août 2020 - Page 6 sur 37 - Journal du niger

Akinwumi Adesina, réélu président du Groupe de la Banque africaine de développement

Le Nigérian Akinwumi Adesina a été réélu, jeudi à Abidjan, pour un second mandat de cinq ans à la présidence du Groupe de la Banque africaine de développement, par le Conseil des gouverneurs de la Banque.Economiste du développement de renommée mondiale et lauréat du Prix mondial de l’alimentation et du Prix SunHak pour la paix, le Dr Adesina s’est distingué en menant un programme audacieux visant à réformer la Banque et à accélérer le développement de l’Afrique. Il a été élu pour la première fois à la présidence de la Banque le 28 mai 2015.

En tant que président nouvellement réélu, le Dr Adesina, ancien ministre nigérian de l’Agriculture, débutera son nouveau mandat le 1er septembre 2020.

Le résultat de l’élection, qui lui a permis d’obtenir 100% des votes de tous les membres régionaux et non régionaux de la Banque, a été annoncé par la Présidente du Conseil des gouverneurs de la Banque, Mme Nialé Kaba, Ministre du Plan et du développement de Côte d’Ivoire.

L’élection a eu lieu le dernier jour des Assemblées annuelles 2020 du Groupe de la Banque africaine de développement, qui se sont tenues virtuellement pour la première fois dans l’histoire de la Banque, raison de la pandémie de la Covid-19.

« Je suis ravi que le Conseil des gouverneurs ait réélu M. Adesina pour un second mandat à la présidence du Groupe de la Banque. En tant qu’actionnaires, nous soutenons fermement la Banque et apporterons à M. Adesina tout le soutien nécessaire pour poursuivre et mettre en oeuvre sa vision convaincante pour la Banque au cours des cinq prochaines années, a déclaré la ministre Nialé Kaba.

Le premier mandat de M. Adesina était axé sur le nouveau programme audacieux du Groupe de la Banque, qui repose sur cinq priorités de développement connues sous l’appellation « High 5 » : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; nourrir l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ; intégrer l’Afrique ; et améliorer la qualité de vie des populations africaines.

« Je suis profondément reconnaissant pour la confiance collective placée en moi, la confiance et le soutien fermes de nos actionnaires qui m’ont élu pour un second mandat à la présidence de la Banque. Il s’agit là d’un nouvel appel à un service désintéressé pour l’Afrique et la Banque africaine de développement, auquel je me consacrerai avec passion », a déclaré M. Adesina.

La Banque africaine de développement est la première institution de financement du développement en Afrique. Elle compte 54 pays membres régionaux et 27 pays membres non régionaux.

« L’avenir nous invite à oeuvrer pour une Afrique plus développée et pour un Groupe de la Banque africaine de développement beaucoup plus fort et plus résistant. Nous nous appuierons sur les solides bases du succès enregistré au cours des cinq dernières années, tout en renforçant davantage l’institution, pour une plus grande efficacité et un plus grand impact », a conclu le président de la BAD.

Présidence de la FIF: la candidature de Drogba rejetée, celles de Sory Diabaté et Idriss Diallo retenues

La Commission électorale de la Fédération ivoirienne de football ( FIF) a rejeté jeudi dans une décision la candidature de l’ex-footballeur international ivoirien Didier Drogba pour l’élection à la présidence de cette institution retenant celles de ses adversaires Sory Diabaté et Idriss Yacine Diallo. « La Commission électorale déclare M. Sory Diabaté et sa liste des membres du Comité exécutif éligibles à l’élection du président de la FIF et du Comité exécutif; déclare M. Diallo Yacine Idriss et sa liste des membres du Comité exécutif éligibles à l’élection du président de la FIF et du Comité exécutif; rejette la candidature de M. Drogba Tébiliy Didier Ives», rapporte une décision de cette institution consultée par APA.

« La commission électorale informe les candidats qu’ils disposent d’un délai de cinq jours ouvrables à compter de la date de réception de la présente décision pour saisir la commission de recours », précise le document.

Selon la Commission électorale de la FIF, M. Drogba est inéligible à cette élection parce qu’il « ne remplit pas toutes les conditions d’éligibilité, en l’occurrence, la présentation de sa candidature par au moins huit membres actifs» de la FIF. 

