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Ida-20 : Macky Sall plaide pour l’assouplissement des procédures de décaissement

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) trouve que le continent noir n’absorbe pas suffisamment les fonds de l’Association internationale de développement (Ida, en anglais).À quoi sert une reconstitution des fonds si l’argent disponible ne parvient pas à temps aux bénéficiaires potentiels ? Une question valable pour l’Association internationale de développement (Ida, en anglais).

Lors d’une réunion de haut niveau avec des dirigeants africains, tenue hier jeudi à Dakar, le président sénégalais Macky Sall s’est longuement épanché sur la problématique de la mise à disposition des fonds de l’Ida.

« Je voudrais remercier les partenaires pour le succès historique de la reconstitution de l’Ida avec un niveau record de 93 milliards de dollars.
Mais des sommes considérables n’ont pas été absorbées précédemment. Parfois les Etats n’ont pas les capacités de travailler vite et parfois les procédures pour l’utilisation des ressources sont dépassées », a déclaré le successeur de Félix Tshisekedi à la tête de l’Union Africaine (UA).

Pour ce dernier, l’Afrique et ses partenaires doivent sans tarder réfléchir « ensemble à des mécanismes » dans le but de résoudre les problèmes de décaissement. Macky Sall considère qu’il y a des projets communs pour lesquels « des études à n’en plus finir » ne se justifient pas. Car par exemple « ce qui se fait de mieux au Nigeria peut directement être reproduit au Sénégal » à condition de « mutualiser les expériences dans les différents pays africains ».

Au-delà de la célérité des financements, le président sénégalais a beaucoup insisté sur « l’urgence d’un changement profond dans la manière d’utiliser les ressources de l’Ida ». En d’autres termes, il veut que « les fonds contribuent à soutenir la transformation structurelle de l’Afrique à travers l’exécution de projets et programmes en soutien à une relance durable et inclusive ».

Une attente qui colle au thème de l’Ida-20 : « Mieux reconstruire après la crise pour un avenir vert, résilient et inclusif ». Dans ce sens, le président en exercice de l’UA a souligné la nécessité que « l’Ida revienne sur les infrastructures ». En outre, a-t-il indiqué, la création d’emplois surtout pour les jeunes et d’activités génératrices de revenus principalement pour les jeunes et les femmes, des segments majoritaires de la population africaine, font partie des priorités.

À ce moment de son discours, Macky Sall a affirmé que l’Afrique a compris qu’elle doit changer de paradigme en matière d’éducation. « L’arrivée des jeunes sur le marché du travail se fait à une cadence insoutenable pour les Etats. Il faut donc trouver des canaux dérivés pour absorber une bonne partie dans les formations professionnelles. Ce qui leur ouvre la porte à l’emploi. Il faut donner une employabilité à cette jeunesse et non pas rester dans les schémas traditionnels post-indépendance où l’on forme des élites, de grands théoriciens, qui ne savent pas faire grand-chose », a soutenu le dirigeant sénégalais.

Poursuivant, il a mis l’accent sur le renforcement des capacités de réponses aux crises alimentaires et sanitaires puisque les assises de l’Ida-20 se sont tenues « dans un contexte marqué par le double impact de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine » alors que « les dépenses liées à la riposte sanitaire et à la résilience économique et sociale ont connu une hausse exponentielle ».

L’autre défi que l’Afrique doit relever, à en croire le président du Sénégal, c’est l’exploitation de ses ressources pour une transition énergétique juste et équitable afin d’y assurer l’accès universel à l’électricité et de soutenir l’industrialisation d’un continent où 600 millions de personnes vivent encore sans courant.  

« Nous nous battons pour qu’il ait une transition énergétique juste et équitable et pour que le gaz soit frappé du label vert. L’Afrique est engagée de manière très forte sur les énergies renouvelables, mais dans un pays le seul renouvelable ne saurait assurer le développement. Il nous faut alors une énergie de base », a fait savoir Macky Sall. Et selon lui, « elle ne peut venir actuellement que du fossile, du nucléaire ou du gaz » comme dans le reste du monde.

Concluant son propos, le chef de l’Etat sénégalais a invité ses pairs « à poursuivre la mise en place des politiques de bonne gouvernance des affaires publiques y compris par l’amélioration des recettes fiscales et la promotion du partenariat public-privé susceptible d’alléger la part de l’Etat dans certains investissements ».   

Les présidents Muhammadu Buhari (Nigeria), Denis Sassou-Nguesso (Congo), George Weah (Libéria), Julius Maada Bio (Sierra Leone), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) et Samia Suluhu Hassan (Tanzanie) ont participé au Sommet Ida-20 constituant « une éclaircie dans la grisaille » aux yeux de leur hôte qui a tenu à les remercier pour avoir donné à la rencontre une empreinte solennelle.

Sommet de la Cedeao: quel sort pour les putschistes ouest africains ?

A Accra, la capitale du Ghana, se réunissent ce dimanche 3 juillet 2022, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).Les dirigeants de la sous-région ouest africaine planchent sur la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. A l’issue de la présentation de rapports de médiateurs désignés pour ces trois pays, il est attendu que les dirigeants ouest africains prennent des décisions en faveur du maintien ou non des sanctions décidées par l’organisation sous-régionale contre ces pays depuis que des militaires y ont pris le pouvoir en 2020, 2021 et 2022. 

Réunis le 4 juin 2022 lors d’un sommet extraordinaire, les chefs d’Etats étaient divisés sur le sort à réserver au Mali qui, depuis le deuxième coup de force de mai 2021 mettant fin à la transition mise en place après le coup d’Etat d’août 2020, donne du grain à moudre à la Cedeao. 

Certains présidents étaient pour le maintien des sanctions pour contraindre le régime du colonel Assimi Goïta à réduire la durée de la transition à 16 mois conformément au souhait de la Cedeao, alors que d’autres avaient plaidé leur levée pour des raisons humanitaires. 

Contre toute attente, la junte malienne a décidé, au lendemain de ce sommet, de rester au pouvoir pour 24 mois supplémentaires. Une décision contestée par la Cedeao.

Pour autant, les échanges entre les deux parties se sont poursuivis pour aboutir à un « chronogramme mutuellement acceptable de transition ». 

Ces derniers jours, Bamako semble s’être inscrit dans une dynamique d’attendrissement de l’organisation régionale. Dans un premier temps, une loi électorale fixant les modalités de l’organisation des élections a été adoptée par le Conseil national de transition (CNT) et promulguée par le chef de l’Etat de transition, le colonel Goïta. A cela s’ajoute la présentation aux partis politiques d’un projet de chronogramme des élections.   

S’agissant du cas burkinabè, des avancées ont été notées à l’issue de la visite du médiateur de l’organisation sous-régionale, l’ex-président nigérien, Mahamadou Issoufou, à Ouagadougou à la veille du sommet d’Accra de ce 3 juillet. 

Selon un communiqué sanctionnant la visite du médiateur, « le gouvernement (du Burkina Faso) s’est montré disposé à parvenir, avec la Cedeao, à une durée consensuelle de la transition », fixée à 36 mois par la Charte de la transition. 

Suspendue des instances de la Cedeao, la Guinée espère éviter un durcissement des sanctions. Dans cette perspective, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, auteur du coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le président Alpha Condé, a envoyé des missions diplomatiques dans plusieurs capitales ouest africaines pour plaider sa cause.

Cependant, ces efforts risquent d’être sapés par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui, à la veille du sommet du 3 juillet, « sollicite la bienveillance de la Cedeao » pour l’ouverture d’un cadre de dialogue avec les acteurs politiques et la société civile.

Cette principale organisation de la société civile et de l’opposition a aussi demandé à la Cedeao d’intervenir pour « la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition, au lieu des 39 mois imposés par le Comité national  du rassemblement pour le développement (CNRD) de manière unilatérale, le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et internationaux de la Guinée ».

Au-delà des décisions attendues sur le sort de ces trois pays, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement élira le remplaçant du président ghanéen, Nana Akufo Addo, ci-devant président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest  (Cedeao) et nommera le nouveau président de sa commission pour la période 2022-2026.

