mai 2025 - Page 5 sur 9 - Journal du Niger

Un pacte énergétique scelle l’avenir du Niger et du Mali à Niamey

AES : Un accord énergétique majeur scelle l’union entre le Niger et le Mali

Niamey, 16 mai 2025 – Dans l’enceinte solennelle du cabinet du Premier Ministre nigérien, une page décisive de la coopération sahélienne s’est écrite ce vendredi matin. Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier Ministre et Ministre de l’Économie et des Finances du Niger, a accueilli avec une poignée de main chaleureuse et ferme une importante délégation malienne emmenée par Moussa Alassane Diallo, Ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali. À l’ordre du jour de cette rencontre bilatérale : un ambitieux partenariat énergétique visant à garantir un approvisionnement stable et sécurisé en produits pétroliers pour les régions septentrionales du Mali, souvent asphyxiées par leur isolement géographique et les contraintes sécuritaires.

Cette rencontre de haut niveau, tenue sous les auspices de l’Alliance des États du Sahel (AES), illustre ainsi une volonté farouche et concrète de tisser des liens économiques solides et stratégiques entre ces nations voisines, unies par des défis communs et une vision partagée de souveraineté régionale.

La route du pétrole pour le Nord du Mali : les détails d’un accord vital

Dès le mercredi 14 mai, les discussions techniques avaient pris racine à Niamey. Pendant deux jours, des concertations marathon ont réuni, sous la houlette des ministres nigériens du Pétrole, Dr Sahabi Oumarou, et du Commerce, Abdoulaye Saidou, des experts de la Société nigérienne de pétrole (SONIDEP) et des opérateurs économiques maliens concernés. L’objectif principal de ces échanges approfondis ? Ériger un mécanisme robuste, fiable et durable d’approvisionnement en hydrocarbures, avec une date d’échéance fixée au 31 décembre 2025 pour sa mise en œuvre.

« Nous avons trouvé un terrain d’entente solide sur les volumes à fournir et les tarifs applicables, jetant ainsi les bases d’un contrat formel et pérenne », a révélé M. Diallo à la presse à l’issue de la rencontre, le ton empreint d’optimisme et de satisfaction. Ce dispositif stratégique, qui s’étendra sur les années 2026, 2027 et 2028, ambitionne clairement de conjurer les pénuries récurrentes et handicapantes qui paralysent fréquemment l’économie malienne, notamment dans ses confins nordiques, les plus difficiles d’accès.

Le Mali, pays enclavé et vaste, souffre en effet d’une dépendance chronique aux routes et aux infrastructures de transport de ses voisins pour satisfaire ses besoins énergétiques vitaux. Le Niger, fort de son oléoduc Agadem-Cotonou, opérationnel depuis novembre 2023 et représentant une infrastructure majeure pour le pays, se mue désormais en partenaire stratégique régional pour Bamako.

Si cette infrastructure vise principalement l’exportation de pétrole brut vers les marchés internationaux via le port de Cotonou, des voies terrestres dédiées pourraient bientôt acheminer le pétrole raffiné nigérien vers Bamako et les régions maliennes, renforçant ainsi la sécurité énergétique de l’ensemble de la zone.

Au-delà du pétrole : vers une intégration économique approfondie de l’AES

Mais l’ambition de l’AES ne s’arrête pas aux seuls barils de pétrole ou aux contrats d’approvisionnement. Lors de cet échange bilatéral, qui s’est conclu sur une note très positive, M. Diallo a esquissé un dessein bien plus vaste : une intégration économique approfondie et accélérée au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). « Nous œuvrons activement à intensifier les échanges commerciaux entre nos pays, à façonner un marché régional stable et dynamique, et à fluidifier durablement la circulation des biens et des personnes à l’intérieur de l’AES », a-t-il déclaré, soulignant ainsi l’aspiration commune à un développement durable, inclusif et endogène pour les peuples sahéliens.

Cette nouvelle dynamique s’inscrit naturellement dans le sillage des décisions audacieuses prises par les chefs d’État de l’AES – Niger, Mali et Burkina Faso –, qui, depuis leur retrait de la CEDEAO en janvier 2025, misent résolument sur une solidarité régionale renforcée et une coopération poussée pour défier les vents contraires et les pressions extérieures.

Présent à cette audience symboliquement forte, le Premier ministre Zeine, figure clé de la transition nigérienne depuis le coup d’État de juillet 2023, incarne parfaitement cette quête de souveraineté et d’intégration régionale. En présence des ministres Oumarou et Saidou, il a réaffirmé l’engagement total et le soutien du Niger à ses « frères maliens », un message de solidarité relayé avec gravité lors d’une allocution télévisée prévue pour informer la nation.

Solidarité et espoir énergétique: un signal fort de l’AES face à l’adversité

En guise d’épilogue de cette visite jugée très fructueuse, M. Diallo a tenu à saluer chaleureusement l’hospitalité et l’engagement nigériens. « Je rends grâce au général Abdourahamane Tchiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie et au Premier ministre Zeine pour avoir rendu possible cette visite de deux jours à Niamey, riche en discussions et en promesses concrètes », a-t-il confié à la presse, le regard clairement tourné vers un avenir de coopération fructueuse et mutuellement bénéfique entre les deux pays.

Ce rendez-vous stratégique, qui a mobilisé les plus hautes sphères des deux gouvernements, résonne donc comme un signal fort envoyé à la sous-région et au monde : dans un Sahel tourmenté par les crises et l’insécurité, l’union et la solidarité font la force et ouvrent de nouvelles perspectives.

À Niamey, où les espoirs d’une énergie fiable et continue vacillent encore trop souvent au gré des coupures et des délestages, cet accord bilatéral suscite une véritable lueur d’optimisme parmi la population. Si les mots et les engagements pris se traduisent rapidement en actes concrets sur le terrain, les 25 millions de Nigériens et Maliens pourraient bientôt entrevoir des jours plus prospères, portés par une alliance régionale qui refuse de plier face à l’adversité et choisit la voie de la coopération énergétique endogène pour son développement.

Nouakchott : L’ex-président Aziz face à une condamnation historique de 15 ans

Verdict historique en Mauritanie : L’ex-président Aziz condamné à 15 ans de prison pour corruption

Nouakchott, 16 mai 2025 — Dans une salle d’audience tendue de la capitale mauritanienne, un verdict retentissant a scellé le destin de Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président de la Mauritanie. Le 14 mai dernier, la Cour d’appel de Nouakchott a prononcé une peine de 15 ans de prison ferme et une amende de 3 millions de dollars à l’encontre de l’ex-homme fort du pays, reconnu coupable d’abus de pouvoir, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent. Cette sentence, qui alourdit considérablement les cinq ans infligés en première instance le 4 décembre 2023, marque ainsi un tournant majeur dans l’histoire judiciaire d’une nation où la lutte contre la corruption prend désormais un visage inédit et public.

De la présidence à la prison : au cœur du système de corruption présumé à Nouakchott

À 68 ans, celui qui a dirigé la Mauritanie d’une main de fer de 2008 à 2019, après avoir orchestré un coup d’État sans effusion de sang en 2008, incarne désormais la disgrâce. Les enquêteurs estiment qu’Aziz aurait amassé une fortune colossale de plus de 70 millions de dollars durant son règne, via un réseau sophistiqué de sociétés écrans et de comptes offshore, souvent lié à des contrats publics et des transactions immobilières douteuses. Lors de l’audience du 14 mai, retransmise partiellement par des médias locaux, le procureur Sidi Mohamed Ould Di Ould Moulay a dépeint un système où « la présidence s’est muée en outil de chantage contre les investisseurs étrangers et nationaux ».

L’opération judiciaire d’envergure, entamée dès août 2020 par une commission d’enquête parlementaire, a mis au jour de vastes malversations touchant notamment les revenus pétroliers, la vente de biens publics stratégiques et les activités d’une firme chinoise de pêche ayant bénéficié de faveurs. Aziz, apparu impassible à l’annonce du verdict, voit également ses actifs mal acquis confisqués et ses droits civiques révoqués pour l’avenir. Son gendre, impliqué dans l’affaire pour trafic d’influence, écope quant à lui de deux ans de prison, tandis que six autres hauts responsables de son régime ont été blanchis dans ce procès.

Un procès sous haute tension à Nouakchott : entre règlement de comptes et espoir de justice

Ce jugement en appel, fruit d’un long et complexe marathon judiciaire débuté en première instance en janvier 2023 et conclu après un appel déposé en avril 2025, divise profondément l’opinion publique mauritanienne et internationale. Pour les avocats d’Aziz, comme Maître Mohameden Ichidou, la sentence reflète clairement « une instrumentalisation de la justice par l’exécutif » dans ce qu’ils qualifient de simples règlements de comptes politiques avec l’actuel président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Jadis alliés et proches collaborateurs, les deux hommes se sont brouillés après la passation de pouvoir en 2019, première transition pacifique de l’histoire récente dans un pays pourtant coutumier des coups d’État militaires. Aziz, qui ambitionnait secrètement de reprendre les rênes du parti au pouvoir, l’Union pour la République, a vu ses aspirations politiques brisées par cette enquête et ce procès.

En face, Brahim Ebety, avocat de l’État partie civile, salue au contraire une décision courageuse qui « établit sans ambiguïté la culpabilité d’un président ayant sciemment pillé les ressources nationales au détriment de son peuple ».

Dans un pays classé 130ᵉ sur 180 au Corruption Perceptions Index 2022 et où plus de 60 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté selon les données de l’ONU, ce procès résonne donc comme un espoir de justice et de reddition de comptes, mais aussi comme un miroir cruel des inégalités socio-économiques persistantes.

Une onde de choc au-delà des frontières : quel avenir pour la Mauritanie ?

Ce verdict sévère, rare pour un ancien chef d’État africain jugé pour corruption et non pour crimes de sang ou politiques, attire inévitablement les regards bien au-delà des frontières mauritaniennes. La dissolution ordonnée de la fondation Errahma, dirigée par le fils d’Aziz, et la saisie spectaculaire de 41 milliards d’ouguiyas (soit environ 100 millions de dollars) d’actifs, dont plus de la moitié lui est directement attribuée, renforcent considérablement la portée symbolique de l’affaire en matière de lutte contre les biens mal acquis.

L’équipe de défense d’Aziz, qui a déjà annoncé son intention de saisir la Cour suprême pour épuiser tous les recours possibles, dénonce par ailleurs des conditions de détention jugées « inhumaines » pour l’ancien président, incarcéré depuis janvier 2023.

Alors que Nouakchott s’éveille en ce matin du 16 mai, l’écho de ce jugement historique résonne encore dans les ruelles sablonneuses de la médina comme dans les salons feutrés du pouvoir et des affaires. Pour beaucoup de Mauritaniens, ce verdict incarne enfin une justice qui ose défier les puissants et mettre fin à l’impunité, mais pour d’autres, il reflète avant tout les luttes fratricides et impitoyables au sein d’une élite politique et économique.

Dans ce pays potentiellement riche en minerais et en gisements de gaz offshore, où une jeunesse désabusée rêve souvent d’Europe face à un avenir national incertain, l’affaire Aziz pose désormais une question lancinante et essentielle : la Mauritanie saura-t-elle véritablement transformer ce précédent judiciaire en un rempart solide et durable contre la corruption à tous les niveaux ? L’histoire, comme le vaste désert qui couvre le pays, attend patientement son verdict final.

Niamey : les syndicats du Niger haussent le ton pour une justice sociale

Niger : coup de semonce social contre le CNSP, les syndicats réclament dialogue et inclusion

Niamey, 16 mai 2025 – Dans un Niger en quête de renouveau sous la houlette du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), les centrales syndicales – ATN, CDTN, CTN et ITN – ont conjointement sonné l’alarme. Le 15 mai dernier, ces organisations représentant une part significative des travailleurs nigériens ont officiellement sollicité une audience urgente auprès du général Abdourahamane Tchiani, président du CNSP, afin d’aborder une série de revendications sociales brûlantes. En outre, dans une déclaration publique, elles dénoncent également avec force leur exclusion notable du Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), un organe pourtant censé incarner l’inclusivité et la représentativité de toutes les forces vives de la nation. Ce cri du cœur, porté par des milliers de travailleurs à travers le pays, résonne ainsi comme un appel pressant à redessiner les contours d’un État plus équitable et plus juste.

Urgence sociale : Le cahier de doléances brûlant des travailleurs nigériens

Les syndicats, représentant des dizaines de milliers de fonctionnaires et de travailleurs du secteur privé, placent ainsi des dossiers cruciaux sur la table des négociations qu’ils appellent de leurs vœux. Au cœur de leurs préoccupations principales figurent l’élaboration et la mise en place d’un régime indemnitaire juste et équitable pour l’ensemble des agents de l’État, le paiement rapide des arriérés liés aux avancements et reclassements de carrière accumulés, et l’instauration d’une indemnité spéciale spécifique pour les départs à la retraite afin de garantir une fin de carrière digne.

Ils exigent également un recrutement massif et urgent dans la fonction publique pour pallier les manques criants, la fin de la contractualisation précaire qui fragilise les travailleurs, une revalorisation significative du point indiciaire et du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) face à l’inflation galopante, ainsi que l’adoption sans délai du décret d’application tant attendu du Statut Général de la Fonction Publique.

Ces revendications, formulées avec clarté lors d’une réunion des centrales à Niamey, reflètent indéniablement les frustrations profondes et légitimes d’une main-d’œuvre confrontée quotidiennement à l’inflation, à la stagnation des salaires et à la précarité. « Les travailleurs sont le socle et le moteur de la nation. » « Ignorer leurs droits, c’est fragiliser dangereusement les bases de la refondation que nous appelons de nos vœux », a martelé un représentant de la CDTN, dans une interview accordée au média L’Enquêteur Niger le 15 mai. Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, qui a porté le CNSP au pouvoir, les syndicats espéraient en effet un dialogue social renforcé et constructif, mais les avancées concrètes en la matière tardent malheureusement.

Exclu de la Refondation : L’affront qui ne passe pas chez les syndicats

Un grief majeur et symboliquement fort alimente particulièrement la colère syndicale : l’absence totale de représentation des centrales syndicales dans le Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), cet organe créé en septembre 2023 pour guider et orienter la transition post-coup d’État. Ce cadre, pourtant destiné à rassembler l’ensemble des partis politiques, de la société civile organisée et des forces vives de la nation, exclut purement et simplement les centrales syndicales, une omission perçue à juste titre comme un affront majeur et inacceptable par les organisations de travailleurs.

