Helene Sourou, Author at Journal du Niger

Coopération judiciaire AES : Tiani reçoit le Ministre burkinabè

Niamey, 12 décembre 2025 – En marge de la cérémonie solennelle de la rentrée judiciaire 2025-2026 prévue ce samedi, le Président de la République, le Général Abdourahamane Tiani, a accordé ce vendredi une audience au ministre burkinabè de la Justice et des Droits humains, Edasso Rodrigue Bayala.

L’entretien s’est tenu au Palais présidentiel en présence du Directeur de Cabinet du Chef de l’État, le Dr Soumana Boubacar, et du ministre nigérien de la Justice, Garde des Sceaux, Alio Daouda.

Renforcement du cadre juridique commun

 

par ailleurs, cette rencontre au sommet illustre le renforcement continu de la coopération judiciaire entre le Niger et le Burkina Faso, deux membres fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES).

En effet, au-delà du caractère protocolaire, la visite du ministre Bayala intervient dans un contexte où les trois pays de l’AES (Niger, Burkina Faso, Mali) accélèrent l’harmonisation de leurs cadres législatifs et judiciaires, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, de justice transitionnelle et de protection des droits humains dans les zones sous menace.

À l’issue de l’audience, des sources proches du dossier évoquent des discussions avancées sur des accords bilatéraux de coopération judiciaire et d’extradition que les deux États (ou pays) pourraient annoncer dans les prochains mois. Le Président nigérien Tiani a reçu le ministre burkinabè de la Justice Edasso Rodrigue Bayala en marge de la rentrée judiciaire à Niamey. Cette rencontre symbolise le renforcement de la coopération judiciaire et l'harmonisation des cadres légaux au sein de l'AES.

rentrée judiciaire : signal fort de solidarité régionale

 

La présence d’un haut responsable burkinabè à la rentrée judiciaire nigérienne constitue également un signal fort de solidarité entre deux États qui partagent les mêmes défis sécuritaires et les mêmes ambitions de souveraineté juridique.

À l’issue de l’audience, des sources proches du dossier évoquent des discussions avancées sur des accords bilatéraux de coopération judiciaire et d’extradition que les deux États pourraient annoncer dans les prochains mois.

Demain samedi, le ministre Edasso Rodrigue Bayala assistera aux côtés de son homologue nigérien à la cérémonie officielle de rentrée des cours et tribunaux, placée cette année sous le thème de « la justice au service de la refondation de l’État ».

Niger : la Gendarmerie démantèle un réseau de ravitaillement terroriste

Niamey, 12 décembre 2025 – La Section de Recherche de la Gendarmerie nationale, en coordination avec la Direction des Renseignements et des Opérations, a présenté le jeudi à l’Adjointe au Procureur près du Tribunal de grande instance hors classe de Niamey les résultats d’une série d’opérations coups de poing menées entre le 26 novembre et le 6 décembre.

La Gendarmerie : un réseau de carburant démantelé

 

Le bilan de l’opération est significatif : onze personnes interpellées, quatre véhicules, quatre motos et surtout 74 bidons d’essence et de gasoil saisis.

En fait,  les mis en cause formaient un réseau structuré dont la mission consistait à collecter du carburant dans la capitale et ses environs pour l’acheminer clandestinement vers des groupes armés terroristes opérant dans les zones rurales et frontalières. De plus, l’un des suspects est également poursuivi pour recrutement actif de combattants au profit de ces mêmes groupes.

« Ces individus fournissaient un soutien logistique vital aux ennemis de la paix », a indiqué un officier supérieur de la Gendarmerie lors de la remise officielle du dossier et des scellés à la magistrate.

Entre le 26 nov et le 6 déc 2025, la Gendarmerie démantèle un réseau qui ravitaillait les terroristes en carburant

 Réponse judiciaire « implacable » promise

 

L’Adjointe au Procureur, Mme Daouda Algabid Hadiza Malam Manzo, a salué « l’efficacité remarquable » des unités engagées et promis une réponse judiciaire « rapide et implacable ».