Variole du singe: l’Afrique doit miser sur le dépistage (OMS)

À la date du 28 juin, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent.Alors que des cas de variole du singe ont été notifiés dans trois pays africains qui n’avaient jusqu’alors jamais signalé de cas d’infection par cette maladie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collabore avec les autorités sanitaires nationales de la région. L’objectif est de renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire afin de détecter des cas et d’éviter une propagation silencieuse du virus.

Au total, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent à la date du 28 juin 2022, écrit l’OMS dans son dernier rapport consulté par APA. Parmi ces cas signalés, 109 ont été confirmés en laboratoire dans neuf pays. Le nombre de cas confirmés sur le continent représente 2 % des plus de 4500 cas confirmés dans le monde.

Cependant, explique l’organisme onusien, on enregistre un grand nombre de cas suspects en Afrique, et 81 % de ces cas ont été recensés en République démocratique du Congo, ce qui souligne la nécessité d’une capacité de diagnostic accrue.

« Si tous les pays africains disposent de machines d’amplification génique (PCR) nécessaires pour détecter la variole du singe grâce au renforcement des capacités de laboratoire intervenu dans le cadre des efforts de riposte à la pandémie de Covid-19, beaucoup de ces pays manquent de réactifs et, dans certains cas, de formation dans les domaines du prélèvement, de la manipulation et de l’analyse des échantillons », souligne l’OMS.

C’est pourquoi, elle dit s’efforcer d’obtenir 60.000 tests pour l’Afrique, dont environ 2000 tests et réactifs à expédier dans des pays à haut risque et 1000 tests et réactifs à expédier dans les pays moins exposés au risque de variole du singe.

Au cours du mois dernier, elle a offert à cinq autres pays africains des réactifs, ce qui porte à 12 le nombre de pays de la région dotés d’une meilleure capacité de diagnostic de la variole du singe. Un autre groupe de pays d’Afrique de l’Ouest recevra des réactifs après la formation organisée à l’intention de ces pays.

« La propagation géographique de la variole du singe dans des parties de l’Afrique où aucun cas n’a encore été détecté est un signe inquiétant. Il est essentiel que nous accompagnions les efforts des pays pour renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire, qui sont les pierres angulaires de la lutte contre la maladie », a indiqué Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Adama Barrow à Malabo : un voyage plus complexe qu’il n’y paraît ?

Au-delà du double sommet de l’Union Africaine (UA) dans la capitale équato-guinéenne, le président gambien a certainement dû évoquer le sort de Yahya Jammeh qui doit répondre devant la justice de son pays.Défait dans les urnes en 2016, après deux décennies de règne sans partage, Yahya Jammeh a trouvé refuge en Guinée équatoriale avec la bénédiction de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo au pouvoir depuis 1979.

Il y a moins d’une semaine, le gouvernement gambien s’est dit favorable à l’ouverture d’un procès de 70 personnes dont l’ancien chef de l’Etat Yahya Jammeh conformément aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations.

À Malabo, Adama Barrow a participé aux sommets de l’Union Africaine (UA) consacrés aux crises humanitaires et aux changements anticonstitutionnels de gouvernements sur le continent. Selon certains observateurs des relations entre les deux Etats, l’histoire ne s’arrête pas là. Car Yahya Jammeh a des comptes à rendre.

Le séjour de l’actuel homme fort de Banjul dans un pays accueillant son prédécesseur est donc perçu comme la première étape d’un processus de rétablissement des liens entre la Gambie et la Guinée équatoriale. Un préalable à une éventuelle extradition de l’ex-dictateur.

En effet, plusieurs accords bilatéraux ont été signés par les deux gouvernements en marge des activités de l’organisation panafricaine et en présence d’Adama Barrow et de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Une preuve que l’axe Banjul – Malabo se reconstitue, le président équato-guinéen a engagé son gouvernement à acheter à la Gambie de l’arachide, sa principale culture de rente lors des prochaines campagnes de commercialisation.

Dans ce contexte, les spéculations vont bon train. L’une d’elles consiste à dire que Yahya Jammeh, installé à Mongomo, le village natal du président équato-guinéen à la frontière du Gabon, aurait vu Adama Barrow.

Ce n’est pas la première fois que la rumeur d’un tête-à-tête entre Jammeh et Barrow se propage. En septembre 2017, Demba Ali Jawo, le ministre de l’Information de l’époque, a confirmé la tenue d’une rencontre entre Barrow et Obiang à l’occasion de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York (Etats-Unis), sans écarter l’idée selon laquelle Jammeh en était le sujet principal.

« Nous savons que la Guinée équatoriale a un invité gambien. La discussion a peut-être porté sur lui, mais je ne peux pas le confirmer car il s’agissait d’une réunion à huis clos », avait confié M. Jawo aux journalistes.

Mais le fait qu’elle se soit tenue quelques jours seulement après la publication, par le gouvernement gambien, d’un livre blanc dans lequel la Commission vérité, réconciliation et réparations demande l’engagement de poursuites contre Yahya Jammeh et toutes les autres personnes impliquées dans des actes de torture et des crimes suscite moult interrogations dans l’opinion publique. 

Pour nombre de Gambiens, Adama Barrow devrait prendre ses distances avec son prédécesseur au moment où la justice transitionnelle s’est mise en branle.

Gambie : Yahya Jammeh dans le radar de la justice

Le gouvernement donne son feu vert à un procès de 70 personnes dont l’ancien président (1994 – 2016) conformément aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations.C’est un début de réponse aux maux des familles de victimes. En Gambie, le régime autoritaire de Yahya Jammeh est accusé d’avoir brisé des vies. Auteur du coup d’Etat du 22 juillet 1994 contre Dawda Jawara, le père de l’indépendance du pays, le jeune lieutenant de l’armée d’alors a dirigé le plus petit État d’Afrique continentale en termes de superficie d’une main de fer.

Devenu dictateur, Yahya Jammeh réduisait au silence les voix gênantes notamment en politique, dans la presse et la société civile. Sa défaite à l’élection présidentielle de 2016, face à l’actuel président Adama Barrow, a été vécue par la population terrorisée comme une libération. En exil en Guinée équatoriale, il est maintenant rattrapé par son passé.

Yahya Jammeh et les principaux responsables de son régime doivent répondre devant la justice de crimes commis pendant une vingtaine d’années. En novembre dernier, le ministère gambien de la Justice a reçu les recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC, sigle en anglais), chargée d’enquêter sur ces faits, pour l’organisation d’un procès.

Gambie : un nouveau gouvernement sans grand changement

Le premier gouvernement du second mandat d’Adama Barrow, formé mercredi dernier, est un mélange d’anciens et de nouveaux visages du champ politique gambien.Six mois, c’est le temps qu’il aura fallu attendre.  Le nouvel attelage gouvernemental est composé de 23 membres dont 3 femmes. Le maintien d’Ebrima Sillah, même s’il a changé de département, a suscité des réactions mitigées.

Au contraire, la nomination de Baboucarr Ousman Joof a été bien accueillie par la population. Ce dernier est très respecté en Gambie, surtout dans le secteur éducatif, en raison de son action pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.

Il y a également beaucoup d’attente autour de Serign Modou Njie, le nouveau ministre de la Défense en remplacement de Sheikh Omar Faye dans un contexte où la Gambie sert de base arrière à des factions du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Une rébellion séparatiste dans le Sud du Sénégal qui subsiste depuis les années 80 grâce notamment à la coupe illégale du bois et le trafic de chanvre indien.

S’il y a une surprise dans ce gouvernement, elle se nommerait Alieu Badara Joof. Cet universitaire est désormais le vice-président de la Gambie. Peu d’observateurs politiques ont vu venir le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche des cinq dernières années.