En plus de Didier Drogba, le candidat Kouadio Koffi Paul s’est vu lui-aussi recalé à cette élection au terme des délibérations de la Commission électorale. L’examen des candidatures à cette élection par la Commission électorale de la FIF avait opposé les membres de cette institution amenant ainsi le Comité exécutif sortant de la FIF à convoquer une Assemblée générale extraordinaire pour recomposer l’organe électoral.

La semaine dernière, la Fédération internationale de football association ( FIFA), l’instance internationale de football a estimé que le Comité exécutif sortant « n’est pas compétent pour recomposer la Commission électorale ».

 « La FIFA est d’avis que la Commission électorale devrait se réunir le plus tôt afin d’entériner toute décision nécessaire pour un vote conformément aux dispositions pertinentes du code électoral et en particulier en ses articles 7 et 8. Afin d’éviter tout malentendu et confirmer la validité du vote, nous vous recommandons de faire signer le procès-verbal par tous les membres de la Commission électorale ayant pris part à la réunion concernant la décision en question», a proposé la FIFA.

L’élection à la présidence de la FIF devrait se tenir le 05 septembre prochain.

Le Magal mis en exergue dans la presse sénégalaise

Les journaux sénégalais, parvenus jeudi à APA, traitent principalement de la confirmation du Magal de Touba (centre) dans un contexte de crise sanitaire.L’AS indique que le Khalife général des Mourides (confrérie musulmane) « tranche » pour l’organisation de la commémoration du retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba, communément appelée Magal, dans « le respect des gestes barrières ».

Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké, le porte-parole du guide des Mourides, a fait cette annonce hier mercredi lors du Comité Régional de Développement (CRD) consacré à ce grand évènement religieux.

Au cours de cette rencontre, rapporte EnQuête, Mamadou Dieng, le médecin-chef de la région médicale, a demandé aux autorités religieuses de donner des consignes pour « le port systématique du masque ».

En outre, préconise M. Dieng dans ce journal, il faut que « les lieux de rassemblements comme les alentours de la mosquée soient déguerpis. Car les commerces risquent de créer des embouteillages ».

Sud Quotidien informe que « le colloque international, (tenu) tous les quatre ans, se fera cette année en visioconférence ». Dans Vox Populi, Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké soutient que le Magal est « notre fête de l’indépendance ». Pour lui, cette édition intervient « dans un contexte particulier mais nous devons rester positifs et croire qu’après le Magal, la pandémie pourra disparaître du pays ».

En politique, Le Quotidien s’intéresse à la caution après la suppression du parrainage pour les élections locales. Ce journal analyse la nouvelle donne : « Le montant de la caution serait-il de 10 à 20 millions F CFA si le gouvernement avait pensé à la suppression du parrainage ? Rien n’est moins sûr puisque l’objectif était d’éviter de se retrouver avec une pléthore de listes candidates qui pourraient rendre difficile l’organisation des élections. Mais là, quelque part, on a déverrouillé ».

Pour sa part, L’Observateur affirme que « les élections locales, prévues le 28 mars 2021, risquent de connaître un énième report. A sept mois du scrutin, avec des délais incompressibles, il est quasi impossible de procéder à un audit du fichier et à une évaluation du processus électoral ».

Dans les colonnes de ce quotidien, Moussa Diaw, professeur de Sciences Politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord) approuve la suppression du parrainage pour les élections locales : « ça devenait très compliqué de (le) mettre en application. Déjà avec la présidentielle (de 2019) et le nombre limité de candidats, on a eu toutes les difficultés du monde ».

Sur un tout autre sujet, Le Soleil annonce que « la Sonatel a finalement accepté de baisser ses tarifs illimix ». Dans le quotidien national, le Directeur Général de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), Abdoul Ly « a rendu publics les nouveaux prix. L’offre à dominante voix est désormais à 2200 F CFA au lieu de 4500 F CFA, et l’autre à dominante données-internet passe de 7500 à 5500 F CFA ».

Le Témoin en conclut que « l’ARTP fait plier le géant Sonatel » et « finalement, les clients de l’opérateur Orange peuvent afficher un large sourire ».

Enseignement, économie, santé et sport au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce jeudi traitent de nombre de sujets notamment la rentrée scolaire, les fonds nécessaires à la relance économique, la participation aux essais cliniques du vaccin contre le coronavirus et la Ligue des champions d’Afrique de football.Commentant les récentes décisions sur la rentrée scolaire et universitaire 2020-2021, +L’Opinion+ estime qu’en prenant ces décisions, le ministère « se décharge de toute responsabilité en cas de contamination, comme il se dégage de toute responsabilité en cas d’un échec scolaire historique ».

Nul besoin d’argumenter que ce mode d’enseignement n’a pas été un succès au Maroc, souligne le quotidien, notant, en revanche, que pour les fanatiques des statistiques, il convient de noter que pas moins de 60% des étudiants ont réduit leur temps consacré aux activités scolaires.

Par ailleurs, les professeurs vont également subir le supplice du fait qu’ils doivent doublement travailler, en assurant à la fois le présentiel et l’enseignement à distance, fait-il remarquer. Un rythme qui, selon lui, ne sera pas sans conséquences sur leur rendement…sauf si le ministre de l’éducation nationale prévoit de doubler les effectifs des universités pour la prochaine rentrée!

Pour sa part, +Aujourd’hui Le Maroc+ souligne qu’il y a aujourd’hui quelque 41,6 milliards DH (1 euro = 10,8 DH) disponibles et qui dorment dans les comptes des collectivités territoriales, notamment les communes et groupements de communes.

Cet extraordinaire trésor provient en fait des enveloppes budgétaires allouées aux communes dans le passé mais qu’elles n’ont pas pu utiliser, explique le quotidien, notant que le gouvernement doit trouver les moyens de mobiliser le plus de fonds possible pour financer la relance de l’économie et les actions urgentes afin de faire face aux conséquences catastrophiques de la pandémie.

De toutes les manières, si durant des années les communes n’ont pas pu utiliser ces budgets, ce n’est pas aujourd’hui qu’elles vont subitement s’y mettre, estime-t-il, jugeant impératif de mettre ces ressources financières au service de l’intérêt général et national.

+Assabah+ rapporte que la participation aux essais cliniques du vaccin contre le coronavirus a suscité une nouvelle polémique qui a opposé les cadres de la santé, médecins, infirmiers et personnel de l’administration à leur ministre, Khalid Aït Taleb. En effet, l’appel lancé par ce dernier aux personnels de son département pour prendre part aux essais cliniques du vaccin contre le coronavirus a pour le moins déplu. Bien plus, poursuit le quotidien, les cadres de la santé sont montés au créneau pour manifester leur étonnement face à cette initiative, remettant en cause l’intention du ministère.

Dans des messages postés sur les réseaux sociaux, « ces cadres reprochent à leur ministre de tutelle d’avoir effectué des retenues sur leur salaire, suspendu les congés annuels et retardé leurs indemnités », autant de sacrifices consentis durant cette période de crise pandémique. Même si la participation aux essais demeure volontaire, ajoute-t-il, « les cadres de la santé ont critiqué l’approche du ministère, tout en exprimant leur colère». Certains ont justifié leur refus par le fait que le ministère n’a pas voulu inscrire le Covid-19 sur la liste des maladies professionnelles ouvrant droit à des indemnités. Ainsi, expliquent-ils, en cas d’effets secondaires du vaccin dans ces essais cliniques, la personne participant à l’expérience se retrouvera livrée à son sort et dans l’obligation de se faire soigner par ses propres moyens.

Au registre sportif,  +Al Massae+ fait savoir que le Wydad de Casablanca souhaite reporter sa demi-finale de Champion’s League contre Al Ahly, prévue auparavant le 26 septembre prochain au Complexe Mohammed V de Casablanca. Les dirigeants du club marocain ont adressé, dans ce sens, une lettre à la Confédération africaine de football, lui demandant de repousser la rencontre à une date ultérieure.

Le Wydad met en avant la situation sanitaire en son sein. En effet, 14 membres du club sont atteints du Covid, le mettant dans une situation très délicate. Cela fait deux semaines que le champion du Maroc n’a en effet joué aucun match et cumule jusqu’à ce jour 4 matchs en retard. La dernière rencontre jouée par les poulains de Juan Carlos Garrido remonte au 10 août courant face à Khouribga.

Al Ahly, de son côté, ajoute la publication, enchaîne les matchs dans le championnat égyptien depuis sa reprise. Le club cairote est actuellement premier à 14 points du second, grâce notamment à 2 victoires et un nul depuis le retour à la compétition. Le Wydad, quant à lui, a perdu son fauteuil de leader au profit du Raja, qui a 5 points d’avance, et 2 matchs en retard, avant la mise à jour du calendrier.

