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Mali : deux casques bleus tués par un engin explosif improvisé

La Mission des Nations unies au Mali (Minusma) annonce avoir perdu deux soldats lundi 7 mars dans l’explosion d’un engin improvisé près de Mopti, une région du centre du Mali pas épargnée par les violences jihadistes.« Ce matin, un convoi logistique de la Minusma a heurté un engin explosif improvisé au nord de Mopti. Selon un premier bilan, l’explosion a causé la mort de deux Casques bleus, quatre autres ont été blessés », a rapporté dans un tweet le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, sans préciser la nationalité des victimes.

El-Ghassim Wane, chef de cette mission onusienne, a de son côté « condamné vigoureusement cette attaque », dans un communiqué lundi, avant d’appeler les « autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier les auteurs de ces attaques ». Avec ses quelque 13.000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, poursuit sa mission de maintien de paix dans ce pays malgré l’annonce du départ de la force antiterroriste française Barkhane.

Cet incident survient au moment où dans la même région, dans le village de Mondoro précisément, près de trente de militaires maliens ont été tués vendredi dans une attaque de leur camp par des groupes armés terroristes. L’ampleur du carnage a conduit le colonel Assimi Goïta, président de la transition, à décréter un deuil national de trois jours qui a pris fin hier lundi. La riposte des militaires a toutefois permis de « neutraliser » soixante-dix terroristes dans ce village de la région de Mopti (centre).

Même si l’état-major indique que les forces armées maliennes « continuent de consolider les acquis de leur réaction vigoureuse contre la coalition des groupes armés terroristes en débandade », les attaques djihadistes continuent d’être enregistrées dans des localités du pays comme à N’Tahaka, à Gao, dans le nord.

Lundi matin, l’armée malienne a déclaré avoir essuyé de nouveaux assauts de groupes terroristes, auxquels elle a « énergiquement » répondu non sans dommages. Le bilan provisoire faisait état de « neuf morts » côté assaillants et de « deux morts et deux blessés » chez les Forces armées maliennes (FAMa), renseigne un communiqué de l’armée.

Mali : l’armée repousse une nouvelle attaque terroriste à Gao

Trois jours après l’attaque meurtrière de Mondoro (centre), l’armée malienne a essuyé lundi matin à Gao (nord) de nouveaux assauts de groupes armés auxquels elle a « énergiquement » répondu non sans dommages.Le bilan provisoire fait état de « neuf morts » côté assaillants et de « deux morts et deux blessés » chez les Forces armées maliennes (FAMa), renseigne un communiqué des militaires. L’attaque commise par des « groupes armés terroristes » visait les troupes basées à N’Tahaka, à Gao, dans le nord du pays, indique le document.

La « riposte aéroterrestre » a d’abord permis de neutraliser « sept » terroristes avant que le bilan ne soit revu à la hausse, quelques minutes après sur sa page Twitter, par l’état-major militaire. « Les FAMa poursuivent la fouille dans tout le secteur et continuent de chercher la provenance de ces terroristes dans la zone », ajoute l’armée malienne, qui présente ses « condoléances les plus attristées aux familles des militaires tombés sur le champ d’honneur ».

Vendredi dernier, près de trente de leurs frères d’armes perdaient la vie dans l’attaque de Mondoro contre soixante-dix terroristes dans ce village de la région de Mopti (centre). Ce carnage sans précédent a conduit le colonel Assimi Goïta, président de la transition, à décréter un deuil national de trois jours.

Malgré ces pertes dans ses rangs, l’état-major indique que les forces armées maliennes « continuent de consolider les acquis de leur réaction vigoureuse contre la coalition des groupes armés terroristes en débandade » dans la zone de Mondoro.

Déjà, « des renseignements reçus, sur la base des observations après recoupements, ont permis de confirmer les pertes importantes infligées aux terroristes. Neuf corps, en état de putréfaction, ont été découverts pendant le ratissage tout autour de la garnison », a noté un communiqué de l’armée publié dimanche soir.

Parmi les djihadistes neutralisés, les FAMas comptabilisent « certains leaders terroristes ». Il s’agit des Nigériens « Iboune Ibrahim et Malam Aboubacar », des Burkinabè « Alfousseny Barry, Iboune Younoussa alias Bobala et Nouhoum Dicko » et des Maliens « Hassani Barry, Amadou Dicko et Ague Issa ».

Ces différentes actions sont menées dans le cadre du plan Maliko et de l’opération Keletigui, rappelle l’armée malienne. Elle précise que cette dynamique offensive « continuera » et « les FAMa ne ménageront aucun de leurs efforts pour rétablir la paix et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ».

Attaque de Mondoro : élan de solidarité autour de l’armée malienne

Les réactions continuent de pleuvoir après l’attaque terroriste de vendredi 4 mars contre le camp militaire de Mondoro, au centre du Mali.L’ampleur du carnage chez les soldats maliens a poussé le colonel Assimi Goïta, président de la transition, à décréter un deuil national de trois jours. Près de trente de ses frères d’armes ont perdu la vie contre soixante-dix terroristes dans ce village de la région de Mopti (centre), selon le bilan provisoire établi par l’armée malienne.

« La nation endeuillée continue à pleurer ses morts », indique Maliweb alors que Sahel Tribune note que les soldats ont été pris de court cette fois malgré leur montée en puissance sur les djihadistes. Ce faisant, les pertes subies à Mondoro par l’armée constituent « le plus lourd bilan depuis le début de la nouvelle année ».

« J’ai appris avec grande consternation l’attaque terroriste survenue à Mondoro au Mali contre les Forces armées maliennes. Je condamne fermement ce crime odieux et adresse mes condoléances aux autorités de la Transition, au peuple malien ainsi qu’aux familles des victimes », a réagi sur Twitter le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.

Lundi, au dernier jour du deuil national, les drapeaux sont en berne sur les bâtiments publics. Un élan de solidarité s’est créé autour des FAmas (forces armées maliennes) qui ont perdu des hommes. Hier, les ressortissants de Mondoro résidant à Bamako ont organisé une réunion au cours de laquelle ils ont affiché leur soutien.

Débandade jihadiste

« Nous, nous soutenons l’armée nuit et jour. L’armée, c’est nous. Là où je vous parle, les populations sont inquiètes. Et vraiment, nous sommes désolés. C’est une désolation parce que les autorités n’ont pas pu répondre à temps. On aurait souhaité qu’ils puissent faire une contre-attaque avant qu’on nous attaque », déclare Soumaila Morba, membre de l’organisation, là où un de ses camarades s’inquiète d’une possible crise humanitaire dans son village.

« L’une des recommandations phares des terroristes, c’est d’exiger de la population de se désolidariser de l’armée en place à Mondoro. Et notre regroupement d’aujourd’hui, c’était de faire barrage à cette requête des groupes armés », souligne Oumar Ongoiba, secrétaire général de l’association, renseignant que son village d’origine est coupé du monde.

Il souhaite que l’action militaire soit accompagnée du retour du réseau téléphonique et d’actions de développement.  « C’est une course contre la montre et d’ici l’hivernage, nous souhaitons que la situation soit réglée à Mondoro pour que les gens puissent cultiver, pour que les gens puissent faire l’élevage, pour que les gens puissent faire paître leurs animaux », lance-t-il.

