CONFLITS Archives - Page 5 sur 22 - Journal du niger

Ethiopie : les belligérants acceptent les bons offices de l’UA

Les parties belligérantes du conflit en Ethiopie ont annoncé qu’elles acceptaient l’initiative de paix menée par l’Union africaine.L’Union africaine a récemment invité les forces en conflit, à savoir le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), aux pourparlers qui doivent débuter ce week-end en Afrique du Sud.

Le gouvernement éthiopien a déclaré jeudi que les échanges devaient être uniquement arbitrés par l’Union africaine sans aucune condition préalable.

A ce titre, l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, dirigera les pourparlers de paix.

L’ancien président kényan Uhuru Kenyatta et Phumzile Mlambo-Ngcuka, ancienne vice-présidente de l’Afrique du Sud qui a également été fonctionnaire des Nations unies, participent aux discussions au nom de l’Union africaine.

Le service de communication du ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré : « l’invitation officielle de l’Union africaine est conforme aux positions antérieures du gouvernement éthiopien. Il est connu que le gouvernement éthiopien a exprimé que les pourparlers ne devraient être médités que par l’Union africaine et devraient se tenir sans aucune condition préalable. »

Le Conseiller en sécurité du Premier ministre Abiy Ahmed, Redwan Hussien, a confirmé la participation du gouvernement éthiopien dans un tweet. « Le GoE a accepté cette invitation qui est conforme à notre position de principe concernant la résolution pacifique du conflit et la nécessité d’avoir des discussions sans conditions préalables ».

Le TPLF a annoncé jeudi qu’il avait accepté la proposition de paix. Dans une lettre adressée au président de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le chef du TPLF, Debretsion Gebremichael, a déclaré que « le gouvernement du Tigré » est prêt à participer aux pourparlers de paix proposés en Afrique du Sud.

Cependant, Gebremichael a indiqué que son organisation n’avait pas été consultée à ce sujet et a demandé des éclaircissements sur les parties qui seraient impliquées en tant que médiateurs, observateurs et garants. Il a également demandé quel serait le rôle de la « communauté internationale » dans les pourparlers de paix.

Burkina : Nouvelle manifestation de soutien au capitaine Ibrahim Traoré

L’armée a appelé, jeudi après-midi, la population à « vaquer librement » à leurs occupations.Plusieurs dizaines de jeunes ont occupé, pendant des heures la devanture de la Radiodiffusion télévision nationale (RTB) et les alentours de la Place de la Nation, disent-ils à APAnews, pour apporter leur soutien au Capitaine Ibrahim Traoré.

Des drapeaux du Burkina et de la Russie en main, des manifestants, ils ont dénoncé les « velléités de la hiérarchie militaire », de connivence avec la France, de récupérer le pouvoir aux mains du tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Pour eux, c’est parce que le Capitaine Ibrahim Traoré veut se tourner vers la Russie, ce qu’ils considèrent comme « la solution pour le pays », que la hiérarchie militaire veut lui retirer le pouvoir.

Le gouvernement a démenti dans l’après-midi, des  « informations qui (…) font état de généraux en réunion à l’état-major de l’armée ». Il les a qualifiés « d’informations infondées ».

Dans la soirée, l’armée a invité les manifestants à « vaquer librement à vos occupations surtout à vous départir de toutes rumeurs et désinformations ».

« Tout en vous remerciant pour votre soutien constant et en rassurant après les événements de ces derniers jours, nous restons concentrés sur la poursuite des activités opérationnelles relatives aux urgences sécuritaires et à la mise en place des organes de la Transition », a ajouté le capitaine Aziza Sorgho, nouveau porte-parole de la junte au pouvoir.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a adopté, mercredi  5 octobre, un « acte fondamental », consacrant la prise de fonction du capitaine Ibrahim Traoré comme chef de l’Etat du Faso.

Le week-end dernier, un groupe de soldats dirigé par le Capitaine Traoré a renversé le pouvoir du lieutenant-colonel Damiba, qui avait évincé Roch Kaboré, 08 mois plutôt.

Burkina : les jihadistes, « faiseurs » de putschistes ?

Des attaques jihadistes sont à l’origine des deux derniers coups d’État survenus cette année au Burkina Faso.En moins de neuf mois, le Burkina Faso a connu deux coups d’Etat. Le premier est mené le 24 janvier dernier par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avant qu’il ne soit lui-même évincé huit mois plus tard par le capitaine Ibrahim Traoré.

Ce deuxième coup d’État qui commence le 30 septembre et s’achève le 2 octobre, après la médiation des autorités coutumières et religieuses alors que Damiba tentait de conserver le pouvoir, est la conséquence d’un concours de circonstances. « Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire et les lourdeurs administratives qui caractérisent le régime déchu se sont aggravées sous la transition compromettant ainsi les opérations à caractère stratégiques », justifient les compagnons du capitaine Traoré.

Selon plusieurs observateurs, c’est l’attaque d’un convoi de ravitaillement survenue le 26 septembre à Gaskindé, dans la province du Soum (Nord) qui a accéléré la chute du lieutenant-colonel Damiba.

Damiba, rattrapé par le syndrome d’Inata

Après cette attaque, la tension est montée entre Damiba et certains militaires, notamment l’unité des « Cobras » qui y aurait perdu une dizaine d’éléments. La colère de ces soldats était d’autant plus grande qu’ils peinaient à percevoir leurs primes à temps.

Lorsqu’ils avaient été attaqués le 14 novembre 2021 par des jihadistes, les gendarmes du détachement d’Inata, dans l’ouest de la province du Soum, étaient dans le même état. Pendant plusieurs jours, ils n’avaient pas de quoi se nourrir. Le commandant de la garnison avait pourtant alerté Ouagadougou, la capitale, sur la situation de ses hommes qui, pour s’alimenter, étaient obligés de chasser.

La colère de la population suite à cette attaque qui a fait 57 morts dont 52 gendarmes a poussé le président Roch Marc Christian Kaboré, alors au pouvoir, à faire des réajustements de sa politique sécuritaire. Des têtes sont tombées dans le commandement militaire. C’est d’ailleurs à la faveur de cette vaste réorganisation de la hiérarchie militaire que le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avait été nommé commandant de la 3e région militaire. Il profite de cette position pour renverser Roch Kaboré.  « Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire et de l’incapacité manifeste du pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré à unir les Burkinabè pour faire face efficacement à la situation et suite à l’exaspération des différentes couches sociales de la nation, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’Histoire », avaient assuré les amis de Damiba.

Porté à la tête de l’État avec le titre de « président de la transition », ce dernier promet de redresser la barre. A cet effet, il crée un cadre de dialogue avec les jihadistes désirant déposer les armes. Pour remodeler la riposte aux attaques jihadistes, un Commandement des Opérations du théâtre national (COTN) est créé et confié au lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, qui était commandant de la 1ère région militaire. Mais les changements souhaités ne se sont pas produits. Les attaques jihadistes se sont multipliées. Faisant le bilan de « l’opération reconquête du territoire », le lieutenant-colonel Damiba a promis de rectifier le tir, mais il était trop tard. Une première attaque à la bombe artisanale a visé un convoi à destination de Ouagadougou, entre Djibo et Bourzanga. Au moins 37 civils sont tués. Vingt jours après, un convoi de ravitaillement en direction de la même ville de Djibo est intercepté par les insurgés islamistes à hauteur de Gaskindé. Le dernier bilan de l’armée reconnait la mort de 37 personnes dont 27 militaires et 10 civils. C’était assez suffisant pour qu’une partie de l’armée décide de renverser le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

Des actions à dividendes politiques

Deux jours après ce second putsch en huit mois, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) affirme avoir porté « un coup économique qui a provoqué un tremblement de terre dans les rangs de l’armée, qui s’est soldé par un coup d’État militaire dans le pays ».

« Ils ont de la suite dans les idées et ils ont vu que l’attaque d’Inata a amené le premier coup d’État et que la dernière attaque à Gaskindé a mené au deuxième putsch. Donc, ils ne se privent pas de l’évoquer et d’en tirer les dividendes politiques parce que leurs actions sur le terrain sont toujours à des fins politiques. ils augmentent de plus en plus la pression sur les forces gouvernementales, sur les populations pour qu’elles arrêtent de coopérer avec les forces gouvernementales », analyse Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Ce lien de causalité entre la détérioration de la situation sécuritaire et l’instabilité politique semble être connu des nouvelles autorités putschistes. Au lendemain de son installation à la tête de la junte, le capitaine Traoré a demandé aux secrétaires généraux, chargés d’expédier les affaires courantes, d’accélérer le rythme dans l’exécution des taches qui leur sont dévolues, en l’absence du gouvernement dissous le soir du 30 septembre. Selon le nouvel homme fort de Ouagadougou, « nous devons faire en trois mois ce qui devrait être fait en douze mois ». Mais le GSIM met en garde les nouveaux maitres du pays contre toute tentative de privilégier la guerre. « Si vous voulez la guerre, on est plus que prêts », ont menacé les jihadistes, ajoutant : « si vous voulez la paix, cherchez-la par ses bonnes voies ».

Ce message des jihadistes, « laisse la porte ouverte à des négociations qui font partie de la palette de moyens utilisés par le GSIM et par Al Qaïda en général. Donc, ils allient pression militaire et blocus en laissant la porte ouverte aux négociations », interprète Wassim Nasr.

Attaque de Gaskindé : polémique autour du nombre de disparus

L’armée et l’organisation des chauffeurs du Burkina ne s’entendent pas sur le bilan des portés disparus.Quel est le nombre réel de portés disparus après l’attaque d’un convoi de ravitaillement le 26 septembre dernier à Gaskindé (Nord), à 25 kilomètres de la ville de Djibo, dans la province du Soum ?

Alors que l’armée a dénombré 37 morts dont 10 civils et 27 militaires, 29 blessés et trois disparus dans un bilan fourni le mercredi 5 septembre, l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) affirme, dans un communiqué diffusé le même jour, que « 70 de nos camarades manquent à l’appel (après) ce tragique évènement ».

Cette organisation qui regroupe des conducteurs indique avoir enregistré des décès parmi ses membres. D’ailleurs, une « période de recueillement » sera observée en leur mémoire jeudi et vendredi.

L’attaque de ce convoi d’approvisionnement à destination de la ville de Djibo a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) via son organe de propagande « Az Zallaqa ».

L’alliance jihadiste regroupant des organisations proches d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) soutient avoir tué 65 militaires, 11 Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et détruit 90 véhicules sur les 119 que comptait le convoi. Ensuite, le GSIM présente cette embuscade meurtrière comme « un coup économique qui a provoqué un coup d’État ».

Vendredi 30 septembre, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch contre le président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier, a été renversé par le capitaine Ibrahim Traoré. Le jeune capitaine et ses camarades du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) reprochent à Damiba « ses choix hasardeux  » dans la lutte contre les jihadistes.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste ayant fait plusieurs milliers de morts et des millions de déplacés internes.

Assileck, voix et visage des ex-rebelles qui, désormais, dialoguent avec le pouvoir au Tchad

Il y a peu, il rêvait de déloger le pouvoir par les armes. Aujourd’hui, il participe au dialogue national lancé par la junte qui a succédé au président Idriss Déby mort l’année dernière.Depuis qu’il a posé pied, le 18 août dernier, à N’Djamena, Mahamat Assileck Halata peine à trouver du temps pour lui-même, rendre visite à ses proches, amis d’enfance ou simplement faire un tour dans cette ville où il est né voici un peu plus d’un demi-siècle et qu’il ne rêvait même plus de revoir de son vivant à mesure que durait son exil à l’étranger. « Trente ans, ce n’est pas rien. Plus le temps passait, plus je me disais que je ne reverrai plus jamais mon pays, le Tchad », avoue celui qui était une des principales figures médiatiques à l’étranger de l’opposition radicale au président Idriss Deby Itno, mort au printemps 2021, juste après une nouvelle réélection à la tête de ce vaste pays sahélien, véritable magma tribal et ethnique, alors qu’il dirigeait une contre-attaque de son armée contre une colonne de rebelles venus de Libye et qui se dirigeait vers la capitale. C’était la énième fois que cet ancien militaire formé en France qui avait initialement pris le pouvoir par la force en 1990 prenait le risque physique de prendre lui-même la direction des opérations pour contrer des rebelles venus pour le déloger du pouvoir. La dernière fois avant sa disparition, celui qui était le maître absolu du Tchad durant plus de trente ans s’était distingué fin mars 2020 en conduisant personnellement une vaste offensive victorieuse de son armée autour du Lac Tchad pour en chasser les très redoutés jihadistes de Boko Haram qui depuis 2009 traumatisent le Nigeria et les pays voisins. Un exploit qui lui a valu d’ailleurs d’être élevé par l’Assemblé nationale dominée par ses partisans à la dignité de « Maréchal du Tchad ».

Une fois sa mort rendue publique, un Conseil militaire de la transition (CMT), composé de quinze généraux, installe au pouvoir son fils, le général Mahamat Idriss Deby Itno, 37 ans aujourd’hui, jusqu’alors discret patron de la garde présidentielle. L’unité d’élite la mieux équipée et entraînée de l’armée tchadienne et dont le monde entier avait d’ailleurs découvert l’efficacité, ainsi que le visage de son chef, en 2013 lorsqu’elle avait été envoyée dans le Nord du Mali pour prêter main forte à l’opération française Serval engagée pour chasser les jihadistes liés à Al Qaida qui occupaient alors cette région grande comme deux fois la France.

A peine installé dans le fauteuil de son défunt père, le jeune général abroge immédiatement la Constitution, dissout le Parlement et limoge le gouvernement. Mais il fait la promesse de rendre le pouvoir aux civils par des élections « libres et démocratiques » après une « transition » de dix-huit mois renouvelable une fois. Il s’engage aussi à ne pas se présenter à la future élection présidentielle. Mais en juin dernier, MIDI, comme le surnomment ses compatriotes en référence à l’anagramme de son nom complet, change d’avis, déclarant que « si les Tchadiens ne parviennent pas à s’entendre » qu’il remettrait son « destin » à « Dieu » sur une éventuelle candidature.

«Il n’y a pas de promesse immuable»

« En politique, il n’y a pas de promesse immuable. Tout est question de contexte », philosophe Assileck dont la formation, l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) aidée par d’autres groupes rebelles, avait pourtant tenté plusieurs fois de chasser du pouvoir le chef de l’Etat disparu, comme en février 2008. Partis du lointain Soudan où ils étaient basés, les combattants de l’UFDD appuyés par des centaines d’éléments dont une grande partie issue de l’UFR (Union des forces de la résistance), avaient alors lancé une audacieuse attaque contre la capitale tchadienne avant d’être miraculeusement défaits par l’armée loyale après plusieurs jours de rudes combats autour du palais présidentiel.

« C’était une autre époque », justifie l’opposant dont le chef de mouvement, un ministre de la défense d’Idriss Deby, Mahamat Nouri et celui de l’UFR, Timam Erdilmi, neveu et ancien directeur de cabinet du président disparu, sont les principaux leaders de la quarantaine de groupes « politico-militaires »  qui ont décidé de prendre part au « Dialogue national inclusif et souverain » (DNIS) que le jeune général a solennellement ouvert le 20 août dernier à N’Djamena. L’événement, négocié durant plus de cinq mois à Doha, au Qatar, est censé mettre fin à des décennies de troubles et d’instabilité dans ce pays de 16 millions d’habitants, même s’il est boycotté par l’important groupe rebelle du Front pour l’alternance et le concorde au Tchad (Fact) qui est à l’origine de la mort d’Idriss Deby mais aussi l’opposition dite radicale.

« La présence de tous aurait largement facilité les choses. Je comprends qu’il puisse y avoir des opinions divergentes. Mais il y a une nouvelle génération qui est au pouvoir. Durant les longs mois de pré-dialogue que nous avons vécus à Doha avec les délégués du gouvernement, nous avons pu parler sans tabou des principaux problèmes du pays et sommes tombés d’accord sur l’idée d’une refondation du Tchad sur des bases consensuelles. En dépit de divergences souvent vives lors des débats durant le dialogue de N’Djamena, personne n’a imposé son point de vue à l’autre. Toutes les décisions ont été approuvées après de franches et libres discussions. Cette recherche permanente du consensus explique d’ailleurs en grande partie le fait que le dialogue se soit prolongé bien au-delà des délais initialement fixés », explique l’ancien rebelle.

Le principe fixé par les participants au dialogue pour décider des mesures à adopter ou rejeter étant la règle du consensus et non celle du vote, Assileck a vu passer devant ses yeux une série de décisions qui n’arrangent pas du tout son camp, ni l’opposition de manière générale. Lui qui a longtemps rêvé d’un Tchad débarrassé de l’influence des militaires, n’a rien pu faire pour empêcher la validation par les délégués de mesures largement favorables à la junte actuelle.

