Paul-Henri Sandaogo Damiba Archives - Journal du niger

Signature d’un accord militaire entre le Burkina Faso et le Niger

Le Président du Burkina Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reçu en audience, lundi après-midi, les ministres en charge de la défense du Niger, Alkassoum Indattou et du Burkina Faso, le général Barthélémy Simporé.

 

Le Burkina Faso et le Niger ont conclu, lundi 22 août 2022, un accord de coopération militaire. Cet accord va permettre aux deux pays de multiplier les opérations conjointes sur le terrain. C’est du moins ce qu’a annoncé la Présidence burkinabè dans un communiqué publié à l’issue d’une visite du travail du ministre nigérien de la défense à Ouagadougou.

Le Président du Burkina Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reçu en audience, lundi après-midi, les ministres en charge de la défense du Niger, Alkassoum Indattou et du Burkina Faso, le général Barthélémy Simporé, afin de mutualiser les moyens de lutte contre le terrorisme dans les deux pays, a souligné le communiqué.

« Nous avons fait le tour de la situation sécuritaire dans nos deux pays, en passant en revue la situation au Niger et au Burkina Faso, en regardant les conditions dans lesquelles nos différentes forces sont en train de travailler actuellement », a indiqué le ministre de la Défense nationale du Niger, Alkassoum Indattou à l’issue de la rencontre, selon la présidence burkinabè.

Il a soutenu qu’il a été aussi question d’examiner les défis auxquels les forces armées nationales sont confrontées et d’imaginer « ensemble, les solutions qui pourraient nous permettre de reprendre le contrôle de toute la situation et de sécuriser toutes nos populations ».

Le Burkina Faso et le Niger ont conclu sur la nécessité d’agir ensemble à travers le renforcement de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la défense par un accord de coopération militaire et de multiplier les opérations conjointes sur le terrain, a indiqué le communiqué.

« Au-delà des opérations ponctuelles, nous envisageons de faire des opérations régulières et permanentes sur le terrain entre nos différentes forces armées pour permettre à nos forces d’occuper le terrain, de prendre le contrôle du terrain et qu’on ne puisse pas laisser un seul centimètre aux terroristes aussi bien au Niger qu’au Burkina », a rappelé le ministre nigérien de la Défense.

Les deux parties qui ont passé aussi en revue la situation sous-régionale et ont montré leur souhait de travailler à revoir la coopération avec le Mali et le Bénin pour une meilleure synergie d’actions.

Le Burkina Faso et le Niger, qui partagent une longue frontière, sont tous deux pays du Sahel confrontés à une crise sécuritaire alimentée par des attaques terroristes depuis plusieurs années.

Membres du G5 Sahel, ces deux pays mènent régulièrement des opérations militaires conjointes le long des frontières.

 

Burkina Faso : le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba prête serment

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a été investi mercredi président par le Conseil constitutionnel, trois semaines après le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir et juste avant la redéfinition de la présence militaire internationale dans le Sahel.

 

« Je jure devant le peuple burkinabè (…) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois » du Burkina, a déclaré M. Damiba en prêtant serment devant le Conseil lors d’une cérémonie retransmise par la télévision nationale.

Aucun dirigeant étranger n’a assisté à la cérémonie qui s’est tenue dans une petite salle du Conseil constitutionnel où seule la presse officielle a été admise. Après sa prestation de serment, M. Damiba, vêtu d’un treillis militaire ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina, la tête coiffée d’un béret rouge, a prononcé un discours d’une dizaine de minutes, le deuxième seulement depuis sa prise de pouvoir.

Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts dans le pays et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

Rendant hommage au « peuple Burkinabè qui souffre dignement des affres du terrorisme depuis plus de six ans », il a appelé à « prendre collectivement conscience des efforts et des sacrifices à consentir ». Une minute de silence a été observée à la mémoire des victimes civiles et militaires des jihadistes.

« En ces moments difficiles, notre pays n’a pas été abandonné par ses partenaires. Le Burkina Faso réitère sa disponibilité à travailler en toute souveraineté avec tous les partenaires dans le respect mutuel », a-t-il ajouté, alors que le Burkina Faso a été suspendu des instances de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) et de l’Union africaine, sans autres sanctions pour l’instant.

Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir le 24 janvier à Ouagadougou après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notamment de pas avoir réussi à contrer la violence jihadiste qui frappe le Burkina depuis près de sept ans. Il a mis en place une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui a pour priorité « la sécurité ».

Élaborer la transition

Plusieurs heures avant la prestation de serment, l’accès au Conseil constitutionnel était filtré par un important dispositif des forces de sécurité dressé dans un rayon de 100 m autour du siège de l’institution à Ouagadougou. Le lieutenant-colonel Damiba a rapidement consulté les forces vives, partis politiques, syndicats et organisations de la société civile, plutôt indulgentes à son égard.

À la suite de ces consultations, M. Damiba a pris le 6 février un décret annonçant la création d’une commission composée de 15 membres en vue d' »élaborer un projet de charte et d’agenda, assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre » dans un « délai de deux semaines ». Mercredi, M. Damiba n’a donné aucune précision sur la durée de cette transition.