avril 2022 - Page 18 sur 34 - Journal du niger

Botswana: que cache l’énorme don de 500 éléphants au Mozambique

Le Botswana, réputé pour la conservation de sa faune, veut aider le Mozambique à reconstituer son stock d’éléphants après la décès 10.000 pachydermes dans la réserve de Niassa entre 2009 et 2011.Le Botswana a promis de transférer 500 éléphants au Mozambique et s’engage à ce que cela se fasse dans un « avenir proche, » a déclaré jeudi le président Mokgweetsi Masisi. 

S’adressant aux journalistes en marge d’une visite d’Etat de trois jours du président Filipe Nyusi du Mozambique au Botswana, Masisi a réitéré une promesse qu’il a faite en 2018 de donner 500 éléphants au Mozambique dans le cadre des efforts de son gouvernement pour réduire la population de ces animaux dans le pays.

« Je souhaite réitérer le don par le Botswana de 500 éléphants au Mozambique. Nous attendons avec impatience leur transfert ultérieur au Mozambique dans un avenir proche et sommes très impatients de les voir enfin évoluer dans leur nouvel habitat », a poursuivi M. Masisi.

Le nombre d’éléphants au Botswana a été divisé par deux en l’espace de cinq ans, chutant de 20.000 à 10.000 en 2015. Le braconnage intensif pour l’ivoire et l’apparition de certaines bactéries comme le cyanobactérie, causée par le réchauffement climatique; ont durement touchés ces mammifères.

Désormais le pays s’est fixé pour objectif de reconstituer son stock d’éléphants devenus par le passé, la cible des braconniers venus des pays voisins comme la Tanzanie. Les défenses d’éléphants et les cornes de rhinocéros sont très prisées en Asie, l’ivoire étant sculpté en statuettes et en bijoux tandis que les cornes finissent dans des remèdes traditionnels.

La réserve Niassa abrite le plus grand troupeau d’éléphants du Mozambique, actuellement estimé à plus de 15.000 pachydermes.

Sénégal : Adji Sarr maintient ses accusations contre Ousmane Sonko

Longuement auditionnée jeudi par le Doyen des juges, la jeune masseuse a maintenu les accusations de viols et menaces de mort contre l’opposant Ousmane Sonko.Adji Sarr est arrivée hier au tribunal de Dakar sous bonne escorte sécuritaire en compagnie de son avocat, Me Elhadji Diouf, et plusieurs de ses soutiens. Ces derniers brandissaient des pancartes où ils réclamaient justice pour elle qui, au même moment, récoltait les huées des partisans de Sonko. Mais avant d’entrer dans l’édifice, elle a lancé dans un air serein aux journalistes : « Je dis oui au procès ».

L’ex-employée de Sweet Beauté était confrontée à son ex-patronne Ndèye Khady Ndiaye, elle-aussi accompagnée de son mari et ses avocats. L’audition a été organisée dans le bureau du nouveau Doyen des juges, Oumar Maham Diallo, qui a succédé à Samba Sall, décédé en avril 2021. Selon le quotidien L’Observateur, le face-à-face a été houleux par moments alors qu’Adji Sarr a « snobé » la propriétaire du salon de massage, où Ousmane Sonko affirmait venir pour soigner un mal de dos.

« Tu ne m’intéresses pas dans cette affaire, je n’ai pas porté plainte contre toi. C’est Ousmane Sonko que j’attends pour une confrontation », aurait dit la jeune fille, qui se dit avoir été victime de « viols répétés » de la part de l’actuel maire de Ziguinchor (sud).

Toutefois, Ndèye Khady Ndiaye a réitéré n’avoir jamais été informée de scènes de viols dans son salon. Interrogée sur ses connaissances en kinésithérapie, elle aurait répondu ne pas s’y connaître même si elle précise avoir le « don de soigner » des maux de dos par le massage.

A la suite de ces deux femmes, l’audition d’Ousmane Sonko ne devrait pas également tarder même si elle a été plusieurs fois annoncée par la presse. L’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle, sous contrôle judiciaire depuis un an dans cette affaire, a repris ses émargements dans le registre du juge d’instruction du tribunal de Dakar. Il avait décidé de boycotter un moment cette signature mensuelle obligatoire pour pousser la justice à vider cette affaire, expliquait-il.