Lancement à Abidjan d’une unité de fabrication de serviettes biodégradables pour les hôtels

Le ministre ivoirien du Tourisme et des loisirs Siandou Fofana a lancé mercredi à Abidjan, une unité de fabrication de serviettes biodégradables qui devraient être mises à disposition des réceptifs hôteliers du pays.Cette offre dénommée « Serjet Bio», allie hygiène, écologie et employabilité au profit du secteur touristique. Ces serviettes biodégradables « à usage unique et à forte valeur environnementale » seront proposées aux clients et touristes séjournant dans les hôtels et restaurants, ainsi que dans les centres de loisirs et autres lieux de divertissement. 

A cette occasion, le ministre du Tourisme et des loisirs, Siandou Fofana, a indiqué que  ce projet est « ambitieux et innovant  compte tenu de sa portée écologique et s’inscrivant  dans le process de qualité et de normalisation des réceptifs hôteliers de moyen standing». 

Il a ajouté que ces serviettes biodégradables intègrent l’arsenal de mesures barrières contre la Covid-19. Le projet « Serjet Bio»  s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement du secteur touristique ivoirien dénommée «Sublime Côte d’Ivoire ». 

Poursuivant M. Fofana a estimé qu’avec la crise sanitaire de la Covid-19, le tourisme ivoirien devra démontrer sa capacité de résilience. « Je voudrais donc vous inviter à la (re) découverte des merveilles à explorer sur toute l’étendue de notre +Sublime Côte d’Ivoire+. Investissons nos villes et villages pour nous ressourcer, redécouvrir et rêver. Le tourisme, à bien des égards, est une thérapie», a estimé M. Fofana. 

«  Nous nous engageons à offrir des produits répondant à toutes les normes qui certifient le label bio, d’autant plus que nous avons la certification de Codinorm (Côte d’Ivoire normalisation)», a rassuré en retour aux opérateurs de l’hôtellerie, M. Secongo,  le président du Conseil d’administration d’Am’Clot Trading, la société promotrice. 

Le premier accord de ce projet  denommé « Serjet Bio», rappelle-t-on,  a été paraphé en janvier dernier entre le ministre Siandou Fofana et le  président du Conseil d’administration de « Am’Clot Trading».

Bédié dépose son dossier de candidature la pour présidentielle ivoirienne jeudi

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), Henri Konan Bédié, candidat pour le compte de sa formation politique, dépose son dossier de candidature, le jeudi 27 août 2020, dans l’après-midi, à la Commission électorale indépendante (CEI).Selon le programme des dépôts de dossiers de candidatures à l’élection du président de la République de Côte d’Ivoire du 31 octobre 2020, de la CEI, M. Henri Konan Bédié, dépose son dossier de candidature, le jeudi à 16h GMT (heure locale). 

Le dépôt de sa candidature intervient après celui de Pascal Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), prévu dans la matinée à 10h GMT. Le FPI est le parti fondé par l’ex-président Laurent Gbagbo.

En fin de matinée de ce jeudi, Théophile Soko Waza, un personnage inconnu du monde politique et de la société civile, déposera son dossier de candidature au nom de « La 4e voix, la voix des sans voix », sur le coup de 12 heures GMT.  

A 15 heures, est attendu M. Méité Mamadou de « P.P.R-Africa », un individu également inconnu, pour le dépôt de son dossier de candidature. Deux heures après M. Tokpa Mimpleu Félix, candidat sous la bannière d’indépendant, boucle le rôle de dépôt des candidatures à 17h. 

Le mercredi 26 août 2020, deux personnes ont déposé leur dossier de candidature, notamment Kouadio Konan Bertin dit KKB, candidat indépendant, à 16h mais sans « le dossier de parrainage physique et sur clé ». Déjà à 9h, M. Armand Kouamé de PDSPCI avait déposé sa candidature. 

Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), a déposé le premier son dossier de candidature lundi avec 1 million de parrainages citoyens, une condition d’éligibilité. Et ce, deux jours après son investiture. 

Les Ivoiriens sont appelés aux urnes le 31 octobre 2020, délai constitutionnel, pour élire le président de la République. La CEI, en charge de l’organisation des élections, a ouvert le 16 juillet le dépôt des dossiers de candidature qui s’achève le 31 août 2020. 

Mali : les coups d’État faussent le jeu démocratique

Depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960, quatre coups d’État ont jalonné l’histoire politique du Mali où l’expérience démocratique peine à s’ancrer.La trajectoire du Mali post-indépendant est comparable au mythe de Sisyphe. Ce personnage de la mythologie grecque condamné pour l’éternité à faire rouler un rocher jusqu’au sommet d’une colline. Car Modibo Keïta, le premier président, est renversé par un coup d’État militaire dès 1968.

La destitution du père de l’indépendance s’est principalement nourrie du mal-être de la population surtout rurale. Dans le Mali des années 60, le socialisme n’apporte pas les réponses adéquates aux maux des paysans qui se radicalisent. Dans la nuit du 18 au 19 novembre 1968, un groupe de quatorze officiers de l’armée, dirigé par le lieutenant Moussa Traoré, prend le contrôle du pays et sonne « l’heure de la liberté ».

Après ce putsch, Moussa Traoré se maintient au pouvoir jusqu’au 26 mars 1991. Ce jour-là, le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT) commande l’opération d’arrestation du président malien impuissant devant un peuple éprouvé par la sécheresse et qui veut goûter au multipartisme en vogue sur le continent.

Aussitôt après la chute de Moussa Traoré, Soumana Sacko est porté à la tête d’un gouvernement de transition. Ce civil sera, à son tour, la cible d’une tentative de coup d’État le 15 juillet 1991. Quelques mois plus tard, des élections législatives sont organisées. L’Alliance pour la démocratie du Mali (Adéma) remporte 76 des 116 sièges mis en jeu. Le 26 avril 1992, Alpha Oumar Konaré, candidat de l’Adéma, bat au second tour de la présidentielle Tieoule Mamadou Konaté de l’Union soudanaise-Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA).

En 1997, Alpha Oumar Konaré est réélu pour un second mandat de cinq années. Amadou Toumani Touré, redevenu un civil après une retraite anticipée, se présente comme candidat indépendant au scrutin de 2002. Il accède haut la main à la magistrature suprême avec 64,35 % des suffrages valablement exprimés contre 35,65 % pour Soumaïla Cissé.

Les Maliens reconduisent ATT le 29 avril 2007 mais ce second mandat n’ira pas à son terme. Un nouveau coup d’État oblige l’ancien militaire à se retrancher au Sénégal voisin. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes, invoque la mauvaise gestion de la rébellion des Touaregs, au nord du pays. Dans la foulée, le président du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’État (CNRDRE) suspend la Constitution de 1992.

A la faveur de son rétablissement dû à la pression de la communauté internationale, Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale à l’époque, devient le président par intérim du Mali. Mais l’exercice du pouvoir est un chemin de croix pour lui puisque les militaires ne se résignent pas à retourner dans les casernes. Le délitement de la République conduit à l’envahissement du palais présidentiel en mai 2012. Dioncounda Traoré est pris à partie par des manifestants en furie.

Cette succession d’évènements crée les conditions d’expansion des mouvements jihadistes dans le nord de cet État vaste comme deux fois la France. A Gao, Kidal ou encore Tombouctou, flotte le drapeau des extrémistes et la charia (loi islamique) est rigoureusement appliquée. Il aura fallu l’opération Serval conduite par les forces armées françaises pour que les jihadistes battent en retraite.

Tant bien que mal, Dioncounda Traoré parvient à mener jusqu’au bout le processus de transition politique au terme duquel Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est élu président en récoltant 77,6 % des voix contre 22,4 % pour Soumaïla Cissé.

Enfin, le 18 août dernier, IBK et son Premier ministre, Boubou Cissé sont arrêtés par des officiers partis du camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de la capitale Bamako. Dans la soirée, le chef de l’État annonce, via la télévision publique, sa démission qui entraîne la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale.

Ibrahim Boubacar Keïta a, des mois durant, été décrié par le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Un collectif d’activistes de la société civile, d’opposants politiques et de religieux qui lui reprochait son incapacité à résoudre la crise sécuritaire au nord et sa gestion clanique des affaires. Le colonel Assimi Goïta, président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), tient actuellement les rênes du Mali. La junte militaire au pouvoir a promis de restaurer l’ordre constitutionnel. Mais une question taraude les esprits : quand ?

RDC: pourquoi Dr Denis Mukwege est menacé de mort ?

Le gouvernement du président Félix Tshisekedi a décidé d’assurer la sécurité du prix Nobel de la Paix 2018 qui a reçu de nouvelles « correspondances haineuses » pour ses dénonciations des auteurs de violences sexuelles.C’était l’un des sujets principaux du Conseil des ministres virtuel du vendredi 21 août présidé par le chef d’Etat de la République démocratique du Congo. Les menaces de mort contre le « réparateur » des femmes victimes de violences sexuelles avaient fini de ressurgir.

Cette fois, rapporte le communiqué du Conseil, elles font suite au nouveau plaidoyer du médecin « en faveur de la paix dans l’Est du pays, en proposant la création d’un tribunal pénal international pour la RDC afin de juger les graves crimes qui y sont commis contre la population civile ».

L’objectif de cette juridiction serait de juger les graves crimes commis contre la population civile depuis le déclenchement de la guerre de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en 1996, note le docteur Mukwege. A l’époque, cette coalition était formée de dissidents de Mobutu Sese Seko et de groupes ethniques emmenés par Laurent-Désiré Kabila alors que Denis Mukwege était médecin à l’hôpital de Lemera, dans la région du Kivu (est).

Mais il ne cesse de recevoir des menaces de groupes armés qui se sentent visés par ses propos. Il a déjà échappé, en octobre 2012, à une tentative d’assassinat au centre de Bukavu, la capitale du Sud Kivu. Le gardien de sa maison avait été abattu à bout portant.

Devant ce malheureux souvenir, le président Tshisekedi a « engagé le gouvernement et, particulièrement les Ministres ayant l’Intérieur et la Sécurité ainsi que la Justice dans leurs attributions respectives, de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour assurer la sécurité du Dr Mukwege et l’ouverture des enquêtes » sur les nouvelles menaces de mort et correspondances haineuses qu’il a reçues.

« Lorsque les crimes restent impunis et que les criminels continuent à vivre avec les victimes, tous nos efforts sont anéantis », déclarait Dr Mukwege il y a moins d’un an à New York, en marge d’une Assemblée générale de l’ONU.

« Tous les groupes armés qui continuent à violer et à tuer dans les villages, et ces groupes armés ont des connexions avec certains commandants militaires qui ont participé à des crimes depuis la première guerre du Congo (1996-1997). Et tant qu’ils ne seront pas punis, malheureusement ils continuent à entretenir des conflits pour leurs intérêts », dénonçait l’icône congolaise, âgée de 65 ans aujourd’hui.

Des pays et organisations étrangers, à l’instar des États-Unis, du Canada et de l’Union Européenne, ont déjà condamné les menaces de mort contre le prix Nobel.

De son côté, la Ville de Bruxelles, en Belgique, a lancé mardi 28 août une campagne de soutien à Denis Mukwege dont l’objectif est de dénoncer les menaces dont il est victime depuis quelques jours.

Présidentielle ivoirienne : la candidature de Gbagbo sera déposée « selon les procédures prévues» (Parti)

Ensemble pour la démocrate et la souveraineté (EDS), une plateforme de l’opposition ivoirienne, a estimé mercredi à Abidjan que la radiation de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo du listing électoral de la Côte d’Ivoire relève de la «pure manœuvre politicienne», annonçant qu’il déposera la candidature de celui-ci pour la présidentielle du 31 octobre prochain.« …) Pour toutes ces raisons, EDS considère que la radiation du fichier électoral du nom du président Laurent Gbagbo relève de la pure manœuvre politicienne mise en oeuvre pour empêcher son retour en Côte d’Ivoire.  EDS informe les ivoiriens et la communauté internationale qu’il n’acceptera jamais une radiation de son candidat non justifiée du plan du droit. C’est pourquoi, il déposera la candidature du président Laurent Gbagbo selon les procédures prévues », a annoncé dans un point-presse, Pr Georges Armand Ouégnin, le président de ce groupement de l’opposition qui  dit avoir pour réfèrent politique Laurent Gbagbo.

 « EDS s’indigne de ce que la condamnation du président Laurent Gbagbo pour un prétendu braquage de la BCEAO n’est rien d’autre  qu’un règlement de compte politique. EDS informe les ivoiriens qu’il considère nulle et non avenue la radiation du président Laurent Gbagbo», a ajouté M. Ouégnin qui avait à ses côtés plusieurs cadres du Front populaire ivoirien ( FPI, parti de Gbagbo) dont Assoa Adou, Odette Lorougnon et Hubert Oulaye.

 Par ailleurs, le conférencier s’est offusqué du « refus» de l’État de Côte d’Ivoire à délivrer un passeport à M. Gbagbo qui est en attente de ce document pour regagner selon lui la Côte d’Ivoire après  son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI).

Selon M. Ouégnin, « tous ces agissements illégaux et injustes contre le président Laurent Gbagbo relèvent de l’instrumentalisation de l’institution judiciaire à des fins politiciennes dans le seul but d’exclure, par peur, un redoutable adversaire du jeu politique et de la compétition électorale».

Le tribunal de première instance d’Abidjan a confirmé mardi la décision de la Commission électorale indépendante (CEI, organe électoral) et  a radié définitivement l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo de la liste électorale de 2020 déboutant ainsi ses partisans qui contestaient cette décision.

 La justice ivoirienne a pris cette décision au motif que M. Gbagbo a été condamné par défaut le 18 janvier 2020 par le tribunal correctionnel d’Abidjan dans un procès dit « braquage de la BCEAO ». La clôture de la période de dépôt des candidatures pour la présidentielle ivoirienne du 31 octobre prochain est fixée à la fin de ce mois d’août.

Présidentielle 2020: KKB dépose sa candidature sans « le dossier de parrainage physique et sur clé »

Kouadio Konan Bertin dit KKB, candidat indépendant à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, a déposé mercredi sa candidature à la Commission électorale indépendante (CEI) sans « le dossier de parrainage physique et sur clé ».« La seule chose qui a manqué, par honnêteté, nos machines sont à pied d’œuvre, puisqu’il faut envoyer le dossier de parrainage physique mais aussi sur clé, donc à ce niveau, j’ai accusé un peu de retard », a avoué KKB face à la presse.

« Mes éléments s’emploient à les déposer dans le délai,  jusqu’au 31 août 2020 », a ajouté KKB, indiquant se présenter à cette élection présidentielle sous la bannière d’indépendant « pour le peuple de Côte d’Ivoire ».

Pour lui, il ne s’agit pas d’une candidature de rupture avec sa formation politique, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), car il « demeure et reste Pdci, parti dont il est temps de reconstruire ». 

Le Pdci,  cet instrument de Félix Houphouët-Boigny, a fait les « beaux jours de la Côte d’Ivoire, mais nous les jeunes générations, il est de notre devoir à nous, de faire en sorte que nous puissions la perpétuer dans le temps », a-t-il ajouté. 

En tant que candidat indépendant, il se dit à la disposition de l’ensemble du peuple de Côte d’Ivoire. Car, le Pdci est le parti fondé pour servir le vaillant peuple de Côte d’Ivoire. Au sein du Pdci, cependant, KKB est perçu comme un « mercenaire » du pouvoir pour « déstabiliser » le parti, ce qu’il réfute. 

Concernant le parrainage des électeurs, une condition d’éligibilité, il déclare être actuellement à « 28 régions sur 31 régions  (que compte le pays). Mais, on me demande 17 régions, au cas où il y a des difficultés, à tout moment je peux (combler le gap)». 

Bien que Henri Konan Bédié, le président du Pdci soit candidat à cette élection présidentielle, KKB estime s’adresser au peuple de Côte d’Ivoire et pour lui c’est ce qu’il faut retenir, tout en soutenant que « les Ivoiriens ont besoin de paix et c’est la candidature de la paix ».

« Les jeunes de Côte d’Ivoire ont besoin de se construire une vie dans un pays de paix, ils ont droit à l’éducation, à la vie, à la santé,  mais dans un pays de paix (…) oui, de ce point de vue c’est la rupture parce que la Côte d’Ivoire doit renouer avec son destin », a-t-il lancé.

« M. Houphouët-Boigny n’est pas mort avec le génie du peuple de Côte d’Ivoire, il y a encore du génie en chacun de nous, faisons preuve de génie pour ramener notre pays sur le chemin de son destin », a-t-il conclu. 

Jeudi, le président du Front populaire ivoirien  (FPI, opposition), Pascal Affi Nguessan dépose son dossier de candidature dans la matinée. Dans l’après-midi, Henri Konan Bédié, candidat du Pdci, dépose son dossier de candidature. 

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), a déposé son dossier de candidature, lundi, deux jours après son investiture au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.