SECURITE Archives - Page 12 sur 43 - Journal du niger

Burkina : La Russie appelle au retour de la « légitimité »

Moscou s’est exprimé sur l’instabilité institutionnelle au Burkina Faso marquée par le coup d’Etat du Capitaine Touré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.Alors que Ouagadougou a été le théâtre de l’affirmation de la guerre entre russe et français en l’Afrique de l’ouest, ce week-end, Kremlin a appelé, lundi, à un retour total à l’ordre au lendemain de la chute du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

« Nous souhaiterions que la situation au Burkina Faso se normalise au plus vite, que l’ordre soit totalement assuré dans le pays et qu’on revienne au plus vite dans le cadre de la légitimité », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, lors de son briefing quotidien, selon l’agence russe Tass.

Au cours des événements qui ont abouti à la prise du pouvoir par le Capitaine Ibrahima Traoré vendredi 30 septembre, on a pu assister à l’affirmation des mouvements pro-russes. Les drapeaux du pays dirigé par Vladmir Poutine et ceux du « pays des Hommes intègres » ont été brandis par des manifestants.

Dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 octobre, un soldat, sur un véhicule de l’Onu, a brandi le drapeau devant plus d’une centaine de jeunes acquis à sa cause.

Samedi, les putschistes ont affirmé, à la télévision nationale, avoir pris les armes contre le lieutenant-colonel Damiba au prétexte qu’il a refusé « d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme ».

« C’est clairement une guerre ouverte entre la France et la Russie par soldats burkinabè interposés », a commenté Abdoul Fhatave Tiemtoré, journaliste à Radio Oméga.

Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a été contraint à céder au Capitaine Ibrahim Traoré, la gestion de la transition entamée en janvier dernier, suite à un coup de force, du 30 septembre au 2 Octobre.

Burkina : Retour à la normale à Ouagadougou

Au lendemain du championnat de pouvoir au Burkina, la vie a repris son cours normale et les ouagalais(es) vaquent à leurs activités, a constaté APAnews, lundi matin.A Ouagadougou, c’est la rentrée des classes au lycée « Le bon berger », sis au quartier Sin-Yiri, ce lundi 03 octobre 2022, au lendemain du putsch du capitaine Ibrahim Traoré.

Matinée très bouillante. Ce sont les retrouvailles entre élèves, enseignants et administratifs. « Nous avons préparé la rentrée scolaire. Mais avec la situation nationale (coup d’Etat du capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba), nous pensions qu’elle serait reportée. Nous sommes très contents de reprendre. Les vacances ont assez duré », affirme Drissa Hié, enseignant de mathématiques.

A un jet de pierres, se trouve le marché de » Katr Yaar ». Les boutiques ont rouvert, les étables réinstallés. Les commerçants parlent du capitaine Ibrahim Traoré et cie.

Les rues sont bondées de monde. Les barricades devant la RTB, autour du Monument des Martyrs à Ouaga 2000 ont disparu.

Sur l’avenue des « Tensobâ », allant du Siao (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou) à l’échangeur de l’Est, il y a de longues files devant plusieurs banques. Les stations-services qui avaient fermé leurs pompes durant les événements sont à nouveau fonctionnelles.

Dans les services publics et privés, les agents ont rejoint leurs bureaux. En attendant les « instructions » des nouvelles autorités, on se tourne les pouces.

Au Burkina, « on a frôlé la catastrophe » (analyste)

Au Burkina Faso, le renversement du chef de la junte militaire, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, traduit « la division de l’armée », d’après l’analyste politique sénégalais Alioune Tine.Le président de la transition burkinabè, Paul-Henri Damiba, a finalement rendu sa démission dimanche 2 octobre. Huit mois après son arrivée au pouvoir par les armes, il a été victime d’un coup d’Etat perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, nouveau chef du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, nom de la junte). Il ne s’avouait pas vaincu puisque des militaires lui étaient restés fidèles. Le suspense a duré plusieurs heures avant qu’il n’accepte de céder à la suite de négociations menées par les autorités religieuses et coutumières.

Toutefois, ce deuxième coup d’Etat en 2022 au Burkina Faso symbolise « la division de l’armée dans la lutte pour le contrôle du pouvoir d’Etat », explique Alioune Tine, acteur éminent de la société civile ouest-africaine et fondateur du think tank Afrikajom Center.

« On a frôlé la catastrophe, avec un scénario du chaos hallucinant où les deux chefs militaires et leurs partisans étaient face à face dans un contexte de guerre de communication particulièrement tendu avec des fake news, des malentendus, des confusions et surtout une guerre de procuration inter-impérialiste absurde, avec des manifestations violentes des populations dans les rues de Ouagadougou », a noté l’ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

Lire aussi : Burkina : comment le capitaine Traoré a sauvé son coup

Selon M. Tine, la division de l’armée burkinabè n’est pas de bon augure dans la lutte contre la poussée djihadiste dans le pays. Elle est caractérisée par le blocus de la ville de Djibo (nord) par les groupes armés islamistes, exposant les habitants face à la menace de la famine.

« Le contexte de crise sécuritaire exacerbé avec les attaques récurrentes contre les populations civiles et contre l’armée, facteur aggravant la crise humanitaire profonde et les menaces de famine dont Djibo est tragiquement le symbole, doivent amener les militaires burkinabés et les populations civiles à travailler à l’unité de l’armée, à la discipline et au patriotisme pour s’engager efficacement de façon solidaire et coordonnée contre le terrorisme qui menace d’effondrement le Burkina Faso », a-t-il recommandé.

« La division de l’armée et des populations est un facteur d’exacerbation des vulnérabilités et fragilités qui pourraient constituer une menace pour la survie de l’Etat Burkinabé. Cette situation serait du pain béni pour l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), qui rêvent de s’attaquer aux rares sanctuaires sécurisés du pays, dont la capitale Ouagadougou », a ajouté Alioune Tine.

Burkina : La hiérarchie militaire soutient le Capitaine Traoré

Dans une apparition télévisuelle, le commandement de l’armée burkinabè a apporté, dimanche soir, son soutien au Capitaine Ibrahima Traoré, nouvel homme fort du pays.Tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le Capitaine Ibrahima Traoré est apparu, dimanche, à l’édition de 20h du journal de la télévision nationale, en compagnie de la hiérarchie militaire.

« Le commandement militaire des forces armées nationales, composé du Chef d’état-major général des armées et des chefs d’état-major d’armée, à l’issue d’une réunion ce dimanche 2 octobre 2022, ont décidé à l’unanimité de soutenir le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) dans la poursuite de sa vision concernant la défense de la sécurité des populations », a déclaré le nouveau président du MPSR et Chef d’Etat par intérim du Burkina Faso.

Il s’est félicité de leur soutien et a demandé aux populations de se départir des informations qui tendent à jeter le discrédit sur le fonctionnement et la cohésion au sein des Forces Armées Nationales (FAN).

Samedi 1er octobre, les hommes du capitaine Ibrahim Traoré et les soldats restés fidèles au lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba ont frôlé l’affrontement. Dans la soirée, le chef d’état-major des armées, le Colonel Major David Kabré a appelé les deux hommes à la retenue et au dialogue.

Le capitaine Ibrahim Traoré a aussi invité, les soldats engagés contre le terrorisme à redoubler d’efforts et à reprendre courage, afin d’apporter plus de paix aux populations et de la sérénité dans les campagnes.

Les crises sécuritaire et humanitaire ont eu raison du lieutenant-colonel Damiba, lui-même auteur d’un coup contre Roch Kaboré en janvier dernier. 

Au Burkina Faso, les exactions des groupes armés ont fait des milliers victimes et entraîné le déplacement de 1,5 millions de personnes.

Burkina : Une délégation de la Cédéao attendue, lundi à Ouagadougou

Dans un 3e communiqué publié ce dimanche 2 octobre 2022, la Cédéao annonce avoir suivi avec « préoccupation » l’évolution de la situation au Burkina Faso depuis le 30 septembre 2022.Le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Général Umaro Sissoco Emballo, président de la Guinée-Bissau, salue les différentes parties au Burkina Faso « d’avoir accepté un règlement pacifique de leurs différends ».

« Je prends note en particulier de la décision du Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba de renoncer à ses fonctions de Président du gouvernement de transition du Burkina Faso, afin d’éviter une confrontation violente et un éventuel bain de sang », s’est-il réjoui.

Il invite ainsi le peuple à « régler ses différends par le dialogue et non par la violence ».

Le président en exercice de la CEDEAO exige des autorités burkinabè, le respect de l’engagement pris avec l’institution sous-régionale.

Au Sommet du 3 juillet 2022, les Chefs d’Etat de l’instance régionale ont adopté un chronogramme qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024.