Comme Adji Sarr, il se dit lui aussi prêt pour un procès même s’il souligne qu’aucun juge ne peut le condamner sur la base des accusations de la plaignante. Il continue de dénoncer un « complot » pour torpiller sa candidature à la magistrature suprême en 2024 alors que le camp de Macky Sall réfute toute instrumentalisation de la justice.

Récemment, Ousmane Sonko a demandé à ses partisans de rester chez eux s’il est de nouveau convoqué par le juge pour ne pas revivre les mêmes événements de mars 2021. Son interpellation, alors qu’il répondait à une convocation du tribunal dans cette affaire, avait déclenché les pires troubles qu’ait connus ces dernières années le Sénégal, réputé pour être un rare îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest. Au moins treize personnes avaient été tuées.

ONU Femmes : la Côte d’Ivoire obtient deux sièges

L’ONU Femmes est l’entité des Nations Unies qui promeut l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmesCette élection survient à l’issue de la 66è session de la Commission des Conditions de la Femme à New York. C’est la première fois que la Côte d’Ivoire accède à ce niveau de prise de décision au niveau du Système des Nations Unies.

Désormais, le pays siégera au Conseil d’Administration d’ONU-Femmes pour un mandat de quatre ans. La Côte d’Ivoire a été élu également à la Commission des Conditions de la Femme pour une période de trois ans. Un poste qui confère à la Côte d’Ivoire une place prépondérante dans le cercle restreint des pays membres de l’Onu qui dirigent et coordonnent les travaux de cette Commission.

La création d’ONU Femmes s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’ONU qui vise à regrouper les ressources et les mandats pour en accentuer l’impact. L’une de ces missions principales est d’appuyer des organes intergouvernementaux, tels que la Commission de la condition de la femme, dans l’élaboration de politiques, de règles et de normes mondiales

Ces élections sont certainement le fruit de la grande offensive de lobbying menée par la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré auprès des institutions internationales, lors de son séjour aux Etats-Unis.

En effet, dans le cadre de la 66è session de la Commission de la condition des femmes, tenue du 14 au 25 mars dernier, la ministre et son équipe ont multiplié les actions auprès des instances des Nations Unies.

C’est également la confirmation du rayonnement de la Côte d’Ivoire à l’international sous le leadership du président de la République Alassane Ouattara, qui a su donner à la Côte d’Ivoire, une place de choix sur l’échiquier politique mondial.  

Dans la foulée de l’annoncée de cette nouvelle, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, a exprimé sa reconnaissance au président de la République, Alassane Ouattara pour « son engagement constant », qui a permis à ses équipes et à elle, « de faire du lobbying fructueux auprès des institutions internationales, et de montrer son combat en faveur de l’amélioration de la condition des femmes et de la défense de leurs droits fondamentaux ».

Standard Chartered quitte le Zimbabwe et six autres pays

La banque Standard Chartered, basée au Royaume-Uni, a annoncé son intention de se retirer du Zimbabwe et de six autres pays, dans le cadre d’un exercice de restructuration visant à réduire les coûts.Dans un communiqué publié jeudi, le Directeur général du Standard Chartered Group, Bill Winters, a déclaré que la banque envisageait également de quitter l’Angola, le Cameroun, la Gambie, la Jordanie, le Liban, la Sierra Leone et le Zimbabwe, et de fermer ses unités de banque de détail en Tanzanie et en Côte d’Ivoire pour se concentrer uniquement sur la banque d’affaires.

« Comme nous l’avons indiqué plus tôt durant cette année, nous nous concentrons sur les opportunités de croissance les plus importantes tout en simplifiant nos activités », a déclaré M. Winters.

Il a révélé que les sept pays où la banque mettait fin à ses activités généraient environ 1% de son revenu total en 2021. L’institution financière est actuellement présente dans 59 pays et sert des clients dans 83 autres.

La Standard Chartered, l’une des plus grandes institutions financières du Zimbabwe, est présente dans ce pays d’Afrique australe depuis 1892.

Elle a toutefois considérablement réduit sa présence au Zimbabwe au cours des dernières années pour ne conserver que deux succursales et servir la plupart de ses clients via des canaux numériques.