Par ailleurs, le Lieutenant-colonel Ibrahima Mahaman, Directeur de l’Information, des Relations Publiques et des Sports de la Gendarmerie, a profité de l’occasion pour renouveler l’appel à la vigilance citoyenne :

« Chaque information compte. Un simple appel anonyme peut sauver des vies. »

Il a aussi rappelé les numéros verts ouverts 24h/24 :

  • 4000 – Gendarmerie Nationale
  • 4040 – Forces Armées Nigériennes
  • 280 – Garde Nationale du Niger
  • 8383 – Police Nationale

Ces arrestations portent un nouveau coup dur aux filières de soutien logistique des groupes terroristes, alors que les forces nigériennes intensifient leurs opérations dans le cadre de la stratégie nationale de reconquête du territoire et de protection des populations. La police a placé les onze suspects en détention préventive dans l’attente de leur jugement.

 

Agadez : 2ᵉ session de la COCORAT et relance la décentralisation

Agadez, 12 décembre 2025 –Le Gouverneur de la région d’Agadez, le Général de Division Ibra Boulama Issa, a présidé ce vendredi matin, dans la salle de réunions de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire 2025 de la Commission Consultative Régionale de l’Administration du Territoire (COCORAT).

Devant l’ensemble des membres (préfets, présidents de conseils régionaux et départementaux, maires, chefs traditionnels et représentants des services techniques), le Gouverneur a salué la régularité des travaux de cette instance, rendue possible grâce à l’appui constant des partenaires techniques et financiers de la région.

« Votre engagement collectif permet à la COCORAT de tenir ses sessions sans interruption. C’est un signe fort de vitalité démocratique locale », a-t-il déclaré.

 Décentralisation : priorité aux commissions départementales

 

Poursuivant son allocution, le Général Boulama Issa a ensuite lancé un appel ferme aux préfets et aux autorités décentralisées : « Je vous demande de prendre sans délai toutes les dispositions nécessaires pour installer les Commissions Consultatives Départementales de l’Administration du Territoire (COCODAT) dans chacun de vos départements. En effet, la décentralisation ne sera effective que si ces structures de dialogue et de concertation fonctionnent à tous les niveaux. »

Agadez : le Gouverneur Général Ibra Boulama Issa ouvre ce 12 décembre 2025 la 2ᵉ session ordinaire de la COCORAT.

 COCORAT : sécurité, migration et projets 2026 au menu

 

Finalement, il a exhorté les participants à faire preuve d’assiduité et d’attention pendant les travaux. Ceux-ci porteront notamment sur le bilan de l’année écoulée, les projets de développement 2026, ainsi que les questions sécuritaires et migratoires propres à la grande région du Nord.

La session, qui durera deux jours, doit aboutir à des recommandations concrètes destinées au Conseil régional et au gouvernement central.

Bamako : Assimi Goïta inaugure les places « Mali Cɛbaw » et « Mali Kɛlɛmasaw »

Bamako, 11 décembre 2025 – Sous un soleil éclatant, le Palais de Koulouba a vécu le jeudi une cérémonie hautement symbolique : le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a officiellement inauguré deux places publiques rebaptisées « Mali Cɛbaw » (les Grands Hommes du Mali) et « Mali Kɛlɛmasaw » (les Chefs de guerre du Mali).

 

 « Mali Cɛbaw » et « Mali Kɛlɛmasaw » : rupture avec le passé colonial

 

L’ancienne « Place des Explorateurs » et l’ex-« Place des Gouverneurs du Soudan français » appartiennent désormais au passé. Devant un parterre comprenant le Premier ministre Abdoulaye Maïga, le chef du gouvernement nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine (en visite officielle), l’ambassadeur du Burkina Faso et plusieurs membres du gouvernement, le Chef de l’État a procédé au dévoilement des nouvelles stèles en présence d’une foule nombreuse et de griots reprenant les épopées des héros célébrés.

Ces deux espaces, situés au cœur du quartier administratif historique, rendront désormais hommage aux grandes figures précoloniales, résistantes et fondatrices de la nation malienne, jusque-là éclipsées par les dénominations héritées de l’époque coloniale.

 

 « Mali Cɛbaw » et « Mali Kɛlɛmasaw » : un acte de refondation symbolique

 

Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou Daffé, a replacé l’événement dans son contexte politique :

« Comme le disait le grand griot Banzoumana Sissoko : “Maliba kera an ta ye” (le Grand Mali est redevenu nôtre). Aujourd’hui, donc, nous réparons une injustice historique. Ces places ne célèbreront plus ceux qui nous ont colonisés, mais ceux qui nous ont défendus et construits. »

Le changement de nom s’appuie sur le décret n°2025-0117/PT-RM du 21 février 2025 qui a officiellement acté la nouvelle identité de plusieurs espaces publics à travers le pays. Koulouba n’est que la première étape d’un vaste programme de « refondation symbolique » voulu par la Transition.

 

Figures historiques gravées dans le marbre

 

À titre d’exemple, les futures plaques et statues mettront à l’honneur, pour la Place Mali Cɛbaw, des personnalités telles que Soundiata Keïta, Firhoun Ag Alinsar, Babemba Traoré ou encore Samory Touré ; la Place Mali Kɛlɛmasaw célébrera quant à elle les grands chefs militaires de la résistance anticoloniale.

La cérémonie s’est achevée par une parade des forces armées et une prestation des griots qui ont, pendant près de trente minutes, rappelé les hauts faits des ancêtres sous les applaudissements nourris de la foule.

Avec cette double inauguration, le régime de la Transition marque une nouvelle fois sa volonté de rompre définitivement avec les symboles du passé colonial et d’offrir à la jeunesse malienne des « repères de dignité et de fierté », selon les mots du ministre Mamou Daffé.

AES-Banque: acte de naissance officiel de la BCID-AES à Bamako

Bamako, 11 décembre 2025 C’est fait. le jeudi après-midi au Palais de Koulouba, le Président de la Confédération des États du Sahel, le Colonel Assimi Goïta, a reçu les trois ministres des Finances de l’Alliance qui lui ont remis, symboliquement, les statuts fraîchement signés de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES).

Autour de la table se trouvaient le Malien Alousséni Sanou, le Burkinabè Aboubakar Nacanabo et le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine. Les trois hommes ont bouclé, dès ce matin, la dernière ligne droite technique d’un chantier lancé il y a plus d’un an.

« Nous venons de signer les statuts de la banque. C’est l’acte de naissance officiel de la BCID-AES », a déclaré le Dr Nacanabo, porte-parole de la délégation, à la sortie de l’audience présidentielle. Il a précisé les avancées concrètes : « Le capital social est validé, une première tranche déjà libérée par les trois États, et le mécanisme de prélèvement confédéral est acté pour l’alimenter durablement. »

Les ministres des Finances du Mali, Burkina & Niger ont remis à Assimi Goïta les statuts officiels de la BCID-AES → la Banque confédérale

Un outil au service de la souveraineté et du peuple

 

Concrètement, la BCID-AES deviendra le bras armé financier des trois pays pour financer, sans tutelle extérieure, les ambitieux projets qui changent la vie : routes transfrontalières, désenclavement des zones rurales, interconnexions électriques, sécurité alimentaire, agro-industrie et énergie.

De plus, elle accompagnera également des entreprises privées dès lors que l’un des États membres parrainera leurs projets et les inscrira dans les priorités nationales.

« Les orientations du Président Goïta sont claires : des projets à fort impact populaire, qui renforcent notre souveraineté et qui profitent directement aux 90 millions de citoyens de l’AES », a résumé le ministre burkinabè.

Les prochaines étapes prévoient la nomination rapide des organes de gouvernance (président, directeur général, conseil d’administration), puis la levée de ressources additionnelles sur les marchés régionaux et internationaux, mais selon les conditions définies par l’Alliance elle-même.

BCID-AES : un symbole fort d’indépendance

 

La signature des statuts le même jour que l’inauguration des places « Mali Cɛbaw » et « Mali Kɛlɛmasaw » n’a rien d’un hasard : dans la même journée, l’AES célèbre à la fois la reconquête de sa mémoire historique et la mise en place des instruments concrets de son indépendance économique. Pour les trois ministres, la boucle est bouclée. La BCID-AES devrait être opérationnelle dès le premier semestre 2026.

 

En somme, ce rendez-vous à Koulouba marque donc la fin d’une longue phase de planification et le début d’une nouvelle ère financière pour le Sahel. En donnant officiellement vie à la BCID-AES, l’Alliance des États du Sahel ne fait pas qu’ajouter une ligne à son organigramme : elle concrétise ainsi sa promesse de s’émanciper des circuits traditionnels et d’assurer elle-même le financement de son développement. Ce « bras armé financier » est désormais prêt à passer à l’offensive économique, faisant de la souveraineté non plus un simple slogan, mais une réalité institutionnelle tangible pour ses 90 millions de citoyens.

Niger : L’AES accélère la maîtrise de ses ressources

Niamey, 11 décembre 2025 – Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a reçu ce mercredi dans son cabinet les ministres chargés des Mines, de l’Énergie et du Pétrole des trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso, Niger – ainsi que leurs homologues du Tchad et du Togo, venus en qualité d’observateurs.

Ces délégations participent depuis le 10 décembre à une réunion confédérale de trois jours consacrée à la mise en œuvre concrète des grands axes stratégiques de l’AES dans les secteurs énergétique, minier et pétrolier.

« Nous transformons aujourd’hui nos décisions politiques en projets tangibles qui garantiront à nos populations un accès durable à l’énergie et une meilleure valorisation de nos ressources », a déclaré le chef du gouvernement nigérien à l’issue des travaux.

L’AES (Mali · Burkina · Niger) réunit ses ministres Mines, Énergie et Pétrole avec le Tchad et le Togo comme invités.

Adoption de documents stratégiques clés

 

Au terme des discussions, les ministres ont validé et signé plusieurs textes de référence. En particulier, ces documents portent sur l’harmonisation des cadres réglementaires miniers, la création de mécanismes communs de négociation avec les investisseurs étrangers, des projets d’interconnexion électrique régionale et une stratégie partagée pour le développement des hydrocarbures.

Ali Mahaman Lamine Zeine a rendu un hommage appuyé aux trois chefs d’État de l’AES – le général Assimi Goïta (président en exercice de la Confédération), le capitaine Ibrahim Traoré et le général Abdourahamane Tiani – dont « la vision commune a donné naissance à une organisation fondée sur la souveraineté et la maîtrise totale de nos ressources ».

L’AES (Mali · Burkina · Niger) réunit ses ministres Mines, Énergie et Pétrole avec le Tchad et le Togo comme invités.

L’AES : portes ouvertes à d’autres partenaires africains

 

Le Premier ministre a salué la présence remarquée des délégations tchadienne et togolaise comme un signal fort. « L’AES n’est pas un club fermé », a-t-il insisté. « Nous accueillons avec joie tous les États africains qui souhaitent coopérer sur la base de la solidarité et du respect mutuel des souverainetés. »

En outre, avec plus de 180 millions d’habitants, majoritairement jeunes, l’espace AES (et ses partenaires potentiels) représente un marché et une force de travail considérables. Les projets validés cette semaine – centrales solaires interconnectées, raffinerie modulaire régionale, fonds souverain minier confédéral – visent précisément à transformer ces atouts démographiques en emplois et en richesse interne.

Le Premier ministre a conclu en félicitant tout particulièrement la ministre nigérienne des Mines et de l’Énergie pour son rôle déterminant dans l’organisation et la réussite de cette rencontre, ainsi que l’ensemble des experts qui ont produit en trois jours des documents « immédiatement opérationnels ».

En somme, à l’heure où l’AES accélère la création de ses propres instruments financiers et commerciaux, cette réunion de Niamey apparaît comme une nouvelle démonstration de la volonté des trois pays de passer rapidement de la parole aux actes dans la reconquête de leur souveraineté économique.

Dakar : Appel international pour la libération de Mohamed Bazoum

Dakar, 11 décembre 2025 – Près de trente mois après le coup d’État du 26 juillet 2023, un « Collectif international pour la libération de Mohamed Bazoum », regroupant des défenseurs des droits humains et des personnalités politiques, vient d’adresser une lettre ouverte très ferme aux plus hautes instances internationales : le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président de la Commission de l’Union africaine Mahamoud Ali Youssouf et le président de la CEDEAO Omar Alieu Touray.

 

Une détention qualifiée d’arbitraire

 

Dans ce texte rendu public ce jeudi, le collectif qualifie de « détention arbitraire » et de « séquestration » la situation du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum et de son épouse Khadija, toujours retenus dans la résidence présidentielle de Niamey sous contrôle des militaires du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie).

En effet, les signataires soulignent qu’« aucun chef d’accusation recevable, aucune procédure légale valable et aucune garantie procédurale minimalement conforme aux standards internationaux n’ont été présentés à ce jour ».

D’ailleurs, pour appuyer leur démarche, ils rappellent que :

  • La Cour de justice de la CEDEAO a ordonné en décembre 2023 la libération immédiate du couple présidentiel ;
  • Le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a conclu en février 2025 que cette détention est arbitraire et a exigé leur remise en liberté sans délai.

 

Alertes sur les conditions de séquestration de Mohamed Bazoum

 

De plus, le collectif alerte sur des « conditions de détention préoccupantes » : isolement prolongé, accès restreint aux soins médicaux, absence d’évaluation médicale indépendante et restrictions sévères des contacts avec l’extérieur. Ces traitements sont susceptibles de relever des « traitements inhumains ou dégradants », selon les standards onusiens.

Au-delà du sort individuel de Mohamed Bazoum, la lettre met en garde contre un « recul majeur des normes démocratiques » dans le Sahel et dénonce le risque d’une « banalisation de la violence d’État » si la communauté internationale reste passive.

 

Les exigences du Collectif

 

Par conséquent, les auteurs exigent des institutions internationales :

  • Une condamnation publique, ferme et coordonnée des quatre institutions ;
  • Des démarches diplomatiques de haut niveau ;
  • Le cas échéant, des mesures ciblées contre les responsables de cette détention ;
  • Un accès humanitaire et médical immédiat et indépendant au président Bazoum et à son épouse ;
  • Le refus de toute légitimation internationale d’une transition politique tant que le président élu reste privé de liberté.

« L’Histoire jugera la capacité de la communauté internationale à défendre le droit lorsqu’il est bafoué de manière aussi manifeste », concluent les signataires, qui présentent leur démarche comme une défense des principes universels et non comme un soutien partisan.

Pour l’instant, ni le palais présidentiel de Niamey ni les autorités de l’Alliance des États du Sahel (AES) n’ont réagi à cette nouvelle sortie. Mohamed Bazoum, 65 ans, reste à ce jour le seul président ouest-africain déchu depuis 2020 à être toujours détenu physiquement par les auteurs du putsch.

BCID-AES: visite officielle à Bamako du Premier ministre Zeine

Bamako, 11 décembre 2025 – En provenance de Niamey, le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, également ministre de l’Économie et des Finances, a atterri ce jeudi matin sur le tarmac de l’aéroport international Président Modibo Keïta de Bamako-Sénou. À sa descente d’avion, il a été reçu avec les honneurs par son homologue malien, le général de division Abdoulaye Maïga, chef du gouvernement de transition.

Le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine est à Bamako pour finaliser l'opérationnalisation de la BCID-AES.

Accueil fraternel et solennel

 

L’accueil a revêtu une forte dimension symbolique. En effet, outre plusieurs ministres maliens, une importante délégation de la communauté nigérienne établie au Mali s’était massée le long du tapis rouge, agitant les drapeaux des deux pays frères. La fanfare des Forces armées maliennes et une garde d’honneur ont salué l’arrivée du haut dignitaire, soulignant la profondeur des relations entre Bamako et Niamey au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), aux côtés du Burkina Faso.

 

Au cœur des discussions : la Banque confédérale

 

Cette visite s’inscrit dans le cadre de la réunion des ministres des Finances de la Communauté des États du Sahel (AES), qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger. L’ordre du jour principal porte sur l’opérationnalisation de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES), un établissement financier propre à l’organisation régionale que les chefs d’État ont décidé de créer lors de leur dernier sommet.

Conçue comme le bras armé financier de la jeune Alliance, cette banque aura pour vocation première de mobiliser des ressources internes et, surtout, de financer les grands projets d’infrastructures transfrontaliers, les programmes agricoles, énergétiques et industriels des trois pays membres. L’objectif affiché est clair : réduire la dépendance vis-à-vis des financements extérieurs souvent assortis de conditionnalités politiques, et poser les bases d’une intégration économique véritablement souveraine.

Parallèlement aux travaux techniques, les deux Premiers ministres devraient également aborder des questions bilatérales d’intérêt commun. Ils discuteront notamment de la fluidification des échanges commerciaux le long de l’axe Niamey-Bamako et de la coordination renforcée des efforts sécuritaires dans la zone des trois frontières.

BCID-AES : un test décisif pour l’indépendance économique

 

Cette étape malienne du Premier ministre Zeine illustre, une nouvelle fois, la volonté affichée par les autorités de transition des trois pays de l’AES de concrétiser rapidement les instruments de leur indépendance économique. C’est pourquoi les observateurs scruteront de près la mise en service effective de la BCID-AES, attendue dans les prochains mois, car elle constituera un test décisif de la capacité du bloc à transformer ses ambitions en réalisations tangibles.

 

Ainsi, en recevant son homologue nigérien avec une chaleur aussi marquée, le Mali réaffirme son engagement total dans la construction de cet espace sahelien autonome. Un message clair adressé autant aux partenaires régionaux qu’à la communauté internationale : l’AES entend désormais financer elle-même son développement et affirmer sa pleine souveraineté économique.

AES : 1ère foire commerciale à Niamey du 16 au 20 décembre

Niamey, 10 décembre 2025 – Le Niger donne le coup d’envoi d’un événement historique. Du 16 au 20 décembre prochain, Niamey accueillera la toute première Foire commerciale de la Confédération des États du Sahel (AES), rassemblant le Burkina Faso, le Mali et le Niger autour d’un même mot d’ordre : « Produire, transformer et consommer local pour une souveraineté économique dans l’espace AES ».

Une vitrine pour l’intégration économique du Sahel

 

Mardi 9 décembre, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, a présenté l’événement devant la presse, entouré du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), Moussa Sidi, ainsi que des ambassadeurs du Burkina Faso et du Mali à Niamey.

« Cette foire n’est pas une simple exposition, mais le premier pas concret vers la création de chaînes de valeur régionales et la réduction de notre dépendance aux importations », a déclaré le ministre. Il a insisté sur l’urgence de promouvoir le « Consommons local AES » et de transformer les matières premières sur place plutôt que de les exporter brutes (notamment dans l’agro-alimentaire et l’artisanat).

Dans sa prise de parole, le président Moussa Sidi a, quant à lui, rappelé la pleine mobilisation du secteur privé nigérien : “Nous voyons déjà cette foire comme le socle des futures zones franches et du marché commun de l’Alliance.” »

Niger, Mali et Burkina Faso lancent la première foire AES à Niamey. Togo, Tchad, Ghana, Sénégal et Maroc invités. Thème : consommer local pour la souveraineté. Niger, Mali et Burkina Faso lancent la première foire AES à Niamey. Togo, Tchad, Ghana, Sénégal et Maroc invités. Thème : consommer local pour la souveraineté.

Cinq pays invités pour élargir le cercle

 

En plus des trois membres fondateurs de l’AES, cinq nations ont été conviées : le Togo, le Tchad, le Ghana, le Sénégal et le Maroc. Cette ouverture calculée vise à montrer que l’intégration économique du Sahel ne se fera pas en vase clos, mais avec des partenaires partageant la même vision de coopération Sud-Sud.

