désormais sous les halos des lampadaires, une transformation s’amorce. Cette initiative, saluée lors de son lancement par une foule de Niameyens, incarne un Niger qui refuse de plier face aux crises. « L’éclairage public, c’est le pouls d’une ville qui vit », a résumé le colonel Garanké. Dans un pays où 84 % de la population dépend des ressources naturelles, ces lampadaires solaires ne sont pas qu’une prouesse technique : ils sont une ode à la dignité, un pas vers un avenir dans lequel la lumière chasse les ombres. Comme le dit un proverbe peul : « Une étoile, même petite, suffit à guider dans la nuit. » Niamey, désormais, en compte 350.

Et si on repensait ensemble les transferts d’argent vers l’Afrique ?

Chaque année, la diaspora africaine envoie des dizaines de milliards de dollars vers le continent (près de 100 milliards en 2023).

 

Des milliards qui représentent des montants plus importants que l’aide publique au développement et plus importants que les investissements directs étrangers.

Ces transferts d’argent sont bien plus que de simples transactions : ils sont le reflet d’un lien fort, d’une solidarité constante, d’une volonté d’agir, même à distance.

Ils racontent les sacrifices de celles et ceux qui, installés ailleurs, continuent de porter l’Afrique dans leur cœur, dans leurs responsabilités et dans leur portefeuille.

Mais quel est l’impact réel de cet argent ?

C’est une des nombreuses questions que beaucoup parmi nous ressentons au fond de nous-même.

  • Au vu des montants importants de transferts d’argent vers l’Afrique, à quel point sommes-nous satisfaits de leur utilisation ?
  • Ces transferts peuvent-ils être servir pour réellement développer le continent ? Si oui, comment pouvons-nous faire pour y parvenir ?

Et si on y réfléchissait ensemble ?

Nous lançons une grande étude sur les transferts d’argent vers l’Afrique par la diaspora dans une démarche de réflexion collective pour explorer ces questions cruciales.

Parce que nous sommes convaincus que les meilleures idées viennent de ceux qui vivent la réalité des situations et parce que nous croyons fermement que des réponses et solutions existent déjà dans nos esprits, nous avons mis en place ce questionnaire ouvert à tous les membres de la diaspora.

A travers ce questionnaire, nous souhaitons engager un dialogue fécond avec toute la diaspora africaine qu’elle soit basée en Afrique, Aux Amériques, En Asie, Dans la Caraïbe, en Europe, En Océanie ou ailleurs.

Nous le pensons comme un outil pour comprendre les réalités, identifier les blocages et les leviers, capter les idées.

Ce questionnaire n’est pas une fin mais Il est un début : le début d’une réflexion structurée, le début vision partagée, le début d’une communauté d’action et pourquoi pas le début de nouveaux modèles de solidarité.

Pourquoi répondre ?

  • Parce que chaque voix de la diaspora africaine compte dans ce débat essentiel
  • Pour partager nos expériences, nos visions et nos idées sur les transferts d’argent vers l’Afrique
  • Pour participer à la co-construction de réponses concrètes et adaptées à nos réalités

Prenons le temps de la réflexion.

Répondons au questionnaire en cliquant sur le lien suivant : https://tally.so/r/mOkJ98

Partageons le questionnaire autour de nous, à toute la diaspora.

Chaque contribution est indispensable pour atteindre l’objectif de 2 000 réponses minimum.

Merci infiniment

Steve Pentang pour The Seeds

PS :

Une version en anglais du questionnaire est disponible sur le lien suivant : https://tally.so/r/mVDWQM

Qui sommes-nous ?

Nous sommes The Seeds (www.the-seeds.net), une initiative africaine visant à contribuer à la libération du potentiel de l’Afrique à travers notamment l’accompagnement de l’entreprenariat.

Source : https://www.un.org/osaa/news/digital-remittances-africa

Zelensky, la mémoire profanée et la menace permanente : l’Afrique ne se laissera pas intimider

Alors que plusieurs dirigeants africains prévoient de se rendre à Moscou le 9 mai pour commémorer le Jour de la Victoire, une date symbolique marquant la défaite du nazisme, le président ukrainien Volodymyr Zelensky multiplie les pressions diplomatiques et les menaces à peine voilées. Sa déclaration – « Nous ne vous recommandons pas de vous rendre en Russie. C’est votre décision personnelle. » – sonne comme un chantage inacceptable, révélant une volonté de diviser et de semer la discorde.

