juin 2022 - Page 2 sur 28 - Journal du niger

Mali : le mandat de la Minusma renouvelé

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) va se poursuivre jusqu’au 30 juin 2023.Le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu) s’est réuni ce mercredi pour discuter principalement de l’opération de maintien de la paix au Mali confronté à la menace jihadiste. Le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), expirant ce jeudi, a été prolongé d’une année.

Lors de cette session, le Royaume-Uni et les États-Unis ont demandé un renforcement des prérogatives de la mission onusienne en matière de droits humains. En outre, ces deux pays ont souhaité que le soutien de la Minusma aux Forces de défense et de sécurité maliennes soit conditionné à un respect strict de la Politique de diligence voulue en matière de droits de l’Homme de l’Onu.

C’est pourquoi, la nouvelle résolution proposée par la France contient un paragraphe imposant aux autorités maliennes de garantir à la Minusma une liberté de mouvement notamment pour enquêter sur les violations des droits de l’Homme.

A ce sujet, Issa Konfourou, l’ambassadeur permanent du Mali aux Nations Unies, a déclaré que « pour des impératifs de respect de la souveraineté du Mali, de coordination et de sécurité, les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes ».

Poursuivant, le diplomate malien a assuré que son pays « n’est pas en mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la Minusma sans l’accord préalable du gouvernement (et) n’entend pas exécuter ces dispositions malgré leur adoption par le Conseil de sécurité ».

Sur Twitter, Julien Antouly, chercheur à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) au Mali, a affirmé que l’autorisation accordée aux forces françaises pour appuyer la Minusma est supprimée à la demande de Bamako. Par conséquent, l’opération Barkhane n’a plus de mandat pour agir au Mali.

Quant à la Force conjointe du G5 Sahel, a-t-il poursuivi, le soutien de la Minusma est suspendu à cause du retrait du Mali de l’organisation. Enfin, le Conseil de sécurité de l’Onu s’attend à ce que le Secrétaire Général produise un rapport sous 6 mois sur la situation politique au Mali, la coopération avec les autorités et les conditions nécessaires au maintien de la Minusma.

Maroc/Football: Le Wydad de Casablanca sacré champion

Le Wydad de Casablanca a été sacré champion du Maroc pour la 22e fois de son histoire, après son match nul contre le MCO (2-2), ce mercredi au stade d’honneur d’Oujda, lors de la 29e journée du championnat marocain de football.Menés au score au bout de la première mi-temps face au Mouloudia d’Oujda (2-0, doublé de Lamine Diakité), les Rouges ont réduit l’écart par le biais de Guy M’benza à la 50e minute, avant d’arracher le point du nul lors des ultimes moments grâce à Joel Tsoumo (90e).

Son poursuivant immédiat, le Raja de Casablanca s’est imposé à domicile face à l’AS FAR (2-1). Soufiane Benjdida a ouvert la marque pour les Verts à la 23e minute, tandis qu’Ismaïl Khafi égalisait à la 40e minute pour les Militaires. Le Congolais Béni Badibanga offrait ensuite les 3 points de la victoire aux siens à la 57e minute.

Ce succès ne changeait toutefois rien puisque l’écart de points entre le WAC (63 points) et le RCA est de 4 unités, à une journée de la clôture de la saison.

Le WAC est le club le plus titré du championnat marocain avec 22 titres, dont 17 depuis la création de la Fédération royale marocaine de football en 1956, devant l’AS FAR (12) et le Raja de Casablanca (12), alors que le KAC de Kénitra et le Moghreb de Fès sont à égalité (4).

Marrakech abrite l’US-Africa Business Summit du 19 au 22 juillet

L’US-Africa Business Summit aura lieu du 19 au 22 juillet prochain à Marrakech, sous le thème « Construire ensemble ».Initié en partenariat avec le Maroc et Africa50, une plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures, ce Sommet sera l’occasion de renforcer les liens commerciaux et d’investissement entre les différentes parties prenantes du secteur public et privé, indique un communiqué des organisateurs.

Avec la participation de chefs d’États africains, comme le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, le président du Mozambique, Filipe Nyusi et le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, le Sommet comprendra « plus de 35 sessions autour des domaines de collaboration commerciale entre les États-Unis et l’Afrique, tels que l’agro-industrie, les infrastructures, l’énergie et le changement climatique, la santé, la cybersécurité et les TIC, la fabrication et d’autres sujets axés sur le secteur », fait-on savoir.