Le président Embalo annonce la venue d’une délégation de la Cédéao, conduite par lui-même, le lundi 3 octobre 2022, à Ouagadougou.

Cette délégation sera composée, de la ministre des Affaires étrangères de la Guinée-Bissau, Suzi Carlo Barbosa, du Médiateur de la Cédéao pour le pays, Mahamoudou ISSOUFOU et du président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray.

Burkina : Comment le Capitaine Traoré a sauvé son coup

La tentative du lieutenant-colonel de Paul Henri Damiba de revenir au pouvoir après avoir été déposé vendredi 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas prospéré.Finalement, Damiba n’a pas pu renverser la situation en sa faveur. L’ancien président du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), appareil dont il est servi pour chasser Roch Marc Christian Kaboré du pouvoir le 24 janvier dernier, a fini par capituler au terme de longues heures de négociations pilotées les faitières des communautés religieuses et coutumières. 

Suite à leur médiation, le lieutenant-colonel Damiba a accepté de se retirer du pouvoir sous certaines conditions tournent pour les plus importantes autour de garantie de sa sécurité et celle de ses proches ainsi que la poursuite des activités opérationnelles. Des conditions acceptées dans leur intégralité par le capitaine Ibrahim Traoré désigné chef de l’Etat du Burkina Faso.

A 34 ans, l’officier subalterne parvient ainsi à se maintenir à la tête du « Pays des Hommes intègres » alors qu’il y a 24 heures, son coup d’Etat du vendredi 30 septembre était sur le point de se solder par un échec. Le rapport de force semblait lui être défavorable après qu’une partie de l’armée a décidé de se ranger du côté de son ancien camarade du MPSR. Mais le capitaine Traoré a su faire une lecture lucide de la situation et a mis au point une stratégie qui a été payante. 

Pour lui, il était presque vital de gagner la bataille de l’opinion. En une journée, le jeune officier a donné trois interviews aux médias nationaux et internationaux. À la révision nationale, la France est accusée de parrainer « une contre-offensive » du lieutenant-colonel Damiba.

 A coups de communiqués, Paris a démenti toute implication dans les évènements en cours au Burkina depuis vendredi. Mais c’était peine perdue. Des intérêts français sont attaqués à Bobodioulasso, deuxième ville du pays et dans la capitale. « Le tort de Damiba, c’est qu’il est soupçonné de marcher pour les français », analyse un ancien correspondant d’un média occidental à Ouagadougou.

De son coté, Hassane Koné, chercheur Sénior à l’Institut d’Études de sécurité (ISS) trouve que « La mobilisation de la population à Ouagadougou et dans plusieurs villes où les citoyens sont sortis pour acclamer le coup d’Etat et demander la démission de Damiba a été déterminante » dans la suite des évènements ». Selon lui, « cette pression de la rue ajoutée à la détermination des putschistes a poussé les leaders des communautés religieuses et coutumières à peser de tout leur poids pour convaincre Damiba ».

Après avoir écarté le lieutenant-colonel Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré doit désormais s’employer à faire l’unanimité au sein de l’armée au sein de laquelle son rang et son âge sont un réel problème pour certains cadres. Des manœuvres seraient en cours pour le contraindre à se retirer pour laisser son fauteuil à plus gradé que lui. Le nom du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, chef des Cobras arrêté en janvier, à deux semaines du putsch contre Roch Marc Christian Kaboré est avancé par certaines sources proches de ces tractations. 

A ce défi, il doit ajouter l’impératif de résultats probants dans la guerre contre les groupes jihadistes. Il donne l’air d’en être conscient et s’est fixé un délai de trois mois pour inverser la tendance. Le nouvel homme fort de Ouagadougou a instruit les secrétaires généraux des ministères, chargés d’expédier les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, d’aller très vite. Car pour ce jeune capitaine, « tout est urgent ».

Putsch au Burkina : la Cédéao préoccupée par l’évolution de la situation

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) suit avec inquiétude les derniers développements de la nouvelle tentative de coup d’État au pays des Hommes intègres.Depuis vendredi, la situation est pour le moins confuse au Burkina Faso où le capitaine Ibrahim Traoré s’emploie à renverser le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, président de la transition.

Les deux hommes sont pourtant membres du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui a écarté du pouvoir, en janvier dernier, le président élu Roch Marc Christian Kaboré. Cette instabilité au plus haut sommet de l’État burkinabè tourmente la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

L’organisation régionale, après avoir fermement condamné la prise du pouvoir par les armes, dans un communiqué daté du 30 septembre, a réitéré ce dimanche les termes dudit document.

En outre, la Cédéao demande « aux Forces de Défense et de Sécurité (burkinabè) d’éviter l’escalade et, en toutes circonstances, de protéger les civils ». Elle souhaite par ailleurs « l’arrêt des violences et des pillages, de tous genres, qui ne peuvent être tolérés ».

En soutien au peuple burkinabè dans sa quête de démocratie, la Cédéao « réaffirme son attachement au chronogramme adopté par le Sommet des chefs d’État et de gouvernement du 3 juillet 2022 qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

[LIVE – Burkina] Retour progressif à la normale à Ouagadougou

Apa news suit à la minute près les événements qui se déroulent au Burkina-Faso suite au coup d’Etat en cours mené par une partie de l’armée dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba dont la destitution a été annoncée vendredi soir.

(Merci d’actualiser la page pour prendre connaissance des dernières nouvelles)13h50. Burkina : Retour progressif à la normale. Le quartier présidentiel Ouaga 2000 n’est plus barricadé, a constaté APAnews, dimanche.

13h00. Burkina : Selon des sources concordantes jointes par APAnews, plusieurs manifestants ont érigé des barrages sur la route nationale 1 sur l’axe BoboDioulasso-Ouagadougou, dans la capitale économique du pays, perturbant le trafic routier. Ils disent apporter leur soutien au nouvel homme le capitaine Ibrahima Traoré et ses camarades.

12h30. Burkina : La CEDEAO a réitéré, dimanche, dans un second communiqué, sa condamnation du putsch en cours à Ouagadougou. Elle a dit soutenir la quête de démocratie du peuple burkinabè et réaffirme son « attachement au chronogramme adopté par le Sommet du 3 juillet 2022 qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

12h20. Burkina : Le Capitaine Ibrahim Traoré appelle au calme et à la retenue en attendant de faire la lumière sur le dossier du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, dans un communiqué lu, ce dimanche, à la télévision nationale. Le lieutenant-colonel Zoungrana est un officier de l’armée burkinabè assez apprécié de la troupe et détenu pour des faits de Blanchiment de capitaux depuis janvier 2022.

12h20. Burkina : Le nouvel homme fort, le capitaine Ibrahim Traoré, assure que la situation est sous contrôle et que « les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre ». L’annonce a été faite sur les antennes de la télévision publique, la RTB. Le communiqué a été lu par le capitaine Sorgho en présence du capitaine Ibrahim Traoré.

Burkina Faso : Damiba a-t-il démissionné ?

Au surlendemain du coup d’Etat du Capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant Colonel Paul Henri Damiba, c’est l’imbroglio au Burkina Faso.Quarante-huit heures après le contrecoup du Capitaine Ibrahim Traoré, c’est toujours l’incertitude autour de l’identité de l’homme qui préside aux destinées du Burkina Faso.

Pourtant, vendredi 30 septembre, le jeune officier subalterne a affirmé avoir « déchu » le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, auteur d’un coup d’Etat du 24 janvier contre Roch Marc Christian Kaboré, de son « pouvoir d’Etat » après une journée de mutinerie des « cobras », unité en première ligne dans la lutte contre les jihadistes.

Dans la foulée, toutes les institutions ont été dissoutes et des concertations annoncées pour désigner un nouveau président. Sauf que l’ex (?) président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) n’avait pas dit son dernier mot.

Samedi 1er octobre, des tirs ont été à nouveau entendus à Ouagadougou. Des hélicoptères de l’armée ont été également aperçus dans le ciel de la capitale du « Pays des Hommes intègres ». En plus des échanges de tirs à l’arme lourde, la guerre s’est jouée aussi sur le terrain de la communication.

Alors que le capitaine Ibrahim Traoré a multiplié les interviews pour justifier le « renversement » de son ancien camarade du MPSR, l’appelant « à se rendre » pour éviter un bain de sang, ce dernier en a fait de même à travers la page Facebook de la présidence du Faso qu’il tient toujours et l’invite « à la raison ».

L’Etat-major général des armées burkinabé s’est gardé de prendre parti dans ce conflit et a appelé à une « sortie négociée ». Le patron de l’armée, le Général David Kabré a annoncé la poursuite des pourparlers pour un dénouement heureux. Des négociations dans lesquelles seraient impliqués des chefs coutumiers et religieux.