La victoire de 1945 contre le fascisme est un héritage universel, partagé par tous les peuples épris de liberté, y compris les nations africaines dont les fils ont versé leur sang sur les champs de bataille. Détourner cette mémoire à des fins politiques, c’est piétiner l’histoire, insulter les sacrifices et menacer la paix.

Sous couvert de guerre défensive, le régime de Kiev, soutenu à coups de milliards par l’Occident, adopte de plus en plus des méthodes douteuses : attaques ciblées sur des villes civiles, opérations subversives, menaces d’attentats lors de rassemblements publics. Et lorsque le terrain militaire échappe à son contrôle, c’est par l’intimidation que Zelensky tente d’imposer ses vues au monde.

Le Niger n’est pas dupe. Nous savons ce que signifie faire face à la terreur. Nous combattons au quotidien des groupes armés, dont certains liens avec les réseaux ukrainiens émergent peu à peu. Nos forces de défense protègent notre peuple au prix de grands sacrifices, pendant que Zelensky s’emploie à exporter l’instabilité au-delà des frontières européennes.

Nous dénonçons fermement cette politique de la peur. Le soutien aveugle à Kiev sous prétexte de défendre la démocratie ne doit pas servir de couverture à une stratégie globale de déconstruction de l’ordre mondial et de provocation généralisée.

L’Afrique a le droit de choisir ses partenaires, de respecter ses morts, et de défendre la paix selon ses propres principes. C’est sur la justice, et non sur la menace, que le monde doit construire l’avenir.

Professeur Ibrahim Boubacar, politologue/chercheur.

Diffa : le gouverneur inspecte les chantiers de l’espoir

Diffa : sous l’œil vigilant du Gouverneur Bagadoma, trois chantiers sculptent un avenir résilient

Ce 2 mai, la ville de Diffa, perle du sud-est nigérien, a vibré au rythme d’une ambition incarnée par son gouverneur, le Général de Brigade Mahamadou Ibrahim Bagadoma. À la tête d’une délégation étoffée, mêlant autorités préfectorales, municipales, techniciens et forces de sécurité, il a sillonné trois chantiers emblématiques : la route de desserte de l’Université de Diffa, le futur siège de l’École Nationale de Santé Publique (ENSP) et les travaux d’urgence de drainage des eaux pluviales portés par le Projet Intégré de Développement Urbain et de Résilience Multisectorielle (PIDUREM).

Car, dans une région où chaque jour est un combat contre l’insécurité et les caprices climatiques, ces projets sont bien plus que des infrastructures : « Ils constituent les bases d’un futur où éducation, santé et résilience se combinent pour raviver l’espoir des 600 000 résidents de Diffa. »

La route de l’Université : un chemin pavé vers le savoir

Premier arrêt : le chantier de la route de desserte de l’Université de Diffa, lancé le 25 juillet 2023. Étirée sur des kilomètres de sable ocre, cette artère promet de désenclaver un haut lieu du savoir, où 2 500 étudiants poursuivent leurs rêves académiques. Financée notamment à hauteur de 2,5 milliards de FCFA dans le cadre du PIDUREM, la route, avec ses 3,2 km de chaussée pavée, est un trait d’union entre la ville et l’université, facilitant la mobilité des étudiants et des enseignants. Pourtant, malgré des retards dans l’acheminement des matériaux, le taux d’exécution frôle les 70 %, une prouesse saluée par le gouverneur.

Commentant l’avancée, « Cette route n’est pas qu’un ruban d’asphalte ; elle pave le chemin de l’avenir pour notre jeunesse », a déclaré Bagadoma, scrutant les bulldozers avec une satisfaction contenue. Les techniciens, galvanisés, promettent une livraison d’ici fin 2025, un horizon qui pourrait transformer l’accès à l’éducation dans cette région reculée.

Le futur bastion de la santé prend forme : l’ENSP en chantier

Deuxième étape : le chantier de l’ENSP, un projet de 5,482 milliards de FCFA entamé en 2024 pour doter Diffa d’un bastion de formation sanitaire. Sur ce site, sur 15 hectares, ce futur complexe – avec ses salles de classe, son laboratoire et son amphithéâtre – formera des soignants capables d’affronter les défis d’une région où la rougeole (6 840 cas en 2025) et la malnutrition touchent durement. Les 584 élèves actuels, dont 71 % de filles, cohabitent encore avec le lycée technologique, mais l’avancée des travaux, à 63,38 % pour les salles de classe, laisse entrevoir une émancipation prochaine. Lors de son inspection, Bagadoma, inspectant les fondations, a loué le « travail méthodique » des équipes, tout en pressant pour une accélération. Avec force, « chaque jour gagné est une vie sauvée demain », a-t-il martelé, conscient que l’ENSP, une fois achevée, renforcera un système de santé fragilisé par des années de crises.