Voici la composition du nouveau gouvernement :

Vice-président : Alieu Badara Joof

Chef de cabinet : Modou K. Ceesay

Ministre de la Justice : Dawda Jallow

Ministre des Affaires étrangères : Mamadou Tangara

Ministre des Finances et des Affaires économiques : Seedy Keita

Ministre de la Défense : Serign Modou Njie

Ministre de l’Intérieur : Seyaka Sonko

Ministre du Tourisme et de la Culture : Hamat NK Bah

Ministre des Terres, de la Décentralisation et des Affaires religieuses : Abba Sanyang

Ministre de l’Agriculture : Demba Sabally

Ministre des Transports, des Travaux publics et des Infrastructures : Ebrima Sillah

Ministre de la Santé : Dr Ahmad Lamin Samateh

Ministre de l’Éducation de base et secondaire : Claudiana Cole

Ministre du Genre, de l’Enfance et de la Protection sociale : Fatou Kinteh

Ministre de Pétrole et de l’Energie : Abdoulie Jobe

Ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques : Musa S. Drammeh

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : Pr Piere Gomez

Ministre de l’Environnement et du Changement climatique : Rohey John Manjang

Ministre de la Jeunesse et des Sports : Bakary Badgie

Ministre du Commerce : Seedy Keita

Ministre du Service public, des Réformes administratives, de la Coordination et de l’Exécution des politiques : Baboucarr Ousman Joof

Ministre de l’Information : Lamin Queen Jammeh

Ministre de la Communication et de l’Economie numérique : Salimatta E. Touray

Les pays de la Cedeao adoptent une stratégie régionale climat

Les quinze ministres de l’Environnement des Etats membres de la Cedeao ont validé vendredi 29 avril la Stratégie Régionale Climat de l’organisation.Les pays de la Cedeao renforcent leur union au plan environnemental. Réunis du 26 au 27 avril dans la capitale ghanéenne, les ministres de l’Environnement des Etats membres ont donné leur accord pour une action solidaire et coordonnée face au changement climatique. 

Cette stratégie est le fruit d’un processus collaboratif de plus d’un an conduit entre les institutions de la région ouest-africaine, les Etats membres de la Cedeao, les partenaires techniques et financiers et la société civile. « A l’instar des changements climatiques qui nous impactent tous, la réponse à apporter pour y faire face impose la participation de tous et la Stratégie Régionale Climat est un catalyseur de l’action de l’ensemble des acteurs », souligne un communiqué de l’organisation sous-régionale.

Ainsi, l’adoption de cette stratégie est pour la Cedeao une façon de montrer son engagement aux côtés des Etats « pour faire du climat une priorité de l’action politique de la région ». Cette politique entre « en cohérence avec sa Vision 2050 », en partant du constat que les impacts du changement climatique sont transfrontaliers et que c’est ensemble que les Etats membres de l’organisation peuvent relever ce défi, ajoute la même source.

« Agir sur le climat à l’échelle de la région ouest-africaine est essentiel car la coordination des interventions, la solidarité entre les Etats membres et l’engagement des communautés locales sont les clés d’une action efficace et durable sur le climat », affirme le Commissaire Sékou Sangaré, chargé de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau à la Commission de la Cedeao. « C’est aussi l’opportunité d’élever la voix de la région sur la scène internationale, en portant les messages d’une région unie et solidaire dans la négociation sur le climat, et en structurant la mobilisation de ressources financières pour augmenter massivement les financements climatiques internationaux », signale-t-il.

Par ailleurs, cette stratégie contient « des objectifs sectoriels » d’adaptation et de contribution à l’atténuation au changement climatique par secteurs (transport, agriculture, énergie, usage des sols, eau, santé etc.). Ces objectifs sont fixés à horizon 2030, en cohérence avec l’échéance des engagements des Etats membres pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, avec une révision prévue à horizon 2050, dans un processus d’amélioration continue conforme à cet Accord, précise le communiqué.

Gambie: le Nigeria renforce la force militaire de la Cedeao

L’armée nigériane va déployer 197 soldats dans le cadre de la mission de maintien de la paix de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Gambie.L’annonce a été faite par le chef des opérations de l’armée nigériane, le major-général Olufemi Akinjobi. Ce contingent est composé de 12 officiers et 185 soldats, selon la presse locale.

Profitant de la cérémonie de remise des diplômes de la 7e compagnie nigériane, au Centre international de leadership dans le nord de l’État de Kaduna, chef d’état-major Olufemi Akinjobi, a déclaré que le Nigéria est prêt pour la mission. Il a ajouté que son pays s’engageait à déployer des soldats de la paix de qualité pour la paix et la sécurité mondiales.

Akinjobi qui était représenté par le chef d’état-major Zakari Abubakar, directeur des opérations de paix au quartier général de l’armée, a expliqué que le Nigeria avait participé avec succès à 40 missions de maintien de la paix dans le monde et déployé plus de 100 000 soldats de la paix depuis 1960.

Selon lui, la mission de la Cedeao en Gambie a été mise en place pour forcer Yayah Jammeh exilé en Guinée équatoriale, à quitter le pouvoir après sa défaite lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016 contre Adama Barrow.

La mission, dit-il, a contribué à rétablir la paix et la stabilité dans le pays.

Gambie : la fédération de foot déploie un filet de sécurité pour Bakary Gassama

L’instance faîtière annonce un ensemble d’actions visant à protéger l’arbitre gambien victime de « multiples attaques verbales ».La Fédération Gambienne de Football (GFF, sigle en anglais) rompt le silence. À travers un communiqué, publié mercredi soir, elle affirme suivre avec « une profonde inquiétude » l’acharnement contre Bakary Gassama que l’Algérie tient pour responsable de sa non-qualification à la prochaine Coupe du monde Qatar.

Bakary Gassama a dirigé le match retour des barrages entre l’Algérie et le Cameroun. Le 29 mars 2022, les Lions indomptables sont allés battre, deux buts à un, les Fennecs à Blida au terme d’une rencontre haletante.  

Depuis lors, cet arbitre considéré comme l’un des meilleurs en Afrique est la cible d’une bordée d’injures et de menaces. Djamel Belmadi, le sélectionneur de l’équipe nationale algérienne de football, s’est aussi tristement distingué de la sorte tout dernièrement.

« Je n’ai pas du tout aimé voir cet arbitre confortablement assis à l’aéroport d’Alger et boire un café. J’ai vidé mon sac quand je l’ai croisé en Turquie. Je n’ai pas apprécié que les Algériens acceptent ce genre de choses. Quand nous allons dans ces pays, nous n’avons souvent pas ces traitements de faveur. Il a enlevé l’espoir de tout un peuple et on le laisse (s’en tirer à bon compte). Je ne dis pas qu’on doit le tuer, mais il nous lèse. Plus jamais, on laissera deux ou trois personnes conspirer contre nous. Dorénavant, aucun arbitre ne viendra mettre à mal notre pays », a déclaré le coach des Fennecs dans une interview d’une heure environ accordée à la chaîne YouTube de la Fédération Algérienne de Football (FAF).

Face à cette situation, les dirigeants du foot gambien protestent auprès de leurs homologues algériens. Ils demandent, en outre, à la Fédération internationale de football association (Fifa) et à la Confédération africaine de football (Caf) d’engager « une procédure disciplinaire » à l’encontre de Djamel Belmadi.

D’ores et déjà, la Fédération Gambienne de Football souhaite que la partie algérienne fasse une « déclaration publique » pour notamment condamner les propos de M. Belmadi et s’engager à prendre toutes les dispositions allant dans le sens d’éviter de pareils écarts de langage. À défaut, la GFF souligne que la Fédération Algérienne de Football sera jugée complice s’il arrive quelque chose à Bakary Gassama.

Standard Chartered quitte le Zimbabwe et six autres pays

La banque Standard Chartered, basée au Royaume-Uni, a annoncé son intention de se retirer du Zimbabwe et de six autres pays, dans le cadre d’un exercice de restructuration visant à réduire les coûts.Dans un communiqué publié jeudi, le Directeur général du Standard Chartered Group, Bill Winters, a déclaré que la banque envisageait également de quitter l’Angola, le Cameroun, la Gambie, la Jordanie, le Liban, la Sierra Leone et le Zimbabwe, et de fermer ses unités de banque de détail en Tanzanie et en Côte d’Ivoire pour se concentrer uniquement sur la banque d’affaires.

« Comme nous l’avons indiqué plus tôt durant cette année, nous nous concentrons sur les opportunités de croissance les plus importantes tout en simplifiant nos activités », a déclaré M. Winters.

Il a révélé que les sept pays où la banque mettait fin à ses activités généraient environ 1% de son revenu total en 2021. L’institution financière est actuellement présente dans 59 pays et sert des clients dans 83 autres.

La Standard Chartered, l’une des plus grandes institutions financières du Zimbabwe, est présente dans ce pays d’Afrique australe depuis 1892.

