Chaos et colère à l’Université Islamique de Niamey : vandalisme et agressions attribués à l’USN, la communauté académique réclame justice !
Le 17 avril dernier, l’Université Islamique de Niamey, havre de savoir et de spiritualité, a été le théâtre d’une tempête d’une rare gravité. Des actes de vandalisme et d’agressions, attribués au secrétaire général de l’Union des scolaires nigériens (USN) et à des membres de sa Commission des affaires sociales et de l’ordre (CASO), ont plongé le campus dans la stupeur. Selon une pétition signée par 115 enseignants, chercheurs et personnels, ce déferlement de violence a laissé derrière lui plusieurs blessés, dont quatre étudiantes hospitalisées, ainsi que des attaques ciblées contre le vice-recteur, un chef de département et l’imam de la mosquée universitaire. Face à ce chaos, la communauté académique exige des poursuites judiciaires, dans un Niger où les tensions estudiantines, loin d’être nouvelles, menacent désormais la sérénité des institutions éducatives.
L’Éruption brutale qui a semé le chaos : récit des agressions et des victimes
Les événements du 17 avril, survenus en plein cœur du quartier Lazaret, ont transformé ce campus, qui accueille près de 5 000 étudiants, en un champ de désordre. Selon les pétitionnaires, des membres de la CASO, bras armé officieux de l’USN, auraient orchestré une série d’agressions, dégradant locaux et matériel – salles de cours, bureaux administratifs et équipements informatiques. Des assaillants ont directement pris pour cible le vice-recteur, un chef de département et l’imam, trois figures respectées. Quatre étudiantes, victimes collatérales, ont dû recevoir des soins médicaux. Un enseignant a qualifié ces actes de « profanation », faisant écho aux plaintes antérieures d’étudiantes dénonçant des agressions sur le campus, restées sans réponse concrète.
L’USN et sa CASO : au cœur de la controverse et des accusations
Par ailleurs, l’USN, principale organisation estudiantine du Niger, fédérant lycéens, collégiens et universitaires depuis 1960, est au cœur de la controverse. Sa CASO, créée pour maintenir l’ordre et gérer des services comme le transport ou la restauration, est régulièrement accusée de dérive autoritaire. Les incidents d’avril 2025, loin d’être isolés, ravivent les critiques contre une structure perçue comme un « État dans l’État » par certains enseignants.
L’université, reflet d’un pays sous tension : des campus, arènes de frustrations chroniques
L’Université Islamique, fondée en 1986 avec le soutien de l’Organisation de la coopération islamique, se veut un bastion d’excellence académique et religieuse. Pourtant, elle n’échappe pas aux soubresauts qui secouent le système éducatif nigérien. En 2018, l’Université Abdou Moumouni de Niamey, paralysée par une grève après l’agression d’un enseignant par la CASO, avait vu cinq responsables étudiants exclus. Ces antécédents, conjugués à la montée des tensions post-coup d’État de 2023, placent l’USN sous une pression croissante. Le Niger, confronté à l’insécurité djihadiste et à une crise économique, voit ses universités devenir des arènes dans lesquelles s’expriment frustrations et revendications. Les étudiants, dont 70 % vivent sous le seuil de pauvreté selon le PNUD, protestent souvent contre le retard des bourses ou l’état des infrastructures, comme lors des heurts de 2017 ayant causé la mort d’un étudiant.
Le cri des 115 signataires : la communauté académique exige justice et impunité zéro
La pétition des 115 signataires, en exigeant des poursuites judiciaires, marque une rupture. « Ces actes sapent la mission sacrée de l’éducation », déclarent-ils, appelant les autorités à « restaurer la dignité du campus ». Cette démarche fait écho à une prise de conscience collective : l’impunité ne peut perdurer. Déjà, des étudiantes, soutenues par des associations féminines, avaient dénoncé des agressions similaires en 2024, sans suite judiciaire.
Quel avenir pour l’Université Islamique ? Entre silence officiel, déni et recherche de solutions
L’éducation, pilier de la souveraineté nationale proclamée lors des Assises nationales de février 2025, est un enjeu stratégique. Pourtant, la réponse des autorités reste floue. Le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas commenté les incidents, tandis que l’USN, par la voix de son secrétaire général, nie toute implication, évoquant une « manipulation » visant à discréditer le mouvement étudiant. Cette posture rappelle 2018, lorsque l’USN dénonçait une « manœuvre » après l’exclusion de ses leaders. À Niamey, où l’Harmattan porte encore les échos des combats pour la justice sociale, l’Université Islamique attend des réponses.
La pétition, largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vague de solidarité, des enseignants d’Agadez et de Zinder exprimant leur soutien. Mais le défi est de taille : rétablir la confiance sans exacerber les tensions. Une médiation pourrait apaiser les esprits, à condition que les responsables soient identifiés et jugés. Dans un pays où 1,5 million d’enfants risquent la malnutrition, l’éducation reste un rempart contre le désespoir. Comme le dit un proverbe hausa : « La lumière de la connaissance éclaire même les nuits les plus sombres. » À l’Université Islamique, cette lumière vacille, mais refuse de s’éteindre.


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