février 2020 - Page 5 sur 49 - Journal du niger

Le ministre malien des Affaires étrangères « a désavoué » les propos de son ambassadeur, selon la présidence du Sénat

Le Président du Sénat Gérard Larcher a reçu vendredi le ministre des Affaires étrangères du Mali, Tiébilé Dramé, qui « a désavoué » les propos de son ambassadeur mettant en cause le comportement de soldats français, a indiqué la présidence du Sénat.

L’ambassadeur malien en France, qui a accusé mercredi des soldats français de « débordements » dans les quartiers chauds de Bamako, a été rappelé jeudi dans son pays après avoir provoqué l’ire des autorités françaises pour des propos jugés « faux et inacceptables ».

M. Larcher et le président de la commission des Affaires étrangères et de la défense, Christian Cambon, « ont souhaité obtenir des clarifications, indispensables après les propos tenus par l’ambassadeur du Mali en France », Toumani Djimé Diallo, devant cette commission.

« Dans le cadre de cet échange, le ministre malien des Affaires étrangères a désavoué les propos tenus par son ambassadeur et a indiqué que +le sang des jeunes Français irriguait l’amitié entre la France et le Mali+, a indiqué la présidence du Sénat dans un communiqué.

Le ministre « s’est déclaré prêt à intervenir » devant la commission « pour réaffirmer, sans ambiguïté, l’amitié qui unit le Mali à la France », a précisé la présidence.

Le président du Sénat « a vivement condamné » ces propos « qui reposent sur des contre-vérités et ne servent qu’à alimenter des campagnes de communication contre la France, qui font le jeu des groupes terroristes ».

« En combattant les groupes terroristes qui menacent les populations locales, aux côtés des armées des pays du G5 Sahel et au péril de leur vie, les militaires français font honneur à la Nation. Ils assurent aussi notre protection à tous », a déclaré M. Larcher, cité dans le communiqué.

Les Algériens mobilisés au 1er vendredi de « l’An II » du « Hirak »

Les protestataires ont défilé nombreux à Alger pour le premier vendredi de « l’An II » de la contestation qui agite l’Algérie depuis le 22 février 2019, une mobilisation toutefois moins importante que celle de la semaine précédente à l’occasion du premier anniversaire du mouvement.

Les slogans ont à nouveau détourné avec humour l’actualité, mettant à l’honneur le nouveau coronavirus, dont un premier cas en Algérie –un Italien– a été annoncé mardi par les autorités.

« Ramenez corona(virus) ou la BRI (unité d’élite de la police), on ne s’arrêtera pas! » ou « Vous ne nous faites pas peur avec votre corona(virus), on ne va pas s’arrêter! », ont notamment été scandés.

Certains manifestants arboraient néanmoins des masques.

« La pluie, le froid, la chaleur, le jeûne du ramadan: rien ne nous a arrêtés » depuis un an, « alors ce n’est pas un virus qui va le faire. Ce virus n’est pas pire que le régime en place », a assuré à l’AFP Ahlem, bibliothécaire de 50 ans, le nez et la bouche recouverts d’un masque chirurgical.

Enseignant de 58 ans, Ahmed Bouziane, qui porte un masque contre la poussière acheté chez le quincailler, estime qu’il « faut rester vigilants face au coronavirus ».

« Mais cela ne nous empêchera pas de marcher », s’empresse-t-il d’ajouter.

Pour Sid Ali, biologiste de 45 ans, les médias « affolent » les gens avec le coronavirus: « la grippe saisonnière tue bien plus de monde » que « ce nouveau virus. On va marcher jusqu’à ce que ce régime tombe ».

La manifestation d’Alger s’est dispersée dans le calme en fin d’après-midi.

– « Où es-tu, Justice? » –

Des marches importantes se sont également déroulées à Oran, Constantine et Annaba, localités les plus peuplées après Alger, selon des journalistes locaux. D’autres marches ont eu lieu dans de nombreuses autres villes du pays, selon les médias et les réseaux sociaux.

« Algérie libre et démocratique », « Etat civil et non militaire », « les généraux, à la poubelle et le pays aura son indépendance », ont aussi scandé les manifestants, reprenant des slogans plus habituels du « Hirak » qui a provoqué la démission du président Abdelaziz Bouteflika le 4 avril 2019 et continue de demander le changement du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.

Comme chaque semaine depuis le début du mouvement, de nombreux manifestants arboraient des portraits de héros de la révolution algérienne (la guerre d’indépendance contre la France de 1954 à 1962) ou ceux de « détenus du Hirak », arrêtés dans le cadre de la contestation.

« Où es-tu, Justice? Les militants en prison et le fils de Tebboune acquitté », ont-ils scandé en référence à l’acquittement mercredi, dans une affaire de corruption, du fils du président Abdelmadjid Tebboune –élu en décembre lors d’un scrutin boycotté par le Hirak et marqué par une abstention record.

Deux ans de prison ferme avaient été requis contre Khaled Tebboune, arrêté en juin 2018 alors que son père n’avait plus de fonctions officielles et détenu depuis.

A Lagos, le coronavirus rappelle les peurs de l’épidémie d’Ebola

Lorsque Joyce Alali a entendu que le premier cas de coronavirus en Afrique sub-saharienne avait été déclaré dans sa ville, Lagos, capitale économique du Nigeria, elle a su tout de suite quoi faire.

Étudiante-infirmière, elle a fouillé dans ses affaires pour retrouver toutes les protections qu’elle utilisait en 2014, lorsque l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest avait gagné la mégalopole tentaculaire créant un vent de panique au sein de ses 20 millions d’habitants.

« Dès que j’ai entendu la nouvelle d’une contamination à Lagos, j’ai pensé +Oh mon dieu, c’est pas possible+ », raconte la jeune fille de 25 ans. « J’ai cherché mon masque et mon désinfectant pour les mains… ceux que j’utilisais déjà pour Ebola, je ne les avais pas ressortis depuis! ».

L’Afrique de l’Ouest a déjà dû faire face à l’épidémie dévastatrice d’Ebola qui a fait quelque 11.000 morts entre 2013 et 2016.

Au premier cas d’Ebola signalé à Lagos, un vent de panique s’était propagé dans la ville, mais finalement, seules sept personnes étaient décédées, sur 19 contaminées.

Vendredi, le spectre d’une « épidémie urbaine apocalyptique », comme l’avait décrit l’OMS au sujet d’Ebola, a refait surface.

– Marché surpeuplé –

Les habitants de Lagos ont commencé à traquer les produits de protection, après qu’un ressortissant italien, de retour de Milan, ait été déclaré contaminé par le nouveau coronavirus dans un hôpital de Lagos.

Dans le marché multicolore de Balogun, au coeur de Lagos Island, les étals des vendeurs se suivent dans un chaos organisé. Dans ce temple de la débrouille et des bonnes affaires, on se bouscule, on échange des nairas (la monnaie locale) de mains en mains et on zigzague entre les ruelles et les vendeurs à la sauvette.

C’est l’un des quartiers les plus densément peuplés de l’immense mégalopole, avec plus de 12.000 personnes au km2, selon une étude de l’Etat de Lagos.

« J’ai entendu parler de ce virus il y a à peine deux heures », raconte une vendeuse de boissons fraîches et beignets d’une cinquantaine d’année. « Nous prions pour qu’il ne s’agisse que d’une seule personne, et que Dieu l’aide à guérir. Je suis inquiète, mais je ne veux pas paniquer », philosophe la vendeuse.

Aisha, 29 ans, est parée contre la maladie. Elle traverse les allées du marché avec un masque noir en coton, et ne se sépare plus de son désinfectant pour les mains. « Toute ma famille, mes amis m’ont appelée ce matin pour me dire d’être vigilante. Ca m’inquiète pour ma santé », confie la jeune fille à l’AFP.

Hassan Hafeez aussi est « très, très inquiet ». « Oh j’ai peur, j’ai peur, je ne veux pas mourir, j’ai encore plein de choses à faire dans le futur ».

Mais en attendant, le trentenaire vend des savons, du détergent, des produits pharmaceutiques dans une minuscule échoppe surchargée qu’il tient avec sa mère. Et pour l’instant, la crise est plutôt positive pour ses finances: il a vendu 20 flacons de désinfectant en quelques heures.

« Avant on le vendait pour 400 nairas (1 euro), mais maintenant c’est 600 nairas », explique-t-il. « Ce n’est pas moi qui augmente les prix, ce sont les fournisseurs! », assure-t-il. « Mais même à ce prix là, les gens achètent, ils ne veulent pas mourir ».

– Pénurie –

Dans le quartier huppé et voisin d’Ikoyi, les pharmacies étaient prises d’assaut.

« Il y a une pénurie de masques en ville, nous en avons commandé mais nous n’en avons pas trouvé, donc nous conseillons aux gens d’utiliser des mouchoirs », déclare calmement une pharmacienne.

Ce cas de contamination à Lagos, est le premier confirmé et officiel en Afrique subsaharienne. Le faible nombre de cas jusque-là enregistré sur le continent – un en Egypte et un en Algérie -, qui entretient des liens économiques étroits avec la Chine, a intrigué les spécialistes de la santé, qui suggéraient que le continent n’avait sans doute pas les moyens de détecter le virus.

Mais le responsable de la Santé de l’Etat de Lagos, Akin Abayomi, s’est voulu rassurant: « Nous menons une campagne très agressive de sensibilisation. Nous avons suivi une formation approfondie », a-t-il affirmé vendredi.

Les autorités ont mis en place des centres de quarantaine à Lagos et Abuja et trois laboratoires du pays sont capables de de diagnostiquer le virus.

Syrie: 31 combattants du régime tués dans des tirs de représailles turcs (ONG)

Des bombardements de représailles menés par l’armée turque ont tué 31 combattants du régime syrien dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté vendredi une ONG, après la mort de 33 soldats turcs dans des raids attribués par Ankara au pouvoir de Damas.