Au programme, des tables rondes, à des panels et à des forums nationaux de haut niveau, avec de nombreuses occasions de réseauter avec des chefs d’entreprise et des dirigeants gouvernementaux pour développer de nouveaux partenaires commerciaux.

Le U.S.-Africa Business Summit sert de plateforme aux représentants du secteur privé et des gouvernements africains et américains pour s’engager au plus haut niveau sur une série de questions ayant un impact sur les relations économiques américano-africaines. 

Le sommet est également l’occasion d’élaborer et de défendre des politiques commerciales et d’investissement efficaces entre les États-Unis et l’Afrique.

Corne de l’Afrique : alerte sur la hausse du mariage des enfants

Les familles démunies s’arrangeant pour marier des filles d’à peine douze ans à des hommes cinq fois plus âgés, regrette le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.Dans la Corne de l’Afrique, le changement climatique est une réalité. La sécheresse fragilise la vie des hommes et de leurs bétails. Et la guerre en Ukraine fait exploser les prix des aliments et du carburant. Du coup, de nombreuses familles sont confrontées à des choix difficiles.

D’après le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef, sigle en anglais), de plus en plus de parents obligent leurs filles à se marier. L’enjeu, c’est la dot et une bouche de moins à nourrir. Cette pratique pousse généralement les jeunes filles à abandonner les études.

Andy Brooks, Conseiller régional de l’Unicef pour la protection de l’enfance en Afrique orientale et australe, affirme avoir constaté « des taux alarmants de mariages d’enfants et de Mutilations Génitales Féminines (MGF) dans toute la Corne de l’Afrique ».

L’organisme onusien, citant des sources éthiopiennes, affirme que les mariages d’enfants ont augmenté en moyenne de 119  % dans les régions les plus touchées par la sécheresse – Somali, Oromia et la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud (SNNP, sigle anglais) – entre janvier et avril 2021 et la même période en 2022. En outre, les cas de MGF dans la région SNNP ont augmenté de 27 % sur la période considérée.

A en croire l’Unicef, au Kenya, les filles sont également confrontées à des risques accrus de mariage d’enfants et de Mutilations Génitales Féminines. Quatorze des 23 comtés frappés par la sécheresse ont des taux de prévalence atteignant 98 % en MGF.

Les filles de ces régions risquent désormais d’être excisées à un plus jeune âge car les familles les préparent au mariage, soutient le Fonds des Nations Unies pour l’enfance. L’organisme spécialisé ajoute que des filles vivant dans les régions frontalières sont emmenées dans les pays voisins pour y subir des mutilations ou être mariées à des hommes plus âgés.

Face à cette situation, l’agence onusienne dit s’efforcer d’étendre les services de protection de l’enfance et de lutte contre la violence sexiste afin de répondre aux besoins croissants de protection. Il s’agit notamment de mettre en place des programmes communautaires visant à réduire les risques de violence, d’exploitation, d’abus et de mariage d’enfants et de fournir des services pour aider les femmes et les enfants à se remettre de la violence.

L’Unicef demande aussi que les services de protection de l’enfance et de lutte contre la violence liée au sexe soient étendus de toute urgence par le biais de services permanents et d’équipes mobiles pour atteindre les plus vulnérables.

Uemoa : un taux de croissance de 6,1 % en 2021

L’économie de l’espace communautaire se remet de la pandémie de Covid-19.Le taux de croissance de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a retrouvé son niveau d’avant le nouveau coronavirus. Selon son Rapport d’exécution de la surveillance multilatérale du premier semestre 2022 examiné par le Conseil des ministres des Etats membres, la croissance est 6,1 % en 2021 contre 1,8 % un an plus tôt.

« Le Conseil a noté que l’activité économique s’est déroulée dans un contexte de poussée inflationniste avec un taux d’inflation annuel moyen de 3,6 % contre 2,1 % en 2020, en lien notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires consécutive à la mauvaise campagne céréalière enregistrée en 2021 », rapporte le communiqué final du Conseil des ministres de l’Uemoa reçu ce mercredi à APA.

La réunion a été tenue le 24 juin dernier au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), à Dakar (Sénégal), sous la présidence de Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances du Togo, son président en exercice.

Durant les travaux, le Conseil a relevé que ces perspectives restent, toutefois, fragilisées par l’incertitude sur la durée de la crise en Ukraine et son impact sur la hausse des prix de certains produits de première nécessité et sur les cours des matières premières, la persistance de la crise sécuritaire au Sahel et son extension vers les zones côtières, ainsi que la crise sanitaire.