« Comment prétend-on bâtir une refondation nationale véritablement inclusive sans associer les voix et l’expertise des travailleurs, qui constituent la majorité de la population active ? » s’indigne un communiqué conjoint cinglant publié par les centrales le 15 mai. Les syndicats, forts de leur héritage militant et de leur rôle historique – notamment à travers l’Union des Syndicats des Travailleurs du Niger (USTN), célébrée pour ses 60 ans d’existence en 2020 – exigent désormais un siège légitime au sein du CCR afin de pouvoir peser sur les réformes en cours et à venir.

Cette exclusion actuelle contraste vivement avec l’histoire riche et le rôle central du syndicalisme nigérien, qui, dès les années 1940, a joué un rôle clé et déterminant dans la lutte pour la décolonisation et l’émancipation nationale. L’Union Générale des Travailleurs d’Afrique Noire (UGTAN), fondée en 1957, avait à l’époque fédéré les aspirations profondes à l’autonomie et à la justice sociale. Aujourd’hui, les centrales ATN, CDTN, CTN et ITN revendiquent légitimement cet héritage historique et cette légitimité pour réclamer leur place légitime et active dans la construction du Niger de demain.

Dialogue sous haute tension : Le CNSP face aux revendications et à l’attente d’une réponse

L’audience demandée officiellement au général Tchiani, dont la réponse est attendue d’ici au 20 mai selon des sources proches du CNSP, pourrait effectivement marquer un tournant décisif dans le dialogue social du pays. Cependant, les syndicats, qui représentent tout de même 70 % des fonctionnaires selon des estimations récentes datant de 2024, déplorent déjà un dialogue en pointillés, insuffisant et peu constructif depuis l’arrivée du CNSP au pouvoir.

À Niamey, où les marchés bouillonnent d’activité et les taxis klaxonnent dans un trafic incessant, les travailleurs attendent désormais des réponses claires et des actions concrètes. La mobilisation syndicale actuelle ne traduit pas seulement un ras-le-bol face aux difficultés économiques, mais aussi un profond espoir : celui d’un Niger où le labeur de chacun est reconnu et justement récompensé. Si le CNSP accepte enfin l’audience et s’engage dans de véritables négociations, cela pourrait contribuer à apaiser les tensions sociales latentes. Dans le cas contraire, les centrales, rompues aux luttes historiques et déterminées, pourraient durcir leur ton et envisager des actions plus directes.

Dans ce pays d’environ 26 millions d’âmes, où une jeunesse nombreuse aspire légitimement à un avenir stable, prospère et juste, les syndicats rappellent avec force une vérité intemporelle : il ne peut y avoir de véritable refondation de la nation sans justice sociale pour l’ensemble des citoyens.

À l’heure où le Niger cherche laborieusement sa voie vers la stabilité et le développement, l’écoute attentive et sincère des travailleurs pourrait bien être la clé d’une transition réussie et apaisée. Niamey retient son souffle, et l’histoire, comme toujours dans les moments charnières, observe attentivement l’évolution de la situation.

Wuhan 2025 : L’Intelligence Artificielle redessine le futur de l’éducation mondiale

Wuhan, épicentre de l’éducation réinventée : la Conférence mondiale 2025 dessine l’avenir numérique

Wuhan, 16 mai 2025 – Sous les voûtes modernes et imposantes du Centre international des congrès de Wuhan, la World Digital Education Conference 2025 a déployé ses ambitions dès le 14 mai, réunissant un parterre impressionnant de 600 experts et visionnaires venus des quatre coins du globe. Co-orchestrée par le ministère chinois de l’Éducation, le Secrétariat de la Commission nationale pour l’UNESCO et les autorités de la province du Hubei, cette rencontre internationale majeure, qui s’achève ce vendredi 16 mai, s’est donnée pour mission cruciale d’esquisser les contours d’une éducation profondément transformée par l’intelligence artificielle (IA). Sous le thème central « Développement et transformation de l’éducation à l’ère de l’intelligence artificielle », l’événement a vibré au rythme de débats audacieux, d’échanges fructueux et de visions résolument prospectives.

La World Digital Education Conference 2025 à Wuhan a réuni 600 experts mondiaux pour débattre de l'impact de l'Intelligence Artificielle Un sommet mondial pour repenser l’éducation face à l’IA

L’inauguration officielle, présidée par le Vice-Premier Ministre chinois Ding Xuexiang, a véritablement donné le ton des travaux. Dans un discours inaugural marquant, il a appelé avec force à une « éducation numérique plus équitable, plus intelligente et accessible à tous », soulignant ainsi l’urgence d’accélérer l’application concrète du Pacte numérique mondial des Nations unies à l’échelle planétaire. Plus de 600 participants – incluant des Ministres de l’Éducation, des recteurs d’universités prestigieuses, des pédagogues innovants, des représentants d’organisations internationales clés comme l’UNESCO et l’OCDE, et des innovateurs technologiques de pointe – ont convergé vers Wuhan précisément pour explorer comment l’IA, le big data et l’apprentissage automatique (machine learning) peuvent redéfinir en profondeur les paradigmes éducatifs traditionnels.

Les nombreuses sessions thématiques, rythmées par des interventions de haut vol et des présentations de recherche, ont abordé des enjeux cruciaux pour l’avenir de l’apprentissage : l’avenir des plateformes d’apprentissage numérique, la réduction de la fracture numérique persistante qui marginalise encore 258 millions d’enfants privés d’éducation, selon des chiffres alarmants de l’UNESCO, et l’intégration éthique et responsable de l’IA dans les salles de classe du monde entier. Un moment fort de la conférence fut sans conteste l’exposition des réalisations en éducation numérique, ouverte dès le 14 mai, où des innovations fascinantes comme des poissons robotisés propulsés par l’IA et des applications interactives immersives ont captivé les visiteurs, illustrant de manière concrète le mariage fertile entre technologie de pointe et pédagogie renouvelée.

L’IA : Alliée ou menace pour l’enseignant ? Le débat de Wuhan

Le Ministre chinois de l’Éducation, Huai Jinpeng, a particulièrement capté l’attention de l’audience lors de son allocution remarquée. « L’humanité traverse actuellement une révolution sans précédent où l’IA redessine fondamentalement les contours de l’apprentissage », a-t-il déclaré avec conviction, tout en insistant néanmoins sur la nécessité d’un équilibre délicat et réfléchi dans son intégration. « L’IA doit impérativement être un levier puissant pour les enseignants, jamais leur simple succédané ou leur remplaçant », a-t-il martelé.

Ses mots forts ont résonné longuement dans les nombreux panels de discussion, où experts et éducateurs du monde entier ont débattu avec passion des promesses immenses, mais aussi des périls potentiels de l’automatisation croissante dans le domaine éducatif. Les discussions ont ainsi mis en lumière des outils prometteurs comme les tuteurs intelligents, capables de personnaliser l’apprentissage à grande échelle, mais également les risques inhérents de biais algorithmiques, d’une dépendance excessive à la technologie et d’une possible déshumanisation de la relation pédagogique.