Elle a toutefois considérablement réduit sa présence au Zimbabwe au cours des dernières années pour ne conserver que deux succursales et servir la plupart de ses clients via des canaux numériques.

Covid-19 : l’Afrique sort de la quatrième vague (OMS)

L’Afrique connaît sa plus longue période de baisse du nombre de cas de Covid-19, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le nombre de cas de Covid-19 enregistrés chaque semaine régresse depuis 16 semaines, alors que le nombre de décès a diminué au cours des huit dernières semaines. Au cours de la semaine qui s’est achevée le 10 avril 2022, environ 18.000 cas et 239 décès ont été notifiés sur le continent, soit une baisse respective de 29 % et de 37 %, par rapport à la semaine précédente, rapporte l’OMS dans son dernier bilan publié ce jeudi.

Sur la même période, les contaminations, en grande partie dues à la quatrième vague pandémique induite par le variant Omicron, sont passées d’un pic de plus de 308.000 cas par semaine au début de l’année à moins de 20.000 cas.

L’OMS explique que ce faible niveau d’infection n’avait pas été observé depuis avril 2020, au tout début de la pandémie en Afrique.

La précédente plus longue période de baisse du nombre de cas d’infection par la Covid-19 avait été enregistrée entre le 1er août et le 10 octobre 2021.

Actuellement, aucun pays africain n’est confronté à une résurgence de la Covid-19, poursuit l’OMS. Un pays est dit en résurgence lorsqu’il enregistre une augmentation de 20 % des cas pendant au moins deux semaines consécutives et que la progression enregistrée d’une semaine à l’autre est supérieure de 30 % ou cette augmentation est supérieure au pic d’infection hebdomadaire le plus élevé précédemment atteint.

« Malgré la baisse du nombre d’infections, il est essentiel que les pays continuent à faire preuve de vigilance et maintiennent les mesures de surveillance, y compris la surveillance génomique pour détecter rapidement les variants de la Covid-19 en circulation, améliorer le dépistage et intensifier la vaccination », a indiqué la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti.

Selon elle, « le virus étant toujours en circulation, le risque d’émergence de nouveaux variants potentiellement plus mortels demeure, et les mesures de lutte contre la pandémie sont essentielles pour riposter efficacement à une recrudescence des infections », a-t-elle ajouté.

A la date du 14 avril 2022, l’Afrique a enregistré officiellement 11.597.206 cas de Covid-19 pour 252.452 décès.

Législatives gambiennes : courte victoire du parti présidentiel

Le Parti national du peuple (NPP, sigle anglais) du président Adama Barrow a remporté 19 sièges sur les 53 en jeu.Le Parti démocratique unifié (UDP, sigle anglais) n’est plus majoritaire à l’Assemblée nationale gambienne. Selon les résultats communiqués par la Commission électorale indépendante, le principal parti d’opposition n’a gagné que 14 des 53 sièges du parlement. Il a été renversé,samedi, par le parti au pouvoir, le NPP.

Ce dernier, en plus des 19 sièges gagnés, bénéficiera de cinq députés supplémentaires dont le président du parlement qui seront nommés par le chef de l’État.

Malgré cette victoire, Adama Barrow, réélu pour un deuxième mandat en décembre 2021 en recueillant 53% des voix contre le candidat de l’UDP Ousainou Darboe, devra recourir à une coalition pour gouverner.

Législatives gambiennes: jour de test pour le président Barrow

Réélu pour un second mandat à l’issue de la présidentielle du 4 décembre 2021, le chef de l’État gambien espère consolider son pouvoir avec une majorité parlementaire.Top de départ pour les élections législatives en Gambie. Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et devront fermer à 17 heures TU, conformément à la loi électorale du pays.

Au terme d’une campagne électorale d’un mois ayant pris fin jeudi 7 avril, les électeurs élisent ce samedi 53 députés de l’Assemblée nationale, les 5 autres parmi lesquels le président de l’institution parlementaire devant être nommés par le président de la République.

La chambre sortante est dominée par le Parti démocratique unifié (UDP) de l’opposant Ousainou Darboe, rival malheureux du chef de l’Etat à la présidentielle de décembre dernier. Mais le Parti national du peuple (NPP), formation politique du président Adama Barrow, créé en 2020 après l’éclatement de la coalition l’ayant porté au pouvoir contre Yahya Jammeh en 2016 vise la majorité au Parlement.

Si le pouvoir obtient la majorité parlementaire,  la nouvelle législature aura comme principale tâche l’adoption d’une nouvelle Constitution, jugée indispensable par les partenaires internationaux de la Gambie pour y consolider la démocratie notamment en contenant les pouvoirs du président.

Le président Barrow a promis que ce chantier serait achevé à la fin de son mandat, mais le Parlement sortant a rejeté, en septembre 2020, un projet de Constitution instituant une limite de deux mandats présidentiels.

Législatives gambiennes : la Cédéao déploie ses observateurs

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) compte veiller au bon déroulement de ces élections prévues ce samedi 9 avril.Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, a envoyé hier jeudi 40 observateurs en Gambie. Sur place, Mohamed Ibn Chambas, le chef de la mission d’observation, a eu des entretiens pour évaluer le niveau de préparation du scrutin.

« Je suis pleinement conscient des enjeux de ces élections, des obstacles franchis et des sacrifices consentis. Il est donc impératif que nous réussissions notre mission en faisant en sorte que le vote soit transparent, libre, crédible, pacifique et inclusif pour l’acceptation du verdict des urnes par tous les candidats », a déclaré M. Ibn Chambas.

Dans un communiqué, Rémi Ajibewa, Directeur des Affaires politiques de la Commission de la Cédéao, a rappelé que la base juridique d’une mission d’observation dans l’espace communautaire est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Poursuivant, il a indiqué que les observateurs seront présents « dans les sept régions administratives de la Gambie ».

Urgences climatiques : la Cédéao pour des « actions fortes »

Pour le Commissaire au département Politique, Paix et Sécurité de la Cédéao, le général Francis Béhanzin, l’heure est venue de poser des actes concrets face aux effets dévastateurs du changement climatique.Aller au-delà des engagements et agir. C’est en somme ce que réclame la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour combattre les conséquences désastreuses du changement climatique sur les populations et leur environnement.

« Au regard des objectifs de la présente conférence, je souhaite la prise de décisions qui rassurent. Au demeurant, il est grand temps de passer aux actions fortes et à la synergie de toute la communauté internationale pour lutter ensemble contre le changement climatique, l’extension du terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes », a déclaré le général Béhanzin.

Il s’exprimait ce mercredi à Dakar à l’ouverture de la Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel (6 et 7 avril). Ces trois secteurs constituent, selon le Commissaire de la Cédéao, « le point névralgique des souffrances de nos populations qui, comme une fatalité, les vivent dans une totale désespérance ».

Malgré la résilience dont font montre les habitants de la région, « ces phénomènes, du reste difficilement solubles, entraînent des conséquences désastreuses sur la productivité et la vie de nos concitoyens », a-t-il déploré.

Partant de constat, le haut gradé de la Police béninoise a invité « les grandes puissances mondiales, productrices des nuisances climatiques […] à mettre la main à la poche pour atténuer les douleurs des êtres vivants d’une part, et d’autre part, étudier et mettre en œuvre de façon durable toutes les solutions humainement possibles pour redonner à la nature ce qui lui a été indûment arraché ».

De son côté, le chef de bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas, sigle anglais), Mahamat Saleh Annadif, a souligné la nécessité d’une approche cohérente, multidisciplinaire et intégrée à tous les niveaux pour relever le défi croissant de la sécurité climatique dans la région.

« S’il est attendu des gouvernements de la région de montrer la voie, il est tout aussi vrai que nul ne sera de trop dans ce combat pour la sécurité et le développement de nos pays. Nous comptons sur l’engagement de tous et sur votre soutien pour transformer ces défis en opportunités », a-t-il soutenu.

La Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel fait partie des activités qu’entreprend l’Unowas en coordination avec ses partenaires nationaux, régionaux et internationaux en réponse à la demande du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, formulée le 20 janvier 2020.

Celle-ci exhorte à « prendre en considération les conséquences néfastes du changement climatique, de la précarité énergétique, des changements écologiques et des catastrophes naturelles sur la paix et la sécurité en aidant les gouvernements de la sous-région et le système des Nations Unies à effectuer des évaluations des stratégies de gestion des risques liées à ces changements ».

