SECURITE Archives - Page 24 sur 43 - Journal du niger

RCA : trois Casques bleus tanzaniens blessés

Les soldats ont roulé sur un engin explosif non identifié dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï située à 266 kilomètres à l’Ouest de Bangui.La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) fait les frais de son engagement en République centrafricaine. Trois de ses Casques bleus ont sauté sur une mine terrestre.

L’accident s’est produit jeudi matin aux environs de 11 heures alors que leur convoi venait de quitter Berbérati à destination des postes militaires temporaires de la Force à Gbambia et Amada-Gaza à une centaine de kilomètres de distance, informe la mission onusienne.

L’un des militaires, gravement atteint, a été transporté dans la ville voisine de Bouar pour y être soigné avant son évacuation vers la capitale. C’est la troisième fois que des Casques bleus de la Minusca sont victimes des engins explosifs en RCA, lit-on dans le communiqué parvenu vendredi à APA.

La Minusca condamne fermement l’utilisation des charges explosives par les groupes armés dans certaines parties du territoire centrafricain et qui ont déjà causé des dizaines de morts et de blessés parmi les populations civiles.

« Malgré les conditions difficiles auxquelles nos Casques bleus sont confrontés sur le terrain, aggravées par l’apparition d’engins explosifs improvisés, la Minusca reste résolument déterminée à exécuter son mandat pour la paix et la stabilité en RCA », a assuré le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RCA, le Sénégalais Mankeur Ndiaye.

Mali : les Assises de la refondation prônent une transition de six mois à cinq ans

La junte malienne peut désormais prolonger la période de transition de six mois à cinq ans selon les conclusions des « Assises nationales de la refondation ».C’est une décision qui risque de faire grand bruit au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors que les autorités de la transition étaient sous pression des dirigeants ouest-africains pour fournir un chronogramme électoral au plus tard le 31 décembre 2021, les conclusions issues des « Assises de la refondations » donnent désormais carte blanche au chef de l’Etat, Assimi Goïta pour prolonger l’actuelle transition des militaires de « six mois à cinq ans ».

« Les participants se sont prononcés pour la prorogation de la transition afin de pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes. Les délais avancés varient de six mois à cinq ans », indique un rapport final lu jeudi à l’issue des Assises.

Les conclusions des Assises de la refondation qui ont duré trois semaines, ont recommandé des réformes institutionnelles et politiques avec « l’élaboration d’une nouvelle Constitution avec un nombre réduit d’institutions, la mise en place d’un Sénat et d’une Cour des comptes, l’élaboration d’un mécanisme constitutionnel de destitution du président de la République en cas de forfaiture ».

Parmi les autres résolutions figurent « la recomposition du conseil national de transition, la création d’un organe unique de gestion des élections ainsi que la relecture de l’accord pour d’Alger et l’accélération de sa mise en œuvre ».

Présent lors de cette journée de restitution, le président de la transition Assimi Goïta a promis de mettre en œuvre « les recommandations des Assises nationales » avant d’ajouter que « le gouvernement mettra en place un chronogramme visant à assurer un retour constitutionnel apaisé et sécurisé ».

Le chef de l’Etat malien a par ailleurs rassuré la Cedeao, appelant l’organisation sous-régionale a plus de « soutien et de solidarité pour permettre au peuple malien d’atteindre ses objectifs de développement ».

Soudan : les Nations Unies condamnent le pillage de l’aide humanitaire

Des sites de stockage de denrées alimentaires et d’équipements à El Fasher, au Darfour, ont été attaqués par des groupes armés.Le 28 décembre dernier, une installation du Programme alimentaire mondial (Pam) a été mise à sac d’après l’Organisation des nations unies (Onu). C’est la dernière d’une longue série d’attaques contre le déploiement de l’aide humanitaire au Soudan.

Ce jour-là, les assaillants ont emporté près de 2000 tonnes de denrées alimentaires qui auraient dû nourrir 730.000 personnes vulnérables pendant un mois, a regretté le porte-parole du Secrétaire Général de l’Onu, Stéphane Dujarric, dans un communiqué reçu jeudi à APA.

Déplorant cette situation, Antonio Guterres,  le Secrétaire Général de l’Onu,  a invité « le gouvernement soudanais à rétablir l’ordre et à veiller à ce que les biens qui appartenaient à l’ancienne mission de maintien de la paix des Nations Unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) soient utilisés strictement à des fins civiles, conformément à l’Accord-cadre que le gouvernement a signé avec les Nations Unies en mars de cette année ».

En outre, il a appelé les autorités soudanaises à assurer la sécurité des opérations humanitaires restantes des Nations Unies à El Fasher, non sans exprimer sa gratitude au personnel civil et en uniforme de l’Onu qui est resté sur le terrain dans ces circonstances difficiles.

La Minuad a officiellement mis fin à ses opérations le 31 décembre 2020, après 13 ans de présence dans cette région de l’Ouest du Soudan.

Ghana : alerte à la bombe au principal aéroport du pays

Une alerte à la bombe a été déclenchée à l’aéroport international de Kotoka, au Ghana, où des agents de sécurité ont été appelés pour s’occuper d’un sac laissé sans surveillance dans le hall d’arrivée du terminal 3, a rapporté la presse locale jeudi.The Graphic rapporte que l’unité chargée du dépôt de munitions de la base des forces armées ghanéennes a été appelée mardi pour retirer le sac suspect qui était là depuis des heures et qui a été aperçu vers 21 heures.

Des témoins présents à l’aéroport de Kotoka au moment de la découverte ont déclaré que l’on craignait que le sac ne contienne une bombe. La Ghana Airport Company Limited (GACL) a déclaré que le sac, apparemment inoffensif, avait été emporté pour être examiné de plus près.

« L’unité de dépôt de munitions de la base des forces armées ghanéennes est immédiatement intervenue pour procéder à une évaluation préliminaire du sac et de son contenu ». Le sac a ensuite été emporté pour des enquêtes plus approfondies, dont les résultats seront rendus publics, a déclaré GACL.

« La direction de GACL souhaite présenter ses excuses pour les perturbations survenues dans le processus de facilitation des arrivées pendant cette période et assure les voyageurs de son engagement à assurer leur sécurité dans nos aéroports », a conclu le communiqué.

Maroc: un apprenti terroriste déféré au parquet

Le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) au Maroc, a déféré au Parquet en charge des affaires de terrorisme et d’extrémisme, un extrémiste partisan de l’organisation dite « Etat islamique » qui s’activait dans la région de Sala Al Jadida (Salé).Interpellé il a quelques jours par le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), un jeune sympathisant de l’organisation terroriste « Etat Islamique » vient d’être déféré devant le parquet anti-terroriste. Agé d’à peine 24 ans, cet extrémiste s’essayait à la fabrication d’engins explosifs, indique mercredi un communiqué du BCIJ.

Le suspect s’était filmé en train de prêter allégeance à l’organisation terroriste « Daech ». Au départ, il a envisagé de rejoindre les camps de cette organisation à l’étranger. Mais finalement il a décidé de planifier un projet terroriste au Maroc en utilisant les gros moyens.

Le prévenu a tenté deux fois de fabriquer des bombes. Les perquisitions effectuées à son domicile ont ainsi permis de saisir des appareils électroniques, du matériel et des résidus de produits ayant servi dans la préparation d’explosifs toute une armada confiée à la police scientifique.

L’apprenti terroriste avait même téléchargé des manuscrits et photos expliquant, de manière pratique, le mode de fabrication et d’activation des explosifs, soit dans le cadre d’opérations suicides ou d’actionnement à distance. Il avait même des « guides » de fabrication de substances toxiques et des composantes entrant dans leur préparation, ainsi qu’un inventaire détaillé sur les méthodes et techniques du terrorisme individuel. L’homme a aussi étudié des techniques d’assaut contre les prisons et des confrontations avec les forces publiques.

Les expertises techniques et les investigations réalisées ont également prouvé que le suspect avait atteint un stade avancé dans son projet terroriste, augurant d’un passage à l’exécution de son plan destructeur, après avoir mené plusieurs expériences sur la préparation et le montage d’engins explosifs devant être utilisés dans des opérations terroristes, relève le BCIJ.

Cet élément extrémiste, qui a prêté allégeance à l’organisation terroriste « Daech », a été interpelé le 16 décembre par le BCIJ dans le cadre d’une opération de coordination et de coopération entre les services de la DGST et de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN)  et les services de renseignements et les agences d’application de la loi aux Etats-Unis.

Niger : des experts africains se penchent sur le climat et sécurité

La première édition de la Conférence Internationale de Niamey sur le Climat en Afrique et la Sécurité Humaine (CICAS) a permis de dégager des solutions immédiates aux effets néfastes du changement climatique sur le continent.S’exprimant lundi à l’ouverture des travaux au Centre d’Études et de Recherche sur le Climat en Afrique et la Sécurité Humaine (CERCASH), l’ancien ministre nigérien de la Justice, Marou Amadou a plaidé pour la sauvegarde des patrimoines hydriques du continent.

« La cause majeure de l’irrédentisme, des rebellions armés, des meurtres et de ces assassinats de nos forces de défense et de sécurité, c’est le climat », a martelé l’ancien Garde des Sceaux du Niger. Il estime que l’Afrique et sa diaspora sont les « victimes innocentes » du changement climatique qui menace d’engloutir les fleuves, les lacs et les mares qui se trouvent sur le continent.

« Nos fleuves, rivières et lacs sont menacés d’asséchement par la désertification, d’ensablement par les dunes », a alerté le président du CERCASH qui éviter que le sort réservé au Lac Tchad ne guette le Djoliba du Niger. Il préconise la plantation d’arbres de la Guinée jusqu’au Nigeria, l’érection de murs en béton sur les rives pour protéger le fleuve Niger en faveur des générations actuelles et futures.

Le lien entre la pauvreté et l’insécurité étant très étroit, il reconnait que le changement climatique reste la cause majeure des rebellions armés, des meurtres et de ces assassinats « de nos forces de défense et de sécurité », la circulation des armes légères et de petits calibres, la radicalisation des jeunes, la prolifération des groupes armés, etc. à travers le continent.

Le vice-recteur de l’Université Abdou Moumouni (UAM), Pr Rabani Adamou, qui a présidé le lancement des travaux a souligné que les pays africains sont les plus vulnérables au changement climatique alors qu’ils sont moins pollueurs ou presque pas.

« Quand vous prenez le mécanisme du réchauffement climatique qui résulte de l’émission du gaz à effet de serre dans notre environnement ; ce gaz provient du mécanisme d’industrialisation, or les pays industrialisés ne sont pas en Afrique », a indiqué le Pr Adamou.

Le Professeur Gueu Denis, enseignant chercheur à l’université Felix Houphouët Boigny, a, pour sa part, souligné que le continent est confronté à un dilemme de développement et d’insécurité totale. « Le changement climatique et la sécurité humaine avec tout ce que nous connaissons comme la criminalité environnementale et la sécurité humaine déterminent la survie de notre continent », a-ajouté le doyen de l’institut national de criminologie d’Abidjan.
Les travaux de deux jours axés sur le thème « Crise climatique et sécurité humaine en Afrique : quels engagements et quels partenariats stratégiques » réunissent quelque 150 participants venus d’Afrique.

D’autres thématiques sont au menu des réflexions, notamment Efficacité des institutions : contrôle de l’administration publique et responsabilité du gouvernement républicain ; Décentralisation, Démocratie à la base et développement local ; Intégration africaine ; Environnement et écologie : souveraineté énergétique et alimentaire ; Interdépendance et inclusion économique, et développement durable ; Culture et contrôle des ressources naturelles et renaissance africaine.

Niger : huit ex-génocidaires rwandais expulsés

Ces civils et militaires avaient sept jours, à compter de la notification de l’arrêté du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation daté du 27 décembre, pour quitter le territoire nigérien.Ils ne sont pas restés longtemps au Niger. Huit ex-génocidaires rwandais avaient trouvé refuge, il y a moins de deux mois dans ce pays sahélien, grâce au Mécanisme international des Nations Unies.

Hamadou Adamou Souley, le ministre nigérien de l’Intérieur et de la Décentralisation, a prononcé, lundi dernier, leur expulsion définitive. Les personnes concernées par cette mesure ont été condamnées ou acquittées par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) pour leur rôle dans le génocide de 1994 contre les Tutsis.

Il s’agit de Protais Zigiranyirazo, de François Nzuwonemeye, d’Innocent Sagahutu, d’Alphonse Nteziryayo, de Tharcisse Muvunyi, d’André Ntagerura, d’Anatole Nsengiyumva et de Prosper Mugiraneza.

Auparavant, les huit Rwandais étaient retenus à Arusha, en Tanzanie, où se trouvait le siège officiel du TPIR. Le Rwanda a récemment demandé des comptes aux Nations Unies par rapport à leur transfèrement.

Début décembre, Valentine Rugwabiza, la Représentante permanente du Rwanda auprès des Nations Unies, a affirmé que son pays n’avait pas été informé de cette décision. Poursuivant, la diplomate a déclaré qu’il existe des preuves tangibles selon lesquelles certains des huit individus ont mené des activités pour déstabiliser la région des Grands Lacs.

RCA : la Minusca chasse un groupe armé de Boyo

Les Casques bleus ont contraint les combattants de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) à quitter cette ville méridionale de la Centrafrique.La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) remporte une bataille importante face aux groupes armés qui terrorisent les populations civiles.

« Les Casques bleus de la Minusca ont initié, le 25 décembre 2021, une opération d’expulsion d’environ 200 éléments de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) de la localité de Boyo, dans la préfecture de la Ouaka », informe un communiqué reçu mardi à APA.  

Cette mission entre dans le cadre d’ « opérations de nettoyage » avec « des patrouilles robustes », explique la mission onusienne. La Minusca a pu déloger l’UPC, précise le document, grâce notamment à « l’arrivée des bataillons népalais et mauritanien ».

À Boyo, les combattants de l’UPC « occupaient des maisons ainsi que la résidence du maire », d’après la Minusca. Cette localité, rappelle la mission onusienne, a été le théâtre d’incidents graves les 6 et 7 décembre 2021 avec une quinzaine de civils tués et près de 1500 personnes déplacées.

Cameroun : Amnesty International ravie de la libération de trois étudiants

En 2016, ces jeunes avaient été condamnés à dix ans ferme par un tribunal militaire « pour avoir partagé un SMS sarcastique faisant référence à Boko Haram », précise l’organisation de défense des droits de l’Homme.C’est « un grand soulagement », déclare Amnesty International dans un communiqué reçu mardi à APA. De l’avis de cette ONG, Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob « ont été punis contre toute logique » car ils n’ont fait qu’ « exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression ».

Pour Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, « savoir qu’ils ont été libérés ce week-end et qu’ils ont enfin pu retrouver leur famille après sept longues années derrière les barreaux nous remplit de joie ».

En outre, elle a invité les autorités camerounaises à « protéger les droits humains et veiller à ce que toute personne puisse s’exprimer librement sans craindre de représailles ».

Amnesty International remercie « toutes les personnes qui ont fait campagne sans relâche en faveur de leur libération, notamment (celles) qui ont écrit au président Paul Biya pour lui demander de mettre fin à cette injustice ».

Les trois étudiants ont été déclarés coupables, le 2 novembre 2016, de « non-dénonciation d’informations liées au terrorisme ». Par la suite, Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob ont bénéficié d’une réduction de leur peine de dix à cinq ans décidée par la Cour suprême le 16 décembre dernier.

Toutefois, Maître Victorine Chantal Edzengte, leur avocate, a souligné que l’arrêt porte seulement sur la peine, mais leur culpabilité est toujours maintenue. Le message ayant valu aux trois étudiants sept ans d’emprisonnement est « Boko Haram recrute des jeunes à partir de 14 ans. Conditions de recrutement : 4 matières au GCE, y compris la religion ».

Selon Amnesty International, ce texto était en réalité « une observation sur la difficulté à trouver un emploi correct au Cameroun sans être hautement qualifié et jouait sur l’idée que même le groupe armé Boko Haram ne recrutait que des personnes ayant obtenu de bons résultats à leurs examens ».

Ethiopie : l’Onu renouvelle son appel à la paix

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a renouvelé son appel à cesser les combats entre les parties belligérantes en Ethiopie.M. Guterres s’est félicité de l’annonce faite vendredi par le gouvernement éthiopien de maintenir ses forces fédérales dans leurs positions actuelles, a déclaré le porte-parole adjoint de l’Onu, Farhan Haq, dans un communiqué publié ce week-end.

« Le Secrétaire général exhorte les parties à saisir cette opportunité, à cesser les hostilités dans le conflit qui dure depuis un an, à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la fourniture de l’aide humanitaire indispensable, le retrait des combattants étrangers, et à aborder les différences politiques par le biais d’un dialogue national crédible et inclusif », indique le communiqué.

Le Secrétaire général a encouragé les parties à poursuivre leur engagement auprès du Haut Représentant de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Il a également souligné le soutien total de l’Onu aux efforts de médiation de M. Obasanjo et a appelé la communauté internationale à jouer un rôle constructif pour mettre fin aux combats.

