À New York, le Niger transforme la diplomatie en levier de souveraineté alimentaire. Face aux défis du Sahel, l’alliance avec le PAM devient une promesse d’abondance durable.
New York, le 24 septembre 2025 – Tandis que les tribunes de l’Assemblée générale des Nations Unies vibrent des discours enflammés sur la paix et le développement durable, un duo inattendu émerge des coulisses : le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, et la Directrice exécutive du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Cindy McCain. Leur rencontre, survenue hier en marge de la 80ᵉ session, n’est pas un simple échange protocolaire. C’est un serment solennel pour transformer le Niger, pays du Sahel aux défis titanesques, en un bastion de l’autosuffisance alimentaire. Un enjeu qui pourrait bien redessiner le destin de millions d’Africains confrontés à la faim chronique.

Le Niger et le PAM : la diplomatie au service de la souveraineté alimentaire
Dans les coulisses du siège de l’ONU, les discussions ont porté sur un renforcement décisif de la coopération bilatérale, axé sur la promotion de la sécurité et de la souveraineté alimentaires. Cindy McCain, à la tête du PAM depuis avril 2023, n’a pas tari d’éloges sur les avancées agricoles nigériennes, saluant des initiatives qui, malgré les aléas climatiques, font germer l’espoir dans un sol aride. « Le Niger démontre une résilience exemplaire », a-t-elle déclaré, réaffirmant l’engagement indéfectible de son organisation à soutenir ces efforts. En effet, le PAM, qui fournit une aide vitale en nourriture et nutrition aux populations touchées par les crises au Niger, y compris les déplacés internes et les réfugiés, voit dans ce partenariat une opportunité de bâtir une résilience durable face aux chocs interconnectés du Sahel.

L’agriculture, une priorité nationale pour le Niger
De son côté, S.E.M. Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, a planté le décor d’une économie nigérienne où l’agriculture n’est pas un secteur marginal, mais le poumon vital. Elle contribue à près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) et emploie 80 % de la population active. Face à l’inflation galopante et aux fluctuations des prix des denrées de base, le gouvernement a multiplié les mesures pour stabiliser les marchés et soutenir les producteurs locaux.
Cependant, le Premier ministre n’a pas éludé les ombres : les défis climatiques exacerbés par le réchauffement global, les pressions migratoires et les tensions sociales exigent un appui international renforcé. « L’agriculture est notre souveraineté », a-t-il insisté, appelant à une mobilisation accrue pour que le Niger ne soit plus un récepteur passif d’aide, mais un architecte de sa propre abondance.

Un plan triennal ambitieux pour l’avenir
Par ailleurs, le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, présent à la table des négociations, a complété ce tableau en dévoilant les priorités triennales 2025-2027. L’objectif est de réduire drastiquement la dépendance à l’aide alimentaire extérieure en boostant la production locale, via des investissements dans l’irrigation, les semences résistantes et les chaînes de valeur agroalimentaires. Ces ambitions s’inscrivent dans une vision plus large : un Niger qui, à l’image des partenariats holistiques du PAM dans la région, transforme la vulnérabilité en force, en intégrant sécurité nutritionnelle, égalité des genres et paix durable.

Le Niger et le PAM : une promesse d’espoir pour l’Afrique de demain
À l’issue de ces échanges, les deux parties ont scellé une volonté commune de forger un partenariat « durable et stratégique », centré sur le développement agroalimentaire. Pour le grand public nigérien, ces millions de ruraux qui triment sous un soleil impitoyable pour un bol de mil quotidien, cette alliance sonne comme une promesse tangible : des assiettes plus pleines, des marchés plus stables, et un avenir où la faim n’est plus une fatalité.
À l’échelle continentale, cette rencontre illustre comment l’ONU, au-delà des résolutions grandiloquentes, peut catalyser des victoires concrètes contre l’insécurité alimentaire, qui menace encore 2,2 millions de Nigériens selon les analyses récentes.
En somme, cette rencontre bilatérale rappelle que la diplomatie se nourrit d’actions. Le Niger, avec le PAM à ses côtés, n’est pas seulement un acteur sur la scène mondiale : il en est le ferment. Quel sera l’impact réel de cet accord sur le quotidien des populations les plus vulnérables ? Le pari de l’autosuffisance deviendra-t-il la nouvelle réalité du Sahel ?