A la date du 2 octobre, rien d’officiel n’est encore sorti de ces discussions mais plusieurs sources locales affirment que le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba aurait rendu sa démission. Mais pour d’autres interlocuteurs de Apa inscrivent cette thèse dans « la guerre informationnelle à laquelle on assiste depuis plusieurs heures entre les deux camps ».

Dans une nouvelle déclaration à la RTB dimanche 2 octobre, le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas fait état de la démission du lieutenant-colonel Damiba, mais assure que « la situation est sous contrôle ». Il appelle aussi à la cessation des actes de vandalisme et de violence.

Crise au Faso : Air Côte d’Ivoire suspend ses vols vers Ouagadougou

Cette suspension des vols, annoncée samedi, intervient au lendemain de la fermeture des frontières aériennes du Burkina Faso, où l’on observe une crise entre la junte et un groupe de militaires.« Nous portons à votre connaissance, la suspension de nos vols au départ et à destination de Ouagadougou jusqu’à nouvel ordre », indique la compagnie aérienne dans une note. La décision de fermeture des frontières a été annoncée le 30 septembre 2022.

La situation reste tendue à Ouagadougou après un coup d’Etat militaire opéré par un groupe de soldats qui a déclaré avoir démis de ses fonctions le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba. De son côté le chef de la junte appelle « le capitaine Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide ».

Putsch au Burkina Faso : Damiba ne s’avoue pas vaincu

Le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba appelle le capitaine Ibrahim Traoré à la raison et dément avoir bénéficié d’un appui extérieur.« Dechu de son pouvoir d’État » par ses anciens camarades du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba n’abdique pas. Un peu plus de 24 heures après sa « chute », l’officier, dans un message diffusé sur la page Facebook de la présidence, « appelle le Capitaine Traoré et compagnie à revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte ».

Dans un entretien à la Voie de l’Amérique samedi 1er octobre, le capitaine Ibrahim Traoré qui affirme avoir destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba l’a invité « à se rendre ». 

Un peu plus tôt, son camp accusait la France de permettre au tombeur de Roch Marc Christian Kaboré d’organiser sa riposte depuis sa base de Kamboinsin. « Je démens formellement m’être réfugié dans la base française de Kamboincé. Ce n’est qu’intoxication pour manipuler l’opinion », répond le lieutenant-colonel Damiba.

Vendredi 30 septembre, de jeunes officiers ont déclaré avoir destitué le président de la transition, le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, lui-même auteur d’un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier. 

Ils lui reprochent ses choix inefficaces dans la lutte contre les groupes jihadistes qui déstabilisent le nord du Burkina Faso depuis 2015. Ils en ont aussi après lui pour avoir « réinstauré au forceps un ordre ancien et posé des actes de nature à remettre en cause l’indépendance de la justice ».

Les nouveaux dirigeants du MPSR ont dissous le gouvernement, la charte de la transition ainsi que l’Assemblée nationale de transition. Les frontières aériennes ont été fermées jusqu’à nouvel ordre.

Cependant, le couvre-feu de 21 heures à 5 heures a été levé samedi 1er octobre.

Burkina: le capitaine Traoré invite Damiba à se rendre

Depuis sa prise de pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré s’est exprimé pour la première fois, réagissant aux coups de feu qui ont retenti samedi 1er octobre à Ouagadougou.Le nouveau chef de la junte militaire au Burkina Faso, capitaine Ibrahim Traoré, a accordé sa première sortie médiatique à nos confrères de VOA Afrique. Il a réagi à la confusion qui a suivi le renversement, vendredi 30 septembre, du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier, qui n’est toujours pas arrêté, ne s’avoue pas vaincu. Des tirs ont été entendus ce matin dans la capitale où les accès de plusieurs endroits stratégiques sont bloqués par les « hommes » du capitaine Traoré.

« Ce qui se passe sur le terrain est une tentative du président Damiba d’entrainer les forces à un affrontement. Mais nous sommes en réserve depuis un certain temps. Des hélicoptères, que nous n’avons pas engagés, nous ont survolés bien que nous ayons la capacité de le faire. Il a fait rentrer quelques forces spéciales qui ne connaissent même pas, peut-être, les missions pour lesquelles elles ont été envoyées. Nous avons des éléments même à l’intérieur qui se demandent c’est quoi le problème en fait. A l’instant, je sais qu’ils sont en train d’essayer de les corrompre. Mais nous sommes en ligne avec les hommes. Nous savons tout ce qui se passe. Donc, on leur dit seulement de ne pas rentrer dans le jeu », a déclaré l’officier de 34 ans, invitant le président déchu à se rendre pour éviter un bain de sang.

« Nous allons encore essayer de donner une chance (à Damiba et les hommes qui lui sont restés fidèles). A défaut de cela, nous serons obligés de lancer un appel à beaucoup de soldats burkinabè qui vont rallier la capitale. Ce qui n’est forcément pas bien pour nous. Mais nous pouvons rassurer la population à rester sereine. Nous avons nos plans, écrit tout ce que nous voulons et défini les partenaires avec lesquels nous voulons travailler pour sortir le Burkina Faso de cette situation », a estimé le capitaine Traoré.

« Des villageois se nourrissent de feuilles d’arbres »

Réputé proche des hommes qui combattent les groupes djihadistes au Burkina, le capitaine Ibrahim Traoré précise qu’il a été « choisi » pour diriger le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, organe dirigeant la junte) en remplacement du lieutenant-colonel Damiba. « Cela fait trois semaines que ça bouillonne » dans les casernes et sur les théâtres d’opérations à cause des « problèmes logistiques et des considérations de la valeur humaine » qui n’ont pas été satisfaits par les autorités, a-t-il justifié.

Le jeune militaire reproche notamment au lieutenant-colonel Damiba, le président de la transition déchu, de s’être transformé en politicien au lieu de travailler à fournir des armes aux soldats déployés pour combattre les djihadistes qui continuent de décimer les populations civiles d’une grande partie du pays.

« Le combat que nous menons c’est pour le Burkina Faso. Il faut aller au fin fond du pays pour comprendre certaines choses. Je patrouille dans la brousse avec mes hommes. Mais la logistique minimum ne suit pas. Vous trouvez des populations meurtries. Dans certains villages par exemple, toutes les feuilles des arbres ont disparu parce qu’elles sont mangées par les hommes. Les herbes sont mangées. On propose des solutions pour protéger ces gens mais on ne nous écoute pas », a-t-il déploré.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a aussi voulu rassurer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et les autres organisations internationales. Il jure qu’il n’est pas intéressé par le pouvoir, mais motivé par une volonté de sauver son pays contre la menace terroriste qui gagne considérablement du terrain au Burkina Faso.

« Le communiqué d’hier est assez clair en attendant les assises qui vont choisir un président (civil ou militaire). Nous ne sommes pas là pour le pouvoir. L’idée même est de descendre dès demain avec les mêmes hommes qui m’ont suivi pour faire un nettoyage. (…) Nous voulons combattre, protéger et sortir nos populations de cette misère », a indiqué le capitaine Traoré.

Putsch au Burkina : l’UA et la Cédéao sur la même longueur d’onde

L’Union Africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) condamnent avec la plus grande fermeté la nouvelle prise du pouvoir par la force.Depuis l’indépendance acquise en août 1960, l’histoire politique du Burkina Faso est jalonnée de coups d’État. Le pays des Hommes intègres en est désormais à son 9e putsch en 62 ans d’existence. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le dernier sur la liste des présidents déchus, a été renversé entre jeudi et vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré.

C’est le deuxième coup d’État dans ce pays en 2022. Dès le premier mois de l’année en cours, Roch Marc Christian Kaboré, réélu deux ans plus tôt pour un second quinquennat, a été déposé par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) dirigé par le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba. Le même sort vient de lui être appliqué par des hommes qu’il a propulsés.

Une instabilité chronique qui fait du Burkina Faso l’un des plus mauvais élèves du continent noir en matière de respect de la volonté populaire exprimée dans les urnes. Dans un communiqué, publié hier vendredi, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fermement condamné la prise du pouvoir par la force « au moment où des progrès ont été réalisés pour un retour méthodique à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ». 

Poursuivant, l’organisation régionale a réaffirmé « son opposition sans réserve à toute prise ou maintien du pouvoir par des moyens non constitutionnels », non sans exiger « le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les autorités de la transition ».

Ce samedi, la Commission de l’Union Africaine (UA) est également montée au créneau pour « condamner sans équivoque » le nouveau putsch et apporter son « soutien ferme » à la Cédéao conformément à la Déclaration de Lomé de 2000, à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, et à la Déclaration d’Accra sur les changements non constitutionnels de gouvernement.