Samedi 1er octobre, alors qu’elle était censée ne durer que 18 mois renouvelable une seule fois comme cela avait initialement promis par la junte, la période de transition a été prolongée de vingt-quatre mois. Mieux, le Président du Comité militaire de transition (PCMT) qui s’était engagé à ne pas se présenter à la future présidentielle est désormais autorisé à le faire, tout comme les autres membres du CMT.

« Nous ne sommes pas venus à ce dialogue pour que finalement, nous nous retrouvions à poursuivre la guerre à l’intérieur de la capitale. Nous sommes venus pour trouver des solutions qui permettent à notre pays de sortir de l’impasse politique dans laquelle il est plongé depuis plusieurs décennies. Dans un dialogue politique, il faut savoir réclamer, exiger, convaincre. Mais il faut aussi savoir faire des concessions. Dans le cas du droit du président du CMT ou des autres militaires à être candidats aux futures élections, la majorité des délégués a estimé qu’ils ont le droit de se présenter, évoquant le fait qu’aucune loi tchadienne ne les empêche. Ce qui est une vérité. En plus, nous discutons avec un pouvoir dominé par les militaires qui sont la principale force organisée dans ce pays. La lucidité dicte donc d’accepter cette possibilité. Cela ne signifie pas que si l’actuel chef de l’Etat se présente devant les électeurs, il est assuré d’être élu. Si l’opposition s’organise et profite des opportunités qu’offrent les nouvelles règles et institutions qui vont encadrer la période transitoire, comme le gouvernement d’union nationale qui va être installé et l’élargissement des pouvoirs du Conseil national de transition qui fait office de parlement, elle a des chances de sortir victorieuse des futures élections, sinon contraindre le futur président à ne pas abuser de son pouvoir », assure l’opposant.

« Éviter un nouveau Mali »

Ignore-t-il que son point de vue n’est pas partagé par les partenaires extérieurs de son pays entièrement enclavé et dépendant en grande partie de l’aide internationale ?

Dans un communiqué daté du 19 septembre, l’Union africaine (UA) a demandé à la junte de respecter « la période de dix-huit mois pour l’achèvement de la transition ». Elle a aussi rappelé « sans équivoque qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être candidat aux élections à la fin de la transition ». L’Union européenne a, elle aussi, fait part de sa « préoccupation » après l’adoption samedi par les délégués du DNIS de prolonger la transition et de permettre au chef de la junte militaire de briguer la présidence.

« Nous avons déjà vu ce que les sanctions, comme la fermeture des frontières ou l’embargo économique et financier ont produit au Mali quand l’armée a fait son deuxième coup d’état en mai de l’année dernière. C’est la population qui a le plus souffert et la junte malienne s’est davantage crispée, au point de rompre ses relations avec des pays traditionnellement très liés au Mali, comme la France. Cette dernière a d’ailleurs été contrainte de retirer ses soldats du pays laissant le Mali à la soldes des groupes jihadistes qui, aujourd’hui, y prennent le contrôle de larges portions du territoire et multiplient les actions de violences. Mettre le Tchad sous sanctions, c’est créer un nouveau Mali multiplié par mille en raison de la tradition des guerres dans le pays et de sa proximité avec des pays fragiles et sensibles, sans parler des risques de jeter le pays dans les bras d’acteurs extérieurs dangereux », avertit l’opposant, en allusion à la situation aux pays voisins comme la Libye, la Centrafrique où le Soudan ou les mercenaires russes de la compagnie privée Wagner sont installés depuis plusieurs années.

RDC : l’État Islamique revendique l’attentat à la bombe artisanale visant une salle de cinéma

Plus de dix personnes, essentiellement des enfants, ont été blessées lors de cette attaque survenue dans la soirée du lundi 3 octobre.Les Forces Démocratiques Alliées (ADF), groupe armé d’origine ougandaise présenté par Daech depuis 2019 comme sa branche « Afrique Centrale », ISCAP en anglais, multiplie les attaques en République Démocratique du Congo (RDC).

Après avoir tué deux policiers et fait évader plus de 800 prisonniers de la plus importante prison de la ville de Butembo le 10 août dernier, ils viennent de revendiquer l’explosion d’une bombe artisanale dans une salle de cinéma de fortune de la même ville.

Dans son communiqué diffusé ce mercredi, l’ISCAP informe que son attentat « a causé la blessure d’environ 10 personnes ».

Depuis deux ans, les attaques à la bombe se multiplient dans cette région d’environ un million d’habitants. Un attentat suicide dans un restaurant avait fait 7 morts et une vingtaine de blessés à l’occasion de la célébration des fêtes de fin d’année.

Burkina : le bilan de l’attaque de Gaskindé s’alourdit à 37 morts

Les jihadistes ont tué 37 personnes lors de l’attaque d’un convoi de ravitaillement dans le nord du Burkina Faso.L’État-major général des armées burkinabè a livré un nouveau bilan de l’attaque jihadiste contre un convoi de ravitaillement survenu le 26 septembre à Gaskindé, dans la province du Soum, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou.

L’armée burkinabè affirme dans un communiqué daté du 5 octobre que cette embuscade a fait 37 morts dont 10 civils et 27 militaires, 29 blessés dont 21 militaires, 7 civils et 1 VDP (Volontaire pour la défense de la patrie). Trois personnes sont portées disparues alors que des dégâts matériels importants sont enregistrés.

Un premier bilan officiel fourni par l’armée évoquait 11 morts parmi les militaires et une cinquantaine de civils portés disparus.

Mercredi 5 octobre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué cette offensive et prétend avoir tué 65 militaires et 11 VDP.

Les jihadistes disent avoir incendié 90 sur les 119 véhicules que comptait le convoi d’approvisionnement à destination de Djibo, coupée du reste du pays. Le GSIM rappelle aux habitants de cette ville qu’ils n’ont d’autre choix que d’appliquer la charia pour sortir de cette situation.

Dans sa communication, le groupe jihadiste s’attribue le « mérite » du coup d’État du Capitaine Ibrahima Traoré contre le lieutenant-colonel Damiba et invite les nouvelles autorités au dialogue.

Après le coup d’Etat mené par des officiers subalternes contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, lui-même auteur d’un putsch en janvier dernier contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré, le Burkina Faso sombre dans une nouvelle crise politico-sécuritaire sur fond d’insurrection jihadiste.

Mozambique : près d’un million de réfugiés à cause de la violence jihadiste

Près d’un million de personnes ont été déplacées en cinq ans au Mozambique à cause de la violence jihadiste, selon un rapport du HCR.Selon la même le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les derniers chiffres montrent que 946.508 personnes ont été déplacées de leurs foyers dans la province de Cabo Delgado, touchée par le conflit, entre octobre 2017, date du début des violences, et le premier semestre 2022.

« Cinq ans après, la situation humanitaire à travers Cabo Delgado a continué à se détériorer et les chiffres de déplacement ont augmenté de 20% pour atteindre 946.508 au premier semestre de cette année », a déclaré le HCR.

Il a noté que le nombre de personnes déplacées devrait être plus élevé aujourd’hui, car le conflit ne s’est pas apaisé et des milliers de familles sont toujours contraintes de quitter leurs foyers à Cabo Delgado et dans les régions voisines en raison des attaques des groupes liés à l’Etat islamique (EI).

« Le conflit s’est maintenant étendu à la province voisine de Nampula, qui a été le théâtre de quatre attaques de groupes armés en septembre, touchant au moins 47.000 personnes et en déplaçant 12.000 ».

Des centaines d’hommes et de garçons ont été enrôlés de force dans des groupes terroristes armés, selon le rapport.

L’agence des Nations Unies lance un appel pour un plus grand soutien international aux personnes déplacées et aux communautés locales qui les accueillent.

Elle a besoin de 36,7 millions de dollars pour fournir des services de protection et une assistance vitale au Mozambique, mais n’a reçu jusqu’à présent qu’environ 60% des fonds.

Le Mozambique reçoit une aide militaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe et du Rwanda pour combattre les insurgés.

Burkina : sous blocus jihadistes, Djibo « au bord de la famine »

Huit enfants sont décédés de faim à Djibo selon la société civile burkinabè.La ville de Djibo au nord-est du Burkina Faso dans la région du Sahel à 208 kilomètres de Ouagadougou est sous blocus djihadiste. L’armée burkinabè est désormais obligée de convoyer des vivres dans cette région par hélicoptère mardi après-midi, selon des sources d’APA.

 Cette ville sous blocus des groupes armés enregistre des décès de la malnutrition. Selon Idrissa Badini du Cadre de concertation de la société civile du Soum, huit enfants sont décédés à cause de la famine. Le responsable de la société civile ne donne pas plus de précisions sur le genre, ni l’âge des adolescents.Toutefois, M. Badini décrit une situation humanitaire « catastrophique » et « au bord de la famine » dans cette région. Dans un rapport publié en mai 2022, l’Organisation des Nations unies pour l’enfance (Unicef) Burkina, indique que c’est « l’une des crises les plus violentes et les plus rapides au monde ».En effet, au Burkina, « on estime que 700 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë ; plus de 179 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, qui peut être fatale si elle n’est pas traitée », peut-on lire dans la note officielle.Cinq provinces du pays dont celle du Soum ont atteint des niveaux d’urgence d’insécurité alimentaire et s’approchent du seuil de déclaration officielle de la famine, s’alarme l’unicef Burkina.L’acteur de la société civile appelle à secourir « urgemment » la ville. « Des efforts sont faits pour sauver ceux qui sont encore en vie à Djibo et des promesses de tout genre sont en attente. Mais tant que ça n’y arrive pas, nous ne pourrions pas dormir », indique-t-il.

Son appel n’est tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque 70 tonnes de vivres et produits de premières nécessités ont été acheminés mardi 3 octobre par hélicoptère dans la ville de Djibo.« C’est une première opération pour soulager un tant soit peu les populations », commente Lassana Bary, initiateur d’une campagne digitale, un « Pont aérien pour Djibo » et « AgirPourDjibo ».La campagne consiste à envoyer des « messages clairs à nos autorités et à la communauté internationale » afin de les alerter sur la situation alimentaire de Djobo.« Les enfants meurent de faim, il faut agir », insiste-t-il. Le dernier convoi humanitaire vers cette ville le 26 septembre 2022 a été la cible d’une attaque terroriste à Gaskinde. Revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), organisation jihadiste affiliée à Al-Qaida, l’attaque a fait officiellement 27 soldats tués, 28 blessés et une cinquantaine de disparus.

Mali: 2 morts dans le crash d’un avion de l’armée dans le nord

Deux personnes sont mortes apres le crash d’un avion de l’armée malienne, à Gao, dans le nord du pays.Le bilan du crash d’un avion de type Sukhoi Su 25 de l’armée malienne  survenu mardi matin dans la zone aeroportuaire de Gao, a connu une évolution. Des sources locales avaient dénombré un mort et plusieurs blessés.

L’Etat-major général des armées (EMGA) fait,  de son coté, état de « 2 morts en service commandé, y compris un pilote et un personnel naviguant au sol et de 10 blessé au sol dont deux graves ».

Pour élucider les circonstances de cet incident impliquant un avion de combat immatriculé TZ-20C, l’EMGA affirme qu’ « une commission d’enquête a été dépêchée » sur les lieux « pour mener des investigations ». « À ce stade, les circonstances tendent à écarter toute action hostile sur l’appareil », conclut l’armée malienne, assurant que « la situation est sous contrôle ».

L’avion qui s’est crashé a été acquis en aout dernier par l’Etat malien, dans de sa coopération dont le renforcement tient à cœur les autorités des deux pays. Bamako s’est rapproché de Moscou après que Paris a annoncé en 2021, la réarticulation de l’opération Barkhane au Sahel.

Les militaires au pouvoir après le coup d’Etat contre Bah N’daw qu’ils avaient, eux même installée à la tête de la transition suite au putsch contre Ibrahim Boubacar Keita (IBK), ont fait appel à des « instructeurs russes » considérés comme des mercenaires de la compagnie militaire controversée, Wagner par les puissances occidentales. 

Burkina : La Cédéao a échangé avec le capitaine Traoré

La délégation de la Cédéao est arrivée à Ouagadougou, mardi, malgré une vague de contestations de plusieurs centaines de jeunes, hostiles à la présence de l’institution régionale au Burkina.Après une rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Burkina, la mission de la Cédéao s’est dite, mardi, « satisfaite » et « confiante » de la poursuite de la transition avec les mêmes missions édictées en juillet dans un accord avec le président déchu Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Il s’agit essentiellement de « la reconquête du territoire hors du contrôle de l’Etat »,  de la « résorption de la crise humanitaire » et  du « retour à l’ordre démocratique », a rappelé l’ancien président du Niger, Mahamoudou Issoufou, médiateur de la Cédéao pour le Burkina.

« C’est toujours le même contenu sur lequel le travail va se poursuivre avec l’accompagnement et le soutien de la Cedeao », a-t-il indiqué.

Le Médiateur de la #CEDEAO pour le pays a salué « le rôle extrêmement positif » des autorités religieuses et coutumières pour avoir renoué le fil du dialogue pour une sortie de crise pacifique.

« Ce rôle a été important, ce rôle a été décisif », insiste-t-il.

C’est suite à une médiation menée de bout en bout par des autorités religieuses et coutumières que le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, auteur d’un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré a accepté de démission après avoir été déposé à son tour par le Capitaine Traoré.

Mahamoudou Issoufou a rappelé « l’engagement de la CEDEAO aux côtés du peuple burkinabè afin que le peuple burkinabè réussisse la transition qui est en cours ».

La délégation était composée du Médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso, l’ancien Président nigérien Mahamadou Issoufou, de la ministre des Affaires étrangères de la Guinée-Bissau, par ailleurs Présidente du Conseil des ministres de la CEDEAO, Suzi Carla Barbosa et du Président de la Commission de l’organisation sous régionale, Dr Omar Alieu Touray.

Cette visite a été émaillée de manifestations de jeunes, hostiles à la présence des émissaires au Burkina. Pour beaucoup, la Cédéao est « une marionnette » de la France.

Le pays traverse une crise politico-militaire avec la chute du lieutenant-colonel Damiba, ce week-end, lui-même tombeur de Roch Marc Christian Kaboré.

Burkina : le GSIM revendique l’attaque de Gaskindé

Le coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba est la conséquence de l’attaque d’un convoi d’approvisionnement dans le nord du Burkina Faso, affirme un groupe jihadiste.Après l’attaque de Gaskindé, dans la province du Soum, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, tous les regards étaient tournés vers le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM). Moins de deux semaines après, la fédération d’organisations jihadistes sahéliennes, affiliées à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) confirme son implication dans cette embuscade meurtrière.

Dans un communiqué en langue arabe diffusé mardi 4 octobre par sa branche médiatique « AZ – Zallaqa » et consulté par APAnews, le GSIM affirme avoir porté un « coup économique qui a provoqué un tremblement de terre dans les rangs de l’armée, qui s’est soldé par un coup d’Etat militaire dans le pays ».

Le groupe jihadiste dirigé par l’ancien rebelle touareg, Iyad Ag Ghjali depuis 2017 prétend avoir tué 65 militaires et 11 volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et avoir détruit au moins 90 des 119 véhicules qui composaient le convoi de ravitaillement. 

Le dernier bilan officiel révélé par une note interne de l’armée consultée par APAnews fait état de 27 militaires tués. Ils seront inhumés vendredi 7 octobre à Ouagadougou, précise la même note.

De leur côté, les jihadistes affirment que leurs combattants, auteurs de ce carnage sont « revenus sains et saufs ».

S’adressant aux « habitants des villes assiégées », le GSIM leur rappelle « qu’ils n’y a d’autre moyen de résoudre leur problème que par l’application de la charia».  

Les nouvelles autorités burkinabè, issues du coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba amorcé vendredi 30 septembre et achevé deux jours plus tard, ont fait de la délivrance des villes du nord sous blocus jihadiste depuis plusieurs mois, une priorité. Mardi 4 octobre, 70 tonnes de vivres ont été acheminées à Djibo par voie aérienne.

Burkina : Le bilan de l’attaque de Gaskindé revu à la hausse

Alors que le gouvernement déchu a annoncé un bilan de 11 soldats tués au cours de l’attaque de Gaskindé, le 26 septembre dernier, l’armée prépare les obsèques suivi d’inhumation de 27 militaires, prévus pour vendredi 07 octobre 2022.Le 26 septembre dernier, un convoi d’approvisionnement à destination de la ville de Djibo, à plus de 200 kilomètres de Ouagadougou est tombé dans une embuscade jihadiste. 

Dans un premier bilan, l’armée avait déploré 11 morts et une cinquantaine de civils. Selon une note interne de l’armée burkinabè consultée par APAnews., 27 militaires sont morts dans cet incident.

Ils seront inhumés vendredi à Ouagadougou. Le message de l’armée invite à prendre toutes les dispositions à cet effet.

Début septembre, un convoi de civils, composé essentiellement de commerçants et en partance pour Ouagadougou, a été la cible d’une embuscade sur l’axe Djibo-Kongoussi.

Au moins 32 personnes avaient été tuées et 37 autres blessés, selon un bilan officiel.

Pour plusieurs observateurs, l’attaque de Gaskindé a précipité la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, le week-end dernier. 

Le tombeur de Roch Marc Christian Kaboré a été renversé à son tour par le capitaine Ibrahim Traoré, désigné depuis dimanche 2 octobre, chef d’Etat par intérim du Burkina Faso. 

Burkina : Le capitaine Traoré déroule le tapis rouge à la Cédéao

Le capitaine Ibrahim Traoré a appelé, lundi soir, dans un communiqué diffusé à la télévision nationale, les populations à faire confiance aux nouvelles autorités et à ne pas perturber la mission de la CEDEAO, attendue mardi à Ouagadougou, alors que des jeunes ont érigé des barrières, à cet effet, a constaté APAnews.Peu avant 20h, une poignée de jeunes ont installé un check-point devant l’hôtel Laïco à Ouaga 2000, sur l’avenue Pascal Zagré.

Ils disent également vouloir « faire barrière à la mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) » qui est attendue, mardi, à Ouagadougou, selon des sources de APAnews.

Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale, plus tard, le président du Faso par intérim, le Capitaine Ibrahima Traoré a regretté la diffusion de messages appelant à empêcher le bon déroulement de la mission de la Cédéao.

« Du reste, toute personne qui entreprendrait des actes de nature à perturber le bon déroulement de la mission de la Cédéao se verra appliquer la rigueur de la loi », peut-on lire dans le communiqué.

Le président de la transition le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba a été renversé par un coup d’Etat le 30 septembre 2022.

Il a ensuite démissionné, cédant le pouvoir au capitaine Traoré, qui gère les affaires courantes en attendant la désignation d’un nouveau président.

Burkina : L’ancien président Damiba est à Lomé

Le gouvernement togolais confirme la présence de Paul-Henri Sandaogo Damiba au Togo.Il y avait beaucoup de bruits sur le sort de l’ancien président de la transition burkinabé contraint à la démission par un groupe de jeunes officiers subalternes. Le capitaine Traoré qui est le nouvel homme fort du pays n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, se limitant juste à dire dans un entretien à RFI que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba est en sécurité. Selon l’AFP (Agence France Presse), l’ancien président de la transition s’est refugié au Togo.

L’agence cite le ministre togolais en charge de la communication Akodah Ayewouadan.

« Le Togo, comme la CEDEAO, salue le fait que l’esprit de paix l’ait emporté » au Burkina Faso, a déclaré le ministre, précisant que l’accueil à Lomé de « M. Damiba fait partie de cet esprit ».

Plusieurs sources concordantes ont indiqué à APAnews que le séjour togolais du tombeur de Roch Kaboré sera bref. « Il a prévu de s’installer définitivement à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Des démarches sont en cours à cet effet. Son séjour à Lomé sera de courte durée », a confié à Apa un analyste politique, proche du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Au lendemain de son éviction par le capitaine Ibrahim Traoré, le lieutenant-colonel Damiba a accusé son successeur d’être guidé par « des motivations individualistes et subjectives ».

Burkina : L’ancien président Damiba règle ses comptes

Moins de 24h après sa chute, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba s’est exprimé, lundi 03 octobre 2022, dans deux éléments audiovisuels (une vidéo et un audio) de 6mn21, authentifiée par APAnews.L’ancien président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba affirme avoir quitté le pouvoir « devant les risques de divisions et de fractures » au sein de l’armée et pour préserver « l’intérêt supérieur du Burkina ».

Au lendemain de son départ forcé de Kosyam, il est règle ses comptes avec ses tombeurs.

Pour lui, le Capitaine Ibrahima Traoré et Cie, se prévalant de « certaines frustrations et revendications » de la troupe sont en réalité « mués par des motivations individualistes, subjectives »

L’ancien président estime que lorsqu’ils ont convergé, avec « des sympathisants de civils et politiques » vers les « zones sensibles » de la capitale Burkinabè, « l’objectif affiché était clair: interrompre la transition ».

« Leurs actions ont occasionné au niveau de nos périmètres deux morts, 9 blessés et des dégâts matériels », dénonce-t-il.

Le lieutenant-colonel Damiba s’est aussi exprimé sur les raisons de sa chute. « L’avènement du MPSR en janvier 2022 a suscité pleins d’espoirs  au sein de toutes les couches de notre population au point de nous aveugler sur les durs défis de la réalité de notre pays, des énormes efforts et des sacrifices à consentir collectivement à remettre le pays sur les chemins du progrès et du renouveau », admet-il.

L’autre raison, selon lui, c’est l’attaque contre le convoi de ravitaillement en vivres de la ville de Djibo qui a servi de « ferment ». Cette attaque qui a eu lieu le 26 septembre 2022 sur l’axe Bourzanga-Djibo, dans la province du Soum, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou à fait 11 soldats tués, 28 blessés et plus d’une cinquantaine de civils portés disparus.

Burkina : La Russie appelle au retour de la « légitimité »

Moscou s’est exprimé sur l’instabilité institutionnelle au Burkina Faso marquée par le coup d’Etat du Capitaine Touré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.Alors que Ouagadougou a été le théâtre de l’affirmation de la guerre entre russe et français en l’Afrique de l’ouest, ce week-end, Kremlin a appelé, lundi, à un retour total à l’ordre au lendemain de la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

« Nous souhaiterions que la situation au Burkina Faso se normalise au plus vite, que l’ordre soit totalement assuré dans le pays et qu’on revienne au plus vite dans le cadre de la légitimité », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, lors de son briefing quotidien, selon l’agence russe Tass.

Au cours des événements qui ont abouti à la prise du pouvoir par le Capitaine Ibrahima Traoré vendredi 30 septembre, on a pu assister à l’affirmation des mouvements pro-russes. Les drapeaux du pays dirigé par Vladmir Poutine et ceux du « pays des Hommes intègres » ont été brandis par des manifestants.

Dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 octobre, un soldat, sur un véhicule de l’Onu, a brandi le drapeau devant plus d’une centaine de jeunes acquis à sa cause.

Samedi, les putschistes ont affirmé, à la télévision nationale, avoir pris les armes contre le lieutenant-colonel Damiba au prétexte qu’il a refusé « d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme ».

« C’est clairement une guerre ouverte entre la France et la Russie par soldats burkinabè interposés », a commenté Abdoul Fhatave Tiemtoré, journaliste à Radio Oméga.

Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a été contraint à céder au Capitaine Ibrahim Traoré, la gestion de la transition entamée en janvier dernier, suite à un coup de force, du 30 septembre au 2 Octobre.

Burkina : Retour à la normale à Ouagadougou

Au lendemain du championnat de pouvoir au Burkina, la vie a repris son cours normale et les ouagalais(es) vaquent à leurs activités, a constaté APAnews, lundi matin.A Ouagadougou, c’est la rentrée des classes au lycée « Le bon berger », sis au quartier Sin-Yiri, ce lundi 03 octobre 2022, au lendemain du putsch du capitaine Ibrahim Traoré.

Matinée très bouillante. Ce sont les retrouvailles entre élèves, enseignants et administratifs. « Nous avons préparé la rentrée scolaire. Mais avec la situation nationale (coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba), nous pensions qu’elle serait reportée. Nous sommes très contents de reprendre. Les vacances ont assez duré », affirme Drissa Hié, enseignant de mathématiques.

A un jet de pierres, se trouve le marché de » Katr Yaar ». Les boutiques ont rouvert, les étables réinstallés. Les commerçants parlent du capitaine Ibrahim Traoré et cie.

Les rues sont bondées de monde. Les barricades devant la RTB, autour du Monument des Martyrs à Ouaga 2000 ont disparu.

Sur l’avenue des « Tensobâ », allant du Siao (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou) à l’échangeur de l’Est, il y a de longues files devant plusieurs banques. Les stations-services qui avaient fermé leurs pompes durant les événements sont à nouveau fonctionnelles.

Dans les services publics et privés, les agents ont rejoint leurs bureaux. En attendant les « instructions » des nouvelles autorités, on se tourne les pouces.

Au Burkina, « on a frôlé la catastrophe » (analyste)

Au Burkina Faso, le renversement du chef de la junte militaire, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, traduit « la division de l’armée », d’après l’analyste politique sénégalais Alioune Tine.Le président de la transition burkinabè, Paul-Henri Damiba, a finalement rendu sa démission dimanche 2 octobre. Huit mois après son arrivée au pouvoir par les armes, il a été victime d’un coup d’Etat perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, nouveau chef du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, nom de la junte). Il ne s’avouait pas vaincu puisque des militaires lui étaient restés fidèles. Le suspense a duré plusieurs heures avant qu’il n’accepte de céder à la suite de négociations menées par les autorités religieuses et coutumières.

Toutefois, ce deuxième coup d’Etat en 2022 au Burkina Faso symbolise « la division de l’armée dans la lutte pour le contrôle du pouvoir d’Etat », explique Alioune Tine, acteur éminent de la société civile ouest-africaine et fondateur du think tank Afrikajom Center.

« On a frôlé la catastrophe, avec un scénario du chaos hallucinant où les deux chefs militaires et leurs partisans étaient face à face dans un contexte de guerre de communication particulièrement tendu avec des fake news, des malentendus, des confusions et surtout une guerre de procuration inter-impérialiste absurde, avec des manifestations violentes des populations dans les rues de Ouagadougou », a noté l’ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

Lire aussi : Burkina : comment le capitaine Traoré a sauvé son coup

Selon M. Tine, la division de l’armée burkinabè n’est pas de bon augure dans la lutte contre la poussée djihadiste dans le pays. Elle est caractérisée par le blocus de la ville de Djibo (nord) par les groupes armés islamistes, exposant les habitants face à la menace de la famine.

« Le contexte de crise sécuritaire exacerbé avec les attaques récurrentes contre les populations civiles et contre l’armée, facteur aggravant la crise humanitaire profonde et les menaces de famine dont Djibo est tragiquement le symbole, doivent amener les militaires burkinabés et les populations civiles à travailler à l’unité de l’armée, à la discipline et au patriotisme pour s’engager efficacement de façon solidaire et coordonnée contre le terrorisme qui menace d’effondrement le Burkina Faso », a-t-il recommandé.

« La division de l’armée et des populations est un facteur d’exacerbation des vulnérabilités et fragilités qui pourraient constituer une menace pour la survie de l’Etat Burkinabé. Cette situation serait du pain béni pour l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), qui rêvent de s’attaquer aux rares sanctuaires sécurisés du pays, dont la capitale Ouagadougou », a ajouté Alioune Tine.

Burkina : La hiérarchie militaire soutient le Capitaine Traoré

Dans une apparition télévisuelle, le commandement de l’armée burkinabè a apporté, dimanche soir, son soutien au Capitaine Ibrahima Traoré, nouvel homme fort du pays.Tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le Capitaine Ibrahima Traoré est apparu, dimanche, à l’édition de 20h du journal de la télévision nationale, en compagnie de la hiérarchie militaire.

« Le commandement militaire des forces armées nationales, composé du Chef d’état-major général des armées et des chefs d’état-major d’armée, à l’issue d’une réunion ce dimanche 2 octobre 2022, ont décidé à l’unanimité de soutenir le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) dans la poursuite de sa vision concernant la défense de la sécurité des populations », a déclaré le nouveau président du MPSR et Chef d’Etat par intérim du Burkina Faso.

Il s’est félicité de leur soutien et a demandé aux populations de se départir des informations qui tendent à jeter le discrédit sur le fonctionnement et la cohésion au sein des Forces Armées Nationales (FAN).

Samedi 1er octobre, les hommes du capitaine Ibrahim Traoré et les soldats restés fidèles au lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba ont frôlé l’affrontement. Dans la soirée, le chef d’état-major des armées, le Colonel Major David Kabré a appelé les deux hommes à la retenue et au dialogue.

Le capitaine Ibrahim Traoré a aussi invité, les soldats engagés contre le terrorisme à redoubler d’efforts et à reprendre courage, afin d’apporter plus de paix aux populations et de la sérénité dans les campagnes.

Les crises sécuritaire et humanitaire ont eu raison du lieutenant-colonel Damiba, lui-même auteur d’un coup contre Roch Kaboré en janvier dernier. 

Au Burkina Faso, les exactions des groupes armés ont fait des milliers victimes et entraîné le déplacement de 1,5 millions de personnes.

Burkina : Une délégation de la Cédéao attendue, lundi à Ouagadougou

Dans un 3e communiqué publié ce dimanche 2 octobre 2022, la Cédéao annonce avoir suivi avec « préoccupation » l’évolution de la situation au Burkina Faso depuis le 30 septembre 2022.Le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Général Umaro Sissoco Emballo, président de la Guinée-Bissau, salue les différentes parties au Burkina Faso « d’avoir accepté un règlement pacifique de leurs différends ».

« Je prends note en particulier de la décision du Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba de renoncer à ses fonctions de Président du gouvernement de transition du Burkina Faso, afin d’éviter une confrontation violente et un éventuel bain de sang », s’est-il réjoui.

Il invite ainsi le peuple à « régler ses différends par le dialogue et non par la violence ».

Le président en exercice de la CEDEAO exige des autorités burkinabè, le respect de l’engagement pris avec l’institution sous-régionale.

Au Sommet du 3 juillet 2022, les Chefs d’Etat de l’instance régionale ont adopté un chronogramme qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024.

Le président Embalo annonce la venue d’une délégation de la Cédéao, conduite par lui-même, le lundi 3 octobre 2022, à Ouagadougou.

Cette délégation sera composée, de la ministre des Affaires étrangères de la Guinée-Bissau, Suzi Carlo Barbosa, du Médiateur de la Cédéao pour le pays, Mahamoudou ISSOUFOU et du président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray.

Burkina : Comment le Capitaine Traoré a sauvé son coup

La tentative du lieutenant-colonel de Paul Henri Damiba de revenir au pouvoir après avoir été déposé vendredi 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas prospéré.Finalement, Damiba n’a pas pu renverser la situation en sa faveur. L’ancien président du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), appareil dont il est servi pour chasser Roch Marc Christian Kaboré du pouvoir le 24 janvier dernier, a fini par capituler au terme de longues heures de négociations pilotées les faitières des communautés religieuses et coutumières. 

Suite à leur médiation, le lieutenant-colonel Damiba a accepté de se retirer du pouvoir sous certaines conditions tournent pour les plus importantes autour de garantie de sa sécurité et celle de ses proches ainsi que la poursuite des activités opérationnelles. Des conditions acceptées dans leur intégralité par le capitaine Ibrahim Traoré désigné chef de l’Etat du Burkina Faso.

A 34 ans, l’officier subalterne parvient ainsi à se maintenir à la tête du « Pays des Hommes intègres » alors qu’il y a 24 heures, son coup d’Etat du vendredi 30 septembre était sur le point de se solder par un échec. Le rapport de force semblait lui être défavorable après qu’une partie de l’armée a décidé de se ranger du côté de son ancien camarade du MPSR. Mais le capitaine Traoré a su faire une lecture lucide de la situation et a mis au point une stratégie qui a été payante. 

Pour lui, il était presque vital de gagner la bataille de l’opinion. En une journée, le jeune officier a donné trois interviews aux médias nationaux et internationaux. À la révision nationale, la France est accusée de parrainer « une contre-offensive » du lieutenant-colonel Damiba.

 A coups de communiqués, Paris a démenti toute implication dans les évènements en cours au Burkina depuis vendredi. Mais c’était peine perdue. Des intérêts français sont attaqués à Bobodioulasso, deuxième ville du pays et dans la capitale. « Le tort de Damiba, c’est qu’il est soupçonné de marcher pour les français », analyse un ancien correspondant d’un média occidental à Ouagadougou.

De son coté, Hassane Koné, chercheur Sénior à l’Institut d’Études de sécurité (ISS) trouve que « La mobilisation de la population à Ouagadougou et dans plusieurs villes où les citoyens sont sortis pour acclamer le coup d’Etat et demander la démission de Damiba a été déterminante » dans la suite des évènements ». Selon lui, « cette pression de la rue ajoutée à la détermination des putschistes a poussé les leaders des communautés religieuses et coutumières à peser de tout leur poids pour convaincre Damiba ».

Après avoir écarté le lieutenant-colonel Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré doit désormais s’employer à faire l’unanimité au sein de l’armée au sein de laquelle son rang et son âge sont un réel problème pour certains cadres. Des manœuvres seraient en cours pour le contraindre à se retirer pour laisser son fauteuil à plus gradé que lui. Le nom du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, chef des Cobras arrêté en janvier, à deux semaines du putsch contre Roch Marc Christian Kaboré est avancé par certaines sources proches de ces tractations. 

A ce défi, il doit ajouter l’impératif de résultats probants dans la guerre contre les groupes jihadistes. Il donne l’air d’en être conscient et s’est fixé un délai de trois mois pour inverser la tendance. Le nouvel homme fort de Ouagadougou a instruit les secrétaires généraux des ministères, chargés d’expédier les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, d’aller très vite. Car pour ce jeune capitaine, « tout est urgent ».

Putsch au Burkina : la Cédéao préoccupée par l’évolution de la situation

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) suit avec inquiétude les derniers développements de la nouvelle tentative de coup d’État au pays des Hommes intègres.Depuis vendredi, la situation est pour le moins confuse au Burkina Faso où le capitaine Ibrahim Traoré s’emploie à renverser le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, président de la transition.

Les deux hommes sont pourtant membres du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui a écarté du pouvoir, en janvier dernier, le président élu Roch Marc Christian Kaboré. Cette instabilité au plus haut sommet de l’État burkinabè tourmente la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

L’organisation régionale, après avoir fermement condamné la prise du pouvoir par les armes, dans un communiqué daté du 30 septembre, a réitéré ce dimanche les termes dudit document.

En outre, la Cédéao demande « aux Forces de Défense et de Sécurité (burkinabè) d’éviter l’escalade et, en toutes circonstances, de protéger les civils ». Elle souhaite par ailleurs « l’arrêt des violences et des pillages, de tous genres, qui ne peuvent être tolérés ».

En soutien au peuple burkinabè dans sa quête de démocratie, la Cédéao « réaffirme son attachement au chronogramme adopté par le Sommet des chefs d’État et de gouvernement du 3 juillet 2022 qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

[LIVE – Burkina] Retour progressif à la normale à Ouagadougou

Apa news suit à la minute près les événements qui se déroulent au Burkina-Faso suite au coup d’Etat en cours mené par une partie de l’armée dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba dont la destitution a été annoncée vendredi soir.

(Merci d’actualiser la page pour prendre connaissance des dernières nouvelles)13h50. Burkina : Retour progressif à la normale. Le quartier présidentiel Ouaga 2000 n’est plus barricadé, a constaté APAnews, dimanche.

13h00. Burkina : Selon des sources concordantes jointes par APAnews, plusieurs manifestants ont érigé des barrages sur la route nationale 1 sur l’axe BoboDioulasso-Ouagadougou, dans la capitale économique du pays, perturbant le trafic routier. Ils disent apporter leur soutien au nouvel homme le capitaine Ibrahima Traoré et ses camarades.

12h30. Burkina : La CEDEAO a réitéré, dimanche, dans un second communiqué, sa condamnation du putsch en cours à Ouagadougou. Elle a dit soutenir la quête de démocratie du peuple burkinabè et réaffirme son « attachement au chronogramme adopté par le Sommet du 3 juillet 2022 qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

12h20. Burkina : Le Capitaine Ibrahim Traoré appelle au calme et à la retenue en attendant de faire la lumière sur le dossier du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, dans un communiqué lu, ce dimanche, à la télévision nationale. Le lieutenant-colonel Zoungrana est un officier de l’armée burkinabè assez apprécié de la troupe et détenu pour des faits de Blanchiment de capitaux depuis janvier 2022.

12h20. Burkina : Le nouvel homme fort, le capitaine Ibrahim Traoré, assure que la situation est sous contrôle et que « les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre ». L’annonce a été faite sur les antennes de la télévision publique, la RTB. Le communiqué a été lu par le capitaine Sorgho en présence du capitaine Ibrahim Traoré.

Burkina Faso : Damiba a-t-il démissionné ?

Au surlendemain du coup d’Etat du Capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant Colonel Paul Henri Damiba, c’est l’imbroglio au Burkina Faso.Quarante-huit heures après le contrecoup du Capitaine Ibrahim Traoré, c’est toujours l’incertitude autour de l’identité de l’homme qui préside aux destinées du Burkina Faso.

Pourtant, vendredi 30 septembre, le jeune officier subalterne a affirmé avoir « déchu » le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un coup d’Etat du 24 janvier contre Roch Marc Christian Kaboré, de son « pouvoir d’Etat » après une journée de mutinerie des « cobras », unité en première ligne dans la lutte contre les jihadistes.

Dans la foulée, toutes les institutions ont été dissoutes et des concertations annoncées pour désigner un nouveau président. Sauf que l’ex (?) président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) n’avait pas dit son dernier mot.

Samedi 1er octobre, des tirs ont été à nouveau entendus à Ouagadougou. Des hélicoptères de l’armée ont été également aperçus dans le ciel de la capitale du « Pays des Hommes intègres ». En plus des échanges de tirs à l’arme lourde, la guerre s’est jouée aussi sur le terrain de la communication.

Alors que le capitaine Ibrahim Traoré a multiplié les interviews pour justifier le « renversement » de son ancien camarade du MPSR, l’appelant « à se rendre » pour éviter un bain de sang, ce dernier en a fait de même à travers la page Facebook de la présidence du Faso qu’il tient toujours et l’invite « à la raison ».

L’Etat-major général des armées burkinabé s’est gardé de prendre parti dans ce conflit et a appelé à une « sortie négociée ». Le patron de l’armée, le Général David Kabré a annoncé la poursuite des pourparlers pour un dénouement heureux. Des négociations dans lesquelles seraient impliqués des chefs coutumiers et religieux.

A la date du 2 octobre, rien d’officiel n’est encore sorti de ces discussions mais plusieurs sources locales affirment que le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba aurait rendu sa démission. Mais pour d’autres interlocuteurs de Apa inscrivent cette thèse dans « la guerre informationnelle à laquelle on assiste depuis plusieurs heures entre les deux camps ».

Dans une nouvelle déclaration à la RTB dimanche 2 octobre, le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas fait état de la démission du lieutenant-colonel Damiba, mais assure que « la situation est sous contrôle ». Il appelle aussi à la cessation des actes de vandalisme et de violence.

Putsch au Burkina Faso : Damiba ne s’avoue pas vaincu

Le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba appelle le capitaine Ibrahim Traoré à la raison et dément avoir bénéficié d’un appui extérieur.« Dechu de son pouvoir d’État » par ses anciens camarades du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba n’abdique pas. Un peu plus de 24 heures après sa « chute », l’officier, dans un message diffusé sur la page Facebook de la présidence, « appelle le Capitaine Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte ».

Dans un entretien à la Voie de l’Amérique samedi 1er octobre, le capitaine Ibrahim Traoré qui affirme avoir destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba l’a invité « à se rendre ». 

Un peu plus tôt, son camp accusait la France de permettre au tombeur de Roch Marc Christian Kaboré d’organiser sa riposte depuis sa base de Kamboinsin. « Je démens formellement m’être réfugié dans la base française de Kamboincé. Ce n’est qu’intoxication pour manipuler l’opinion », répond le lieutenant-colonel Damiba.

Vendredi 30 septembre, de jeunes officiers ont déclaré avoir destitué le président de la transition, le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, lui-même auteur d’un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier. 

Ils lui reprochent ses choix inefficaces dans la lutte contre les groupes jihadistes qui déstabilisent le nord du Burkina Faso depuis 2015. Ils en ont aussi après lui pour avoir « réinstauré au forceps un ordre ancien et posé des actes de nature à remettre en cause l’indépendance de la justice ».

Les nouveaux dirigeants du MPSR ont dissous le gouvernement, la charte de la transition ainsi que l’Assemblée nationale de transition. Les frontières aériennes ont été fermées jusqu’à nouvel ordre.

Cependant, le couvre-feu de 21 heures à 5 heures a été levé samedi 1er octobre.

Burkina: le capitaine Traoré invite Damiba à se rendre

Depuis sa prise de pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré s’est exprimé pour la première fois, réagissant aux coups de feu qui ont retenti samedi 1er octobre à Ouagadougou.Le nouveau chef de la junte militaire au Burkina Faso, capitaine Ibrahim Traoré, a accordé sa première sortie médiatique à nos confrères de VOA Afrique. Il a réagi à la confusion qui a suivi le renversement, vendredi 30 septembre, du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier, qui n’est toujours pas arrêté, ne s’avoue pas vaincu. Des tirs ont été entendus ce matin dans la capitale où les accès de plusieurs endroits stratégiques sont bloqués par les « hommes » du capitaine Traoré.

« Ce qui se passe sur le terrain est une tentative du président Damiba d’entrainer les forces à un affrontement. Mais nous sommes en réserve depuis un certain temps. Des hélicoptères, que nous n’avons pas engagés, nous ont survolés bien que nous ayons la capacité de le faire. Il a fait rentrer quelques forces spéciales qui ne connaissent même pas, peut-être, les missions pour lesquelles elles ont été envoyées. Nous avons des éléments même à l’intérieur qui se demandent c’est quoi le problème en fait. A l’instant, je sais qu’ils sont en train d’essayer de les corrompre. Mais nous sommes en ligne avec les hommes. Nous savons tout ce qui se passe. Donc, on leur dit seulement de ne pas rentrer dans le jeu », a déclaré l’officier de 34 ans, invitant le président déchu à se rendre pour éviter un bain de sang.

« Nous allons encore essayer de donner une chance (à Damiba et les hommes qui lui sont restés fidèles). A défaut de cela, nous serons obligés de lancer un appel à beaucoup de soldats burkinabè qui vont rallier la capitale. Ce qui n’est forcément pas bien pour nous. Mais nous pouvons rassurer la population à rester sereine. Nous avons nos plans, écrit tout ce que nous voulons et défini les partenaires avec lesquels nous voulons travailler pour sortir le Burkina Faso de cette situation », a estimé le capitaine Traoré.

« Des villageois se nourrissent de feuilles d’arbres »

Réputé proche des hommes qui combattent les groupes djihadistes au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré précise qu’il a été « choisi » pour diriger le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, organe dirigeant la junte) en remplacement du lieutenant-colonel Damiba. « Cela fait trois semaines que ça bouillonne » dans les casernes et sur les théâtres d’opérations à cause des « problèmes logistiques et des considérations de la valeur humaine » qui n’ont pas été satisfaits par les autorités, a-t-il justifié.

Le jeune militaire reproche notamment au lieutenant-colonel Damiba, le président de la transition déchu, de s’être transformé en politicien au lieu de travailler à fournir des armes aux soldats déployés pour combattre les djihadistes qui continuent de décimer les populations civiles d’une grande partie du pays.

« Le combat que nous menons c’est pour le Burkina Faso. Il faut aller au fin fond du pays pour comprendre certaines choses. Je patrouille dans la brousse avec mes hommes. Mais la logistique minimum ne suit pas. Vous trouvez des populations meurtries. Dans certains villages par exemple, toutes les feuilles des arbres ont disparu parce qu’elles sont mangées par les hommes. Les herbes sont mangées. On propose des solutions pour protéger ces gens mais on ne nous écoute pas », a-t-il déploré.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a aussi voulu rassurer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et les autres organisations internationales. Il jure qu’il n’est pas intéressé par le pouvoir, mais motivé par une volonté de sauver son pays contre la menace terroriste qui gagne considérablement du terrain au Burkina Faso.

« Le communiqué d’hier est assez clair en attendant les assises qui vont choisir un président (civil ou militaire). Nous ne sommes pas là pour le pouvoir. L’idée même est de descendre dès demain avec les mêmes hommes qui m’ont suivi pour faire un nettoyage. (…) Nous voulons combattre, protéger et sortir nos populations de cette misère », a indiqué le capitaine Traoré.

Putsch au Burkina : le chef d’Etat-major des Armées pour « une sortie négociée de la crise »

Le chef d’Etat major des Armées burkinabé exprime son inquiétude face au risque de voir la situation dégénérer au Burkina Faso, après le putsch du Capitaine Ibrahim Traoré contre le Lieutenant-Colonel Damiba.Au lendemain du renversement du Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba par ses anciens camarades du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le calme n’est pas revenu à Ouagadougou. Des tirs sont entendus un peu dans la capitale du Burkina Faso samedi 1er octobre. Les nouveaux maitres de Ouagadougou ne font pas l’unanimité au sein de l’armée qui n’a jamais été aussi divisée.

La situation semble avoir atteint un niveau inattendu, poussant l’État-major général des armes à rompre avec son silence légendaire. Dans  un communiqué diffusé par la Direction de la Communication et des relations publiques, l’armée burkinabé se démarque des tensions notées depuis hier, vendredi 30 septembre entre différentes factions.

L’Etat-major s’insurge contre cette crise au sein des forces armées et précise qu’elle ne « représente pas notre institution qui s’inscrit dans une dynamique de cohésion et de mobilisation de toutes les forces ». « C’est dans ce sens que des concertations ont été entreprises depuis le 30 septembre 2022, avec le concours de toutes les personnes ressources afin de rapprocher les positions », indique le chef d’Etat-major des armées burkinabé.

 Il ajoute que « ces concertations se poursuivent », invitant « toutes les parties au calme et à la retenue afin de donner une chance à une sortie négociée de la crise ». Pour le patron de l’armée burkinabé, « personne n’a intérêt à ce que la situation dégénère ». Mais la situation est sur le point d’être hors de contrôle.

Un mouvement de troupes en provenance de l’Intérieur du Burkina Faso en direction de la capitale où les hommes du Capitaine Ibrahim Traoré se sont déployés dans les axes stratégiques. 

Un fait nouveau s’est ajouté à la crise. L’institut culturel français de Bobodioulasso, deuxième ville du pays et le consulat français de Ouagadougou ont été saccagés par des manifestants hostiles à Paris accusé par la junte au pouvoir depuis 24n heures d’avoir pris fait et cause pour le camp de Damiba. 

Vendredi 30 septembre en début de soirée, un groupe de militaires se réclamant du MPSR s’est emparé du pouvoir, démettant de ses fonctions le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, huit mois après son arrivée au pouvoir par le même moyen. Ils reprochent à l’officier son inefficacité dans la lutte contre les jihadistes et des actes de nature à remettre en cause l’indépendance de la justice. 

La nouvelle équipe dirigée par le jeune capitaine Ibrahim Traoré a dissous les principales institutions du pays et promet de rencontrer les forces vives de la nation pour désigner « un président civil ou militaire ».

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA) ont condamné « sans réserve » le coup d’Etat et exigent  « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition ».

Putsch au Burkina : l’UA et la Cédéao sur la même longueur d’onde

L’Union Africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) condamnent avec la plus grande fermeté la nouvelle prise du pouvoir par la force.Depuis l’indépendance acquise en août 1960, l’histoire politique du Burkina Faso est jalonnée de coups d’État. Le pays des Hommes intègres en est désormais à son 9e putsch en 62 ans d’existence. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le dernier sur la liste des présidents déchus, a été renversé entre jeudi et vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré.

C’est le deuxième coup d’État dans ce pays en 2022. Dès le premier mois de l’année en cours, Roch Marc Christian Kaboré, réélu deux ans plus tôt pour un second quinquennat, a été déposé par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba. Le même sort vient de lui être appliqué par des hommes qu’il a propulsés.

Une instabilité chronique qui fait du Burkina Faso l’un des plus mauvais élèves du continent noir en matière de respect de la volonté populaire exprimée dans les urnes. Dans un communiqué, publié hier vendredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fermement condamné la prise du pouvoir par la force « au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ». 

Poursuivant, l’organisation régionale a réaffirmé « son opposition sans réserve à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels », non sans exiger « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition ».

Ce samedi, la Commission de l’Union Africaine (UA) est également montée au créneau pour « condamner sans équivoque » le nouveau putsch et apporter son « soutien ferme » à la Cédéao conformément à la Déclaration de Lomé de 2000, à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, et à la Déclaration d’Accra sur les changements non constitutionnels de gouvernement.

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, a exprimé « ses vives préoccupations » face à la résurgence des coups d’État à l’échelle continentale. 

Concluant son propos, le diplomate tchadien a appelé « les militaires (burkinabè) à s’abstenir immédiatement et totalement de tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l’Homme et au strict respect des échéances électorales pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».