Mali : la botte secrète des militaires pour faire plier la CEDEAO

Si un accord n’est pas trouvé entre les autorités de la transition malienne et la CEDEAO, Bamako envisage de décréter unilatéralement une transition de vingt-quatre mois.Suite et pas fin entre le Mali et la CEDEAO. Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi ou mercredi à Bamako. En dépit des divergences, les deux camps tentent de trouver un accord sur la durée de transition.

Le chef de l’Etat malien Assimi Goïta, avait carte blanche pour dérouler une transition de cinq ans selon les conclusions des Assises de refondation de décembre 2021. Mais, dans un « ultime sursaut », il a accepté une transition de vingt-quatre mois pour convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui campent sur une durée de seize mois. 

La différence n’est pas insurmontable, mais elle est suffisamment importante pour créer un blocage. L’urgence pour le Mali est d’arriver à faire plier le bloc régional de lever l’embargo décrété en janvier 2022.

Mais cette issue ne serait envisageable que s’il y a d’accord entre les deux parties sur la durée de transition. Cet énième visite de Goodluck Jonathan, qualifiée par certains comme celle de la dernière chance, permettra-t-elle de décrocher enfin un accord pour la levée des suspensions ?

La CEDEAO mise devant le fait accompli ?

En cas d’échec des négociations, Bamako compte maintenir son chronogramme de vingt-quatre mois pour achever cette transition, avant de fixer une date pour les élections qui doivent déboucher sur le retour des civils au pouvoir. La CEDEAO serait dans ce cas mise devant le fait accompli avec l’obligation de se prononcer clairement sur le maintien ou la levée de l’embargo sur le Mali.

Sur le terrain, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir chez les populations surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un contexte de menace jihadiste dans le Sahel, la CEDEAO peut-elle maintenir indéfiniment l’embargo sur cet État enclavé ?

A côté, les sanctions économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) commencent à inquiéter les banques exposées à certains risques face à l’accumulation des impayés de l’Etat malien dont les avoirs sont gelés par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) basée à Dakar. A la date du 28 février 2022, les impayés de Bamako auprès des certains établissements financiers s’élevaient à 90,8 milliards francs Cfa selon la plateforme d’informations financières et boursières, Sika Finance.

Au niveau interne, les banques maliennes détentrices des créances des autres pays de la zone UEMOA ne peuvent pas être payées en raison de la suspension des transactions commerciales et financières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO.

Aujourd’hui, les créances détenues par les établissements de crédit auprès de l’UEMOA sur le Mali seraient estimées à 1825,34 milliards francs CFA soit 2,8 milliards d’euros. 

Cedeao : un accord de 2 milliards pour développer l’industrie pharmaceutique

La Banque africaine de développement (Bad) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ont signé un protocole d’accord de 3,56 millions de dollars, soit plus de deux milliards de FCFA, pour développer l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’ouest.La partie occidentale du continent veut prendre son indépendance dans le domaine pharmaceutique. Mercredi dernier à Abuja, siège de l’institution sous-régionale, un protocole d’accord dudit montant a été paraphé par Lamin Barrow, directeur général de la banque pour le Nigéria et par Mamadou Traoré, commissaire de la Cedeao chargé de l’Industrie et du Secteur privé.

L’objectif des deux organisations panafricaines est de mettre en œuvre le Projet d’appui au développement de l’industrie pharmaceutique en Afrique de l’Ouest. Selon le communiqué reçu à APA, le projet soutiendra la mise en œuvre de la réglementation relative à l’application d’une franchise de droits de douane sur les matières premières pharmaceutiques.

D’un coût total de 3,77 millions de dollars, le Projet de développement de l’industrie pharmaceutique dans la région de la Cedeao sera financé non seulement par ce don de 3,56 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, mais aussi par une contribution de 200.000 dollars en espèces et 400.000 dollars  en nature de la Commission de la Cedeao, explique la même source.

« La production locale de produits pharmaceutiques et biologiques est devenue un impératif et une priorité régionale ainsi que la fourniture de services de prestation de soins de santé pour lesquels le soutien de la Banque africaine de développement aidera la CEDEAO à atteindre ses objectifs de développement », souligne Mamadou Traoré.

« La crise du Covid-19 a davantage exposé la fragilité de nos systèmes de santé nationaux et a provoqué des perturbations importantes dans le secteur sanitaire et pharmaceutique mondial et des chaînes d’approvisionnement. Cela souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour assurer un niveau minimum d’approvisionnement en produits de santé », a de son côté indiqué Lamin Barrow.

Outre les objectifs à propos de la réglementation douanière, le projet vise également à mettre en place un écosystème régional de réglementation pharmaceutique efficace en proposant des programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités des autorités régionales de réglementation des médicaments.

Gambie : une opération militaire fait affluer des Sénégalais

Les Armées sénégalaises ont lancé, dimanche, une offensive pour « démanteler » les bases d’une aile du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).Qui sème le vent, récolte la tempête. Le 24 janvier 2022, la faction dirigée par Salif Sadio a attaqué le 5e détachement sénégalais de la Mission militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en Gambie.

L’accrochage, d’après un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées, s’était produit dans le cadre d’une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment l’exploitation du bois le long de la frontière sénégambienne.

Dans ces combats, quatre soldats avaient perdu la vie et sept autres étaient retenus en otage. Leur libération est intervenue le 14 février 2022, mais le chef rebelle est visiblement allé trop loin.

En représailles, ses positions à Sindian, à la lisière de la Gambie, ont été bombardées ce week-end. Selon les Armées sénégalaises, « cette opération vise également à détruire toutes les bandes menant des activités criminelles dans la zone et à neutraliser toute personne ou entité collaborant directement ou indirectement avec elles ».

Ces affrontements, à l’artillerie lourde d’après des sources locales, ont poussé de nombreux Sénégalais à se réfugier dans les villages gambiens de Foni Bintang, Foni Kansala et Foni Bintang Karanai.

La Gambie a déclaré avoir pris les dispositions nécessaires pour prendre en charge les déplacés. En outre, elle a assuré poursuivre « son plaidoyer en faveur d’une résolution pacifique du conflit » vieux de quarante ans. Le président Adama Barrow, quant à lui, s’est engagé à multiplier les patrouilles dans cette zone critique.

Gambie : un imam s’en prend aux femmes du tribunal de la charia

L’imam gambien Abdoulie Fatty, s’est indigné contre la nomination de deux femmes juges au tribunal de la charia.Alors que la Gambie se joint au reste du monde pour célébrer la Journée internationale de la femme le 8 mars, les féministes du pays se sont insurgées contre un imam qui a fait une déclaration controversée sur les femmes juges du tribunal de la charia.

En février, le système judiciaire gambien a nommé pour la première fois deux femmes magistrats dans le tribunal de la charia pour traiter des affaires de divorce, de mariage et d’héritage, si les parties sont musulmanes. Elles ont prêté serment aux côtés de trois de leurs homologues masculins dont la nomination n’a pas provoqué de remous comme celle des femmes juges.

Peu de temps après cette décision, l’imam Abdoulie Fatty s’est lancé dans une diatribe contre le système judiciaire pour la nomination de Madame Fatoumatta Sowe et Mariama Jatta. Il a soutenu que c’est une « parodie de l’Islam » que des magistrates soient autorisées à jouer le rôle de juges dans des tribunaux de la charia au nom de la démocratie et de l’autonomisation des femmes

« Si vous laissez vos affaires entre les mains des femmes, vous ne gagnerez jamais. Pourquoi devrions-nous être assis ici aujourd’hui à regarder notre système judiciaire nommer bon gré mal gré des femmes Cadis à la place des hommes ? Vous vous moquez de l’Islam et quiconque se moque de l’Islam en verra les conséquences », a-t-il averti.

L’imam Fatty d’indiquer que les femmes juges devraient savoir qu’elles n’ont pas leur place dans le système de justice islamique et devraient donc démissionner de leur poste pour éviter la colère de Dieu sur elles.

Cette sortie a créé un tollé chez féministes gambiennes qui se sont vivement indignées de ces commentaires, décrivant cette vision de l’imam comme une « image arriérée » de l’Islam et de la manière dont il ne devrait pas représenter les femmes.