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, a exprimé « ses vives préoccupations » face à la résurgence des coups d’État à l’échelle continentale. 

Concluant son propos, le diplomate tchadien a appelé « les militaires (burkinabè) à s’abstenir immédiatement et totalement de tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l’Homme et au strict respect des échéances électorales pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

Putsch au Burkina : le lieutenant-colonel Damiba « n’a pu faire mieux » (chercheur)

La destitution du président de la transition burkinabè découle principalement, selon l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur senior à l’Institut d’Études en Sécurité (ISS), de sa promesse non tenue d’endiguer rapidement la menace terroriste après le coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré.

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba a été destitué par ses camarades du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) qui lui reprochent ses choix inappropriés dans la lutte contre les jihadistes. Peut-on dire que sa chute était prévisible ?

Depuis plusieurs mois, l’opinion publique burkinabè critique avec véhémence le régime Damiba pour son manque de résultats tangibles sur le terrain sécuritaire. En janvier dernier, le MPSR a renversé le président élu Roch Christian Kaboré en invoquant son incompétence face à l’insécurité. Neuf mois plus tard, le MPSR avec à sa tête le lieutenant-colonel Damiba n’a pu faire mieux.

Le pays demeure l’épicentre des attaques jihadistes au Sahel. La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 2 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable.

Ces derniers mois, les rumeurs faisant état de tensions et de divergences au sein de l’organe militaire au sujet de certaines décisions se faisaient insistantes. Des tensions entre chefs des structures militaires sont par exemple apparues dans la conduite des opérations de lutte, notamment entre l’État-Major Général des Armées (EMGA) et le Commandement des Opérations du Théâtre National (COTN), propulsé par Damiba en première ligne. 

Certaines informations faisaient état de profondes divergences sur la volonté de Damiba de renforcer la coopération avec l’armée française. De même, des mécontentements ont fait jour au sein de certains milieux de l’armée, suite aux dernières promotions au grade de général dont a été exclu le CEMGA au profit d’officiers du cercle amical de Damiba. Certaines options politiques du chef de la junte ne faisaient pas l’unanimité, notamment ses initiatives de réconciliation, plutôt perçus comme une tentative réhabilitation de Blaise Compaoré pourtant condamné par la Justice.

Les nouveaux putschistes peuvent-ils inverser la tendance dans la lutte contre le jihadisme ?

Les ex-compagnons de Damiba semblent justifier son écartement par une volonté de rectification de la trajectoire de lutte. Sera-t-elle efficace ? Il est difficile en ce moment de le présager. Toutefois, un ensemble de paramètres pourraient être déterminants. Ces groupes ont mis des années à s’installer dans le cadre d’un patient travail d’instrumentalisation des vulnérabilités au niveau local. Ils occupent le terrain depuis huit ans et contrôlent des pans entiers des économies locales. 

Pour reprendre l’ascendant, il faudra du temps et il faudra un investissement important dans la gouvernance de la sécurité, mais aussi dans la gouvernance politique, sociale et économique. Il faudra une réelle stratégie globale qui s’inscrira forcément sur le moyen et le long terme.  

Les attentes populaires sont plus que jamais élevées. L’opinion burkinabè, contrairement au cas malien, garde encore toute son influence sur le champ politique. La capacité des tenants actuels du pouvoir à créer un vrai consensus politique autour de leurs actions sera à cet égard déterminant.  

Le Burkina était le moins acculé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) parmi les trois pays ayant récemment connu des coups d’État. Avec le renversement du lieutenant-colonel Damiba, la donne peut-elle changer ?

La Cédéao, tout en restant fidèle à son principe de condamnation des prises de pouvoir par la force, a qualifié dans son communiqué d’inopportun ce nouveau coup d’État au Burkina. Son communiqué garde une tonalité menaçante à l’endroit des nouveaux tenants du pouvoir, notamment sur l’éventualité du non-respect du calendrier des deux ans de transition déjà conclu. L’attitude de la Cédéao pourrait en effet changer par rapport à un pays qu’elle considérait jusqu’à présent comme le bon élève en comparaison avec le Mali et la Guinée. 

Toutefois, la Cédéao devra faire preuve de pragmatisme et éviter de s’engager dans une logique de confrontation qui, à l’expérience ces derniers temps, s’est montrée contre-productive. Elle devra au plus vite prendre attache avec les nouvelles autorités pour renégocier le respect des engagements des anciens acteurs.

À quelles répercussions peut-on s’attendre dans la sous-région ?

Le Burkina occupe une place stratégique du fait de sa position géographique en Afrique de l’Ouest. Il est au centre et partage des frontières avec 6 pays de la sous-région (Mali, Niger, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Bénin).  Les développements récents liés à l’expansion des activités des groupes jihadistes dans les pays au Sud des frontières du Burkina (Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) indiquent qu’une dégradation de sa situation constituerait une aubaine pour ces groupes. Ces derniers visent clairement à étendre leurs tentacules en Afrique de l’Ouest. La situation au Burkina devrait donc avoir des conséquences dans les pays limitrophes et au-delà. C’est intimement lié.

Burkina : qui le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort de Ouagadougou ?

Le capitaine Ibrahim Traoré a destitué le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, après huit mois de transition.Vendredi 30 septembre, les Ouagalais sont réveillés par des échanges de tirs. Le temps de comprendre ce qui se passe, des soldats se déploient dans des axes stratégiques de la capitale du Burkina Faso. Ils ne le savent, peut-être, pas encore, mais un nouveau coup d’Etat est en train de prendre forme sous leurs yeux. De jeunes officiers ont décidé de « déchoir » le président de la transition, le lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba, arrivé lui-même au pouvoir le 24 janvier par les armes.

Les supputations sont allées bon train sur l’identité du meneur des hommes qui veulent la tête du tombeur de Roch Marc Christian Kaboré. Pour les uns, c’est le lieutenant-Colonel Emmanuel Zoungrana, chef de l’unité des « Cobras » constituée en 2019 pour faire face aux jihadistes et arrêté en janvier dernier pour tentative de coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, qui serait derrière ces têtes brulées qui en veulent à Damiba. Pour les autres, c’est le lieutenant-Colonel Yves Didier Bamouni, qui a orchestré la fronde contre celui qui a fait de lui le Commandant des opérations du théâtre national (COTN).

Ce n’est qu’en début de soirée que les burkinabé et le monde ont mis un nom sur le visage du nouvel homme fort de Ouagadougou. Il s’agit du Capitaine Ibrahim Traoré. Le visage ferme, le jeune officier, à la droite du capitaine Kiswendsida Farouk Azaria Sorgho, lecteur à la télévision nationale du communiqué mettant fin aux fonctions du lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba.

Porté au sommet du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Traoré est réputé « proche de ses hommes ».  

Originaire du nord, il a obtenu son Baccalauréat au lycée mixte d’Accart-ville de Bobodioulasso, selon le média burkinabé, Omega. Il rejoint la capitale en 2006 pour poursuivre ses études à l’Université Joseph Ki Zerbo. Quatre années plus tard, il intègre l’armée et devient capitaine en 2020. Selon des informations obtenues par Apa, il a, entretemps, été envoyé au Mali dans le cadre de la Minusma où il aurait fait preuve de bravoure lors de l’attaque du Super Camp de Tombouctou en 2018 par des groupes jihadistes. A l’époque, trois compagnie d’infanterie du Burkina Faso étaient présent dans ce quartier général de la mission onusienne. 

Nommé chef du régiment d’artillerie de Kaya, dans la province de Sanmatanga depuis mars dernier par le Lieutenant-Colonel Paul Henri, les frustrations accumulées par les cobras sous la transition ne le laissent pas indiffèrent. « Le capitaine est le grade d’officier subalterne qui est au contact direct avec celui qui combat. Il vit avec les sous-officiers et militaires du rang. C’est le seul officier qui peut mourir au front avec ses hommes. C’est le commandant des actions sur le terrain », explique à Apa un ancien officier ouest-africain.

En plus de payer un lourd tribut dans la guerre contre les groupes jihadistes dans le nord du pays, ces soldats reprochent à l’ancienne équipe l’aggravation des « lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu, compromettant ainsi les opérations à caractère stratégique ».

Ils en veulent au lieutenant-colonel Damiba pour avoir « trahi » leur « idéal commun de départ » consistant à reconquérir les territoires tenus par les groupes jihadistes. « La quasi-totalité de ses 13 régions continue de subir l’insécurité et près de 02 burkinabè sur 10 ont fui leur lieu de résidence du fait de cette insécurité. Les compagnons de Damiba au MPSR le tiennent visiblement pour responsable », indique l’Ivoirien Fahiraman Rodrigue Koné, chercheur sénior à l’Institut d’Etudes en Sécurité (ISS) basé à Dakar, au Sénégal.  