Un atelier très animé, organisé par l’Université de Wuhan le 15 mai, a spécifiquement exploré la refonte des systèmes d’enseignement supérieur via l’intégration de l’IA, avec un accent particulier mis sur la formation continue et initiale des enseignants. « Les éducateurs doivent être formés pour maîtriser ces nouveaux outils technologiques, tout en conservant et en cultivant une pensée critique essentielle chez leurs élèves », a plaidé notamment une professeure de l’Université normale de Pékin, partenaire d’un projet de recherche ambitieux avec l’IIPE-UNESCO (Institut international de planification de l’éducation) lancé en janvier 2025. Ce projet, qui analyse en profondeur l’intégration de l’IA dans la planification éducative, a grandement nourri les échanges sur l’évolution nécessaire des compétences numériques et pédagogiques des enseignants à l’ère de l’IA.

La World Digital Education Conference 2025 à Wuhan a réuni 600 experts mondiaux pour débattre de l'impact de l'Intelligence Artificielle Réduire la fracture numérique : L’impératif d’une éducation IA inclusive

La conférence n’a bien évidemment pas éludé les défis majeurs liés à l’équité dans l’accès à l’éducation numérique et à l’IA. Simona-Mirela Miculescu, présidente de la 42ᵉ Conférence générale de l’UNESCO, a fermement rappelé que « l’éducation numérique doit absolument inclure les plus vulnérables : les filles, les personnes handicapées et les communautés marginalisées ou vivant dans des zones reculées ». Des rapports percutants présentés par la délégation chinoise ont révélé des avancées encourageantes dans la coopération internationale, notamment via le développement et la mise à disposition de plateformes d’apprentissage ouvertes et accessibles. Pourtant, l’ensemble des participants ont unanimement reconnu que les infrastructures numériques restent désespérément inégales à travers le monde, particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, ce qui constitue un frein majeur à l’équité éducative.

Après Wuhan : tracer la feuille de route de l’éducation IA mondiale

Alors que la conférence touche à sa fin en cette journée du 16 mai, la ville de Wuhan se positionne indéniablement comme un phare de l’innovation éducative numérique sur la scène mondiale. Les engagements forts pris lors de cet événement – à savoir renforcer la coopération internationale, investir massivement dans la formation des enseignants aux outils numériques et à l’IA, et promouvoir une gouvernance éthique et transparente de l’IA dans l’éducation – résonnent fortement comme une feuille de route claire et ambitieuse pour les années à venir. L’exposition, qui continue d’attirer curieux et professionnels, témoigne quant à elle de l’élan considérable et de l’enthousiasme suscités par cet événement de portée mondiale.

Dans un monde dans lequel la technologie galope à un rythme effréné, la World Digital Education Conférence 2025 rappelle avec force une vérité essentielle et intemporelle : l’éducation, même entièrement drapée de circuits, d’algorithmes sophistiqués et de données massives, demeure fondamentalement une entreprise profondément humaine, centrée sur l’interaction et la relation.

À Wuhan, ces trois jours intenses de réflexion et d’échanges ont semé les graines d’un avenir où l’IA, guidée par les principes d’éthique, d’inclusion et d’équité, pourrait bien devenir la meilleure alliée des apprenants comme des enseignants, en ouvrant la voie à de nouvelles formes d’apprentissage et d’enseignement. La balle, désormais, est clairement dans le camp des décideurs mondiaux pour traduire ces visions et ces engagements en actions concrètes qui bénéficieront à tous.

Tillabéry : l’espoir d’une génération entrepreneuse évalué par le Niger et le PNUD

Niger : À Tillabéry, le PNUD et la jeunesse nigérienne façonnent l’avenir de l’entrepreneuriat

Ce 15 mai 2025, la ville de Tillabéry, nichée au cœur d’une région éprouvée par l’insécurité et les défis climatiques, s’est animée d’une ambition nouvelle. Une mission de la Direction Générale de l’Entrepreneuriat des Jeunes (DGEJ), soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) Niger, a investi la capitale régionale pour évaluer les structures d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes. Cette initiative a marqué une étape décisive : une visite au gouverneur de Tillabéry, Ibrahim Tidjani Katiella, suivie d’un atelier de collecte de données à l’Hôtel Tarka. Dans un Niger où les jeunes de 15 à 35 ans représentent plus du tiers de la population, cette mission incarne un pari audacieux : transformer le potentiel de la jeunesse en moteur de croissance inclusive et durable.

Au Niger, une mission DGEJ-PNUD évalue l'écosystème de l'entrepreneuriat jeune à Tillabéry, visant à transformer le potentiel de la jeunesseSur le terrain : une mission concrète au service de la jeunesse de Tillabéry

Concrètement, la délégation, conduite par le directeur général de la DGEJ, M. Issifi Sadou Ibrahim, a débuté sa journée par une audience au gouvernorat de Tillabéry. Le gouverneur Katiella, connu pour son engagement envers le développement local, a salué l’initiative, soulignant l’urgence de soutenir les jeunes entrepreneurs dans une région où 28 % des 15-24 ans sont sans emploi, selon l’Organisation Internationale du Travail. Dans ce contexte difficile, Tillabéry, qui abrite 1,2 million d’habitants et fait face à des attaques récurrentes de groupes armés dans les zones frontalières, voit dans l’entrepreneuriat un levier de stabilisation et de cohésion sociale.

Radiographie de l’appui : l’atelier clé pour accélérer l’entrepreneuriat jeune

Après l’audience, l’atelier, lancé dans la salle de conférence de l’Hôtel Tarka, a réuni 40 participants, dont des responsables de la Maison de l’Entreprise, du Centre Incubateur des Petites et Moyennes Entreprises (CIPMEN) et du Réseau des Structures d’Accompagnement à l’Entrepreneuriat au Niger (RESAEN). Au cours de cet atelier, pendant trois heures, les échanges ont porté sur l’évaluation des mécanismes d’appui : accès au financement, formations et accompagnement des startups. « Nous voulons identifier les forces et les failles pour mieux outiller nos jeunes », a déclaré Issifi Sadou dans un communiqué du ministère de l’Entrepreneariet des Jeunes. Ces informations précieuses alimenteront une stratégie nationale, en lien avec le Cadre Stratégique de Promotion de l’Entrepreneuriat des Jeunes adopté en 2019.

Le PNUD, architecte du succès : financements et programmes qui changent la donne

Dans cette dynamique, il est essentiel de souligner que le PNUD joue un rôle clé dans cette mission. Avec un budget de 15 millions de dollars alloué à l’emploi des jeunes pour 2022-2026, l’organisation soutient des programmes comme Inspire Jeunes et Agri Innovation Challenge, en partenariat avec le CIPMEN. Par exemple, lors de la Semaine Mondiale de l’Entrepreneuriat, le 18 novembre 2024 à Niamey, 10 jeunes entrepreneurs, dont 4 de Tillabéry, ont été primés pour leurs projets dans l’agriculture et le recyclage, recevant des subventions allant de 2 à 10 millions de FCFA.

Le défi du financement à Tillabéry : trouver les clés pour libérer le potentiel

Cependant, à Tillabéry, où 65 % de la population vit de l’agriculture, selon la Banque mondiale, les jeunes entrepreneurs peinent à obtenir des financements, un obstacle majeur identifié lors du forum PNUD. Face à ce constat, la mission a examiné des solutions comme les microcrédits via des institutions locales et des formations en gestion d’entreprise, déjà dispensées à 500 jeunes en 2024 dans la région, selon le rapport annuel du PNUD.