L’activiste féministe Mama Linguere Sarr conseille à l’Imam Fatty « de prêcher la crainte de Dieu, le patriotisme et le respect du serment pour tous ceux qui occupent des fonctions publiques, car c’est grâce à ces valeurs qu’ils feront passer le pays et le bien commun avant leurs intérêts » dit-elle. Avant d’ajouter que c’est « veillant au bien commun et à l’amour du pays qu’ils mettront fin à la corruption et qu’ils travailleront à la construction de la nation ».

Une autre féministe gambienne basée au Royaume-Uni, interpelle l’Imam Fatty sur les raisons qui expliquent que seuls hommes méritent d’occuper des postes de responsabilité, même si leurs homologues femmes ont les mêmes qualifications ?

Une autre déclare qu’à un moment où le pays célèbre la Journée internationale de la femme, l’accent devrait être mis sur les stéréotypes profondément ancrés à l’encontre des femmes par la plupart des hommes qui utilisent la religion comme un moyen de continuer à les soumettre. « La marche du féminisme vers la terre promise ne peut être entravée à ce stade », ajoute-t-elle.

Dans une société patriarcale comme la Gambie, le spectacle inhabituel de deux femmes juges présidant des affaires et rendant la justice impliquant d’autres musulmans – hommes et femmes – continue de diviser l’opinion.

La constitution gambienne de 1997 reconnait la charia comme loi islamique, mais son introduction comme loi en 2001 avait provoqué un intense débat entre politique et érudits de l’Islam.

En 2012, l’ancien président Yayah Jammeh décida d’introduire la charia comme loi « pour garantir un procès équitable dans le pays », ce qui pourrait faire grandir la polémique et la contestation dans le pays.

Sénégal-Gambie : un accord de non double imposition en gestation

Les deux États ont ouvert, ce lundi à Dakar, des négociations en matière fiscale pour s’assurer que les revenus perçus par leurs résidents, en contrepartie des investissements effectués, ne soient taxés qu’une fois.C’est une nouvelle qui devrait réjouir les contribuables des deux pays. Banjul et Dakar veulent en effet supprimer la double imposition sur les revenus. Elle découle de la souveraineté fiscale des États en vertu de laquelle, chacun peut exercer son droit d’imposer. L’un parce qu’il se considère comme l’État de résidence du bénéficiaire d’un revenu ou du propriétaire d’un bien, alors que l’autre peut estimer que ce revenu trouve sa source sur son territoire ou que le bien considéré y est situé.

Or, souligne le ministre sénégalais des Finances et du Budget, la fiscalité applicable dans deux États sur les mêmes revenus réalisés constitue une entrave à la libre circulation dès lors qu’elle n’empêche pas la double imposition d’un même revenu réalisé dans un État par une personne physique ou morale résidente d’un autre pays.

Pour Abdoulaye Daouda Diallo, les conventions fiscales sont conclues pour favoriser l’émergence d’un environnement fiscal favorable aux affaires grâce à l’élimination de cette règle.

Ces textes, explique l’argentier de l’Etat du Sénégal, ont également pour objet de prévenir la fraude et l’évasion fiscales internationales. Selon le ministre, ces pratiques, évolutives, multiformes et complexes représentent de nos jours une sérieuse menace à laquelle les États sont confrontés dans la préservation de leur assiette fiscale.

La fraude, ajoute M. Diallo, oblige à accroître les taux appliqués aux revenus des contribuables honnêtes, et par conséquent, rend difficile le consentement volontaire à l’impôt.

Ainsi, pour répondre à une telle exigence, les conventions fiscales prévoient une procédure d’échange de renseignements et une assistance au recouvrement, informe le ministre des Finances et du Budget.

Les conventions fiscales, poursuit-il, contribuent à favoriser le développement des échanges, dans la mesure où elles garantissent aux contribuables des États contractants plus d’équité et de sécurité en matière d’imposition. Cela se matérialiserait par l’instauration de règles claires, prévisibles et d’une procédure de règlement des différends. 

C’est ce qui explique, d’après le ministre, la clause de non-discrimination qui vise à protéger les contribuables d’un des deux États contre les discriminations qu’ils pourraient avoir à subir dans l’autre État.

A ce titre, précise le ministre des Finances et du Budget, ces accords sont un cadre privilégié pour promouvoir les investissements et les transferts de compétences, tout en favorisant la mise en place d’un climat de confiance chez les investisseurs.

Autant de raisons qui justifient, d’après Abdoulaye Daouda Diallo, la conclusion rapide d’une convention fiscale tendant à l’élimination de la double imposition et à prévenir la fraude fiscale entre nos deux pays. L’objectif principal serait l’attractivité pour les opérateurs nationaux et pour l’investissement privé étranger.

Afrique : de nouveaux fonds dédiés aux startups

Microsoft vient d’annoncer un financement potentiel de 500 millions de dollars en partenariat avec des investisseurs en capital-risque pour soutenir les jeunes entreprises africaines.Les petits poucets africains bénéficient de plus en plus de la confiance des investisseurs. Dans un communiqué diffusé ce jeudi, la multinationale américaine Microsoft a fait savoir qu’elle apportera un demi milliards de dollars aux entrepreneurs du continent. Ce fonds permettra de soutenir 10 mille start-ups au cours des cinq prochaines années.

Le lancement de l’initiative est prévu en même temps que le Microsoft Startups Founders Hub. Ce dernier est un centre en libre-service qui fournit aux PME/PMI une très large palette de ressources comme l’accès à des formations spécifiques, ainsi que de nombreux outils tels que Microsoft Azure et GitHub, et de l’assistance.

Par ailleurs, Microsoft prévoit de signer de nouveaux partenariats avec des accélérateurs et des incubateurs pour fournir aux startups un accès aux marchés, des compétences techniques et des financements. La priorité sera donnée aux sociétés ayant une portée mondiale et des bases régionales solides.

Invasion de l’Ukraine : la Cédéao préoccupée par le sort de ses ressortissants

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) invite les belligérants « à assurer la sécurité » des citoyens de cet espace communautaire.Au cinquième jour de l’offensive de la Russie, les étrangers vivant en Ukraine sont dans le désarroi. En Afrique, des États comme la Côte d’Ivoire et le Maroc déclarent avoir pris les dispositions pour évacuer leurs ressortissants qui le souhaitent.

Vu la complexité de la situation sur le terrain, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) estime que la Russie et l’Ukraine doivent éviter de mettre en danger la vie de « l’ensemble des ressortissants de ses États membres ».

Par ailleurs, l’organisation régionale « condamne fermement » l’usage de la force militaire par Moscou. Une décision, regrette-t-elle, qui a déjà occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, notamment au sein des populations civiles.

Toutefois, la Cédéao appelle « les deux parties à mettre fin aux combats et à recourir au dialogue pour résoudre leur différend dans l’intérêt de la paix » en Europe.

Cédéao : la Cour de justice plaide pour l’harmonisation des systèmes judiciaires

Edward Amoako Asante, le président de la juridiction régionale, souhaite davantage que le droit communautaire corresponde aux lois en vigueur dans les États membres.Achever l’intégration juridique au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), c’est l’objectif d’Edward Amoako Asante. Le président de la Cour de justice de la Cédéao a déclaré qu’ « il est de la plus haute importance que les États membres transposent dans leur législation nationale le Traité révisé de la Cédéao de 1993
ainsi que les protocoles et les actes additionnels de la communauté ».

Il s’exprimait hier mercredi à Kwara, dans le Nord du Nigeria, lors d’un forum destiné aux juges, magistrats et fonctionnaires de la Justice. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une campagne de sensibilisation de la Cour de justice de la Cédéao.

Dans son propos, Edward Amoako Asante a souligné la nécessité « d’approfondir les relations entre les juges de la Cour de justice de la Cédéao et les tribunaux nationaux des États membres ».

Pour lui, c’est « crucial » dans le processus d’intégration. Le président de la Cour de justice de la Cédéao n’a pas manqué de rappeler que sa juridiction n’est pas en concurrence avec les tribunaux nationaux. Au contraire, a affirmé le juge, leurs rôles sont « complémentaires ».

La Cedeao lance un Comité régional de facilitation des échanges

L’organe va coordonner les comités nationaux en charge de la libre circulation des biens et des personnes.L’Afrique de l’Ouest fait un pas de plus vers l’intégration économique. En effet, la capitale togolaise, Lomé, abrite depuis le 21 février dernier la première réunion du Comité régional de facilitation des échanges (CRFE) de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). L’activité qui dure trois jours, marque également le lancement officiel de ce nouvel organe communautaire.

Sorte d’institution faîtière des comités nationaux en charge de la libre circulation des biens et des personnes et composée de représentants des ministères du Commerce, des administrations des douanes et du secteur privé, le CRFE doit servir de plateforme de coopération et de coordination, pour une mise en œuvre harmonisée des réformes résultant des divers engagements.

Selon le ministre togolais du Commerce, Kodjo Adedze, la mise en place du CRFE marque « une étape décisive dans le renforcement de l’intégration commerciale dans l’espace Cedeao » car, « après 47 ans de vie de l’organisation commune, des obstacles, même du moyen âge, subsistent encore aux frontières et éloignent de l’objectif ».

« Il est donc impérieux que ces tracasseries inutiles d’un autre âge soient prises au sérieux et bannies », a-t-il indiqué à l’ouverture des travaux.

La Banque de l’UE soutient le secteur privé africain

L’institution financière va débloquer 62 millions d’euros pour accompagner les entreprises privées touchées par la crise sanitaire de la Covid-19.L’investissement dans le secteur privé en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, est indispensable pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire et enclencher une croissance durable. Les fonds de la Banque européenne d’investissement (BEI) promis en marge du Sommet Union européenne-Union africaine (17-18 février à Bruxelles) permettront de financer six initiatives d’investissement à fort impact en faveur du secteur privé.

Il s’agit entre autres de l’accélération de l’investissement dans les jeunes pousses du secteur technologique d’Afrique, la garantie de l’accès au financement des populations éloignées et fragiles et le soutien au financement du secteur privé avec les principales banques africaines locales.

La Bad appuie l’Agenda 2063 de l’Union africaine

Le Fonds africain de développement vient d’accorder une subvention de 11,48 millions de dollars au secrétariat de l’institution régionale pour renforcer sa gouvernance et lui apporter un soutien institutionnel.L’approbation de cette subvention s’inscrit dans le volet « financement des biens publics régionaux » du Fonds logé à la Banque africaine de développement (Bad). Les ressources contribueront au projet de renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine, un programme conçu pour améliorer la capacité de la Commission de l’UA à piloter l’Agenda 2063.

Ce dernier est la vision de l’institution régionale pour « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Il comprend des programmes pour stimuler la croissance économique et le développement du continent et conduire à sa transformation rapide.

Les fonds alloués couvriront trois principaux volets : le renforcement institutionnel ; la planification et la coordination des politiques, ainsi que la fourniture de prestations de services ; et la gestion de projet. En outre, le projet comprend d’importantes garanties environnementales et sociales ainsi que des considérations liées à la dimension de genre.

En 2017, la Commission de l’UA a lancé un vaste processus de réforme institutionnelle afin de rendre l’institution plus agile, plus efficace et plus autonome financièrement. Le projet poursuivra ces réformes en modernisant ses systèmes et en améliorant ses capacités de planification, de coordination et de prestation de services.

Une partie des fonds sera allouée aux pratiques de réduction des risques de catastrophes et aux mécanismes d’adaptation au changement climatique de la Commission de l’UA. Le soutien aux femmes comprendra l’élaboration des lignes directrices et du tableau de bord de la Commission en matière d’intégration de la dimension de genre et de la jeunesse, ainsi que des activités connexes, en plus du soutien à la réforme institutionnelle de l’Union africaine.

Le coût total du projet s’élève à 12,6 millions de dollars, et inclut une contribution en nature de l’Union africaine. Le succès du projet devrait encourager d’autres institutions de développement pour des contributions similaires.

Sommet UE-UA: le Sénégal veut « une déclaration forte »

A l’issue de la rencontre, Dakar attend une « déclaration forte, moins politique et plus engageante ».L’Union européenne et l’Union africain organisent leur sixième sommet les 17 et 18 février à Bruxelles (Belgique). Pour Me Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, ce sommet doit être plus efficace pour les deux organisations.

« L’autre chose (c’est de) nous dire, que cette déclaration finale qui va sanctionner le sommet doit être forte, courte, moins politique et plus engageante. Elle doit lier les pieds et les mains de l’Europe et de l’Afrique ensemble dans ce qu’elles vont faire », a dit Me Sall, recevant jeudi soir à Dakar, des Commissaires de l’UE en visite au Sénégal qui assure la présidence de l’UA pour la période 2022-2023.

Poursuivant, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a estimé que « nous allons vers un sommet extrêmement important pour lequel nous allons redéfinir la forme de notre partenariat avant d’aborder les questions de fond parce que nous voulons que ce sommet soit beaucoup plus efficace que les précédents ».

« C’est pour cela que nous avons pensé qu’ensemble, avec vous, ce format de table-ronde est quelque chose de pragmatique pour nous permettre d’arriver à ces résultats », a-t-elle ajouté.

Selon elle, « l’Europe doit avoir une grande initiative pour l’Afrique pour nous permettre de nous décloisonner, de faire tomber les barrières, de faire passer les personnes et les biens dans toutes les frontières sans que cela ne soit une difficulté ».

De son côté, la vice-présidente exécutive de la commission européenne, Margarette Vestager a magnifié le partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne, promettant que l’UE continuera d’accompagner l’Afrique afin qu’elle relève les défis de l’heure.

En prélude au Sommet UE-UA, des Commissaires européens conduits par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, sont en visite à Dakar du 9 au 11 février 2022. L’objectif est d’échanger avec les autorités sénégalaises, la jeunesse sénégalaise, la société civile et le secteur privé autour des principaux défis et enjeux de la relance socio-économique du Sénégal.

Les deux parties ont également échangé autour des priorités du partenariat UE-Sénégal ainsi que sur les priorités de l’agenda sénégalaise vis-à-vis la présidence de l’Union Africaine.

Recevant la délégation, hier jeudi, le président Macky Sall a plaidé pour un « partenariat rénové » avec l’UE. « Compte tenu de la proximité géographique, l’Europe et l’Afrique ont intérêt à travailler ensemble », a dit Macky Sall.

Classement Fifa : historique pour les Lions, poussée des Scorpions

Après avoir remporté sa toute première Coupe d’Afrique des Nations le week-end dernier, le Sénégal a poursuivi son ascension dans les hautes sphères du football mondial, tandis que son voisin gambien a fait le plus grand bond dans le dernier classement mondial de la FIFA du mois de février.Les Lions de la Teranga sont montés à la 18ème place du classement mondial de février. Une performance historique pour les nouveaux champions d’Afrique. Ils confortent leur place de leadership au niveau africain pour la cinquième année consécutive.

Sans surprise, la Coupe des Nations a généré la plupart des mouvements observés ce classement où l’Algérie a dégringolé à la 7ème place et se retrouve 43ème au niveau mondial.

Il y a eu du mouvement au sommet notamment à cause des qualifications de la Coupe du Monde de la FIFA au Qatar en 2022 dans la zone Amérique du Sud.

Toutefois, le trio mondial emmené par la Belgique (1er, inchangé) devant le Brésil (2ème, inchangé) et la France (3ème, inchangé) ne bouge pas. Par contre l’Argentine (4ème, + 1) a profité de la fenêtre internationale pour chiper la quatrième place à l’Angleterre (5ème, – 1), après des résultats impressionnants lors des qualifications  à la coupe du monde dans la zone sud-américaine.

Record du Sénégal, grand bond de la Gambie

Au niveau africain, le Sénégal, la nation africaine la mieux classée au classement établit un nouveau record avec cette 18ème place mondial. Le Cameroun (38ème, + 12), troisième de la Coupe d’Afrique a gagné douze places de même que l’Egypte (34ème, + 11), finaliste malheureux qui intègre le Top 50.

D’autres nations ont connu une progression. Le Canada (33ème, + 7) et le Costa Rica (42ème, + 7) ont gagné des places, grâce à leurs excellentes performances lors des qualifications pour Qatar 2022 dans la zone CONCACAF.