Le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes engagent les « forces combattantes à se recentrer sur la question sécuritaire et au rétablissement de l’intégrité de notre territoire ».

Le temps pour la nouvelle équipe dirigeante du pays de désigner un « président civil ou militaire » au terme de concertations nationales qui se tiendront dans les prochains jours, la Constitution est suspendue, le gouvernement, l’Assemblée législative de transition (ALT) dissouts alors que les partis politiques et les organisations de la société civile ont été sommés de renoncer à toute activité jusqu’à nouvel ordre. 

Burkina : Damiba renversé par le Capitaine Ibrahim Traoré

Après mois de transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba est démis de ses fonctions.Le capitaine Ibrahim Traoré est le nouvel homme fort de Ouagadougou. Vendredi 30 septembre, en début de soirée, il a déposé le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba qui avait lui-même renversé Roch March Christian Kaboré en janvier dernier.

Burkina : le président de transition appelle au « calme » et à la « prudence »

Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba prône l’apaisement alors que la situation sécuritaire reste confuse à Ouagadougou où des tirs nourris sont entendus depuis la nuit de jeudi.Les vieux démons se réveillent encore au Burkina Faso. Le pays des hommes intègres, dirigé par une junte après le renversement du président Roch Marc Christian Kaboré, est actuellement secoué par « un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales » de l’aveu des autorités de transition.

Au regard de la situation, pour le moins confuse, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président du Faso, a invité « les populations à observer la plus grande prudence et à rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux » dans un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence de la République.

Poursuivant, l’actuel homme fort de Ouagadougou indique que « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ». Jusque-là, « aucun membre du gouvernement n’a été arrêté. C’est une crise interne à l’armée et les échanges se poursuivent au sein de la grande muette pour un dénouement sans écueils », a précisé le porte-parole du gouvernement, Wendkouni Lionel Bilgo, à la télévision privée BF1.  

Arrivé au pouvoir en janvier dernier, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avait promis de relever le défi de la guerre contre les groupes jihadistes responsables de la déstabilisation du Nord du pays. Pourtant, après neuf mois de transition, le chef de l’État burkinabè ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue même à gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al Qaïda ou à l’État islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel, au Nord du pays. C’est le principal foyer jihadiste au Burkina.

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaires à Djibo, à plus de 200 kilomètres au Nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays du Sahel.

Burkina : le président Damiba appelle au « calme » et à la « prudence »

Alors que la situation reste confuse à Ouagadougou où des tirs ont été entendus dans la nuit du jeudi à vendredi, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba tente de calmer le jeu par le biais de la page Facebook certifiée de la présidence de la République.«Le Président du Faso, Chef suprême des Forces armées nationales, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, au regard de la situation confuse créée suite à un mouvement d’humeur de certains éléments des Forces armées nationales ce vendredi 30 septembre 2022 à Ouagadougou, invite les populations à observer la plus grande prudence et de rester calme face à certaines informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux », lit-on dans un communiqué de la Direction de la communication du palais.

Selon le président de la transition burkinabe, « des pourparlers sont en cours pour ramener le calme et la sérénité ».

Arrivé au pouvoir en janvier dernier par un coup d’Etat contre Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait promis de relever le défi de la guerre contre les groupes jihadistes responsables de la déstabilisation du nord du pays.

Après neuf mois de transition, il ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue de gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel (nord), principal foyer jihadiste dans le pays.

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaire à Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Burkina : que se passe-t-il à Ouagadougou ?

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des bruits d’armes ont été entendus un peu partout à Ouagadougou, la capitale.Les grandes artères de la ville ont été bouclées alors que le signal de la radiotélévision nationale (RTB) a été momentanément interrompu. 

 Des signes qui rappellent la  mutinerie survenue en janvier dernier et qui a débouché au coup d’Etat revendiqué par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) contre Roch Marc Christian Kaboré. 

Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui avait alors pris la tête de ce groupe de militaires avait justifié le putsch par la nécessité de redresser la situation sécuritaire face à une montée en puissance des groupes jihadistes.

Pourtant, après neuf mois de transition, le chef de l’Etat burkinabè ne semble pas en mesure de mettre fin à l’insurrection jihadiste qui continue à gagner du terrain.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents liés à l’activité des insurgés islamistes affiliés à Al Qaida ou à l’Etat islamique ont été enregistrés dans la région du Sahel, au nord du pays, principal foyer jihadiste dans le pays. 

Les deux dernières attaques meurtrières visant des convois d’approvisionnement sous escorte militaires à Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, illustrent la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays du Sahel.

Soldats ivoiriens arrêtés au Mali : la mission de la dernière chance ?

Des chefs d’Etat ouest-africains sont attendus à Bamako ce jeudi pour plaider la cause des militaires ivoiriens arrêtés le 10 juillet par les autorités de la transition malienne.C’est une mission qui suscite beaucoup d’espoir. Lors de son sommet extraordinaire convoqué le 22 septembre, la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait décidé d’envoyer « incessamment » des émissaires à Bamako pour plaider la cause des 46 soldats détenus par les autorités maliennes.

Cette mission de « haut niveau » constituée des présidents du Togo, du Ghana et de la Gambie (qui remplace le chef de l’Etat du Sénégal, empêché) sera à Bamako jeudi 29 septembre, selon une note du ministère malien des Affaires étrangères parvenue à APA. Faure Gnassingbé, Nana Akufo-Addo et Adama Barrow seront reçus par le Colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne. A cette occasion, il est attendu qu’ils réitèrent la position de la Cédéao sur ce contentieux entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

L’organisation sous-régionale avait lors de ce sommet tenu en marge de la 77e Assemblée générale des Nations unies à New-York, « condamné l’incarcération continue des soldats ivoiriens », « dénoncé le chantage exercé par les autorités maliennes » et « demandé leur libération sans condition ».

L’envoi de cette mission est le fruit de la saisine de la Cédéao par la Côte d’Ivoire qui estime que le maintien en détention de ses soldats par Bamako est une prise d’otage.

En recevant le ministre nigérian des Affaires étrangères vendredi 9 septembre, le Colonel Assimi Goita qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, avant d’évincer le président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane neuf mois plus tard, s’est exprimé en faveur « d’une solution durable ».

« Au même moment où la Cote d’Ivoire demande la libération de ses soldats, elle continue de servir d’asile pour certaines personnalités politiques maliennes faisant l’objet de mandat d’arrêt émis par la justice. Malheureusement, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali, d’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », a ajouté le chef de l’Etat malien.

Quelques heures plus tôt, la médiation togolaise avait pourtant obtenu des autorités maliennes la libération des trois femmes soldats du groupe des 49 détenus depuis dimanche 10 juillet pour « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’Etat, crimes d’association de malfaiteurs, de détention et transport d’armes de guerre et complicité de crime ». Il était convenu avec les différentes parties de poursuivre les discussions pour la libération des 46 soldats qui restent en détention.

La question est de savoir si la mission de médiation de la Cédéao ne donne les résultats escomptés, quelle sera la suite ? Dans un entretien avec RFI et France24, le président en exercice de la Cédéao, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló qui trouve que les autorités maliennes auraient dû relâcher les militaires ivoiriens, n’écartait pas de nouvelles sanctions contre le Mali si les autorités de la transition ne reviennent pas à de meilleurs sentiments. « Tout est possible », avait-il lancé.

Les FACI : une armée de plus en plus professionnelle

Les 46 soldats ivoiriens arrêtés en juillet à Bamako sont toujours en détention au Mali. L’autorité de transition malienne persiste à les présenter comme des mercenaires. Une assertion qui remet publiquement en cause le professionnalisme de l’armée ivoirienne. Analyse d’une des armées les plus prometteuses d’Afrique de l’Ouest.Les Forces armées de Côte-d’Ivoire (FACI) ne sont pas inconnues en Afrique, surtout au Mali. En 2021, une interview par l’ONU d’un officier supérieur du bataillon ivoirien installé dans ce pays voisin insistait sur l’action et les sacrifices consentis par les soldats des FACI au service de la population malienne. Depuis 2017, un contingent y est en permanence projeté. Au fil des années, ce contingent s’est densifié et professionnalisé pour passer de 150 soldats en 2017, à 650 en 2022. Au mois d’août, en pleine crise bilatérale entre Abidjan et Bamako, l’armée ivoirienne poursuivait ses rotations au sein de la Minusma. Une preuve supplémentaire de la bonne intégration des forces d’Abidjan au sein des instances internationales.