Sénégal : 11,3 milliards F CFA dans l’agriculture et l’élevage

Amadou Hott, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération a signé, jeudi à Dakar, un accord de financement avec Benoit Thierry, le Représentant Résident du Fonds international de développement agricole (Fida).Le Sénégal en quête de souveraineté alimentaire. À cet effet, le Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) est mis en œuvre depuis 2019. Pour accélérer la cadence, le Projet de Compétitivité pour l’Agriculture et l’Elevage au Sénégal (PCAE) a reçu le soutien financier du Fonds international de développement agricole (Fida).

Environ 900.000 agriculteurs, dont 50 % de femmes et 30 % de jeunes, devraient bénéficier de ce programme. L’objectif, a précisé Amadou Hott, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, est d’« améliorer la productivité des chaînes de valeur agricoles, notamment l’accès au marché des produits de base de l’agriculture et de l’élevage dans le bassin arachidier et les zones agropastorales ».

Au Sénégal, le portefeuille de projets et programmes financés par le Fida « a contribué à accroître les revenus des populations rurales pauvres, à réduire les inégalités entre les sexes et à autonomiser les femmes et les jeunes », a souligné M. Hott.

Ces investissements, a-t-il ajouté, sont capitaux dans la transformation de l’agriculture de subsistance traditionnelle en systèmes de production agro-pastoraux orientés vers le marché avec un rôle important actif pour le secteur privé.

Grâce à cette dynamique, « nous espérons offrir aux entreprises, qui seront implantées dans l’agropole centre, de réelles opportunités de transformation », a déclaré le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.

Côte d’Ivoire : Patrick Achi vers la vice-présidence (politologue)

Le politologue Eddie Guipié décrypte, pour Apa news, les raisons et suites éventuelles de la démission récente du premier ministre ivoirien, Patrick Achi.La démission de Patrick Achi du poste de Premier ministre est-elle une surprise ?

On serait tenté de dire à la fois oui et non. Le fait qu’il n’ait pas été limogé ou que le gouvernement n’ait pas été dissous à l’initiative du président de la République montre toutefois que Patrick Achi garde la confiance du chef de l’Etat.

Dans notre système, lorsque le Premier ministre démissionne, cela veut tout de suite dire qu’il faut mettre en place un nouveau gouvernement. C’est pourquoi, nous avons deux hypothèses. La première serait que le gouvernement Patrick Achi est reconduit sur des bases beaucoup plus resserrées avec moins de ministres pour répondre aux soucis et aux attentes des populations frappées par la vie chère.

La seconde hypothèse serait qu’un autre Premier ministre soit nommé par le chef de l’Etat pour conduire l’action gouvernementale.

Il faut savoir qu’en politique, tous les jeux sont ouverts et on ne doit ignorer aucune hypothèse. Il y a eu une dépêche deux à trois heures avant la démission du Premier ministre qui indiquait qu’il allait avoir une refonte gouvernementale et que le Premier ministre allait être nommé comme vice-président et probable dauphin du chef de l’Etat.

Nous sommes dans une architecture constitutionnelle où le président a l’initiative et cumule beaucoup de pouvoirs. Cela lui permet de choisir son dauphin ou de brouiller les cartes pour essayer de ralentir ou stopper les ambitions de certains cadres.

Quelle était la nature des rapports entre le président Alassane Ouattara et Patrick Achi ?

Ce sont des rapports cordiaux, des rapports de travail et de confiance (bien qu’il soit issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ex-allié) parce que M. Patrick Achi, avant d’être Premier ministre, a été Secrétaire général de la présidence de la République. A ce poste, on côtoie tous les jours le président de la République. C’est la courroie de transmission du chef de l’Etat. On ne peut pas confier ce poste à quelqu’un en qui on n’a pas confiance.  

Cela veut dire que c’est un homme que le président a eu à éprouver à plusieurs charges.  

 Le Premier ministre Patrick Achi est venu dans un contexte d’urgence, où son prédécesseur était décédé. Il fallait donc tenir la barre gouvernementale et le chef de l’Etat a décidé de choisir celui qui aujourd’hui est reconnu comme un technocrate.

Ceci étant, le chef de l’Etat avait marqué son insatisfaction sur certains points, notamment sur le volet social, et le gouvernement a communiqué qu’il devait répondre aux attentes sociales.