Entre fragilité et potentiel : l’entrepreneuriat, levier d’espoir et de résilience

Dans ce contexte, malgré ces difficultés, Tillabéry, avec ses 5 000 déplacés internes en 2025, selon le HCR, est une région stratégique, mais fragile. C’est pourquoi les projets du PNUD, comme le Programme de Développement de l’Agrobusiness pour la Résilience Socio-Économique (PIDAGRES-JeF), visent à intégrer les jeunes dans des filières porteuses comme le maraîchage et l’élevage. Des exemples concrets ont été partagés, comme le témoignage d’Aïssa, 24 ans, qui, grâce à une formation du CIPMEN en 2024, a lancé une micro-entreprise de transformation de mil à Téra, générant 300 000 FCFA de revenus mensuels.

Un appel fort du gouverneur : vers un fonds régional pour booster l’entrepreneuriat

Fort de ces constats, le gouverneur a appelé à intensifier ces efforts, proposant un fonds régional pour les startups, une idée qui sera soumise au ministère lors d’une restitution prévue le 20 mai 2025 à Niamey. Il a d’ailleurs souligné : « Tillabéry a un potentiel immense, mais il faut des outils adaptés », a-t-il insisté.

Un acte de foi : la jeunesse nigérienne, moteur de l’avenir du pays

Pour conclure, en quittant Tillabéry, la délégation emportait avec elle des données précieuses et un élan renouvelé. Cette mission, plus qu’une évaluation, est un acte de foi en la jeunesse nigérienne. C’est ainsi qu’en plaçant l’entrepreneuriat au cœur de sa stratégie, le Niger, avec le soutien du PNUD, transforme les défis en opportunités. Alors que les conclusions de l’atelier nourriront des politiques nationales, Tillabéry se rêve déjà en terre d’innovation, où chaque jeune peut bâtir son avenir. Un espoir partagé : dans les rues poussiéreuses de la ville, un murmure d’espoir résonne : celui d’une génération prête à écrire l’histoire économique du pays.

Le chemin vers un revenu stable : comment Ousmane est devenu un partenaire à succès de 1xpartners

Le marketing d’affiliation dans le secteur des paris : de réelles opportunités de croissance.

 

Le marketing d’affiliation continue de gagner en popularité comme l’un des moyens les plus accessibles et rentables de générer des revenus en ligne. Cela est particulièrement vrai dans des secteurs très concurrentiels et en forte croissance, tels que celuis des paris en ligne.

Aujourd’hui, nous vous racontons l’histoire d’Ousmane — un partenaire actif de 1xpartners originaire du Sénégal — qui partage son expérience, ses stratégies et ses résultats.

Le début de la collaboration : quand la marque parle d’elle-même

Ousmane a rejoint le programme d’affiliation 1xpartners en décembre 2021. Il explique que plusieurs éléments ont influencé sa décision :

« J’ai choisi ce programme pour la forte réputation de la marque, la qualité des produits et l’efficacité de l’équipe. Tout est transparent et rapide — c’est ce qui m’a immédiatement convaincu ».

Depuis, ce partenariat est devenu une partie intégrante de son activité en ligne.

Ses méthodes de travail : l’engagement par le contenu et la personnalisation

Pour attirer les joueurs, Ousmane utilise des outils éprouvés :

  • la création de contenuы intéressants et utiles ;
  • une présence active active sur les réseaux sociaux ;
  • l’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO)  ;
  • des recommandations personnalisées, adaptées aux besoins de son public cible..

Selon lui, la clé du succès ne réside pas dans la quantité, mais dans une communication précise et honnête avec les clients potentiels.

Les résultats financiers et sa philosophie de travail

L’un des aspects les plus inspirants de son parcours est la stabilité de ses revenus. En moyenne, Ousmane déclare gagner entre 4 000 et 7 000 dollars par mois, avec un pic mensuel atteignant 8 000 dollars.

Il souligne :

« Mon succès repose sur la constance, la créativité et la compréhension de mon audience. Ces trois éléments sont la base de tout ».

Les défis surmontés et la progression

Comme dans toute entreprise, le marketing d’affiliation comporte des défis. Mais Ousmane affirme qu’ils peuvent être transformés en opportunités de croissance.

« Je suis toujours à l’écoute de mon audience, j’adapte mes stratégies quand c’est nécessaire, et je bénéficie du soutien de l’équipe 1xpartners. Cela m’aide à ne pas abandonner ».

Conseils pour ceux qui débutent

Aux nouveaux partenaires, Ousmane recommande :

  • de garder la motivation ;
  • d’analyser leur audience cible ;
  • de ne pas hésiter à demander de l’aide à l’équipe du programme — un soutien précieux.

Des idées pour aller plus loin : hors ligne et ambassadeurs locaux

Ousmane propose également une idée originale d’amélioration : ouvrir des kiosques physiques dans les villes où l’accès à Internet est limité. Selon lui, cela permettrait de toucher une nouvelle population.

Il envisage aussi de lancer des campagnes publicitaires avec des célébrités sénégalaises, notamment dans des séries télévisées locales — un moyen efficace, selon lui, de renforcer la confiance et d’élargir sa portée.

Conclusion : un partenariat qui donne des résultats concrets

L’histoire d’Ousmane montre que le marketing d’affiliation avec 1xpartners n’est pas réservé aux experts. C’est une opportunité accessible à toute personne motivée, prête à apprendre et à progresser. Son parcours est un exemple de ce que la détermination et le bon choix de programme peuvent accomplir.

Rejoignez 1xpartners et écrivez votre propre histoire de succès.

Niger : 124 tonnes de Gaz Butane pour illuminer les soins de santé à Niamey, Agadez et au-delà

Niger : une bouffée d’oxygène pour la santé grâce à une collaboration ONU-Gouvernement

Ce 15 mai, une lueur d’espoir a brillé dans les régions les plus reculées du Niger. Lors d’une cérémonie sobre, mais empreinte de détermination à Niamey, le bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Niger, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et le ministère de la Santé Publique ont officialisé la livraison de 124 tonnes de gaz butane à des structures sanitaires publiques. Cette dotation, ciblant les régions de Niamey, Agadez, Diffa, Maradi et Tahoua, promet de transformer l’accès aux soins pour des milliers de Nigériens, qu’ils soient résidents ou déplacés. Dans un pays où les crises humanitaires et climatiques mettent le système de santé à rude épreuve, cette initiative, saluée dans un post de OMS Niger, incarne une collaboration exemplaire pour un avenir plus résilient.

Une réponse vitale : comment le gaz butane va révolutionner les soins dans 45 structures.

En effet, la livraison, réceptionnée le 14 mai dans l’entrepôt central du ministère de la Santé à Niamey, vise à combler un déficit énergétique critique dans 45 hôpitaux et centres de santé. Ce gaz est crucial, car il est essentiel pour alimenter les maternités, les cuisines hospitalières, les unités de réanimation et les systèmes de stérilisation, garantissant ainsi des services ininterrompus pendant deux ans dans certaines structures, selon le Dr Mahaman Moustapha, coordinateur de l’OMS Niger. Dans ce contexte, particulièrement dans des régions comme Diffa, qui accueille 280 000 déplacés internes et réfugiés en 2025 selon le HCR, et Agadez, carrefour migratoire, ces équipements sont vitaux pour répondre à une demande croissante.