Durant la nuit, des premiers bombardements turcs menés « par l’artillerie ou avec des drones » armés ont visé des positions du régime, notamment dans le sud et dans l’est de la province d’Idleb, tuant 27 combattants des forces gouvernementales, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Vendredi, quatre combattants du régime ont été tués par des tirs d’artillerie turcs dans le nord-est de la province voisine d’Alep, selon l’OSDH. Des factions syriennes soutenues par des forces turques se trouvent dans ce secteur.

Un premier bilan de l’OSDH faisait état de 20 soldats du régime tués.

Les autorités de Damas n’ont pas commenté l’escalade avec Ankara, ni fourni de bilan. Une source militaire citée vendredi par l’agence officielle syrienne Sana a toutefois laconiquement dénoncé « l’exagération des pertes » essuyées par l’armée de Damas.

Ankara avait confirmé avoir riposté dans la nuit à des raids attribués au régime syrien ayant tué jeudi 33 soldats turcs dans la province d’Idleb.

« Toutes les positions connues du régime (syrien) ont été prises sous le feu de nos unités terrestres et aériennes », a affirmé le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, dans un communiqué.

Les lourdes pertes essuyées par Ankara jeudi interviennent après des semaines de tensions croissantes à Idleb entre les forces turques et celles du régime, qui se sont affrontées à plusieurs reprises depuis le début du mois.

Les bombardements meurtriers de jeudi portent à au moins 53 le nombre de militaires turcs tués à Idleb en février.

– Contre-offensive –

Avec le soutien de l’aviation de Moscou, Damas est reparti à l’offensive en décembre pour reprendre la région d’Idleb, le dernier grand bastion rebelle et jihadiste.

Vendredi encore, quatre civils d’une même famille, dont deux enfants, ont été tués dans des raids aériens dans la région de Jabal al-Zawia à Idleb, selon l’OSDH, qui n’était pas en mesure d’identifier l’auteur des frappes.

La Turquie, qui soutient certains groupes rebelles et a déployé des troupes dans le nord-ouest syrien, n’a de cesse de réclamer un arrêt de l’offensive.

Ankara, qui accueille déjà plus de 3.6 millions de réfugiés syriens sur son territoire, craint que les violences ne provoquent un nouvel afflux vers sa frontière, qu’elle maintient fermée.

La poussée de fièvre des deux derniers jours intervient après que les rebelles et les jihadistes ont réussi à reprendre la ville stratégique de Saraqeb, dans la province d’Idleb, avec un appui d’Ankara, selon l’OSDH.

Citée jeudi par l’agence officielle syrienne Sana, une source militaire a accusé « le régime turc de fournir un soutien aux terroristes (…) dans les combats en cours sur l’axe de Saraqeb ».

Les combats se poursuivent vendredi à Saraqeb, toujours tenue par les rebelles et les jihadistes.

Sur ce front, « les frappes d’artillerie turques en soutien aux rebelles entravent l’avancée des forces du régime », selon Rami Abdel Rahmane. Les forces de Damas ont seulement pu reconquérir la zone industrielle de la ville, d’après lui.

Biden en quête d’une victoire vitale en Caroline du Sud avant le « Super Tuesday »

Après ses mauvais résultats dans trois précédents Etats, l’ancien vice-président américain Joe Biden semble bien parti pour remporter la Caroline du Sud qu’il sillonnait vendredi, une victoire qui pourrait le remettre en selle dans les primaires démocrates et peut-être freiner l’élan de Bernie Sanders.

La course reste longue jusqu’à l’investiture d’un candidat démocrate pour affronter le républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

Mais la dynamique s’accélère avec, juste après la Caroline du Sud, le « Super Tuesday » de mardi, lorsque 14 Etat voteront.

« Je suis confiant »: Joe Biden, 77 ans, martelait cette phrase à la veille du vote crucial en Caroline du Sud, où les Noirs, chez qui il reste populaire, représentent plus de la moitié de l’électorat démocrate.

« Comme je le dis depuis le début, c’est un marathon. Je suis parti pour rester jusqu’au bout », a-t-il déclaré sur CNN vendredi.

Une nette victoire, comme le prédisent les sondages portant sur la Caroline du Sud, pourrait le relancer juste avant le « Super Tuesday », lorsque 14 Etats voteront mardi.

L’ancien bras droit de Barack Obama en a bien besoin, après n’être arrivé que quatrième et cinquième, respectivement, dans l’Iowa et le New Hampshire.

Certes il a grimpé à la deuxième place dans le Nevada, samedi, mais il est resté très loin du sénateur indépendant Bernie Sanders, qui l’a désormais clairement remplacé dans le statut de grand favori des primaires.

Le « socialiste » autoproclamé fait campagne, à 78 ans, sur un programme très à gauche pour les Etats-Unis. L’écart s’est nettement creusé en sa faveur dans les sondages nationaux, où il caracole en tête.

« Ensemble, nous allons restaurer notre vigoureuse démocratie et créer un gouvernement au service de tous », promet-il à ses foules de partisans, en dénonçant un président Trump « raciste », « sexiste », « homophobe », « xénophobe » et « sectaire ».

Son ascension inquiète certains démocrates modérés qui craignent que Bernie Sanders, s’il représentait le parti lors de la présidentielle, ne puisse pas convaincre les électeurs plus centristes, indispensables selon eux pour battre Donald Trump.

« Pensez-vous que se présenter comme socialiste puisse aider en Géorgie, en Caroline du Nord, en Caroline du Sud, au Texas ? », des Etats du Sud plus conservateurs, a interrogé Joe Biden sur CNN.

Ce dernier bénéficie du soutien d’importantes personnalités du parti: l’élu noir Jim Clyburn, très influent en Caroline du Sud, et, depuis vendredi matin, l’ancien colistier de Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016, Tim Kaine.

– Trump s’invite encore –

Derrière MM. Sanders et Biden, six autres candidats sont encore en lice pour l’investiture démocrate, dont plusieurs joueront leurs survie ces quatre prochains jours.

En Caroline du Sud, le milliardaire Tom Steyer, 62 ans, s’est hissé à la troisième place des sondages grâce à une intense campagne, qui lui a déjà coûté plus de 20 millions de dollars. Ses grandes dépenses dans les trois premiers Etats n’ont toutefois pas été payantes dans les urnes.

La pression sera grande samedi sur la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, 70 ans, qui avait un temps fait figure de favorite mais n’a pas percé lors des premiers scrutins. Elle table sur de bons résultats lors du « Super Tuesday » mais un nouveau petit score en Caroline du Sud pourrait l’affaiblir encore davantage.

Après ses bons résultats dans l’Iowa et le New Hampshire, l’ex-maire de South Bend (Indiana), Pete Buttigieg, 38 ans, doit absolument démontrer en Caroline du Sud, s’il veut rester en lice, qu’il peut mieux faire auprès des minorités car cet électorat est clé pour tout démocrate voulant remporter la Maison Blanche.

L’équation est la même pour une autre candidate modérée, la sénatrice Amy Klobuchar, 59 ans, qui arrive toutefois bien plus bas dans les sondages nationaux.

Le multi-milliardaire Michael Bloomberg, 78 ans, passera encore une fois son tour en Caroline du Sud puisqu’il attend le « Super Tuesday » pour entrer dans la course.

Distribuant ses surnoms moqueurs et les bons ou mauvais points, le républicain Donald Trump suit de près les primaires démocrates pour choisir son adversaire.

Suivant sa nouvelle habitude, il ira narguer les démocrates vendredi soir avec un meeting organisé sur leur terrain de campagne en Caroline du Sud.

Un premier président juif pour les Etats-Unis? Sanders et Bloomberg en concurrence

Presque tout sépare le sénateur de gauche Bernie Sanders et le milliardaire Michael Bloomberg. Mais les candidats à l’investiture démocrate ont un point commun qui fera date dans les campagnes présidentielles américaines: ils sont tous les deux juifs.

Si le socialiste autoproclamé Bernie Sanders, actuellement en tête de la course côté démocrate, ou le centriste Michael Bloomberg, qui est troisième, remportent l’investiture puis l’élection face à Donald Trump, les Etats-Unis auraient le premier président juif de leur histoire.

Pourtant, le fait que deux personnes de confession juive soient en aussi bonne position dans la course à la Maison Blanche, presque un an et demi après qu’un nationaliste blanc a assassiné 11 personnes dans une synagogue de Pittsburgh, n’a été que discrètement salué dans la communauté juive et observé avec un certain détachement dans le reste de la population, remarque le rabbin Adam Kligfeld.

« Il est incroyable, frappant, surprenant et étrange de voir le peu de cas qui est fait de cette donnée », juge M. Kligfeld, du Temple Beth Am à Los Angeles.

« C’est peut-être bon signe », dit-il à l’AFP.

– Très différents –

Les deux hommes, qui ont le même âge (78 ans), suscitent chacun des inquiétudes. Bernie Sanders est jugé très – trop? – à gauche aux Etats-Unis, où le socialisme a encore pour certains des relents de Guerre froide; Michael Bloomberg, ancien maire de New York, est lui accusé d’acheter sa place dans la course – il a déjà dépensé un demi-milliard en publicités.

Très différents, le milliardaire et le sénateur ne s’apprécient pas vraiment. En janvier, M. Bloomberg s’en était pris à son rival lors d’un discours dans une synagogue de Miami.

« Je sais que je ne suis pas le seul candidat juif à briguer la présidence », a dit le cofondateur de l’agence de presse Bloomberg. « Mais je suis le seul qui ne veuille pas transformer l’Amérique en kibboutz », ces villages collectivistes israéliens, a-t-il lancé.

Les positions de M. Sanders, notamment sur l’accès à un système de santé universel ou la défense d’Israël, font débat.

