Arrestation Samira Sabou Archives - Journal du niger

1 mois de prison et 1 million FCFA d’amende requis contre Samira Sabou

La journaliste Samira Sabou a comparu ce mardi 14 juillet 2020 au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey pour « diffamation par voie électronique » suite à une plainte du fils et directeur de cabinet adjoint du président Issoufou Mahamadou.

Arrêtée le 10 juin dernier suite à une publication jugée diffamatoire, Samira Sabou a comparu ce 14 juillet. Et le parquet a requis 1 mois de prison ainsi qu’une amende de 1 million FCFA contre la journaliste blogueuse.

Pour rappel Samira Sabou a été arrêtée suite à un commentaire sur un post qu’elle a publié sur sa page Facebook. La journaliste y parlait de l’affaire de détournement de fonds au Ministère de la défense du Niger.

Un internaute a par la suite évoqué les complicités dans l’affaire en citant Sani Mahamadou Issoufou.

Un fait que l’avocat de Samira a tenté de mettre en avant pour dire qu’on ne peut reprocher à sa cliente des propos tenus par quelqu’un d’autre, bien qu’il s’agisse d’un commentaire sous sa publication.

La blogueuse dont l’état de santé se dégrade progressivement selon Amnesty International, sera fixée sur son sort le 28 juillet 2020, date de la délibération.

Le procès aux motivations politiques de Samira Sabou doit aboutir à sa libération inconditionnelle(Amnesty International)

Mise aux arrêts le 10 juin, la journaliste Samira Sabou a été accusée de diffamation à l’endroit du fils du président de la République du Niger.

La blogueuse en procès ce jour à Niamey est visée par une plainte pour diffamation déposée par Sani Mahamadou Issoufou, le fils et directeur adjoint du cabinet du président Mahamadou Issoufou. Pour rappel, il lui est reproché d »avoir injustement mis en cause Sani Issoufou dans l’affaire des surfacturations et des faux contrats au ministère de la Défense.

Amnesty international qui fustige cette action depuis le début, insiste sur le fait que cette affaire doit aboutir à « la libération inconditionnelle » de Samira Sabou.

Répondant à l’annonce de l’ouverture ce 14 juillet du procès de la journaliste et blogueuse nigérienne Samira Sabou, Kiné-Fatim Diop, chargée de campagne pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International a déclaré :

Cette affaire est motivée par des raisons politiques et constitue une tentative de briser le journalisme indépendant dans un pays où la répression contre quiconque se prononce sur les allégations de détournements de fonds par le ministère de la Défense s’est intensifiée. »

“L’utilisation abusive de la loi sur la cybercriminalité sous le coup de laquelle Samira Sabou a été arrêtée augmente le risque que d’autres journalistes se censurent et s’abstiennent de faire leur travail légitime pour éviter des poursuites.

« Samira Sabou doit être libérée immédiatement et sans condition car elle est uniquement détenue pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.

“Tous les autres activistes des droits humains comme Moudi Moussa, Halidou Mounkaila et Maïkoul Zodi arrêtés sur la base d’accusations forgées de toutes pièces doivent également être immédiatement libérés. »

Complément d’information

Samira Sabou, journaliste, responsable du site d’information Mides Niger et présidente de l’association des blogueurs du pays, a été inculpée pour diffamation par voie électronique le 10 juin et immédiatement transférée à la prison de Niamey, la capitale du pays. Son procès commence ce 14 juillet.

Sani Mahamadou Issoufou, fils du président du Niger et chef de cabinet adjoint de la présidence, a déposé une plainte contre Samira Sabou après qu’un utilisateur de Facebook ait mentionné le 26 mai son nom dans un commentaire qui répondait à une publication faite par la journaliste sur des allégations de corruption.

Samira Sabou n’a cependant pas mentionné le nom de Sani Mahamadou Issoufou dans sa publication. Elle n’aurait jamais dû être poursuivie pénalement pour des allégations de diffamation ni être détenue.

Le journaliste Ali Soumana, promoteur du journal Le Courrier a été arrêté et placé en garde à vue depuis le 12 juillet. Son arrestation serait également liée à une publication dans son journal sur l’affaire du détournement de fonds par le ministère de la Défense. C’est la troisième fois en moins de quatre ans que ce journaliste est inquiété dans l’exercice de son travail de journaliste.

Depuis près de deux ans, les journalistes et les défenseurs des droits humains au Niger sont la cible d’arrestations arbitraires répétées. Depuis le 15 mars, les militants Moudi Moussa, Halidou Mounkaila et Maïkoul Zodi sont détenus principalement sur la base d’allégations fabriquées, après qu’ils aient demandé l’ouverture d’une enquête sur les allégations de détournements de fonds par le ministère de la Défense.

Niger: La journaliste Samira Sabou incarcérée pour diffamation

La journaliste blogueuse Samira Sabou est en prison depuis le mercredi 10 juin. Accusée de diffamation, elle a été mise aux arrêts suite à une plainte déposée par le fils du président Mahamadou Issoufou, en sa qualité de directeur de cabinet adjoint du président.

En effet, la journaliste a posté une publication sur Facebook, parlant des personnalités impliquées dans l’affaire de l’audit du Ministère de la défense. Et selon la loi sur la cybercriminalité en vigueur, Samira Sabou risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour ses allégations.

Joint par rfi, l’avocat de Samira Sabou, Me Abdou Leko Aboubacar, a expliqué que ce n’est pas la publication de la journaliste qui est en cause, mais plutôt un commentaire (sur la publication) incriminant le plaignant.

« On ne peut pas imputer à notre cliente des propos qui sont tenus par une tierce personne, parce que elle, dans sa publication, n’a pas nommé le fils du président. Elle n’a désigné personne. Donc dans sa publication, au regard de la loi pénale, nous ne voyons aucun propos qui peut être tenu pour diffamatoire, et rien ne justifie sa mise en détention préventive.« 

La Maison de la presse, qui regroupe 30 associations de médias nigériens a fait part de son « indignation » et « condamne la détention de Samira Sabou », dans un communiqué diffusé jeudi.