Niger, gaz butane : face aux multiples crises, chaque geste compte pour la santé

Ces besoins s’inscrivent dans le contexte dans lequel le Niger, où 4,8 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire en 2025, selon l’OCHA, fait face à des défis colossaux : insécurité dans le bassin du Lac Tchad, inondations saisonnières et sécheresses. Pour illustrer, à Maradi, par exemple, l’hôpital régional a vu ses admissions en maternité augmenter de 20 % en 2024, selon le ministère de la Santé. Ainsi, le gaz butane permettra de maintenir des conditions d’hygiène optimales et de sauver des vies, notamment lors d’accouchements à risque, qui représentent 30 % des cas dans les zones rurales.

1,2 milliard FCFA : Le Prix de la Synergie ONU-Gouvernement pour la Santé

Pour répondre à ces besoins, l’initiative est financée à hauteur de 1,2 milliard de FCFA par le HCR et l’OMS, illustrant une synergie remarquable. C’est ainsi que le HCR, qui gère 12 camps de réfugiés à Diffa et Tahoua, a priorisé l’intégration des déplacés dans les systèmes de santé locaux, évitant la création de structures parallèles. « Cette approche renforce la résilience des communautés hôtes et des réfugiés », a déclaré Alessandra Morelli, représentante du HCR au Niger, lors de la cérémonie retransmise par la télévision nationale. De son côté, le ministère, sous la direction du Dr Idi Illiassou Maïnassara, a coordonné la distribution, assurant une répartition équitable entre les cinq régions.

Expertise et formation : le rôle crucial de l’OMS pour la pérennité de l’initiative

L’OMS, quant à elle, a fourni une expertise technique pour équiper les unités de stérilisation et former 150 agents de santé à l’utilisation du gaz butane, un programme lancé le 10 mai à Tahoua. Elle s’inscrit dans la continuité d’actions antérieures, comme la campagne de vaccination contre la méningite menée du 13 au 19 mai dans Dogondoutchi et Zinder, soutenue par l’OMS et l’UNICEF.

Malgré les défis, la santé reste une priorité d’espoir au Niger

Néanmoins, au Niger, malgré de nombreux bouleversements, le système de santé reste une priorité, avec un budget de 10 % du PIB en 2025, selon la Banque mondiale. Il est à noter que les régions ciblées – Niamey, Agadez, Diffa, Maradi et Tahoua – concentrent 60 % des 1,1 million de déplacés internes et de réfugiés, selon le HCR. Dans ces zones, par exemple, le centre de santé de Sayam Forage, qui dessert 15 000 personnes, dépend du gaz pour stériliser les équipements, une nécessité accrue par les épidémies de choléra signalées en 2024.

Au-delà du don : une promesse de résilience et d’espoir pour tous les Nigériens

En somme, les 124 tonnes de gaz butane ne sont pas qu’un don matériel : elles sont un symbole de solidarité et de résilience. Concrètement, à Maradi, une sage-femme pourra accueillir une mère en toute sécurité ; à Agadez, un chirurgien stérilisera ses instruments avec assurance. Cette initiative, fruit d’une collaboration entre le HCR, l’OMS et le Niger, pave la voie à un système de santé plus robuste, où chaque patient, qu’il soit résident ou déplacé, trouve sa place. Ce faisant, alors que les camions de distribution s’élancent vers Diffa et Tahoua, le Niger écrit une page d’espoir, prouvant que, même dans l’adversité, l’union fait la force.

Niger-PAM : une alliance résolue pour transformer l’agriculture et forger la résilience

Niamey : Le Niger et le PAM s’engagent pour une agriculture durable et la résilience face à la faim

Niamey, 14 mai 2025 — Aujourd’hui, Niamey a été le théâtre d’un échange porteur d’espoir et de pragmatisme. Dans les salons feutrés de la Primature, Ali Mahaman Zeine, Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances, a accueilli une délégation du Programme Alimentaire Mondial (PAM), conduite par Stanlake Samkange, directeur des partenariats multilatéraux et des programmes pays. Cette rencontre, loin d’être un simple rituel diplomatique, a marqué un tournant décisif dans la coopération entre le Niger et le PAM, avec un objectif clair : transcender l’aide humanitaire d’urgence pour bâtir des solutions durables, ancrées dans l’agriculture et la résilience des communautés. Dans un pays où la faim et les chocs climatiques pèsent lourd, cette ambition résonne comme une promesse de renouveau.

Au-delà de l’urgence : la nouvelle vision du PAM pour un Niger résilient

Quelle est cette nouvelle vision ? Stanlake Samkange, avec une conviction palpable, a précisément dévoilé la nouvelle feuille de route du PAM pour le Niger. « Nous ne pouvons pas nous contenter d’une aide humanitaire perpétuelle », a-t-il déclaré, plaidant pour une réorientation stratégique claire vers des initiatives à long terme. Le PAM, plus grande agence mondiale de lutte contre la faim, entend désormais accompagner le Niger dans ses objectifs de développement, en misant sur deux leviers majeurs : l’augmentation de la production agricole et le renforcement de la résilience des communautés face aux crises récurrentes. Cette vision s’aligne d’ailleurs parfaitement avec le Plan de Soutien à la Sauvegarde de la Patrie (PRSP) du gouvernement nigérien, qui, selon la Banque mondiale, devrait être adopté en 2025 pour stimuler la croissance économique.

Le Niger, où 80 % de la population dépend de l’agriculture pour survivre, selon la Banque mondiale, fait face à des défis colossaux : sécheresses récurrentes, dégradation des sols et insécurité alimentaire chronique. En 2025, l’ONU estime que 4,8 millions de Nigériens, soit 18,31 % de la population, nécessiteront une aide humanitaire, avec 2,2 millions confrontés à une insécurité alimentaire sévère entre juin et août. Face à cette réalité, le PAM propose une approche novatrice, axée sur la restauration des terres, le développement d’infrastructures agricoles et l’accès à des techniques modernes, comme l’irrigation à petite échelle, déjà expérimentée avec succès via le Niger Irrigation Project financé par le Fonds d’Investissement Climatique.

Des projets concrets pour l’avenir : investir dans l’agriculture durable et la résilience

La rencontre a précisément mis en lumière des projets concrets pour incarner cette vision. Le PAM, qui a distribué 64 000 tonnes de vivres à 1,9 million de personnes au Niger en 2024, selon son rapport annuel, souhaite désormais investir résolument dans des initiatives structurelles. À titre d’exemple, la restauration des terres, par des techniques comme les demi-lunes et les zai, a permis de régénérer 91 000 hectares dans le cadre du partenariat avec le Millennium Challenge Corporation (MCC). Ces efforts, combinés à des formations sur l’agriculture climato-intelligente, visent à doubler la productivité des petits agriculteurs d’ici à 2030, en écho aux Objectifs de Développement Durable.

Le développement d’infrastructures, comme les systèmes d’irrigation solaire testés dans la région de Dosso avec le soutien de l’UNOPS, est une autre priorité majeure. Ces technologies, qui ont boosté les rendements de 30 % dans certaines communes, réduisent la dépendance à la pluie et renforcent la sécurité alimentaire. Samkange a également évoqué la collaboration avec des organisations locales, comme l’Initiative 3N (« Les Nigériens Nourrissent les Nigériens »), pour promouvoir des filières agricoles résilientes, telles que le niébé, les petits ruminants et la volaille, qui emploient des milliers de femmes et de jeunes.

