À Niamey, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, a échangé avec une délégation de femmes entrepreneures spécialisées dans la transformation des produits locaux. Objectif : expliquer deux réformes majeures adoptées en Conseil des ministres pour stimuler la production nationale, protéger les filières locales et faire du « fabriqué au Niger » un levier de souveraineté économique.
Niamey, 7 novembre 2025 – Dans un élan de mobilisation collective, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, a réuni ce vendredi une délégation de femmes entrepreneures spécialisées dans la transformation des produits locaux. Cette rencontre, centrée sur deux réformes phares adoptées en Conseil des ministres le 22 octobre dernier, vise à ériger des remparts contre la concurrence étrangère et à propulser la production nationale au premier plan. Pour ces actrices essentielles de l’économie informelle, c’est une occasion en or de transformer les défis en leviers de croissance inclusive.

Des mesures protectionnistes pour revitaliser le tissu industriel
Au cœur des échanges : un décryptage approfondi des implications concrètes, des bénéfices attendus et des défis liés à deux instruments législatifs majeurs. D’un côté, l’ordonnance sur les quotas d’importation limite l’entrée de biens similaires à ceux fabriqués localement, afin de préserver les emplois et stimuler les capacités industrielles nationales. De l’autre, le décret sur l’obligation d’achat de produits du terroir impose aux administrations et entreprises publiques de privilégier les offres locales, favorisant ainsi une chaîne d’approvisionnement circulaire.
Selon le ministre, ces outils marquent un tournant décisif vers l’autonomie économique du pays. Parmi les avantages anticipés : une hausse de la demande intérieure, la création de milliers d’emplois directs dans l’agro-transformation et l’artisanat, et une réduction significative de la facture des importations. Les opportunités sont nombreuses, notamment pour les innovatrices capables de diversifier leurs gammes et de conquérir des marchés sous-régionaux. Toutefois, les enjeux restent de taille : garantir une mise en œuvre harmonieuse pour éviter pénuries et flambées des prix, tout en renforçant la lutte contre les contournements frauduleux.

Les femmes entrepreneures en première ligne du patriotisme économique
Abdoulaye Seydou n’a pas mâché ses mots pour valoriser le rôle central de ces femmes dans les filières agroalimentaires et artisanales, où elles constituent souvent le maillon faible mais résilient. « Ces réformes ne sont pas abstraites : elles sont taillées pour vous, qui transformez nos matières premières en richesses tangibles », a-t-il lancé, appelant à une révolution culturelle.
Pour le ministre, il est urgent de briser le cercle vicieux de la préférence importée et de faire du « fabriqué au Niger » un réflexe instinctif, empreint de fierté nationale. Un changement de paradigme qui, à l’image de certaines réussites africaines, pourrait également stimuler un développement endogène et durable.
Loin d’un exercice unilatéral, la session a aussi permis aux participantes de formuler des propositions concrètes pour affiner les dispositifs. Des idées ont émergé autour de secteurs prioritaires comme le mil transformé ou les textiles locaux, renforçant un consensus autour de ces « boucliers » destinés à l’essor industriel.

Perspectives réglementaires et réactions enthousiastes
Pour passer de l’intention à l’action, le ministre a dévoilé les prochaines étapes : des arrêtés viendront compléter le cadre réglementaire, précisant les produits concernés, les pourcentages de quotas et les modalités d’application. Des mécanismes de contrôle rigoureux seront instaurés, assortis de sanctions pour les contrevenants, afin de garantir l’équité et l’efficacité du dispositif.
Les représentantes des transformatrices ont accueilli ces annonces avec un mélange d’enthousiasme et de pragmatisme. « C’est une validation historique de notre labeur quotidien, une porte ouverte vers l’expansion », a témoigné l’une d’elles, tout en soulevant la question des soutiens logistiques pour une mise en œuvre fluide. Ces voix, porteuses d’expériences de terrain, pourraient bien influencer les ajustements finaux.
Vers une souveraineté économique portée par les femmes
Cette session consultative s’inscrit dans une vision élargie de souveraineté économique, où les femmes ne sont plus de simples bénéficiaires, mais des architectes du renouveau. À l’horizon, se dessine un Niger où le « made in » local rime avec prospérité partagée, porté par une industrie dynamique et un tissu social renforcé.
Les regards se tournent désormais vers l’application effective de ces réformes, avec l’espoir qu’elles transforment les promesses en réalités palpables pour les marchés, les ateliers et les foyers du pays.