Quel pourrait être le profil du prochain Premier ministre ivoirien ?

Je suis surpris par la démission du Premier ministre Achi qui obéit toutefois à des contraintes politiques. Le gouvernement démissionne la plupart du temps après des élections capitales, mais dans ce cas de figure, on n’a plus d’élection en ce moment. Les municipales, c’est en 2023 et la présidentielle en 2025.

C’est à l’issue des compétitions électorales qu’on remanie le gouvernement pour apporter un signal, alors qu’aujourd’hui, on se retrouve dans une période tout à fait assez atone qui n’est pas propice à un remaniement.

Mais, le chef de l’Etat a estimé qu’il fallait réformer son équipe gouvernementale pour aussi répondre aux besoins des Ivoiriens.

Pour ce qui concerne le profil du prochain Premier ministre, un technocrate, un cadre de l’ancien Rassemblement des républicains (RDR, fondé par Alassane Ouattara et devenu le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), peut-être un astre de la finance internationale ou un diplomate. Je pense que le chef de l’Etat a l’embarras du choix eu égard à la coalition gouvernementale, les ressources ne manquent pas.

Mais il faut signaler que la Constitution oblige le président de la République à informer le Parlement réuni en congrès de sa décision de nomination du vice-président. Donc, je pense que c’est à cet exercice constitutionnel que va sacrifier le chef de l’Etat pour informer le Parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat le 19 avril 2022 à Yamoussoukro).

Maintenant, il peut aller au-delà et faire un message beaucoup plus exhaustif pour essayer de donner un sens à son projet. Même si le président a annoncé un nouveau gouvernement (la semaine prochaine), Patrick Achi peut être reconduit et quelqu’un d’autre peut être choisi comme vice-président.

Covid-19 : l’Afrique sort de la quatrième vague (OMS)

L’Afrique connaît sa plus longue période de baisse du nombre de cas de Covid-19, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le nombre de cas de Covid-19 enregistrés chaque semaine régresse depuis 16 semaines, alors que le nombre de décès a diminué au cours des huit dernières semaines. Au cours de la semaine qui s’est achevée le 10 avril 2022, environ 18.000 cas et 239 décès ont été notifiés sur le continent, soit une baisse respective de 29 % et de 37 %, par rapport à la semaine précédente, rapporte l’OMS dans son dernier bilan publié ce jeudi.

Sur la même période, les contaminations, en grande partie dues à la quatrième vague pandémique induite par le variant Omicron, sont passées d’un pic de plus de 308.000 cas par semaine au début de l’année à moins de 20.000 cas.

L’OMS explique que ce faible niveau d’infection n’avait pas été observé depuis avril 2020, au tout début de la pandémie en Afrique.

La précédente plus longue période de baisse du nombre de cas d’infection par la Covid-19 avait été enregistrée entre le 1er août et le 10 octobre 2021.

Actuellement, aucun pays africain n’est confronté à une résurgence de la Covid-19, poursuit l’OMS. Un pays est dit en résurgence lorsqu’il enregistre une augmentation de 20 % des cas pendant au moins deux semaines consécutives et que la progression enregistrée d’une semaine à l’autre est supérieure de 30 % ou cette augmentation est supérieure au pic d’infection hebdomadaire le plus élevé précédemment atteint.

« Malgré la baisse du nombre d’infections, il est essentiel que les pays continuent à faire preuve de vigilance et maintiennent les mesures de surveillance, y compris la surveillance génomique pour détecter rapidement les variants de la Covid-19 en circulation, améliorer le dépistage et intensifier la vaccination », a indiqué la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti.

Selon elle, « le virus étant toujours en circulation, le risque d’émergence de nouveaux variants potentiellement plus mortels demeure, et les mesures de lutte contre la pandémie sont essentielles pour riposter efficacement à une recrudescence des infections », a-t-elle ajouté.

A la date du 14 avril 2022, l’Afrique a enregistré officiellement 11.597.206 cas de Covid-19 pour 252.452 décès.

Niger : attaques meurtrières contre des militaires et policiers

Ces attaques sont attribuées à des hommes lourdement armés. Selon les autorités sept policiers et quatre militaires ont été tués.

Un poste de police et une position de la Garde nationale ont été attaqués mardi 12 avril 2022 au Niger. Ces attaques sont attribuées à des hommes lourdement armés. Selon les autorités sept policiers et quatre militaires ont été tués. L’une de ces attaques s’est produite dans la zone des « trois frontières », où des groupes jihadistes ciblent régulièrement civils et forces de sécurité.

D’après les autorités, mardi les forces de sécurité ont été la cible de deux attaques distinctes, perpétrées par des « bandits armés non identifiés », selon les termes d’un communiqué du ministère de l’Intérieur.

La première attaque s’est produite dans la région de Tillabéri dans l’ouest, plus précisément, au poste de police de Petelkolé, à la frontière avec le Burkina.

Sept policiers ont été tués, plusieurs autres blessés, six véhicules ont été calcinés. Plusieurs boutiques et hangars aux alentours ont été incendiés, indique le ministère de l’Intérieur. En mars et en octobre dernier, d’autres attaques menées par de présumés jihadistes avaient déjà été signalées dans cette localité très instable.

La seconde attaque a visé une position de la Garde nationale du Niger, dans le Djado. Cela s’est passé dans la région d’Agadez, une zone désertique proche de la Libye, et surveillée par les militaires américains, qui sont établis dans la localité de Dirkou. Mardi, quatre soldats nigériens ont été tués et deux véhicules emportés. Les autorités ne fournissent pas d’autres détails et indiquent simplement que la sécurité a été renforcée dans cette zone.

Dieudonné Evou Mekou, nouveau président de la BDEAC

Le nouveau président remplace l’Equato-guinéen Fortunato Ofa Mbo Nchama.La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) a un nouveau patron. Les chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont porté leur choix sur le Camerounais Dieudonné Evou Mekou, neveu du président Paul Biya, pour présider aux destinées de leur banque centrale pour les cinq prochaines années, rapporte Financial Afrik.

Jusque-là vice-gouverneur de la (BEAC), le nouveau président remplace l’Equato-guineen Fortunato Ofa Mbo Nchama en fin de mandat.

Le futur patron de la BDEAC sera secondé par un Gabonais, Léandre Emmanuel Bouloubou.

Entretien: Thierno Monénembo s’inquiète pour la Guinée

Le célèbre écrivain guinéen, plusieurs fois distingué par de prestigieux prix littéraires dont un Renaudot, s’inquiète de la situation politique de son pays et appelle, dans un entérine avec Apa news, à une sérieuse hygiène du passé » en Guinée.Il y a huit mois, le président Alpha Condé, dont vous étiez un des critiques les plus virulents, était déposé par une partie de l’armée. La Guinée va-t-elle mieux aujourd’hui, alors que la junte tarde à fixer un calendrier de transition? 

Dire que cela va mieux serait un pieux mensonge. 
Sur le plan économique, personne ne s’attendait à une amélioration avant une décennie ou deux. Les Guinéens sont habitués à l’inflation chronique et au chômage galopant. Ce qui est nouveau, c’est que pour des raisons  internes aussi bien qu’externes, on assiste à une brusque accélération de la montée des prix. Les denrées de première nécessité sont devenues inabordables même pour les bourses les mieux garnies. Les Guinéens vivent un ramadan particulièrement pénible. 
Le chapitre politique n’est pas plus réjouissant. A ce jour, le délai de la Transition n’a toujours pas été fixé. La liste des membres du CNRD (l’organe suprême de a junte) n’a toujours pas été publiée. Un gouvernement qui avance masqué est un gouvernement qui a des choses à cacher. Mais il n’y a pas que ça :  le Lieutenant-Colonel Doumbouya a décidé tout seul sans même informer son Premier Ministre, d’attribuer à l’aéroport de Conakry le nom du sanguinaire Sékou Touré. C’est un acte doublement condamnable. Sur le plan du droit, rien n’autorise le putschiste  qu’il est à baptiser ou à débaptiser un lieu public, à nouer ou à rompre des relations diplomatiques etc. 
Sur le plan de la morale, il s’impose d’abord de condamner les crimes du tyran avant de célébrer le Sékou Touré du 28 Septembre 1958. Les 50 000 êtres humains assassinés au Camp Boiro méritent d’être rétablis dans leurs droits de victimes ne serait-ce que de manière symbolique. Rappelons qu’ils n’ont jamais eu droit à un procès. Ils ont été arrêtés de nuit, ils ont émis des aveux sous la torture avant d’être mis à mort par fusillade, par pendaison ou par diète noire (privation totale de boisson et de nourriture jusqu’à ce mort s’en suive). La décence veut qu’on retrouve leurs fosses communes, qu’on érige des stèles en leur mémoire, bref qu’on permette enfin à leurs descendants de porter leur deuil. C’est une question de décence. Après cela, tout le reste est possible. La Guinée n’ira pas loin sans une sérieuse hygiène de son passé. C’est maintenant qu’il faut crever l’abcès des rancoeurs et des frustrations sinon demain, ce sera l’explosion. 
Avec cet aéroport Sékou Touré, notre Lieutenant-Colonel n’a pas posé qu’un acte illégal, il a aussi posé un acte clivant, dangereusement clivant. 

Le Lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, le chef de la junte, avait promis lors de sa prise du pouvoir, que la justice serait sa « boussole ». Depuis, plusieurs dignitaires de l’ancien régime ont été interpellés. Certains dénoncent une chasse aux sorcières. Êtes-vous de cet avis ? 

Il y a loin de la parole aux actes surtout dans ce pays réputé depuis Sékou Touré justement, comme étant celui du simulacre et de la démagogie. La chasse aux sorcières est la marque de fabrique de la vie politique guinéenne. Tous les Guinéens savent qu’Alpha Condé et ses ministres ont volé et tué. Ils méritent tous d’être jugés mais pas comme ça.  Sans transparence et sans respect de la procédure, il n’y a pas de justice. A cet égard, la boussole de Mamadi Doumbouya a déjà perdu le nord. Dommage parce qu’il n’y a qu’une seule denrée qui manque à cette véritable corne d’abondance qu’est la Guinée : la justice.Les Guinéens n’ont pas besoin de vengeance mais de justice. La justice, rien que la justice mais toute la justice. 

La junte mène, actuellement, une campagne de récupération des domaines et propriétés de l’État. Approuvez-vous cette opération? 

Non, je ne l’approuve pas. Dans le principe, l’Etat a le droit de récupérer ses biens si jamais ils sont vraiment les siens. Mais c’est aux juges, aux greffiers, aux huissiers de faire le travail dans le strict respect des formalités et non à des hordes de bidasses armés jusqu’aux dents. On a l’impression que Mamadi Doumbouya, comme ses  prédécesseurs utilise les moyens de l’Etat pour régler des comptes personnels. Et puis, la voilà, la seule question qui vaille : quel est le rôle d’un gouvernement de transition ? Poser les questions de fond (qui reviennent de fait à un gouvernement constitutionnel) ou organiser les élections en expédiant les affaires courantes ?

Les « Assises Nationales, la récupération des biens de l’Etat, la Cour de la Répression des Infractions Economiques et Financière (CRIEF) tout cela n’est que de la poudre aux yeux, de simples moyens de diversion. Mamadi Doumbouya veut tromper le peuple pour rester le plus longtemps au pouvoir. 

Lors de sa dernière rencontre avec les dirigeants des compagnies minières, Le lieutenant-colonel 
Mamadi Doumbouya leur a demandé de construire des raffineries pour traiter la bauxite sur place. Cette exigence est-elle réaliste ?  

Evidemment qu’elle n’est pas réaliste et Mamadi Doumbouya le sait plus que tout le monde. C’est juste pour l’opinion. Je le disais plus haut, l’Etat guinéen a l’art de manier le discours. Tout est slogan, envolée lyrique et incantation. C’est la culture héritée du système du parti unique, celui du PDG, le Parti Démocratique de Guinée de Sekou Touré : si c’est dit, c’est que c’est fait. 
La transformation de la bauxite est l’un des procédés industriels les plus coûteux. Elle absorbe énormément d’énergie et beaucoup de capitaux. Et puis,  c’est un secteur dominé par de puissantes multinationales qui rechignent aux ordres des gouvernements les plus puissants de la planète à plus forte raison celui d’un petit pays comme la Guinée. Un pays qui ne peut même pas satisfaire ses besoins en électricité domestique ne peut pas penser produire de l’alumine ou de l’aluminium. 
C’est du pipeau tout cela, c’est juste pour amuser la galerie.