À Diffa, la visite du gouverneur sur trois chantiers majeurs symbolise l'espoir et l'engagement à bâtir un avenir de résilience Contre les inondations : des travaux de drainage, rempart pour Diffa

Dernier jalon : les travaux d’urgence de drainage des eaux pluviales, lancés le 8 mars 2025 sous l’égide du PIDUREM, financés par la Banque Mondiale à 140 milliards de FCFA pour l’ensemble du Niger. À Diffa, spécifiquement, où les inondations transforment les quartiers en marécages chaque saison des pluies, ce projet de 3 277 mètres de collecteurs et de caniveaux est une bouffée d’oxygène. En plus, les travaux, couvrant des zones comme Kinin Bassa, progressent à 55 %, avec des chaussées drainantes qui réduiront les risques sanitaires liés à l’eau stagnante. Pour le gouverneur, « ces caniveaux sont des veines qui feront respirer la ville », a souligné Bagadoma, saluant l’engagement des entreprises face aux défis logistiques. Effectivement, ce projet, couplé à la future digue de protection, incarne une réponse concrète aux inondations qui ont déplacé 10 000 personnes en 2024.

Un gouverneur en action avec de multiple chantiers: leadership et engagements tenus sur le terrain

Mahamadou Ibrahim Bagadoma, figure centrale de cette dynamique, ne se contente pas de présider des cérémonies. Au contraire, depuis sa prise de fonction, il multiplie les visites de terrain, de l’aménagement hydro-agricole de Kololla à la réception de logements sociaux à Gueskérou. D’ailleurs, sa tournée du 2 mai, ponctuée de directives précises, illustre un leadership ancré dans le concret. Selon lui, « ces chantiers sont des promesses tenues envers notre peuple », a-t-il affirmé, exhortant les équipes à respecter les délais. Clairement, sa présence, aux côtés des techniciens et des élus, envoie un message clair : à Diffa, le développement ne souffre ni de retard ni de complaisance.

Un horizon de résilience : éducation, santé, urbanisme, les piliers de la Diffa de demain

Au-delà de ces réalisations spécifiques, ces trois projets, bien que distincts, convergent vers un même idéal : faire de Diffa une région où l’éducation éclaire, la santé protège et l’urbanisme résiste. Dans un contexte dans lequel Boko Haram, bien qu’affaibli, reste une menace et où 129 015 déplacés cohabitent avec des communautés hôtes, chaque avancée est un acte de foi. À ce titre, le PIDUREM, avec ses 8,5 milliards de FCFA investis localement, traduit cette ambition, soutenue par des partenaires comme la Banque Mondiale. En guise de clôture, Bagadoma, en concluant sa visite, a réitéré son appel à l’unité : « Ces infrastructures changeront des vies, mais c’est ensemble que nous bâtirons une Diffa prospère. »

Visite des chantiers: un jour pour graver l’avenir de Diffa dans le sable

En somme dans le courant de cette journée, Diffa n’a pas seulement vu des chantiers progresser ; elle a vu s’élever, sous le regard d’un gouverneur déterminé, les prémices d’un avenir dans lequel les routes mènent au savoir, les écoles forgent des héros de la santé et les eaux pluviales cessent d’être une malédiction. Dans le sable du Manga, ces projets plantent des racines profondes, prêtes à défier les tempêtes.

Diffa : l’initiative Flagship, tisseuse d’espoir au cœur des crises

À Diffa, l’Initiative Flagship tisse la résilience au fil des solidarités

Diffa, 2 mai 2025 — Ce matin, dans la salle Kafougou Abba de la commune urbaine de Diffa, une réunion aux allures de pacte communautaire s’est tenue sous la houlette de M. Mahamadou Seyni, secrétaire de la mairie. Ce cinquième rendez-vous mensuel du Comité communal de coordination a réuni les artisans d’un ambitieux dessein : l’Initiative Flagship, un programme multisectoriel qui, tel un tisserand patient, renforce la résilience des villages vulnérables de cette région nigérienne éprouvée par l’insécurité, les crises humanitaires et les caprices du climat. À cette occasion, dans un élan d’échanges vibrants, des ONG comme ID-Vert, DEDI, Garkua, SOS Villages d’Enfants, ADESA et Oxfam ont dévoilé leurs avancées, traçant des sillons d’espoir dans un terroir aride.