Parmi les recommandations adoptées par les ministres de l’Economie de l’Uemoa, il y a celle relative aux orientations de politique économique aux Etats membres de l’Union pour l’année 2023. Par cette recommandation, le Conseil invite les Etats membres à continuer de renforcer les mesures visant à limiter l’impact de la hausse des prix et à préserver le pouvoir d’achat des populations, notamment celui des plus vulnérables, tout en poursuivant les efforts de maîtrise du déficit budgétaire.

Le Conseil des ministres a adopté la Décision portant définition et détermination de l’agrégat recettes fiscales et celle portant définition et détermination du contenu de la masse salariale dans les Etats membres de l’Uemoa.

Le premier texte doit permettre de déterminer une méthodologie commune de calcul de cet agrégat et le second est censé créer une approche commune précisant les composantes de l’agrégat masse salariale. Tout cela pour l’atteinte des critères de convergence dans le cadre de la surveillance multilatérale des politiques macroéconomiques de l’espace communautaire.

La réunion de Dakar a vu la participation d’Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Uemoa, Mamadou Diop, vice-gouverneur, chargé de l’intérim du Gouverneur de la Bceao, Serge Ekue, président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et de Badanam Patoki, président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).

Côte d’Ivoire : 5% du PIB apporté par le secteur pétrolier

Les ressources tirées du secteur pétrolier sont encore loin des attentes du gouvernement.Des opérateurs formels et informels se partagent les secteurs minier et pétrolier en Côte d’Ivoire. S’agissant du pétrole, sa contribution au Produit intérieur brut (PIB) est de 5% contre 3% pour celui des mines, a indiqué, ce mercredi à Abidjan, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly.

Cela fait que « la contribution des secteurs minier et pétrolier à l’économie nationale est encore largement en dessous de nos ambitions », a déploré M. Coulibaly à l’ouverture d’un séminaire autour du thème : « Etat des lieux, enjeux et perspectives sur les secteurs mines, pétrole et énergie ».

Toutefois, il s’est réjoui des « remarquables progrès réalisés au cours de la dernière décennie » dans le secteur de l’électricité, mais qui « n’ont pas éclipsé toutes les vulnérabilités existantes ou potentielles ».

« Les industries extractives font l’objet d’attentes fortes aussi bien des populations que des parties prenantes », a poursuivi le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, souhaitant que les stratégies sectorielles adoptées dans ce cadre soient adaptées aux évolutions contextuelles observées.

Le secteur minier ivoirien mobilise de nombreux acteurs formels et depuis quelques années, un nombre de plus en plus croissant d’opérateurs illégaux.

Sénégal : l’opposition reporte sa manifestation « interdite »

Ousmane Sonko et ses camarades de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) ont décidé de reporter à une date ultérieure leurs manifestations prévues ce mercredi 29 juin dans le pays.Les marches sont reportées « à une date ultérieure », affirme Aïda Mbodj, l’une des responsables de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple), la principale coalition de l’opposition. Assise aux côtés d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall ou encore Déthié Fall, la députée a évoqué lors d’un point de presse, ce mercredi à Dakar, la médiation de religieux, la préparation de la fête musulmane de l’Eid el Kebir, ou encore les examens scolaires de fin d’année, pour expliquer le report.

Ce mercredi, un dispositif important de la gendarmerie et de la police a été déployé sur plusieurs artères de la ville dakaroise pour faire respecter l’ordre d’interdiction de la manifestation du préfet. Dans plusieurs localités du pays où la coalition avait décidé aussi de marcher aujourd’hui, l’administration territoriale a opposé une fin de non-recevoir à leurs demandes.

Toutefois, Ousmane Sonko avait appelé ses partisans sur sa page Facebook à ne pas venir près de son domicile pour veiller. « Il n’y a rien à craindre », écrivait-il.

Yewwi Askan Wi proteste contre le rejet de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022. Après avoir tenu une première manifestation autorisée le 8 juin, plusieurs leaders et militants de YAW ont été arrêtés le 17 juin. Ils s’étaient donné rendez-vous pour assister à un rassemblement « interdit » par le préfet en centre-ville dakarois.

Ce jour-là, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre avaient fait trois morts à Dakar et en Casamance, dans le sud du pays. La quasi-totalité des personnes arrêtées ont été libérées ces derniers jours par la justice.

Pour justifier les interdictions de manifestations, les préfets de plusieurs départements ont invoqué des « menaces de troubles à l’ordre public », « des risques d’infiltrations par des individus mal intentionnés », ou encore « la violation du code électoral » qui interdit toute « propagande déguisée » avant l’ouverture officielle de la campagne, prévue dans moins de deux semaines.

