septembre 2022 - Page 28 sur 34 - Journal du niger

Le Maroc accueille le 1er Forum des régions d’Afrique

La rencontre va concrétiser la mise en œuvre des décisions de la 8e édition du Sommet Africités organisée à Marrakech en novembre 2018.Du 08 au 10 septembre 2022, aura lieu à Saïdia (Maroc), dans la région de l’Oriental, la première édition du Forum des Régions d’Afrique (FORAF).

Ce Forum, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est organisé par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), en collaboration avec l’Association des Régions du Maroc (ARM), le Conseil de la région de l’Oriental (CRO) et la Direction Générale des Collectivités Territoriales (DGCT) du Ministère de l’Intérieur du Royaume du Maroc.

Cette rencontre, qui a pour thème « La contribution des Collectivités Régionales au développement durable et à la dynamique d’intégration de l’Afrique », est une concrétisation de la mise en œuvre des décisions prises par l’Assemblée Générale de CGLU Afrique lors de la 8ème édition du Sommet Africités, tenue à Marrakech en novembre 2018, explique Madame Fatimetou Abdel Malick, présidente de CGLU Afrique.

« Le lancement du FORAF est une étape importante dans le processus d’intégration de l’Afrique, un grand pas vers l’émergence de l’Afrique des Peuples », a-t-elle dit dans un communiqué transmis à APA.

L’évènement réunira, pour la première fois, les présidents (e)s des Régions, Comtés, États fédérés de plus de 20 pays africains qui ont un deuxième niveau de collectivités territoriales décentralisées tels que le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Niger, etc.

Plus de 400 participants (e)s vont discuter du rôle des Gouvernements régionaux dans la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement et d’intégration, des missions des gouvernements régionaux parmi lesquelles, le développement économique, social et culturel des territoires ; l’équipement, l’attractivité et la compétitivité des territoires.

L’adaptation au changement climatique, la durabilité et la résilience des territoires ; et la contribution des territoires à l’atteinte des Objectifs de développement durable seront aussi abordées.

Mali : l’Onu évalue les menaces contre les déplacés internes

Au total, 504 ménages ont cherché refuge à Ansongo.Des membres du Bureau régional de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont procédé à l’évaluation des menaces qui pèsent contre les populations civiles à Ansongo, une commune de la région de Gao située dans le nord du Mali. Sur place, elle a pu constater les conditions de vie des déplacés internes et échanger avec les autorités locales sur la situation sécuritaire.

Le préfet d’Ansongo, Mohamed Ag Aklini, a présenté à l’équipe un aperçu général de la situation depuis l’arrivée de déplacés internes de la localité voisine de Tin-Hamma, fuyant les menaces des groupes armés.

« L’autorité administrative a souligné la nécessité de procurer des denrées de première nécessité aux communautés hôtes d’Ansongo dont les ressources sont déjà maigres », rapporte un communiqué de la Minusma reçu mercredi à APA.

Le 29 août 2022, alertée sur des menaces dans la zone de Tin-Hamma, la Minusma a mené une opération de survol de la zone par des hélicoptères de combat afin de dissuader toute attaque. Une force de réaction rapide y a également été déployée par voie terrestre.

L’engagement et les efforts de la Minusma pour protéger les civils à risque, font partie d’une solution élargie de protection. Cette dernière inclut la lutte contre l’insécurité afin de permettre un retour des personnes déplacées dans leurs localités.

Maroc: Le Tchad annonce l’ouverture prochaine d’un Consulat général à Dakhla

Le Tchad a informé, mercredi, à travers une note verbale, les autorités marocaines de sa décision d’ouvrir prochainement un Consulat Général à Dakhla, au Sahara marocain, indique le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.Selon les autorités tchadiennes, cette décision s’inscrit dans le cadre des relations fraternelles entre le Roi Mohammed VI  et le président de la République du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, précise le ministère dans un communiqué.

Et d’ajouter que cette décision de « ce pays africain frère confirme et traduit la qualité des liens bilatéraux, par son soutien à la souveraineté du Royaume sur son Sahara, à son intégrité territoriale et à son unité nationale ».

Sommet de la Ligue arabe: Un émissaire algérien sera reçu au Maroc

Le ministre algérien de la Justice, porteur d’invitations pour le prochain sommet de la Ligue arabe, est attendu au Maroc. A ce titre, il sera reçu à Rabat, indique le ministère des Affaires étrangères.Le ministre algérien de la Justice sera reçu au Maroc. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères. «Dans le cadre de la préparation du prochain Sommet arabe, prévu à Alger, le 1er novembre 2022, les autorités algériennes ont décidé de dépêcher plusieurs émissaires dans les capitales arabes, porteurs d’invitations à tous les Chefs d’Etat des pays membres de la Ligue Arabe», explique mercredi le ministère dans un communiqué.

Ainsi, le ministre de la Justice algérien sera dépêché au Maroc, après l’Arabie saoudite et la Jordanie, tandis que le ministre de l’Intérieur remettra la même invitation au Sommet à la Tunisie et à la Mauritanie. «C’est dans ce contexte que le ministre algérien de la Justice sera reçu au Maroc», précise la même source.

Cinéma: Le réalisateur italien Paolo Sorrentino, président du jury du Festival de Marrakech

Le réalisateur italien Paolo Sorrentino présidera le jury de la 19e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM), prévue du 11 au 19 novembre 2022.Le comité d’organisation de la 19e édition du Festival international du Film de Marrakech (FIFM) vient de dévoiler le nom du président de son jury. Il s’agit du réalisateur italien Paolo Sorrentino, qui aura pour mission de décerner l’Etoile d’or à l’un des 14 premiers et seconds longs métrages de la prestigieuse compétition dédiée à la découverte de cinéastes à travers le monde, selon un communiqué du comité d’organisation.

«Le Festival de Marrakech est pour moi le lieu où s’est réalisé le rêve de regarder de nombreux films avec Martin Scorsese, et passer des journées entières à parler de cinéma avec lui, et d’autres collègues si talentueux. Revenir cette année en tant que président du jury est un honneur. Je crois, je veux croire que les cinémas vont se remplir à nouveau et je suis certain que beaucoup de beaux films vont sortir prochainement. Être témoin de ce renouveau depuis un lieu aussi symbolique, découvrir le cinéma de demain d’un point de vue culturel et géographique aussi intéressant sera un cadeau supplémentaire», a affirmé le réalisateur dans une déclaration officielle.

Réalisateur et scénariste oscarisé, Paolo Sorrentino est aujourd’hui l’un des représentants les plus célèbres et passionnants du cinéma italien. Son œuvre, riche d’une dizaine de films et de séries, explore des thématiques contemporaines et livre une réflexion singulière sur le pouvoir, la politique et la religion, entre autres. Auteur à l’imaginaire foisonnant porté par une ambition esthétique sans cesse renouvelée, il a été récompensé dans les plus grands festivals et événements cinématographiques à travers le monde.

Son premier long métrage, «L’uomo in più» (L’homme en plus), sélectionné à la Mostra de Venise en 2001, marque le début de sa collaboration avec Toni Servillo avec lequel il tournera plusieurs films.

Ses six films suivants sont sélectionnés en compétition officielle au Festival de Cannes: «Le conseguenze dell’amore» (Les conséquences de l’amour, 2004), «L’amico di famiglia» (L’ami de la famille, 2006), «Il Divo» (2008) qui remporte le Prix du Jury, «This must be the place» (2011), tourné aux États-Unis avec Sean Penn et Frances McDormand, «La Grande Bellezza» (2013) qui remporte l’Oscar et le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère, et «Youth» (La giovinezza, 2015) qui réunit Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz, Paul Dano et Jane Fonda. Ce dernier film reçoit trois European Film Awards, une nomination aux Oscars et deux nominations aux Golden Globes.

En 2016, «The Young Pope», sa première série télévisée, reçoit une nomination aux Golden Globes et deux nominations aux Emmy Awards. En 2018, son huitième film, «Loro» (Silvio et les autres) est sélectionné au Festival de Toronto.

En 2019, Sorrentino réalise la série télévisée «The New Pope» avec Jude Law et John Malkovich. En 2021, «È stata la mano di Dio» (La Main de Dieu) est présenté à la Mostra de Venise et remporte le Grand Prix du Jury. Le film a également reçu une nomination aux Oscars et une nomination aux Golden Globes.

G5 Sahel : quelles implications pour la visite de Damiba au Mali ?

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a choisi le Mali pour son premier déplacement hors du Burkina Faso.Le chef de la junte burkinabè a rencontré, il y a quatre jours, à Bamako, son homologue malien, le colonel Assimi Goïta. Ce voyage a été effectué au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de civils au nord du Burkina Faso après l’attaque de leur convoi et quatre mois après le départ du Mali du G5 Sahel, une alliance militaire qui lutte contre les groupes terroristes de la région depuis sa création en 2014.

L’enjeu était donc grand pour Ouagadougou qui partage avec Bamako une frontière de plus d’un millier de kilomètres, une zone touchée par de nombreuses attaques meurtrières de groupes djihadistes. Après avoir envoyé en avril une délégation composée de ses plus proches collaborateurs pour évoquer la coopération militaire, « il était de bon ton de (venir cette fois) rencontrer les autorités » maliennes, a indiqué Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Avec son homologue malien, le président de la transition burkinabè affirme avoir discuté ainsi des moyens de renforcer la coopération opérationnelle entre les forces armées des deux pays contre les groupes terroristes. « Nous entendons, dans les jours à venir, mieux examiner et renforcer le partenariat militaire qui existe entre nous pour davantage relever les défis sécuritaires auxquels les populations, nos peuples sont confrontés », a dit le militaire, arrivé au pouvoir en janvier dernier après la chute du président Roch Marc Christian Kaboré.

Par ailleurs, le retour du Mali au G5 Sahel n’a pas été évoqué publiquement même si le Burkina Faso et le Niger avaient invité Bamako à « revenir assumer ses responsabilités » dans le cadre de cette coopération sous-régionale de lutte contre le djihadisme. « Nous avons passé en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense. (…) Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle », avait plaidé le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou, au sortir d’une audience en août dernier avec le lieutenant-colonel Damiba à Ouagadougou.

Trois mois auparavant, le Mali avait invoqué une « perte d’autonomie » et « une instrumentalisation » au sein du G5 Sahel pour acter son retrait de cette organisation militaire régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.

Toutefois, des observateurs estiment que Ouagadougou fera tout pour nouer une alliance militaire solide avec Bamako si les négociations pour son retour au G5 Sahel échouent. L’enjeu est de parvenir à unir leurs forces respectives pour combattre les groupes terroristes qui franchissent régulièrement la frontière malienne pour se retrouver au Burkina Faso.

« Pour le président Damiba, il y a désormais la nécessité de créer un cadre bilatéral afin de rendre les opérations de lutte contre le terrorisme plus efficaces. Bamako comme Ouagadougou doivent optimiser leurs actions anti-terroristes et lutter contre un phénomène qui les touche tous deux », a expliqué sur la chaîne TV5 Windata Zongo, membre du Centre africain d’analyses et de recherches diplomatiques et stratégiques.

Nairobi : que pense Kenyatta de l’élection de Ruto ?

Le président sortant Uhuru Kenyatta s’est abstenu de féliciter son second William Ruto pour sa victoire électorale.Malgré la confirmation par la Cour suprême de la victoire de William Ruto après le recours introduit par le leader l’opposition Raila Odinga.

Tout au long de la période précédant le scrutin, c’était un secret de polichinelle que le président Kenyatta, qui s’est brouillé avec Ruto depuis 2018, soutenait son principal rival, Raila Odinga, allant jusqu’à faire campagne avec véhémence pour le politicien vétéran de 77 ans dans sa cinquième et apparemment dernière tentative à la présidence du Kenya.

Kenyatta avait critiqué Ruto comme étant peu fiable et inapte à lui succéder en tant que prochain président du Kenya. Une critique réfutée par son vice-président qui l’accusait de tenter de maintenir en place les dynasties politiques Jomo Kenyatta et Oginga Odinga au détriment des citoyens pauvres et vulnérables.

Cependant, après que la plus haute juridiction du pays a validé lundi l’élection de Ruto au poste de président, Uhuru a changé de posture, s’engageant non seulement à faire respecter la loi, mais aussi à exécuter le jugement qui a confirmé son adjoint comme son successeur.

Il n’y a pas eu de félicitations pour Ruto, qui était pourtant le colistier de Kenyatta lors des élections de 2013 et 2018. Il a cependant promis de travailler avec le président élu pour une transition en douceur du pouvoir plus tard en septembre, rappelant aux Kenyans qu’il avait fait la promesse de faire respecter la loi conformément aux diktats des tribunaux qui en sont les gardiens.

« Pour respecter la promesse que j’ai faite de faire respecter l’Etat de droit lorsque j’ai prêté serment, je m’engage à exécuter à la lettre les ordres de cette Cour », a déclaré M. Kenyatta, ajoutant qu’à cette fin, tous les ordres requis ont été émis.

Réagissant au verdict de la Cour suprême, Ruto, 55 ans, a déclaré qu’il était gagné par l’humilité face à la volonté populaire du peuple et qu’il consultait Uhuru Kenyatta pour une transition en douceur, même s’il ne lui a pas parlé depuis longtemps.

Ruto a promis de se plonger dans la lutte contre la corruption, une promesse clé qu’il avait faite pendant sa campagne électorale et a promis une retraite paisible à son prédécesseur, sans aucune rancune à l’égard de la décision de Kenyatta de soutenir son rival Odinga, qu’il a décrit comme un concurrent de valeur.

En tête des trois candidats, Ruto a obtenu 7.176.141 voix, représentant 50,49% or un peu plus de la moitié du nombre total des suffrages du vote du 9 août, ce qui exclut un second tour, selon la Commission électorale et des frontières indépendante (IEBC).

Son principal adversaire, Raila, a obtenu 6.942.930 voix, soit 48,85% des suffrages.

Ruto, le débrouillard, colportait des poulets le long de l’autoroute Nairobi-Eldoret et est finalement devenu éleveur de poulets des années après avoir amassé une fortune commerciale qui lui a permis d’acheter une ferme dans son village natal.

Titulaire d’un doctorat et d’une licence en sciences de l’Université de Nairobi, il a été scolarisé à l’école primaire de Kerotet, avant de suivre des études secondaires à l’école secondaire de Wareng puis à l’école secondaire pour garçons de Kapsabet, dans le comté de Nandi, d’où il est sorti avec ses certificats de niveau ordinaire et avancé.

Sénégal : pouvoir et opposition manœuvrent en direction du 12 septembre

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent sur les manœuvres de l’opposition et du pouvoir avant l’installation de la quatorzième législature, prévue le 12 septembre, et le décès du célèbre imam Alioune Badara Ndao.Le Quotidien se fait l’écho de « la nouvelle de Dias », en parlant de Barthélémy Dias, le maire de Dakar qui veut briguer la présidence de l’Assemblée nationale. L’opposant « tente d’obtenir le désistement de Ahmed Aidara », le journaliste maire de la ville de Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise. Poursuivi dans l’affaire du meurtre du nervi Ndiaga Diouf, M. Dias « met sa liberté et celle de (Ousmane) Sonko sur la balance », affirme le journal.

Alors qu’une bataille autour du perchoir se mène au sein de l’opposition, L’Observateur note que la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) a concocté un plan « pour ferrer ses 82 députés ». Ils seront en conclave ce week-end même si des « germes d’un malaise » sont déjà relevés.

Selon Walf Quotidien, c’est « le temps du chantage » dans la coalition présidentielle. Le journal relève en effet une « velléité de rébellion » du Parti socialiste (PS, allié), ce qui devrait être « un affranchissement salutaire pour Macky Sall ».

Par ailleurs, plusieurs journaux ont titré sur le décès, hier, à l’âge de 62 ans, de l’imam Alioune Badara Ndao, rendu célèbre par son accusation et son procès pour terrorisme avant d’être acquitté. Après une courte maladie, il a rendu l’âme à l’hôpital Fann de Dakar avant d’être inhumé à Kaolack (centre).

Bés Bi parle de « la mort d’un juste ». Sa famille a notamment refusé « de le faire évacuer en France », selon L’Observateur qui revient sur « le dernier projet de imam Ndao ». Le religieux, qui a consacré sa vie à l’enseignement de l’islam et à l’agriculture, avait rédigé un « projet de 13 milliards de FCFA » pour le développement de sa localité et l’autonomisation des daaras, confie le journal.

Guinée : « les élections ne sont pas la priorité » de la junte (société civile)

Dans un entretien avec APA, Dr Aliou Barry, Coordinateur de l’Alliance Citoyenne pour la Transition (ACT) en Guinée, évalue la gouvernance des militaires arrivés au pouvoir suite au coup d’État contre Alpha Condé.Un an après le putsch, quelle évaluation faites-vous de la transition en Guinée ?

Il y a tout d’abord lieu de distinguer la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption, la refondation de l’État et l’amélioration de la justice. Sur le plan socio-économique, on note une avancée significative depuis l’avènement du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) constitué au lendemain du renversement d’Alpha Condé.

En Guinée, on a toujours parlé de lutte contre la corruption sans qu’on en voit les résultats. J’ai eu à y réaliser en 2003, en tant qu’expert en la matière, la première enquête nationale sur la corruption et la gouvernance. C’est maintenant seulement que des actions concrètes sont menées dans ce sens.

Le CNRD arrive rapidement à recouvrer des fonds détournés. La volonté de rupture est visible. Maintenant, on peut s’interroger sur sa durabilité. Cette traque des biens mal acquis est conjoncturelle car elle n’entre pas dans le cadre d’une stratégie structurelle de lutte contre la corruption.

Par rapport aux infrastructures, l’amélioration de l’état des routes qui étaient en très mauvais état est à saluer. Le gouvernement de transition a pu trouver des financements pour des projets qui dormaient dans les tiroirs afin de les mettre en œuvre. Dans les secteurs de la santé et de l’éducation, des efforts sont également notés.

S’agissant du climat social, il faut reconnaître qu’il y a un peu plus d’accalmie, même si de temps en temps, des manifestations sont organisées par des partis politiques ou des acteurs de la société civile.

Globalement, le climat est apaisé, mais on ne sait pas jusqu’à quand. Les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles. La pauvreté est palpable. J’ai alerté certains ministres rencontrés. En plus, les Guinéens ont l’impression que l’argent ne circule plus comme avant dans le pays.

Au plan politique, la Guinée est dans une impasse. Le dialogue tel que voulu par le CNRD a été boudé par les partis politiques qui le réclament inclusif. Pour les états-majors de certaines formations politiques, ce n’est pas évident de discuter avec les militaires quand leurs leaders sont poursuivis pour crimes économiques.

Jusque-là, les partis prenant part au dialogue ne sont pas très représentatifs. Idem pour certains membres de la société civile dont la crédibilité est sujette à caution. Il y a donc un travail important à effectuer à ce niveau. Il consistera surtout à inviter tous les Guinéens à s’exprimer librement.

Aujourd’hui, on est un peu perdus. Qui dirige même ce dialogue ? Au départ, c’était le ministre de l’Administration du territoire. Après le Premier ministre sortant, Mohamed Béavogui, remplacé par Dr Bernard Goumou. De nombreuses questions restent en suspens. Ce qui rend le dialogue politique un peu hypothétique.

 Comment les militaires sont-ils arrivés à rompre le fil du dialogue avec une partie de la classe politique et de la société civile ?

La junte est venue avec son propre agenda. C’est notamment la lutte contre la corruption avec la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Cette juridiction d’exception aurait épinglé des leaders de partis politiques parmi les poids lourds du pays.

Dialoguer dans ce contexte s’avère difficile. Il s’y ajoute que de grands noms de l’opposition ont été expulsés de leurs résidences dans ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire du patrimoine bâti de l’État.

Le chef de file de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, a été obligé de quitter son domicile qu’il aurait illégalement acquis sous le magistère du président Lansana Conté. Ladite maison a été rasée pour laisser place à une école primaire. Sidya Touré de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a connu le même sort.

Le CNRD n’a toujours pas rassuré ceux qui doutent de ses intentions. Néanmoins, l’implication des leaders traditionnels et religieux dans le dialogue pourrait rapprocher les différentes parties.

La durée de la transition, fixée à trois ans, est rejetée par la Cédéao qui exige une transition de six mois. La junte est-elle dans les dispositions d’accéder à cette requête ?

C’est difficile à dire. La société civile a eu à travailler sur la question. Nous avions proposé une durée de deux ans avec un calendrier précis et les actions à mener durant cette période. Mais il se trouve que les élections ne constituent pas la priorité du CNRD.

Actuellement, il est plus question de refondation de l’État avec la justice comme principal pilier. Le pouvoir judiciaire est la boussole du CNRD. Cela dit, la junte s’est fixé un certain nombre d’objectifs qui demandent du temps. Il s’agit essentiellement de construire un véritable État et de panser les plaies de la nation.

Si en plus les militaires veulent faire un recensement général de la population et de l’habitat, ce n’est pas possible en deux ans. Au Conseil National de Transition (CNT), qui fait office de parlement, la durée proposée est de trois ans.

La Cédéao, pour sa part, pourrait ne pas fléchir. Mais qu’est-ce que l’institution régionale a fait pour empêcher Alpha Condé de briguer un troisième mandat ? Elle a failli à son devoir et l’ancien président a été évincé un an après sa réélection.

Des Guinéens, même s’ils ne sont pas nombreux, soutiennent que la junte doit terminer le mandat d’Alpha Condé. Certains membres de la société civile et du CNT préfèrent une transition de trois ans.

Selon la position, apparemment la plus partagée dans l’opinion publique,  deux ans suffisent largement au CNRD pour boucler les réformes déjà entamées. Mais à partir de quelle date ? Voilà toute la complexité de la question.

 

La Guinée s’expose-t-elle à de nouvelles sanctions si le CNRD campe sur sa position ? Au cas échéant, quelles en seraient les conséquences sur l’économie guinéenne ?

Il y a bien sûr un risque. Il est préférable qu’on évite d’en arriver là. D’ailleurs, la société civile y travaille parce que nous vivons dans un pays pauvre très endetté. En Guinée, l’inflation culmine à 13 % ces temps-ci.

L’État s’emploie à payer la dette intérieure. C’est déjà pas mal ! Il est aussi en train de renégocier des contrats dans le secteur minier. A vrai dire, notre pays ne gagnait pas grand-chose dans l’exploitation de ses immenses ressources minières.

La Guinée ne bénéficie pas de l’accompagnement des bailleurs de fonds. Dès qu’il y a un coup d’État, beaucoup de partenaires suspendent leur appui. Ayant travaillé à l’Assemblée nationale, je sais que le financement extérieur occupe une part importante dans le budget de l’État.

S’il se tarit, que la Cédéao prononce des sanctions notamment économiques et qu’on ne parvienne pas à mobiliser davantage de recettes intérieures, ce serait très préjudiciable pour les populations. Des sanctions contre la Guinée seront sans effet sur la junte. Par contre, elles vont aggraver la situation des populations déjà très vulnérables.

Côte d’Ivoire : baisse de l’excédent commercial au 1er semestre 2022

L’économie ivoirienne enregistre, au premier semestre 2022, un excédent commercial de 256,7 milliards de Fcfa, inférieur à celui de juin 2021 qui s’établit à 873,3 milliards de Fcfa.Selon une communication adoptée mercredi en Conseil des ministres relative à l’évolution de la situation économique et financière du pays, au premier semestre 2022, les réalisations économiques témoignent toutefois de la « bonne orientation de l’activité économique » par rapport à l’année précédente.  

En dépit de l’environnement international marqué par la pandémie de Covid-19 et la crise russo-ukrainienne, l’économie nationale enregistre une bonne dynamique dans les secteurs secondaire et tertiaire, ainsi qu’une bonne orientation du marché de l’emploi formel, soutient le gouvernement.  

La situation révèle notamment « une détérioration des termes de l’échange (-7,9%) pour les échanges extérieurs hors biens exceptionnels et un excédent commercial de 256,7 milliards, inférieur à celui de juin 2021 établi à 873,3 milliards Fcfa ».

Le point des finances publiques, à fin mai 2022, fait ressortir également « une bonne mobilisation des recettes totales et dons qui progressent de 9,5%. En outre, les dépenses totales et prêts nets sont en hausse de 9,3%, principalement en lien avec la hausse des dépenses d’investissement et des intérêts dus sur la dette publique ».

De cette situation de l’économie ivoirienne, il en résulte « un déficit du solde budgétaire de 469,8 milliards Fcfa, plus prononcé que le niveau enregistré à la même période en 2021 ». Le gouvernement estime que sur le reste de l’année, l’activité économique devrait continuer d’évoluer favorablement.

Le gouvernement entend poursuivre ses efforts en vue d’accroître, notamment, l’offre des produits alimentaires, de renforcer la surveillance des prix sur les marchés et d’accélérer la transformation structurelle de l’économie par l’industrialisation.