AGRICULTURE Archives - Page 3 sur 9 - Journal du niger

Côte d’Ivoire : les priorités de la chaîne de valeur du palmier à huile définies

Les acteurs du secteur ont soulevé lors d’un atelier à Divo, dans l’Ouest ivoirien, des questions liées au financement, à la mécanisation, à la vulgarisation des résultats de la recherche, à l’encadrement et à la formation.Durant deux jours d’échanges, les 6 et 7 octobre 2022, les responsables du Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET) et les acteurs de la chaîne de valeur du palmier à huile ont établi une matrice en vue de la compétitivité de la filière.

Ces échanges interviennent dans le cadre du partenariat public-privé. Les acteurs de la chaîne de valeur et les équipes du PCCET ont réfléchi sur les problèmes de la filière et ont dégagé les actions pour son développement.

Des questions telles que le financement, la productivité agricole, la mécanisation, la vulgarisation des résultats de la recherche, l’encadrement, la formation, la valorisation des produits depuis le bord champ, la logistique pour la commercialisation ou encore le partenariat avec les autres pays producteurs ont été abordées.

« Nous avons parcouru avec les acteurs de la chaîne des valeurs les principales contraintes, les causes profondes de ces contraintes, les solutions envisageables et un plan d’actions », a déclaré M. Arthur Coulibaly, conseiller du Premier ministre et coordonnateur du PCCET.

L’atelier a ressorti que d’importants progrès ont été faits par la Côte d’Ivoire en termes de production. Aujourd’hui, le pays se hisse à la place du deuxième plus grand producteur de palmier à huile sur le continent africain.

 « Aujourd’hui, tous ces acteurs s’inscrivent parfaitement dans la vision du président de la République pour une création de valeur ajoutée dans le but d’augmenter les revenus pour les producteurs et pour les autres acteurs de la chaine de valeur et aussi de créer des emplois pour les jeunes et les femmes », a-t-il dit.  

L’atelier a été l’occasion pour le PCCET de partager avec les acteurs de la filière les résultats de la mission initiée par le Projet dans le bassin de production du palmier à huile entre le 1er juillet et le 19 août 2022.

Un document final contenant les recommandations devrait être vulgarisé auprès des acteurs de la chaîne de valeur selon M. Arthur Coulibaly qui a assuré de l’engagement des acteurs de la chaîne de valeur à accompagner les initiatives de l’Etat pour un secteur du palmier à huile ivoirien davantage compétitif.

Financé par la Banque mondiale et mis en exécution par une Unité de coordination rattachée au Cabinet du Premier ministre ivoirien, le PCCET vise à améliorer l’accès au financement et la compétitivité des chaînes de valeur de l’hévéa, du palmier à huile, de l’ananas, de la mangue, du karité, du textile et de l’habillement en vue de la commercialisation de produits à forte valeur ajoutée.

Côte d’Ivoire : le cacao Mercedes amélioré produit des fèves entre 1,5 et 2 g

Les derniers résultats sur le cacao dit Mercedes mettent en évidence des variétés qui présentent des propriétés aromatiques et sensorielles avec de grosses fèves oscillant entre 1,5 g et 2 g contre une norme recherchée de 1 g.Dans un entretien à APA, Dr Mathias Tahi, directeur de la station de recherche du Centre national de recherche agronomique (CNRA) de Divo (Ouest ivoirien) et chef du Programme d’amélioration génétique du cacao, expose les caractéristiques du cacao Mercedes amélioré.

Selon Dr Mathias Tahi, les dernières recherches sur le cacao Mercedes indiquent qu’« il existe des groupes qui présentent des qualités physiques aromatiques, technologiques et sensorielles vraiment recherchées par les chocolatiers ».

Deux variétés de ces cacaoyers, indexera-t-il, ont un rendement à l’hectare de 2 tonnes et se caractérisent par de grosses fèves dont le grammage se situe entre 1,5 g et 2 g, alors que la norme recherchée est 1 g. Ces nouvelles variétés présentent des saveurs riches prisées par les chocolatiers.

Le cacao Mercedes se distingue par son entrée en production rapide et précoce. Dix-huit mois après plantation les premiers fruits apparaissent avec un rendement élevé de 2 à 3 tonnes de cacao marchand à l’hectare, là où le matériel végétal donne dans les meilleurs des cas 500 Kg de cacao marchand à l’ha.

Dr Patricia N’Goran, chercheur au CNRA et chef du Programme conservation et transformation des produits agricoles à Bingerville, une cité située à l’Est d’Abidjan, soutient également que les fèves issues de la variété Mercédès, nom donné par les paysans, ont « un profil sensuel très spécial ».

Toutefois, le producteur qui fait usage des clones de fèves déjà éprouvées devra appliquer les bonnes pratiques agricoles, au niveau du cabossage, de la fermentation, du séchage pour tendre vers le profil sensoriel recherché par les firmes internationales, note Dr Patricia N’Goran.

Les chocolatiers recherchent notamment « une forte intensité cacao, une belle amertume, un faible taux d’astringence et d’acidité », rapporte-t-elle. Ces deux chercheurs du CNRA, Mme Patricia N’Goran et Dr Mathias Tahi ont présenté aux paysans ces résultats lors de l’édition 2022 des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC).

Le cacao, avec une contribution à hauteur de 14% au PIB, est l’un des secteurs clés de la Côte d’Ivoire pour lequel le gouvernement s’est fixé de bien grandes ambitions. Cet or brun représente 40% des recettes d’exportation du pays qui produit 40% du marché mondial.     

La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur mondial de cacao avec 2,2 millions de tonnes. Pour la campagne principale 2022-2023, qui a débuté le 1er octobre 2022, le gouvernement ivoirien a fixé le prix bord champ à 900 Fcfa le kilogramme, en hausse de 75 Fcfa.  

Côte d’Ivoire : des farines alternatives au blé pour la fabrication du pain

Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a évoqué jeudi l’utilisation de la farine de maïs, de manioc et de l’igname pour la fabrication du pain, en raison de la crise russo-ukrainienne, rendant l’accès difficile au blé.

M. Adjoumani Kouassi s’exprimait, jeudi à son Cabinet, à l’issue d’une audience avec une délégation de haut niveau de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), conduite par M. Dan Gustafson, représentant spécial du directeur général de la FAO.

Selon M. Dan Gustafson, cette délégation de la FAO qui séjourne à Abidjan est « venue s’enquérir des réalités du terrain et voir l’évolution des activités que mène le ministère en collaboration » avec l’institution onusienne.

Il a traduit « toute l’appréciation de la FAO pour les résultats extraordinaires de la Côte d’Ivoire en termes d’agriculture sur les productions de café et du cacao, mais aussi la production agricole au-delà de ces cultures » spéculatives.

Avec le ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture et du développement rural de la Côte d’Ivoire, la FAO a « un grand partenariat que nous attendons poursuivre et renforcer », a-t-il rassuré, mentionnant que cette « visite est la première étape pour travailler ensemble sur l’identification de possibles nouveaux projets ».

L’organisation envisage de collaborer avec l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le ministère d’Etat, ministère de l’Agriculture pour « appuyer les priorités » du pays « en termes de transformation et de productions alternatives pour affronter les défis qui vont se poser par le contexte actuel », a-t-il poursuivi.  

« Nous avons parlé d’une dizaine de projets qui existent et pilotés par notre ministère, par d’autres ministères et en interministérialité », a relevé M. Adjoumani, qui a fait le tour de la coopération avec ses hôtes et insisté sur le cacao durable, les produits vivriers et les produits maraîchers.

Le ministre d’Etat Adjoumai Kouassi a fait remarquer que la Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial de fèves de cacao « ne consomme pas le chocolat », appelant l’organisation à aider le pays à diversifier son agriculture en tenant compte des réalités du terrain.

« Avec la guerre en Ukraine, les produits qui nous arrivent ne sont plus courant et donc il y a des pénuries qui s’annoncent, il y a la crise alimentaire également qui s’annonce ; mais nous devons produire au niveau local et faire en sorte que nous puisons nourrir nos populations », a noté M. Adjoumani Kobenan.

Il a évoqué le « changement d’habitude alimentaire au lieu du blé, (car) on peut produire du maïs, du manioc, même de l’igname qui va nous servir de farine pour le pain ». Pour lui, l’on peut également substituer l’engrais chimique à l’engrais bio, ce qui va d’ailleurs enrichir les sols.

Avant cette rencontre, la délégation de haut niveau de la FAO a échangé avec le ministre de l’Environnement et du développement durable, M. Jean-Luc Assi pour échanger sur les questions environnementales et la protection du couvert forestier de la Côte d’Ivoire.

Zimbabwe : gel des exportations de blé

À la faveur de récoltes exceptionnelles, le Zimbabwe n’achètera pas de blé durant les 12 prochains mois.La guerre russo-ukrainienne a mis à nu la dépendance en blé de nombreux pays du monde par rapport aux grands producteurs. Mais au Zimbabwe, l’autosuffisance est maintenant atteinte.

Cette année, la moisson de blé dans ce pays de l’Afrique australe est de 380.000 tonnes alors que les besoins du marché local sont estimés à 350.000 tonnes par an. Par conséquent, le gouvernement zimbabwéen a décidé « de ne pas importer de blé. Nous en avons assez », a déclaré ce jeudi, dans le journal privé NewsDay, Anxious Masuka, le ministre de l’Agriculture.

Dans un passé récent, le Zimbabwe était tributaire des importations de cette céréale. Résultat, le pays connaissait des pénuries permanentes de pain. Un aliment stratégique dont la hausse du prix avait précipité la chute d’Omar el-Béchir au Soudan. D’ores et déjà, les autorités d’Harare vont utiliser l’excédent de blé pour constituer des réserves.

Côte d’Ivoire : un atelier de la FAO sur les budgets agricoles en Afrique

Cet atelier qui vise le renforcement des capacités des points nationaux des ministères en charge des budgets alloués à l’agriculture devrait permettre d’établir des indicateurs d’orientation des dépenses publiques consacrées à l’agriculture.Durant trois jours, du 4 au 6 octobre 2022, ces points focaux seront instruits à Grand-Bassam (à 40 Km au Sud-est d’Abidjan) sur les normes de collecte des données sur les dépenses qui doivent être conformes au Manuel des statistiques des finances publiques du FMI et à la classification des fonctions du gouvernement.

A l’ouverture de la session, Mme Anne-Marie Kouassi N’Da, représentant le représentant résident de la FAO, a relevé que cet atelier vise à fournir une base pour la mise en œuvre pratique de rapports conformes à la norme internationale sur les dépenses publiques en agriculture.

Issue de la division des statistiques au siège de la FAO, Atang Moletsane, chargée de la formation sur les dépenses publiques allouées à l’agriculture, a indiqué « qu’il s’agit pour la FAO de pouvoir impliquer tous les pays dans le calcul de leurs indices qui sont en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD) », notamment l’objectif 2.a.

La cible 2.a de l’objectif 2 des ODD (Objectifs de développement durable) se concentre sur la nécessité d’augmenter les investissements dans la réalisation de l’objectif 2 des ODD, et est mesurée par l’indicateur 2.a.1 des « ODD et l’Indice d’orientation agricole (IOA) pour les dépenses publiques ».  

Le directeur chargé du suivi des politiques sectorielles, du social et des économies locales à la direction générale de l’Economie du Bénin, Yves Kokou Assoussa, a noté que « les données telles que la FAO les souhaite ne sont pas exactement du format des données publiques ».

M. Kokou Assoussa a souligné qu’il y a des spécificités qui sont recherchées ici par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, car et ce qui est publié par l’administration publique béninoise n’est pas désagrégé exactement de la même manière.  

L’agriculture en Afrique est un secteur très important, représentant 65 pour cent de l’emploi total et 32 pour cent du PIB. La FAO estime que le monde devra produire 70% de nourriture en plus pour 2,3 milliards de personnes supplémentaires d’ici à 2050.

En 2010, la FAO et le Fonds monétaire international ont collaboré à la formulation d’un questionnaire sur les dépenses publiques dans l’agriculture. Comme beaucoup d’entre vous le savent, le FMI gère la base de données budgétaire internationale la plus complète au monde.

Les deux organisations collectent désormais des données sur les dépenses qui doivent être conformes au Manuel des statistiques de finances publiques du FMI et à la classification des fonctions du gouvernement. Vous en apprendrez davantage sur cette classification grâce aux présentateurs de cet atelier.

Pour combler les lacunes en matière de données, en 2021 et 2022, le siège de la FAO a identifié des données potentielles sur les dépenses publiques provenant de diverses sources telles que les publications budgétaires nationales.

Hausse des prix café-cacao : l’Etat ivoirien consent plus de 140 milliards Fcfa

Pour fixer le prix de 900 Fcfa le Kg de cacao, le gouvernement a consenti un peu plus de 135 milliards de Fcfa, tandis qu’il a accordé une subvention de 5 milliards Fcfa pour relever le prix du Kg de café à 750 Fcfa pour la campagne 2022-2023.Au cours d’une conférence de presse mardi le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, a indiqué que malgré un contexte économique mondial préoccupant, l’Etat a bien voulu rehausser le prix au producteur de cacao à 900 F CFA le kilogramme ; ce qui représente plus de 70% du prix CAF de référence.

Pour la campagne 2022-2023 le prix garanti au producteur de cacao connait une hausse de 75 F CFA le kilogramme par rapport au prix bord champs de 825 FCFA/Kg fixé par le gouvernement lors de la campagne 2021-2022. 

« C’est un peu plus de 135 milliards de F CFA qui ont été consentis afin de permettre aux producteurs de toucher 900 F CFA le Kg », a-t-il déclaré, ajoutant que concernant le café, le gouvernement a décidé d’«offrir 750 F CFA le Kg, ce qui correspond à une subvention non négligeable de 5 milliards de F CFA».

« Si nous devions fixer le prix du Kg de cacao à 825 Fcfa tel que c’était (la campagne précédente), c’était plus de 195 milliards Fcfa qui allait être généré pour le développement de la Côte d’Ivoire. En fixant le prix à 850 Fcfa le Kg, c’était 134 milliards Fcfa », fait observer M. Adjoumani.

« A 875 Fcfa le Kg de cacao, c’était 75 milliards de Fcfa et à 900 Fcfa c’est à peine zéro milliard de franc CFA », a-t-il poursuivi. De ce fait, dira-t-il « l’Etat de Côte d’Ivoire n’a même pas voulu faire de l’économie sur le dos des paysans ».

« C’est pour cela que le président de la République a décidé qu’on aille à 900 Fcfa » pour le Kg du cacao, a-t-il souligné, annonçant que des paysans sont en train de s’organiser pour dire merci au président de la République.

Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement durable, a fait savoir que le volume de fèves de cacao produit en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, est aujourd’hui de 2,2 millions de tonnes.

Côte d’Ivoire : la FAO prône l’agroécologie

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) encourage le pays à promouvoir les solutions vertes existant au plan local face à l’urgence climatique et environnementale.Au cours d’un think-tank tenu lundi à Abidjan autour du thème « L’Afrique face aux mutations géostratégiques actuelles », le représentant résident de la FAO en Côte d’Ivoire, Samy Gaiji a insisté sur les solutions vertes en réponse à la déforestation et à l’émission des gaz à effet de serre.  

Cela, dira-t-il, devrait permettre au pays d’être résilient face aux chocs du changement climatique. Selon le ministère des Eaux et forêts, « la Côte d’Ivoire a perdu plus de 70% de son couvert forestier entre 1960 et 2015, passant de 12 millions d’hectares à 2,97 millions d’hectares en 2021 ».   

Le représentant résident de la FAO a en outre conseillé les acteurs en charge de ces questions au niveau national à « avoir une approche économique », car des projets visant la réduction massive des gaz à effet de serre et la protection de l’environnement peuvent être financés par le Fonds vert climat.

Le Fonds vert pour le climat (FVC) est un mécanisme financier de l’ONU créé pour appuyer les efforts des pays en voie de développement afin de répondre aux défis que représente le changement climatique. Il vise notamment à promouvoir un nouveau paradigme pour un développement à faible émission de CO2.

M. Samy Gaiji a par ailleurs soutenu que l’innovation locale et le développement de technologies sont des alternatives pouvant permettre de préserver l’environnement. Il a cité la technique du « bio charbon », opérée en Côte d’Ivoire à travers la carbonisation des cabosses vides de cacao.

Il a aussi évoqué l’agroforesterie, soutenant que le cacao est une culture de sous-bois. De ce fait, l’on peut reboiser de grandes surfaces où sont cultivés des vergers de cacao, ce qui permettrait de restaurer une large partie du couvert forestier et de pratiquer la cacao culture.

La déforestation contribue grandement au réchauffement climatique et perturbe le régime des pluies, limitant la productivité agricole. Elle créé un cercle vicieux préoccupant pour l’avenir du secteur agricole, mais surtout met en péril l’écosystème forestier et menace des animaux de disparition.

L’Etat de Côte d’Ivoire a opté pour une politique forestière dont la stratégie de mise en œuvre vise à porter la couverture forestière à au moins 20% du territoire national d’ici l’horizon 2030, soit un accroissement de 3 millions d’hectares de forêts ; ce qui la ferait passer la passer de 2,97 millions d’hectares en 2020 à environ 6,4 millions d’hectares de forêts en 2030.

Côte d’Ivoire : réflexions sur la compétitivité de la filière palmier à huile

Pour transformer le secteur palmier à huile à travers le pays, l’Etat ivoirien mène des prospectives afin d’accompagner efficacement les différents segments de la chaîne de valeur.Dans cette optique, un atelier entre les responsables du Projet des Chaines de valeur Compétitives pour l’Emploi et la Transformation économique (PCCET) et les acteurs de la chaîne de valeur du Palmier à huile est prévu les 6 et 7 octobre 2022 à Divo, dans l’Ouest du pays.

Durant deux jours de réflexion, les deux parties formuleront des recommandations pour adresser les contraintes majeures de la chaîne de valeur du palmier à huile et les difficultés rencontrées dans le processus de commercialisation et de transformation.    

Il s’agira pour M. Arthur Coulibaly, coordonnateur du PCCET et ses équipes de présenter les résultats de leur mission conduite entre le 1 er juillet au 19 août 2022 aux fins de recueillir les préoccupations et propositions des acteurs du secteur.

La mission du PCCET a notamment sillonné le bassin de production ivoirien du palmier à huile situé dans les régions de l’Agnéby-Tiassa, du Cavally, du Guémon, du Gbôklè, du Lôh Djiboua, de la Mé, de la Nawa, du District de San-Pedro et du Tonkpi.

Au cours de cet atelier, les participants vont en outre analyser les causes profondes associées aux contraintes majeures identifiées, proposer des solutions opérationnelles et le plan d’actions de la mise en œuvre desdites solutions.

La Côte d’Ivoire a franchi la barre des 514.491 tonnes d’huile de palme brute, provenant de la transformation d’au moins 2.337.733 tonnes de régimes de palme issus à plus de 70% de plantations villageoises.

La production de l’huile de palme est caractérisée par la présence de plus de 70 grandes, moyennes et petites huileries cumulant une capacité nominale de traitement d’environ 1.200 tonnes de régimes par heure, soit 3,9 millions de tonnes par an.

Cacao : la Côte d’Ivoire veut capter plus de marge à l’échelle des valeurs

Dans l’optique d’accroître sa transformation locale de cacao, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, s’engage à faire la promotion de ses artisans chocolatiers et à intégrer de nouvelles technologies sur ce segment.« Ceci va vous permettre de capter une grande partie de la valeur que génère le chocolat », a déclaré M. Yves Brahima Koné, directeur général du Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, à l’occasion de la 8e édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC).

Intervenant dans le cadre d’un panel autour du thème « Promotion de la transformation locale de cacao : quelles opportunités pour le chocolat Made In Côte d’Ivoire », le directeur général du café-cacao a présenté les enjeux de la transformation. Le pays, avec de nouvelles unités vise le broyage de 1,72 million de tonnes de fèves de cacao en 2023 contre 724.000 tonnes actuellement.

M. Yves Brahima Koné a indiqué qu’au niveau de la chaîne de valeur du cacao, notamment au plan mondial, « sur 100 milliards de dollars 4 à 5% revient aux producteurs, 24% aux transformateurs (primaires), 72% à la fabrication du chocolat, aux marques et à la distribution ».

 Le Conseil a l’ambition, désormais, d’aller avec des artisans chocolatiers ivoiriens à l’extérieur du pays dans le cadre des foires ou des manifestations aux fins de nouer des contacts et permettre le transfert de nouvelles technologies, a fait savoir M. Yves Brahima Koné.

« Notre devoir, c’est de vous amener à vous connaître à l’extérieur et nous allons nous investir pour ça », a-t-il insisté, avant d’ajouter qu’« on ne s’est jamais intéressé à la transformation locale et cela est une faiblesse que nous devons essayer de pallier et régler ».

« Nous allons faire le maximum pour aider à éclore de nouveaux talents pour faire du chocolat sur place », a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, le Conseil veut faire en sorte que les artisans améliorent la qualité de leurs produits, un volet nécessaire pour avoir un produit fini compétitif.  

Il a par ailleurs affiché la volonté ferme du Conseil de promouvoir davantage toute la gamme des produits issus du cacao. Bientôt, un camion « brandé » devrait faire le tour dans les écoles primaires pour proposer du chocolat aux enfants.

Pour conforter la trajectoire ascendante de la transformation locale, le gouvernement ivoirien a engagé le Conseil du café et du cacao aux fins de créer un centre de formation des artisans chocolatiers à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan.

Le cacao, avec une contribution à hauteur de 14% du PIB, est l’un des secteurs clés de la Côte d’Ivoire pour lequel le gouvernement s’est fixé de bien grandes ambitions. Cet or brun représente 40% des recettes d’exportation du pays, dont la production est estimée à 40% du marché mondial.       

Afrique: la biotechnologie, clé de la sécurité alimentaire (experts)

L’Afrique a besoin d’un environnement politique approprié pour exploiter et optimiser les avantages découlant de la biotechnologie agricole, de l’innovation et des technologies émergentes pour la transformation économique rurale, ont déclaré vendredi des experts.Dans son allocution au 7e Forum du Calestous Juma Executive Dialogue (CJED) sur la nutrition et la sécurité alimentaire qui se tient à Nairobi, au Kenya, le Dr Kanangire, directeur exécutif de la Fondation africaine pour la technologie agricole (AATF), a déclaré que la biotechnologie agricole permet d’augmenter les rendements des cultures grâce au développement de cultures tolérantes à la sécheresse et résistantes aux parasites et aux maladies, qui sont plus performantes et plus productives.

« Les cultures biotechnologiques, a-t-il déclaré, ont le double avantage d’améliorer la sécurité alimentaire et d’atténuer les effets du changement climatique en Afrique ».

Il a toutefois soutenu que la biotechnologie ne constitue pas à elle seule une panacée pour relever les défis de la productivité agricole en Afrique.

« Les sécheresses fréquentes dues au changement climatique, l’émergence de nouveaux parasites et de nouvelles maladies comme la chenille légionnaire, l’utilisation de pesticides nocifs et la faible productivité due à la dégradation des nutriments du sol sont quelques-uns des défis persistants auxquels est confronté le secteur agricole en Afrique », a poursuivi Dr Kanangire.

Selon les experts qui participent à ce forum, les collaborations fructueuses avec les gouvernements et les institutions africaines au cours des dix dernières années ont permis d’obtenir des variétés de semences plus productives, résistantes aux parasites, aux maladies et à la sécheresse.

Reprenant la parole, le Dr Kanangire a souligné que la plupart des pays africains ont signé et ratifié le Protocole de Carthagène sur la biosécurité pour une manipulation et une utilisation appropriée des organismes génétiquement modifiés afin de réduire les risques pour les humains et l’environnement.

« L’investissement dans la recherche en biotechnologie produira une masse critique d’expertise qui permettra au continent d’exploiter les avantages de la technologie pour améliorer la productivité agricole des agriculteurs », a-t-il conclu.

Broyage fèves de cacao : la Côte d’Ivoire vise 1,72 million tonnes en 2023

Le pays, premier broyeur mondial de fèves de cacao avec 724.000 tonnes, envisage d’atteindre 1,72 million de tonnes d’ici à octobre 2023, soit dans un an, avec de nouvelles unités de transformation.Pour développer la transformation nationale de cacao, le gouvernement ivoirien a signé avec des groupes industriels une convention. Selon le directeur général du Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, Yves Brahima Koné, cette mesure porte ses fruits.

« D’ici octobre 2023, avec l’ouverture prochaine de nouvelles unités de transformation, la capacité de broyage de notre pays sera de 1,72 million de tonnes, soit 49% de notre production », a dit M. Yves Brahima Koné, à l’ouverture des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC 2022).

Le gouvernement ivoirien envisage d’atteindre une transformation de fèves de cacao à hauteur de 50% d’ici à 2030, a rappelé le directeur général du Conseil café-cacao, déclarant « je me rends compte que nous allons atteindre les objectifs bien avant ».

Il a fait observer qu’au niveau de la chaîne de la valeur du cacao à l’échelle mondiale, « sur 100 milliards de dollars, 4 à 5% reviennent aux producteurs, 24% aux transformateurs ; 72% à la fabrication du chocolat, aux marques et à la distribution ».

Pour conforter cette trajectoire ascendante de la transformation de cet or brun, le gouvernement a engagé le Conseil du café et du cacao aux fins de créer un centre de formation des artisans chocolatiers à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, a-t-il fait savoir.   

La Côte d’Ivoire, aujourd’hui, est non seulement premier producteur mondial de cacao mais également le premier pays broyeur de fèves de cacao au monde. Le pays veut développer la chaîne de valeur avec un accent sur la transformation pour créer davantage de richesses.  

Côte d’Ivoire : le Kg du cacao fixé à 900 Fcfa et celui du café à 750 Fcfa

Le prix bord champ du cacao pour la campagne principale 2022-2023 a été fixé à 900 Fcfa le Kg, en hausse de 75 Fcfa, tandis que le Kg du café revient à 750 Fcfa contre 700 Fcfa pour la campagne précédente.Ces prix ont été annoncés vendredi à Abidjan par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Meyliet Koné, à l’ouverture de la 8e édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC) qui se déroule du 30 septembre au 2 octobre 2022.

Cette campagne, fera-t-il observer, s’ouvre dans un contexte marqué par beaucoup d’incertitudes avec la montée de l’inflation et des courants de chocs extérieurs, notamment le conflit russo-ukrainien. Toutefois, l’ambition du gouvernement demeure d’assurer aux producteurs un revenu croissant.

L’enjeu pour cette campagne est la question de la traçabilité. Le Conseil de l’Union européenne (UE) a pris une mesure visant à limiter la consommation de produits qui contribuent à la déforestation ou à la dégradation des forêts.

S’agissant du volet environnemental, en ce qui concerne la forte déforestation, le vice-président ivoirien a assuré que la Côte d’Ivoire, conformément à ses engagements pris lors de la COP15, œuvre à restaurer les terres dégradées d’ici 2030.

Il a salué les initiatives des acteurs de la chaîne du cacao qui ont décidé de réagir et d’intégrer dans leur chaîne d’approvisionnement le principe zéro déforestation. Cela, en marquant leur engagement à travers l’Initiative cacao et forêt.

M. Meyliet Koné les a encouragés à la mise en œuvre de la norme africaine de cacao durable et traçable ainsi que le système national de traçabilité du cacao. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec plus de 2 millions de tonnes.

Sénégal : le sourire retrouvé des paysans de Diofior

La désalinisation des terres de la vallée de Baboulaye a permis aux cultivateurs de cette localité du Centre-Ouest d’être autosuffisants en riz.De Diofior, commune située à environ 150 kilomètres au Sud-Ouest de la capitale Dakar, la route qui mène vers la vallée de Baboulaye est chaotique. Mais une fois arrivé, le contraste est saisissant. De vastes étendues d’eau d’où émergent des cultures de riz en maturation offrent un paysage idyllique à perte de vue. Ici, seuls les gazouillis d’oiseaux saisonniers, le vent léger qui caresse les oreilles et les pélicans rôdant autour des vaches en pâturage interrompent le calme plat.

Cet immense espace rizicole, autrefois envahi par le sel du fleuve Saloum et de son principal affluent, le Sine, est redevenu propice à l’agriculture grâce à divers projets dont le Programme multinational de Renforcement de la Résilience à l’Insécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel (P2RS) financé par le Fonds africain de développement (Fad) à hauteur de 40 millions de dollars.

Le P2RS conduit des actions adaptatives au changement climatique dans six régions du Sénégal. C’est dans ce cadre que la vallée de Baboulaye, dans la région de Fatick, a eu à bénéficier d’importantes infrastructures hydroagricoles dont trois digues. La première, anti-sel et longue de 900 mètres, empêche l’infiltration de l’eau de mer et du sel. Les deux autres permettent la régulation des eaux grâce à des vannes déversoirs.

« Lorsque la digue anti-sel a été aménagée, la langue salée était pratiquement sur trois kilomètres. Les premiers lessivages, consécutifs aux premières pluies, nous ont permis de récupérer les parties peu et moyennement salées qui tournent autour de 300 hectares. Actuellement, nous avons 685 hectares cultivables », se réjouit Aly Diallo, chef d’antenne régional du P2RS.

Pour profiter au maximum de ces terres reconquises, l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) a développé deux variétés de riz : ISRIZ 10 et WAR 77. « ISRIZ 10 est très productive et ses graines contiennent des épines. Cela les préserve des oiseaux granivores. La WAR 77 est, quant à elle, adaptée aux zones les plus profondes. Même avec un excès d’eau, cette variété se développe correctement », explique Docteur Alfred Kouly Tine, chargé de recherches à l’Isra de Bambey (Centre).

Nette amélioration des productions  

Grâce à ces différentes initiatives, les résultats ne se sont pas fait attendre. D’une tonne à l’hectare avant la mise en œuvre du projet en 2015, les rendements agricoles sont passés à 3 tonnes par hectare voire 5 tonnes dans certaines zones. « En 2020, il y a eu des familles qui ont utilisé le riz qu’elles ont produit pour une couverture alimentaire de plus d’un an », souligne le chercheur de l’Isra.

« La commune de Diofior a atteint l’autosuffisance alimentaire en riz. Et la vallée de Baboulaye est devenue notre grenier », assure Babou Gningue, un producteur qui accompagne les coopératives de riziculteurs. À l’en croire, les terres récupérées sont désormais disponibles pour la riziculture pluviale avec un système d’aménagement permettant une retenue d’eau pour environ trois mois.

Le riz produit à Diofior est pour le moment destiné à la consommation locale. La commercialisation reste cependant un objectif sur le long terme. « Quand on y arrivera, cela voudrait dire que l’on se dirige vers la sécurité alimentaire », estime  Babou Gningue. Dans le cadre de ce projet, 100 hectares de terres ont été reboisés avec chacun 1100 arbres, créant ainsi une véritable ceinture verte sur une grande partie de la vallée.

En visite dans la zone, les délégués du Fonds africain de développement ont loué les progrès accomplis et qui ont permis de transformer la situation agricole de Diofior. « C’est un réel plaisir de venir constater ce qui a été effectivement réalisé sur le terrain et s’assurer de la manière dont les financements alloués par le Fad ont été dépensés. De bons partenariats, une préparation de qualité du projet au départ permettent de construire la durabilité des projets au profit des bénéficiaires », déclare Veronika Baumgartner Putz, déléguée du Fad pour l’Autriche.

Au Sénégal, la plupart des objectifs du P2RS ont été atteints ou dépassés. Selon son Coordonnateur national, Younoussa Mballo, plus de 7000 hectares de terre ont été récupérés sur un objectif initial de 9000 hectares. De même, 547 périmètres maraîchers ont été aménagés au lieu de 500. Vingt-trois digues ont également été construites à la place des 16 prévues par le projet.

« Globalement, c’est un projet qui a été exécuté dans les délais (5 ans) avec un taux de décaissement qui avoisinait les 100 % », note Younoussa Mballo. Selon lui, quelque 240 mille producteurs et plus de 60 mille ménages ont été atteints par ce projet ayant permis de réaliser d’autres programmes de développement liés à l’aquaculture, l’élevage, le renforcement de capacité des bénéficiaires sur l’ensemble du territoire national.

Cacao ivoirien : la traçabilité enjeu pour la campagne 2022-2023

La campagne de commercialisation du café-cacao s’ouvre le 1er octobre 2022 dans un contexte de poussée inflationniste et de nouvelles règles de l’Union européenne (UE) visant à limiter la consommation de produits qui contribuent à la déforestation ou à la dégradation des forêts.Le Conseil de l’UE a entériné de nouvelles dispositions pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts à l’échelle mondiale. Les pays de l’Union, de ce fait, devront veiller à ce que les produits qu’ils consomment ne conduisent pas à épuiser les réserves forestières de la planète.

L’huile de palme, le bois, le café et le cacao sont visés par cette mesure. Des « règles de diligence raisonnée obligatoires » ont été établies pour tous les opérateurs et les marchands qui mettent à dispositions des produits sur le marché de l’UE ou exportent à partir de l’Union.

Cette mesure s’applique aussi à des produits dérivés tels que le cuir, le chocolat et le mobilier. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 2 millions de tonnes de fèves, devra s’adapter à cette norme de l’Union européenne qui contraint le pays et les chocolatiers à la traçabilité.

Traçabilité et cacao durable

Le cacao issu des aires protégées risque d’être interdit dans l’espace de l’UE. La Côte d’Ivoire qui exporte 70% de sa production vers l’UE, a une production de cacao provenant des forêts classées, des parcs et réserves estimée à 30% de la production nationale, soit plus de 500.000 tonnes de fèves.  

De 16 millions d’hectares de forêts à l’indépendance, la superficie forestière résiduelle de la Côte d’Ivoire ne représentait que plus de 3,4 millions d’hectares en 2015. Les projections les plus optimistes prévoient la disparition totale de la forêt naturelle ivoirienne d’ici à l’horizon 2030. Aujourd’hui, avec l’appui de la FAO et d’autres partenaires, le pays est engagé dans l’agroforesterie.

M. Thibeaut Yoro, le secrétaire général de la Centrale syndicale agricole de Côte d’Ivoire (CSA-CI) dit avoir vraiment « peur » que des produits tels le cacao et le café soient ciblés parce que la campagne pourrait être « très agitée » et « compliquée » pour les producteurs.  

Pour lui, « ce n’est pas maintenant que les plantations sont en création, elles ont été créées depuis des décennies ». En conséquence, si « on accuse certains de favoriser la déforestation et qu’on va empêcher nos produits, alors c’est un souci pour nous ».

Il a en outre estimé que la question du Différentiel de revenu décent (DRD, 400 dollars US par tonne pour tout contrat de vente) « n’est pas élucidée », ajoutant « qu’on ne comprend rien, (parce que) les producteurs subissent et c’est malheureux pour nous ».

Le président de l’Association nationale des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci), M. Kanga Koffi, lui, soutient que les paysans ont été des années durant dans la filière et des dispositions au plan local devraient être prises pour qu’ils rentrent dans le moule de la vision du marché européen.

« On trouve quand même un peu regrettable une telle décision de l’Union européenne », a-t-il poursuivi, souhaitant que le gouvernement ivoirien « fasse l’effort qu’on ait un prix qui oscille autour de 1.000 Fcfa le Kg, au-dessus de celui de la campagne précédente fixé à 825 Fcfa/Kg ».

Une filière stratégique 

Le cacao ivoirien représente 40% de l’offre mondiale. La filière constitue la première culture de rente de la Côte d’Ivoire et représente 40% des recettes d’exportations nationales. Elle contribue également pour 20% du PIB et mobilise près de 2 millions de producteurs.

Le Conseil du café-cacao, régulateur de la filière, qui avait engagé l’opération de recensement des vergers cacao et des producteurs sur l’ensemble du territoire national, y compris les forêts classées, a lancé officiellement, début avril 2022, la carte du producteur.

Cette carte comprend une puce bancaire et sert de portefeuille électronique pour les transactions liées à l’achat des fèves. Le prix du Kg est intégré directement dans les terminaux ; et une fois le poids validé, un ticket est remis immédiatement au planteur lui indiquant le volume du cacao et le prix global.

Les délégués, une fois en contact avec les paysans, utilisent leur tablette pour scanner sur la carte du planteur le QR Code qui les renseignera sur l’identité du planteur, les données sur la plantation et son potentiel en termes de production, avant de scanner les scellés sur les sacs.

Le délégué effectue le transfert directement sur la carte du planteur et l’opération est terminée. Le producteur reçoit un SMS qui lui indique les données relatives à l’achat. Avec le reçu, il a tous les points de transfert où il peut toucher son argent.

Cette opération vise à éliminer la déforestation dans la chaîne d’approvisionnement du cacao en Côte d’Ivoire. La carte du producteur se veut un instrument de traçabilité du cacao pour garantir la transparence sur son origine.

Le recensement des producteurs de café-cacao et de leurs vergers a coûté environ 6,5 milliards Fcfa. Quelque 993.031 producteurs ont été recensés dont 8% sont des femmes et 92% des hommes, l’âge moyen des producteurs est de 44 ans et plus de 60% sont âgés de plus de 40 ans.

Selon ces nouvelles règles de l’UE, il sera procédé à l’établissement d’un système d’évaluation comparative, qui attribue aux États membres de l’Union et aux pays tiers un niveau de risque associé à la déforestation (faible, standard ou élevé).   

Le Cameroun rejoint l’Africa Finance Corporation (AFC)

Parmi les projets qui seront développés, il y a la modernisation des routes et la création d’unités de transformation des produits agricoles.En devenant le 36e État membre de l’Africa Finance Corporation (AFC), le Cameroun œuvrera avec la Corporation sur des infrastructures clés afin d’approfondir l’intégration, de permettre le remplacement des importations et de développer la capacité manufacturière et industrielle pour qu’elle représente 40 % du PIB, dans le cadre du programme Vision 2035 du gouvernement. Àce jour, l’AFC a alloué plus de 300 millions de dollars au Cameroun afin de tirer profit des ressources naturelles du pays, notamment le maïs, le manioc, le coton, le cacao, le pétrole et le gaz, ainsi que les métaux de transition énergétique tels que le cobalt et le nickel.

« Nous nous engageons à travailler avec l’AFC pour construire de façon rapide et durable des infrastructures de soutien essentielles qui contribueront au développement du Cameroun », a déclaré le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute. 

Ayant pour mission de solutionner les défis les plus urgents du continent, l’AFC a investi plus de 10 milliards de dollars US au cours des 15 dernières années, en profitant de son accès unique aux marchés de capitaux mondiaux pour stimuler le développement, intégrer les économies régionales et transformer les vies. Grâce à son approche d’investissement écosystémique, l’AFC a élaboré et financé des projets tels que la première zone industrielle neutre en carbone en Afrique, la zone économique spéciale de Nkok, qui a fait du Gabon le plus grand exportateur de bois de placage au monde, rapportant 1 milliard de dollars de recettes d’exportation annuelles et créant plus de 30 000 emplois. Avec un investissement de 150 millions de dollars, l’approche est en train d’être adaptée par la plateforme Arise au Bénin et au Togo pour générer respectivement 750 millions et 2 milliards de dollars US en PIB supplémentaire.

Au cours des quatre dernières années, l’AFC s’est associée à 17 pays supplémentaires, auxquels se sont joints cette année l’Angola et la Tunisie. Les avantages pour les pays membres comprennent une augmentation de la part des investissements, un accès privilégié aux solutions de structuration et de prêt de l’AFC, une réduction des coûts de la dette des projets, ainsi que les services de conseil et de développement de projets offerts par la Corporation. En tant que la plus grande économie au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), l’adhésion du Cameroun étend la présence de l’AFC à plus de la moitié de l’Afrique centrale, regroupant le Tchad, le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo et le Gabon.

« Nous sommes ravis d’accueillir le Cameroun en tant que membre de l’AFC. L’élargissement rapide de notre adhésion est un signe de confiance dans nos collaborations passées et démontre un intérêt pour les partenariats et les initiatives, qui stimuleront davantage le développement économique et joueront un rôle essentiel dans le renforcement des infrastructures clés », a affirmé le président et chef de la direction de l’AFC, Samalia Zubairu.

Les projets qui sont actuellement en train d’être explorés par l’AFC et le Cameroun comprennent la modernisation et l’entretien des routes pour stimuler le commerce dans la région, et le financement d’installations de transformation agricole pour soutenir l’exportation de graines de coton et de soja.

En 2018, l’AFC a réalisé un investissement dans la Société hydroélectrique de Nachtigal (Nachtigal Hydro Power Company), une centrale électrique de 420 MW qui permettra d’augmenter de 30 % la capacité installée du Cameroun et de faire baisser le coût de la production d’électricité. Quatre ans plus tôt, la Corporation a soutenu la modernisation et l’expansion de la Société Nationale de Raffinage (SONARA), la raffinerie nationale du Cameroun.

Le gouvernement camerounais mise sur les partenariats public-privé pour aider à construire des infrastructures susceptibles de créer davantage de possibilités de valorisation et d’avoir un impact réel sur sa population diversifiée.

« Ayant déjà investi 300 millions de dollars dans notre pays, l’AFC a fait ses preuves en matière de fourniture d’infrastructures de base. Nous avons hâte de solidifier nos relations existantes », a conclu le Premier ministre Ngute.

La Côte d’Ivoire veut industrialiser la filière karité

L’Etat ivoirien veut accélérer la transformation de la filière karité, où les acteurs ne commercialisent que près de 40.000 tonnes sur un potentiel d’environ 250.000 tonnes par an, en vue de générer davantage de plus-value.Pour le gouvernement, ce secteur dominé par les femmes, pourra tirer davantage de profits et de devises par la valorisation de la chaîne de valeur. Dans cet élan, il a été mis en place le Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET).

Le coordonnateur du PCCET, M. Arthur Coulibaly, a conduit une mission d’échanges dans les régions productrices afin de recueillir les attentes des acteurs, leurs objectifs et les perspectives de développement.

Les résultats de cette mission qui s’est déroulée entre avril et août 2022 ont été présentés aux acteurs de la chaîne de valeur karité lors d’un atelier organisé les 21 et 22 septembre 2022 à Korhogo, dans le nord ivoirien.  

M. Arthur Coulibaly qui a rappelé l’importance du secteur karité en Côte d’Ivoire, a fait savoir que la chaîne de valeur de cette filière est fortement dominée par les femmes avec un potentiel d’environ 250 000 tonnes par an contre une  commercialisation d’« à peu près une quarantaine de mille » de tonnes.   

« Le potentiel est particulièrement important. Cette spéculation de karité en la développant et en l’industrialisant, nous pouvons avoir des impacts particulièrement importants dans les régions productrices », a-t-il déclaré, déclinant ainsi les ambitions du gouvernement.   

Cet atelier qui a vu la participation des représentants des couches socio- économiques a été le lieu pour les acteurs de la chaîne de valeur de faire des propositions pour la modernisation de la filière karité.

M. Arthur Coulibaly est par ailleurs revenu sur les ambitions du PCCET, un des instruments de la vision 2030 du président de la République Alassane Ouattara qui est porté par une unité de coordination rattachée au Cabinet du Premier ministre.

« Les objectifs sont d’améliorer la compétitivité des chaînes de valeur que sont l’ananas, la mangue, le karité, le plastique, le palmier à huile, l’hévéa et le textile-habillement. Mais aussi, d’améliorer les conditions d’accès aux financements et la compétitivité », a-t-il précisé.  

« Nous entendons accroître la valeur de nos exportations. Au lieu de vendre des produits à l’état brut l’idée aujourd’hui, c’est de dire que nous pouvons aller au deuxième niveau qui est de créer, transformer localement, avoir de l’industrialisation puisque c’est elle qui nous permet d’avoir plus de valeurs ajoutées », a-t-il soutenu.

La Côte d’Ivoire est le 5ème producteur mondial de karité après le Nigéria, le Mali, le Burkina Faso et le Ghana. L’industrie locale est animée principalement par 150.000 actrices. Dans le cadre du partenariat public-privé, le PCCET réfléchit avec les acteurs de la chaîne de valeur pour dynamiser la filière.

Cameroun : lancement d’un Fonds de développement des filières agricoles

Ce fonds est doté d’un montant de 13,12 millions d’euros, soit près de neuf milliards de FCFA.Cette convention de financement, dans le cadre du Projet de développement des filières agricoles au Cameroun, est soutenue par la Banque africaine de développement (Bad) et le gouvernement du président Paul Biya. Le fonds est doté d’un financement de 13,12 millions d’euros de la Commercial Bank of Cameroun, outre une garantie partielle de crédit de 4,58 millions d’euros pour un partage des risques avec les banques commerciales.

Il fournira des ressources longues aux établissements de microfinance dans ce pays d’Afrique centrale afin qu’ils puissent accorder, avec une certaine flexibilité, des crédits à moyen terme de deux à quatre ans aux acteurs des chaînes de valeur agricoles.

« J’exprime ma gratitude au Groupe de la Banque africaine de développement, qui, comme le gouvernement camerounais, est convaincue que l’agriculture est un pilier important de la transformation structurelle de notre économie. Nous sommes très sensibles à cet accompagnement multiforme », a déclaré le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbairobe, lors de la cérémonie de signature le 8 septembre dernier à Yaoundé.

« Nous ferons en sorte que ce fonds innovant ait plus de ressources, pour que davantage d’agriculteurs en bénéficient et, surtout, que le développement rural soit une réalité au Cameroun et dans la sous-région d’Afrique centrale », a ajouté le directeur général de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale, Serge N’Guessan.

Doté de 115,05 millions d’euros, le Projet de développement des chaînes de valeur agricoles est financé à hauteur de 77,6 % par la Bad, et à 21,5 % par l’État du Cameroun et 0,9% par les bénéficiaires. Ses objectifs sont de contribuer à créer des richesses partagées, des emplois pour les jeunes, et renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en renforçant la compétitivité des filières palmier à huile, banane plantain et ananas, dont le Cameroun est l’un des principaux exportateurs en Afrique centrale.

Selon la convention qui a été conclue, la Commercial Bank of Cameroun mettra les ressources à la disposition des établissements de microfinance, plus proches du terrain et, partant, des organisations de producteurs, des petites et moyennes entreprises de jeunes engagées dans l’agriculture commerciale.

L’établissement de microfinance se rapproche ensuite de l’opérateur financier, en l’occurrence la Commercial Bank of Cameroun, pour une demande de refinancement, qui lui est accordée à un taux d’intérêt très concessionnel de 3 %. En retour, l’établissement de microfinance octroie des crédits à ses clients, à savoir les coopératives, les petites entreprises agricoles, entre autres.

Le Niger veut produire près de 1,5 million tonnes de riz paddy

Le gouvernement veut satisfaire à long terme les besoins et les exigences des consommateurs nigériens.Le Niger vient de lancer sa Stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR) 2021-2030. L’objectif de cette nouvelle politique dans la filière est de contribuer, à moyen terme, à une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité. A long terme, ce pays d’Afrique de l’Ouest veut satisfaire les besoins et les exigences de ses consommateurs et envisager de l’exporter sur les marchés sous régional et international. Le coût de cette stratégie est estimé à 425,8 milliards de FCFA sur les 10 ans dont 286,89 milliards pour la phase 2021-2025 et 139 milliards pour la phase 2026-2030.

La mise en œuvre de cette stratégie permettra d’accroitre la production et la productivité du riz, de promouvoir la transformation, la commercialisation et la compétitivité du riz local, mais aussi d’améliorer l’environnement institutionnel et les capacités techniques et organisationnelles des acteurs.

En termes d’objectif quantitatif, il s’agit de passer d’une production de 127.861 tonnes en 2021 à 1.458.059 tonnes de riz paddy en 2030, soit respectivement, en équivalent riz blanchi de 83.109 tonnes à 947.738 tonnes.

Les principaux impacts de la mise en œuvre de cette stratégie sont la couverture des besoins de consommation de riz blanc à 100% en 2025 et de 132% à l’horizon 2030, la création de 420.000 nouveaux emplois et 2009 nouvelles entreprises de transformation.

Présidant la cérémonie de lancement, le ministre de l’Agriculture, Dr. Alambedji Abba Issa a précisé que, la stratégie nationale de développement de la riziculture est articulée autour de trois axes stratégiques à mettre en œuvre à travers 7 lignes d’actions, 22 résultats attendus et 72 activités opérationnelles.

« La priorité sera accordée aux activités relatives à l’accroissement des superficies exploitées et une meilleure gestion des ressources en eau, la promotion et amélioration de l’utilisation des semences améliorées, des fertilisants et produits phytosanitaires. A cela s’ajoutent la mécanisation de la riziculture, l’amélioration de la qualité du riz local par l’utilisation de matériels et équipements de traitements post-récolte adéquats, la promotion de l’accès du riz local au marché national et sous régional », a indiqué Dr Abba.

L’accent sera également mis sur la promotion de l’accès des acteurs aux crédits, le renforcement des capacités opérationnelles des acteurs de la filière (transport, décorticage, stockage, transformation, commercialisation), et la recherche et diffusion des technologies innovantes de production du riz.

Agriculture : le Nigeria et la Pologne signent un accord

Les deux pays s’engagent à lutter contre l’insécurité alimentaire et à renforcer leur coopération économique.Le président Muhammadu Buhari a déclaré que le Nigeria veut accroître le commerce avec la Pologne, après six décennies de relations bilatérales. « Nous aimerions voir une augmentation du niveau des échanges commerciaux, car ils restent relativement faibles malgré la longue période de relations entre nos deux pays », a affirmé, mardi, le président Buhari, après une réunion à huis clos avec le président polonais, Andrzej Duda.

S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Duda, qui effectue une visite d’État de deux jours au Nigeria, M. Buhari s’est dit satisfait de la coopération fructueuse avec la Pologne dans les domaines de l’éducation et de la défense.

En ce qui concerne l’agriculture, qui est l’un des domaines prioritaires du gouvernement nigérian, le chef de l’Etat a estimé que la coopération dans ce domaine va profiter aux deux nations, surtout dans ce contexte d’insécurité alimentaire mondiale provoquée par le conflit russo-ukrainien.

Compte tenu des nombreux défis mondiaux, le président Buhari a déclaré que son pays souhaite développer de nouveaux mécanismes de coopération, notamment des dialogues stratégiques réguliers et des consultations politiques, afin de couvrir non seulement les relations bilatérales, mais aussi d’aborder les questions régionales et internationales.

« Notre coopération en matière d’éducation a une longue histoire et nous souhaitons encourager l’extension de cette coopération au partage de connaissances et d’expériences entre nos établissements d’enseignement dans des domaines comme la science et la technologie pour stimuler l’innovation », a-t-il poursuivi.

Il a salué les efforts du gouvernement polonais pour fournir une assistance à beaucoup de réfugiés qui fuient le conflit en Ukraine, dont un nombre important de Nigérians.

Pour sa part, le président polonais a promis d’aider le Nigeria à résoudre ses problèmes énergétiques.

La Côte d’Ivoire accueille Agri-tech Tunisia en novembre

La tenue de la « Semaine de l’agri-tech tunisienne » en Côte d’Ivoire est prévue du 21 au 25 novembre 2022.Après le Sénégal en mars 2022, la Côte d’Ivoire va accueillir le 2e périple ouest-africain d’Agri-tech Tunisia. Un projet qui a pour objectif le développement de partenariats durables entre les startups tunisiennes et les entreprises agricoles et agro-industrielles de la sous-région.

Il vise aussi à accroître la productivité agricole dans les pays cibles. Les activités principales sont le coaching et la formation des startups à l’exportation de leurs produits et services vers les pays de l’Afrique de l’Ouest, et l’organisation de la « Semaine de l’agri-tech tunisienne ».

Selon Walid Gaddas, dont la structure met en oeuvre ce projet, la rencontre d’Abidjan sera ponctuée par des conférences sur la digitalisation de l’agriculture ivoirienne et des rencontres avec des ministres.

Cette initiative vise, par ailleurs, le développement de six startups de l’agri-tech tunisienne à l’international en initiant des partenariats durables en Côte d’Ivoire. Quelque 50 entreprises locales bénéficieront de solutions pour accroître leur productivité et améliorer leur compétitivité.

Selon ses organisateurs, Agri-tech Tunisia se veut une opportunité en termes de création de valeurs ajoutées, de lutte contre le chômage, d’adaptation au changement climatique et de renforcement de la sécurité alimentaire.

Appuyé par le programme INNOV’I (programme d’appui à l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation en Tunisie), le projet, financé par l’Union européenne, est mis en œuvre par Expertise France.

Avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), l’approche d’Agri-tech Tunisia veut favoriser une meilleure intégration sous-régionale à travers une coopération Sud-Sud gagnante pour toutes les parties.

Le projet aboutira à la signature d’accords commerciaux et des partenariats pour ancrer le positionnement des entreprises de l’agri-tech. La Côte d’Ivoire est un terreau fertile pour cette initiative, car le pays regorge de nombreuses filières agricoles (cacao, hévéa, coton, huile de palme).

OCP fait don de 50.000 tonnes d’engrais à l’Ethiopie

Le Groupe OCP a fait don de 50.000 tonnes d’engrais à un programme de développement de la culture estivale du blé irrigué en Éthiopie, rapporte l’agence de presse éthiopienne (ENA).Selon Mohamed Anouar Jamali, Directeur Général de OCP Africa, cette initiative vient en soutien à l’Ethiopie dans ses efforts pour atteindre l’autosuffisance en production de blé, s’engageant ainsi  à soutenir l’Ethiopie dans l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Pour sa part, le ministre éthiopien de l’Agriculture, Omar Hussein a déclaré que ce soutien renforcera le développement du blé irrigué en Éthiopie, et que ce don est considéré comme spécial car il est accordé à un moment critique où le prix des engrais a considérablement augmenté.

Selon la même source, ce don du Maroc renforcera davantage la coopération entre les Africains car elle va « d’Africains à Africains ».

Pour sa part, la ministre d’État auprès du ministère de l’Agriculture éthiopien, Sofia Kasa, a déclaré qu’il était prévu de semer un million d’hectares de blé pendant l’été.

Il a également été indiqué que les engrais offerts par le groupe seront utilisés pour fertiliser près de 500.000 hectares de terres.

Le secteur agricole au Maroc s’apprête à opérer sa révolution technologique

Le département de l’Agriculture au Maroc est sur un projet d’une feuille de route stratégique pour enclencher la révolution digitale du secteur.Selon le ministère, la digitalisation de l’agriculture n’est pas une option, mais une nécessité dans un contexte mondial marqué par la montée en puissance des technologies adaptées à l’agriculture.

“La transformation digitale est un élément central de gestion efficiente. La technologie offre aujourd’hui une large gamme d’outils performants, tout au long de la chaîne de valeur agricole et agroalimentaire pour améliorer la productivité, la qualité et la compétitivité et, par conséquent, constituer un relais de croissance pour le secteur agricole”, souligne le ministère.

Ce dernier doit ainsi commanditer le 29 septembre prochain, l’étude devant servir de base à la réflexion stratégique qui permettra de doter le secteur d’une vision intégrée pour opérer sa transformation digitale.

La stratégie digitale en projet concerne aussi bien les institutions (administrations centrales, services déconcentrés, Office régional de mise en valeur agricole – ORMVA, établissements et structures sous tutelles du département de l’Agriculture) que les exploitations agricoles et le long de la chaîne de valeur des filières agricoles.

L’étude à laquelle le ministère consacre un budget de plus de 4,5 millions de DH (1 euro = 10,6 DH) devra définir des axes d’orientation de la stratégie de digitalisation du secteur en matière de cadrage stratégique : vision et ambitions à moyen et long termes.

De même, la consultation établira un plan d’action détaillé qui comprend une description des programmes, sous-programmes, projets, mesures et leviers prioritaires pour atteindre les objectifs, les cas d’usage prioritaires, les fondements technologiques, les parties prenantes, le modèle organisationnel, le leadership, la gouvernance, le calendrier de mise en œuvre et une estimation des coûts.

Booster la croissance par la technologie

Le Maroc ne peut rester en marge de la transition digitale que connaît l’agriculture à l’échelle mondiale. Le Royaume, pays où l’agriculture est un réel moteur de développement social et économique, devrait faire de la dynamique de la transformation digitale du secteur un vrai challenge.

“Cette dynamique est liée à l’adoption de technologies de pointe au niveau du secteur et au renforcement des capacités des agriculteurs pour accompagner l’évolution dans les modes de travail et de production et faire face aux différents enjeux. Le train de la transformation digitale est donc une opportunité pour l’agriculture d’aspirer à un nouveau palier de développement”, souligne le ministère.

Selon lui, les opportunités offertes par l’ancrage aux technologies numériques permettraient à l’agriculture de passer d’un modèle de production traditionnel et semi-moderne vers une agriculture moderne répondant aux impératifs de productivité, de compétitivité et de durabilité.

En effet, explique le département de l’Agriculture, la technologie offre une large gamme d’outils «performants» tout au long de la chaîne de valeur agricole pour améliorer la planification des campagnes agricoles, la gestion efficace des intrants et des ressources, la productivité, la qualité et la compétitivité.

Concrètement, le numérique concerne divers domaines de l’agriculture à travers une multitude d’outils intelligents et de solutions techniques de précision dont, en particulier les satellites et les drones imageurs qui permettent de cartographier les paramètres biophysiques des cultures, les robots agricoles à champs, les engins autoguidés, les tracteurs autonomes et les sondes et capteurs fixes au niveau du sol pour mesurer la température et l’humidité. Dans l’activité d’élevage, des technologies adaptées sont également disponibles.

Il s’agit entre autres de l’étable connectée à travers l’utilisation de trayeuses automatiques et la fourniture automatique de ration alimentaire adaptée, les ruches intelligentes, les data-drivers logiciels et les services d’aide à la décision.

Selon une enquête de la FAO, les nouvelles technologies et Internet présentent un potentiel énorme, à même d’augmenter de 70% la productivité agricole d’ici 2050. Une projection qui réconforte le choix du Maroc d’aller vers une agriculture 4.0.

Maroc/Campagne céréalière: 34 millions de quintaux récoltés

La production définitive des céréales pour la campagne 2021-2022 est estimée à 34 millions de quintaux, soit une baisse de 67% par rapport à la campagne précédente qui avait enregistré une performance exceptionnelle de 103,2 millions de quintaux, indique lundi le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.La superficie céréalière semée au titre de la campagne est de 3,6 millions d’hectares contre 4,35 millions d’hectares lors de la campagne précédente.

Par espèce, la production céréalière se présente comme suit : 18,9 millions Qx de blé tendre, 8,1 millions Qx de blé dur et 7,0 millions Qx d’orge.

La campagne agricole 2021/2022 a été caractérisée par une mauvaise répartition temporelle de la pluviométrie, avec près d’un tiers des précipitations qui ont eu lieu durant les mois de novembre et décembre et 53% du cumul pluviométrique qui a eu lieu aux mois de mars et avril, rappelle le ministère.

Cette campagne a enregistré une pluviométrie qui a atteint à fin mai 2022, 199 mm en baisse de 44% par rapport à la moyenne de 30 ans (355 mm) et une baisse de 34% par rapport à la campagne précédente (303 mm) à la même dates, indique la même source.

La très faible pluviométrie, voire son absence dans plusieurs régions du Royaume durant les mois de janvier et février, a engendré un retard de croissance des céréales et une baisse des rendements plus ou moins importante selon les régions, explique le communiqué, notant que les céréales en zones favorables se sont relativement mieux comportées suite aux pluies de la dernière décade de février, mars et début avril.

Agriculture : « l’Afrique doit trouver sa propre voie » (expert)

Cofondateur de Sowit, une entreprise qui met la technologie au service du développement de l’agriculture africaine, Hamza Rkha Chacham, dans un entretien accordé à APA en marge de la 8e Conférence annuelle sur la sécurité et la paix en Afrique tenue récemment à Rabat (Maroc), estime que le continent noir doit se démarquer.Quelles menaces le changement climatique fait peser sur l’agriculture africaine ?

Elles se situent à trois niveaux. Le premier, c’est une contrainte extrême sur les ressources naturelles. On le voit en Afrique du Nord, mais aussi en Afrique de l’Ouest. Au Sénégal par exemple, la zone des Niayes, une bande côtière allant de Dakar (Ouest) à Saint Louis (Nord), était plutôt bien pourvue en eau. Aujourd’hui, il n’y a plus là-bas un confort hydrique à cause de l’urbanisation galopante, de la consommation assez forte de la ressource en eau et du changement climatique.

Le deuxième niveau, c’est la capacité d’adaptation de l’agriculteur. Celui-ci a rarement été en position de cultiver dans ces conditions. Dans le passé, très peu d’agriculteurs ont fait face à des températures dépassant les 50 degrés. Par conséquent, la plupart d’entre eux ne savent pas comment réagir pour maintenir en vie leurs cultures. Il faut donc les aider à adopter de bonnes techniques et réflexes de culture dans ces conditions inédites.

Actuellement, la population de l’Afrique est en constante hausse. Il faut nourrir tous ces gens en intensifiant l’agriculture. Toutefois, cette stratégie nécessite plus d’intrants, d’engrais, de produits phytosanitaires… comme on le constate en Europe ou en Asie. Une agriculture qui consomme beaucoup de ressources et accentue le réchauffement climatique. Quelle doit alors être la voie du continent noir ? C’est là le troisième niveau, le plus important par ailleurs, de mon raisonnement.

L’Afrique doit faire quoi maintenant ?

S’adapter en trouvant sa propre voie en matière agricole. Certains agriculteurs du continent se sont déjà inscrits dans cette dynamique. Pourquoi cultiver du blé et non du sorgho ? Pourquoi planter 1000 manguiers par hectare quand 200 permettent de limiter la pression sur la ressource hydrique ? Pourquoi pratiquer la monoculture quand la diversification valorise de manière continue un champ ? Pourquoi renoncer à l’agroforesterie quand elle procure un microclimat favorisant la productivité des cultures végétales ? Voilà autant de questions qu’il faut absolument se poser.

En Afrique, il y a un manque de confiance, un déficit de financement et surtout un manque de compétitivité. Face à la concurrence des producteurs étrangers qui pratiquent le dumping économique (consistant à vendre à des prix inférieurs à ceux du marché local), qui bénéficient de subventions de leurs gouvernements et disposent suffisamment d’intrants, l’agriculteur africain n’aura jamais le temps d’affirmer cette voie-là. En privilégiant les produits importés souvent à moindres coûts pour les raisons tantôt évoquées, on limite les capacités de l’agriculture africaine.

Sur les 800 millions d’hectares cultivés en Afrique, seuls 12 sont équipés de réseaux d’irrigation. La moitié de ceux-ci se trouvent en Egypte, au Maroc et en Afrique du Sud. Dans les autres pays, moins mécanisés et avec un accès limité aux semences voire à l’information, c’est plus compliqué. Des efforts sont néanmoins faits pour rattraper le train afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire impossible à réaliser en quelques mois.

En attendant, la résilience semble être le maître-mot ?

La période de soudure, séparant la fin de la consommation de la récolte de l’année précédente et l’épuisement des réserves des greniers de la récolte suivante, est une souffrance dans de nombreux pays africains.

Ça risque de s’exacerber sur le continent du fait entre autres de l’insécurité, du changement climatique et de la lente diffusion des savoir-faire. Les populations, déjà aux limites de leurs capacités pour certaines, sont malheureusement appelées à être plus résilientes.

Au Sahel, la mise en œuvre de la Grande muraille verte ou de l’initiative alpha de l’Union Européenne (UE) et de l’Union Africaine (UA) visant à reverdir ce territoire aride tout en favorisant des projets de production végétale est relativement lente.

Sierra Leone : 2 millions $ pour booster la production agricole

L’argent permettra de renforcer le système de distribution d’intrants par porte-monnaie électronique, pour les deux prochaines saisons de récolte.Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), a donné son feu vert à l’octroi d’un don de 2 millions de dollars pour stimuler la production alimentaire en Sierra Leone.

Ce don relève de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence dotée de 1,5 milliard de dollars et que le Groupe de la Bad a lancée en réponse à la crise alimentaire mondiale qu’entraîne le conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui aggrave l’insécurité alimentaire existante en Sierra Leone.

Le projet est axé sur la production, la récolte et la commercialisation du riz. Le ministère sierra-léonais de l’Agriculture fournira des aides judicieusement ciblées à 67.000 petits exploitants agricoles, réduisant le coût des semences de riz certifiées et des engrais. Démarrant en 2022, le projet sera déployé à travers le système de distribution d’intrants mis en place par porte-monnaie électronique, pour les deux prochaines saisons de récolte.

Le projet profitera également à l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur rizicole et aidera le gouvernement sierra-léonais à améliorer l’environnement réglementaire, afin de parvenir à un développement agricole résilient au changement climatique.

D’ici à la fin mars 2023, le gouvernement entend distribuer 1675 tonnes de semences et 1000 tonnes d’engrais subventionnés, auxquelles s’ajoutent 5862 tonnes de riz supplémentaires.

Les denrées alimentaires représentent 32 % environ des importations de marchandises en Sierra Leone. 1,1 million de personnes, soit 13,4 % de la population, seraient confrontées à une famine aiguë, selon les chiffres du Programme alimentaire mondial (Pam) dévoilés au mois d’avril 2022.

En 2020, la Sierra Leone était décrite comme affichant un niveau de faim « alarmant », se classant au 113e rang des 117 pays recensés dans l’Indice mondial de la faim 2020.

Selon les résultats préliminaires de l’Analyse globale de la sécurité et de la vulnérabilité alimentaires et nutritionnelle 2021, 73 % de la population sierra-léonaise souffrirait d’insécurité alimentaire, 11 % des ménages souffrant d’insécurité alimentaire grave et 62 % d’insécurité alimentaire modérée. Le niveau d’insécurité alimentaire grave est plus élevé (13 % environ) chez les ménages dirigés par une femme, que chez ceux dirigés par un homme (11 %). La production locale de riz s’avère insuffisante pour satisfaire les besoins nationaux.

Sénégal : vers l’atténuation de l’érosion des sols

La dégradation des terres et la réduction de leur fertilité est exacerbée par le changement climatique.Le Sénégal perd une grande superficie de ses terres cultivables qui ne cessent de se dégrader. Pour récupérer celles-ci, le pays a lancé, grâce à l’appui financier du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et de l’Union européenne (UE), le projet Résilience et de reforestation intensive pour la sauvegarde des territoires et des écosystèmes au Sénégal (RIPOSTES).

Mis en œuvre par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle anglais), ce projet doté d’un budget de six millions d’euros sur cinq ans (2021-2026) vise à réduire la prévalence de l’érosion des sols.

« Le projet RIPOSTES vise à réduire l’érosion des sols au Sénégal de 34 à 30% », a expliqué son Coordonnateur, Ibra Sounkarou Ndiaye, lors de la 1ère rencontre du Comité de pilotage (COPIL), tenue ce mardi 26 juillet à Dakar.

Dans sa présentation dont APA a obtenu une copie, M. Ndiaye a indiqué que l’objectif est aussi d’améliorer la couverture forestière de 6% dans les 13 communes ciblées dans les régions de Louga (nord), Matam (nord), Fatick (centre) et Kaffrine (centre).

« Cela est d’autant plus important que 50% des populations rurales tirent leurs moyens de subsistance des ressources naturelles », a-t-il dit, citant le Recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (RGPHAE) de 2013.

Le projet RIPOSTES veut également une hausse de 3% les des revenus des ménages sénégalais par rapport aux valeurs de 2019 et une augmentation de 5% du stock de carbone organique.

Toutes choses qui font dire à Baba Dramé, Directeur de l’environnement et des établissements classés (DEEC), que ce projet va participer au combat pour l’atténuation des gaz à effet de serre (GES).

« (…) notre pays est confronté depuis quelques décennies à une dégradation de ses terres et de ses écosystèmes, résultante d’actions anthropiques telles que la coupe illicite de bois, l’expansion des terres de culture et exacerbées dans leur ensemble par les effets adverses du dérèglement climatique », a affirmé, Cheikh Ndiaye Sylla, Directeur de cabinet du ministre de l’Environnement et du Développement durable (MEDD).

Pour inverser cette tendance et parvenir à la neutralité en matière de dégradation des Sols, il a souligné que l’opérationnalisation du cadre national d’investissement stratégique en matière de Gestion durable des terres (CNIS/GDT) dont s’est doté le Sénégal depuis 2014, constitue un impératif.

Tanzanie : les quéléas ravagent les cultures

Ces oiseaux voraces, surnommés les « criquets à plumes », détruisent les champs de riz, sorgho, mil et blé dans notamment les hauts plateaux du Sud et du Centre de la Tanzanie.21 millions, c’est le nombre de travailleurs à bec rouge, autre nom du quéléa, recensés en Tanzanie par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle anglais). Sans une assistance rapide, l’invasion d’oiseaux pourrait aggraver l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables déjà touchés par d’autres crises comme la Covid-19 et la guerre en Ukraine, a averti la FAO.

« Nous sommes dépassés par la population dévastatrice de quéléas. L’intervention opportune de la FAO, dans cette situation sans précédent, va considérablement améliorer nos chances de sauver les récoltes », a déclaré Musa Chidinda, Coordonnateur des opérations de lutte contre le quéléa au ministère tanzanien de l’Agriculture.

L’organisation onusienne a indiqué avoir débloqué un demi-million de dollars pour soutenir les efforts du gouvernement tanzanien en matière de pulvérisations terrestre et aérienne, de surveillance et de renforcement des capacités sur les méthodes alternatives de lutte contre le quéléa.

En s’appuyant sur les outils numériques de la FAO, le mouvement des oiseaux sera suivi pour guider les opérations de pulvérisation. « L’objectif immédiat est de réduire de manière significative les quéléas afin qu’ils ne causent pas plus de dégâts. Les ressources sont nécessaires pour mettre en place des systèmes d’alerte précoce efficaces ainsi que des approches communautaires de lutte intégrée », a expliqué Tipo Nyabenyi Tito, représentant de la FAO en Tanzanie.

Pour sa part, Lewis Hove, chef de l’équipe Résilience du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe, a souligné que « les capacités du personnel de vulgarisation et des communautés seront développées pour une gestion intégrée de ces oiseaux dévastateurs et pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens d’existence ».

Le quéléa mange en moyenne 10 grammes de céréales par jour. De ce fait, une colonie de deux millions d’oiseaux peut dévorer jusqu’à 20 tonnes de céréales en une seule journée. Les « criquets à plumes » ont également été signalés au Botswana et au Zimbabwe.

Sécurité alimentaire : appui financier de la Bad à la Centrafrique

Le don va contribuer à augmenter la productivité et la production agricole en Centrafrique.Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad) a approuvé, ce 15 juillet à Abidjan, un don de 5,39 millions de dollars américains à la République centrafricaine. L’argent aidera à produire 32.000 tonnes supplémentaires de produits vivriers (riz, maïs et manioc) et renforcer la sécurité alimentaire de 100.000 personnes. Il aidera en outre, la Centrafrique à mettre en œuvre un programme d’urgence alimentaire afin de faire face à la flambée des prix des denrées alimentaires amplifiée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

L’Afrique et le reste du monde font face aux effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a provoqué une flambée des prix des denrées alimentaires. Les prix du blé, du maïs, du soja ont particulièrement connu des hausses vertigineuses faisant craindre une crise alimentaire majeure sur le continent africain, du fait de la dépendance de nombreux pays de l’importation de denrées des deux pays.

Afin de faire face à cette éventualité, le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a mis en place le 20 mai 2022, une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars.

La facilité permet de fournir des semences agricoles à 20 millions de producteurs sur le continent. Les variétés concernées sont le blé, le maïs, le riz et le soja. L’objectif est de produire 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires au cours des deux prochaines années, d’une valeur de 12 milliards de dollars.

« La guerre en Ukraine est venue aggraver les impacts liés à la pandémie de Covid-19 et à la situation politique et sécuritaire de la République centrafricaine. Le don que le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé aujourd’hui répond à des besoins pressants de nombreux ménages vulnérables en milieu rural », a déclaré Mamady Souaré, responsable-pays du Groupe de la Banque en Centrafrique.

Selon lui, le don permettra de mettre à la disposition des agriculteurs des semences et des engrais pour relancer la production vivrière et améliorer ainsi la sécurité alimentaire en Centrafrique.

Le don émane du pilier I de la Facilité d’appui à la transition une entité opérationnellement autonome du Groupe de la Banque africaine de développement. Elle dispose d’un mécanisme de décaissement rapide, simple et flexible conçu pour aider les pays à consolider la paix, construire des institutions résilientes, stabiliser leur économie et poser les bases d’une croissance inclusive.

Hévéa : la Côte d’Ivoire vise le 3e rang mondial

La filière hévéicole ivoirienne compte officiellement 120.000 producteurs.La Côte d’Ivoire veut rester leader africain de la production d’hévéa et occuper le 3e rang mondial, avec une production qui doit passer de 1,100 million de tonnes par an à 1,5 million de tonnes par an. Pour ce faire, ce pays d’Afrique de l’Ouest veut restaurer 100.000 ha d’hévéa d’ici à 2027. C’est l’ambition de Michel Koblavi-Dibi, le nouveau président du Conseil d’administration de la Fédération des organisation professionnelles agricoles (OPA) de producteurs de la Filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI).

« Nos plantations sont vieillissantes, le dernier rapport qui a été fait au niveau national, montre qu’il faut qu’avant 2027, on ait planté au moins 100.000 ha d’hévéa pour rester 4e mondial », a dit M. Koblavi-Dibi lors de sa prise de fonction.

Élu à l’unanimité par les administrateurs de la FPH-CI, le 24 juin 2022, à l’issue d’une Assemblée générale mixte tenue à Abidjan, M. Koblavi-Dibi, voudrait sur les 22 dossiers en cours, mettre la priorité sur quatre.

Il s’agit du certificat foncier, la révision du mécanisme des prix en concertation avec les industriels, le projet de création de petites unités de transformation en « feuilles fumées », et le renouvellement du verger.

A ce jour, la phase pilote du projet de certificat foncier, en cours d’achèvement, enregistre 6.950 souscripteurs.

Pour le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, les producteurs et les usiniers doivent s’entendre sur la chaîne de valeur pour que chacun y trouve son compte.

Il a insisté sur « la cohésion et la solidarité du collège des producteurs et des industriels », faisant remarquer que si les acteurs ne vont pas à l’essentiel, « dans trois à quatre ans, on aura plus assez de plantations ».

De son côté, le commissaire du gouvernement, André Kouassi, représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a promis que l’Etat entend jouer sa partition dans l’accompagnement et la structuration pour que « la filière repose sur des bases solides ».

Le secteur de l’hévéa en Côte d’Ivoire a rapporté en 2021 environ 850 milliards Fcfa, selon le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), Eugène Kremien, précisant que cela « ne représente que 5% de la valeur réelle de notre caoutchouc ».

« Il n’y a pas de pénurie alimentaire au Ghana » (ministre)

Le vice-ministre ghanéen de l’Alimentation et de l’Agriculture a qualifié de fausses les les informations selon lesquelles il y aurait une pénurie alimentaire dans le pays.Cité par le Daily Graphic, Yaw Frimpong Addo a déclaré qu’il y avait une nette distinction entre la disponibilité des aliments et leur prix, soulignant que les Ghanéens interprétaient de manière erronée les prix élevés de certaines denrées alimentaires comme une pénurie alimentaire.

 M. Addo a entrepris une tournée de six jours dans cinq régions du Ghana avec son ministère de l’Alimentation et de l’Agriculture.

Il a expliqué que cette tournée est motivée par la nécessité de démentir les déclarations, notamment à Accra et dans certaines grandes villes, selon lesquelles il y aurait une pénurie alimentaire dans le pays.

 « À cette époque de l’année, les prix des denrées alimentaires sont élevés, mais heureusement pour le Ghana, depuis 2016 jusqu’à aujourd’hui, les stocks de maïs sont élevés », a-t-il déclaré.

Selon lui, environ 270 000 tonnes métriques de maïs étaient disponibles dans environ dix (10) marchés satellites de la région de Bono East.

« Il est donc totalement faux que des personnes s’assoient quelque part et disent qu’il y a une pénurie de maïs ou de rupture des aliments au Ghana » a-t-il déclaré.

Cependant, M. Addo a discuté avec les agriculteurs sur la spéculation avec les prix parfois dérisoires proposés par les acheteurs prix pour leurs produits.