Des organisations de défense des droits humains, telles que Amnesty International, ont mis en garde face à « une menace réelle pour le droit de manifester au Sénégal ». L’organisation dénonce notamment des « arrestations arbitraires » lors des derniers rassemblements.

Le Botswana va continuer de vendre ses diamants bruts à De Beers

Le gouvernement du Botswana et le groupe et le conglomérat diamantaire sud-africain De Beers, ont prolongé l’accord d’une année.L’accord prévoit que la mine de diamants détenue conjointement par les deux parties vend la plus grande partie de ses pierres brutes au géant mondial.

Dans un communiqué publié mercredi, De Beers a déclaré que le nouvel accord serait en vigueur jusqu’à la fin du mois de juin 2023.

La décision de prolonger l’accord a été prise à la suite de nouveaux progrès positifs réalisés au cours des six derniers mois pour finaliser un nouveau pacte.

La prolongation a pour but de permettre la finalisation des discussions en cours, a déclaré le géant mondial du diamant.

Le pacte d’une durée de dix ans pour la vente de diamants bruts a été initialement signé en 2011 et été prolongé d’un an lorsqu’il a expiré en décembre 2020. Il a été à nouveau prolongé de six mois et devait expirer jeudi.

En vertu de ce pacte, la coentreprise minière Debswana vend au moins 75% de sa production de diamants bruts à De Beers.

Le Botswana est l’un des plus grands producteurs de diamants au monde.

Mali: en fin de mandat, quel avenir pour la Minusma ?

Alors que leur mandat doit expirer jeudi 30 juin 2022, les casques bleus engagés au Mali seront édifiés ce mercredi sur leur renouvellement ou non lors d’un vote du Conseil de sécurité des Nations unies.En avril 2012, le Mali est sous les décombres. Immense territoire du Sahel, ce pays se découvre comme un Etat failli. Des groupes jihadistes et rebelles s’emparent d’une grande partie du territoire malien et font régner leur loi, provoquant le coup d’Etat contre Amadou Toumani Touré (ATT). Président par intérim, Dioncounda Traoré accepte l’intervention de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies de stabilisation au Mali (Minusma), en plus de l’aide militaire de la France, pour aider son pays à retrouver sa souveraineté territoriale.

Le 25 avril 2013, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’Onu. Les soldats onusiens ou casques bleus sont déployés ainsi avec des missions bien différentes que celles de leurs collègues français de l’opération Serval puis Barkhane.

« Guidées par trois principes fondamentaux que sont le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force (sauf en cas de légitime défense ou lorsque leur mandat le rend indispensable, les opérations de maintien de la paix sont devenues aujourd’hui polyvalentes et multidimensionnelle », décrit le rapport de la commission politique de l’assemblée parlementaire de la Francophonie sur les missions de maintien de paix de l’Onu.

Présenté en mars 2018 à Liège, en Belgique, par l’ancien député belge Alain Onkelinx, le document indique que « ces opérations sont appelés à maintenir la sécurité, mais aussi à faciliter le processus politique, à protéger les civils, à aider au désarmement, à la mobilisation et à la réinsertion des anciens combattants, à soutenir l’organisation d’élections libres, à protéger et à promouvoir les droits de l’homme et à rétablir la primauté du droit ».

Un bilan mi-figue, mi-raisin

Neuf ans après, la Minusma fait partie des treize opérations de l’Onu encore actives dans le monde. Mais pour quel bilan ?

« Remplaçant sur de nombreux plans l’Etat malien défaillant, la Minusma a rempli à minima, en lien avec d’autres acteurs y compris parmi les groupes armés signataires, des missions régaliennes : patrouille de présence, accompagnement et montée en gamme des forces de sécurité, accompagnement des populations isolées ou fragiles, accompagnement des autorités politique dans le cadre des accords d’Alger, fournitures de services de base au bénéfice des populations et médiation entre groupes armés signataires », souligne dans un document transmis à APA, Amanar-Advisor, cabinet d’intelligence stratégique et de veille sur le Sahel, basé à Strasbourg, en France.

En septembre 2013, le Mali est revenu à un ordre constitutionnel marqué par l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita comme président de la République, à l’issue d’un scrutin à deux tours. En 2015, un accord est trouvé entre Bamako et des rebelles indépendantistes pour un retour progressif vers la paix au nord Mali. Il s’agit de l’Accord d’Alger.