Ces capacités ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’une politique volontaire de l’État ivoirien, et notamment du Président Alassane Ouattara, destinée à professionnaliser ses forces armées. Entamée dès 2011, la réforme du secteur de la sécurité (RSS), s’est accélérée à partir de 2017. En une décennie, les forces ivoiriennes sont passées d’une entité politisée et peu efficace, à une force de cohérente en perpétuelle progression. Raison pour laquelle ces forces sont éligibles aujourd’hui à des projections dans des zones de conflits comme le Mali.

Une armée qui monte en puissance

Les FACI sont encore en phase de reconstruction. Depuis 2017, des efforts importants ont été consentis par le gouvernement ivoirien pour rationaliser la chaîne de commandement, dépolitiser la troupe et fournir de meilleures conditions de vies et d’entraînement aux soldats. Comme le soulignait, en 2021, le Military Balance (de l’International Institute for Strategic Studies), une base de données militaires internationales de référence : « Les forces armées [ivoiriennes, ndlr] continuent de se régénérer et les initiatives de RSS se poursuivent ».

Ces efforts se sont matériellement traduits par une hausse tendancielle des budgets alloués aux armées. Entre 2014 et 2021, ceux-ci ont quasiment doublé pour atteindre plus de 600 millions de dollars. Un des plus importants d’Afrique de l’Ouest. Ils ont permis la construction de nombreuses infrastructures, mais aussi l’achat d’équipements et de capacités technologiques (drones, blindés, etc). Peu de forces armées ouest-africaines peuvent se prévaloir d’une telle dynamique (Bénin, Mauritanie, Niger, Tchad, etc)

Les armées ivoiriennes profitent également d’un partenariat de défense resserré avec la France : une des armées parmi les plus puissantes et expérimentées du monde. L’Armée française fournit chaque année de nombreuses formations aux soldats et pilotes ivoiriens : formations fondamentales, stages d’aguerrissement, exercices et manœuvres, etc.

Ce partenariat opérationnel a encore prouvé sa solidité récemment. Après un premier voyage en juin, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, s’est déplacé une nouvelle fois en France, le 12 juillet, pour participer à une réunion de financement de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville (AILCT). Inaugurée en juin 2021, cette académie est un centre d’entrainement dédié au contre-terrorisme. Elle doit aussi participer à la création d’une culture africaine commune de contre-terrorisme. Son installation en Côte d’Ivoire est une preuve de la maturité militaire du pays.

Quelques jours plus tard, c’est le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, accompagné du Chef d’état-major français des armées, le Général Burkhard, qui faisait le déplacement afin de constater la solidité des relations de défense franco-ivoiriennes.

Augmentation de la cadence opérationnelle

Parallèlement à leur régénération, les FACI engrangent des résultats concrets sur le terrain. Dès 2018, les FACI participent avec succès à des opérations multinationales de contre-terrorisme, telle que Koudalgou II, avec le Burkina-Faso et le Ghana. Cette opération est menée dans le cadre de l’Initiative d’Accra, un forum de coopération militaire créé en 2017 qui regroupe Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Togo.

En 2020, la Côte d’Ivoire s’illustre aussi lors de l’opération Comoé. Elle est menée avec le Burkina-Faso, afin de débusquer les points d’appui des groupes armés terroristes sur la frontière nord du pays. Par ailleurs, les FACI, déployées dans le nord du pays, ont su à plusieurs reprises repousser des attaques menées par les groupes armés terroristes (GAT). Le lancement de l’AILCT devrait renforcer, d’ici à quelques années, ces capacités intra-africaines d’opération en coalition, avec la Côte d’Ivoire comme nation cadre.

Le déploiement du 1er BPP au sein de la Minusma, depuis 2017, est aussi un signal de la mise en conformité croissante des armées ivoiriennes avec les standards internationaux d’opérabilité. Inversement, l’engagement au sein de la Minusma, participe à la montée en puissance des FACI via les formations dédiées – généralement prodiguées par des sociétés militaires privées – en amont des déploiements. En aval, les forces profitent des retours d’expériences (Retex) des personnels déployés. Un cercle vertueux qui permet de donner une expertise précieuse aux personnels des FACI en rotation au sein du bataillon.

Même si le processus de modernisation des forces ivoiriennes est toujours en cours, ces dernières peuvent désormais être considérées comme professionnelles. Les récentes opérations témoignent factuellement d’un noyau de plus en plus élargi d’opérateurs et de personnels bien formés. Pour le reste, le suivi des réformes est inspecté de près par le gouvernement et les récents progrès permettent de se montrer optimiste.

Burkina : lourd bilan après l’attaque d’un convoi à Djibo

Au lendemain de l’attaque d’un convoi d’approvisionnement à destination de Djibo, le gouvernement dresse un lourd bilan.La réaction des autorités burkinabè suite à l’attaque, lundi 26 septembre, d’un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, est intervenue vingt-quatre heures après l’incident.

Selon un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement de transition, Wendkouni Joël Lionel Bilgo, « le convoi a été attaqué par des terroristes près de la localité de Gaskindé (province du Soum, région du Sahel) ce 26 septembre ».

Le bilan provisoire officiel fait état de 11 morts parmi les militaires et 28 blessés dont 20 militaires, 1 VDP (Volontaire pour la Défense de la Patrie) et 7 civils. « Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent », ajoute le communiqué.

« L’embuscade a également causé d’importants dégâts matériels », souligne le Gouvernement, réaffirmant « son engagement et celui de l’ensemble des forces patriotiques en lutte contre le terrorisme à tenir le serment de défendre et de libérer notre peuple de l’emprise des forces obscurantistes qui veulent l’asservir par la violence aveugle et la terreur ».

Pour reprendre l’ascendant face aux groupes jihadistes qui déstabilisent cet Etat du Sahel, le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat contre le président de la République Roch Marc Christian Kaboré en janvier 2022, multiplie les initiatives.

 Le chef de l’Etat burkinabé a institué un cadre de dialogue avec les jihadistes burkinabé désirant déposer les armes. Face à la nation au début du mois de septembre pour faire le bilan de l’opération baptisée « reconquête de notre pays », il a affirmé avoir renforcé les moyens de l’armée.

A l’Assemblée générale des Nations unies, le lieutenant-colonel Damiba a appelé la communauté internationale à l’aide. Dans cette dynamique, le président burkinabé a rencontré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov en vue du renforcement de la coopération de son pays avec Moscou.

Maroc-Mauritanie: Examen des différents aspects de la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire

Le Directeur général de la Sûreté nationale et de la Surveillance du territoire, Abdellatif Hammouchi, a reçu, ce mardi 27 septembre 2022 à Rabat, Mesgharou Ould Sidi Leghweizi, patron de la police mauritanienne.Dans un communiqué diffusé ce mardi 27 septembre, la direction générale de la Sûreté nationale annonce que Abdellatif Hammouchi, directeur général du pôle DGST-DGSN, a reçu Mesgharou Ould Sidi, directeur général de la Sûreté nationale en Mauritanie, qui effectue une visite de travail au Maroc à la tête d’une importante délégation sécuritaire.

Lors de cette rencontre, les deux responsables ont examiné les différents aspects et niveaux de la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire. Ils ont aussi passé en revue les mécanismes susceptibles de rehausser cette coopération, de conjuguer et de coordonner les efforts pour faire face aux défis sécuritaires dans un environnement régional commun.

Ils ont également mis en avant l’importance de renforcer la coopération en matière de formation policière, d’échange d’expériences, d’expertises et des bonnes pratiques dans le domaine sécuritaire, outre l’échange d’informations permettant de lutter contre les différentes menaces et les risques guettant la sécurité des deux pays et la sécurité de leurs citoyens.

Selon le même communiqué, cette rencontre a, de plus, été l’occasion pour les directeurs centraux de la DGSN et de la DGST de se réunir avec leurs homologues mauritaniens, afin d’examiner la coopération opérationnelle et l’assistance technique dans les différents domaines et spécialités sécuritaires d’intérêt commun.

Cette rencontre témoigne de l’importance de la coopération bilatérale maroco-mauritanienne dans le domaine sécuritaire, d’autant qu’elle intervient dans la foulée d’une visite similaire effectuée au Maroc en 2020. Elle traduit également la détermination ferme des deux pays à affronter les défis et menaces sécuritaires selon une vision commune, conclut la DGSN.

Bazoum suspend le transit des produits pétroliers vers Bamako

Les produits pétroliers qui transitent par le Niger, à destination du Mali sont frappés d’une suspension. Explications.C’est une décision polémique. Par une note signée par le directeur général des Douanes, le Niger a suspendu les autorisations de transit de produits pétroliers sur le Mali non destinés à la Minusma.

