Intikane Archives - Journal du niger

Le Gouverneur de la région de Tahoua sur le site du camp d’accueil des réfugiés d’Intikane (Tillia)

Le Gouverneur de la Région de Tahoua, M. Moussa Abdourahamane, à la tête d’une forte délégation, a rendu visite, ce mercredi 03 juin 2020, aux populations de la zone d’accueil des réfugiés (ZAR) d’Intikane, village situé à 17 km de Telemcès dans le département de Tillia (région de Tahoua), qui a été victime d’une attaque terroriste le 31 mai dernier.

Cette attaque contre le village d’Intikane, menée par des individus armés non identifiés, arrivés sur plusieurs motos aux environs de 18 heures le dimanche 31 mai 2020, a occasionné la mort de deux civils, l’enlèvement de deux autres parmi les refugiés maliens de la localité.

Les terroristes ont également endommagé les infrastructures de communication telles que les deux antennes relais d’Airtel et de Moov, un groupe électrogène et le système d’adduction d’eau du village, avant de commettre leur forfait, selon le Maire de Tillia contacté sur place par l’ANP.
En attendant le rétablissement du système d’adduction d’eau, les populations de ce camp ont déjà commencé à quitter la zone d’accueil des réfugiés.
Rappelons que le village d’Intikane abrite un camp de quelque 22.000 réfugiés maliens et des déplacés nigériens qui ont fui les attaques terroristes dans la région de Tillabéry.

Attaque meurtrière au Niger contre un site de réfugiés maliens

L’ONU a annoncé le lundi 1er juin, qu’une attaque djihadiste visant un site abritant des réfugiés maliens à Intikane dans l’ouest du Niger, a fait au moins 3 morts dont 2 réfugiés.

« Hier (dimanche) en fin de journée à 16 h 30 locales (15 h 30 GMT), une cinquantaine de jihadistes à motos ont attaqué le site des réfugiés d’Intikane. Trois personnes ont été assassinées: », a indiqué lundi 1er juin à l’AFP le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Niamey.

Les trois victimes sont « le président du Comité des réfugiés, le président du Comité de vigilance des réfugiés et le représentant du groupement nomade de Tahoua (chef coutumier nigérien) ».

Selon le HCR, un gardien « a été enlevé par les jihadistes » qui ont agi selon un « mode opératoire bien réfléchi ».

Bourgade nigérienne, Intikane, est une Zone d’accueil de réfugiés (ZAR) où 20 000 Maliens vivent mêlés à la population locale depuis 2013.

L’eau empoisonnée

« Les jihadistes ont infligé des dommages aux installations du camp et ont notamment vidé le magasin de vivres et détruit le système qui ravitaille la zone en eau potable dans un rayon de 40 km », explique l’agence onusienne.

Le système hydraulique saboté par les assaillants fournit de l’eau potable aux 20 000 réfugiés maliens, à 15 000 autres déplacés nigériens ayant fui leur village à cause des violences jihadistes, et à toute la population locale vivant dans cette vaste zone désertique, précise-t-elle.

« C’est grave, les terroristes ont détruit notre espace de vie », a déclaré à l’AFP Alessandra Moreli, la représentante du HCR au Niger qui « condamne cette attaque ».

« Les terroristes ont détruit des antennes relais téléphoniques » de la zone avant de mener l’attaque, a dit à l’AFP une source sécuritaire.

Une longue liste d’attaque contre les camps de réfugiés

Ce raid allonge la liste des camps de réfugiés maliens attaqués par des groupes jihadistes depuis quatre ans au Niger.

Vingt-deux soldats nigériens avaient été tués en octobre 2016 à Tazalit lors d’une attaque contre un camp de réfugiés. En 2016, deux morts réfugiés maliens avaient été tués à Tabarey Barey, un autre camp onusien dans la région de Tillabéri. En octobre 2014, neuf membres des forces de sécurité avaient été tués et deux réfugiés blessés dans une attaque similaire dans un troisième camp à Mangaize.

Selon l’ONU, le Niger abrite près de 60 000 réfugiés maliens qui avaient fui le Nord du Mali tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes, en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la France.

L’ouest du Niger est le théâtre d’attaques fréquentes de groupes jihadistes, notamment du groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS). Le Niger doit aussi faire face aux attaques dans l’Est des jihadistes de la nébuleuse Boko Haram.

Les violences jihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4 000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.

Avec AFP