Malgré ces craintes, l’armée malienne, dans un nouveau communiqué publié dimanche soir, a indiqué que « la situation est sous contrôle dans la zone de Mondoro ». « Un groupe de seize militaires ayant continué le combat dans le secteur nord-est de Mondoro a pu être récupéré et a confirmé l’ampleur des dégâts subis par les groupes armés terroristes », selon les FAmas.

Mozambique : l’Af’Sud prolonge le mandat de ses soldats

Ces militaires font partie du contingent de la SADC au Mozambique.L’Afrique du Sud a prolongé jusqu’à la fin du mois d’avril 2022 le séjour de ses troupes dans le nord du Mozambique, où elles participent à la lutte contre l’Etat islamique.

La décision devrait coûter près de 1 milliard de rands (environ 65 millions de dollars américains) au trésor sud-africain, selon le président Cyril Ramaphosa.

« (…) j’ai prolongé la mission de 1495 membres de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) pour un service en exécution d’une obligation internationale de la République d’Afrique du Sud envers la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) », a déclaré M. Ramaphosa dans une lettre adressée à l’Assemblée nationale.

Les soldats sud-africains ont été déployés au Mozambique en juillet dernier initialement pour trois mois. Le président Ramaphosa a prolongé leur mission de trois mois en octobre et celui-ci a pris fin en janvier dernier.

La force militaire de la SADC aide l’armée mozambicaine à lutter contre une insurrection dans la province septentrionale de Cabo Delgado en proie à des insurrections terroristes et où des multinationales de l’énergie ont mis en place une exploitation gazière de plusieurs milliards de dollars dans l’océan Indien.

Mali : 27 soldats tués dans une attaque terroriste

L’assaut le plus meurtrier contre les Forces armées maliennes (Fama) depuis plusieurs mois s’est produit à la lisière du Burkina.Des terroristes ont attaqué vendredi matin le camp militaire de l’armée malienne de Mondoro (Centre).

Dans un communiqué, les Forces armées maliennes informent que 27 de leurs soldats ont été tués et sept autres sont portés disparus. Du côté des jihadistes, on dénombre 70 morts dont 23 au cours d’un ratissage sur les sanctuaires terroristes.

Suite à cette attaque, le président de transition, le colonel Assimi Goïta, a décrété trois jours de deuil national.

Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Mali (RSSG) et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), El-Ghassim Wane, a condamné fermement cette attaque.

« En ces douloureuses circonstances, je présente, au nom de la Minusma, mes condoléances les plus attristées aux autorités de la transition, au peuple malien ainsi qu’aux familles et proches des soldats tombés au champ d’honneur. Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés », a-t-il déclaré.

Le RSSG a réitéré l’engagement indéfectible de la Minusma aux côtés des Maliens dans leur quête légitime de paix et de stabilité.

Cette attaque intervient dans un contexte de restructuration de l’armée malienne, après le départ annoncé de Barkhane, l’opération militaire française au Sahel et de Takuba, la Task Force européenne au Mali.

Belgique: Arrestation d’un présumé terroriste suite à des renseignements fournis par la DGST-Maroc

La la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST) au Maroc a fourni aux autorités belges compétentes des renseignements précis sur un citoyen belge d’origine marocaine soupçonné d’implication dans l’incitation, la planification et la préparation de projets terroristes.Selon un communiqué du Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ), «ces renseignements mis par la DGST à la disposition des autorités sécuritaires et judiciaires belges ont permis l’arrestation du mis en cause, qui s’activait au nom de Abdellah Al-Beljiki, et sa mise en détention par la justice belge pour les besoins de l’enquête menée dans le cadre des affaires du terrorisme et de l’extrémisme violent».

Le citoyen belge d’origine marocaine a été identifié et son implication directe établie dans l’incitation à l’exécution de projets terroristes imminents, dans le cadre de l’enquête menée actuellement par le BCIJ, relevant de la DGST, sous la supervision du parquet compétent, en complicité avec un partisan de Daech, arrêté le 2 mars courant à Foum Zquid aux environs de Tata (sud-est), pour son implication présumée dans la préparation de l’exécution d’un plan terroriste aux ramifications transfrontalières, indique la même source.

Les investigations menées jusqu’à ce stade ont permis de détecter un transfert en euros effectué par le détenu en Belgique au profit du suspect arrêté au Maroc, au début du mois de mars courant, comme une première avance dans le cadre d’opérations de financement progressif pour l’acquisition de composés et de produits chimiques entrant dans la préparation et la fabrication d’explosifs.

Appuyées par les expertises numériques et techniques, les investigations ont révélé l’implication de la personne arrêtée en Belgique dans l’incitation à la création d’une organisation terroriste locale pour mener des opérations subversives au Maroc, à travers des contenus expliquant à la personne arrêtée au Maroc le modus operandi d’enrôlement et d’embrigadement ainsi que la manière de choisir les bases arrière des entraînements et les projets et les cibles à viser, ajoute le communiqué.

Il ressort également de l’enquête que les cibles imminentes de ce plan terroriste portent sur l’attaque de ressortissants étrangers, de hauts responsables de départements gouvernementaux et sécuritaires ainsi que de sites militaires et sécuritaires et d’établissements pénitentiaires à l’aide d’une voiture piégée ou d’un véhicule dans le cadre d’opérations de terrorisme individuelles, après le téléchargement des coordonnées de localisation sur Internet, outre l’attaque d’agences bancaires et de change.

Les constatations et les expertises techniques effectuées ont révélé que le prévenu interpellé au Maroc a mené trois tentatives de fabrication d’explosifs à partir des produits chimiques saisis et ce, dans la ferme de sa famille, située dans la région de Foum Zquid, aux environs de Tata.

 Les enquêtes et investigations menés par le BCIJ se poursuivent dans cette affaire sous la supervision du parquet chargé des affaires du terrorisme et de l’extrémisme pour déterminer les ramifications et liaisons nationales et internationales de ce projet terroriste, ajoute la même source.

L’Éthiopie pour une résolution pacifique de la guerre en Ukraine

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a appelé à une résolution pacifique du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine.Pour l’Ethiopie, la Russie et l’Ukraine doivent faire preuve d’un maximum de retenue pour mettre fin à la crise. Selon le Premier ministre, Abiy Ahmed, le passé historique tragique de la communauté mondiale, associé aux vastes progrès réalisés par les pays au XXIe siècle, appelle à une approche plus nuancée des relations internationales et de la diplomatie.

« Une situation à somme nulle ne doit pas être notre réalité, surtout lorsque nous pouvons compter sur les leçons du passé pour nous amener à de plus grands sommets de coexistence », a déclaré le chef du gouvernement éthiopien dans un communiqué reçu à APA.

M. Ahmed a soutenu que les communautés mondiales ont traversé deux années marquées par des difficultés économiques et sanitaires dues à la pandémie de Covid-19 et appelé à un retour à la normale de la vie de la communauté mondiale.

« Qu’il s’agisse d’une pandémie sanitaire ou d’un affrontement armé, ce sont ces sections vulnérables de la communauté mondiale qui souffrent le plus », a-t-il déploré, soulignant que l’Éthiopie a de nombreuses leçons à partager sur les effets dévastateurs de la guerre avec la guerre dans la partie nord du pays.

« Notre expérience a montré les conséquences dévastatrices que la guerre inflige aux familles, aux communautés, aux moyens de subsistance et à l’économie en général. Alors que l’on peut penser que les conséquences matérielles de la guerre se reconstituent facilement, elles laissent des cicatrices durables dans le tissu social », a poursuivi M. Ahmed.

Le Nigeria rapatrie ses ressortissants en Ukraine

Les Nigérians rapatriés sont pour la plupart des étudiants qui fuient la guerre en Ukraine.Le Nigeria veut mettre à l’abri ses citoyens vivant en Ukraine, après l’invasion russe. Le premier groupe de Nigérians évacués d’Ukraine est arrivé ce vendredi matin à Abuja, annonce la Commission des Nigérians de la diaspora (NIDCOM) sur son compte Twitter.

Les 416 personnes rapatriées ont atterri au terminal des jets privés de l’aéroport international Nnamdi Azikiwe d’Abuja à 7h10 par un vol Max Air. Les passagers sont pour la plupart des étudiants qui ont fui l’Ukraine pour se rendre en Roumanie après l’invasion de ce pays d’Europe de l’Est par la Russie.

Ils ont été accueillis par des représentants du gouvernement et devraient être soumis à un processus de documentation, après quoi ils rentreront chez eux pour s’auto-isoler, conformément aux protocoles Covid-19.

Le gouvernement nigérian donnera aux personnes évacuées de l’argent pour leur permettre de se rendre à leur destination.

En plus de la Roumanie, les vols de ramassage ramèneront les Nigérians de Pologne, de Slovaquie et de Hongrie.

Les responsables du ministère nigérian des Affaires étrangères avaient précédemment déclaré qu’environ 5.000 Nigérians pouvaient être évacués de la région en guerre et que le pays dépenserait 8,5 millions de dollars pour cette opération de rapatriement.

Guerre en Ukraine : pourquoi Dakar proteste contre Kiev

Le Sénégal a vite réagi après avoir vu dans les réseaux sociaux une publication de l’ambassade ukrainienne à Dakar appelant des personnes à venir s’engager militairement contre la Russie.Dans les relations internationales, le Sénégal tient à son principe de non alignement. Il n’est pas question pour les autorités de ce pays de prendre parti pour aucun des belligérants dans le conflit russo-ukrainien même si elles condamnent par principe l’invasion russe qui en est à son neuvième jour.

Cependant, l’ambassadeur ukrainien au Sénégal, Yurii Pyvovarov, a cru bon de lancer une campagne de recrutement de mercenaires depuis la capitale sénégalaise, cherchant des renforts pour venir en aide à ses compatriotes au front. Trente-six personnes auraient été enrôlées après un post publié par la page Facebook de cette ambassade qui couvre sept pays de l’Afrique de l’ouest. C’est une situation inconcevable pour Dakar, qui n’a pas caché son mécontentement et sa surprise.

Après avoir appris avec « étonnement », jeudi 3 mars, la publication « sur la page Facebook de l’ambassade de l’Ukraine à Dakar d’un appel aux citoyens étrangers à venir à l’aide » à ce pays, « à l’appui un formulaire d’inscription », le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a « immédiatement » convoqué M. Pyvovarov « aux fins de vérification et d’authentification ». Ce dernier « a effectivement confirmé l’existence de l’appel et l’inscription de 36 candidats volontaires », selon le communiqué du ministère.

« Au regard de la gravité de tels faits, le ministère a officiellement notifié, au nom du gouvernement de la République du Sénégal, une note verbale de protestation condamnant fermement cette pratique qui constitue une violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, notamment en ce qui concerne l’obligation de respect des lois et règlements de l’État accréditaire », a-t-il signalé, avant d’inviter instamment l’ambassade « à retirer, immédiatement, l’appel sus-indiqué ».

Abstention du Sénégal à l’ONU

Dakar termine par préciser « que le recrutement de volontaires, mercenaires ou combattants étrangers sur le territoire sénégalais est illégal et passible des peines prévues par la loi ».

Au cours de cette semaine, l’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté une résolution demandant à la Russie de cesser les combats et de retirer ses troupes de l’Ukraine. Si des pays, précisément cinq, se sont montrés hostiles à cette résolution, plusieurs autres, principalement des pays africains, ont tout simplement choisi de s’abstenir. C’est le cas du Sénégal. En Conseil des ministres, le président Macky Sall a expliqué cette position par l’adhésion du Sénégal au principe du non-alignement et du règlement pacifique des conflits.

Dans un entretien avec le site d’informations sénégalais Dakaractu, le diplomate ukrainien en poste à Dakar aurait bien aimé voir le Sénégal prendre ouvertement parti pour son pays, car pour lui, il y a un choix à faire entre le bien et le mal. Et dans le conflit qui oppose la Russie à son pays, Yurii Pyvovarov estime que c’est le Kremlin qui constitue l’axe du mal.

« Il y a un pays qui est attaqué d’une part et un autre qui tue des populations civiles », explique-t-il tout en espérant voir la position du Sénégal évoluer dans le sens de prendre fait et cause pour l’Ukraine.

Selon les derniers décomptes de l’ONU, plus de 1,2 million de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe qui a déjà fait des centaines de morts. Selon l’ONU, quatre millions de personnes pourraient vouloir quitter le pays pour échapper à la guerre.

Si des milliers d’Africains ont réussi à traverser la frontière ukrainienne, plusieurs autres sont pris au piège et cherchent par tous les moyens à fuir la guerre. Mais ils sont souvent victimes de « mauvais traitements », comme l’a récemment déploré l’Union africaine (UA).

Af’Sud : sanctions américaines contre des financiers présumés de l’EI

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à quatre bailleurs de fonds présumés de l’Etat islamique d’Irak et de Syrie (ISIS) en Mozambique basés en Afrique du Sud.Cette sanction vise à démanteler les réseaux de soutien financier aux groupes terroristes sur le continent. Le porte-parole du Département américain du Trésor, Ned Price, a déclaré jeudi dans un communiqué que Washington avait désigné Farhad Hoomer, Siraaj Miller, Abdella Abadigga et Peter Mbaga pour avoir prétendument facilité le financement des branches et des réseaux de l’Etat islamique en Irak et en Syrie (ISIS) à travers l’Afrique, y compris l’Etat islamique pour la province d’Afrique de l’Ouest qui commet des méfaits dans le nord du Nigeria.

« Les membres et les associés d’ISIS en Afrique du Sud jouent un rôle dans la facilitation du transfert de fonds depuis le sommet de la hiérarchie d’ISIS vers des branches en Afrique », a déclaré M. Price.

Il a ajouté que cette dernière action visait à « perturber et exposer davantage les principaux partisans d’ISIS et d’ISIS-Mozambique qui collectent des revenus pour ISIS et exploitent le système financier sud-africain pour faciliter le financement des branches et des réseaux d’ISIS en Afrique ».

« Tous les biens et intérêts dans les biens des individus nommés ci-dessus, et de toutes les entités qui sont détenues, directement ou indirectement, à 50% ou plus par eux, individuellement, ou avec d’autres personnes bloquées, qui sont aux Etats-Unis ou en possession ou sous le contrôle de personnes américaines, doivent être bloqués ».

Les militants liés à ISIS mènent une insurrection dans le nord du Mozambique, où ils ont tué plus de 3.500 personnes et fait près d’un million de déplacés depuis octobre 2017.

Maroc: Arrestation d’un extrémiste affilié à l’Etat islamique

Les services sécuritaires marocaines ont interpellé mercredi à la ville de Tata (sud-est du Maroc) un extrémiste affilié à l’organisation « Etat islamique », présumé impliqué dans la préparation de plans terroristes aux ramifications transfrontalières, dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public.Le suspect, âgé de 27 ans, a téléchargé et collecté plusieurs contenus numériques de sites extrémistes en vue de s’informer sur la nature des produits et préparations se trouvant sur le marché et qui sont utilisés dans la fabrication d’explosifs, indique un communiqué du Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ).

Il s’est également informé sur la manière de préparer des engins explosifs en vue de les utiliser dans des opérations terroristes à l’aide d’une « voiture piégée »

Le suspect préparait l’exécution de son projet terroriste en coordination avec un extrémiste à l’étranger ayant un lien avec des évènements terroristes en Europe et qui était chargé de fournir les fonds et le soutien logistique pour l’achat d’armes et de matériel entrant dans la fabrication d’explosifs

Le suspect interpellé au Maroc était chargé de l’enrôlement et de l ’embrigadement des personnes choisies pour l’exécution du plan terroriste dans le royaume.

Les investigations ont révélé que le plan terroriste visait l’attaque d’étrangers au Maroc et de hauts responsables de départements ministériels et sécuritaires, plusieurs établissements gouvernementaux, bancaires et des bâtiments sécuritaires sensibles dont les photos ont été téléchargées pour faciliter leur attaque.

Les perquisitions menées au domicile du mis en cause ont permis la saisie de substances suspectes entrant dans la fabrication d’explosifs à savoir le soufre, la poudre de charbon, une quantité d’engrais et une balance électronique, souligne le BCIJ.

Soudan du Sud : l’ONU note un massacre de civils

Le désaccord persiste entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar.Au Soudan du Sud, les civils sont victimes des combats qui opposent les hommes du vice-président Riek Machar et l’armée loyale au président Salva Kiir. Dans un rapport publié ce mardi 1er mars 2022, la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (MINUSS) informe que 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du pays.

Le document ajoute que 18 civils ont été blessés et 74 enlevés durant ces violences dans la région de Tambura située dans le sud-ouest du plus jeune Etat du monde.

Au total, 80.000 personnes ont fui leurs domiciles à causes de ces massacres.

En 2021, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a recensé 591 incidents visant des humanitaires.

Guerre en Ukraine: l’UA exige un bon traitement des réfugiés africains

Au sixième jour de l’invasion russe, de nombreuses personnes dont des Africains continuent d’affluer aux frontières pour quitter l’Ukraine même si l’Union africaine (UA) déplore les « mauvais traitements » dont ces derniers sont victimes.C’est une attitude « inacceptable » à l’égard des ressortissants africains, selon Macky Sall et Moussa Faki Mahamat, respectivement Président en exercice de l’UA et Président de la Commission de cette organisation continentale.

Suivant de près l’évolution de la situation en Ukraine, ils se disent « particulièrement préoccupés par les informations rapportées selon lesquelles les citoyens Africains, se trouvant du côté Ukrainien de la frontière, se verraient refuser le droit de traverser la frontière pour se mettre en sécurité ».

Selon le quotidien burkinabè Wakatsera, des milliers d’Africains, ressortissants essentiellement de l’Afrique du sud, du Nigeria ou de la Côte d’Ivoire, pour ne citer que ces pays, sont « pris non seulement au piège » de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais également de la « discrimination dans la tentative de traversée » vers les pays frontaliers pour échapper aux roquettes, obus et autres artillerie lourde. S’ils réussissent à traverser l’Ukraine sous la pluie des bombes, c’est la « désillusion » qui les attend aux frontières qu’ils doivent traverser pour s’éloigner du théâtre du conflit.

Face à ces rapports sur le « traitement différent inacceptable » des Africains, le chef de l’Etat sénégalais et le diplomate tchadien estiment qu’ils « seraient choquants et racistes et violeraient le droit international ».

Ce mardi, le journal rwandais The New Times  livre un témoignage fort sur la situation infernale des Africains en Ukraine. Il raconte « la triste histoire de deux sœurs rwandaises », Emmanuella Kanyana et Aline Uwamahoro. Les deux étudiantes sont « coincées » dans la ville de Soumy, dans le Nord-Est de l’Ukraine, à moins de 50 kilomètres de la frontière russe, non loin de Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays et théâtre d’intenses combats.

« Lorsque vous essayez de sortir de la ville, vous rencontrez des forces ukrainiennes ou russes et ils vous disent simplement de rentrer chez vous », dit Uwamahoro. En plus de cela, elle craint justement « que certaines personnes racistes en Ukraine ne profitent d’une telle période de chaos pour maltraiter les Noirs ». « Nous avons des gens racistes ici. Et le plus drôle, c’est que beaucoup de gens ont reçu des armes pour combattre les Russes. Il y a donc aussi un risque de se faire tirer dessus par des racistes », affirme-t-elle.

De ce fait, Macky Sall et Moussa Faki Mahamat exhortent « tous les pays à respecter le droit international et à faire preuve de la même empathie et du même soutien envers toutes les personnes qui fuient la guerre, nonobstant leur identité raciale ».

Par ailleurs, « les deux Présidents rappellent que toute personne a le droit de franchir les frontières internationales pendant un conflit et, à ce titre, devrait bénéficier des mêmes droits de traverser la frontière pour se mettre à l’abri du conflit en Ukraine, quelle que soit sa nationalité ou son identité raciale ».

Burkina Faso : la durée de transition fixée à trois ans

Les « Assises nationales sur la transition » ont fixé une durée de transition de trois ans au Burkina Faso.A l’issue de la première journée de consultation populaire au Burkina Faso, les 350 personnalités issues des différentes couches de la société ont validé une transition de trois ans.

La charte précise que ni le président, ni le Premier ministre, ni le président du Parlement ne pourront prendre part aux élections générales qui mettront fin à la période de transition. Un gouvernement de 25 ministres au maximum sera mis en place et l’organe législatif sera composé de 71 membres.

La charte de transition a fait l’objet de débats parfois tendus, mais elle a été finalement adoptée de façon consensuelle par les participants selon l’ancien Premier ministre burkinabé Tertius Zongo.

Dans son rapport rendu mercredi au chef de l’Etat burkinabé Paul Henri Damiba, la commission technique créée par la junte après la prise du pouvoir, avait proposé une période de transition de 30 mois, ainsi que la mise en place d’un gouvernement et d’un corps législatifs réduits.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui préside aux destinées du pays depuis la prise du pouvoir a soutenu que le pays doit atteindre un « certain niveau de force » avant d’aller à des élections.

Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso est entre les mains d’une junte militaire. Le 8e coup d’État de l’histoire de ce pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest en proie au jihadisme depuis 2013.Le colonel Damiba nouvel homme fort de Ouagadougou, sera officiellement investi président de la République du Burkina Faso le 2 mars prochain.

Invasion de l’Ukraine : la Cédéao préoccupée par le sort de ses ressortissants

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) invite les belligérants « à assurer la sécurité » des citoyens de cet espace communautaire.Au cinquième jour de l’offensive de la Russie, les étrangers vivant en Ukraine sont dans le désarroi. En Afrique, des États comme la Côte d’Ivoire et le Maroc déclarent avoir pris les dispositions pour évacuer leurs ressortissants qui le souhaitent.

Vu la complexité de la situation sur le terrain, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) estime que la Russie et l’Ukraine doivent éviter de mettre en danger la vie de « l’ensemble des ressortissants de ses États membres ».

Par ailleurs, l’organisation régionale « condamne fermement » l’usage de la force militaire par Moscou. Une décision, regrette-t-elle, qui a déjà occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, notamment au sein des populations civiles.

Toutefois, la Cédéao appelle « les deux parties à mettre fin aux combats et à recourir au dialogue pour résoudre leur différend dans l’intérêt de la paix » en Europe.

Burkina : Assises nationales sur la charte et l’agenda de la transition

Les « Assises nationales sur la transition » débutent ce lundi 28 février 2022 au Burkina Faso.A l’issue de ces consultations populaires qui doivent durer deux semaines, les 350 personnalités issues des différentes couches de la société burkinabé, doivent se pencher sur les travaux de la commission technique.

Dans son rapport rendu mercredi au chef de l’Etat burkinabé Paul Henri Damiba, la commission technique créée par la junte après la prise du pouvoir, a proposé une période de transition de 30 mois, ainsi que la mise en place d’un gouvernement et d’un corps législatifs réduits.

Les conclusions de ces Assises nationales doivent déboucher sur une nouvelle feuille de route qui doit fixer le fonctionnement et la durée de la transition en partant des propositions de la commission. La junte au pouvoir depuis le coup d’Etat du 24 janvier dernier contre le président Roch Marc Christian Kaboré, affirme ne pas pouvoir donner une durée fixe à la transition pour le moment.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), par la voix du lieutenant-colonel Naon Daba, a répondu que le pays doit atteindre un « certain niveau de force » avant de donner une date précise sur la durée de la transition, mettant en avant la lutte contre le terrorisme.

Après le Mali et la Guinée, le Burkina Faso est entre les mains d’une junte militaire. Le 8e coup d’État de l’histoire de ce pays pauvre et enclavé d’Afrique de l’Ouest en proie au jihadisme depuis 2013.Le colonel Damiba nouvel homme fort de Ouagadougou, sera officiellement investi président de la République du Burkina Faso le 2 mars prochain.

Minusca en Centrafrique : Mankeur Ndiaye remplacé par une Rwandaise

La Rwandaise Valentine Rugwabiza remplace le Sénégalais Mankeur Ndiaye à la tête de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).Mme Rugwabiza succède ainsi au Sénégalais Mankeur Ndiaye qui dirigeait la Mission depuis 2019 selon un décision du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres

Le Secrétaire général est reconnaissant pour les services rendus par M. Ndiaye au peuple de la République centrafricaine pendant une période turbulente et critique de son histoire. Son leadership a été déterminant pour le soutien global de la MINUSCA aux élections générales organisées en 2020-2021.

Mme Rugwabiza a travaillé pendant plus de trente ans sur les questions de développement et de sécurité de l’Afrique dans les secteurs public et privé en tant que membre du Cabinet, diplomate de haut rang du Rwanda accrédité auprès de plusieurs pays et organisations et haut dirigeant dans des entités nationales, nationales, régionales et multilatérales.

Depuis 2016, Mme Rugwabiza a occupé le poste de représentante permanente du Rwanda auprès des Nations unies et d’ambassadrice non résidente du Rwanda en Colombie et en Jamaïque. De 2014 à 2016, elle a été ministre des Affaires de la Communauté d’Afrique de l’Est et membre de l’Assemblée législative d’Afrique de l’Est.

De 2013 à 2014, elle a été directrice générale du Rwanda Development Board et membre du cabinet. De 2005 à 2013, Mme Rugwabiza a été directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève. Avant cela, elle a été représentante permanente du Rwanda auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des institutions spécialisées des Nations unies, ainsi qu’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire du Rwanda en Suisse de 2002 à 2005.

Somalie : un soldat de l’Amisom tué dans l’explosion d’une bombe

La Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom), outre la mort d’un Éthiopien, déplore la blessure de deux autres soldats.Un groupe de soldats éthiopiens a sauté, hier mercredi, sur une mine placée près d’un puits à Wajid, au Sud-Ouest de la Somalie. Cette voie est fréquemment utilisée par les forces de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (Amisom) d’après Adan Isak, le responsable de la sécurité.

L’attaque a été revendiquée par Al-Shabab. Récemment, le groupe islamiste a perdu au moins 60 hommes, dont un haut responsable, lors d’une offensive de l’armée somalienne.

Mali : la France ne tolérera « aucun ultimatum » (PM)

La France ne tolérera « aucun ultimatum » et ne sera « sensible à aucune pression » dans la gestion du retrait de ses troupes du Mali selon son Premier ministre Jean Castex.Face à la demande de la junte malienne de faire partir ses troupes « sans délai », le Premier ministre français a répondu que le « désengagement progressif des militaires français déployés Mali se fera en bon ordre et en sécurité ».

« Nous ne tolérerons aucun ultimatum, et ne serons sensibles à aucune pression, quelle que soit leur provenance », a déclaré Jean Castex, lors d’une déclaration devant l’Assemblée nationale.

« Sur le plan militaire, nous serons amenés à fermer les bases de Gossi, Ménaka et enfin Gao. La manœuvre s’effectuera en bon ordre et en sécurité et durera entre quatre et six mois », a indiqué Jean Castex. La France a annoncé le 17 février 2022 à Paris, le départ de Barkhane, sa force militaire composée de 2400 militaires sur un total de 4600 déployés au Sahel. Un départ qui entraîne aussi celui de la force militaire de l’Union européenne Takuba.

Devant les députés français, le Premier ministre a chargé le régime de la transition qui a « renié, un par un, ses engagements », faisant « le choix de s’appuyer sur une organisation privée bien connue de mercenaires russes, Wagner, dont le modèle économique repose sur la prédation des richesses des pays dans lesquels elle opère » a-t-il justifié.

Il a soutenu que la France et ses partenaires de l’Union européenne ne peuvent plus « s’investir dans un pays dont les autorités ne souhaitent plus coopérer avec les Européens et entravent leur capacité d’action. »

Libye : Dbeibah alerte sur les risques d’une guerre

Le Premier ministre libyen en exercice Abdel Hamid Dbeibah annonce son intention d’organiser les élections législatives l’été prochain et prévient sur les risques d’une guerre en cas de gouvernement parallèle.Abdelhamid Dbeibah a pris l’initiative d’organiser des élections parlementaires d’ici l’été prochain en reportant la présidentielle à une période ultérieure. Une décision annoncée au moment où le Parlement s’apprête à introniser son successeur Fathi Bachagha la semaine prochaine.

Depuis la mort de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011, le pays est miné par des divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest. La Libye s’est retrouvée même avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli depuis le 10 février dernier après la désignation de Fathi Bachagha par le Parlement de Tobrouk à l’Est comme nouveau Premier ministre.

La Chambre parlementaire considère en effet que « le mandat Dbeibah a expiré » depuis le report des élections présidentielles et législatives du 24 décembre 2021. Dans cette lutte pour la légalité, Fathi Bachagha peut compter sur le soutien du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays riche en pétrole et appuyé par la Russie, l’Egypte, et les Emirats arabes-unis.

Mais Dbeibah, le Premier ministre sortant, toujours reconnu par les Nations unies, a indiqué qu’il « n’acceptera aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle ». Il a ajouté que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ». Alors que les deux parties campent sur leurs positions, la Libye risque de se retrouver dans les prochains jours avec deux gouvernements parallèles, comme entre 2014 et 2020. Une nouvelle crise politique qui laisse planer les risques d’une nouvelle guerre civile dans le pays.

Désigné en février 2021 à la tête d’un nouveau gouvernement d’union nationale de transition dans un plan de paix soutenu par l’Onu, Dbeibah a encore réaffirmé lundi dernier qu’il poursuivra sa feuille de route qui consiste à unifier les institutions et conduire le pays à des élections présidentielle et législatives. Il a prévenu dans un discours offensif que « la désignation d’un nouveau gouvernement de transition pourrait conduire à une guerre » en Libye.

Mali : le médiateur de la Cedeao attendu jeudi

Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est porteur d’un message des chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale.Selon un communiqué de la Commission de l’Organisation sous-régionale, cette « mission fait suite aux rencontres techniques qui se sont tenues, la semaine dernière, sur le chronogramme des élections et permettra de discuter des prochaines étapes avec les autorités de la transition ».

« Le médiateur de la Cédéao sera accompagné du président de la Commission, Jean-Claude Kassi Brou et du commissaire en charge des Affaires politiques, de la Paix et de la Sécurité », selon la même note

Goodluck Jonathan devrait faire connaitre la position de la Cedeao sur la durée de la transition. L’Organisation ouest-africaine s’est dite prête à accepter une transition d’un an avant le retour l’ordre constitutionnel.

Mais le lundi 21 février 2022, le Conseil national de transition à travers un vote unanime, a entériné une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant la tenue des élections et un retour des civils au pouvoir conformément à la nouvelle Charte de transition.

Le nouveau document qui fait office d’acte fondamental, dispose qu’en tant que président de transition, le colonel Assimi Goïta ne pourra pas se présenter aux prochaines élections, présidentielle et législatives. Une amnistie est aussi votée pour les auteurs des deux derniers coups d’État.

Dans cette nouvelle Charte, le poste de vice-président de la transition est supprimé. Le nombre de parlementaires désignés et non élus passent de 121 à 147 pour la période de la transition.

Mali : le CNT entérine une transition de cinq ans

Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif au Mali, a entériné ce lundi 21 février 2022, une transition 5 ans avant la tenue d’élections.C’est une douche froide pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors que l’organisation sous-régionale se montrait favorable à une transition d’un an Mali pour envisager une levée de l’embargo économique décrété depuis le 9 janvier 2022, le CNT vient d’entériner ce lundi, une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays.

Le Conseil national de transition (CNT), dirigé par le colonel Malick Diaw, a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention une révision en ce sens de la charte de la transition. Désormais cette charte fait office d’acte fondamental durant ce quinquennat précédent un retour des civils à l’horizon 2027.

La révision approuvée ce lundi, dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Les conclusions des Assises ont donné mandat aux autorités maliennes de conduire une transition de six mois à cinq ans. Les Assises ne mentionnent pas de date exacte pour la tenue des futures élections présidentielles et législatives devenue la pomme de discorde entre le Mali et la Cedeao.

La version originelle de la charte, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 un peu plus d’un mois après leur premier putsch en août 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta, fixe la durée de la transition à 18 mois. Elle prévoyait un couplage de la présidentielle et des législatives le 27 février 2022. Mais face à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, les autorités maliennes sont revenues sur cet engagement.

Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.

Cela avait nécessité l’intervention de la France en 2013 dans le cadre de l’opération Serval sur demande du gouvernement de la transition de Dioncounda Traoré pour repousser les jihadistes dans les villes de Gao et de Tombouctou notamment.

Mais, presque dix ans après cette intervention de l’armée française, Serval devenue Barkhane et sous une forme plus élargie aux autres pays de l’Union européenne dans le cadre de Takuba, ont annoncé leur retrait du territoire malien à cause des désaccords avec les dirigeants maliens sur la durée de la transition et l’arrivée de la société privée militaire russe Wagner. Cette décision majeure a été annoncée par la France et ses alliés européens dans un communiqué commun le 17 février 2022 en marge du sommet Union européenne – Union africaine.

Ce retrait, selon Emmanuel Macron, président de la République française « se traduira par la fermeture des emprises de Gossi de Ménaka et de Gao, il sera effectué de manière ordonnée, avec les forces armées maliennes et avec la Mission des Nations unies au Mali et durant cette période, nous maintiendrons nos missions de soutien au profit de la Minusma » a-t-il précisé.

Mali : des émissaires de la Cedeao et de l’UA à Bamako

Au Mali, une décrispation de la crise politique est en vue entre les autorités de la transition et la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union africaine (UA).Le dialogue n’est pas rompu entre les autorités de la transition malienne et les partenaires de la communauté économique des États de l’Afrique l’ouest et de l’Union africaine.

Le président Macky Sall qui assure la présidence de l’UA va s’impliquer personnellement pour un dénouement de la crise politique au Mali. Ce lundi 21 février 2022, des émissaires de la Cedeao et de l’UA sont attendus à Bamako afin de convenir d’un schéma raisonnable pour la durée de la transition avec les militaires.

En marge du dernier sommet UA-UE à Bruxelles (Belgique) le 17 et 18 février 2022, Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao, a soutenu que l’organisation sous-régionale est prête à accepter une transition de douze mois au Mali.

Si un accord est trouvé entre les dirigeants maliens et les émissaires de la Cedeao et de l’UA, la Cedeao pourrait procéder à une levée rapide des sanctions. Macky Sall pourrait se rendre à Bamako, si cela va dans le rapprochement des positions entre le Mali, la Cedeao et de l’Union Africaine. Le Mali est sous embargo de l’organisation sous-régionale depuis le 9 janvier 2022, après le premier putsch d’août 2020 contre le défunt président Ibrahim Boubacar Keïta, suivi du coup de force de mai 2021 qui a intronisé Assimi Goïta comme président de la transition.

L’organisation sous-régionale en riposte à ces deux putschs, avait décidé de fermer les frontières avec Bamako au sein de l’espace sous-régional et de suspendre les échanges commerciaux autres que les produits de première nécessité. Elle a aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Mali: la Cedeao prête à accepter une transition d’un an

En marge du dernier sommet UA-UE, Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao a soutenu que l’instance sous-régionale est prête à accepter une transition de douze mois au Mali.Le 24 décembre 2021, les autorités de la transition au Mali et la Cédéao s’étaient séparés sans accord sur la durée de la nouvelle transition. 

Presque deux mois après, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se dit ouvert à accepter une transition de douze mois au Mali. A l’issue de cette période, les militaires doivent organiser des élections libres et transparentes afin de permettre le retour à l’ordre constitutionnel.

Une telle proposition si elle trouve un écho favorable à Bamako, pourrait déboucher sur la levée graduelle de l’embargo économique imposé au Mali depuis le 9 janvier 2022 par la Cedeao.

Cette sortie du président ghanéen au moment où la junte travaille sur un nouveau chronogramme pour la transition, n’est pas anodine. Elle constitue même une piqûre de rappel aux autorités de la transition malienne, que la Cedeao ne compte pas s’aligner sur la durée de cinq ans proposée par les Assises de la refondation.

Face à l’intransigeance de l’instance sous-régionale, le pouvoir malien avait soumis une feuille de route avec une transition de quatre ans à compter de février 2022, mais ladite proposition a été rejetée par la Cedeao qui veut une transition plus courte.

Depuis le premier putsch d’août 2020, conforté par celui de mai 2021, intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la « transition », la Cédéao pousse au retour des civils dans les meilleurs délais. 

La junte était revenue sur son engagement de tenir en février des élections législatives et présidentielle.

Présence Minusma au Mali: Macky Sall interpelle l’Onu

Le président de l’Union africaine Macky Sall, s’est dit préoccupé par l’avenir de la Minusma, la mission de paix des Nations unies au Mali.Pour lutter contre la menace jihadistes Sahel et plus généralement en Afrique, Macky Sall appelle à la mise en place d’une coalition antiterroriste « globale ». 

Selon le président en exercice de l’UA, les Nations unies doivent assumer leur responsabilité dans cette guerre contre le terrorisme, car il appartient au Conseil de sécurité de l’Onu en premier chef, de lutter contre l’insécurité et de promouvoir la paix partout dans le monde.

Selon Macky Sall, « quand il s’agit de lutter contre le terrorisme ailleurs dans le monde, il a fallu des coalitions antiterroriste
globale » et d’ajouter 
il n’y a pas de raison que quand il s’agit de l’Afrique, on en fasse une affaire des Africains et de quelques pays européens. »

Pour lui, la « Minusma est une force de maintien de la paix. Ce sont des Casques bleus » dit-il, « ils n’ont ni le matériel ni le mandat pour faire la guerre. Qui va les protéger? »  après le départ de Barkhane et Takuba, s’interroge le président sénégalais dans une sortie médiatique à Paris. 

Macky Sall est convaincu qu’il faut une réponse globale à la question car « le problème de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique dépasse le cadre du Sahel : c’est toute l’Afrique aujourd’hui qui est atteinte », dit-il.

La mission de la Minusma au Mali prend fin le 30 juin 2022. La France, ancienne puissance coloniale à la charge de rédiger les résolutions du Conseil de sécurité sur le Mali, notamment sur les sanctions et sur l’extension du mandat des Casques bleus.

Mais sa décision concertée  avec l’Union européenne de quitter le Mali, pourrait entraîner dans son sillage, le départ des forces militaires allemandes et anglaises dans le cadre de la Minusma. Ces pays, s’étaient engagés au Mali à cause de la présence de la force militaire française Barkhane.

Déployée au Mali en 2013 après le déclenchement de la guerre, la force onusienne compte 13.000 soldats. Elle a déjà perdu plus de 150 soldats au Mali. 

Mali : « la France ne veut pas perdre le Mali » (expert)

Les rapports heurtés entre Paris et Bamako montrent que l’ex-puissance coloniale veut coûte que coûte garder son influence sur son ancienne colonie, estime le Docteur en Sciences politiques et enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) de Dakar, Adama Sadio, interrogé par APA.1. Le retrait du Mali des soldats de Barkhane et Takuba a été décidé jeudi à l’occasion du Sommet UE-UA. Comment analysez-vous cette décision ? 

Les forces françaises sont au Mali depuis neuf ans, mais cela n’a pas empêché le pays de vivre dans l’insécurité. L’instabilité persiste. D’ailleurs, c’est ce qui explique le mécontentement des populations et autorités maliennes qui demandent leur départ.

Maintenant, nous sommes dans une dynamique géopolitique mondiale où le Mali fait appel à la Russie pour ne pas dire des « mercenaires russes » également présents en Centrafrique.

Il y a de cela un an, ce sont ces mêmes mercenaires qui avaient aidé le pouvoir de Bangui, menacé par les rebelles, à se maintenir. Ces hommes sont aussi intervenus en Syrie lorsque le régime de Bachar Al Assad était dans de grandes difficultés.

La guerre contre le jihadisme au Sahel est extrêmement compliquée. Jusque-là, on peut dire que l’armée française a eu de bonnes intentions. Cependant, rien n’est encore gagné dans les faits.

L’avenir nous dira si le retrait des troupes étrangères est un pari risqué pour le Mali ou non. Une chose est sûre : Wagner a déjà obtenu des résultats ailleurs même si on l’accuse de tous les noms d’oiseaux, notamment des violations de droits humains…

Nous ne devons pas oublier de rappeler que l’armée française, qui est intervenue en Centrafrique sous la bannière des Nations Unies, a également commis des actes de pédophilie. C’est dire que ce que l’on reproche aux Russes actuellement, on le retrouve dans d’autres armées.

2. la France et ses alliés vont se redéployer d’autres pays du Sahel. Que vous inspire ce choix ?

C’est juste parce que la France ne veut pas perdre le Mali. À vrai dire, elle ne veut pas quitter le Mali. L’enjeu n’est pas seulement la démocratie. Il est beaucoup plus géostratégique et économique.

Au Tchad par exemple, Paris a intronisé Deby fils à la tête du pays et mené un lobbying intense pour ne pas que N’Djamena soit sanctionné par l’Union Africaine (UA) ou la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Tout le contraire de ce que l’Elysée a fait pour Bamako alors que les deux pouvoirs sont issus de coup d’Etat. La France a activé tous ses leviers pour que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’UA et la communauté internationale sanctionnent le Mali.

Cela est dû au fait que la France ne veut pas quitter et perdre le Mali. Un rapport du Sénat français, publié en 2014, dit que l’avenir de l’Hexagone est en Afrique.

La France est en effet une voiture dont le moteur est le continent noir. Elle a carrément besoin de lui. Le problème est qu’aujourd’hui, il y a un sentiment, pas anti-français comme le disent certains, mais plutôt un sentiment antipolitique française en Afrique qui gagne de plus en plus de terrain.

La France a perdu la Centrafrique. Aujourd’hui, avec la junte malienne, Paris est également sur le point de perdre. Il y a un effet de contagion qu’elle redoute.

L’autre aspect qu’il ne faut pas perdre de vue, si la France est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, au-delà d’être parmi les Etats vainqueurs de la seconde guerre mondiale, c’est parce qu’elle a eu des colonies importantes sur le continent africain.

Il faut ajouter la démographie galopante de ce continent qui inquiète d’une part les occidentaux, mais qui représente en même temps un marché énorme pour leurs entreprises.

Plusieurs grandes enseignes européennes s’installent dans nos pays. C’est une politique bien pensée par les Occidentaux. Chaque année, un pays africain découvre du pétrole ou du gaz.

La France a de plus en plus besoin de ces ressources pour assurer son approvisionnement surtout dans un contexte très tendu avec la Russie. Enfin, elle a besoin de l’Afrique pour s’affirmer comme une puissance militaire africaine. C’est seulement dans ce continent que la France peut changer le cours de l’histoire d’un pays.

Le Mali presse les militaires français à quitter son territoire

Au lendemain de l’annonce d’un « retrait coordonné » des soldats français et de leurs alliés européens, les autorités de transition maliennes veulent que cette opération se fasse « sans délai ».Le Mali d’Assimi Goïta a hâte de tourner la page. Dans un communiqué, publié ce vendredi, Bamako enjoint à Paris de ne pas perdre de temps pour le retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba.

Les autorités de transition prennent acte de la « décision unilatérale » de la France même si elle constitue une « violation » des accords liant les deux pays ainsi que d’autres partenaires. Au plus vite, le gouvernement malien s’attend donc à ce que ces troupes étrangères quittent son territoire national sous sa supervision.

 

« Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée » (Bazoum)

Le président nigérien Mohamed Bazoum, estime que le retrait des forces militaires européennes comme Barkhane et Takuba au nord Mali, risque de plonger tout le Sahel dans le chaos.Le président nigérien soutient qu’un départ de la force française Barkhane et de l’Union européenne Takuba, appelle à une réorganisation des pays du Sahel notamment le Niger qui partage une frontière avec le Mali. « Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée. Nous prévoyons qu’après le départ de Barkhane et de Takuba, cette zone soit encore plus infestée et que les groupes terroristes se renforcent. Or, nous savons qu’ils ont vocation à étendre leur emprise » a indiqué Bazoum sur son compte Twitter.

Selon le chef de l’Etat de ce pays du G5 Sahel, les risques d’une résurgence des groupes jihadistes sont réels. « Le départ de Barkhane va créer un vide qui sera rempli par les organisations terroristes déjà présentes dans cette région. Cela va être une menace qui hypothéquera toute la stabilité du Mali d’abord, puis celle du Niger et de la sous-région par effet de contagion » craint-t-il. Bazoum déplore le retrait des forces militaires Barkhane et Takuba qui, à ses yeux, jouent un rôle très important dans la sécurisation du nord du Mali, si proche du Niger.

Barkhane va quitter le territoire malien, mais pas la bande du Sahel puisque les discussions engagées à Paris avec les pays ont « débouché à l’unanimité sur la nécessité d’une réarticulation du dispositif qui était en place au Mali Cela conduira notamment à une forme de présence de ces forces au Niger et sur le territoire d’autres pays africains, un peu plus au sud, qui en feraient la demande », s’est réjoui le président nigerien.

Au regard des développements récents au Bénin, il est clair, justifie Bazoum, « que ces pays ont des besoins. Il est prévisible qu’un certain nombre de ces forces soient disposées dans ces régions face à ces nouvelles menaces, ainsi qu’au Niger » dit-il.

Le Niger devrait accueillir de nouvelles bases pour la force militaire européenne Takuba, indique Bazoum. Cette décision va offrir de « grands avantages
à son pays », selon le successeur de Mahamadou Issoufou, arrivé au pouvoir en avril 2021. Car selon Bazoum, la « forces spéciales dispose de capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes ». A ce titre ajoute-t-il, « les discussions sont en cours avec la France et l’Union européenne et des protocoles doivent être signés à partir du mois de juin » informe Mohamed Bazoum.

Mais l’arrivée de Barkhane et Takuba suscitent déjà des remous au Niger. Selon Moussa Tchangari, secrétaire général de l’Association Alternative espace citoyens cité par Deutsche Welle, « C’est un risque que le régime prend en acceptant ce redéploiement ». Un risque surtout pour Mohamed Bazoum, qui après avoir contenu les contestations liées à son élection, joue avec « sa stabilité, son maintien (au pouvoir) au moment où on assiste, dans notre espace sahélien et en Afrique de l’Ouest de façon générale, à un retour des militaires aux affaires », explique-t-il.

Libye : la crise politique, un frein pour la reconstruction

Onze ans après la révolution ayant débouché sur une guerre civile, des dizaines de milliers de Libyens risquent de ne plus avoir accès à un logement décent selon le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC, sigle en anglais).La Libye n’a toujours pas entrevu le bout du tunnel. L’élection présidentielle, prévue le 24 décembre 2021, devait ouvrir une nouvelle ère. Mais de profonds désaccords entre les différents camps ont causé son report.

En conséquence, le budget national n’a pu être voté. Ce qui rend impossible la reconstruction de nombreuses localités du pays dévastées par le conflit. Les conditions de vie des populations sont très compliquées dans la capitale Tripoli et à Benghazi distante de mille kilomètres.

À Tawergha, située au Sud de Misrata, 65 % des 40.000 personnes qui peuplaient cette ville avant le conflit sont rentrés d’après une étude effectuée par le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC). Cependant, les maisons qu’elles avaient abandonnées sont fortement endommagées voire détruites.

Sans ressources significatives, la communauté tawergha (noire) ne peut engager des travaux pour améliorer son cadre de vie. À en croire plusieurs agences humanitaires actives en Libye, un citoyen sur dix, dans les zones touchées par la guerre, vit dans un taudis.

Face à cette situation, le Conseil norvégien pour les réfugiés agit à Tripoli, Tawergha et Benghazi. En étroite collaboration avec les municipalités, l’organisation humanitaire a reconstruit des infrastructures communautaires comme des structures de santé et a aidé 293 familles à reconstruire leurs demeures l’année écoulée.

« L’énergie et l’engagement des citoyens ordinaires pour reconstruire leur pays existent, mais ce potentiel est entravé par l’instabilité persistante. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour s’assurer que les progrès réalisés l’année dernière ne soient pas réduits à néant par la crise politique actuelle », a déclaré Dax Roque, Directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés en Libye.

Las de se déplacer à cause de l’insécurité, un homme âgé a expliqué au NRC que son souhait est de réinstaller dans sa maison avec sa famille pour reprendre sa vie d’avant. En Libye, le nombre d’individus ayant besoin d’aide est passé de 1,3 million en 2021 à un peu plus de 800.000 en 2022. Par conséquent, le Conseil norvégien pour les réfugiés a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour ne pas annihiler les progrès réalisés.

« L’anti-terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains » (Macky Sall)

Le combat contre les groupes jihadistes au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains », a estimé à Paris le président sénégalais Macky Sall, réagissant à l’annonce du retrait du Mali des forces françaises et européennes.« Nous comprenons cette décision » a déclaré Macky Sall  ce jeudi matin dans une conférence de presse commune avec le président Emmanuel Macron, Nana Akufo-Addo, president en exercise delà Cedeao et Charles Michel, président du Conseil européen. 

Le president sénégalais qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a soutenu que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains ».

Macky Sall s’est réjoui par ailleurs de la décision de la France de l’Union européenne d’accompagner les pays du Sahel et du Golfe de Guinée en proie au jihadisme. « Nous sommes heureux que l’engagement ait été renouvelé de rester dans la région et de réarticuler le dispositif », a-t-il dit en ce sens.

Emmanuel Macron a soutenu ce jeudi à Paris lors d’une conférence de presse commune avec l’UE, la Cedeao et l’UA que les forces militaires françaises Barkhane et européennes Takuba vont quitter définitivement le territoire malien lors d’un « retrait coordonné ».

Une décision qui vient entériner les mesures arrêtées mercredi soir lors d’un dîner de travail à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et des pays du G5 Sahel, de la Cedeao et l’UA.