Le sénateur s’est mis à dos une partie de la communauté juive en annonçant qu’il boycotterait la prochaine réunion du lobby pro-israélien Aipac parce qu’il est, selon lui, une plateforme pour « l’intolérance ».

M. Sanders a maintes fois répété qu’il soutenait Israël mais qu’il fallait prendre en compte « les souffrances du peuple palestinien ». Lors du débat démocrate de mardi, il a qualifié le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de « raciste réactionnaire ».

C’est pourquoi son envolée dans les sondages, bien qu’elle fasse la fierté de certains de ses coreligionnaires, en préoccupe d’autres, pour qui la défense d’Israël devrait être un pilier de la politique étrangère américaine.

– « Fiers » de leur identité juive –

Pendant des décennies, les Américains juifs ont voté démocrate à une écrasante majorité.

Plus des deux tiers d’entre eux, selon un sondage Gallup, s’opposent au président Trump, bien qu’il se présente comme le défenseur le plus ardent d’Israël.

Mais seulement 11% des électeurs de confession juive veulent voir Sanders à la Maison Blanche, contre 8% pour Bloomberg, d’après un sondage de Pew datant de janvier.

Le rabbin Kligfeld note à quel point la foi des deux candidats est peu évoquée, surtout comparé à il y a 20 ans lorsque le démocrate modéré Joe Lieberman, un juif orthodoxe, était le candidat à la vice-présidence.

Celui qui faisait campagne aux côtés d’Al Gore avait alors été au centre d’un vif débat, certains demandant comment il pourrait être vice-président s’il observait la règle du sabbat qui interdit de travailler de vendredi soir à samedi soir.

Le fait que MM. Sanders et Bloomberg soient moins pratiquants semble avoir apaisé ce type de craintes.

Et alors que Donald Trump est accusé d’attiser les tensions religieuses et raciales, le succès des deux hommes est notable.

« Il est clairement significatif que deux politiciens très différents mais tous deux de culture juive, et fiers de leur identité juive, puissent être dans une position politique aussi en vue au plan national », affirme Logan Bayroff, directeur de la communication de J Street, groupe progressiste pro-Israël.

Lors de sa première campagne présidentielle, en 2016, M. Sanders avait évité de parler de sa judéité.

Il est cette fois plus disert sur la question. En décembre, il a allumé une ménora (chandelier à sept branches) de la fête de Hanouka dans l’Iowa, et a évoqué dans un magazine juif en novembre les membres de sa famille tués par les Nazis.

Grèce: des centaines de réfugiés bloqués à la frontière avec la Turquie

Des centaines de migrants venus de Turquie ont été empêchés vendredi d’entrer en Grèce par le poste frontalier de Kastanies, dans le Nord-Est de la Grèce, a indiqué une source policière grecque.

Plusieurs centaines de migrants étaient bloqués dans la zone tampon entre la Grèce et la Turquie, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.

Les autorités grecques, comme la Bulgarie, ont renforcé la sécurité à leur frontière avec la Turquie après l’annonce par Ankara qu’elle laisserait les demandeurs d’asile passer en Europe.

« Je veux être clair: aucune entrée illégale ne sera tolérée », a écrit le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis sur Twitter, soulignant que « la Grèce avait renforcé la sécurité de ses frontières » avec la Turquie.

Un haut responsable turc a déclaré vendredi matin qu’Ankara n’empêcherait plus les migrants qui essaient de se rendre en Europe de franchir la frontière, peu après la mort d’au moins 33 militaires turcs dans la région d’Idleb (Nord-Ouest de la Syrie) dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien, soutenu militairement par la Russie.

Encouragés par l’annonce du gouvernement turc, de nombreux réfugiés en Turquie ont profité de la situation et quittaient Istanbul pour aller en bus ou en taxis à Edirne, ville turque près du poste frontalier grec de Kastanies, selon une journaliste de l’AFP.

« La frontière (greco-turque) est ouverte (…), donc aujourd’hui nous partons pour aller en Allemagne », a indiqué Sebghatullah Amani, un Afghan âgé de 20 ans, qui vit depuis trois ans en Turquie.

Kyriakos Mitsotakis, qui s’est entretenu avec ses partenaires européens de la situation à la frontière, a prévenu que « la Grèce n’allait pas assumer la responsabilité des événements tragiques en Syrie et ne va pas souffrir des conséquences (découlant) des décisions prises par d’autres ».

Quelques heures auparavant, des journalistes de l’AFP avaient vu, au poste frontière de Kastanies, de nombreux camions de l’armée grecque apporter des clôtures de barbelés.

– Peur d’un nouvel afflux –

Le chef d’état-major grec et le ministre de la Protection du citoyen se sont rendus vendredi à Kastanies à la suite d’une décision gouvernementale de rendre plus « sévère » le contrôle des frontières, selon une source gouvernementale.

L’agence de presse turque DHA a signalé l’arrivée d’autres migrants sur la côte d’Ayvacik, dans la province de Çanakkale (Ouest de la Turquie), cherchant à gagner l’île grecque de Lesbos par bateau.

Des journalistes de l’AFP ont constaté l’arrivée à Lesbos de deux bateaux avec 70 demandeurs d’asile à bord au total en provenance de la Turquie, dont de nombreuses familles avec des enfants.

La Turquie, qui accueille déjà sur son territoire quelque 3,6 millions de réfugiés syriens, craint des arrivées supplémentaires, alors que la population rejette de plus en plus leur présence.

En 2015, plus d’un million de réfugiés et migrants sont arrivés en Europe, jusqu’à un accord entre l’UE et la Turquie pour réguler leurs déplacements.

La Bulgarie a également renforcé ses frontières terrestres avec la Turquie et son Premier ministre Boyko Borisov a indiqué qu’il rencontrerai lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan sans toutefois préciser le lieu de cette rencontre pour l’instant.

Le ministre bulgare de la Défense Krasimir Karakachanov a indiqué que deux groupes de 30 migrants chacun ont tenté d’entrer en Bulgarie par la Turquie avant d’être arrêtés par les autorités turques à la frontière.

Un millier de soldats bulgares et 140 unités d’équipement vont renforcer le contrôle des frontières, selon ce ministre.

De son côté, le ministre de l’Intérieur autrichien Karl Nehammer a indiqué que son pays était prêt à envoyer des forces policières pour renforcer les frontières des pays des Balkans.

« L’objectif est de stopper les gens aux frontières extérieures (de l’Union européenne), pas de les laisser les traverser », a-t-il indiqué ajoutant que qu’un flux similaire à celui de 2015 ne doit pas se reproduire.

Athènes a déjà des difficultés à s’occuper des milliers de demandeurs d’asile coincés dans le pays parfois depuis plusieurs années, surtout sur ses îles, où les camps de migrants sont surpeuplés et les conditions de vie difficiles. Plus de 38.000 migrants s’entassent dans des camps sur les îles de Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos, alors que ces installations ne sont prévues que pour 6.200 personnes.

burs-str-hec/mm

A Lagos, le coronavirus rappelle les peurs de l’épidémie d’Ebola

Lorsque Joyce Alali a entendu que le premier cas de coronavirus en Afrique sub-saharienne avait été déclaré dans sa ville, Lagos, capitale économique du Nigeria, elle a su tout de suite quoi faire.

Étudiante-infirmière, elle a fouillé dans ses affaires pour retrouver toutes les protections qu’elle utilisait en 2014, lorsque l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest avait gagné la mégalopole tentaculaire créant un vent de panique au sein de ses 20 millions d’habitants.

« Dès que j’ai entendu la nouvelle d’une contamination à Lagos, j’ai pensé +Oh mon dieu, c’est pas possible+ », raconte la jeune fille de 25 ans. « J’ai cherché mon masque et mon désinfectant pour les mains… ceux que j’utilisais déjà pour Ebola, je ne les avais pas ressortis depuis! ».

L’Afrique de l’Ouest a déjà dû faire face à l’épidémie dévastatrice d’Ebola qui a fait quelque 11.000 morts entre 2013 et 2016.

Au premier cas d’Ebola signalé à Lagos, un vent de panique s’était propagé dans la ville, mais finalement, seules sept personnes étaient décédées, sur 19 contaminées.

Vendredi, le spectre d’une « épidémie urbaine apocalyptique », comme l’avait décrit l’OMS au sujet d’Ebola, a refait surface.

– Marché surpeuplé –

Les habitants de Lagos ont commencé à traquer les produits de protection, après qu’un ressortissant italien, de retour de Milan, ait été déclaré contaminé par le nouveau coronavirus dans un hôpital de Lagos.

Dans le marché multicolore de Balogun, au coeur de Lagos Island, les étals des vendeurs se suivent dans un chaos organisé. Dans ce temple de la débrouille et des bonnes affaires, on se bouscule, on échange des nairas (la monnaie locale) de mains en mains et on zigzague entre les ruelles et les vendeurs à la sauvette.

C’est l’un des quartiers les plus densément peuplés de l’immense mégalopole, avec plus de 12.000 personnes au km2, selon une étude de l’Etat de Lagos.

« J’ai entendu parler de ce virus il y a à peine deux heures », raconte une vendeuse de boissons fraîches et beignets d’une cinquantaine d’année. « Nous prions pour qu’il ne s’agisse que d’une seule personne, et que Dieu l’aide à guérir. Je suis inquiète, mais je ne veux pas paniquer », philosophe la vendeuse.

Aisha, 29 ans, est parée contre la maladie. Elle traverse les allées du marché avec un masque noir en coton, et ne se sépare plus de son désinfectant pour les mains. « Toute ma famille, mes amis m’ont appelée ce matin pour me dire d’être vigilante. Ca m’inquiète pour ma santé », confie la jeune fille à l’AFP.

Hassan Hafeez aussi est « très, très inquiet ». « Oh j’ai peur, j’ai peur, je ne veux pas mourir, j’ai encore plein de choses à faire dans le futur ».

Mais en attendant, le trentenaire vend des savons, du détergent, des produits pharmaceutiques dans une minuscule échoppe surchargée qu’il tient avec sa mère. Et pour l’instant, la crise est plutôt positive pour ses finances: il a vendu 20 flacons de désinfectant en quelques heures.

« Avant on le vendait pour 400 nairas (1 euro), mais maintenant c’est 600 nairas », explique-t-il. « Ce n’est pas moi qui augmente les prix, ce sont les fournisseurs! », assure-t-il. « Mais même à ce prix là, les gens achètent, ils ne veulent pas mourir ».

– Pénurie –

Dans le quartier huppé et voisin d’Ikoyi, les pharmacies étaient prises d’assaut.

« Il y a une pénurie de masques en ville, nous en avons commandé mais nous n’en avons pas trouvé, donc nous conseillons aux gens d’utiliser des mouchoirs », déclare calmement une pharmacienne.

Ce cas de contamination à Lagos, est le premier confirmé et officiel en Afrique subsaharienne. Le faible nombre de cas jusque-là enregistré sur le continent – un en Egypte et un en Algérie -, qui entretient des liens économiques étroits avec la Chine, a intrigué les spécialistes de la santé, qui suggéraient que le continent n’avait sans doute pas les moyens de détecter le virus.

Mais le responsable de la Santé de l’Etat de Lagos, Akin Abayomi, s’est voulu rassurant: « Nous menons une campagne très agressive de sensibilisation. Nous avons suivi une formation approfondie », a-t-il affirmé vendredi.

Les autorités ont mis en place des centres de quarantaine à Lagos et Abuja et trois laboratoires du pays sont capables de de diagnostiquer le virus.

Coronavirus: quels droits pour les salariés? quelles obligations pour les employeurs?

Quarantaine indemnisée par la Sécu, mesures sanitaires préventives, télétravail imposé… La propagation du nouveau coronavirus entraîne la mise en place de dispositions particulières dans les entreprises, listées vendredi par le gouvernement: quels sont les droits des salariés et les obligations des employeurs?

– Isolement indemnisé –

14 jours, c’est la durée maximale estimée de la période d’incubation de la maladie Covid-19, et donc la durée d’isolement recommandée pour les personnes qui ont été exposées au coronavirus, par contact avec un malade ou lors d’un voyage dans une zone à risques.

Un décret, publié le 1er février au Journal officiel, assouplit pour les personnes confinées les règles d’indemnisation appliquées par la Sécurité sociale dans le cadre des arrêts maladie.

Le décret annule notamment les délais de carence et permet le versement d’indemnités journalières dès le premier jour d’arrêt de travail, pendant vingt jours maximum. C’est un médecin de l’Agence régionale de santé (ARS) qui délivre l’arrêt.

Ces mesures s’appliquent aussi aux parents dont l’enfant fait l’objet d’une mesure d’isolement et qui ne disposent par d’autre moyen de garde, selon le Questions/Réponses mis en ligne vendredi par le ministère du Travail.

– Recours au télétravail –

Pour les personnes confinées sur décision d’un médecin de l’Agence régionale de santé (ARS), pas de télétravail possible. Car « c’est un arrêt de travail classique, même si vous n’êtes pas malade et donc cela entraîne les mêmes règles », explique Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit du travail.

S’il n’y a pas d’arrêt de travail, le gouvernement recommande à l’employeur de privilégier le télétravail « si le poste de travail le permet ». Le Code du travail prévoit même qu’en cas de « risque épidémique », l’employeur puisse avoir « recours au télétravail sans l’accord du salarié ».

Il peut demander au salarié de ne pas se présenter sur son lieu de travail. Dans ce cas, « sa rémunération est maintenue et sa période d’absence assimilée à une période normalement travaillée ouvrant le bénéfice aux mêmes droits que les salariés présents dans l’entreprise », précise le ministère du Travail.

Si aucun accord n’est trouvé avec l’employeur, le ministère conseille au salarié de demander un arrêt maladie au médecin de l’ARS.

– Jours de congés –

Si le salarié a déjà posé des jours de congés, « l’employeur peut déplacer » ces jours pendant la période de quarantaine « compte tenu des circonstances exceptionnelles », assure le ministère du Travail. En revanche, « si le salarié n’a pas posé de congés, l’employeur ne peut les imposer ».

Si la convention collective ou l’accord de branche prévoit que c’est l’employeur qui fixe les journées de RTT, celui-ci peut en disposer pour couvrir tout ou partie des 14 jours.

– Droit de retrait –

Un salarié peut refuser de se rendre dans une zone à risque en faisant valoir son droit de retrait, qui permet de cesser le travail pour cause de danger grave et imminent. Le salarié sera « protégé par ce droit. L’employeur ne pourra pas le sanctionner pour ça », relève Me Rocheblave.

« S’il y a un contentieux, le juge devra estimer si le salarié avait une raison légitime » de voir un danger, poursuit l’avocat qui conseille d' »interroger le médecin du travail ».

– Et l’entreprise ? –

La principale recommandation du gouvernement aux entreprises est d' »éviter les déplacements professionnels dans les zones à risques ».

Le Code du travail rappelle que « l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des salariés de son entreprise ».

A ce titre, il doit « prendre des mesures de prévention et des actions d’information, de formation, mettre en place des organisations et moyens adaptés », détaille Me Rocheblave.

Si un salarié est contaminé par le virus, l’employeur doit « procéder au nettoyage des locaux », en équipant les personnels de nettoyage de blouses, gants et bandeaux de lavage et de rinçage à usage unique. Le nettoyage des sols doit être parachevé avec un passage à l’eau de Javel.

« Si l’employeur ne fait rien, qu’ensuite un salarié contracte la maladie et qu’on a la preuve de la contamination sur le lieu de travail, l’employeur aura commis une faute », prévient Me Rocheblave.

Cameroun: le parti de Biya conserve sans surprise sa majorité écrasante à l’Assemblée

Le parti du président camerounais Paul Biya, au pouvoir depuis 37 ans, a remporté vendredi sans surprise une majorité écrasante aux législatives du 9 février, marquées par le boycott d’une partie de l’opposition dans un pays en proie à des conflits meurtriers.

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a ravi 139 sièges sur 180, selon des résultats partiels rendus publics vendredi par le Conseil constitutionnel.

La participation a été « modérée », à 45,98%, a affirmé le président du Conseil, Clément Atangana.

Il a présenté des résultats pour 167 des 180 sièges de l’Assemblée, puisque les scrutins pour 13 députés dans onze circonscriptions des deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avaient été annulés.

Les électeurs de ces zones ravagées par un sanglant conflit séparatiste, qui avaient complètement boudé les urnes, soit par sympathie pour les indépendantistes anglophones, soit par crainte des représailles de leurs groupes armés, seront de nouveau appelés à voter dans un délai de 20 à 40 jours.

A l’annonce de la tenue du scrutin, reporté à deux reprises depuis 2017, une partie de l’opposition avait choisi de le boycotter, invoquant notamment les combats impitoyables entre l’armée et les groupes sécessionnistes dans ces zones habitées par la minorité anglophone, mais aussi les exactions et crimes commis, selon les ONG internationales, par les deux camps.

Plus de 3.000 personnes y ont été tuées et plus de 700.000 forcés de fuir leurs domiciles en trois ans, selon les ONG.

Les élections partielles à venir ne remettront en aucun cas en cause l’archi-domination du RDPC et de ses alliés. Le parti de M. Biya, 87 ans, devance déjà largement tous ses concurrents réunis, raflant 139 sièges, contre 148 dans l’Assemblée sortante, élue en 2013.

Il est suivi d’un de ses alliés, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), qui remporte 7 sièges.

Principal parti d’opposition représenté dans l’Assemblée sortante jusqu’à présent, le Social Democratic Front (SDF) n’obtient que 5 sièges, contre 18 en 2013.

Malgré cet net recul, le SDF pourrait améliorer son score lors des partielles dans ses fiefs traditionnels du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il partage pour le moment la troisième place avec le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii, 39 ans, qui fait son entrée à l’Assemblée avec 5 députés.

Arrivé troisième à la présidentielle d’octobre 2018, M. Libii est lui-même élu député.

– Municipales sans suspense –

En tout, seuls 16 députés d’opposition ont été élus.

Signe de la force du parti de Paul Biya, Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale depuis 1992, a conservé son siège, et devrait être confirmé à son poste.

En même temps que les législatives se sont tenues les élections municipales, où la majorité présidentielle a triomphé de la même manière.

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, avait appelé à boycotter le scrutin, et n’est donc plus représenté à l’Assemblée ni dans les conseils municipaux.

Le MRC avait mis en avant le risque de violences dans les régions anglophones.

Les séparatistes avaient appelé les populations des Nord-Ouest et Sud-Ouest à ne pas se rendre aux urnes et menacé ceux qui le feraient, et le gouvernement avait renforcé sa présence armée pour protéger les électeurs.

Selon Amnesty International, une « hausse des homicides » avait été enregistrée « à l’approche des élections », même si, à l’exception d’un incident dans le Nord-Ouest, le jour du scrutin s’est déroulé sans violence.

Depuis le vote, les violences ont continué, de part et d’autre.

Le 14 février, 23 civils, dont au moins 15 enfants, ont été tués à Ntumbo, un village du Nord-Ouest, selon l’ONU.

Diverses ONG en accusent les militaires et des supplétifs, à l’instar de Human Rights Watch (HRW) qui parle de « massacre » délibéré par « 10 à 15 militaires » et au moins 30 miliciens peuls.

Le gouvernement, lui, dénonce des accusations « totalement infondées » et l’armée reconnaît seulement 5 civils tués dans un « accident malheureux »: des échanges de tirs entre 6 militaires et des « terroristes » ayant abouti à l’explosion de conteneurs de carburants ou d’explosifs stockés par les séparatistes.