Par contre, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée. Délogés des villes du nord, les jihadistes ont créé des foyers de tension dans le centre et ont même exporté l’insurrection en dehors du territoire malien. Ils ont remis en cause l’efficacité de la présence de l’opération Barkhane qui a remplacé l’intervention Serval en 2014 et l’action de la Minusma même si celle-ci n’est pas censée faire du contreterrorisme.

A lire aussi : Il y a dix ans, le Mali perdait le Nord

La montée de l’insécurité sera d’ailleurs l’une des causes de la déposition d’Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 par des colonels qui, neuf mois plus tard, écartent le président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane pour s’installer au pouvoir.

En réaction, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a exigé l’organisation d’élections dans un délai raisonnable pour la transmission du pouvoir aux civils, sous peine de sanctions. Une étape qu’elle franchira le 9 janvier 2022 en prononçant un embargo sur le Mali, après le report des élections présidentielle et législatives initialement prévues en février 2022.

En conflit depuis peu avec Bamako après qu’elle a décidé de réarticuler l’opération Barkhane, Paris appuie cet embargo. Cette position braque davantage la junte malienne qui, non seulement, dénonce les accords militaires liant le Mali et la France depuis 2013, mais compromet également la conduite des opérations de la Minusma dont le mandat prend fin le 30 juin 2022.

La Division des droits humains de la Minusma n’a plus carte blanche pour enquêter sur tous les cas d’atteintes ou violations des droits de l’Homme qui lui sont rapportés. Après des allégations d’exactions contre des civils à Moura (centre), lors d’une opération de l’armée malienne accompagnée d’éléments de la compagnie militaire controversée russe Wagner, les enquêteurs de l’Onu n’ont pas été autorisés à effectuer le déplacement sur le site pour « établir les faits ». À cela s’ajoute le blocage par Bamako, depuis février 2022, de la rotation de 2480 casques bleus de sept pays d’Afrique de l’Ouest, membres de la Cedeao.

Malgré ces difficultés à mener convenablement sa mission sur le terrain, l’Organisation des nations unies n’a pas l’intention de quitter le Mali où elle compte à ce jour 12.266 militaires, 1720 policiers et 1180 civils déployés sur douze sites répartis en secteurs entre le nord et le centre.

La Minusma, objet de débat à l’Onu

Le 13 juin, lors de la réunion d’information sur le Mali au Conseil de sécurité, le diplomate mauritanien El Ghassim Wone, chef de la Minusma, a formulé le besoin de prolongation du mandat de la force onusienne. Pour lui, sa présence est « aussi nécessaire que jamais » parce que les civils n’ont jamais été aussi vulnérables.

La dernière note trimestrielle de la Minusma a relevé 449 actes de violences affectant un total de 812 civils dont 543 décès imputables aux groupes armés jihadistes et aux forces de défense et de sécurité maliennes. Le rapport présenté par son représentant au Mali plaide aussi pour l’augmentation des effectifs de la Minusma de 2069 personnes en uniforme.

En outre, le Conseil de sécurité devrait normalement renouveler le mandat de la Minusma pour une année supplémentaire. Bamako y est favorable sous quelques conditions. « Pour le Mali, il est essentiel que le mandat soit centré sur la protection des populations civiles et l’appui à l’établissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire », a affirmé le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, au siège de l’Onu, à New York.

Selon le chef de la diplomatie malienne, « il est indispensable de mieux définir et articuler la notion de protection des civils dans un contexte de guerre asymétrique ».

Poursuivant, il a invité la Minusma à « prendre en compte la montée en puissance des forces de défense et de sécurité, qui sont désormais en première ligne face aux groupes terroristes ». Ces exigences risquent de transformer considérablement la mission onusienne qui doit désormais se passer du soutien de la Force Barkhane.

« Dans le cadre du renouvellement sus-indiqué sur mandat de la Minusma et l’appui aérien de Barkhane, le Gouvernement du Mali exprime son opposition ferme à l’intervention sur son territoire de la Force Barkhane, après la décision unilatérale de retrait de ladite force et la dénonciation par le Mali des accords de défense avec la France », a rappelé Abdoulaye Diop le 13 juin, appelant « au respect de la souveraineté du Mali et des décisions prises par les autorités maliennes à cet égard ».

Il a assuré que Bamako mettra tout en œuvre pour assumer la responsabilité qui lui incombe d’assurer la sécurité du personnel déployé au Mali.

Fragile après le départ de Barkhane ?

Depuis l’annonce en juin 2021, du retrait de la France du Mali, les attaques contre les casques bleus ont connu une hausse.

Chercheur sénior à Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED), Héni Nsaibia affirme avoir dénombré 55 attaques, occasionnant une vingtaine de victimes (voir graphique). Mission onusienne qui a subi le plus de pertes en vies humaines, la Minusma a déploré 257 décès de casques bleus depuis 2013. Un chiffre qui risque d’aller crescendo si des alternatives ne sont pas trouvées à l’appui de la France.

Pour le Cabinet Amanar Advisor, « l’efficacité de la Minusma après le départ de Barkhane ne passe que par un renforcement ». Ce renforcement parait nécessaire avec la réquisition par l’Ukraine de ses six hélicoptères mis auparavant à la disposition de la Minusma.

Graphique représentant le nombre d’attaques et de morts subis par la Minusma

Dans ce contexte, la décision de l’Allemagne de « renforcer son contingent pour notamment assurer la protection de la plateforme aéroportuaire du Supercamp de Gao » est une bouffée d’oxygène. « Mais, des compétences vont rester en souffrance », reconnaît Amanar-Advisor qui fait allusion à « certaines fonctions supports critiques, comme le soutien sanitaire » qu’assurait Barkhane.

Education, stress hydrique et migration au menu des quotidiens marocains

La réhabilitation des établissements scolaires, la problématique du stress hydrique et l’immigration clandestine sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+L’Opinion+ écrit que pas moins de 2,6 milliards de dirhams (1 euro = 10,7 DH) ont été mobilisés par l’Etat pour réhabiliter les établissements scolaires en 2022, avec comme objectif de rendre les locaux de l’école publique plus attractifs, du moins esthétiquement !

Car si la refonte du système éducatif, source d’insatisfaction d’une large frange de la société, exige un travail de longue haleine, la remise en état des établissements relève, quant à elle, plus de la volonté politique, nonobstant les obstacles financiers y afférents, explique le quotidien.

Et si la tutelle a dépensé une somme colossale sur ce volet, dans une conjoncture où il paraît plus judicieux d’opter pour l’austérité, c’est surtout pour mettre à disposition des élèves un environnement propice à la réussite, au moment où plus de 330.000 enfants abandonnent les bancs des écoles chaque année, ajoute-t-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+ écrit que la problématique du stress hydrique à laquelle fait face le Maroc requiert une approche à la fois locale et globale, étant donné que les différentes régions du pays ne sont pas toutes confrontées à la problématique avec la même acuité selon leur position géographique, l’état, la disponibilité ou encore la proximité de leurs ressources.

Partant, ce sont les acteurs locaux, élus, administrations, société civile et même les opérateurs économiques qui doivent réfléchir ensemble pour apporter les solutions les plus appropriées et les plus adaptées à l’échelle locale, estime la publication.

En revanche, pour que ces solutions locales aient réellement de l’impact, elles doivent être déployées dans un cadre plus général.

Car seule une vision globale conçue, cette fois-ci à l’échelle nationale, est à même de permettre une cohérence d’ensemble et surtout d’assurer une meilleure mobilisation et exploitation des ressources dans une logique de complémentarité et de solidarité entre les quelques bassins encore excédentaires et tous les autres déficitaires, explique-t-il.

+Al Ahdath Al Maghribia+ rapporte que la Cour d’appel de Nador se penche actuellement sur le dossier concernant 65 migrants illégaux dont la majorité sont des Soudanais venus du Darfour via l’Algérie, impliqués dans le violent assaut de vendredi dernier contre la barrière séparant Melilla et Nador en vue d’entrer de force dans le préside.

37 parmi ces assaillants, tous en état d’arrestation, sont poursuivis, selon leur avocat, Khalid Amaâz, pour «entrée illégale en territoire marocain, violence contre agents de la force publique, attroupement armé, désobéissance». Les 28 autres migrants sont poursuivis pour les mêmes chefs d’accusation, aggravés par leur «appartenance à une mafia organisant et facilitant l’immigration illégale vers l’étranger».

L’avocat a aussi précisé qu’à part un Yéménite, quelques Tchadiens et Maliens, l’écrasante majorité des migrants illégaux poursuivis viennent du Soudan.

Sur un même registre, +Assabah+ fait savoir que la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ainsi que la Direction générale de surveillance du territoire (DGST) ont pris d’importantes mesures préventives en vue d’empêcher toute réédition à Sebta du scénario de Melilia.