 

foire AES :  un appel à la mobilisation populaire

 

Au terme de la conférence, le ministre Abdoulaye Seydou a lancé un appel direct au peuple nigérien : « J’invite les habitants de Niamey, les visiteurs, les frères burkinabè et maliens, ainsi que tous les partenaires sincères de l’AES à faire de cette foire un succès populaire. C’est ensemble que nous bâtirons notre souveraineté économique. »

Pendant cinq jours, le Parc des Expositions de Niamey deviendra le cœur battant d’une nouvelle ambition régionale : prouver que le Sahel peut produire, transformer et consommer ses propres richesses. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous ceux qui croient à l’émergence d’un bloc économique autonome au cœur du continent.

 

Niger : Formation à Tahoua pour contrer la désinformation

Tahoua, 10 décembre 2025 – Dans la salle de conférence de l’Hôtel de Ville de Tahoua, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou, a lancé ce mercredi un atelier de cinq jours destiné aux responsables communication de tous les ministères et institutions de la République. Objectif affiché : transformer ces cadres en « garants de la vérité institutionnelle » et bâtir une parole gouvernementale unifiée, cohérente et offensive face aux « récits falsifiés » qui circulent sur le pays.

 

Bâtir le récit national face à la guerre de l’information

 

Placé sous le thème de l’appui au Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP), l’atelier veut briser les silos entre départements ministériels. Trop souvent, chaque institution communique dans son coin, ce qui affaiblit le message global de l’État.

« Nous devons porter ensemble un récit national fort », a martelé le ministre Salatou, appelant à mettre en avant les progrès concrets réalisés en matière de sécurité, santé, éducation, sécurité alimentaire et réduction des vulnérabilités.

Le ministre n’a pas caché la gravité du contexte : « Depuis que le Niger a choisi la voie de la souveraineté, nous faisons face à une guerre informationnelle acharnée ». Réseaux sociaux, sites étrangers, voix hostiles : les canaux de désinformation sont légion et donnent, selon lui, une image « déformée, fragmentée et souvent pessimiste » du pays.

Pour preuve de la réalité qu’il veut voir valorisée, il a cité le taux de croissance de 8,8 % enregistré en 2024 – le plus élevé de l’UEMOA – porté notamment par les nouveaux projets pétroliers et gaziers.

Maîtriser le numérique et la communication de crise

 

L’atelier, financé par l’UNICEF, se concentrera sur la communication digitale, les bonnes pratiques sur les réseaux sociaux, la gestion de crise et la production de contenus crédibles et rapides.

« À l’ère où l’information circule à la vitesse de la lumière, maîtriser les outils numériques n’est plus une option, mais une nécessité stratégique », a insisté Adji Ali Salatou.

 

Le Gouverneur et l’UNICEF saluent l’initiative

 

Le Gouverneur de Tahoua, Colonel-Major Souleymane Amadou Moussa, a salué la tenue de la formation dans sa région : « La communication est au début et à la fin de tout processus de développement. C’est elle qui permet d’expliquer à nos compatriotes ce qu’est la Refondation et ses exigences. »

De son côté, le Dr Adamou Hainikoye, chef du bureau zonal UNICEF à Tahoua, a rappelé le partenariat historique entre l’agence onusienne et le Niger, en particulier pour la défense des droits de l’enfance et la lutte contre la désinformation qui affecte les politiques sociales. « Une politique ne vaut que si elle est connue et comprise. Les communicateurs institutionnels sont les premiers ambassadeurs de ces droits », a-t-il déclaré.

L’atelier, qui rassemble une cinquantaine de participants venus de tout le pays, se poursuivra jusqu’au 14 décembre. À l’issue, chaque ministère et institution devra repartir avec un plan d’action concret pour aligner sa communication sur le récit national voulu par le pouvoir en place.

Dans un Niger qui affirme de plus en plus sa souveraineté médiatique, cette formation marque une étape supplémentaire dans la volonté du gouvernement de transition de reprendre la main sur son image, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières.