réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma Archives - Journal du niger

Des braconniers massacrent une quarantaine de gazelles dorcas dans une réserve naturelle du Niger

Une quarantaine de gazelles dorcas, une espèce en voie de disparition, ont été massacrées par des braconniers dans la réserve naturelle de Termit et Tin Toumma, au Niger, ont annoncé mardi les services de l’Environnement nigériens.

Les responsables, quatre jeunes braconniers,  ont été présentés au responsable régional de Zinder en même temps que leur « butin » : 28 têtes de gazelles dorcas et 20 carcasses de viande séchée de gazelle, des peaux de gazelle ainsi que leurs motos.

« C’est le pire massacre commis dans la réserve. Avant c’était à petite échelle, une gazelle par-ci, une par-là. Ils ont abattu une quarantaine de gazelles dorcas« , a déclaré à l’AFP Mamane Hamidou, le directeur régional de l’Environnement de la région de Zinder.

« Les braconniers ont boucané la viande des gazelles et de la façon dont ils l’ont préparée elle était sûrement destinée à l’exportation« , a-t-il observé.

Le gouverneur de Zinder, Issa Moussa, a demandé à la justice d’appliquer la loi dans toute sa vigueur, « on ne doit pas faire de concessions pour ce genre d’actes« , a t-il déclaré à la télévision.

Les braconniers risquent de deux mois à deux ans de prison et jusqu’à un million de francs CFA d’amende (environ 1.500 euros). Selon les services de l’environnement de Zinder, les quatre braconniers ont à eux seuls tué 40 gazelles dorcas.

Cette espèce rare et protégée est la plus petite antilope qui reste en vie dans les zones sahéliennes et sahariennes.

Niger : Menace sur la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma

Une partie de la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma, située dans le nord-est du Niger, va être déclassifiée pour permettre le développement d’un projet pétrolier chinois.

La pétition lancée par l’ONG nigérienne Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE) mercredi 7 août a déjà recueilli 40 000 signatures. Sa demande est simple : préserver la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma, située dans le nord-est du Niger, dans le Sahara. Fin juin, le gouvernement nigérien a pris la décision de déplacer la frontière de la réserve pour respecter le contrat passé il y a dix ans avec la société chinoise China National Petroleum Corporation (CNPC). Le texte estime que le projet d’exploitation pétrolière est une menace pour l’environnement.

Le ministre nigérien de l’Environnement et du Développement durable, Almoustapha Garba, l’assure : la décision du Conseil des ministres ne signifie en aucun cas l’abandon de la zone, qui a perdu son statut protégé. « Nous avons des lois sur la préservation de nos espèces fauniques et les Chinois sont tenus de les respecter, rappelle-t-il. En particulier, il y a la loi sur l’environnement et le développement durable qui impose à tout partenaire de réaliser des études d’impact que nous examinons ; et s’il y a un quelconque risque d’atteinte à l’environnement, aux ressources naturelles, il y a un cahier des charges qui est imposé au partenaire en question. Les Chinois sont tenus de se conformer à cela et ils sont d’accord. »

Almoustapha Garba insiste : « La réserve n’a pas été abandonnée, les limites ont juste été revues de manière à respecter cet engagement antérieur de ne pas prendre des mesures particulières sur l’espace qui a été concédé en termes d’exploration. »

Concertation à venir

Une concertation sera mise en place avec les acteurs liés à la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma (RNNTTT). Parmi eux, l’ONG française Noé, gestionnaire officiel depuis neuf mois de la plus grande réserve du continent. Pour elle, il est tout à fait possible de faire cohabiter une zone protégée de faune et de flore avec une exploitation pétrolière. Mais il faut que celle-ci soit sérieusement encadrée.

Le gouvernement espère amener à la table des négociations la société chinoise CNPC. Le ministre de l’Environnement estime que le géant pétrolier devra se mettre en conformité avec les lois nigériennes sur la préservation de la faune et de la flore. Ces lois imposent le respect d’un cahier des charges pour éviter tout risque environnemental.

Pour Noé, l’enjeu est d’assurer, entre autres, la protection de l’antilope addax. Cet animal est classé parmi les espèces en voie d’extinction imminente. En plus des risques liés à l’exploitation pétrolière qui pèsent sur lui, le déplacement des limites de la réserve pourrait aussi favoriser un retour des braconniers.

Abdoulaye Harouna, chef de projet de la réserve pour Noé, considère que la solution se trouve dans la concertation et dans la cohabitation entre l’exploitation pétrolière et la réserve naturelle.

Srce : RFI