La semaine dernière, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève a tenu une session spéciale au cours de laquelle les pays ont voté en faveur de la création d’une commission internationale d’experts chargée d’enquêter sur les allégations de violations commises pendant le conflit, ce que le gouvernement éthiopien a rejeté.

Les combattants du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ont battu en retraite depuis la fin du mois dernier, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed s’est rendu sur la ligne de front pour remonter le moral des troupes fédérales.

La semaine dernière, les dirigeants du TPLF ont appelé à une trêve mais ont mis en garde contre une invasion du Tigré par les forces fédérales qui pourrait prolonger le conflit. Les organismes internationaux de défense des droits de l’homme ont rendu les deux parties responsables des atrocités commises à l’encontre des civils du Tigré et de l’Amhara. Des milliers de personnes, principalement des civils, sont mortes depuis le début du conflit en novembre 2020.

Déploiement de Wagner au Mali: le «démenti formel» de Bamako

Le Mali a démenti tout déploiement des mercenaires russes du Groupe Wagner sur son territoire.Les autorités de la transition malienne ont  « apporté un démenti formel à ces allégations sur un prétendu déploiement des éléments d’une société de sécurité privée », dans un communiqué publié vendredi soir.

Face aux accusations de la France et de plusieurs pays de l’Union européenne sur la présence des « mercenaires de Wagner » sur le sol malien, Bamako « exige que des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes ». 

Le Mali « tient à préciser qu’au même titre que la mission européenne de formation [EUTM] des formateurs russes sont présents au Mali dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité nationales ».

Partant de là, le pouvoir malien veut être « jugé sur des actes plutôt que sur des rumeurs » selon le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga par ailleurs ministre de l’administration territoriale. Ce dernier précise avec fermeté que « l’Etat malien n’est engagé que dans un partenariat d’Etat à Etat avec la Fédération de Russie, son partenaire historique ».

Cette sortie du gouvernement malien, est une réponse aux réactions de plusieurs pays occidentaux, dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada sur l’arrivée « de mercenaires de Wagner sur le territoire malien » depuis la fin du mois de novembre. 

Dans un communiqué, ces pays européens ont dénoncé « l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du Groupe Wagner au Mali ». L’Europe des 27 demande à la Russie de se « comporter de manière responsable et constructive dans la région ». 

De son côté, Moscou se défend et soutient que sa présence dans le Sahel s’explique pour des « raisons sécuritaires ». Dans une récente sortie médiatique, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que c’est parce que « le gouvernement français a décidé de réduire la mission Barkhane » que les autorités maliennes ont fait appel aux forces russes.

Libye : le report de la présidentielle crée de la nervosité

Les Libyens ont exprimé leur inquiétude quant au report de ce qui aurait dû être une élection présidentielle historique le 24 décembre 2021.Quelques heures après l’annonce du report de la présidentielle au 24 janvier 2022, des Libyens interrogés ne cachent pas leur inquiétude devant l’accalmie fragile de ces derniers mois.

Certains craignent une période de tension après plusieurs années de guerre civile. « Nous avions placé tous nos espoirs dans cette élection qui aurait permis aux Libyens de déterminer qui les dirige et au reste du monde de le reconnaître », a déclaré un Libyen désespéré, désemparé par le report.

Cette inquiétude a été relayée par les gouvernements occidentaux qui ont prévenu que le report de la date du scrutin présidentiel pourrait être le signe avant-coureur d’autres reports, compte tenu de l’incertitude politique et de l’insécurité en Libye.

Selon Washington, il existe un risque que l’élection n’ait pas lieu dans un proche avenir. La Libye a connu une relative stabilité après l’assaut donné l’année dernière par les forces du général Khalifa Hafter sur la capitale Tripoli, où siège le gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale.

Hafter, qui est candidat à la présidentielle aux côtés du fils cadet de Mouammar Kadhafi, Seïf al-Islam, était basé dans la ville de Benghazi, dans l’est du pays, d’où ses troupes avaient lancé une invasion prolongée et infructueuse de la capitale libyenne.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux autorités distinctes, l’une basée à Tripoli et l’autre à Benghazi, les puissances occidentales et régionales soutenant les parties au conflit.

Mali : les Occidentaux condamnent le recours aux « mercenaires » de Wagner

Le gouvernement français fait état de la présence des paramilitaires du groupe de sécurité privée russe Wagner sur le sol malien.Même si l’information n’a pas encore été confirmée par les autorités de la transition, Les mercenaires russes du groupe Wagner sont arrivés au Mali. Les mises en garde de Paris n’y ont rien fait. Le groupe paramilitaire Wagner va bel et bien opérer sur le territoire malien. Selon plusieurs médias internationaux, des hommes de cette entreprise de sécurité privée russe sont déjà à Bamako, la capitale, depuis le 22 novembre.

La concrétisation de cette collaboration longtemps niée par les autorités de la transition malienne a provoqué l’ire de certains de ses partenaires occidentaux. Dans un communiqué conjoint parvenu à APA ce vendredi, ces Etats, avec à leur tête la France, « condamnent fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien. »

« Ce déploiement ne peut qu’accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale, mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali, menacer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et entraver les efforts de la communauté internationale pour assurer la protection des civils et apporter un soutien aux forces armées maliennes », estiment-ils.

Par ailleurs, Paris et ses partenaires disent regretter la décision de Bamako « d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien. »

Si Moscou a toujours nié son soutien à cette société de sécurité privée, pour les occidentaux la complicité du Kremlin dans son extension ne fait aucun doute. « Nous avons connaissance de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali et appelons la Russie à adopter un comportement responsable et constructif dans la région », lit-on dans le communiqué.

Le président français Emmanuel Macron avait pourtant signifié à son homologue russe Vladimir Poutine que le déploiement de la société Wagner au Mali était une ligne rouge à ne pas franchir. Mais tout porte à croire que c’est le même scénario qui s’est produit en République centrafricaine qui va se reproduire. Dans ce pays d’Afrique centrale, le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra n’avait pas hésité à recourir aux services de Wagner pour repousser des rebelles qui menaçaient de s’emparer de la capitale Bangui.

Malgré cette nouvelle donne, les quinze pays signataires du communiqué ne comptent pas renoncer à leurs efforts « pour répondre aux besoins de la population malienne. »

« Conformément aux objectifs de la Coalition internationale pour le Sahel, nous réaffirmons notre détermination à poursuivre notre action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme en appuyant le développement durable, le respect des droits de l’homme et le déploiement des services publics. Nous continuerons à suivre de près et à évaluer la situation », affirment-ils.

Côte d’Ivoire: remise officielle de paquetages aux « 40.000 hommes » de l’armée

Le ministre d’Etat, ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, Téné Birahima Ouattara, a remis vendredi des paquetages individuels comprenant, entre autres, des tenues de travail et de combat au profit des « 40.000 hommes » des forces armées.

M. Téné Birahima Ouattara a remis symboliquement, au chef d’Etat-major général des armées ivoiriennes, le général de corps d’armée, Lassina Doumbia, des lots de paquetages, lors d’une cérémonie au préau du Cabinet du ministère d’Etat, ministère de la Défense. 

Le paquetage comporte des effets d’habillement, des tenues de travail et de combat avec tous leurs accessoires. A côté de cela, le ministère a offert un ensemble de tentes, de groupes électrogènes, de citernes à eau, de tables, de casques et de gilets de protection.   

« C’est un jour de gloire », a déclaré le chef d’Etat-major général des armées, Lassina Doumbia, ajoutant que c’est « une tradition qui a disparu depuis environ 20 ans pour de nombreuses raisons » et aujourd’hui « nos hommes vont renouer avec ce rituel ».  

Les armées, soulignera-t-il, se reconnaissent par les signes, les couleurs, les motifs des tenues et leurs accessoires. Mais, durant plusieurs années, les soldats étaient « en tenue sans pour autant pouvoir être en uniforme ».  

Il s’agit « d’inculquer à nos hommes l’estime de soldat ivoirien digne, bien habillé, qui a fière allure au service des populations », a dit M. Téné Birahima Ouattara, laissant entendre que sa « joie est grande », car « le gouvernement dote en même temps la totalité des 40.000 hommes » des forces armées. 

Selon le général de brigade, Assamoi Guiézou, ces paquetages seront remis d’abord à l’armée de terre, aux unités rattachées à l’Etat-major général, ensuite à l’armée de l’air, à la marine nationale, au Groupement des sapeurs-pompiers militaires, à l’école militaire préparatoire de Bingerville et à la gendarmerie.   

Somalie : les Nations Unies prolongent le mandat de l’Amisom

Trois mois supplémentaires sont accordés à la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) pour aider davantage la Somalie à faire face aux Shebab.L’actuel mandat de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) prend fin le 31 décembre prochain, mais elle poursuivra ses opérations. En attendant une réforme en profondeur de l’Amisom, les Nations Unies ont renouvelé, hier jeudi, son mandat. Il court désormais jusqu’au 31 mars 2022.

Le Conseil de sécurité a exhorté l’Amisom, dans l’exercice de sa mission, à respecter le droit international humanitaire, les droits de l’Homme et la souveraineté de la Somalie. L’organe exécutif des Nations Unies a également demandé au Secrétaire Général de l’organisation, Antonio Guterres, de continuer à fournir un soutien logistique à la Somalie.

Dans ce pays de la Corne de l’Afrique, les shebab commettent des attaques meurtrières. Formé en 2006, ce groupe islamiste frappe également au Kenya, en Ouganda et au Mozambique.

Conflit au Tigré : l’Éthiopie temporise sur le front

Redwan Hussien, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, a déclaré que le gouvernement n’a pas l’intention de pourchasser les leaders du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).Addis-Abeba crie victoire dans sa guerre contre les rebelles tigréens. Redwan Hussien, le chef de la diplomatie éthiopienne, a affirmé, hier mercredi, que le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a battu en retraite après avoir été mis en déroute par l’armée régulière.

C’est seulement pour « donner une chance à la paix », a souligné M. Hussien, que les forces armées éthiopiennes ont procédé à un repli. Malgré cette main tendue, l’Éthiopie demeure inflexible sur son intégrité territoriale. Elle compte maintenir ses troupes dans toutes les régions du pays y compris au Tigré.

Enfin, le ministre éthiopien des Affaires étrangères a fait part de leur volonté d’arriver à une paix durable. Pour ce faire, le gouvernement a invité tous les Éthiopiens, sans distinction aucune, à un dialogue inclusif.

Conflit au Tigré : l’Ethiopie dénonce une résolution de l’Onu

Pour Addis-Abeba, il y a un soubassement politique au projet de création d’une Commission internationale chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme dans sa guerre contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).À l’initiative de pays européens, les Nations Unies ont adopté une résolution intitulée « Situation des droits de l’Homme en Ethiopie », mais des dizaines de pays membres ont voté contre.

S’exprimant hier mardi, Billene Seyoum, attachée de presse au bureau du Premier ministre, Abiy Ahmed, a déclaré que la résolution des Nations Unies a pour but de « discréditer les enquêtes menées par le gouvernement éthiopien ».

En outre, elle a dit que « les allégations de génocide au Tigré » sont l’œuvre « de
soutiens du TPLF » notamment dans les sphères étatiques. Sur cette question, une enquête conjointe de la Commission des droits de l’Homme des Nations Unies et de la Commission éthiopienne des droits humains a conclu, il y a deux semaines, qu’il n’en est rien.

Partant de là, Billene Seyoum a accusé l’Onu de parti pris, non sans lui demander de s’intéresser aux exactions commises par les rebelles dans les régions de l’Afar et de l’Amhara.

Le Rwanda dément la présence de ses policiers en RDC

Kigali, récemment lié à Kinshasa par un accord sécuritaire, affirme n’avoir pas envoyé d’éléments à Goma où s’est tenue lundi une manifestation contre notamment la criminalité.C’est un démenti formel. Le commissaire John Bosco Kabera, porte-parole de la police rwandaise, a déclaré qu’aucun agent n’a été déployé en République démocratique du Congo. Une mise au point qui vise à éteindre la rumeur selon laquelle des policiers rwandais sont intervenus chez le voisin congolais en vertu d’un accord en matière de sécurité.

L’entente, scellée la semaine dernière, prévoit le renforcement de la coopération entre les forces de police des deux pays. La manifestation de Goma, à l’Est de la RDC, a eu lieu quelques jours après la signature de l’accord. Officiellement, ce mouvement d’humeur a fait quatre morts et une dizaine de blessés.

Côte d’Ivoire: 384 agents militaires et civils du ministère de la Défense décorés

Trois cent quatre-vingt-quatre (384) membres du personnel militaire et civil du ministère d’Etat, ministère ivoirien de la Défense, ont été décorés mardi, lors d’une cérémonie de distinction et de prise d’armes.

Cette double cérémonie de décoration et de prise d’armes, a eu lieu au Groupement ministériel des moyens généraux, à Abidjan, en présence de généraux, de sous-officiers et des parents et amis venus soutenir les récipiendaires. 

Des membres du personnel de cette administration centrale de la Défense, ont été faits commandeurs de l’ordre national, d’autres officiers de l’ordre national, chevaliers de l’ordre national.

Dans l’ordre du mérite ivoirien, deux décorations ont été décernées. Certains ont été élevés au grade d’officier de l’ordre du mérite ivoirien, tandis que d’autres ont été faits chevaliers de l’ordre du mérite ivoirien. 

Plusieurs forces armées, représentant le plus gros effectif, ont reçu la médaille des forces armées. Le porte-parole de tous les récipiendaires, le lieutenant-colonel Mathias Yao Kouassi, a dit que tous acceptaient avec « une grande joie emprunte d’humilité » ces décorations.  

Le ministre d’Etat,  ministre de la Défense, Téné  Birahima Ouattara, a félicité ces récipiendaires qui ont « tous eu de longues carrières et leur comportement à valeur d’exemple » comme les lauréats du prix national d’excellence. 

Au cours de cette double cérémonie de prise d’armes et de décoration, le ministre d’Etat, ministre de la Défense a fait un bilan de l’année 2021 qui s’achève et a partagé les perspectives de la nouvelle année.

« L’année 2021 a été une année difficile pour notre département ministériel. Alors qu’il assumait avec efficacité sa fonction de ministre de la Défense, le Premier ministre Hamed Bakayoko nous a brutalement quitté (…) nous ne l’oublierons jamais », a déclaré M. Birahima Ouattara.

En outre, durant l’année 2021, le pays a payé un lourd tribu dans la lutte contre le terrorisme avec l’attaque d’un contingent des Casques bleus ivoiriens, au Mali. D’autres attaques ont ciblé des positions de l’armée dans le Nord. Par ailleurs,  est survenu l’accident d’un aéronef de reconnaissance.

« Tous ces drames ont coûté la vie à 13 de nos hommes et à trois de leurs instructeurs », a indiqué le ministre d’Etat, ministre de la Défense, ajoutant que « devant toutes ces épreuves, les forces armées de Côte d’Ivoire sont restées dignes, résilientes et engagées pour la cause de la patrie ».  

« Plus que jamais, nous devons maintenir ce cap d’engagement », a-t-il lancé, rappelant que les défis sécuritaires demeurent, c’est pourquoi l’armée doit « rester vigilante » pour maintenir ses capacités opérationnelles,  intactes, voire renforcées. 

Il a égrainé les perspectives pour l’année 2022, entre autres, la poursuite et le renforcement de l’action entamée depuis 2017 à travers la nouvelle loi de programmation militaire 2021-2025, qui devrait permettre de consolider les acquis en matière de restauration de l’autorité militaire.

Mali : Goodluck Jonathan « porteur d’un message » de la Cedeao

L’ancien président du Nigeria accompagné du président de la Commission de la Cedeao, l’ivoirien, Jean Claude Kassi Brou ont été accueillis à Bamako par le ministre malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop.Cette mission de trois jours intervient « dans le cadre de la mise en application des dernières recommandations de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao sur le Mali » selon un communiqué de l’organisation régionale.  Goodluck Jonathan est « porteur d’un message » des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

Les Chefs d’Etat membres de la Cedeao, réunis en sommet ordinaire le 12 décembre à Abuja, ont exigé des élections le 27 février 2022 au Mali. Ils ont décidé également d’imposer des sanctions supplémentaires dès janvier si les autorités maliennes n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir.

Lors de sa session du 7 novembre dernier, la Cedeao avait imposé des sanctions individuelles aux membres de la junte au pouvoir au Mali, en raison du retard pris dans l’organisation des élections. Le Premier ministre de la transition, Choguel Kokalla Maïga et plusieurs membres de son gouvernement, des membres du Conseil national de la Transition (CNT) figurent parmi les 149 personnalités sanctionnées par la Cedeao.

Dans ce sillage, les chefs d’Etat de la Cedeao préviennent que des « sanctions additionnelles » seront imposées au Mali dès le 1er janvier 2022 si aucun progrès tangible n’est effectué le 31 décembre. Ces sanctions incluront notamment des sanctions économiques et financières selon l’organisation sous-régionale qui demande au Médiateur d’informer les autorités maliennes.

Lors de sa dernière visite au Mali les 5 et 7 septembre 2021, Goodluck Jonathan avait exprimé sa « préoccupation sur l’insuffisance d’actions concrètes dans la préparation effective du processus électoral ». A ce titre, il avait encouragé le gouvernement de transition à présenter rapidement « un chronogramme détaillant le calendrier, les réformes et actions prioritaires qu’il urge d’entreprendre pour la tenue des élections présidentielles et législatives. »

Golfe de Guinée : le Nigeria et le Ghana s’unissent contre la piraterie

Les deux pays ouest-africains, à travers les marines nationales, entendent coordonner leurs actions en vue de contrecarrer les plans des pirates.Le golfe de Guinée, voie importante du commercial international, est devenu un repaire de pirates au fil des années. Une insécurité galopante qui a poussé des Etats à escorter leurs navires.

Pour faire changer la peur de camp, le Nigeria et le Ghana veulent joindre leurs efforts. À cet effet, le vice-amiral Awwal Gambo, chef d’état-major de la marine nigériane, a annoncé la conclusion d’un accord avec la marine ghanéenne.

S’exprimant ce week-end lors d’une cérémonie, il a indiqué qu’ « une force conjointe permanente dans le golfe de Guinée » est actuellement à l’étude. Selon le chef d’état-major, la marine nigériane, au cours des deux derniers mois, est très présente dans les eaux du golfe de Guinée, contribuant ainsi à la réduction des actes criminels dans cet espace maritime.

Au-delà du Nigeria et du Ghana, une dynamique de lutte collective contre la piraterie est enclenchée en Afrique. Dans ce sens, 39 marines dont 33 africaines ont participé du 30 novembre au 2 décembre dernier à un symposium virtuel.

L’objectif est d’ « améliorer le partage de connaissances et de renforcer la synergie pour une approche multidimensionnelle et multinationale », a expliqué le vice-amiral Awwal Gambo dans le bulletin d’informations de la marine nigériane.

Maroc: saisie de 3 tonnes de résine de cannabis à Agadir

Les services sécuritaires de la ville d’Agadir ont mis en échec dimanche soir, sur la base d’informations précises fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), une opération de trafic international de drogue.Au total, les policiers ont saisi trois tonnes de résine de cannabis à bord d’une voiture utilitaire à « Oulad Berhil », aux environs de Taroudant, a indiqué lundi un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

Les fouilles du véhicule ont en effet permis de retrouver 90 ballots de drogue et de saisir un canot pneumatique avec deux moteurs hors-bord. Cette opération sécuritaire a également abouti à l’interpellation du chauffeur aux multiples antécédents judiciaires et qui fait l’objet de mandats de recherche au niveau national pour implication dans des opérations similaires, précise la DGSN.

RCA : la Minusca appelle au respect du cessez-le-feu

Ces dernières semaines, des civils ont été attaqués par des « éléments armés coordonnés et assimilés aux anti-Balaka », regrette la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).Depuis le 15 octobre dernier, histoire de privilégier le dialogue, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a décrété un cessez-le-feu unilatéral. Sans grands effets. Les 6 et 7 décembre 2021, rapporte la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), Boyo (Centre) a été le théâtre d’incidents graves.

« Une quinzaine de civils tués, des cas d’amputation, d’extorsion et destruction d’habitations, et près de 1500 personnes déplacées (et qui sont) actuellement protégées par les Casques bleus dont l’intervention rapide aura permis de restaurer une stabilité », précise un communiqué de la Minusca. 

Dans les environs de Boyo et Ippy, alerte la mission onusienne, « l’arrivée massive » d’éléments armés assimilés aux anti-Balaka accroît « les risques d’exactions contre les communautés peuhles ».

Pour prévenir toute violence dans cette partie de la Centrafrique, la Minusca dit avoir effectué, le 18 décembre, une patrouille de longue portée sur l’axe Ippy-Bria dans le cadre de sa mission de protection des civils.

Conformément à son mandat, une délégation de la Minusca s’est rendue le 15 décembre à Boyo contrôlé par les Casques bleus. Elle y a notamment rencontré les autorités locales et entrepris des enquêtes sur les crimes graves et violations des droits de l’Homme.

La mission onusienne invite les groupes armés à « mettre immédiatement fin » aux attaques contre les populations, mais aussi exhorte les communautés à préserver la cohésion sociale, le vivre ensemble et la paix.

Malawi : l’armée éteint la rumeur d’un putsch en préparation

Le président Lazarus Chakwera n’a rien à craindre selon le Général Vincent Nundwe, chef de la Force de défense du Malawi (MDF, sigle en anglais).Ancien chef de l’opposition malawite, Lazarus Chakwera a été élu président de la République en juin 2020 avec 58,57 % des suffrages valablement exprimés. Un an auparavant, son rival Peter Mutharika s’est vu refuser une réélection en raison de fraudes.

Dans ce pays politiquement divisé de l’Afrique australe, les médias ont récemment alimenté la rumeur selon laquelle des politiciens essayent d’utiliser l’armée pour renverser le gouvernement.

Profitant d’une cérémonie de remise de diplômes à des officiers, organisée ce week-end, le Général Vincent Nundwe s’est voulu on ne peut plus clair : « Nous avons entendu sur les réseaux sociaux que la Force de défense du Malawi prévoit de prendre le pouvoir. Je voudrais dire que quiconque fait cela est stupide ».

Expert: « Le Forum de Dakar est une belle opportunité »

Analyste politique et docteur en économie, Gilles Yabi est le fondateur et le président de WATHI, think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (www.wathi.org). Habitué du Forum international de Dakar pour la paix et la sécurité, il dresse le bilan de la dernière édition de cette rencontre qui s’est déroulée récemment dans la capitale sénégalaise.A son lancement, en 2014, le Forum de Dakar ambitionnait de devenir le lieu de rencontre principal sur la paix et la sécurité en Afrique? Y est-il arrivé ?

