avril 2022 - Page 28 sur 34 - Journal du niger

Togo : près de 4000 entreprises créées au premier trimestre

Ce chiffre confirme la tendance mensuelle observée depuis 2020.Au Togo, le rythme de la création d’entreprises reste toujours aussi soutenu, dans le sillage des dernières années. Au premier trimestre de cette année, 3932 nouvelles entités ont vu le jour, selon la compilation des statistiques du Centre de formalité des entreprises (CFE).

S’il est en légère baisse par rapport à celui de l’année dernière à la même période (4087 entreprises), ce chiffre confirme néanmoins la tendance mensuelle observée depuis 2020. Ainsi, dans le détail, 1300 nouvelles structures d’affaires ont été créées en janvier, 1278 en février et 1354 en mars.

D’autres tendances, comme l’intérêt des femmes pour l’aventure entrepreneuriale, se sont également confirmées au cours de ces trois premiers mois.

Elles sont en tout 1076 nouvelles entreprises à avoir été portées par des femmes, soit une proportion de 27%, en légère hausse. Le nombre de sociétés créées par les Togolais s’établit à 3346 (85%) contre 586 pour les étrangers. Enfin, la majeure partie des entités ont été formalisées par des personnes physiques (60%).

Depuis 2019, la création d’entreprises établit annuellement de nouveaux records au Togo. Ces performances qui restent désormais à se traduire significativement dans l’activité économique, sont surtout portées par les différentes réformes opérées sur ce segment par le gouvernement.

Ethiopie : libération du célèbre journaliste Tamirat Negera

Le rédacteur en chef de Terara Network (TM) a été libéré sous caution après près de quatre mois de détention.« C’est avec un grand soulagement que nous annonçons la libération de Tamirat Negera aujourd’hui après 118 jours de détention », a déclaré le Terara Network ce mercredi sur son compte Facebook.

La libération de Negera intervient un jour après que la Cour suprême d’Oromia a ordonné à la police de le libérer moyennant une caution de 50.000 birrs.

Cofondateur du site en ligne Terara Network, Negera a été arrêté le 10 décembre 2021 au poste de police de Daleti, mais il n’a pas été inculpé. Il est le troisième journaliste à être libéré sous caution depuis le début du mois d’avril.

Vendredi dernier, Amir Aman, un journaliste accrédité par l’Associated Press (AP), a été libéré ainsi que son caméraman Tomas Engeda. Les deux hommes avaient été arrêtés en novembre dernier alors qu’ils faisaient un reportage sur les violences dans la région d’Oromia.

Ils étaient accusés d’avoir enfreint l’état d’urgence et les lois antiterroristes en interviewant des membres d’un groupe d’insurgés, mais ils n’ont pas été inculpés.

Urgences climatiques : la Cédéao pour des « actions fortes »

Pour le Commissaire au département Politique, Paix et Sécurité de la Cédéao, le général Francis Béhanzin, l’heure est venue de poser des actes concrets face aux effets dévastateurs du changement climatique.Aller au-delà des engagements et agir. C’est en somme ce que réclame la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour combattre les conséquences désastreuses du changement climatique sur les populations et leur environnement.

« Au regard des objectifs de la présente conférence, je souhaite la prise de décisions qui rassurent. Au demeurant, il est grand temps de passer aux actions fortes et à la synergie de toute la communauté internationale pour lutter ensemble contre le changement climatique, l’extension du terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes », a déclaré le général Béhanzin.

Il s’exprimait ce mercredi à Dakar à l’ouverture de la Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel (6 et 7 avril). Ces trois secteurs constituent, selon le Commissaire de la Cédéao, « le point névralgique des souffrances de nos populations qui, comme une fatalité, les vivent dans une totale désespérance ».

Malgré la résilience dont font montre les habitants de la région, « ces phénomènes, du reste difficilement solubles, entraînent des conséquences désastreuses sur la productivité et la vie de nos concitoyens », a-t-il déploré.

Partant de constat, le haut gradé de la Police béninoise a invité « les grandes puissances mondiales, productrices des nuisances climatiques […] à mettre la main à la poche pour atténuer les douleurs des êtres vivants d’une part, et d’autre part, étudier et mettre en œuvre de façon durable toutes les solutions humainement possibles pour redonner à la nature ce qui lui a été indûment arraché ».

De son côté, le chef de bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas, sigle anglais), Mahamat Saleh Annadif, a souligné la nécessité d’une approche cohérente, multidisciplinaire et intégrée à tous les niveaux pour relever le défi croissant de la sécurité climatique dans la région.

« S’il est attendu des gouvernements de la région de montrer la voie, il est tout aussi vrai que nul ne sera de trop dans ce combat pour la sécurité et le développement de nos pays. Nous comptons sur l’engagement de tous et sur votre soutien pour transformer ces défis en opportunités », a-t-il soutenu.

La Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel fait partie des activités qu’entreprend l’Unowas en coordination avec ses partenaires nationaux, régionaux et internationaux en réponse à la demande du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, formulée le 20 janvier 2020.

Celle-ci exhorte à « prendre en considération les conséquences néfastes du changement climatique, de la précarité énergétique, des changements écologiques et des catastrophes naturelles sur la paix et la sécurité en aidant les gouvernements de la sous-région et le système des Nations Unies à effectuer des évaluations des stratégies de gestion des risques liées à ces changements ».

Éthiopie: des crimes contre l’humanité commis au Tigré (humanitaires)

Les violences sexuelles, l’utilisation massive de la détention arbitraire et les pillages sont parmi les crimes notés.Le conflit dans le nord éthiopien s’enlise, avec son lot d’exactions sur les populations. Dans un nouveau rapport rendu public ce mercredi 6 avril 2022, Amnesty International et Human Rights Watch révèlent que depuis novembre 2020, début de la guerre, les forces de sécurité régionales amharas et les autorités civiles de la zone du Tigré occidental commettent contre les membres de l’ethnie tigréenne des violences généralisées.

« Les autorités éthiopiennes restreignent sévèrement l’accès à la région et la surveillance indépendante de la situation, dissimulant dans une large mesure la campagne de nettoyage ethnique », écrivent les deux organisations.

Le rapport, intitulé « Nous vous effacerons de cette terre : Crimes contre l’humanité et nettoyage ethnique dans la zone du Tigré occidental en Éthiopie », montre comment les autorités nouvellement nommées dans l’ouest du Tigré et les forces de sécurité de la région Amhara voisine ont, avec l’assentiment et la possible participation des forces fédérales éthiopiennes, expulsé de façon systématique plusieurs centaines de milliers de civil tigréens de leurs domiciles.

« Elles ont, souligne le rapport, recouru à des menaces, des homicides illégaux, des violences sexuelles, une utilisation massive de la détention arbitraire, des pillages, des transferts forcés et la privation d’aide humanitaire. Ces attaques généralisées et systématiques contre la population civile tigréenne constituent des crimes contre l’humanité, ainsi que des crimes de guerre ».

« Depuis novembre 2020, les autorités et les forces de sécurité amharas mènent une campagne implacable de nettoyage ethnique pour chasser de chez eux les Tigréens du Tigré occidental », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch.

Selon lui, « les autorités éthiopiennes continuent de nier l’ampleur choquante des crimes commis, et s’abstiennent (…) d’agir pour y mettre un terme ».

Ce qui fait dire à Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International, que « la réaction des partenaires internationaux et régionaux de l’Éthiopie n’est pas à la hauteur de la gravité des crimes qui continuent d’être commis dans l’ouest du Tigré ».

« Les gouvernements en question doivent contribuer à faire cesser la campagne de nettoyage ethnique, veiller à ce que les Tigréens et Tigréennes puissent rentrer volontairement chez eux en toute sécurité, et mener des efforts concertés pour obtenir justice pour ces crimes haineux », a-t-elle dit.

La zone du Tigré occidental est un territoire administratif de la région du Tigré. Les revendications territoriales sur le Tigré occidental sont sources de conflits frontaliers et identitaires depuis 1992. Le Tigré occidental est tombé sous le contrôle des Forces de défense nationale éthiopiennes et de leurs alliés, les forces et milices de la région Amhara, deux semaines après le début du conflit qui a éclaté au Tigré en novembre 2020.

Guinée : l’ancien Pm Ibrahim Kassory Fofana inculpé

Le chef du dernier gouvernement du régime d’Alpha Condé est placé sous mandat de dépôt.Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier guinéen et trois de ses anciens ministres sont inculpés ce mercredi 6 avril, puis placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Au terme d’enquêtes de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Kassory Fofana, Mohamed Diané, Diakaria Koulibaly et Oyé Guilavogui sont poursuivis pour enrichissement illicite et détournements de deniers publics.

Selon Me Salif Béavogui, l’un des avocats de la défense, le procès aura lieu le 11 avril prochain devant la Crief.

Zimbabwe : vers l’introduction d’un nouveau billet de banque

La banque centrale du Zimbabwe s’apprête à introduire un nouveau billet de 100 dollars zimbabwéens (environ 0,59 dollar US).Le nouveau billet devrait être mis en circulation dans les prochaines semaines, a annoncé mercredi le ministre des Finances, Mthuli Ncube.

Dans un instrument statutaire publié dans le Government Gazette, M. Ncube a indiqué que le billet devrait comporter une impression du monument du Grand Zimbabwe et d’un baobab.

Il s’agit du sixième billet de banque introduit au Zimbabwe depuis 2016. Actuellement, les billets de 10, 20 et 50 dollars zimbabwéens sont acceptés par le public comme moyen d’échange.

Les billets de 2 et 5 dollars zimbabwéens ont été « déclassés » en 2019 et 2020, en raison de la hausse de l’inflation.

L’introduction du nouveau billet intervient suite à la dépréciation de la monnaie locale, le taux de change étant désormais de 1 $ US : 145 $ ZWL sur le marché officiel des enchères de devises géré par la banque centrale, et d’environ 1 $ US : 270 $ ZWL sur un marché parallèle florissant qui est en plein essor.

La chute libre de la monnaie locale a déclenché une forte hausse des prix des produits de base au cours des derniers mois.

Mali : Il n’y a pas d’exactions sur des civils à Moura (armée)

L’armée malienne a démenti mardi soir les accusations d’atrocités qu’elle aurait commises contre des personnes civiles lors de son « opération d’opportunité aéroterrestre de grande envergure » à Moura, dans le centre du pays.Officiellement, plus de 200 jihadistes ont été tués et une cinquantaine interpellés lors de cette opération menée entre le 23 et 31 mars dans le village de Moura. Cependant, des organisations telles que Human Rights Watch dénoncent un « massacre » de l’armée malienne, qui aurait mené des actions disproportionnées et indiscriminées ayant abouti à la mort de plusieurs civils.

Toutefois, cette dernière a indiqué que les soldats maliens « sont intervenus à Moura pas pour tuer des civils », mais dans le cadre de leurs missions régaliennes, à savoir la défense de l’intégrité du territoire national et la protection des personnes et des biens.

« C’est à la faveur de renseignements très précis et validés que les FAMas (forces armées maliennes) ont été amenés à intervenir dans la localité de Moura où se tenait une grande réunion très importante des leaders de la katiba de Macina, avec la finalité de planifier des attaques contre les installations des FAMas, ainsi que de continuer à mettre la pression sur la population civile », a expliqué à la télévision nationale le général Oumar Diarra, chef d’état-major général des Forces armées maliennes, qui déplore par ailleurs des pertes dans leurs rangs.

« A peine que nos forces sont arrivées sur les lieux, elles ont été prises à partie par les terroristes qui étaient en réunion. Il s’en est suivi des combats très violents au cours desquels nous déplorons aussi des morts et des blessés », a-t-il indiqué, balayant d’un revers de la main les accusations des médias et organismes internationaux.

 « L’armée malienne est multiethnique et ne saurait se permettre de tels agissements, la responsabilité de toutes ces allégations portées contre elle aujourd’hui », a ajouté le général Oumar Diarra.

Procès Sankara : Blaise Compaoré condamné à la perpétuité

L’ancien président de la République du Burkina Faso Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, est condamné à perpétuité dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara. 

Le tribunal militaire de Ouagadougou qui a prononcé son verdict ce matin, a également condamné à la perpétuité le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987. 

 

Nous y reviendrons

Procès Thomas Sankara : verdict ce mercredi

Quatorze accusés sont poursuivis à l’absence des deux principaux accusés : Blaise Compaoré et son ancien chef de sécurité, Hyacinthe Kafando.Six mois d’audience, plusieurs années d’instruction et plus de 100 témoins entendus pour l’éclatement de la vérité. Le procès des présumés assassins de Thomas Sankara,ancien président de la Haute Volta, va enfin livrer son verdict ce mercredi 6 avril 2022.

35 ans après l’assassinat du panafricaniste, le tribunal militaire de Ouagadougou son verdict dans ce dossier qui a tenu en haleine le Burkina Faso pendant plusieurs mois.

Parmi les accusés, Gilbert Diendéré, 61 ans, un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987 qui a abouti à l’assassinat de Thomas Sankara. Il risque jusqu’à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. 

Ils  sont poursuivis pour « attentat à la sûreté de l’Etat », recel de cadavre » et « complicité d’assassinat ». Et leurs avocats ont plaidé non coupables.

Ce procès longtemps attendu au « Pays des Hommes Intègres » s’est déroulé sans Blaise Compaoré.

L’ancien président qui a pris le pouvoir après la mort de son « ami » a été renversé du pouvoir en octobre 2014 et exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute. Jugé par contumace, il encourt une peine de prison de 30 ans.

La même peine est réservée à son ancien chef de sécurité Hyacinthe Kafando, jusqu’à présent porté disparu.

Longtemps considérée comme un sujet tabou durant les années de pouvoir de Compaoré, « l’affaire Sankara » refait surface pendant la transition quelques mois seulement après la chute de l’ancien chef d’Etat burkinabé. Malgré un mandat d’arrêt international lancé le 7 mars 2016, Blaise Compaoré, devenu entretemps citoyen ivoirien, n’a jamais été inquiété.

Surnommé le « Che » africain en référence à son idole « Che Guevara », l’icône de la révolution cubaine, le capitaine Thomas Sankara a pris le pouvoir à 33 ans en renversant le régime de Jean-Baptiste Ouédraogo le 4 août 1983. Sous son magistère, la Haute-Volta change de nom et devient le Burkina Faso, le « Pays des Hommes Intègres ».

Il lance la grande « révolution démocratique et populaire » pour sortir son pays de la pauvreté, ce qui lui vaut une très grande popularité en Afrique et au-delà. Mais le rêve ne dure que quatre ans. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara et douze de ses compagnons sont abattus par un commando lors d’une réunion au Conseil de l’Entente (siège du Conseil national de la Révolution) à Ouagadougou, la capitale.

Mali: Il y a dix ans, le Mnla proclamait l’indépendance de l’Azawad.

L’indépendance autoproclamée de l’Azawad n’a jamais été reconnue.La veille, le Mouvement nationale de l’Azawad (Mnla), fer de lance la rébellion touarègue déclenchée quelques semaines plus tôt dans le nord du Mali, venait, tout juste, de décréter, un cessez-le-feu unilatéral après avoir pris le contrôle de tout le septentrion malien désormais vidé de toute force gouvernementale. Ce jour-là, vendredi 6 avril 2012,  Moussa Ag Attaher, actuellement ministre des sports du gouvernement de la junte au pouvoir à Bamako, alors un des porte-paroles du mouvement en Europe se présentait sur un plateau de télévision française pour confirmer une annonce parue quelques heures plus tôt sur le site internet de son organisation. Celle-ci, signée par le secrétaire général du Mnla, Bilal Ag Cherif, proclamait «  l’indépendance de l’Azawad », cet immense territoire aride du nord du Mali grand comme la France et la Belgique réunies, qui depuis l’indépendance du pays en 1960 est régulièrement secouée par des rebellions. 

 «Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour», déclarait alors Mossa Ag Attaher sur la chaîne France 24. «Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération», ajoutait-il, sans préciser qu’un autre groupe rebelle disputait à ses compagnons le contrôle de la région: le mouvement Ansardine, une formation d’inspiration islamiste dirigée par Iyad Ag Ghali, héros d’une précédente rébellion touarègue qui avait déstabilisé le pays dans les années 1990, mais qui rêve désormais d’un Mali entièrement islamique, donc hostile à l’indépendance de la région, et récemment allié aux combattants d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui depuis plusieurs années s’étaient installés dans le coin. 

La France, ancienne puissance coloniale du Mali, par la voix de son ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait immédiatement affirmé qu’«une déclaration d’indépendance unilatérale qui ne serait pas reconnue par les Etats africains n’aurait pas de sens». Se voulant plus précis, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero déclarait, lui, que le Quai d’Orsay considérait comme «nulle et non avenue» cette proclamation d’indépendance. Des propos  qui tranchent nettement, pourtant, avec les confidences qu’Apa news a recueilli ces derniers jours auprès de plusieurs hauts cadres fondateurs du Mnla, dont Hamma Ag Mahmoud premier, « chef de la diplomatie » du mouvement, désormais éloigné de l’organisation. 

« C’est la France qui est à l’origine de cette rébellion. À l’époque, beaucoup de Touaregs maliens étaient installés en Libye depuis plusieurs décennies et étaient engagés dans l’armée de Mouammar Kadhafi. La France qui venait d’engager une guerre en Libye pour chasser Kadhafi du pouvoir avait eu l’idée de convaincre une partie de son armée de l’abandonner. Elle avait alors pris contact avec certains  touaregs maliens qui étaient proches de certains militaires libyens d’origine malienne. Elle leur a suggéré de faire pression sur les miliaires de Kadhafi d’origine touarègue malienne pour qu’ils se retirent de la Libye et rentrent au Mali. La France leur a promis de les soutenir pour libérer leurs frères dans le Nord du Mali du joug de Bamako qui en dépit de plusieurs rébellions,  suivies d’autant d’accords de paix restés lettres mortes, continuaient à les marginaliser et mépriser » reconnaît cet ancien préfet, ministre et conseiller à la présidence malienne qui assume à la fois son passage au sein de la rébellion et son attachement au Mali.
« Je fais partie du groupe qui a imposé l’idée d’indépendance. Nous étions presque tous des anciens responsables politiques ou cadres touaregs ayant travaillé au Mali. Nous connaissons très bien le système du pouvoir et les élites établis dans la capitale, Bamako. Plusieurs accords  de paix ont été signés avec eux par les rébellions passées. Après le moment de la signature, ces accord ont tous été immédiatement ignorés par le pouvoir et les élites de Bamako. Demander l’indépendance était pour nous une manière d’exiger le maximum pour avoir le minimum. Note objectif était, au moins, une vraie décentralisation poussée dans le cadre du même pays, surtout que le Mali a toujours été un territoire où les communautés ont toujours vécu sous cette forme de cohabitation depuis plusieurs siècles. Mais les élites modérnes de Bamako, entièrement formées à l’école française sont bloquées depuis la colonisation sur le modèle de l’Etat centralisé à la française », justifie l’homme politique touareg, aujourd’hui réfugié dans un pays voisin.

Toujours est-il, que l’indépendance autoproclamée de l’Azawad n’a jamais réussi à trouver le moindre soutien en dehors du cercle restreint des sympathisants du Mnla. 

Au nom de l’Union africaine (UA), dont il présidait la Commission, le gabonais Jean Ping, avait alors évoqué « une plaisanterie  et déclaré que l’organisation continentale rejetait «totalement la prétendue déclaration d’indépendance» et condamnait « fermement cette annonce qui est sans aucune valeur».

Les Etats-Unis avait, eux aussi, rejeté la déclaration d’indépendance. «Nous répétons notre appel à préserver l’intégrité territoriale du Mali», avait à l’époque déclaré Patrick Ventrell, un porte-parole du département d’Etat américain. 

La Grande-Bretagne, elle, décidait tout simplement de fermer «temporairement» son ambassade à Bamako et d’en «retirer» son personnel diplomatique, avait alors  indiqué un communiqué du Foreign Office.

Les voisins du Mali membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), eux, clamaient leur attachement à l’intégrité territoriale de ce pays membre de l’organisation, alors qu’ils venaient d’imposer un embargo diplomatique et économique total au Mali après qu’un groupe de militaires, évoquant l’échec du président Amadou Touma i Touré (ATT) alors en fin de mandat à prévenir la débâcle de l’armée face aux rebelles, venait de faire un coup d’état quelques semaines plus tôt.

La cedeao avait même annoncé qu’elle s’apprêtait à envoyer au Mali une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes pour restaurer l’unité du pays. Ses chefs d’état-major des armées réunis à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, vingt-quatre heures avant la proclamation unilatérale d’indépendance par les rebelles, avaient d’ailleurs élaboré un «mandat» pour cette force.

Habitué à jouer les pompiers lors des rebellions passées chez son voisin du Sud, la puissance militaire régionale qu’est l’Algérie dont six diplomates venaient de se faire à enlever des islamistes à Gao, avait, de côté, déclaré qu’elle, «n’acceptera jamais une remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali», appelant au «dialogue» pour régler la crise, selon les mots de son Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, interrogé par le journal français Le Monde. 

Homme fort du moment à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, le chef de la junte qui venait de renvider ATT, s’était contenté, lui, de reconnaître, implicitement, son impuissance à protéger les populations du Nord, les appelant «à résister» par leurs propres moyens. 

La suite est connue: Ansardine et ses alliés se revendiquant d’Al Qaïda avaient fini par prendre le dessus sur le Mnla. Durant près d’une année, les islamistes étaient les seuls maîtres du Nord du Mali. Chassés, à partir de janvier 2013, des villes qu’ils occupaient par une intervention militaire internationale dirigée par la France, ils n’ont pas pour autant été vaincus. Toujours actifs au Mali, ils sont désormais présents au Burkina-Faso, au Niger voisins, et affichent l’ambition de s’installer partout en Afrique de l’Ouest.