Dans un contexte complexe : défis nationaux et volonté d’autosuffisance

Cette annonce intervient dans un Niger en pleine transition. Depuis le coup d’État de juillet 2023, le pays, désormais membre de l’Alliance des États du Sahel avec le Mali et le Burkina Faso, cherche à affirmer sa souveraineté économique. Malgré une croissance projetée à 7,4 % en 2025, portée par l’exploitation pétrolière et une agriculture résiliente, l’insécurité dans les régions de Tillabéri et Diffa, où vivent près d’un million de déplacés, complique les efforts. Dans ce contexte complexe, le PAM qui opère dans ces zones via des corridors humanitaires, s’appuie sur des partenariats solides avec l’UNICEF et des ONG locales, comme dans le projet de résilience à Diffa (2020-2023), qui a renforcé l’accès à l’éducation et à l’eau potable pour 10 000 ménages.

Le Premier ministre Zeine, salué pour son pragmatisme économique, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à collaborer étroitement avec le PAM. Lors d’une audience similaire en janvier 2024, il avait félicité l’organisation pour son soutien, notamment via des distributions alimentaires d’urgence. Cette fois, l’accent mis résolument sur la durabilité reflète une volonté commune de sortir durablement du cycle de l’assistance pour bâtir une autosuffisance alimentaire pérenne. Cette volonté commune de bâtir une autosuffisance alimentaire est manifeste.

Un avenir cultivé : L’alliance PAM-Niger pour un développement durable

En somme, la rencontre de cette journée entre Zeine et Samkange n’est pas qu’un échange protocolaire : c’est un engagement ferme pour transformer le Niger. En plaçant l’agriculture et la résilience au cœur de leur partenariat, le PAM et le gouvernement nigérien dessinent un avenir dans lequel les champs reverdissent, où les communautés prospèrent et où la faim recule de manière significative. Alors que les discussions se prolongent à Niamey, un message résonne : le Niger, porté par la détermination de ses leaders et le soutien de ses partenaires, est prêt à relever le défi d’un développement durable et autonome. Que cette alliance soit le ferment d’une nation plus forte, où chaque Nigérien peut cultiver, non seulement la terre, mais aussi ses rêves.

 

Niamey : le nouveau Ministre de la Communication donne le cap de la transformation

Niger : Adji Ali Salatou trace une feuille de route dynamique pour la communication et le numérique

Niamey, 14 mai 2025 — Les murs du Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information à Niamey ont résonné d’un nouveau souffle. en effet , Dans le bâtiment officiel du Ministère , ce matin, dans une salle empreinte d’attention et d’élan collectif, Adji Ali Salatou, fraîchement nommé à la tête de ce portefeuille stratégique, a présidé une rencontre décisive avec les cadres de son département. Par ailleurs, cette première prise de contact, loin d’être une simple formalité, a marqué le lancement d’une ambition audacieuse : faire du ministère un moteur de transformation numérique et de cohésion nationale, dans un Niger en quête de refondation. Avec un discours vibrant d’énergie et de pragmatisme, le ministre a posé les jalons d’une collaboration inclusive, où chaque acteur, du plus modeste au plus gradé, devient un maillon essentiel d’une chaîne d’innovation.

Au-delà de la hiérarchie : la vision de Salatou pour un Ministère ouvert et efficace

Qui est ce nouvel homme fort du numérique et quelle est sa vision pour le Ministère ? Adji Ali Salatou, ancien directeur général de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI), n’est pas un novice. Fort de son expérience dans la digitalisation, il a insufflé une vision claire : un Ministère dans lequel l’information circule librement, où les compétences s’épanouissent et où la hiérarchie, tout en étant respectée, ne freine pas la synergie. « L’information n’est pas l’apanage du Ministre ou de son cabinet », a-t-il martelé, appelant à une transparence qui place chaque collaborateur sur un pied d’égalité face aux objectifs nationaux. D’ailleurs, cette approche, novatrice dans un contexte sous lequel les cloisonnements administratifs peuvent entraver l’efficacité, vise à galvaniser les équipes autour d’une mission commune : moderniser la communication et ancrer le Niger dans l’ère numérique.

Par ailleurs, le ministre a également insisté sur une collaboration transversale, non seulement au sein du ministère, mais aussi avec les autres institutions de l’État et le secteur privé. Dans un pays où la connectivité reste un défi – seuls 24 % de la population avaient accès à Internet en 2024, selon l’Union internationale des télécommunications – cette ouverture est un pari stratégique. En s’appuyant sur des partenariats inclusifs, Salatou entend libérer le potentiel du numérique pour stimuler l’économie, améliorer l’accès aux services publics et renforcer la cohésion sociale.

Le numérique au cœur de la refondation : ambitions, défis et alignement stratégique

La nomination de Salatou illustre pleinement la volonté de placer le numérique au cœur de la refondation nationale. Sa désignation, le 17 avril 2025, dans le cadre d’un remaniement gouvernemental orchestré par le général Abdourahamane Tiani, reflète l’importance accordée à la transition numérique sous le régime militaire. Le Niger, avec une population jeune (70 % ont moins de 25 ans) et un PIB en croissance projetée à 6,8 % en 2025 selon la Banque mondiale, se trouve à un tournant décisif. Des projets structurants comme la Dorsale Transsaharienne à Fibre Optique, en cours depuis 2023, et l’initiative Smart Villages, qui vise à connecter 1200 localités rurales d’ici à 2026, témoignent de cet élan. Salatou, qui a piloté des avancées similaires à l’ANSI, est chargé de transformer ces ambitions en réalités tangibles.

Lors de la rencontre, il a esquissé une feuille de route où le numérique devient un levier de développement inclusif. « Nous mettrons tout le potentiel de la technologie au service de notre pays », a-t-il promis, évoquant des collaborations avec le secteur privé pour encourager l’innovation et l’entrepreneuriat. En plus, cette vision s’aligne parfaitement avec les priorités du gouvernement, qui, depuis 2023, cherche à affirmer une souveraineté économique face aux partenaires internationaux.

Sur le terrain et au ministère : les premières actions concrètes du Ministre la communication

Au-delà des grandes orientations stratégiques, la rencontre a été marquée par un moment clé : l’ouverture au dialogue. L’un des temps forts de cette réunion a précisément été l’échange avec les cadres. En leur donnant la parole, Salatou a brisé les conventions protocolaires, invitant ainsi chacun à exprimer ses préoccupations et à proposer des idées pour la « refondation » du Ministère. Cette approche, saluée par les participants, contraste avec les méthodes descendantes souvent critiquées dans les administrations nigériennes. « Les portes de mon cabinet sont ouvertes », a-t-il assuré, tout en soulignant l’importance des canaux officiels pour garantir une collaboration fluide et structurée.

Cette réunion se tient alors que le Ministère est déjà en action sur plusieurs autres fronts. Le 12 mai dernier, Salatou lançait un atelier de formation sur le journalisme sensible au genre à l’ESSECOM, en partenariat avec l’UNESCO, signe de son engagement à moderniser les médias nigériens. De même, le 4 mai dernier, sa présence à un dîner de presse organisé par le CAP-Médias-Niger a souligné son soutien à un journalisme « patriotique » au service de la souveraineté nationale. Ces initiatives, couplées à sa vision pour le numérique, positionnent ainsi le Ministre comme un acteur clé de la transformation du Niger.

Niamey, cap sur l’avenir : un Ministère transformé pour un Niger numérique et prospère

En ce jour, Niamey regarde vers l’avenir avec un optimisme prudent. Adji Ali Salatou, par son discours fédérateur et son expertise, incarne l’espoir d’un Ministère dynamique, capable de relever les défis d’un pays en mutation. Dans un Niger où la jeunesse aspire à des opportunités et où la connectivité peut changer des vies, cette rencontre n’est pas qu’un début : c’est une invitation à bâtir, ensemble, un avenir où la communication et le numérique deviennent des ponts vers la prospérité. Finalement, alors que les cadres du ministère quittent la salle, un sentiment d’unité flotte dans l’air – celui d’une nation prête à écrire une nouvelle page de son histoire.

Niger : L’Étau se resserre sur les journalistes de Sahara FM, transférés à Niamey

Médias en danger au Niger : des journalistes d’Agadez envoyés à Niamey, l’ombre de la censure plane

Niamey, 14 mai 2025 — Un vent d’inquiétude a balayé le paysage médiatique nigérien. Ainsi, ce matin, trois journalistes de la radio privée Sahara FM, pilier de l’information dans le nord désertique du pays, ont été transférés d’Agadez à Niamey, la capitale, après une semaine d’une détention controversée. Hamid Mahmoud, Mahaman Sani et Massaouda Jaharou, figures respectées de la station, se retrouvent au cœur d’une tempête judiciaire. Leur seul tort apparent ? Avoir relayé une information sensible : une prétendue rupture des accords de coopération sécuritaire entre le Niger et la Russie. Dans un contexte de tensions géopolitiques et de fragilité démocratique, cette affaire soulève des questions brûlantes sur la liberté de la presse sous le régime militaire en place depuis le coup d’État de juillet 2023.

Arrestation des journalistes : la chronologie troublante de l’affaire Sahara FM

Comment en est-on arrivé là ? L’histoire de leur détention, aux contours pour le moins troublants, commence le 7 mai, lorsque Sahara FM, basée à Agadez et membre du groupe Aïr Info, diffuse un reportage inspiré d’un article de l’organe français LSI Africa. Ce dernier évoquait une fin abrupte des partenariats en renseignement militaire entre le Niger, la Russie et la Turquie, ainsi que l’annulation d’un contrat avec une firme marocaine soupçonnée de liens avec des intérêts occidentaux.

Cette information, jugée explosive dans un pays en pleine réorientation stratégique, a provoqué une réaction immédiate des autorités. Celles-ci ont interpellé les trois journalistes entre le 7 et le 8 mai, les plaçant en garde à vue à la gendarmerie d’Agadez. Libérés le 9 mai sans charges après leur comparution devant un juge, leur soulagement fut bref. Dans la nuit du 9 au 10 mai, les autorités les ont arrêtés à nouveau, appréhendant Massaouda Jaharou à 1 heure du matin, puis ses collègues à l’aube.

Ce mercredi 14 mai, l’annonce de leur transfert à Niamey, sous escorte de gendarmes, a jeté une ombre supplémentaire sur leur sort. Selon Aïr Info, les autorités n’ont précisé aucune charge, semant un flou inquiétant. La direction de Sahara FM rapporte que les interrogatoires ont porté sur les motivations de la diffusion du reportage, certains enquêteurs allant jusqu’à insinuer que des tiers auraient payé les journalistes pour propager ces informations. Une accusation grave, mais sans fondement public à ce jour, et cette situation alimente les craintes d’une instrumentalisation de la justice pour museler la presse.

Pivot russe, crispation autoritaire : la liberté de la presse sous haute tension au Niger

Cette affaire s’inscrit dans un contexte de pressions croissantes sur la presse au Niger, marqué par le régime militaire. Depuis l’arrivée en 2023, du général Abdourahamane Tiani au pouvoir, le Niger navigue dans des eaux troubles. Le Niger a rompu avec ses anciens alliés occidentaux, notamment la France, et s’est tourné vers la Russie, accueillant des instructeurs militaires et des mercenaires du groupe Wagner pour contrer les menaces jihadistes dans le Sahel. Ce pivot géopolitique, salué par certains comme un acte de souveraineté, s’accompagne d’une crispation autoritaire. La liberté de la presse, déjà fragile, subit des assauts répétés. En 2024, le Niger a chuté de 19 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières, passant au 80ᵉ rang, un recul attribué aux suspensions de médias et aux arrestations de journalistes.

Sahara FM, créée en 2003 et l’une des voix les plus influentes du nord nigérien, n’en est d’ailleurs pas à son premier bras de fer avec le pouvoir. En 2008, sous le régime de Mamadou Tandja, la station avait été fermée pour avoir relayé des témoignages de victimes d’abus militaires. Sa résilience, portée par des figures comme Ibrahim Manzo Diallo, directeur d’Aïr Info, en fait une cible récurrente pour les autorités. Cette nouvelle affaire emblématique, dénoncée par la Media Foundation for West Africa (MFWA) comme une « atteinte grave à la liberté de la presse », illustre un climat dans lequel le journalisme indépendant est perçu comme une menace.

L’alerte médiatique : solidarité et résistance face à la répression des journalistes

L’écho de ce transfert a résonné bien au-delà d’Agadez, mettant en alerte la communauté médiatique. Sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent pour exiger la libération des trois journalistes. « La vérité ne peut être enchaînée », proclame un journaliste sous couvert d’anonymat, tandis que d’autres appellent la communauté internationale à intervenir. De son côté, la MFWA, dans un communiqué cinglant, a condamné la « nouvelle arrestation » des journalistes malgré une décision judiciaire en leur faveur, y voyant une tentative d’intimidation liée aux tensions diplomatiques avec l’Occident. Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), qui suit de près les exactions contre les médias nigériens, pourrait amplifier cette mobilisation internationale.

Dans les locaux de Sahara FM, l’ambiance oscille entre détermination et appréhension. « Nous ne faisons que notre travail : informer », a déclaré un membre de la rédaction, sous couvert d’anonymat. Pourtant, ce travail, essentiel dans une région gangrénée par l’insécurité et les trafics, expose les journalistes à des risques croissants. À Agadez, carrefour migratoire et zone de tensions ethniques, Sahara FM joue un rôle crucial en donnant la parole aux communautés, une mission que les autorités semblent vouloir entraver.

Niger à un carrefour : L’avenir de la liberté d’expression en question

Cette affaire, au-delà du sort des trois journalistes, pose une question fondamentale : le Niger peut-il concilier ses aspirations souverainistes avec le respect des libertés fondamentales ? Alors que le pays s’efforce de stabiliser son nord face aux menaces d’Al-Qaïda et de l’État islamique, la répression des voix critiques risque de fragiliser davantage la cohésion sociale. Le transfert de Hamid Mahmoud, Mahaman Sani et Massaouda Jaharou à Niamey, loin de leurs familles et de leur base, apparaît comme une tentative de les isoler, mais il pourrait paradoxalement amplifier leur cause et l’attention portée à la situation.

En somme, le Niger se trouve à un carrefour. La communauté internationale, les organisations de défense des droits humains et les citoyens nigériens observent avec attention. La libération des trois journalistes de Sahara FM serait un signal fort que le pays, malgré ses défis, reste attaché à la liberté d’expression. Dans l’attente, leurs micros restent muets, mais leur courage résonne, défiant le silence imposé.