août 2020 - Page 2 sur 37 - Journal du niger

Maroc : jets de pétards, incendies, confrontations avec les forces de l’ordre… nuit chaotique dans plusieurs quartiers à Rabat et Casablanca

Une nuit chaotique qu’ont vécues les villes de Rabat et Casablanca samedi à l’occasion des festivités commémoratives de Achoura (10ème jour du calendrier musulman).Rassemblements publics, feux de camps en pleine voie publique, attroupements d’adultes et d’enfants, utilisation de pétards et fumigènes, tirs de feux d’artifice et des produits inflammable, tel était l’état dans de nombreux quartiers de la capitale et de la métropole économique du Royaume.

Des photos et des vidéos relayées sur les réseaux sociaux attestent de la gravité des actes perpétrés, la nuit de samedi, par les jeunes de ces quartiers. En plus des pétards et autres feux d’artifice, des débordements sont à déplorer notamment des actes de sabotage de voitures et biens publics, ainsi que des confrontations avec les forces de l’ordre.

A Rabat, des actes de violence ont été enregistrés où certains quartiers populaires ont connu un vrai chaos : routes coupées, grands feux et sabotages de biens, des voitures cassées ainsi que des heurts avec les forces de l’ordre qui ont déployé un important dispositif sécuritaire pour éviter le pire. De nombreux éléments des forces de l’ordre ont été blessés lors de ces interventions.

Dans la ville limitrophe de la capitale, Salé, plusieurs quartiers ont vécu de dangereux actes de violence et de sabotages, dont des confrontations en utilisant des pétards, des feux d’artifices et des produits inflammables.

A Casablanca, des quartiers semblent sombrer dans une guerre entre jeunes protagonistes où jets de pétards et de produits inflammable ont été échangés toute la nuit. Pourtant, les autorités locales ont formellement interdit la commercialisation de ces petits engins explosifs destinés à produire du bruit, mais qui présentent un grand danger pour la santé et la sécurité des citoyens.

Aussi, des casseurs, agissant sous le couvert de la célébration de l’Achoura, ont entravé une partie de la circulation routière et fermé de nombreuses rues, dressant des barricades de pneus incendiés, ce qui a transformé ces quartiers en véritables champs de bataille. Les forces de l’ordre ont passé une nuit blanche, à traquer les concentrations de jeunes autour des feux allumés.

Si cette journée aux significations multiples est une occasion pour célébrer des rites et des coutumes ancrés dans la culture marocaine, ce n’est plus le cas ces derniers temps où cette fête est devenue le théâtre de dérapages plus ou moins graves où les pétards conjugués aux pneus et poubelles enflammés conduisent directement au commissariat de police ou aux urgences de l’hôpital.

Quelques jours avant la célébration de l’Achoura, les autorités locales avaient annoncé l’interdiction de tout rassemblement en prévention contre la propagation du coronavirus, qui fait ravage ces derniers jours au Maroc avec plus d’un millier de cas enregistrés quotidiennement.

Depuis des siècles, Achoura est perçue au Maroc comme celle de l’enfance, de la famille et des traditions, et aussi un jour de partage et de charité. Distribution de friandises, cadeaux, pratiques à caractères carnavalesques… l’ambiance est aux festivités. Au cours de cette journée, les enfants, mis à l’honneur, donnent libre cours à leur joie.

En cette période, le business des jouets bat tous les records au grand bonheur des commerçants contents de voir que rien n’atténue la frénésie des acheteurs qui se dépêchent d’obéir aux caprices de leurs bambins.

A cette fête se sont greffées des pratiques qui diffèrent d’une région à une autre, telles que la visite des cimetières et des marabouts. Certaines familles font brûler de l’encens tout au long de leurs veillées. Le soir, la fête continue avec le feu rituel autour duquel grands et petits chantent et dansent en chœurs des chansons qui passent de génération en génération.

Le lendemain de l’Achoura, les enfants et même les grands aspergent d’eau leurs amis, les voisins et même les passants. Une pratique appelée « Zem-Zem » en référence au puits du même nom à la Mecque, lieu saint en Arabie Saoudite.

L’Achoura est avant tout une fête de charité, de compassion et de dons aux plus démunis et un fort moment de convivialité et de retrouvailles où une ambiance bon-enfant règne au sein de toutes les familles. Mais, certaines pratiques qui ne relèvent ni de la culture ni de l’identité marocaine viennent porter un coup d’estocade à toute une fête aux multiples significations.

Enseignement, santé et tourisme au menu des quotidiens marocains

La rentrée scolaire, la fermeture des plages, les recettes touristiques et la production des équipements «made in Morocco» sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.Sous le titre «Rentrée scolaire : l’innovation plutôt que la débrouille», +l’Opinion+ estime que le gouvernement aurait dû reporter la rentrée scolaire, le temps d’asseoir la démocratisation de l’enseignement digital par la mise en place des moyens, dispositifs et mécanismes indispensables.

Le bon sens, poursuit le quotidien, voudrait que l’on opte, dans les circonstances que nous vivons, sans hésitation, pour l’enseignement à distance en y mettant les moyens financiers, la logistique et la stratégie nécessaires, loin des demi-mesures dont les retombées risquent d’être catastrophique.

« Nous devons saisir cette chance qui nous permettra de franchir le pas vers la modernisation des outils d’apprentissage indispensables à l’édification de la société du futur », lance-t-il. «Autrement, nos élèves et étudiants resteront marqués par cette rentrée chaotique, et entraîneront les conséquences à vie», conclut-il.

+L’Opinion+ rapporte que la capitale impose une nouvelle mesure pour endiguer la propagation du nouveau Coronavirus. En effet, toute personne qui désire se rendre à la plage devra être munie de sa carte d’identité nationale (CIN), portant l’adresse d’un des quartiers de la ville.

Les estivants qui habitent ailleurs non pas le droit d’y accéder, de sources sûres. Il est à noter que la seule plage accessible est celle de Rabat. Cette dernière est la seule qui reste ouverte sur la côte Atlantique entre Kénitra et Casablanca, les autres demeurent fermées.

+Al Bayane+ relève que les recettes du tourisme ont accusé un repli de 33,2%, soit 11,1 milliards de dirhams (1 euro = 10,8 DH), au terme des six premiers mois de cette année, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des finances.

« Le secteur touristique, qui a connu une baisse de sa valeur ajoutée de 7% au premier trimestre 2020, après une hausse de 2,9% il y a une année, continue d’afficher des retraits importants au niveau de ses recettes », souligne la DEPF dans sa note de conjoncture du mois d’août.

Ces recettes ont cumulé une baisse de 71,7% au titre du deuxième trimestre 2020, soit une perte de 11,8 milliards, poursuit la même source, relevant que le nombre des arrivées touristiques s’est replié de 63% à fin juin 2020 et celui des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés de 59%.

Sur un autre registre, +Aujourd’hui le Maroc+ rappelle que la mise au point d’un lit de réanimation 100% marocain constitue une avancée pour l’industrie et l’économie marocaine tout entière.

Même après la fin de la pandémie, un lit médical de réanimation, un dispositif de respiration artificielle, un thermomètre à infrarouges et bien d’autres équipements, seront toujours nécessaires pour le secteur de la santé, fait remarquer la publication, notant que les industriels marocains ont encore beaucoup de domaines et de filières à explorer et à exploiter avec, à la clé, du bon business à faire.

« Quel que soit le volume de la production de ces équipements locaux, ils constitueront incontestablement une économie de devise », constate-t-il, ajoutant que ce sont là les embryons de ce que pourrait devenir l’industrie marocaine dans quelques années et de ce qu’elle est capable de réaliser.

+L’Economiste+ rapporte que port de Tanger Med vient de mettre en service un troisième scanner de contrôle pour les camions de transport TIR, l’épine dorsale du commerce extérieur marocain.

Le nouveau système permet de contrôler 30 camions par heure, ce qui porte la capacité totale du port à 90 camions par heure, un camion toutes les 40 secondes, selon Tanger Med. Le scanner est installé à l’ «Export Access», la plateforme par laquelle transitent les camions d’import-export. Elle s’étend sur 19 hectares et permet de traiter jusqu’à 2. 100 unités de fret par jour, conteneurs et remorques TIR.

Covid-19 au Sénégal: une reprise universitaire à la queue leu leu

La reprise des cours dans les universités publiques du Sénégal, voulue par le gouvernement à partir du 1er septembre, se précise malgré des réserves.A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le plus grand établissement d’enseignement supérieur du pays, la conférence de presse de jeudi dernier a été reportée à la dernière minute. Elle devait se tenir conjointement entre le recteur et le directeur du Centre des œuvres universitaires (Cous) pour fixer les modalités de la réouverture, que ne semblait pas partager la Coordination des amicales d’étudiants.

Face aux journalistes la veille, celle-ci qui se prévaut du titre de « défenseuse des intérêts matériels et moraux des étudiants », a dénoncé le « plan de reprise adopté de façon unilatérale ». Partisane de la « reprise en masse » des enseignements à l’UCAD, elle milite « pour un sauvetage de l’année et la continuité des activités pédagogiques ».

De son côté, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) dénonce son non implication par le ministre de tutelle et exige la satisfaction de leurs revendications pour éviter « une mort impérieuse des universités ».

Mais dans une conférence de presse finalement tenue vendredi, les autorités de l’UCAD ont donné des gages pour la reprise des enseignements-apprentissages le premier septembre. A l’instar des autres universités du pays fermées depuis plus de cinq mois pour éviter la propagation du nouveau coronavirus, l’Université de Dakar a arrêté son plan de reprise pour ce mardi.

Les 78.500 étudiants seront divisés en trois groupes qui se succéderont à partir de ce jour jusqu’au 31 décembre 2020. Selon le recteur Ahmadou Aly Mbaye, certains suivront des cours à distance là où d’autres le feront en présentiel suivant une rotation par cohortes et par niveaux, aussi bien au campus social que pédagogique.

« Du 1er septembre au 15 octobre, pour les étudiants de la Licence 3 et du Master 1, cette première cohorte constitue un effectif de 19.517 étudiants. Du 15 octobre au 15 novembre, les étudiants de la Licence 2 et en Master 2, soit une deuxième cohorte d’un effectif de 20.348 étudiants. Du 15 novembre au 31 décembre, pour les étudiants en Licence 1 qui composent la troisième et dernière cohorte avec un effectif de 31.700 étudiants », a-t-il soutenu.

Sur le volet social, le COUD annonce la mise en place d’un protocole sanitaire qui va de l’application des gestes barrières au respect des règles de distanciation physique et mesures particulières. Le directeur Abdoulaye Sow souligne aussi que les amicales d’étudiants ont été impliquées dans le processus d’élaboration des protocoles des différents départements du COUD.

« Au lieu d’avoir 71.000 étudiants ou plus, nous aurons au maximum 19.000 étudiants sur les 45 jours. Ce qui va désengorger de manière substantielle nos restaurants. Mais, à côté de ce nombre, il y aura un dispositif d’accompagnement, d’encadrement afin de respecter les mesures barrières », a-t-il expliqué, relevant par ailleurs que les étudiants de la Faculté de médecine sont associés dans la prévention et la prise en charge sanitaire.

La reprise se précise aussi dans les universités de l’intérieur du pays. C’est le cas à l’Université du Sine Saloum Elhadji Ibrahim Niass de Kaolack (centre) où les enseignements en présentiel recommencent le lundi 7 septembre dans « le respect des règles édictées par les autorités sanitaires ».

On semble s’acheminer vers cela également à l’Université Alioune-Diop de Bambey (centre-ouest). Le campus social se dit prêt en effet à accueillir une première cohorte d’étudiants mardi prochain. Toutefois, le président de la coordination des étudiants déplore la rentrée progressive proposée par le comité de santé et approuvée par les instances pédagogiques, parce qu’elle « ne convient pas assez » à ses camarades.

Il faut préciser que les établissements d’enseignement supérieur sont chargés en toute autonomie de décider des niveaux de convocation des étudiants. En mai dernier, le ministre de tutelle avait rappelé la disponibilité de l’Etat à « accompagner les instances pour la mise en œuvre de mesures adéquates afin d’éviter une année blanche et finir l’année au plus tard le 31 janvier 2021 ».

Politique et coronavirus à la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais, reçus ce lundi à APA, traitent prioritairement de l’actualité liée à la politique et au coronavirus. »Élections locales avant le 28 mars-Vers un 3e report », titre Sud Quotidien, dans lequel journal, Babacar Fall du Gradec affirme: »On ne peut pas vouloir une chose et son contraire ».

À la Une de Rewmi quotidien, Cheikh Guèye, maire de Dieupeul (proche de Khalifa Sall, ex maire de Dakar) se prononce sur un probable 3e mandat de MackySall et estime que « parler de 3e mandat au Sénégal est extrêmement grave ».

Dans Vox Populi, Moussa Tine, leader de l’ADP et autre proche de Khalifa Sall lance: »Macky doit s’affranchir de la petite politique et respecter son serment de ne pas se présenter une 3e fois. La question du 3e mandat bloque le pays et affaiblit le président de la République. Rien a changé. Khalifa Sall a naturellement rendez-vous avec le peuple pour les écheances à venir ».

A propos des concertations sur le statut de son chef, Vox Populi informe que « l’opposition choisit Idy (Idrissa Seck, leader du parti Rewmi) ». « Positions de l’opposition-Idy, leader désigné, en faveur de la suppléance et de la désignation du ministre des élections », poursuit L’As.

Parlant des relations entre la France et le Sénégal, L’Observateur note: »Macky-Macron: Une relation déséquilibrée. Intérêts économiques, rapports privilégiés et réalités d’État ».

Le Quotidien revient sur l’appui du Chef de l’Etat à l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) et révèle que « Macky coupe les vivres » et retient ses 40 millions f cfa.

Source A traite du coronavirus et détaille: »5 décès en 24 heures, soit 284 le nombre total, 36 cas en réanimation et 172 testés positifs-l’épidémie poursuit sa promenade meurtrière ».

« Baisse des cas de contamination à la Covid-19-Rien que du bluff ! », s’exclame Lii Quotidien. Traitant de la lutte contre la Covid-19, Libération fait état de « 1055 guérisons en une semaine » et de 706 nouveaux cas et de 18 décès sur la même période.

« Covid-19 au Sénégal-Bientôt 10.000 guéris », se réjouit Kritik.

Les menaces d’expropriation des populations de Bargny font la Une du journal EnQuête qui note que « les Turcs installent la peur ». Selon nos confrères, pour faire place aux Turcs de Tosyali et leur usine de sidérurgie, les populations risquent l’expulsion.

« Bargny: Tosyali-centrale à charbon: Cocktail explosif pour la commune », renchérit Vox Populi.

Présidentielle ivoirienne : l’Union pour la Côte d’Ivoire se retire du processus électoral

L’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), un parti de l’opposition ivoirienne, a annoncé dimanche à Abidjan, son retrait provisoire du processus électoral en cours dans le pays devant aboutir à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, appelant à des «mesures d’apaisement» avant ce scrutin.« Parce que nous aimons profondément notre pays, la Côte d’Ivoire, notre bien commun, j’ai décidé en accord avec les valeurs et les idéaux de paix et d’unité de la nation prônées par l’UPCI de me retirer provisoirement du processus électoral en cours.», a déclaré Me Brahima Soro, le président de l’UPCI au cours d’une conférence de presse, lançant un « appel solennel à la retenue ».

Me Soro qui dit avoir obtenu les  parrainages citoyens nécessaires dans 18 régions et districts, a souligné que « pour nous,  ce n’est pas une question de qui va être président et qui ne va pas être président en octobre ».

« Le sujet, c’est comment faisons-nous pour sauver la côte d’Ivoire. Et pour nous ce qui s’impose aujourd’hui, c’est que quel que soit l’impératif des délais, il y a lieu de prendre des mesures d’apaisement. Avec ce qui arrive nous préférons que notre nom ne soit pas associé à cela», a-t-il  expliqué, s’inquiétant des violences préélectorales dans le pays. Le président de l’UPCI a particulièrement insisté sur la « nécessité d’apaiser le climat politique » en Côte d’Ivoire.

De violentes manifestations politiques de l’opposition ivoirienne contre la candidature du président ivoirien Alassane Ouattara à la présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020,  ont été enregistrées ces dernières semaines en Côte d’Ivoire, faisant au moins six morts et plusieurs blessés.

La période de dépôt des candidatures pour la prochaine élection présidentielle ivoirienne  s’achève le lundi 31 août 2020.

Covid-19 : baisse du taux de positivité en Côte d’Ivoire avec un fléchissement en dessous de la centaine

La Côte d’Ivoire enregistre une baisse de taux de positivité à la Covid-19 avec un fléchissement allant en dessous de la centaine, alors qu’il y a quelques semaines, les cas confirmés étaient notifiés par centaines avec plus de 90% dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan.La Côte d’Ivoire a enregistré dimanche 55 nouveaux cas de Covid-19, portant à 17 948 le nombre de cas confirmés dont 16 553 personnes guéries, 115 décès et 1 280 cas actifs, selon un bilan du ministère de la Santé et de l’hygiène publique.

« Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a enregistré ce jour dimanche 30 août 2020, 55 nouveaux cas de Covid-19 sur 580 échantillons prélevés soit 9,5% de cas positifs, 113 guéris et 0 décès », indique une note officielle, transmise, dimanche à APA. 

A la date du 30 août 2020, la Côte d’Ivoire, où le premier cas de Covid-19 a été détecté en mars,  compte « 17 948 cas confirmés dont 16 553 personnes guéries, 115 décès et 1 280 cas actifs », selon cette note.  

Pour accroître le dépistage et détecter les personnes infectées,  le gouvernement ivoirien a mis en place des centres, notamment à Abidjan,  épicentre de la maladie. Aujourd’hui, le nombre total d’échantillons testé est de 126 552.  

Maroc : Le contractant général Jet Contractors lève plus de 18 millions d’euros

L’acteur marocain national de référence en matière de réalisations « clé en main » de bâtiments à forte composante architecturale, Jet Contractors, vient de lever 18,3 millions d’euros (200 millions de DH) à travers une émission obligataire par appel public à l’épargne, annonce dimanche le groupe dans un communiqué.Le produit de cette émission, destiné à accompagner le plan de développement du groupe, s’inscrit dans la mise en œuvre d’une stratégie globale de transformation du Groupe visant à gagner en compétitivité et en capacités industrielles pour enclencher de nouveaux cycles de croissance pérenne, explique le groupe.

Structurée et menée à bien dans un contexte particulièrement difficile, cette opération a été marquée par un réel engouement de la part d’investisseurs qualifiés qui y ont souscrit sur une période de 3 jours du 11 au 13 août courant.

Adossées à des engagements financiers, les obligations émises comprennent notamment l’engagement des actionnaires actuels à maintenir leur détention en capital à un minimum de 34% durant toute la durée de l’emprunt obligataire.

Cette structuration innovante sur le marché de la dette privée marocain, réalisée par la Banque Conseil Red Med Finance en tant que conseiller et coordinateur global, devrait permettre à d’autres PME marocaines de se financer à travers les marchés de capitaux.

Fondé en 1992, le Groupe Jet Contractors s’est progressivement doté de l’ensemble des outils et savoir-faire requis pour donner corps aux conceptions les plus complexes et gestes architecturaux les plus créatifs. L’intégration de l’essentiel de chaîne de valeur de l’activité bâtimentaire confère au groupe agilité, flexibilité et modularité tant dans la conception que la réalisation des solutions destinées à assurer la meilleure « value for money » pour ses partenaires.

Jet Contractors est cotée à la bourse des valeurs de Casablanca.

CRed Med Finance (RMF) est une banque d’affaires spécialisée dans les opérations de haut de bilan et dans la gestion d’actifs à travers Red Med Asset Management (RMAM).

Opérant dans les activités de Fusions-acquisitions (M&A) et d’Offres publiques de vente et d’achat (OPV/OPA) au Maroc et en Afrique, Red Med Finance, grâce à sa parfaite connaissance du marché de la dette, accompagne également ses partenaires dans la recherche de solutions de financement innovantes à des conditions optimales.

Des jeunes et des femmes de Bécédi-Brignan, dans le Sud ivoirien, reçoivent des clés de fermes

Des danses, soutenues par des tambours et la fanfare, ont rythmé samedi l’élan de joie des populations de Bécédi-Brignan, une localité dans le Sud ivoirien, où les associations des jeunes et des femmes ont reçu des clés de fermes avicoles, de porcs et de lapins, lors d’une cérémonie.Sur l’esplanade abritant les événements, étaient regroupés notables et chefs coutumiers, des autorités administratives et politiques, ainsi que des jeunes et femmes issus du canton de Tchoyasso, comprenant 14 circonscriptions dont Bécédi-Brignan.

Suite à l’investiture du président des jeunes de Bécédi-Brignan, Dominique Achou Séka, et de la présidente des femmes de ce village, Mme Agnès N’Cho Gbahi, les associations de la jeunesse et celles des femmes ont reçu via la « Projet clef en main », des clés de fermes.

Le parrain de la cérémonie, Akaffou Casimir Eric dit « ACE », un fils et cadre de Bécédi-Brignan, a salué le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques,  Moussa Dosso,  sous la présidence et grâce à la bienveillance de qui cet évènement s’est tenu.

Le projet clef en mains, dira-t-il, est une initiative du ministère des Ressources animales et halieutiques, institution où M. Akaffou Casimir Eric occupe le poste de chef de Cabinet. Pour ce jeune polytechnicien, ce projet est « une opportunité » pour les jeunes et les femmes.

Ce projet, lancé au profit des jeunes et des femmes, préalablement formés aux outils de gestion des métiers de l’élevage, est d’un investissement total de 30 millions Fcfa,  soit 20 millions Fcfa octroyé au projet avicole des femmes et 10 millions Fcfa pour les jeunes (fermes avicoles, porcs et lapins).

Pour une réussite de ce projet clef en main, les agents du ministère donneront en continue et « gratuitement » tout l’encadrement nécessaire. Toutefois, fera observer le parrain, tout n’est pas acquis, car il y a des défis à relever pour une pérennité des fermes.

Essentiellement destiné aux jeunes et aux femmes organisés en coopératives ou en associations, le projet clefs en main, mis en place par le gouvernement ivoirien pour résorber le chômage et favoriser la sécurité alimentaire, vise l’autonomie et l’insertion sociale de ces cibles dans le tissu social.

Affable et généreux, Akaffou Casimir Eric, veut étendre davantage ses actions de développement local dans l’ensemble des circonscriptions du canton Tchoyasso, regroupant 14 villages dont Bécédi-Brignan est le chef-lieu.

Cette journée, marquant la double cérémonie d’investiture des présidents des jeunes et des femmes puis du lancement du projet clef en main, avoue Akaffou Casimir Eric, est « un nouveau départ » pour lui.

Un nouveau départ notamment au plan économique et social pour les populations de Bécédi-Brignan, mais aussi pour le canton tout entier, a laissé entendre M. Akaffou Casimir Eric qui jusque-là agissait dans la discrétion.

« Ces projets clefs en mains annoncent beaucoup d’autres. Mon ambition, c’est qu’ aucune mère n’ai à s’inquiéter désormais pour la rentrée scolaire, pour les documents de ses enfants  (…) et que plus aucun jeune de 25 à 35 ans n’hésite à fonder une famille parce qu’ il n’a pas de revenu », a-t-dit.

Selon lui, il devient de plus en plus difficile de garder cette posture alors même que son ambition et ses idées s’étendent, au moins, à tout le canton de Tchoyasso. Car, voulant davantage aider des individus, des familles ou des mutuelles de villages.

Le sous-préfet, Mme Marguerite Akaffou, a sans ambages déclaré à l’endroit des jeunes que l’avenir ne s’improvise pas et que leur bonheur futur dépendra d’une large part des efforts qu’ ils déploieront. Car, « le monde n’a que faire des paresseux et des inconscients ».

A l’endroit des associations des femmes, elle a appelé à l’Union, à l’entente et à la solidarité, en se mettant ensemble pour des activités génératrices de revenus, tout en insistant sur le fait que l’Union fait la force et peut amener des décideurs à leur accorder des prêts et des appuis.

Dominique Séka, le 13e président des jeunes installé, s’est engagé à amener les jeunes à prendre en main le développement du village, tout en les exhortant à améliorer leurs comportements et à tourner le dos à l’incivisme, à la violence car seul le travail paie.

Quant à la présidente des femmes, Mme Agnès N’Cho épouse Gbahi, elle a assuré inscrire les femmes dans une dynamique de développement du village et de la région, avant d’ajouter qu’ elle favorisera l’autonomie des femmes en les organisant à capter des financements.

Situé à 55 kilomètres, au sud-ouest d’Abidjan, Bécédi-Brignan, est une localité du Département d’Adzopé, chef-lieu de la Région de la Mé (Sud ivoirien). La sous-préfecture de Bécédi-Brignan comprend 22 000 habitants.

Présidentielle ivoirienne: les leaders de jeunesses de Didiévi disent «oui» à la paix et à la cohésion sociale

En vue d’une élection présidentielle sans violences en Côte d’Ivoire, à l’issue du scrutin du 31 octobre 2020 dont les joutes s’annoncent épiques, les leaders de jeunesses de Didiévi (centre ivoirien) disent « oui » à la paix et à la cohésion sociale.Ces leaders de jeunesses ont marqué leur adhésion à la paix en cette période électorale, dans le cadre de la tournée de sensibilisation initiée par les jeunes leaders de la Région du Bélier, en vue de maintenir un climat apaisé lors de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. 

M. Samuel Konan, coordonnateur des jeunes du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix  (RHDP) du Bélier et sa délégation ont eu une rencontre avec les jeunes de Didiévi. Après l’étape de Tiébissou, ce fut celle de Didiévi de recevoir les émissaires jeunes de la non-violence. 

A la salle des fêtes de la mairie de Didiévi, les responsables de jeunesse du RHDP, de la société civile, de l’opposition, des associations de femmes et des leaders d’opinion, se sont retrouvés, vendredi, pour échanger sur les enjeux de l’élection présidentielle à venir. 

Ils ont convenu du maintien d’un climat de paix et de cohésion dans la région, car pour eux, le choix du futur président doit s’opérer dans les urnes et non dans les rues, tout en s’engageant à créer un environnement de sérénité et de paix, gage de tout développement. 

Au cours de cette rencontre, les différents responsables de jeunes ont décidé de façon unanime de toujours œuvrer dans le sens de la cohésion sociale qui, d’ailleurs n’a jamais été mis à mal dans cette localité. 

La responsable des femmes, quant à elle, a pris la parole pour prodiguer des conseils à la jeunesse afin qu’elle soit le garant de la paix et de l’unité. Au terme de ces fructueux échanges, un déjeuner fut offert par Dr Brice Kouassi, maire de la commune de Didiévi aux participants. 

 Après Didiévi, la caravane de la paix et de la cohésion sociale, dans les jours à venir, sillonnera successivement les villes de Djékanou et de Toumodi, toujours dans le centre du pays, pour véhiculer le message de la non-violence dans la Région du Bélier. 

Mali: qui est l’Imam Dicko, «l’homme le plus influent du pays» ?

Dix jours après la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, Apa News a rencontré, à Bamako, le célèbre Imam Dicko dont le rôle a été déterminant dans la mobilisation populaire qui a provoqué le coup d’État militaire contre le président déchu.Les orateurs qui l’ont précédé ont tous pu parler sans vraiment être interrompus, sauf parfois par quelques applaudissements. Mais quand Mahmoud Dicko se lève pour se diriger vers le pupitre d’où il doit prononcer son discours, il lui faut du temps pour que le public le laisse parler. « Allahou Akbar, Allahou Akbar, Dicko, Dicko » s’époumonent longuement les milliers d’auditeurs. « Sabali, Sabali » (pardon, pardon, en bambara, la langue la plus parlée au Mali), prie-t-il plusieurs fois. Un exercice qu’il est d’ailleurs contraint de répéter tout au long de cette première intervention publique qu’il tient depuis la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août dernier, suite à un coup d’État militaire.

C’était vendredi 28 août, en milieu d’après-midi, lors d’un meeting dans la grande salle du palais de la Culture de Bamako organisé par ses partisans, fers de lance du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques). Cette coalition de partis politiques, d’activistes civils et de religieux qui, début juin, avait lancé le mouvement de protestation massif réclamant le départ d’IBK, finalement « démissionné » par l’armée.

À 66 ans, le religieux « le plus célèbre du Mali » ne se réjouit pas particulièrement de ce qui est arrivé à son « ami et frère », comme il continue à désigner le président déchu. Il ne regrette pas non plus le coup d’État qui l’a déposé, le quatrième de l’histoire moderne de cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest indépendante depuis 1960.

L’Imam, qui avait pourtant fortement aidé IBK à arriver au pouvoir pour la première fois en 2013, avant de s’en éloigner, estime que « vu son bilan et la situation du pays, l’intervention des jeunes officiers pour obliger IBK à quitter le pouvoir est un acte salutaire. Autrement, le pays allait droit dans le mur », explique-t-il, plus tard dans la soirée, installé dans sa modeste maison attenante à la mosquée où il officie depuis plusieurs dizaines d’années dans le quartier de Badalabougou, à deux pas du palais de la Culture.

« Je l’ai absolument soutenu lors de sa première élection en 2013. À l’époque, j’étais convaincu que c’était l’homme qu’il fallait au Mali pour ramener la paix et mettre le pays sur les rails », explique l’imam en allusion au contexte où se trouvait son pays à la veille de la première élection d’Ibrahim Boubacar Keïta comme président de la République. C’était en septembre 2013. À l’époque, le Mali venait de vivre un des moments les plus critiques de son histoire moderne, suite à une énième rébellion nationaliste touarègue survenue en janvier 2012 dans le nord du pays. Celle-ci a finalement été rapidement supplantée par des groupes jihadistes liés à Al-Qaida. Durant une dizaine de mois, ces derniers avaient érigé un mini État islamique dans cette partie du Mali grande comme deux fois la France où l’unique loi était la charia (loi islamique), coupant les mains des voleurs, lapidant les couples accusés d’adultère, etc.

Une intervention des militaires français, appuyée par quelques pays africains, a permis de chasser, à partir de janvier 2013, les islamistes des villes qu’ils occupaient jusqu’alors. Mais le septentrion malien reste à ce jour loin d’avoir été pacifié. Les agents des services publics, les représentants de l’administration et les forces de sécurité, censés signifier le retour de l’État dans la région, n’y sont toujours pas déployés, sauf dans des cas très rares et la violence s’est d’ailleurs étendue à d’autres régions du pays.

« IBK a été élu sur des promesses claires, comme la lutte contre la pauvreté, le retour de la paix, la sécurité et la réconciliation nationale. Aucune de ces promesses n’a aujourd’hui été tenue. Les Maliens souffrent toujours de la pauvreté, de la corruption, de la gabegie et les détournements des biens publics ont atteint des niveaux jamais vus. Le pays n’a pas été réunifié, la paix n’est jamais revenue et l’insécurité s’est d’ailleurs étendue à une grande partie du pays où les communautés s’entretuent », accuse-t-il.

Le religieux, qui s’est toujours distingué parmi les élites maliennes défendant l’idée de négociations avec les islamistes armés, est-il encore disposé à intercéder entre les nouvelles autorités de Bamako et les rebelles islamistes ?

Mahmoud Dicko connaît très bien les leaders maliens du principal groupe d’insurgés islamistes actif au Mali : le Groupe pour le soutien de l’Islam et des Musulmans ((GSIM, connu aussi par son acronyme en langue arabe JNIM), allié à Al-Qaida, le Touareg Iyad Ag Ghali et le Peul Amadou Koufa dont les hommes sont très actifs respectivement dans le nord et le centre du pays.

« Ils sont Maliens non ? Ce sont des fils de ce pays et on doit bien évidemment leur tendre la main. La violence n’a jamais rien réglé. Je ne cache pas que je suis bien partisan d’une discussion avec eux. Si on me le demande, je suis prêt à aller les voir. La paix dans mon pays vaut bien tous les efforts que je peux faire », justifie le religieux.

La junte désormais au pouvoir doit entamer incessamment des concertations avec les « forces vives de la nation » pour déterminer les modalités d’un rétablissement de l’ordre constitutionnel, après la démission forcée du président IBK et la dissolution de l’Assemblée nationale. L’Imam est-il intéressé par une participation au gouvernement de transition qui sera bientôt mis en place ?

« Je ne serai jamais candidat à aucun poste politique. Même si on m’oblige, je ne serai jamais président du Mali. Je suis Imam et je reste Imam », jure t-il, précisant que « cela ne veut pas dire que je ne vais pas intervenir dans le débat public quand cela se justifie ».

Mahmoud Dicko, qui aime répéter qu’un « Imam est aussi un citoyen ayant forcément un avis comme tout Malien », partage-t-il le point de vue de la nouvelle junte qui souhaite engager une transition politique de trois ans ? Un délai jugé trop long par une bonne partie des Maliens et surtout par la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), à laquelle le Mali est affilié. Mandatée par la communauté internationale pour négocier avec les militaires un agenda destiné à conduire le pays vers des élections législatives et présidentielle dans un « délai raisonnable », l’organisation régionale, qui a décidé de sanctionner les nouvelles autorités en fermant toutes les frontières avec le Mali, plaide pour une transition qui ne dépasse pas un an.

« Trois ans, c’est trop long. Un an, c’est trop court. Quand on analyse objectivement la situation dans laquelle se trouve le Mali, je crois que l’idéal serait une transition de 18 mois. C’est assez suffisant pour faire l’état des lieux du pays et choisir la voie consensuelle dans laquelle le Mali doit s’engager. C’est juste une question de raison », plaide t-il.

Préfère t-il un président de transition civil ou militaire ? « Si cela dépend de moi, une personnalité civile intègre et respectée est le meilleur choix. Mais les militaires ont tout de même le droit de participer au gouvernement de transition. Ils ont joué un rôle important en parachevant cette révolution populaire que nous avons lancée en juin. Ils ont donc le droit de participer à la gestion de la période de transition, surtout qu’ils sont aussi Maliens comme nous autres civils », explique t-il.

Mahmoud Dicko que ses détracteurs accusent de travailler pour l’avènement d’une « république islamique au Mali », souhaite t-il que la nouvelle transition débouche sur des réformes qui accordent plus de place à l’Islam dans la Constitution et les lois du pays ?

« Très honnêtement, j’estime que la question ne se pose pas aujourd’hui au Mali. Même si nous sommes à 99% musulmans, ce n’est pas une priorité pour les Maliens d’évoquer la laïcité ou la question religieuse. J’estime que tout le monde a sa place dans ce pays. Personnellement, j’ai les meilleures relations possibles avec toutes les obédiences religieuses, et je l’ai même répété plusieurs fois aujourd’hui devant le public », dit-il en allusion aux hommages appuyés qu’il a rendus quelques heures plus tôt devant ses partisans aux autres chefs religieux musulmans et à l’archevêque de Bamako. « C’est mon frère et il le sait très bien. Ce n’est pas de la langue de bois », insiste-t-il.

« L’urgence pour le Mali est de retrouver un pays normal, avec un président et un gouvernement intègres, honnêtes et qui travaillent pour l’intérêt national et surtout le retour de la paix et la réconciliation nationale. Le reste est secondaire », défend celui qui aujourd’hui invite « la jeunesse malienne à rester vigilante » et promet que « plus personne n’aura jamais un chèque en blanc pour diriger le Mali ».

S’adresse t-il au futur président élu ou à la junte actuellement au pouvoir aussi ?

« Je m’adresse aux deux et je mets d’ailleurs en garde les jeunes officiers au pouvoir actuellement contre la tentation d’une gestion solitaire des affaires », assume l’Imam qui s’est rendu initialement célèbre au Mali en défiant un autre pouvoir : celui du président Amadou Toumani Touré (ATT), élu en 2002 mais renversé en 2012 par de jeunes militaires. C’était en 2007 lorsque le religieux avait mobilisé des milliers de Maliens dans le grand stade de Bamako obligeant ATT à retirer un projet du Code de la famille censé alors accorder plus de droits aux femmes.

L’Imam, qui a dirigé le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) de janvier 2008 à avril 2019, est aujourd’hui considéré comme le « religieux le plus populaire et l’homme public malien le plus influent ». Actuellement à la tête d’une Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (Cmas), un groupe à mi-chemin entre l’action religieuse et la politique, l’Imam est de l’avis de tous l’un des rares hommes publics maliens dont l’avis est incontournable dans bien des domaines.

Ce natif de Tombouctou en 1954, issu d’une famille de lettrés musulmans, est le fils d’un érudit peul et d’une femme arabe appartenant à la très réputée tribu des Kountas considérés comme les dépositaires de la voie soufie de la Kadririya dans le Grand Sahara et l’Afrique de l’Ouest.

Après un apprentissage initial du Coran et de la langue auprès de sa famille et de grands maîtres de sa région natale au Mali, il se rend en Mauritanie alors qu’il a à peine seize ans. Installé à Boutilimit, petite cité en plein désert située à 150 kilomètres à l’est de Nouakchott, la capitale, il s’y inscrit à l’Institut des études islamiques, le premier établissement du genre fondé en Afrique de l’Ouest qui dispose alors d’un double programme scolaire moderne et religieux. Cet établissement, dont la réputation à l’époque dépasse déjà largement la sous-région, accueillait des étudiants venant du monde entier, y compris des Occidentaux.

L’un d’entre-eux, un Français plus ou moins connu alors dans le monde du cinéma pour ses choix « bruts et sauvages » devient son ami : Serge Bard, rebaptisé Abdullah Siradj après sa conversion à l’Islam à la fin des années 1960 lors d’un voyage en Algérie. Fondateur du collectif « Zanzibar », Bard a déjà trois films à son actif : Ici et maintenant, en mars et avril 1968, Détruisez-vous (Le Fusil silencieux) et Fun and Games for Everyone, film dont Henri Alekan signe la photographie.

« J’étais très jeune. À l’époque, il n’y avait ni routes, ni transports, ni papiers d’identité. J’ai traversé toute la Mauritanie à l’ancienne. À la nomade. À dos de chameaux. J’ai été à Oualata, Nema, Timbedra, Aioun, Kiffa, et enfin Boutilimit. C’était magnifique. J’ai beaucoup appris là-bas. J’y ai rencontré de vrais maîtres mais aussi d’excellents élèves et étudiants dont je garde le meilleur des souvenirs comme mon ami français Abdulah Siradj ».

Après son séjour en Mauritanie, Mahmoud Dicko se rend en Arabie saoudite, où il s’inscrit à la célèbre université de Médine, considérée comme le grand centre de diffusion de l’Islam wahhabite. La doctrine officielle du royaume des Saoud. S’est-il converti à ce courant lors de ce séjour ?

L’Imam Dicko, qui par le passé s’était déclaré publiquement « wahhabite », ne le dit plus. Ses amis qui aiment rappeler son opposition « radicale à toute violence » préfèrent le décrire comme « un simple musulman » ou un « islamiste centriste ( c’est-à-dire modéré) sinon « un salafiste quiétiste comme tant d’autres de même obédience ».