La même note datée du 21 septembre suspend également « l’utilisation des autorisations déjà délivrées pour accomplir les formalités de produits pétroliers non destinés » à la mission onusienne.

Le patron de la douane nigérienne enjoint « le directeur des enquêtes, du Renseignement, de l’Analyse des risques et du Contentieux (DERAC), les directeurs régionaux des douanes, le chef de bureau de Torodi, le chef du bureau d’Ayorou, le chef du bureau de Gaya, tous les commandants de brigades d’intervention et de recherche » d’exécuter cette mesure.

Les autorités maliennes n’ont pas encore réagi à cette mesure. De leur côté, leurs homologues nigériennes n’ont donné aucune explication.

Pour beaucoup d’observateurs, cette décision prise par le pouvoir de Niamey est une réaction à l’hostilité des autorités de la transition malienne.

Frictions entre Bamako et Niamey

Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York, le Premier ministre par intérim du Mali, le Colonel Abdoulaye Maïga a traité d’«étranger Mohamed Bazoum, qui se réclame du Niger ».

Le pouvoir de Niamey avait prédit quelques heures plus tôt la prise imminente de Ménaka par l’Etat islamique au Sahel. Par la même occasion, Bazoum a déploré l’absence de l’armée malienne dans cette région.

Cependant, la juriste nigérienne Souwaiba Ibrahim estime que la décision de Niamey de suspendre le transit des produits pétroliers vers le Mali n’a rien à voir avec le discours de Maiga à l’Onu. « Déjà, la mesure a été prise le 21 septembre par la Douane nigérienne alors que le Premier ministre Maïga a tenu son discours le 24 septembre », explique la doctorante dans un fil de discussion sur twitter, ajoutant que « la décision est due à la dégradation de la situation sécuritaire sur l’axe Niamey- Gao, notamment l’absence de soldats maliens dans la zone ».

« Depuis peu, des individus armés interceptent des véhicules transportant les marchandises, particulièrement les produits pétroliers. Récemment des terroristes ont intercepté des camions-citernes transportant du carburant en destination du Mali et ont fait le plein de réservoir de leurs engins, avant de revenir quelques jours plus tard pour intercepter d’autres camions transportant le thé et le riz. Vu l’absence des militaires dans la zone pour escorter les camions, les transporteurs sont contraints à payer le droit de passage par les terroristes. Ceci contribue au financement de leur opération. L’interdiction est donc prise pour les empêcher de se ravitailler », clarifie-t-elle.

Au sujet de la dérogation accordée à la Minusma, Souwaiba Ibrahim précise que « c’est parce que cette dernière a les moyens d’escorter son carburant ».

Depuis 2012, le Niger exporte de l’essence, du gasoil et du gaz butane à destination principalement du Nigeria, du Burkina Faso et du Mali par l’entremise de la Société de raffinage de Zinder (SORAZ) et de la société nigérienne du pétrole (SONIDEP).

Burkina : nouvelle attaque contre un convoi d’approvisionnement

Les jihadistes ont attaqué le convoi d’approvisionnement destiné aux populations de la ville de Djibo.Les jihadistes ont encore fait parler d’eux dans le nord du Burkina Faso. Dans la nuit du 26 au 27 septembre, ils ont attaqué un convoi d’approvisionnement d’une soixantaine de véhicules en direction de la ville de Djibo, dans la province de Soum.

L’embuscade attribuée au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) s’est produite à hauteur de la commune de Gaskindé et aurait, selon des sources sécuritaires, fait une dizaine de morts parmi les militaires qui accompagnaient le convoi constitué de plusieurs camions transportant des vivres pour les populations du nord.

L’Etat-major général des armées n’a pas encore communiqué sur cet incident sécuritaire qui isole davantage la ville de Djibo, sous blocus jihadiste depuis plusieurs mois.

Le 5 septembre, un convoi en provenance de la même localité pour la capitale du Burkina Faso, avait heurté un engin explosif improvisé (EEI). Cette attaque avait fait 35 morts et 37 blessés civils.

À la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a renversé du pouvoir Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier, a sollicité l’aide de la communauté internationale pour inverser la tendance dans la lutte contre les groupes jihadistes.

Soldats ivoiriens arrêtés au Mali : l’Onu appelle à leur libération

Pour l’Onu, les soldats ivoiriens en détention au Mali doivent être libérés.L’Organisation des Nations unies n’est pas sur la même longueur d’onde que les autorités de la transition malienne dans l’affaire des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali.

Lundi 26 septembre, le secrétariat de l’Onu a appelé à leur « libération urgente ». Cet appel des Nations unies intervient 72 heures après le discours du Premier ministre par intérim du Mali, le Colonel Abdoulaye Maïga, à l’Assemblée générale des de l’Onu, rappelant à son secrétaire général António Guterres que « la qualification judiciaire des infractions liée à cette affaire ne relève pas » de ses attributions.

S’exprimant sur ce dossier, António Guterres avait déclaré que les soldats ivoiriens n’étaient pas des mercenaires. Or, Bamako les considère comme tels.

Jeudi 22 septembre, la conférence des Chefs d’Etat de la Communauté éconmique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est réunie à New-York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, a décidé d’envoyer « incessamment » à Bamako « une mission de haut niveau » constituée des présidents sénégalais, togolais et ghanéen pour obtenir « la libération sans conditions » des 46 militaires ivoiriens encore en détention pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ». Macky Sall, Faure Gnassingbé et Nana Akufo Addo sont attendus à Bamako dans la semaine.

Réitérant sa « profonde gratitude pour la contribution de la Côte d’Ivoire aux opérations de maintien de la paix et à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mal (Minusma) », l’Onu « soutient fermement les efforts visant à faciliter cette libération ainsi que le rétablissement de la confiance et la promotion du bon voisinage entre les pays ».

Un début de sortie de crise était envisageable après la libération de trois parmi les 49 soldats arrêtés le 10 juillet à l’aéroport international Modibo Keïta Sénou- Bamako. Mais recevant, vendredi 9 septembre le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, le président de transition, le Colonel Assimi Goïta a assuré que la libération des 46 militaires ivoiriens ne devrait se faire qu’en échange de personnalités politiques maliennes en exil en Côte d’Ivoire.

Pour Abidjan, il ne s’agit ni plus ni moins qu’« une prise d’otage » . Les autorités ivoiriennes ont dans la foulée décidé de saisir la Cédéao pour arbitrer ce litige.

RCA : un présumé commandant de la Séléka jugé à la CPI

Le procès de Mahamat Said Abdel Kani démarre ce lundi 26 septembre, à la Haye (Pays-Bas), devant la Chambre de première instance VI de la Cour Pénale Internationale (CPI).Saisie le 30 mai 2014 par la Centrafrique pour l’ouverture d’une enquête sur tous les crimes commis sur son territoire depuis le 1er août 2012, la Cour Pénale Internationale (CPI) s’est exécutée le 24 septembre 2014. Le Bureau du Procureur s’est alors concentré sur les allégations de crimes relevant de la compétence de la CPI commis par la Séléka et les groupes armés anti-Balaka.

Les enquêtes, toujours en cours, ont déjà permis d’arrêter quatre personnes : Alfred Yekatom, Patrice-Edouard Ngaïssona, Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka et Mahamat Saïd Abdel Kani. Le dernier nommé comparaît aujourd’hui devant la Chambre de première instance VI de la CPI.

Mahamat Saïd Abdel Kani est un présumé commandant de la Séléka, une coalition rebelle à dominante musulmane ayant chassé du pouvoir, en mars 2013, le président centrafricain François Bozizé. Un coup d’État qui a plongé ce pays dans une guerre civile. Une bataille sanglante a opposé la Séléka aux anti-Balaka, proches du président déchu, et majoritairement formés de chrétiens et d’animistes.

Dans ce conflit, Mahamat Saïd Abdel Kani est accusé de « crimes contre l’humanité (emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparitions forcées et autres actes inhumains), et de crimes de guerre (torture et traitements cruels) qui auraient été commis à Bangui (Centrafrique) en 2013 », précise un document de la CPI.

Au total, 43 témoins devraient être appelés par l’Accusation. Les juges rendront leur verdict dans un délai raisonnable à l’issue des audiences. « La Chambre de première instance ne condamne quelqu’un que si elle est convaincue que les charges ont été prouvées au-delà de tout doute raisonnable. Le jugement sera lu en public et l’accusé sera acquitté ou déclaré coupable. S’il est jugé coupable, une peine lui sera infligée. L’Accusation et la Défense peuvent faire appel du jugement et/ou de la décision relative à la peine devant la Chambre d’appel de la CPI », souligne la juridiction basée à la Haye (Pays-Bas).

Composée des juges Miatta Maria Samba (présidente), Socorro Flores Liera et Sergio Gerardo Ugalde Godínez, la Chambre de première instance VI de la CPI peut prononcer une peine d’emprisonnement, à laquelle peut s’ajouter une amende ou la confiscation des profits, biens et avoirs tirés directement ou indirectement du crime commis.

Toutefois, « la peine maximale pouvant être prononcée est de 30 ans d’emprisonnement. Mais dans des cas extrêmes, et au vu notamment de la situation particulière de la personne déclarée coupable, la Cour peut infliger une peine d’emprisonnement à perpétuité. La peine de mort n’est pas prévue par les textes de la CPI en cas de déclaration de culpabilité. L’Accusation et la Défense peuvent faire appel de la décision relative à la peine devant la Chambre d’appel de la CPI », clarifie le document.

Mahamat Said Abdel Kani, aussi connu sous les noms de Mahamat Said Abdel Kain, Mahamat Saïd Abdelkani ou encore M. Said, est né le 25 février 1970 à Bria, dans l’Est de la République centrafricaine (RCA). gé de 52 ans actuellement, il aurait été un commandant de la Séléka.

Mali : Bazoum prédit le pire pour Ménaka

La dégradation de la sécurité dans le nord du Mali préoccupe le président du Niger, Mohamed Bazoum.Le président du Niger décrit un tableau sombre de la situation sécuritaire dans le nord du Mali. « La situation sécuritaire dans la région de Ménaka s’est totalement dégradée depuis le départ de Barkhane. Depuis la fin du mois de mars, les terroristes ont conquis des territoires encore plus vastes, ont tué des personnes et ont créé une tension entre les communautés comme cela ne s’est jamais passé », déplore Mohamed Bazoum dans un entretien avec France24.

Selon le chef de l’Etat nigérien, la situation est tellement désespérante qu’il n’est pas exclu que le drapeau jihadiste flotte sur « Ménaka ». « C’est probable », a-t-il prédit, convaincu que l’EIGS (ancien nom de l’EIS) compte attaquer Ménaka ».

« Est-ce que ce sera pour y rester ? Ce n’est pas pour y rester ? Ce n’est pas leur mode d’action que de rester dans des localités importantes comme Ménaka. Ils n’ont jamais eu de vocation à administrer quoi que ce soit. Mais ils sont militairement capables d’attaquer Ménaka », ajoute-t-il.

« Les forces armées maliennes seraient à Ménaka, elles y seraient avec leurs supplétifs russes, mais je constate que cela n’a pas empêché que la situation se dégrade davantage », regrette le président nigérien.

En revanche, Mohamed Bazoum ne voit pas le même schéma être déroulé à Gao même s’il reconnaît que les jihadistes « ont réalisé de grandes avancées » autour de cette région.

Du 6 au 8 septembre, l’Etat islamique a occupé Talataye, un village du cercle d’Ansongo, dans la région de Gao. Les jihadistes ont piégé les « frères ennemis » d’Al Qaïda pour atteindre cette localité où ils ont aussi affronté des mouvements Touaregs pro-gouvernementaux. Le bilan des affrontements fait état de plusieurs dizaines de morts de part et d’autre.

Guinée : la junte dénonce une diplomatie de « guignols » de la Cédéao

La junte guinéenne a réagi vigoureusement à la sortie du président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló sur la durée de la transition en Guinée.Les autorités de la transition guinéenne ont qualifié de «honte» les propos tenus  le mercredi 22 septembre 2022, sur Radio France internationale (RFI) et France 24 par Umaro Sissoco Embaló.

Dans un entretien diffusé par les deux médias français, quelques heures avant la tenue du sommet des chefs d’Etat la Cédéao à New York, en marge de la 77e assemblée des Nations unies, Embaló soutenait que la durée de trois ans décrétée par le pouvoir de Conakry était « inacceptable » pour la Cedeao.

Le président en exercice de la Cédéao avait ajouté que la Guinée risquait de « lourdes sanctions », si le pouvoir n’était pas transmis aux civils dans 24 mois.

Une sortie qui n’a plu aux autorités de la transition en Guinée. Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la présidence guinéenne, le colonel Amara Camara charge  Sissoco Embaló .

« Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la Cédéao. Nous ne pouvons pas porter cette honte », a réagi l’un des hommes forts de la transition en Guinée? par ailleurs Secrétaire général de la présidence de transition.

Les autorités guinéennes ont aussi qualifié de « mensonge » sciemment entretenu par le président en exercice de la Cedeao sur un prétendu accord de transition de 24 mois.

En effet, dans sa sortie médiatique, le président bissau-guinéen avait déclaré avoir obtenu lors d’une visite en Guinée un accord avec la junte pour une transition de deux ans. Le colonel Amara Camara, a démenti cet accord, ajoutant que la Guinée «n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité ».

Enfonçant le clou, le Premier ministre guinéen Dr Bernard Goumou, qualifie d’« inappropriée et grossière » cette prise de parole du dirigeant bissau-guinéen contre la Guinée.

 

Menacés par la Cédéao, Goïta et Doumbouya main dans la main à Bamako

Le président de la transition guinéen assiste, jeudi 22 septembre à Bamako, à la célébration de la fête de l’indépendance du Mali.Le colonel Mamadi Doumbouya est arrivé dans l’après-midi de mercredi dans la capitale malienne. Reçu « avec tous les honneurs, à sa descente de l’avion présidentiel de la République du Mali », par son homologue Assimi Goïta, le chef de la junte guinéenne prend part au 62e anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté internationale.

C’est le premier déplacement du colonel Mamadi Doumbouya à l’étranger, un an après avoir renversé le président Alpha Condé. Deux ans auparavant au Mali, le colonel Assimi Goïta a fait subir le même sort à Ibrahim Boubacar Keïta.

« C’est avec joie que j’accueille mon frère, le colonel Mamadi Doumbouya. Cette présence, dans le cadre des festivités du 22 septembre, est une marque de solidarité constante. Deux pays, une même histoire, un seul peuple. Une fois de plus, la Guinée se tient à nos côtés », a magnifié le colonel malien sur sa page Twitter.

Selon les médias guinéens, le colonel Mamadi Doumbouya profitera de son séjour à Bamako pour aborder avec le colonel Assimi Goïta la question des 46 militaires ivoiriens détenus depuis le 10 juillet. Ces soldats sont accusés par Bamako de tentative de déstabilisation alors qu’Abidjan nie en bloc.

Les deux dirigeants sont en parfaite entente. En effet, la Guinée est l’un des rares pays ouest-africains à s’être solidarisée avec le Mali quand ce pays était sous le coup de l’embargo de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) entre janvier et juillet 2022. Elle avait ouvert sa frontière au Mali pour lui permettre d’importer et d’exporter des marchandises à travers le port de Conakry.

Les dossiers du Mali et de la Guinée équatoriale à New York

Au moment où les colonels Assimi Goïta et Mamadi Doumbouya assistent ce jeudi à la célébration de la fête de l’indépendance du Mali à Bamako, les chefs d’État de la Cédéao se réunissent à New York, aux États-Unis. Une rencontre qui se tient en marge de la 77e Assemblée Générale ordinaire des Nations Unies.

Ce sommet extraordinaire est initié par le Bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Cédéao. Il avait prévenu, la veille, la Guinée qu’elle allait au-devant « de lourdes sanctions » si la junte persistait dans sa volonté de se maintenir au pouvoir pendant trois ans avant de passer la main à des civils élus.

Concernant le Mali, c’est surtout le sort des 46 militaires ivoiriens détenus à Bamako qui devrait occuper la Cédéao. L’affaire a dégradé les relations déjà tendues entre Bamako et Abidjan. La junte malienne qualifie ces soldats de « mercenaires » et les accuse d’avoir voulu attenter à la sûreté de l’État. Dénonçant « une prise d’otage », la Côte d’Ivoire assure que les militaires venaient en mission dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Toutefois, Bamako, qui sort de six mois d’un embargo de la Cédéao, a récemment mis en garde contre toute « instrumentalisation » de l’organisation régionale dans la crise avec la Côte d’Ivoire voisine. Le Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, affirme que l’affaire des 46 soldats ivoiriens « est purement judiciaire et bilatérale » et la médiation engagée par le Togo est « l’unique cadre de règlement du dossier ».

Accusant les autorités ivoiriennes d’être animées par une « volonté d’adversité » et « d’avoir transformé un dossier judiciaire en une crise diplomatique », le Mali les appelle à ne pas « se soustraire à leur responsabilité » et prévient qu’il « n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire ».