RELIGIONS Archives - Journal du niger

Coran déchiré à La Haye: le Maroc condamne « un acte provoquant »

Le Maroc a condamné, dans les termes les plus forts, les agissements d’un extrémiste qui a déchiré un exemplaire du Saint-Coran à La Haye, aux Pays-Bas, a affirmé mercredi le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.Le Royaume « dénonce ce nouvel acte provoquant qui heurte les symboles sacrés et les sentiments de plus d’un milliard de musulmans », souligne le ministère dans un communiqué.

« Tout en rappelant les valeurs de tolérance et de coexistence et le respect des symboles sacrés, le Royaume du Maroc souligne la nécessité d’appliquer la loi et d’agir avec fermeté pour prévenir toute atteinte aux religions et aux sentiments de leurs adeptes », ajoute la même source.

Le Maroc avait précédemment vivement condamné les agissements d’extrémistes suédois qui ont brûlé le Coran samedi dernier à Stockholm, en exprimant « son rejet catégorique de cet acte dangereux ».

Islam: Le Cheikh Ibn Bayyah, une riposte africaine à l’extrémisme

L’érudit d’origine mauritanienne qui fait autorité dans le monde musulman est l’initiateur de la Conférence pour la paix en Afrique de Nouakchott, désormais un événement très couru sur le Continent.C’est un ballet singulier de personnalités qui a défilé du 17 au 19 janvier 2023, au Palais Al Mourabitoune de Nouakchott, à la périphérie de la capitale mauritanienne, où se déroulait la troisième édition de la « Conférence pour la Paix en Afrique ». 

Ce forum, rare sur le continent, qui réunit autour de dizaines de sommités religieuses du monde musulman, des politiques, des diplomates, des experts et des journalistes venus du monde entier, est destiné à réfléchir sur les ripostes possibles au phénomène de l’extrémisme. 

Signe de l’importance grandissante de cette rencontre, le président nigérian Muhammadu Buhari a assisté à la cérémonie d’ouverture, en présence de son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, tandis que ses homologues Mohamed Bazoum du Niger et Paul Kagamé du Rwanda s’y sont virtuellement invités en délivrant des messages par vidéo. 

L’initiateur de ce forum est l’érudit d’origine mauritanienne, Cheikh Abdallah Ibn Mahfoudh Ibn Bayyah, 88 ans, basé entre l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, dont la production intellectuelle est très suivie dans le monde musulman où ses avis font autorité. Actuellement président du Conseil de la Fatwa des Émirats arabes-unis, le religieux qui fut longtemps professeur à l’Université du Roi Abdulaziz de Djeddah, a été durant les années 1970 ministre de la Justice dans la régime du père de l’indépendance de la Mauritanie, Moktar Ould Daddah au pouvoir de 1958 à 1978.  Issu d’une grande famille d’érudits de l’Est mauritanien, près de la frontière malienne, cet adepte de la confrérie soufie la Chadhilia ( une branche de la Qadiriyya) est l’une des rares sommités religieuses musulmanes influentes dans  les pays du Golfe qui n’est pas issue des courants wahabbites ou salafistes.

Ce polyglotte, aussi bien à l’aise en arabe qu’en français, a connu une consécration planétaire lorsque Barack Obama, alors président des Etats-Unis d’Amérique,  l’a cité lors d’un célèbre discours devant le Conseil de sécurité de l’Onu en 2014, en le donnant comme l’exemple même du guide religieux éclairé. Mais Ibn Bayyah est surtout célèbre pour avoir émis une fatwa qui a eu un immense impact dans le monde musulman, intitulée « Ceci n’est pas le chemin du paradis », qui démonte, sur la base d’un argumentaire islamique implacable les thèses radicales de  l’Organisation de l’Etat islamique qui déstabilisent une partie importante des pays musulmans. Le Mauritanien est aussi connu pour avoir  porté la contradiction lors des « Printemps arabes » à feu Youssef Al Qaradawi, célèbre prédicateur proche de la puissante confrérie des « Frères musulmans » et star incontestée de la chaîne qatarie Al Jazira. Alors que l’égyptien naturalisé qatari, donnait sa bénédiction aux soulèvements  qui allaient emporter plusieurs régimes arabes, Ibn Bayyah prenait son contre-pied en prônant la reforme au lieu de la révolution, disant en substance que même un mauvais gouvernement est préférable au désordre et à la Fitna (discorde). 

L’une des spécificités de la Mauritanie est que ce pays, par le prestige et le rayonnement intellectuel dont jouissent dans les pays musulmans certains de ses ressortissants, est en train de développer à bas bruit un véritable soft power religieux. Outre le cheikh Ibn Bayyah, la Mauritanie est aussi le pays de naissance  de Mohamed El Hassan Ould Dadaw, un des principaux guides religieux de la version mauritanienne des Frères musulmans, le Tawassoul, qui est aussi un des idéologues les plus influents de la confrérie des « Frères »  et de leurs alliés au pouvoir, dont l’Emir du Qatar et le président truc Recep Tayyip Erdogan.

Un peu plus controversé, Mahfoudh Ould al-Walid, alias « Abou Hafs Al Mouritani», lui aussi natif du « pays aux million de poètes », surnom de la Mauritanie dans le monde arabe, était l’ami, le maitre spirituel et le conseiller d’Oussama Ben Laden, le fondateur d’Al Qaïda dont il était d’ailleurs le numéro 3 dans la hiérarchie, avant de faire amende honorable et de rompre avec le jihadisme. Un épisode raconté par le journaliste Lemine Ould M. Salem dans un livre de référence,  « L’Histoire secrète du djihad. D’Al-Qaïda à l’État islamique »,  paru en 2018 aux éditions Flammarion, révèle un détail peu connu du grand public, mauritanien et sénégalais notamment  Abou Hafs dont le père possédait plusieurs commerces entre les deux rives du Fleuve Sénégal, a été apprenti boutiquier à…Rufisque !

Burkina : un prêtre tué par des jihadistes

Les guides religieux et les lieux de culte sont régulièrement la cible des groupes jihadistes s’activant au Burkina Faso.Un prêtre de 67 ans a été assassiné par de présumés jihadistes, hier lundi 2 janvier 2023 dans le village de Soro, située dans le département de Toeni, dans la province du Sourou, a appris APA mardi de l’évêque de Dédougou.

Monseigneur Bonaventure Ky « a la très profonde douleur d’annoncer le décès de l’abbé Jacques Yaro Zerbo, survenu suite à l’attaque d’hommes armés non identifiés à Soro », rapporte un communiqué signé par l’évêque.

Il précise que le religieux a été intercepté et exécuté alors qu’il avait quitté la ville de Dédougou pour se rendre dans la localité Gassan pour des activités pastorales. Les assaillants ont emporté son véhicule et son chauffeur, porté disparu.

gé de 67 ans, le prêtre catholique a passé 37 ans de sacerdoce à l’évêché de Dédougou. Il y avait créé un centre de rééducation des jeunes dans la région de Tougan, qu’il avait dû délocaliser par la suite à Moundasso (Dédougou) à cause des attaques terroristes.

L’abbé Jacques Zerbo était aussi responsable de la Commission diocésaine de suivi de la cause de béatification de Dii Alfred Diban Ki-Zerbo.

Message de condoléances au Pape François suite au décès du Pape émérite Benoît XVI

Le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances à Sa Sainteté le Pape François suite au décès, samedi, du Pape émérite Benoît XVI, à l’âge de 95 ans.Dans ce message, le Souverain affirme avoir appris avec une profonde affliction la nouvelle du décès du Pape émérite Benoît XVI, que Dieu l’ait en Sa sainte miséricorde.

En cette douloureuse circonstance, le Roi exprime à sa sainteté le Pape François et, à travers lui, au monde chrétien et à l’église catholique en particulier, ses vives condoléances et ses sincères sentiments de compassion, implorant le Très-Haut de leur accorder patience et réconfort et d’entourer le défunt de son infinie miséricorde.

Le pape émérite Benoît XVI est mort, samedi matin, à l’âge de 95 ans, a annoncé le Vatican.

« J’ai la douleur de vous annoncer que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 09H34, au Monastère Mater Ecclesiae, au Vatican. D’autres informations vous seront communiquées dès que possible », a annoncé le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, dans un communiqué.

Burkina: l’Archevêque de Ouagadougou appelle « à taire les armes »

Le Cardinal Philippe Ouédraogo a invité les Burkinabè à faire la paix avec eux-mêmes.Dans son homélie à l’occasion de la fête de la Nativité, l’Archevêque métropolitain de Ouagadougou a exhorté ses compatriotes à « démolir les murs de la haine et de l’égoïsme » pour faire face, « ensemble », à la situation « dramatique » du pays. 

Pour le dignitaire religieux catholique, les conflits communautaires, la stigmatisation, la marginalisation, l’exclusion, l’injustice et la mauvaise gouvernance constituent des terreaux fertiles pour le terrorisme au Burkina. 

Le Cardinal Philippe Ouédraogo a expliqué que tous les citoyens doivent comprendre que l’ennemi commun est la menace terroriste, et non les personnes, les religions ou les ethnies. 

« Le sens de responsabilité doit guider tout Burkinabé, en particulier les leaders de la société civile. N’ajoutons pas aux problèmes qui existent déjà d’autres problèmes, mais œuvrons tous pour renforcer la sécurité et la stabilité », a-t-il conseillé, insistant: « Que les armes se taisent donc au profit du dialogue pour un vivre- ensemble fraternel ». 

Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a souhaité une joyeuse fête de Noël aux chrétiens, souhaitant que la naissance du Christ renforce « notre vivre ensemble et notre élan commun pour la reconquête, la refondation de notre Nation et la paix ». 

Le Premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tembela a, quant à lui, souhaité que cette célébration soit porteuse d’espérance pour l’ensemble des Burkinabè. « En ce jour, j’ai une pensée particulière pour nos forces de défense et de sécurité et les volontaires pour

la défense de la patrie, engagés sur le théâtre de la lutte contre le terrorisme », a ajouté le chef du gouvernement. 

En attendant les résultats de la part des autorités de la transition qui ont promis de « mieux faire », le gouvernement Cardinalde Ouagadougou a invité les fidèles chrétiens à célébrer Noël dans la sobriété, la solidarité et dans le partage en n’oubliant pas les populations en détresse.

Près de 1.500 personnes attendues à une veillée catholique à Abidjan

Ce grand temps de prière, qui en est à sa première édition, a lieu deux jours avant la célébration du premier anniversaire du sanctuaire marial de la Paroisse Notre Dame d’Afrique de Biétry, dans le Sud d’Abidjan.« Nous attendons environ 1.000 à 1.500 personnes pour ce grand temps de prière », dont le thème est « La délivrance des âmes », un moment où les chaînes du mal seront brisées d’autant plus que nous sommes en fin d’année, a dit ce week-end l’Abbé Jean Victoire Kablan. 

Cette veillée se tiendra « le vendredi 16 décembre 2022, à partir de 19h jusqu’à 6h (GMT, heure locale) et il y aura une effusion de grâces et de bénédictions à la Paroisse Notre Dame d’Afrique de Biétry, précisément au sanctuaire marial Notre Dame d’Afrique de Biétry », a-t-il déclaré.   

Vicaire à la Paroisse Notre Dame d’Afrique de Biétry, l’Abbé Jean Victoire a relevé que cette grande nuit de prière est dénommée « Les 1.000 Avé », insistant qu’« au cours de cette nuit, nous allons nous confier à la Vierge Marie et réciter le chapelet 1.000 fois Je vous salue Marie ».

Il a expliqué que « 1.000 est un chiffre d’accomplissement » et ce nombre correspond à cinq récitations du rosaire, un rosaire comprenant 200 Avé. Cette grande veillée se veut aussi un temps de spiritualité, de rencontre extraordinaire avec Dieu, « d’élévation, de restauration et d’avancement ».

L’Abbé Jean Victoire a fait savoir que cette veillée de prière n’est pas exclusivement réservée à ceux qui croient en Christ et aux catholiques. Ce temps de dévotion rentre dans le cadre du premier anniversaire de la dédicace du sanctuaire marial Notre Dame d’Afrique.

C’est le sanctuaire marial du secteur Abidjan Sud, a-t-il renseigné, insinuant que son premier anniversaire sera célébré ce dimanche 18 décembre 2022. Cette grotte mariale, baptisée sanctuaire Notre Dame d’Afrique de Biétry, a été dédicacée par le Nonce apostolique d’alors Paolo Borgia.  

Chacun, dira-t-il, pourra venir prier avec la Vierge Marie, confier ses intentions et être sûr de bénéficier des grâces liées à son attachement et à sa foi au Seigneur, par la force de son intercession et la puissance de son action.

« L’objectif n’est pas seulement de toucher les chrétiens catholiques, mais de toucher tous ceux et celles qui veulent entrer dans l’intimité de Dieu, qu’ils soient catholiques, protestants, évangéliques, méthodistes, musulmans et animistes », a-t-il poursuivi.

L’Abbé Jean Victoire a mentionné qu’il s’agira de se rapprocher du transcendant en ayant pour appui la Vierge Marie, la mère de Jésus. A travers cet instant de grâce et de bénédiction, l’église catholique veut montrer également « l’unité » du corps de Christ.  

La veillée se termine par une grande messe d’actions de grâces et de bénédictions à la Paroisse Notre Dame d’Afrique, l’une des paroisses les plus hétéroclites du pays avec des nationalités européennes, africaines, asiatiques et de tous les continents, a-t-il fait observer.

Au cours de cette veillée, interviendront des prédicateurs de renom dans le milieu de la foi chrétienne en Côte d’Ivoire, notamment le Père Raoul Mambo, le Berger Samuel Marie Diby, le Berger Epherlin de Lucrèce (communauté Cénacle) et le Curé de la paroisse, le Père Charles Koffi.

L’Arabie Saoudite compte restaurer le Centre islamique de Jakarta

Dans le cadre des relations fraternelles étroites qui unissent le Royaume d’Arabie saoudite et la République d’Indonésie, Son Altesse royale le Prince Muhammad bin Salman bin Abdulaziz Al Saud, Prince héritier et Premier ministre a annoncé que le Royaume d’Arabie Saoudite compte restaurer le Centre islamique de la capitale indonésienne, Jakarta, affecté par un incendie qui a endommagé le mois dernier de grandes parties de l’édifice.L’annonce de Son Altesse le Prince Héritier est le témoignage de son enthousiasme et de son intérêt pour les centres islamiques dans tous les pays frères et amis, en raison du grand rôle qu’ils jouent dans l’éducation des jeunes générations et la diffusion de la tolérance et du message de l’islam fondé sur la paix, la modération et le dialogue.

La superficie du Centre islamique de la capitale indonésienne, Jakarta, est de 109 435 m². Il comprend de nombreuses installations, dont une mosquée de 2200 m² pouvant accueillir plus de 20.000 fidèles, en plus d’un centre d’études et de recherche et une salle de conférence.

Mali : polémique après la décoration d’un juge islamique

Houka Houka Ag Alhousseini a reçu un certificat de reconnaissance du gouverneur de Tombouctou pour service rendu en faveur de la paix et du vivre ensemble dans cette région.Le 9 novembre dernier, une trentaine d’autorités religieuses et coutumières de même que des chefs de village et de quartiers de Tombouctou ont reçu une « attestation de reconnaissance » décernée par Bakoun Kanté, gouverneur de cette région du Mali pour « service rendu en faveur du retour de la paix et du vivre ensemble dans la région de Tombouctou ». Mais cette décision de l’Etat malien fait polémique. La présence du « Cadi » Houka Houka AG Alhousseini sur la liste des personnalités honorées y est certainement pour quelque chose.

Ancien juge islamique à Tombouctou en 2012, lorsque les jihadistes d’Ansar Dine et d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) gouvernaient cette ville du nord malien, Houka Houka Ag Alhousseini jouit toujours d’une grande influence dans cette ville. Le 26 octobre dernier, en sa qualité de Cadi (juge musulman remplissant des fonctions civiles, judiciaires et religieuses) de Zouérat, dans la commune d’Essakane, il a posé trois conditions au gouverneur de la région de Tombouctou pour la réouverture des écoles.

La première consiste à « introduire l’arabe à l’école, dont le Coran et son interprétation en langue du milieu et dans tous les ordres d’enseignement ». Au sujet du second cycle, le religieux exige aussi que les « rangées des filles et des garçons soient séparées par une barrière lorsqu’il est impossible de séparer la classe ». « Il est souhaitable que les filles soient enseignées par les femmes et les garçons par des hommes lorsque les classes sont séparées », ajoute-t-il, souhaitant que les enseignants soient visibles par les élèves en fonction de leur genre.

Pourtant, en 2019, le Conseil de sécurité des Nations Unies a prononcé des sanctions contre Houka Houka Ag Alhousseini pour ses agissements faisant obstacle à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger signé en 2014 entre l’État malien et des groupes rebelles nordistes.

Arrêté en janvier 2014 par les soldats français à la faveur de l’intervention Serval pour déloger les jihadistes du nord du Mali, Houka Houka a été libéré huit mois plus tard par les autorités maliennes. Depuis, il vit à Zouérat, un village situé à l’ouest de Tombouctou. Selon les Nations-Unies, il a réintégré ses fonctions d’enseignant en septembre 2017 par le gouverneur de la région de Tombouctou de l’époque, Koina Ag Ahmadou, sous la pression du dirigeant de la Coalition du Peuple de l’Azawad (CPA), Mohamed Ousmane Ag Mohamidoune.

Pour beaucoup d’observateurs de la crise sécuritaire qui prévaut au Mali depuis une dizaine d’années, décerner un certificat de reconnaissance à un ancien juge islamique lié à AQMI est un signe de faiblesse pour l’Etat malien. Selon une source sécuritaire, « c’est plutôt un signe de perte de souveraineté de l’Etat face aux différents acteurs ».

« L’éducation est supposée être la même sur l’ensemble du territoire national, or les propositions de Houka Houka pour accompagner la réouverture des écoles s’inscrivent dans le projet de société du GSIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) proche d’AQMI », indiquent-t-ils, anticipant sur « la nécessité pour l’Etat d’examiner ce genre de concessions sociétale en cas de négociations avec ce groupe jihadiste ».

Éthiopie : la France offre 5 millions d’euros pour restaurer les églises de Lalibela

Ces lieux de culte séculaires, situés dans le Nord de l’Éthiopie, sont classés au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco, sigle en anglais).Lalibela, une ville de la région Amhara, abrite des églises chargées d’histoires. Taillées dans la roche, entre le 12e et le 13e siècle, ces sites constituent des lieux de pèlerinage pour les chrétiens coptes.

Dans le but de les préserver contre l’usure du temps, la France a accordé une subvention de cinq millions d’euros (3,2 milliards F CFA) à l’Éthiopie. Un accord dans ce sens a été signé hier jeudi.

L’Agence Française de Développement (AFD) va aider l’Autorité éthiopienne du patrimoine culturel (Echa, sigle en anglais) dans la phase préparatoire d’un programme de préservation et de restauration des églises de Lalibela.

Le soutien de la France arrive au moment où le Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a demandé au gouvernement éthiopien de mener  une stratégie globale pour protéger le site des 11 églises de Lalibela.

« L’AFD démontre ainsi son fort soutien aux autorités éthiopiennes et aux communautés de Lalibela pour préserver et promouvoir leur patrimoine unique », a déclaré Valérie Tehio, la Directrice pays de l’AFD en Éthiopie lors de la signature de l’accord.

Mawlid 2022 : le Maroc a envoyé une délégation à Tivaouane

Le Royaume chérifien a envoyé une forte délégation dans la ville sainte de Tivaouane, au Sénégal, à l’occasion de la célébration de la naissance du prophète de l’islam.La spiritualité est l’un des piliers qui raffermissent les relations séculaires entre le Sénégal et le Maroc. Le week-end dernier, l’ambassadeur marocain au Sénégal, Hassan Naciri, a répondu à l’invitation de Serigne Babacar Mansour Sy, khalife général de la communauté soufie des Tidianes de Tivaouane, ville située à une centaine de kilomètres de Dakar et popularisée par El Hadji Malick Sy, l’un des précurseurs de la confrérie tidiane au Sénégal.

Accompagné « d’une haute délégation marocaine », le diplomate a assisté dans cette ville aux festivités organisées à l’occasion du Gamou ou Mawlid, événement lors duquel plusieurs musulmans soufis à travers le monde célèbrent la nuit de la naissance de leur prophète, Mohammed.

Dans son allocution, M. Naciri « a transmis les salutations fraternelles de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au khalife général, soulignant la sollicitude avec laquelle le Souverain entoure toujours les frères Tidianes et tous les soufis du Sénégal ».

« Son Eminence le Khalif, qui a bien voulu accorder une audience spéciale à la délégation marocaine, n’a pas manqué de saluer la profondeur des liens entre le Roi et la famille soufie malékite », a souligné Rabat.

Représentant le président Macky Sall à la cérémonie officielle du Gamou à Tivaouane, le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Diome, « a salué la qualité exceptionnelle des relations entre le Maroc et le Sénégal ».

Sénégal : le Gamou reprend ses droits à Tivaouane

Après deux ans de suspension, la cité religieuse de Tivaouane (à environ 80 kilomètres de Dakar) renoue avec sa tradition de célébrer l’anniversaire de la naissance du prophète de l’Islam, communément appelé Gamou au Sénégal.Ce samedi 8 octobre 2022, la communauté musulmane (les soufis essentiellement) commémore la naissance de son prophète. Au Sénégal, Tivaouane se distingue particulièrement dans cette pratique. Instauré en 1902, sous la férule du marabout pionnier El Hadj Malick Sy (1855-1922), le Mawlid ou Maoulid (naissance, en arabe) rassemble des centaines de milliers de fidèles dans la cité religieuse.

Mais en 2020 et 2021, le Gamou n’avait pas eu lieu pour contrer la propagation du nouveau coronavirus. Ainsi en avait décidé Serigne Babacar Sy Mansour, l’actuel Khalife général de la confrérie soufie des Tidianes. Deux ans après, tout laisse croire que Tivaouane sera prise d’assaut.

À Dakar, la capitale sénégalaise distante d’environ 80 kilomètres, des bus sont stationnés un peu partout pour convoyer les fidèles. Cette année, ils sont très nombreux à vouloir partir.

C’est le cas notamment d’Aly Sow qui a très mal vécu l’interruption de l’évènement phare de la Tijâniyya au pays de la téranga (hospitalité, en wolof). « C’était compliqué pour moi. Depuis tout petit, j’avais l’habitude d’y aller. Les retrouvailles me manquaient énormément », explique ce cuisinier de profession.

« Un sentiment de manque » également ressenti par Yacine Ndoye, habitante de la commune Yoff pour qui « ce retour (du Gamou) est une très bonne nouvelle ». Même son de cloche du côté d’Aly Sow dont le souhait est que le rendez-vous de cette année soit juste « exceptionnel parce que ça nous avait trop manqué ».

Pour un croyant, il y a des évènements qui permettent de raffermir la foi. Chez les Tidianes, le Gamou en est un. « L’arrêt a été très dur spirituellement », reconnaît Baye Ousseynou Diop. C’est pourquoi « nous sommes dans l’obligation de préparer cette édition comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. Rester deux ans sans célébrer le Gamou à Tivaouane a été une épreuve. Cette année, nous avons hâte d’y être. Nous nous sommes bien préparés et nous savons que ce Gamou sera une grande réussite sur tous les plans », soutient le trentenaire.

Face à un tel engouement, plusieurs mesures ont été prises pour parer à toute éventualité. Des secouristes de la Croix-Rouge sénégalaise ont été déployés dès le début de la « Burda » (récital de cantiques à la gloire du prophète), en prélude au Gamou. En outre, il a été procédé à la mise en place de postes médicaux afin d’éviter d’encombrer l’Hôpital Mame Abdoul Aziz Sy de Tivaouane.

Le Gamou constitue également un moment de très grande consommation. Des agents du Service national de l’hygiène sont donc chargés de surveiller les grandes cuisines et de contrôler les denrées alimentaires dans la cité religieuse où s’est rendu, jeudi 6 octobre, le président Macky Sall avec une très forte délégation. Les forces de défense et de sécurité y sont déjà pour assurer la sécurité des personnes et des biens.

Egypte : mort du théologien et prédicateur Yusuf Al-Qaradawi

Le Cheikh Youssef al Qaradawi est un des penseurs des « Frères musulmans ».Le prédicateur qatari d’origine égyptienne, Youssef al Qaradawi est décédé lundi 26 septembre, à 96 ans des suites d’une maladie, a annoncé l’Union internationale des savants musulmans (UISM) dont il était le président.

Né en Egypte en 1926, Youssef Al-Qaradawi s’est très tôt illustré dans l’activisme politique contre l’occupation britannique. Dans les années 50, il est arrêté par le régime nationaliste de Gamal Abdel Nasser pour ses liens avec la confrérie des « Frères musulmans ». Il deviendra l’idéologue de cette organisation de l’Islam sunnite créée par Hassan al Banna en 1928.

En 1977, il fonde l’Université des sciences islamiques au Qatar. A l’occasion du « Printemps arabe », il soutient la révolte populaire ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir, après 30 ans à la tête de l’Egypte (1981 -2011).

Côte d’Ivoire : inhumation de l’imam Idriss Koudouss lundi (COSIM)

Ce leader de la religion musulmane en Côte d’Ivoire sera porté en terre au cimetière de Williamsville, dans le Nord d’Abidjan.L’imam Idriss Koudouss Koné, le président du Conseil national islamique, a tiré sa révérence ce dimanche 4 septembre 2022, dans une clinique à Abidjan, des suites d’une longue maladie.   

Il officiait à la Mosquée Bilal de Port-Bouët II de Yopougon, une commune populaire dans l’Ouest de la capitale économique ivoirienne. Sa communauté rendra grâce à Allah, le 5 septembre 2022, à 13 h (GMT, heure locale) dans cette mosquée.  

Le rappel à Dieu du Cheickh Idriss Koudouss Koné a été annoncé par le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire (COSIM) qui précise que l’enterrement aura lieu après la prière mortuaire.

Côte d’Ivoire : une coexistence religieuse atypique en Afrique de l’Ouest

La Côte d’Ivoire, un pays multiconfessionnel composé à « 42% de musulmans et de 30% de chrétiens », affiche une coexistence religieuse pacifique rare dans la sous-région ouest-africaine depuis l’indépendance.La Côte d’Ivoire fait office d’exception dans les relations interreligieuses, alors que la menace jihadiste progresse vers le pays. Six ans après l’attentat de Grand-Bassam (Sud), en mars 2016, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), l’intégrisme religieux ne s’est pas immiscé dans la vie de la Nation.

A l’image du président de la République, Alassane Ouattara, de confession musulmane mais d’un laïcisme absolu, la classe politique ne cherche pas à s’immiscer dans les affaires culturelles et religieuses. Si l’appréhension d’une remise en cause de cette paix confessionnelle ne vient pas de la société ivoirienne elle-même, c’est plutôt l’environnement régional du pays qui augure des inquiétés aux autorités.

Au nord du pays, à la frontière avec le Burkina Faso, les forces de sécurité restent vigilantes face aux tentatives ponctuelles d’incursions des jihadistes qui cherchent à s’implanter en territoire ivoirien.

Bien que les attaques menées par ces forces non-étatiques ne soient pas revendiquées, les autorités et experts s’accordent pour les attribuer à la katiba Macina, une entité affiliée à Al-Qaïda, très active au Sahel.

En Côte d’Ivoire, musulmans et chrétiens vivent ensemble depuis le XIXᵉ siècle. Cette cohabitation religieuse est également territoriale : l’Islam est la religion dominante au nord, le christianisme est celle la plus représentée au sud.

Dès l’indépendance du pays en 1960, le régime du président Félix Houphouët-Boigny, le premier chef de l’Etat ivoirien, fait le choix de la liberté religieuse et de la laïcité comme principe de la constitution du pays.

Engagé en faveur du dialogue interreligieux, feu Félix Houphouët-Boigny établit de bonnes relations avec toutes les confessions en Côte d’Ivoire, notamment avec l’Église catholique, à laquelle il appartient.

De cette vision naît une neutralité affichée de l’État qui empêche tout engagement pour une cause religieuse. L’État, à travers le ministère ivoirien de l’Intérieur, exerce un droit de contrôle et de protection des religions.

Lutte contre une montée d’un Islam radical 

Depuis le début du 21 siècle, le pays a connu des heurts, mais la religion n’en a jamais été la cause réelle. En 2011, lorsque les mosquées sont attaquées et des imams assassinés pendant la crise post-électorale, le Cheick Boikary Fofana, alors leader de la communauté musulmane, évite que la crise ne se transforme en une guerre religieuse en appelant la communauté musulmane à l’apaisement.

Lors de la crise politique de 2010, entre les militaires pro-Gbagbo et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, la raison majeure des combats est politique et ethnique. En mars 2016, quelques jours après l’attentat de Grand-Bassam, le président de la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire, Mgr Alexis Touably, envoie un message de paix et appelle la population à éviter l’amalgame entre les attentats et l’Islam.

Aujourd’hui, si la menace sécuritaire doit être prise au sérieux, c’est surtout la montée en puissance d’un « islam concurrent », provenant des pays voisins, qui inquiète les autorités politiques et religieuses ivoiriennes.

L’Islam radical a tendance à s’installer dans des zones reculées de la région sahélienne, marquées par une absence d’État central. Face à ce constat, le président Alassane Ouattara et son gouvernement collaborent étroitement depuis une dizaine d’années avec les organisations religieuses musulmanes et chrétiennes.

De ce fait, les écoles religieuses sont intégrées au système éducatif national, en échange d’un financement public, afin d’éviter tout financement venu de l’étranger. Le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des afin affaires islamiques (Cosim) joue un rôle indispensable de prévention et de promotion d’un islam modéré dans le pays.

Pour contrer les discours religieux extrémistes, le Cosim organise la formation des imams ivoiriens, en sélectionnant chaque année une centaine d’entre eux pour être formés au Maroc, et diffuse sur la radio religieuse Al Bayane, la plus écoutée du pays.

Propagé par les courants wahhabites venus des pays voisins, l’islam rigoriste tente d’interdire certaines pratiques religieuses locales, pour imposer sa vision radicale et univoque de l’Islam, rapporte le maire adjoint de la ville de Kong, Aboubacar Barro, proche soutien du président Ouattara.

Des wahhabites cherchaient à interdire le kouroubi, une danse traditionnelle malinké, réalisée en période de ramadan par des jeunes femmes aux seins nus. Pour s’opposer le maire adjoint a tenu à ce que seule la grande mosquée de cette ville située au nord du pays soit ouverte pour l’importante prière du vendredi midi. Ceci a permis d’assurer la diffusion d’un discours religieux unique et d’éviter tout début de scission.

Les chefs confessionnels renforcent l’alliance religieuse 

Grâce à l’action menée sans relâche par le président Alassane Ouattara en faveur de la paix sociale et de la réconciliation, le dialogue interreligieux continue de bien fonctionner en Côte d’Ivoire.

À l’instar d’Abidjan, marquée par une forte mixité, la Côte d’Ivoire peut s’appuyer sur une certitude : celle que la cohabitation religieuse est la meilleure des armes contre le terrorisme. Les dirigeants religieux affichent une volonté ferme d’instaurer et de maintenir un climat social apaisé, en particulier entre les communautés religieuses.

En octobre 2021, le président du Cosim et le président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (CECCIi) réaffirmaient l’importance de travailler ensemble pour prévenir les conflits, particulièrement pendant les périodes d’élections.

Selon eux, les scrutins électoraux sont des périodes de tensions dans la société et il faut profiter de la concorde actuelle pour renforcer le projet d’alliance entre les communautés. Une alliance qui existe déjà dans les faits et dans les actions caritatives que les deux organisations religieuses mènent quotidiennement dans le pays.

Le Cosim conduit de nombreuses activités dans les villages frontaliers avec le Burkina, le Mali et la Guinée. Une caravane socio-culturelle organisée en partenariat avec des organisations de la société civile et des associations de jeunesse musulmane, procède à des distributions de vivres.

L’Église catholique œuvre de son côté à prendre soin d’enfants ayant perdu leurs mères dès la naissance, ou encore, à une meilleure insertion professionnelle des jeunes, grâce à l’organisation de formations à la recherche d’emplois.

Les communautés religieuses ivoiriennes sont donc des acteurs très implantés localement et indispensables dans la médiation en cas de conflits intercommunautaires ou ethniques. Ceci est un point clé, car les groupes terroristes tentent de profiter de ces fragilités pour s’installer dans les pays de la sous-région.

Scènes du Haj: voici comment l’Arabie saoudite sert les pèlerins

Ahmadou El Hassan, envoyé d’APA — La scène avait l’air majestueuse, lorsque nous avons escaladé la chaîne d’hôtels Abraj Al Bait, près de la Mosquée Al-Haram, et lorsque nous avons atteint « l’horloge de la Mecque » à plus de 600 mètres d’altitude, La Mecque s’étendait à l’horizon avec tout son prestige et son éclat.

Les quartiers et les maisons de La Mecque incarnent la diversité du monde islamique, imprègnent les récifs montagneux, poussent sur des rochers noirs et ses habitants célèbrent leurs pèlerins.

Près d’un million de musulmans ont fait le pèlerinage cette année. Ils peignaient en blanc les rues de La Mecque en se dirigeant vers la Mosquée Al-Haram, point de lumière qui saisit le cœur de tous les musulmans du monde.

Les pèlerins sont revenus à La Mecque après deux ans d’absence, suite à la pandémie de Covid-19. Le changement a été important dans les infrastructures, la gestion et les services ; Les Saoudiens ont profité du temps de la pandémie pour travailler, comme l’a confirmé un responsable du ministère du Hajj. »Notre objectif est que le Haj soit plus confortable et plus sûr », a-t-il dit.

Services pour pèlerins

Le plus grand changement dans le service des pèlerins s’est produit au niveau des équipes qui veillent sur le bon déroulement du haj. Les équipes sont constituées de jeunes saoudiens et la présence des filles saoudiennes était remarquable, dans les différentes étapes de gestion du processus du Hajj.

Ils orientent et conseillent dans toutes les langues du monde, et accompagnent les délégations dans les moments difficiles et les températures élevées, qui caractérisent La Mecque en ces temps d’été.

Un journaliste égyptien qui travaille dans le Golfe depuis 15 ans, raconte qu’il y a quelques années, il était rare que l’escorte soit saoudienne, mais de nationalités arabe et islamique. Cette année, toutes les escortes sont de jeunes Saoudiens, dont la plupart sont diplômés en communication.

A Jabal al-Rahma (mont magnanime), la température a dépassé les 40 degrés, alors que notre escorte voilée se tenait debout sous le soleil pour faciliter nos tournages de pèlerins sur la montagne. Elle a refusé toutes les facilités et aides offertes en pareille circonstance aux femmes.

Le nombre de jeunes volontaires saoudiens au service des pèlerins cette année a approché les trois mille, grâce au programme « Be Helping » lancé par le ministère saoudien du Hajj, pour bénéficier des efforts des volontaires et assurer la qualité du service des pèlerins.

Dans un communiqué, le ministère a indiqué que les volontaires ont suivi une formation, avant d’être répartis sur de nombreuses tâches, notamment « l’accueil », « les services de santé et d’ambulance », « l’abreuvement et l’accompagnement », « la traduction et l’orientation », « l’aide aux personnes âgées », « la réduction du gaspillage alimentaire et gestion des surplus alimentaires » et « accompagnement et soutien administratif ».

Le nombre de pèlerins venant de l’extérieur de l’Arabie saoudite était de 780 000. Le ministère saoudien du Hajj et de la Omra a publié 13 guides pour orienter les pèlerins lors de l’accomplissement de rituels, rédigés en 14 langues internationales.

D’autre part, il y avait 300 pèlerins ayant des besoins spéciaux, dans le cadre d’une initiative lancée par le ministère saoudien du Hajj, au profit des personnes en situation de handicap de toutes les régions du Royaume, une nouveauté dans le Haj de cette année.

Relever le défi

Les rituels du Haj ont été accomplis, sans aucun incident ni épidémie enregistrée, selon le conseiller du Serviteur des lieux saints et Chef du Comité central du Haj, le Prince Khaled Al-Faiçal.

Dans une déclaration, il a souligné que « les succès auxquels nous assistons dans chaque pèlerinage ne sont pas nés par hasard. C’est plutôt grâce à la direction de ce pays depuis l’ère du roi fondateur Abdelaziz ben Abdul Rahman et ses fils jusqu’au règne prospère du serviteur des lieux saints, , le roi Salman ben Abdulaziz ».

Et d’ajouter que « Dieu a donné aux Saoudiens le privilège de servir ces lieux saints, et ils continueront à travailler sans relâche pour être un modèle unique et distingué ».

Pour sa part, le ministre saoudien de la Santé, Fahd bin Abdul Rahman Al-Jalajil, a annoncé que le plan de santé du Hajj était un succès du fait qu’aucune épidémie ni infection n’ont été enregistrées.

Plus de 230 structures de santé ont servi les pèlerins cette année, à travers un grand nombre de points de santé répartis sur les lieux saints.

Le ministre saoudien de la Santé a déclaré que 130.000 pèlerins ont reçu des services de santé, 10 chirurgies à cœur ouvert ont été effectuées et plus de 187 chirurgies de cathétérisme cardiaque, outre 447 séances de dialyse.

D’autre part, l’hôpital de santé virtuel a fourni plus de 2.000 consultations aux pèlerins, avec la contribution de plus de 25.000 praticiens de la santé et 2.000 bénévoles.

Les défis étaient grands, gérer les foules de pèlerins est un processus complexe, mais les Saoudiens ont réussi ce défi, car aucun incident de bousculade n’a été enregistré lors du regroupement des pèlerins.

Maroc : Des mesures pour l’organisation de la communauté juive marocaine

Le Conseil des ministres, présidé, mercredi à Rabat, par le Roi Mohammed VI a été marqué par la présentation du ministre de l’Intérieur d’un exposé portant sur les mesures élaborées concernant l’organisation de la communauté juive marocaine.Ces mesures tirent leur fondement de la charge suprême qui incombe au Roi en sa qualité d’Amir Al-Mouminine et garant du libre exercice des cultes pour l’ensemble des Marocains, toutes confessions religieuses confondues, et viennent consacrer l’affluent hébraïque en tant que composante de la culture marocaine riche de ses multiples affluents.

Le dispositif soumis à la haute appréciation du Souverain élaboré au terme de larges consultations avec les représentants de la communauté juive et des personnalités y appartenant, comprend la mise en place de trois instances. Il s’agit du Conseil national de la communauté juive marocaine qui veille à la gestion des affaires de la communauté et la sauvegarde du patrimoine et du rayonnement culturel et cultuel du judaïsme et de ses valeurs marocaines authentiques.

Des comités régionaux, issus du Conseil, seront chargés de gérer les questions et les affaires quotidiennes des membres de la communauté.

La deuxième instance concerne la Commission des Juifs marocains de l’étranger, qui œuvre à consolider les liens des juifs marocains établis à l’étranger avec leur pays d’origine, à renforcer leur rayonnement cultuel et culturel et à défendre les intérêts suprêmes du Royaume.

Quant à la troisième instance, elle consiste en la Fondation du judaïsme marocain, qui a pour missions de promouvoir et veiller au patrimoine immatériel judéo-marocain, de sauvegarder ses traditions et de préserver ses spécificités.

Les pèlerins prient sur le mont Arafat, point culminant du hajj

Des centaines de milliers de musulmans ont prié vendredi sur le mont Arafat, en Arabie saoudite, point culminant du hajj qui réunit le plus grand nombre de pèlerins depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19.Les fidèles ont convergé depuis la vallée de Mina vers le Jabal al-Rahma (mont de la Miséricorde). Des milliers d’entre eux se sont ensuite retrouvés à la mosquée de Namirah, à proximité, pour la prière de midi.

Durant les deux années de pandémie, les autorités saoudiennes n’ont autorisé que quelques milliers d’habitants du royaume à effectuer le pèlerinage, contre 2,5 millions de musulmans du monde entier en 2019.

Cette année, un million de fidèles, dont 850.000 étrangers tirés au sort, ont été accueillis à La Mecque et Médine, les premiers lieux saints de l’islam dans l’ouest du royaume, à condition d’être vaccinés et de présenter un test PCR négatif.

Le pèlerinage ou le hajj est parmi les cinq piliers de l’Islam qui rassemble toutes les races et les nationalités du monde entier sur un seul niveau. Ici, il n’y a aucune différence entre le noir et le blanc, tous dans une seule tenue, et l’invocation est la même.

Les messages extérieurs et intérieurs du Hajj se rassemblent le jour d’Arafat, car c’est le jour de la supplication, et le jour d’affranchissement du feu, les mains ici sont dans une seule direction, le ciel pour demander le pardon et solliciter la miséricorde et la large magnanimité de Dieu.

Après le coucher du soleil, les pèlerins musulmans se rendent à Muzdalifah, arrivant parfois la nuit en raison de la surpopulation. Après leur arrivée à Muzdalifah, les pèlerins prient le Maghreb et Al-Ichaa conjointement. A Muzdalifah, les pèlerins ramassent des cailloux pour la lapidation du diable.

Le Hajj dans le contexte du Covid-19

L’époque des mesures draconiennes liées au Covid-19 est révolue, mais une certaine peur de la pandémie est toujours dans l’âme. Les autorités saoudiennes ont exigé que les pèlerins soient vaccinés contre la pandémie, ainsi qu’un test PCR.

Selon le porte-parole du ministère saoudien de la Santé, les pèlerins sont indemnes de toute maladie ou épidémie menaçant la santé publique, faisant savoir que l’Arabie saoudite a mis en place cette année plus de 4000 hôpitaux pour servir les pèlerins.

Sur un autre registre, les autorités saoudiennes oeuvrent pour la concrétisation d’un projet de numérisation du Hajj, dont les points les plus en vue sur le terrain jusqu’à présent, l’ambassade électronique et la pierre noire virtuelle.

Le dialogue islamo-chrétien magnifié à Dakar

Le juge Mohamed Abdel-Salam, Secrétaire Général du Conseil des sages musulmans et Monseigneur Benjamin Ndiaye, l’Archevêque de Dakar, ont rappelé ce mercredi à l’humanité son « origine commune ».Accepter l’autre dans sa différence religieuse ou culturelle. Tel est le message porté à l’unisson en conférence de presse dans la capitale sénégalaise par Monseigneur Benjamin Ndiaye, l’Archevêque de Dakar et le juge Mohamed Abdel-Salam, Secrétaire Général du Conseil des sages musulmans suite à leur audience en présence de Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale du Sénégal.

« Je suis très heureux d’être ici car le Sénégal est un pays de paix et de tolérance. Les échanges avec Monseigneur Benjamin Ndiaye ont été fructueux. Pour consolider la fraternité entre les hommes, il y a un long chemin à parcourir. Le Sénégal peut servir d’exemple en Afrique, mais aussi dans le reste de la planète », a déclaré le juge Mohamed Abdel-Salam, par ailleurs membre du Centre Al-Azhar pour le dialogue interreligieux.

Pour lui, le modèle sénégalais de vivre ensemble doit être propagé pour faire barrage « à la haine et à l’extrémisme violent qui règnent dans certaines parties du continent noir ». À cet effet, un comité conjoint devrait voir le jour pour notamment accélérer le processus.

Dans le monde, des personnes sont persécutées en raison de leurs croyances religieuses. Se référant au Coran, le juge Mohamed Abdel-Salam a soutenu qu’« il ne doit y avoir aucune contrainte en matière de religion » puisque Dieu l’a voulu ainsi. Dès lors, il a affirmé qu’« une autre vision va à l’encontre de la volonté divine qui s’appliquera jusqu’à la fin des temps ».

Au Sénégal depuis vendredi dernier, pour une visite officielle d’une semaine, le Secrétaire Général du Conseil des sages musulmans a pu s’entretenir avec le président Macky Sall : « Nous sommes tombés d’accord sur des projets à mener pour renforcer la paix. Nous allons travailler avec les organisations religieuses au Sénégal », a-t-il indiqué.

C’est dans ce sens que le juge Mohamed Abdel-Salam a effectué des visites de courtoisie auprès des familles religieuses de Yoff, Tivaouane (Ouest), Touba, Médina Baye et Léona Niassene (Centre).

L’année prochaine, un colloque international est programmé sur le thème de la liberté de culte avec comme base le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune signé en févier 2019, aux Émirats arabes unis, par le pape François et Sheikh Ahmed Al Tayeb, le Grand imam de l’Université Al-Azhar (Le Caire, Égypte), une institution de l’Islam sunnite.

De son côté, Monseigneur Benjamin Ndiaye a souhaité que ledit texte soit « diffusé au maximum » afin que tous les croyants pratiquent leur foi en toute liberté. L’Archevêque de Dakar s’est également dit « plein d’actions de grâce » au sortir de son entrevue avec le Secrétaire Général du Conseil des sages musulmans. Dirigé par le Grand imam d’Al-Ahzar, cette organisation internationale vise à promouvoir la paix entre les communautés de différentes obédiences religieuses.

Sénégal : des agents étatiques sensibilisés sur les opportunités du Waqf

La Haute Autorité du Waqf veut que davantage de projets structurants soient mis en œuvre grâce à cet instrument de financement islamique.Le Waqf est en droit islamique une donation faite à perpétuité par un particulier à une œuvre d’utilité publique, pieuse ou charitable, ou à un ou plusieurs individus. Le bien donné en usufruit est dès lors placé sous séquestre pour devenir inaliénable.

Au Sénégal, la pratique se développe, mais reste sous-utilisée dans les programmes de développement. Dans le cadre de l’exécution de son plan de communication, la Haute Autorité du Waqf a ainsi organisé, ce mardi à Dakar, un atelier avec le ministère de l’Économie, celui des Finances et les autres ministères sectoriels.

Cette activité visait entre autres à répondre à la nécessité d’assurer la vulgarisation et la promotion du Waqf au Sénégal afin de développer les projets soutenus par ce type de financement et favoriser les initiatives publiques et privées en la matière.

« Nous souhaitons faire du Waqf une composante (essentielle) des projets structurants de développement », a déclaré le Directeur Général de la HAW, Racine Ba. Dans une présentation axée sur le Waqf et ses applications, le docteur en finance islamique Abdoul Karim Diaw a souligné « la flexibilité » de cet instrument et son « adaptabilité » aux économies contemporaines. A l’en croire, le Waqf peut être un « important levier de lutte contre la pauvreté » et « un pourvoyeur d’emplois » à travers notamment les métiers connexes : juriste spécialiste du droit musulman, notaire, enseignant-chercheur, etc.

Plusieurs pays arabo-musulmans ont réalisé de grandes infrastructures grâce au Waqf. On peut entre autres citer l’Université Al Azhar du Caire (Egypte) et le Zam-Zam Tower, complexe hôtelier autour de la Kaaba, l’édifice au centre de la Grande mosquée de La Mecque, dont les retombées servent essentiellement à l’entretien du lieu de culte.

Lors du 7e Forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest (20-21 juin), tenu à Dakar, le président Macky Sall a sensibilisé ses compatriotes sur l’épargne nationale et les opportunités de la finance islamique. Ce jour-là, le chef de l’Etat a déclaré que le Sénégal doit s’inspirer des pays très en avance en matière de finance alternative adossée aux principes de l’islam comme la Malaisie.

Un siècle après son décès, El Hadji Malick Sy réunit politiques et soufis

La communauté Tidjane de Tivaouane, une cité religieuse située à quelque 90 km de Dakar, la capitale, commémore du 24 au 27 juin la disparition du célèbre guide religieux soufi, survenu il y a un siècle, un évènement rehaussé par une forte délégation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc.A deux jours du centenaire du décès de Seydi Hadji Malick SY, c’est l’affluence des grands jours à Tivaouane. Dans les coins et recoins de la ville, les fidèles ne laissent place à aucun espace. Ce samedi 25 juin, ils ont très tôt pris place à la salle de conférence du « Complexe Hadji Malick Sy » pour assister à la cérémonie officielle de ce centenaire.

Ce lieu est habituellement dédié aux cérémonies du Gamou ou Mawlid, la célébration de la naissance du prophète de l’Islam, Mohammad, qui est un événement particulier dans le calendrier de cette ville. Cette fois, il est spécialement emménagé pour accueillir le président Macky Sall, accompagné d’une forte délégation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc. Le royaume chérifien, pays d’origine de cette branche confrérique de l’Islam, est l’invité spécial de l’événement. 

Dans la salle, les hauts parleurs distillent des récitations coraniques à l’assistance. Le khalife général Serigne Babacar Sy Mansour et ses hôtes sont annoncés d’un moment à l’autre. Submergé, le service protocolaire se démène pour orienter une foule qui augmente au fil des minutes. 

Dans les rangs des fidèles venus d’un peu partout du Sénégal, les discussions vont bon train. Sur les visages, on peut lire toute la fierté qui les anime et la chance qu’ils ont d’assister à ce moment symbolique. « C’est un grand jour pour nous habitants de Tivaouane. À travers cette commémoration, nous célébrons ce grand homme de Dieu et tout ce qu’il incarne en termes de valeurs et de vertus. Nous lui devons cela après tout ce qu’il a fait pour nous », indique Aissatou Bambado Sall, le masque anti-Covid-19 bien ajusté sur la bouche.

Revigoration de la foi

Alioune Badara Guèye, venu spécialement de Dakar, ne cache pas non plus sa satisfaction et compte repartir de la ville de Maodo, surnom du guide religieux, avec une foi revigorée. « Cent ans après sa disparition, les écrits et œuvres de Seydi Hadji Malick Sy sont toujours d’actualité. Ce n’est qu’un homme de Dieu qui peut bénéficier de cette grâce. Mon objectif en venant à cette commémoration est de bénéficier davantage de ses enseignements et orientations, afin d’en être un relayeur auprès de mon entourage, ma communauté… », dit-il.

Il est quinze heures passées. La délégation des officiels se fait toujours désirer. On apprend qu’après une audience avec le Khalife des Tidjanes, la délégation du chef de l’État sénégalais est partie se recueillir au mausolée d’El Hadj Malick Sy. Macky Sall en a profité aussi pour poser la première pierre du nouvel hôpital de niveau 3 et s’enquérir de l’avancée du chantier de reconstruction de la grande mosquée de la ville religieuse. Il a terminé sa visite par effectuer un tour au vernissage d’une exposition dédiée à la vie et à l’œuvre du guide religieux et de sa famille.

Alors que l’attente devenait longue, les chanteurs religieux s’emparent des micros et commencent à déclamer les cantiques écrits par le vénéré guide en l’honneur du prophète de l’islam. Les fidèles tidjanes son conquis. Des claquements de doigts se font entendre çà et là, accompagnés par de timides balancements de corps. 

Tout à coup, des acclamations fusent de partout. Il est 16h 30. Le président de la République, accompagné de quelques uns de ses ministres dont celui de l’Intérieur, Antoine Abdoulaye Diome, et d’une partie de la famille du chef religieux, vient de faire son entrée. Les salutations d’usages terminées, la cérémonie tant attendue peut désormais commencer. Après un bref récital du coran, les psalmodies reprises en chœur par la foule retentissent de nouveau. Patience encore. 

La chorale ne dure que quelques minutes et laisse place aux discours. Demba Diop Sy, maire de Tivaouane, est le premier à s’exprimer parmi les officiels. Dans son discours, il a loué les efforts entrepris par Macky Sall pour la réussite de ce rendez-vous. 

Un événement important pour le Maroc

« C’est un jour que nous avons préparé de longue date. Et nous nous en réjouissons que cela soit une réussite totale. Nous remercions également le président de la République d’avoir voulu associer sa Majesté Le Roi Mohammed VI à cet important événement. Car il est inimaginable qu’une manifestation d’une telle envergure sans que Fès (ville marocaine de la Tidjaniya) ne soit associé », s’est-il réjoui sous une pluie d’applaudissements. 

L’Ambassade du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, à la tête de la délégation de Sa Majesté, a salué de son côté l’association de son pays à cette célébration. « Notre présence ici traduit l’importance que Sa Majesté Le Roi Mohammed VI accorde aux enseignements de Seydi Hadji Malick Sy. Nous vous invitons à les revisiter et à les inculquer aux jeunes », a déclaré le diplomate.

Dans son allocution, le président Macky Sall s’est réjoui de la présence de « la forte délégation marocaine envoyée par notre ami, le Roi Mohammed VI, qui a bien voulu co-parrainer avec (lui) cet événement historique ». A travers cet acte qu’il vient de poser, « Sa Majesté poursuit une longue tradition de relations amicales, fraternelles et spirituelle entre les peuples marocains et sénégalais », a-t-il affirmé. 

Parlant de l’homme à qui cette journée est dédiée, le président de la République a soutenu qu’en ces moments sombres que traverse l’humanité, Seydi Hadji Malick Sy, à travers ses écrits, peut être perçu comme « un phare dans une mer agitée diffusant une lumière éclatante vers une rive sûre ». Il a ainsi invité à une large diffusion de ce legs auprès notamment des plus jeunes.

S’exprimant au nom du Khalife général, Serigne Mansour Sy Dabakh a précisé que cette cérémonie « n’est point un anniversaire, mais une occasion de vivifier les enseignements de Seydi Hadji Malick Sy ». 

A quelques semaines des élections législatives du 31 juillet, la tension entre le pouvoir et l’opposition est à son summum. Il en a profité ainsi pour exhorter la classe politique, tous bords confondus, à privilégier le dialogue en vue de dépasser leurs divergences.

La célébration du centenaire de l’un des précurseurs de la voie Tidiane au Sénégal est placée sous le thème : « Seydi Hadji Malick, cent après, lumière sur sa vie et son œuvre ».

Sénégal : Tivaouane prépare le centenaire du rappel à Dieu de son guide

Cent ans après sa disparition, El Hadji Malick Sy, l’un des précurseurs de la confrérie soufie tidjane au Sénégal et en Afrique, est toujours présent dans la mémoire des fidèles.Située à une centaine de kilomètres de Dakar, Tivaouane est une cité religieuse habituellement surnommée la ville de Maodo, du nom d’El Hadji Malick Sy, l’un des plus grands guides religieux musulmans du pays. La centième année de son rappel à Dieu sera célébrée lundi 27 juin prochain. Déjà, les préparatifs vont bon train dans la ville religieuse prise d’assaut par de nombreux disciples.

Sous le thème « El Hadj Malick Sy, 100 ans après…lumière sur sa vie et son œuvre », l’événement est placé sous le haut patronage du président Macky Sall et du Roi du Maroc Mohammed VI. Macky Sall est d’ailleurs attendu demain samedi dans la cité religieuse. Il sera reçu par le khalife général, Serigne Babacar Sy Mansour, en compagnie du représentant du Royaume chérifien. Cinq mille enfants d’écoles coraniques habillés en blanc seront dans le comité d’accueil, selon un communiqué.

En outre, le chef de l’Etat effectuera une visite de chantier à la Grande mosquée de Tivaouane. D’autres activités, comme le vernissage de l’exposition sur la vie et l’œuvre d’El Hadji Malick Sy et de sa famille, sont prévues dans cette commémoration.

« Cent ans après sa disparition, nous ne cherchons pas à célébrer un anniversaire mais voulons prendre prétexte du symbole du siècle comme horizon temporel choisi par Dieu SWT pour renouveler sa religion, comme l’a rappelé le hadith prophétique cité en haut , pour revisiter sa vie et son œuvre, rappeler et perpétuer son legs inscrit dans des textes fondamentaux et rapportés par des témoignages indiscutables », explique l’actuel khalife dans un message transmis à la presse.

Serigne Babacar SY Mansour souhaite que les activités inscrites dans la célébration du centenaire du rappel à Dieu de son grand-père « soient le début d’une prise de conscience réelle pour valoriser davantage le patrimoine qu’il nous a légué, qui appartient à l’universel et qu’il nous faut transmettre intact aux générations à venir ».

Né vers 1855 à Gaya, un village du nord du pays, El Hadji Malick Sy fut un serviteur infatigable de l’islam et de la tarikha (confrérie) tidjaniya qu’il contribua dans une très grande mesure à répandre partout au Sénégal et au-delà, via ses nombreux « muqaddams » (grands disciples) qu’il forma et envoya dans plusieurs pays d’Afrique.

Résistant pacifique, El Hadji Malick Sy s’est installé entre 1900 et 1902 à Tivaouane. A l’époque, le pouvoir colonial luttait contre l’expansion de la pensée islamique. Toutefois, Maodo a réussi la prouesse de propager ses idées par le truchement d’une stratégie de coexistence pacifique.

Maroc : Le Conseil des oulémas condamne le contenu du film « The lady of heaven »

Le Conseil supérieur des oulémas au Maroc a condamné fermement le contenu du film “The lady of heaven » (La Dame du paradis), exprimant son rejet catégorique de la falsification de faits établis de l’histoire de l’Islam.Dans un communiqué, publié ce samedi, le Conseil a souligné avoir pris connaissance du contenu global du film et constaté que son auteur appartient à un courant chiite et qu’il été déchu de sa nationalité koweïtienne pour ses idées extrémistes.

Selon le Conseil, ce film, qui constitue une falsification flagrante des faits, contient un acte odieux qui ne peut nullement être accepté par les musulmans et les musulmanes à savoir l’incarnation du Prophète, paix et salut sur Lui.

Aussi, le film a osé avec une partialité répugnante utiliser la personne de Fatima Zahra, fille du prophète, paix et salut sur Lui, à « des fins aux antipodes de l’esprit de la religion et de la réalité de l’histoire ».

Pour le Conseil, « les calomnies à l’encontre le khalifa de l’Islam Abou bakr, font partie des scandales de ce film », ajoutant que ceux qui sont derrière ce film « cherchent la célébrité et le sensationnel, la promotion de leur production, et la réalisation du plus grand nombre spectateurs, en portant atteinte aux sentiments des musulmans et en attisant les sensibilités religieuses ».

Pour toutes ces considérations, le Conseil supérieur des oulémas, « condamne fermement le contenu de ce film et exprime son rejet catégorique de la falsification flagrante de faits établis de l’histoire de l’Islam. Cette falsification des faits, qui porte atteinte à l’Islam et aux musulmans, est rejetée par tous les peuples, parce qu’elle ne sert pas leurs intérêts supérieurs entre les nations, particulièrement en ces temps ».

Peu après ce communiqué, le Centre Cinématographique marocain (CCM) a décidé de ne pas accorder une autorisation au film « The Lady Of Heaven » de son réalisateur Eli King et son auteur Yasser Al Habib et d’interdire sa projection commerciale ou culturelle dans le territoire national.

Les services compétents dans le Royaume ont eu l’habitude d’autoriser des œuvres cinématographiques et audiovisuelles qu’elles soient tournées à l’intérieur du territoire national ou à l’étranger pour les importer du pays de production et les distribuer sur les salles de cinéma à l’intérieur du territoire national, dans le respect total des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur cinématographique au Maroc, si elles ne sont pas contraires aux constantes et aux sacralités du Royaume, rappelle le communiqué.

Le pape François reporte son voyage en Afrique

Le souverain pontife ne pourra plus se rendre début juillet en République démocratique du Congo (RDC) et au Sud-Soudan en raison de fortes douleurs au genou, selon le Vatican.Le pape François a accédé à la demande des médecins. Alors qu’il devait entamer le 2 juillet prochain un séjour de sept jours sur le continent, François a accepté de reporter sine die son voyage pour raisons de santé.

« Acceptant la demande des médecins, et afin de ne pas annuler les résultats des thérapies du genou encore en cours, le Saint-Père se voit contraint, à regret, de reporter le voyage apostolique en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan prévu du 2 au 7 juillet, à une nouvelle date à définir », a expliqué Matteo Bruni, le porte-parole du Saint Siège, dans un communiqué.

Selon certaines sources, ce report n’est pas une surprise puisque, depuis le début du mois de mai, le pape se déplace en fauteuil roulant. Il souffre de gonalgie, une arthrose du genou particulièrement douloureuse et a déjà subi plusieurs infiltrations pour le soulager.

En RDC, le souverain pontife devait visiter notamment Kinshasa puis Goma, une ville de l’est plongée dans des tensions avec les rebelles du M23. Ils sont présumément soutenus par le Rwanda qui a rejeté ces accusations. Le pape devait y rencontrer des personnes déplacées victimes des violences qui sévissent toujours dans la région du Kivu. Ce rendez-vous était très attendu, tout comme son étape à Juba, la capitale sud-soudanaise où sa présence était attendue depuis plusieurs années.

Pour l’heure, aucune date n’a été fixée pour un nouveau voyage du pape François. Rien ne dit aussi, à 85 ans, qu’il puisse se rendre dans les deux pays d’Afrique, un continent qu’il a déjà visité à quatre reprises, depuis son élection en 2013.

Transition au Mali : le chérif de Nioro désavoue Imam Dicko

Vingt-quatre heures seulement après la sortie de l’Imam Mahmoud Dicko indexant « l’arrogance » des militaires, le chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, a défendu dans son sermon du vendredi 27 mai la junte, appelant les Maliens à rester unis derrière les autorités de la transition.Dans son dernier prêche, le chérif du cercle de Nioro-du-Sahel, dans la région de Kayes (ouest), a soutenu ouvertement les autorités de la transition. Il prend le contre-pied de l’Imam Mahmoud Dicko, leader des manifestations contre le régime de l’ex-président IBK, qui avait critiqué « l’arrogance » des militaires au pouvoir.

Cette sortie de Bouyé Haïdara, l’un des hommes les plus écoutés du pays, constitue un soutien de taille pour le colonel Assimi Goïta et ses hommes. Les autorités de transition sont confrontées à des crises multiformes depuis que la Cedeao a prononcé, en janvier dernier, de lourdes sanctions contre le Mali.

« Aucun pays n’aime être humilié ou vilipendé par une autre puissance quelconque, quelle que soit la richesse ou la diplomatie de cette dernière. Moi, Bouyé, ma position reste intacte face à ces dirigeants tant qu’ils continuent à sauver l’honneur et la dignité des Maliens. Nous avons été humiliés aux yeux du monde entier à travers nos propres dirigeants », a déclaré le guide religieux, de son vrai nom Mohamed Ould Cheiknè Ahmed Hamaoulah Haïdara.

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Pour lui, le Mali doit rester debout et faire bloc malgré les difficultés. « Aujourd’hui, notre pays connaît un régime militaire qui donne un nouvel élan et une nouvelle dignité à son peuple. Raison pour laquelle je réitère, une fois de plus, mon soutien et mon accompagnement à cette transition. Et je demande à mes fidèles et sympathisants de soutenir cette transition », a martelé le fils du saint Cheiknè Hamaoulah, fondateur du Hamallisme, une branche du soufisme ouest-africain qui compte des millions d’adeptes.

Cette sortie du chérif de Nioro tranche nettement avec les dernières déclarations de l’Imam Mahmoud Dicko, considéré par certains comme le nouveau chef de l’opposition malienne. Le peuple malien est « pris en otage » et il est en train de « mourir à petits feux » sous l’effet de « la propagation jihadiste et des pénuries provoquées notamment par les sanctions internationales », avait-il déclaré, le 26 mai 2022, lors de la 22ème édition du Forum de Bamako.

L’Imam Dicko avait aussi pointé du doigt « l’arrogance » des militaires qui sont à couteaux tirés avec la Cedeao sur la durée de la transition. « Le peuple malien est pris en otage par un gouvernement arrogant, je dis bien arrogant ! Et la Communauté Internationale, par leur orgueil, pense que le peuple malien doit être maintenu dans cette situation, mourir à petit feu, assailli par la famine, par l’insécurité, par le jihadisme qu’on n’arrive pas à contrôler, qu’on ne cherche pas à solutionner… »

L’influent imam, principal artisan de la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, n’avait pas épargné la classe politique malienne presque réduite au silence face « aux dérives de la junte ». « C’est extrêmement grave : une classe politique moribonde, qui ne bouge pas, qui n’existe plus, une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire, et on est trimbalé, le peuple, entre des gens qui veulent une transition indéfinie (la junte) (et) des gens qui ont des principes (Cedeao) », avait-il fustigé.

Mali : l’imam Dicko charge la junte et la communauté internationale

Figure emblématique de la révolution contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita (2013 – 2020), l’imam Mahmoud Dicko ne partage pas aujourd’hui la politique des autorités de transition et des acteurs impliqués dans la résolution de la crise malienne.L’imam Dicko refait surface. Intervenant à l’ouverture du Forum de Bamako, jeudi 26 mai, il a été appelé à se prononcer sur le thème « Femmes, paix, sécurité et développement en Afrique ». Un thème qui a fait tilt dans sa mémoire puisqu’il évoque largement la situation alarmante que traverse son pays.

Outre les violences jihadistes notées sur presque deux tiers de son territoire, le Mali est sous le coup de l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) après le refus des autorités militaires d’organiser rapidement des élections et permettre le retour d’un pouvoir civil. Au même moment, certaines voix discordantes sont pourchassées dans le pays.

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Mais cette situation ne fait pas peur outre mesure au religieux. Il a été à la tête des manifestations qui ont emporté le régime du président IBK, renversé en août 2020 par un coup d’Etat dirigé par le colonel Assimi Goïta et ses hommes. Face au public du Forum de Bamako, l’imam Mahmoud Dicko n’a pas mis de gants pour s’indigner aujourd’hui de la gestion de la crise politique malienne.

« L’arrogance de nos dirigeants, je le dis ici, je vais sortir et ils vont m’interpeller, mais je le dirai, leur arrogance, et l’orgueil de la communauté internationale, c’est le peuple malien qui est en train de payer ça. C’est extrêmement grave », a-t-il déclaré.

Mahmoud Dicko n’a pas raté aussi la classe politique locale, qu’il trouve « moribonde », et « une société civile qui a cessé d’exister, il faut le dire ». Par conséquent, « aujourd’hui, le peuple est trimbalé entre des gens qui veulent une transition indéfinie, des gens qui ont des principes tuent au nom de ces principes », a poursuivi l’imam.

Pour lui, les acteurs doivent se départir de « l’arrogance » et de « l’orgueil » pour changer le cours des choses. « Le peuple malien, l’Afrique entière doit assister à sa destruction, à son effondrement sans lever le petit doigt ? Je crois que l’histoire retiendra cela », a-t-il dit. Il promet de reprendre la parole plus souvent pour parler de la situation du pays et « défendre les populations » malmenées par les sanctions économiques des pays voisins du Mali.

En outre, les tractations vont bon train pour la levée de ces sanctions asphyxiantes. Plusieurs observateurs ont appelé à leur levée après que la junte militaire a accepté de réduire ses prétentions de se maintenir au pouvoir jusqu’à cinq ans à vingt-quatre mois pour le moment. Dans cet élan, les chefs d’Etat de la Cedeao prévoient de tenir un sommet, le 4 juin à Accra, pour discuter du Mali et d’autres sujets d’ordre régional.

Idrissa Gana Guèye : saint au Sénégal, homophobe en France ?

Suspecté d’avoir refusé de porter un maillot du Paris Saint-Germain avec le flocage LGBT, le milieu de terrain sénégalais est sous le feu des critiques depuis une semaine en France. Inversement, il est soutenu par plusieurs personnalités et institutions de son pays.

Le champion d’Afrique 2021 ne s’est toujours pas exprimé sur la polémique. Il a juste remercié, dans une courte vidéo partagée sur les réseaux sociaux, les nombreuses personnes qui ont applaudi ou compris son geste. Cette vague de soutiens continue sur les réseaux sociaux avec le hashtag #weareallidrissa dont se sont emparées plusieurs figures dans le monde, particulièrement musulmanes.

Selon certains observateurs, cette affaire rappelle le fossé culturel qui existe entre l’ex-puissance coloniale et son ancienne colonie, sur un sujet comme l’homosexualité. En France, la campagne de solidarité symbolique pour la communauté LGBT peut sembler anodine. Mais au Sénégal, elle passe pour une apologie déguisée de l’homosexualité, une « contre-valeur » réprimée par le code pénal du pays. Au-delà même, cette orientation sexuelle fait l’objet d’une vaste réprobation au sein de la société sénégalaise, où nul ne se risquerait à militer ouvertement pour les droits des homosexuels.

Samedi dernier, le joueur de 32 ans effectue le voyage avec son équipe dans le sud de la France. Déjà sacré champion pour la dixième fois de son histoire, le PSG devait affronter Montpellier pour le compte de la 37e et avant-dernière journée de la Ligue 1. Mais à la dernière minute, Gana sort de la feuille de match pour « raisons personnelles » alors qu’il n’est « pas blessé », selon son coach, l’Argentin Mauricio Pochettino, en conférence de presse. Les médias français sont interloqués.

Fossé culturel

Certains le suspectent d’avoir refusé de prendre part à la rencontre à cause des couleurs arc-en-ciel floquées sur les maillots de Ligue 1 lors de cette journée de championnat, dans le cadre de l’opération intitulée « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot », en marge de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, célébrée chaque 17 mai.

Outre les médias, plusieurs observateurs se rendent vite compte que le Sénégalais avait déclaré aussi forfait l’année dernière, à la même période, pour le match contre Reims. Ils se servent de cette déduction pour l’accuser d’homophobe avant d’appeler à des sanctions à son encontre. « Les joueurs d’un club de football, et ceux du PSG en particulier, sont des figures d’identification pour nos jeunes. Ils ont un devoir d’exemplarité. Un refus d’Idrissa Gana Gueye de s’associer à la lutte contre l’homophobie ne pourrait rester sans sanction », a notamment déclaré Valérie Pécresse, candidate malheureuse de la dernière présidentielle française avec 5,1 millions d’euros de dettes.

La polémique prend de l’ampleur. Des plateaux sont organisés pour inviter Idrissa Gana Guèye à réagir et regretter son acte. Au milieu du vacarme, le Sénégalais demeure silencieux. Son entourage promet qu’il s’exprimera prochainement. Une position qui  met dans tous leurs états certains responsables de la Fédération française de football (FFF) dont le Conseil national de l’éthique (CNE).

« De deux choses l’une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs. Nous vous invitons par exemple à accompagner votre message d’une photo de vous portant le maillot en question », écrit le 18 mai le CNE, pour qui « la situation est suffisamment grave pour adresser ce courrier » à Guèye.

La FSF répond à la FFF

« En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l’autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI + », enchérit le Conseil national de l’éthique dans le courrier signé par son président, Patrick Anton, avant de conclure : « L’impact du football dans la société et la capacité des joueurs à représenter un modèle pour ceux qui les admirent nous donnent à tous une responsabilité particulière ».

Si au Sénégal le président Macky Sall a très tôt affiché son soutien à son compatriote en appelant au respect de ses « convictions religieuses », la Fédération sénégalaise de football (FSF) a, pour sa part, attendu deux jours après pour réagir de manière incendiaire à la sortie de cet organe de la FFF.

« Est-on vraiment dans cette France que l’on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l’égalité pour tous ? Comment une instance qui prétend promouvoir l’éthique dans le Football peut se fonder sur des supputations pour s’adresser à une personne pour lui enjoindre de s’exprimer et pire encore de s’afficher avec le maillot aux couleurs LGBTQI+ pour mettre fin aux dites supputations ? », s’interroge, dans son communiqué, l’instance dirigée par Augustin Senghor, par ailleurs premier vice-président de la Confédération africaine de football (Caf).

« Manifestement et inconsciemment, au moment d’écrire sa lettre, le sieur Patrick Anton n’a pas pu s’empêcher de mettre en lien la situation qu’il décrit ou déplore avec la couleur (ou la religion) de Mr Idrissa Gana Guèye », a poursuivi l’avocat de profession, qui ajoute que la FSF est prêt à tout pour défendre son joueur. Ainsi, « elle se réserve le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport ou en matière de droits de l’homme
pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse ».

Comment Islam et Chrétienté cohabitent au Sénégal?

Le Sénégal est un exemple de coexistence pacifique entre différentes communautés religieuses.« Mon grand-père était musulman. Le jour de mon ordination, il était devant dans l’église à prier avec tout le monde même s’il avait son chapelet. Ce grand-père, pour qui j’ai beaucoup d’estime et à qui je rends encore hommage pour l’éducation qu’il nous a transmise, a des enfants qui sont devenus musulmans et d’autres chrétiens. Ma mère est chrétienne, mais certaines de ses sœurs sont restées musulmanes. Et nous avons toujours vécu en bonne entente et en cohésion », raconte avec émotion l’Abbé Alphonse Birame Ndour, curé de la paroisse Saint-Paul de Grand Yoff à Dakar, dans un entretien avec Apa news vendredi 6 mai. Son témoignage, rare dans le monde, est pourtant fréquent dans son pays le Sénégal où la majorité musulmane s’accommode largement des minorités religieuses, chrétiennes notamment.

« L’histoire du Sénégal est jalonnée de rencontres avec des peuples et des cultures différentes ayant abouti à un métissage au sein des ethnies et des familles », rappelle Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine, président fondateur du Think Tank GUESS dont le père, Abdoul Aziz Sy Al Amin décédé en 2017 était le sixième khalife générale des Tidjanes (ou Tarika Al Tijaniya, en arabe), une des principales confréries musulmanes soufies au Sénégal, avec les Mourides (Al Mouridiya)  et les Khadres (Al Kadiriya).

Cette particularité sénégalaise « s’explique par le fait que l’islamisation de nos peuples n’a pas été imposée mais acceptée de fait à la suite des brassages culturels entre les caravanes venues d’Afrique du nord et les autochtones », poursuit cet ancien président du Cadre unitaire de l’Islam, une organisation qui regroupe les principales confréries musulmanes soufie au Sénégal.

« Nous devons cette situation non seulement à ce que nous avons en commun, c’est-à-dire la famille, la parenté, le sang, mais aussi grâce à la perspicacité et à la sagesse de nos pères devanciers qui, dès le lendemain des indépendances dans les années 60 ont pu installer dans notre pays un souci de l’autre, ce souci du vivre ensemble…», confirme l’Abbé Alphonse Birame Ndour, qui cite comme exemple récent des relations cordiales entre religieux au Sénégal, cette visite de l’Archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye à Serigne Mountakha Mbacké, le khalife général des Mourides, à l’occasion de l’inauguration en 2019 à Dakar de la splendide mosquée Massalikoul Djinan, la plus grande de la ville avec plus de 30000 places assises. Un geste dont il faut se féliciter d’autant que « le Dieu que nous aimons et adorons, n’est pas le Dieu de la division. C’est le Dieu de l’amour, de la paix, de la Concorde et de l’Unité », insiste le curé de Grand-Yoff.

Pour Cheikh Ahmed Tidiane Sy al amine, il n’y a d’ailleurs pas de « lignes de séparation claires entre les communautés mais plutôt une symbiose ou une émulsion entre les communautés religieuses »,

Cette « cohabitation » ou « coexistence » que magnifient le curé et le leader musulman est parfois secouée par des propos extrémistes.

« Nous notons une tendance à saper l’exception sénégalaise du vivre ensemble en raison de l’émergence de nouveaux courants plus ou moins structurés n’ayant pas les mêmes bases spirituelles que les confréries soufies », regrette Cheikh Ahmed Tidiane Sy.

L’Abbé Alphonse Birame Ndour, lui aussi, déplore « l’émergence de nouveaux prédicateurs qui n’hésitent pas à mettre sur le dos de l’autre des accusations infondées et insensées ». Ce qui, selon le curé, « ne peut pas manquer de susciter l’émoi et l’émotion et même parfois des réactions violentes de la part de ceux qui se sentent visés ».

Pour faire face à ces discussions qui menacent la bonne entente entre confessions au Sénégal, le Catholique et le Musulman souhaite des mesures fortes de la part des autorités politiques.

Pour l’Abbé Alphonse Birame Ndour, il est urgent que le pouvoir fasse « respecter la laïcité de l’Etat sénégalais ». Cheikh Ahmed Tidiane Sy al Amine, «il  faut introduire dans le cursus scolaire l’enseignement obligatoire des valeurs de tolérance et de paix portées par les grandes figures religieuses aux générations actuelles et futures ». Il propose également « la régulation des réseaux sociaux, lieux propices à tous les débordements quitte à durcir la loi sur toutes les formes d’incitation à la violence ou à la haine entre communautés ».

Maroc : nouvelle plateforme numérique regroupant plus de 10.000 hadiths

Le ministère marocain des Habous et des affaires islamiques a lancé, le lundi 9 mai à Rabat, une plateforme numérique regroupant plus de 10.000 hadiths du Prophète Sidna Mohammed (PSL).Accessible via les sites électroniques « hadithm6.com » et « hadithm6.ma », ainsi que sur Play Store et bientôt sur App Store, cette plateforme numérique a pour vocation d’informer le grand public sur le degré d’authenticité ou de faiblesse d’un hadith.

« Le lancement de cette plateforme constitue un événement religieux, scientifique et informatif d’envergure, à même de répondre au besoin du grand public en termes d’apprentissage de la religion et de la Sunna », a déclaré à cette occasion le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq.

La Sunna, a-t-il poursuivi, regroupe entre autres les paroles, actions ou encore les comportements du Prophète Sidna Mohammed (PSL), qui constituent les « hadiths », a-t-il rappelé, mettant en avant l’importance de vérifier l’authenticité de chaque hadith.

A ce titre, le ministre a précisé que si un hadith est rapporté par l’imam al-Boukhari ou Moslim dans leurs « Sahihs » ou par l’imam Malik dans son « Mouwatta’a », il est alors authentique, estimant que bon nombre de hadiths, non cités par ces sources, demeurent cependant faibles.

La plateforme « Mohammed VI pour le Hadith Acharif », qui peut accueillir jusqu’à 10.000 utilisateurs en même temps, regroupe une dizaine de milliers de hadiths du prophète Sidna Mohammed (PSL), dont l’authenticité fut ou non vérifiée, a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, elle permet une interaction entre l’utilisateur et les oulémas via la rubrique « questions-réponses », a souligné le ministre, ajoutant que le questionneur recevra une réponse par mail dans un délai de 24 heures.

Hajj 2022 : le quota du Sénégal connu

Cette année, l’Arabie Saoudite a décidé d’accueillir un million de pèlerins à cause de la Covid-19.Le quota du Sénégal pour le pèlerinage à la Mecque est fixé à 5822 pèlerins. Parmi eux, 2000 feront partie de la mission officielle et 3822 seront convoyés par les voyagistes privés. La révélation a été faite, mercredi soir, par Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

S’exprimant au cours d’un point de presse, elle a informé que pour le Hajj 2022, le royaume d’Arabie Saoudite a décidé d’accueillir un million de pèlerins pour des raisons liées à la Covid-19 et que ces derniers doivent être âgés de 65 ans au plus.

Le package pour les frais de voyage et de séjour pour les fidèles musulmans sénégalais autorisés à accomplir le 5e pilier de l’islam est fixé à 4.200.000 Fcfa. Ils seront transportés par la compagnie aérienne nationale Air Sénégal conformément à la décision de l’Arabie Saoudite qui demande que chaque pays convoie ses pèlerins par sa compagnie aérienne.

Macky Sall célèbre l’Eïd-el-fitr avec des « efforts » face à l’inflation

Le président sénégalais a prié, ce lundi 2 mai, avec la grande majorité de la communauté musulmane pour marquer la fin du Ramadan, une fête qui éprouve cette année la plupart des ménages en raison de l’augmentation des prix des produits de base et pétroliers.Macky Sall a pris part ce lundi à la prière de l’Eïd-el-fitr ou Korité à la grande mosquée de Dakar. Il n’a pas assisté à ces prières collectives depuis deux ans pratiquement, voulant donner l’exemple à sa population à laquelle il recommande à chaque occasion de respecter les gestes barrières pour freiner la propagation de la Covid-19.

Cette période est aujourd’hui derrière les Sénégalais, plus préoccupés maintenant par la pandémie de la hausse des prix des denrées de première nécessité.

Ecoutant religieusement la prêche de l’imam Alioune Moussa Sambe, le président Sall a compris que ses concitoyens ont aussi besoin, dans cette conjoncture difficile, de s’inspirer des « vertus » enseignées par l’islam pour acquérir « la démarche de foi ». Le chef de l’Etat rappelle, en effet, que « nous vivons une période trouble dans le monde ». Cette situation est accentuée, depuis fin février, par le conflit entre l’Ukraine et la Russie qui a engendré des conséquences économiques et sociales graves.

Cette guerre survient alors que « nous ne sommes pas encore sortis de la Covid-19 », a précisé Macky Sall. En outre, ces pays belligérants jouent un grand rôle dans l’approvisionnement du monde en blé et en produits pétro-gaziers même si son gouvernement fait tout pour atténuer la souffrance des Sénégalais, a-t-il affirmé.

Gutteres quitte Dakar

« Nous avons là aussi fait des efforts pour contenir la poussée des prix (…) Ce sont des aléas extérieurs qui impactent la vie. Ce n’est pas seulement au Sénégal, c’est toute l’Afrique qui subit, le monde entier. Nous prions pour un retour rapide de la paix en Ukraine. De ce retour de la paix en Ukraine dépendra la stabilité économique et sociale du monde », a indiqué le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA) qui a reçu la veille le secrétaire général des Nations unies, António Gutteres, avec qui il a évoqué le conflit russo-ukrainien et d’autres sujets d’intérêt régional et international.

« Je rentre de Russie et de l’Ukraine où j’ai rencontré les différents présidents et les collègues des Nations unies qui œuvrent chaque jour en faveur des victimes d’une guerre insensée », a déclaré, hier face à la presse au palais de la République, le diplomate portugais, qui est dans une mini-tournée africaine appelée « visite de solidarité pour le Ramadan ».

L’Eïd-el-fitr a été célébré dans la division dans certains pays ouest-africains. Au Sénégal comme au Niger et au Mali, une partie des musulmans a fêté la Korité hier dimanche après avoir été informée que la lune a été scrutée la veille par des gens qui n’ont pas convaincu l’essentiel des membres de cette forte communauté.

En revanche, le patron de l’ONU rappelle qu’il a commencé à effectuer ces visites annuelles de solidarité à l’occasion du mois sacré musulman lorsqu’il était Haut-Commissaire pour les réfugiés, entre 2005 et 2015. Avant de quitter Dakar ce lundi pour se rendre au Niger puis au Nigeria, il a insisté sur sa volonté de vouloir, cette année, « exprimer sa solidarité avec les victimes du terrorisme dans la région » du Sahel.