Toutefois, la plus forte progression du mois a été réalisée par la Gambie (125ème, + 25), les Scorpions gagnant 25 places, grâce à leur qualification pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. La Guinée équatoriale, qui a également atteint les quarts de finale du tournoi, a gagné 15 places et fait désormais partie du Top 100.

Les autres progressions notables sont celles du Malawi (119, + 10) et du Gabon (82, + 7). Le Mali (48ème, + 5) a réalisé des gains plus modestes mais a néanmoins fait son entrée dans le Top 50.

Avec huit de ses équipes dans le Top 50 (+ 1 cette édition), la CAF consolide sa troisième place en termes de classement des confédérations, au détriment de l’AFC (4 équipes dans le Top 50, soit une baisse de 1).

Les autres confédérations ont le même nombre de représentants que dans le classement de décembre 2021: 26 pour l’UEFA, 8 pour la CONMEBOL, 4 pour la CONCACAF et aucun pour l’OFC. Le prochain classement Fifa est attendu au mois d’avril prochain.

La Gambie va organiser un sommet sur la finance islamique

Le huitième Sommet africain de la finance islamique (AIFS, sigle anglais) se tiendra le 23 mars prochain à Banjul.Le Sommet va servir de plateforme aux groupes de réflexion africains pour discuter de stratégies innovantes d’inclusion financière qui contribueraient à faciliter davantage le développement en Afrique.

Le Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE, sigle anglais) et les Emirats arabes unis sont les principaux organisateurs du Sommet africain de la finance islamique, en collaboration avec le ministère gambien du Commerce, de l’Industrie, de l’Intégration régionale et de l’Emploi. Il aura lieu dans le nouveau Centre de conférence international Sir Dawda Kairaba Jawara le 23 mars 2022.

Un atelier post-événement de deux jours suivra à la fin du sommet. Les organisateurs de l’AIFS considèrent l’Afrique comme une autre destination pour le développement socio-économique grâce au système financier islamique.

Muhammad Zubair Mughal, Directeur général du Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE), a déclaré que l’avenir de l’industrie de la finance islamique en Afrique est très prometteur, car bien que les pays africains soient confrontés à une myriade de défis socio-économiques, leurs économies sont sur la voie de la croissance.

Il a ajouté que le moment est peut-être venu d’adopter les concepts de la finance islamique pour élaborer des politiques financières non seulement au niveau institutionnel mais aussi au niveau de l’Etat.

M. Mughal s’est dit convaincu que les dirigeants africains, tout en plaçant leurs pays sur les bonnes trajectoires de développement, considéreront le système financier islamique comme la clé de la réalisation de leurs objectifs socio-économiques.

L’ordre du jour du sommet comprendra une introduction à la finance islamique à partir du développement historique, des défis réglementaires et des opportunités. Il va décrire le rôle du système financier islamique dans l’inclusion financière, la gouvernance et le cadre de conformité à la charia, et la mise en œuvre du système d’audit de la charia pour réglementer l’industrie financière islamique.

L’AIFS reconnaîtra également le rôle des institutions financières gambiennes dans le développement du système financier islamique par le biais d’avenues conformes à la charia.

Des sommets similaires organisés par le Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE) ont déjà eu lieu en Ethiopie, au Kenya, à Maurice et en Tanzanie.

Présent dans 35 pays, le Centre AlHuda de banque et d’économie islamiques (CIBE) est un organisme de recherche dans le secteur de la banque et de la finance islamiques, qui fournit des services de conseil et d’éducation de pointe.

Cedeao : quelle solution face aux putschs en Afrique de l’Ouest ?

Les récents bouleversements qui ont brouillé le paysage politique de l’Afrique de l’Ouest remettent directement en question la crédibilité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).L’institution dont beaucoup pensent qu’elle n’est bonne que pour donner des coups d’épée dans l’eau et faire des menaces de sanctions est à bout de souffle et devient la cible d’une partie des populations. En l’espace de quelques mois, la Cedeao a suspendu trois de ses Etats membres, le Mali, la Guinée, et le Burkina Faso confrontés à des coups d’Etat militaires. Un coup sévère porté au processus démocratique selon l’organisation régionale.

Le premier pays à subir les foudres de l’organisation est le Mali en 2020, la Guinée en septembre 2021 et plus récemment, le Burkina Faso. Dans ces trois pays minés par des crises multiformes, des présidents civils ont été écartés au profit de militaires. Une situation qui a mis l’organisation ouest-africaine désormais composée de 12 membres, dans l’embarras pour trouver les réponses appropriées et pas nécessairement cohérentes à ces crises.

Les juntes qui dirigent ces trois pays font l’objet de sanctions de la part de la Cedeao pour avoir renversé des gouvernements démocratiquement élus. Mais ces coups d’Etat de l’avis de certains experts politiques sont une réponse à la mal gouvernance et l’incapacité des dirigeants déchus à faire face à la crise sécuritaire, comme c’est le cas au Mali et au Burkina Faso.

Naturellement, la Cedeao, qui regroupe 15 pays, a tenté dès le début d’asseoir son autorité avec sa panoplie de sanctions. Mais à l’évidence, ces mesures n’ont fait renforcer un sentiment nationaliste au niveau des Etats sanctionnés.

Elle est depuis lors entrée en scène avec des sanctions contre les nouveaux dirigeants militaires qui, à des degrés divers, l’ont prises au mot en prenant des mesures de représailles contre elle, laissant les observateurs se demander si la Cedeao a vraiment les moyens de faire face à ce nouvel assaut contre la démocratie en Afrique de l’Ouest.

Après que la Cedeao a annoncé des sanctions à l’encontre des nouveaux hommes forts de Bamako pour avoir voulu porter à cinq ans une courte transition politique, le régime militaire a non seulement condamné « les sanctions abusives » de l’organisation avant de fermer à son tour ses frontières aux pays membres de la Cedeao.

Une défiance assumée par la junte malienne qui vient saper l’autorité du groupement régional ouest-africain. Les chefs d’Etat de l’organisation surpris par la riposte du Mali, a momentanément envisagé de revenir sur sa politique volontarisme mais sans impact réel, à en croire le récit de certains cercles au sein de l’organisation pour expliquer cet apparent changement d’opinion.

Beaucoup estiment qu’une Cedeao divisée et intrinsèquement minée par des intérêts géopolitiques disparates défendus par ses membres ne peut pas imposer de sanctions comme moyen sérieux, voire crédible, de mettre au pas les transgresseurs en son sein, sans risquer de diviser davantage ses rangs.

Par exemple, alors que les jeunes démocraties dans les petits pays membres comme la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée-Bissau soutiennent les sanctions pour des raisons évidentes visant à dissuader les coups d’Etat dans leur propre pays, les régimes militaires en Guinée et au Mali voisin se soutiennent les uns les autres. En effet, ces deux voisins se considèrent comme les gardiens l’un de l’autre face à une organisation régionale dont ils se sentent de plus en plus isolés et détachés.

Cette solidarité mutuelle entre le colonel guinéen Mamady Doumbouya et le malien Assimi Goita ne peut que s’étendre au lieutenant-colonel burkinabé Paul-Henri Damiba qui a gagné le droit d’entrer dans leur club exclusif grâce à son coup d’Etat du 24 janvier 2022.

Déjà discréditée avant même d’avoir eu le temps d’être mise en œuvre, la politique unique de la Cedeao pour gérer les conséquences des coups d’Etat en Guinée, au Mali et au Burkina Faso a montré qu’elle était déconnectée des politiques qui ont précipité les interventions des militaires dans ces pays.

En Guinée, l’insistance de l’ancien président Alpha Condé à se maintenir au pouvoir après avoir épuisé ses deux mandats constitutionnels a fourni le prétexte à Doumbouya pour agir.

Au Mali et au Burkina Faso, l’instabilité prolongée causée par des insurrections a poussé les citoyens à descendre dans la rue pour demander la fin des gouvernements en place, jugés incapables de faire face aux crises.

Selon les observateurs, le seul espoir pour le bloc régional d’avoir plus de poids sur les trois pays en défaut de démocratie est de revoir sa copie d’élaborer des politiques spécifiques à chaque pays, en fonction de leur situation politique au moment des coups d’Etat. Mais un bloc aussi divisé que la Cedeao le reconnaîtra-t-il pour agir en conséquence ?