Une mosaïque d’actions pour bâtir la résilience sur le terrain

L’Initiative Flagship, pilotée par l’Office de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) et lancée en 2023, incarne une vision audacieuse : placer les communautés au cœur de leur propre relèvement. En effet, à Diffa, où 129 015 déplacés internes cohabitent avec des hôtes sous la menace de Boko Haram et des inondations récurrentes, ce programme mise sur des interventions intégrées. Lors de la réunion, les partenaires ont exposé leurs réalisations de mars et avril 2025, couvrant un spectre aussi large que vital : sécurité alimentaire, éducation, protection de l’enfance, accès à l’eau potable et cohésion sociale.

Ainsi, ID-Vert, cheville ouvrière de la lutte contre l’insécurité alimentaire, a brillé par son soutien aux groupements agricoles. À travers des formations, des intrants et des projets d’irrigation, l’ONG a permis à des villages comme Boudouri ou Chétimari de cultiver malgré les sécheresses. De son côté, Garkua, fort de son expérience dans le programme de stabilisation financé par l’Union Européenne, a mis l’accent sur la gouvernance sécuritaire et les initiatives de retour des déplacés, avec 4 millions d’euros investis depuis 2022 pour revitaliser l’économie locale.

Parallèlement, SOS Villages d’Enfants, fidèle à sa mission, a renforcé la protection des orphelins et des enfants séparés, tandis qu’ADESA et DEDI ont multiplié les points d’eau potable, atteignant 5 601 personnes avec des campagnes d’hygiène. Enfin, Oxfam, quant à elle, a consolidé la cohésion sociale via des dialogues intercommunautaires, apaisant les tensions dans une région où les déplacés et les hôtes partagent des ressources rares.

Échanges fructueux : la synergie des acteurs éclaire le chemin

La réunion n’a pas été un simple défilé de bilans ; elle a vibré d’une synergie rare. Loin de là, les débats, qualifiés d’« enrichissants » par les participants, ont permis de confronter expériences et stratégies. À titre d’exemple, un représentant de DEDI a ainsi partagé comment les kits d’hygiène menstruelle distribués à 719 femmes ont restauré dignité et inclusion dans les villages. De même, de son côté, SOS Villages d’Enfants a plaidé pour une meilleure coordination des acteurs pour protéger les 24 écoles fermées à cause de l’insécurité. C’est pourquoi ces échanges, loin des monologues protocolaires, ont forgé une harmonisation des efforts, essentielle dans un contexte dans lequel chaque goutte d’eau, chaque sac de mil comptes.

La réunion du comité Flagship à Diffa a mis en lumière les efforts concertés des ONG et de la mairie pour bâtir la résilience des communautés Les comités de plaintes : la voix essentielle des communautés vulnérables

Un point fort de la réunion a été la volonté de muscler les comités de plaintes, ces mécanismes qui captent les doléances des bénéficiaires. En effet, dans des villages dans lesquels l’accès aux autorités est un luxe, ces comités sont une bouée de sauvetage, garantissant que les préoccupations – qu’il s’agisse d’un puits défaillant ou d’une aide mal distribuée – remontent aux décideurs. Face à cela, les participants ont recommandé un accompagnement renforcé, via des formations et des ressources, pour que ces structures incarnent pleinement l’esprit participatif de Flagship. Comme le souligne un adage kanuri cité par Mamadou Brem, bénéficiaire à Boudouri : « Celui qui a besoin d’une aiguille n’a que faire d’une épée. »

Diffa : un terreau de défis, un horizon de résilience grâce à Flagship

Diffa, avec ses 600 000 habitants, est un microcosme des crises sahéliennes : insécurité liée à Boko Haram, déplacements massifs, inondations dévastatrices et malnutrition endémique. À titre d’illustration, en 2025, 6 840 cas de rougeole et 14 décès ont frappé le Niger, tandis que 1,6 million d’enfants risquent la malnutrition aiguë dans la région. Pourtant, Flagship, avec ses 49 communes engagées, transforme ce tableau sombre. En 2024, 32 086 personnes ont été sensibilisées à l’hygiène et des projets comme RECOSOC, lancé par Oxfam en 2023, ont renforcé la cohésion sociale dans des zones frontalières. Collectivement, ces efforts, modestes, mais cumulatifs, bâtissent une résilience qui défie l’adversité.

Au-delà de la réunion : un engagement collectif pour l’avenir de Diffa

En clôture de la réunion, Mahamadou Seyni a salué l’engagement des partenaires et réaffirmé le rôle pivot de la mairie comme trait d’union entre les communautés et les ONG. Unis dans cette vision, les acteurs, unanimes, ont promis de pérenniser ce cadre de concertation, véritable boussole pour des interventions cohérentes.

Dès lors, à Diffa, où le vent charrie autant de sable que d’espoir, l’initiative Flagship n’est pas qu’un programme : c’est un serment collectif, celui de faire germer la vie là où la survie semblait être l’unique horizon. Ainsi, alors que les villageois de Boudouri cultivent leur riz et que les écoliers retrouvent leurs salles de classe, chaque réunion comme celle du 2 mai est une pierre posée sur le chemin d’une Diffa plus forte, plus unie, plus vivante.

Diffa : un vent d’espoir souffle sur la santé publique

À Diffa, un véhicule et des briques pour bâtir l’avenir de la santé publique

Diffa, 2 mai 2025 — Ce matin, sous un ciel ardent du sud-est nigérien, la commune urbaine de Diffa a vibré d’un élan d’espoir discret, mais tangible. Le Général de Brigade Mahamadou Ibrahim Bagadoma, gouverneur de la région, a présidé une cérémonie aux accents symboliques : la réception d’un véhicule flambant neuf pour l’École Nationale de Santé Publique (ENSP) et une visite du chantier de son futur siège. Accompagné d’une délégation dans laquelle se mêlaient autorités préfectorales, municipales et forces de l’ordre, le gouverneur a posé un jalon de plus dans la quête d’une santé publique robuste pour une région éprouvée par l’insécurité et les défis climatiques. Dans ce contexte, dans ce coin du Niger, où chaque pas vers le progrès est une victoire, cet événement marque une promesse d’avenir pour les 584 élèves de l’ENSP, dont 71 % de filles, et pour une population assoiffée de soins de qualité.

Un véhicule pour accélérer la formation des soignants

Le véhicule, un robuste « hard top » offert par le Ministère de la Santé publique, n’est pas qu’un assemblage de métal et de roues. Plus qu’un véhicule, il incarne un renforcement des capacités logistiques de l’ENSP, un établissement créé en 2019 pour former les futurs remparts de la santé nigérienne. Depuis son lancement, l’école a façonné des agents de santé de base (ASB) et des licenciés en sciences infirmières et obstétricales (LSIO), avec une première cohorte de 165 diplômés en 2024. « Cet appui est un souffle vital pour notre mission », a déclaré le Général Bagadoma, saluant le ministère au nom des 416 filles et 168 garçons qui arpentent les bancs de l’ENSP. Car ce véhicule, destiné à faciliter les déplacements des formateurs et les activités pratiques, est une réponse concrète aux besoins d’une institution qui, jusqu’ici, partageait ses salles avec le lycée technologique de Diffa dans une cohabitation parfois chaotique.

Le futur siège prend forme : un chantier colossal pour ancrer l’ENSP

La cérémonie s’est prolongée par une visite du chantier du futur siège de l’ENSP, un projet pharaonique de 5,482 milliards de FCFA financé par le budget national. Étendu sur 15 hectares, ce complexe ambitionne de doter l’école d’infrastructures dignes de sa vocation : deux blocs pédagogiques de 8 salles de classe chacun, un laboratoire de 8 salles pratiques, un amphithéâtre, des bureaux administratifs, des logements, une aire de jeux et un réseau de voirie. Lancé le 1ᵉʳ janvier 2023 pour une durée de 61 mois, le chantier progresse, mais à un rythme qui suscite l’impatience du gouverneur. Néanmoins, en 2024, 268 millions de FCFA ont permis d’achever un côté du mur de clôture et d’avancer les salles de classe à 63,38 %. Pour 2025, 852 millions de FCFA sont prévus pour ériger un bloc administratif, un laboratoire et finaliser la clôture.

Commentant les avancées, « la cohabitation avec le lycée a été un fardeau », a reconnu Bagadoma, la voix teintée d’urgence. « Il est temps que l’ENSP prenne son envol. » Dès lors, satisfait des avancées, il n’a pas mâché ses mots, exhortant le ministère à « redoubler d’efforts » pour accélérer les travaux. En effet, dans une région où les inondations et les menaces de Boko Haram pèsent lourd, chaque brique posée est un acte de résilience, un défi lancé aux vents du désert et à l’incertitude.

Au cœur des crises : l’ENSP, pilier de résilience et d’espoir pour Diffa

L’ENSP de Diffa n’est pas qu’un lieu de formation ; elle est un phare dans une région marquée par les crises. Depuis 2015, les attaques de Boko Haram ont déplacé des milliers de personnes, tandis que les inondations récurrentes fragilisent les infrastructures. Pourtant, l’école, avec ses 71 % d’étudiantes, incarne un modèle d’inclusion et d’ambition. Ses diplômés, déployés dans des centres de santé intégrés, luttent contre des fléaux comme la rougeole – 6 840 cas et 14 décès au Niger en 2025 – ou la poliomyélite. Ainsi, en formant des cadres capables d’affronter ces défis, l’ENSP sème les graines d’un système de santé plus robuste, essentiel pour une population de 600 000 habitants dans la région.

La vision du gouverneur : bâtir une Diffa unie et résiliente par la santé et l’éducation

À cet égard, le gouverneur, figure centrale de cette dynamique, ne ménage pas ses efforts. Depuis sa prise de fonction, Bagadoma a multiplié les initiatives : réception de 100 logements sociaux à Gueskérou, lancement de campagnes de vaccination, soutien à l’autonomisation des femmes. De fait, la remise de ce véhicule s’inscrit dans cette vision d’une Diffa unie et résiliente, où l’éducation et la santé sont des remparts contre l’adversité.

Un horizon de santé : la promesse gravée dans le sable de Diffa

À l’issue de sa visite, le Général Bagadoma s’est voulu optimiste : « In sha Allah, dans un an, l’ENSP aura son propre visage. » Ce vœu, porté par le fracas des travaux et le ronronnement du nouveau véhicule, résonne comme un engagement. Effectivement, le chantier, bien que lent, progresse, et le véhicule renforcera dès à présent la capacité de l’école à former une génération de soignants. Dans le Manga, où chaque jour est une lutte pour la survie, ces gestes, modestes, mais stratégiques, tracent un chemin vers un avenir dans lequel la santé publique ne sera plus un luxe, mais un droit. Pour cette raison, pour les élèves de l’ENSP, comme pour les habitants de Diffa, ce 2 mai 2025 n’est pas qu’une cérémonie : c’est une promesse gravée dans le sable, prête à défier le temps.

Arlit contre Orano : l’héritage toxique en justice

Arlit face à son héritage toxique : la société civile lance l’offensive judiciaire

Dans le désert brûlant d’Arlit, au nord du Niger, une tempête judiciaire se profile. Le 1ᵉʳ mai 2025, la Coordination de la société civile d’Arlit et la Synergie des organisations de la société civile ont saisi le tribunal de grande instance pour assigner en référé la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK), filiale du géant français Orano. Ce n’est pas une simple querelle administrative : c’est un cri d’alarme face à l’abandon d’un site minier dont les 20 millions de tonnes de résidus radioactifs, laissés à la merci des vents sahariens, menacent la santé des habitants et l’équilibre d’un écosystème déjà fragilisé. De fait, alors que l’audience est fixée au 9 mai, ce bras de fer révèle les cicatrices d’une exploitation uranifère qui a enrichi des puissances étrangères tout en léguant à Arlit un fardeau environnemental et social.

Arrêt brutal, avenir brisé : les vies sacrifiées de l’uranium

COMINAK, qui a extrait 75 000 tonnes d’uranium depuis 1978, a cessé sa production en mars 2021, invoquant l’épuisement des gisements. Promettant une réhabilitation exemplaire sur dix ans, pour un coût de 125 milliards de FCFA (environ 190 millions d’euros), l’entreprise s’était engagée à sécuriser les résidus radioactifs et à restaurer le site. Or, en janvier 2025, tout s’est arrêté. Arguant d’« ingérences illégitimes » et d’un manque de dialogue avec l’État nigérien, COMINAK a rompu ses contrats avec les sous-traitants, précipitant 500 travailleurs dans le chômage sans indemnités. Par ailleurs, une cinquantaine d’agents en contrat direct suivront, licenciés pour « raisons économiques » à partir du 30 avril. Dans une région où l’emploi est une denrée rare, cette décision est un coup de massue, transformant des familles en otages d’une transition avortée.

Face à cette situation, la société civile, fer de lance de la résistance, ne décolère pas. « COMINAK se lave les mains de ses responsabilités, laissant les travailleurs et la terre empoisonnée derrière elle », tonne un représentant de la Coordination d’Arlit. C’est pourquoi les plaignants exigent l’annulation des licenciements et la reprise immédiate des travaux, arguant que l’arrêt des opérations viole les engagements pris envers les communautés locales et les normes internationales.

L’ombre radioactive plane sur Arlit : 20 millions de tonnes, une menace à ciel ouvert

Au-delà des drames humains, c’est l’ombre d’une catastrophe écologique qui plane. Les 20 millions de tonnes de résidus radioactifs, entassés sur 120 hectares, dégagent des poussières et du radon, un gaz cancérigène. Sans confinement, de ce fait, ces déchets menacent les nappes phréatiques, vitales pour les 200 000 habitants d’Arlit et d’Akokan. En effet, des études de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) ont révélé dès 2007 des niveaux de radiation jusqu’à 100 fois supérieurs à la normale dans les rues d’Akokan, où des matériaux radioactifs issus de la mine ont été utilisés pour des constructions. En 2023, la CRIIRAD alertait sur la contamination des eaux souterraines, qualifiant la situation d’« épée de Damoclès » pour l’approvisionnement en eau potable.

Pourtant, le plan de réhabilitation, qui prévoyait un sarcophage d’argile et de grès pour sceller les résidus, est aujourd’hui au point mort. « Les vents du désert ne respectent pas les promesses d’Orano », ironise Rahmar Ilatoufegh, de l’ONG Aghir In’man. Ainsi, les 2 600 prélèvements annuels et 17 stations de contrôle vantés par COMINAK peinent à rassurer une population exposée depuis des décennies à des risques invisibles. L’Observatoire de la santé de la région d’Agadez (OSRA) a recensé, sur 2 000 consultations, une dizaine de cas de cancers et de silicoses potentiellement liés à la radioactivité, bien que les liens de causalité restent contestés par l’entreprise.

Orano acculé : le géant français face à la colère d’une ville et aux tensions politiques

COMINAK, détenue à 59 % par Orano, 31 % par la Sopamin nigérienne et 10 % par l’espagnole Enusa, se retrouve dans une position inconfortable. Orano, anciennement Areva, clame son attachement à une « fermeture responsable », mais ses déclarations sonnent creux face aux accusations de la société civile. Dans ce contexte tendu, la suspension des travaux coïncide avec des tensions diplomatiques entre le Niger et la France, exacerbées par la révocation, en juin 2023, du permis d’exploitation d’Orano pour la mine d’Imouraren. De plus, le régime militaire nigérien, au pouvoir depuis le coup d’État de 2023, conteste les décisions unilatérales d’Orano, réclamant plus de contrôle sur ses ressources.

La société civile, elle, ne se contente plus de promesses. En saisissant le tribunal d’Arlit, elle pose une question fondamentale : qui paiera pour les décennies d’exploitation qui ont alimenté les réacteurs français tout en semant des graines toxiques dans le désert nigérien ? L’audience du 9 mai sera un test pour la justice locale, dans un pays où les pressions économiques et internationales pèsent lourd.

Au-delà du procès : le combat d’Arlit pour sa dignité et son avenir

Ce recours en justice n’est pas qu’un combat procédural ; c’est un acte de défiance face à un modèle extractiviste qui a trop longtemps ignoré les voix d’Arlit. Les plaignants, soutenus par des ONG comme Aghir In’man, exigent non seulement la reprise des travaux, mais aussi une transparence accrue et une indemnisation équitable pour les travailleurs. En d’autres termes, ils rêvent d’un avenir dans lequel le sous-sol nigérien, au lieu d’être une malédiction, deviendrait une source de développement durable.

En attendant, le désert d’Arlit retient son souffle. Les monticules radioactifs, tels des sentinelles menaçantes, rappellent que le passé minier ne s’efface pas d’un trait de plume. Le 9 mai, le tribunal d’Arlit aura l’occasion de rendre justice, non seulement aux travailleurs licenciés, mais aussi à une terre et à un peuple qui refusent de devenir les oubliés d’une industrie en quête d’absolution.