S’il n’est pas déjà arrivé à l’être, le Forum international de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique semble, manifestement, tout faire pour y parvenir. Depuis sa première édition en 2014, la rencontre se tient chaque année, excepté en 2020 quand l’édition avait été annulée en raison de la pandémie de Covid19. Dans un continent où ce genre d’initiative n’a pas l’habitude de résister longtemps, cette continuité est en soi très remarquable. La qualité des personnes qui chaque année y prennent part est aussi à souligner: chefs d’Etat, ministres, militaires, universitaires, chercheurs, experts, journalistes, etc. En dehors des sessions officielles, tous ces participants venant d’univers très différents, ont d’ailleurs la possibilité d’échanger dans les couloirs, les salons privés, nouer des contacts, etc.

Jusqu’ici quelques rares forums, dont celui de Tana, qui se tient depuis 2012 sur les berges du lac du même nom en Éthiopie, peuvent se prévaloir de faire un travail d’une qualité similaire. 

Depuis sa création, le Forum est co-organisé par le Sénégal et la France. Cette présence de l’ancienne puissance coloniale gêne certains africains. Est-ce votre cas? 

La gêne que provoque la présence de l’une puissance coloniale comme la France dans un événement comme celui du Forum de Dakar est compréhensible. Mais il ne faut pas oublier les origines de ce forum. L’idée a germé en marge d’une rencontre entre l’ancien président français, François Hollande, et certains chefs d’Etat africains dont celui du Sénégal. Son pays avait tous les atouts pour être le pays-hôte d’une telle rencontre: une réputation démocratique méritée, une stabilité politique et institutionnelle reconnues, une expérience d’accueil avérée des sommets et conférences de haut niveau, etc.

Faut-il boycotter un tel événement juste parce qu’il est co-organisé avec l’ancienne puissance coloniale? Le pragmatisme et le réalisme me disent que non. Le seul fait d’avoir une telle rencontre organisé de manière régulière et avec des participants de qualité en Afrique plaide, à mon avis, en faveur de l’organisation de ce genre rendez-vous sur le continent. Peu importe qu’il y ait ou pas une implication étrangère dans son organisation. Dans le contexte actuel où des menaces diverses planent sur certains pays ou régions d’Afrique, le Forum de Dakar est une belle opportunité pour les acteurs de la paix sur le continent. 

Des sujets qui préoccupent beaucoup les opinions africaines, surtout au Sahel, ne figuraient pas dans les thèmes officiels des ateliers du forum. Est-ce logique?

Deux sujets majeurs étaient, en effet, attendus par beaucoup de participants: l’extension de la violence jihadiste au-delà du Sahel, son terrain historique, vers des régions comme celle du Golfe de Guinée. Mais ces deux sujets ont été abordés à l’occasion de discours ou de débats lors des séances de travail. 

La ministre française des Armées, Florence Parly, a évoqué dans son discours, lors de l’ouverture du forum, la question de la fin de Barkhane, l’opération militaire française au Sahel et la transformation de son dispositif dans la région. Elle a aussi réitéré le refus de son pays d’accepter l’arrivée au Mali de la société de sécurité privée russe, Wagner, considérée comme le bras armée extérieur du gouvernement de Vladimir Poutine. Dans les ateliers, les risques d’extension de la menace jihadiste du Sahel vers la région du Golfe de Guinée a aussi été abordée. 

Cela dit, en raison de leur actualité et de leur importance, ces deux questions auraient pu mériter des séances réservées lors de cette édition du Forum de Dakar. 

L’aéroport d’Abidjan teste son plan d’urgence simulant une crise de sécurité et de sûreté

L’Aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, a testé mercredi son plan d’urgence d’aérodrome simulant une crise de sécurité et de sûreté.

Le scénario de cet exercice général du plan d’urgence de l’aéroport d’Abidjan, a mis en scène une sortie de piste d’un avion de la compagnie imaginaire Tako Airlines avec à bord 16 personnes, dont trois membres d’équipage, suivi d’un début d’incendie à bord. 

L’intervention des équipes de secours de l’aéroport a permis de circonscrire l’incendie et de porter secours aux occupants de l’aéronef, parmi lesquels on dénombre quatre décès, huit blessés et quatre personnes sorties indemnes. 

La deuxième situation concerne, un bagage abandonné, qui a été découvert dans le hall public de l’aéroport. Une gestion de cette alerte de sûreté a permis une intervention rapide des autorités compétentes. 

L’ensemble de cet exercice géré par le Comité de rédaction et de planification, a permis d’évaluer le dispositif documentaire et opérationnel ainsi que le mécanisme de coordination d’AERIA, gestionnaire de l’Aéroport international Félix Houphouët- Boigny d’Abidjan, en situation de crise.

Dans le cadre de l’amélioration continue du plan d’urgence de l’aéroport d’Abidjan, le plus grand du pays, un rapport final de l’exercice a été élaboré par les parties prenantes aux fins d’en informer les autorités et les partenaires. 

L’élaboration d’un plan d’urgence d’aérodrome et son déploiement en situation réelle ou simulée est une exigence réglementaire nationale et internationale aéronautique pour tout aéroport international certifié.

Cette simulation de crise a pour objectif de limiter le plus possible les effets d’une situation d’urgence en sauvant les vies humaines, en protégeant les avions et les infrastructures en vue de maintenir les opérations aériennes. 

Ce plan d’urgence d’aérodrome intervient trois ans après celui de mars 2018. Il vise un an après le déclenchement de la pandémie de Covid-19, à réévaluer le dispositif documentaire et opérationnel arrêté d’accord parties entre Aeria et ses partenaires de la plateforme aéroportuaire.

Avec environ 2,3 millions de passagers à fin 2019, l’aéroport d’Abidjan veut reconquérir sa place de hub naturel de l’Afrique de l’Ouest. Le pays envisage de faire de cette plateforme une référence internationale attractive, verte et à la pointe de la technologie. 

L’aéroport d’Abidjan a obtenu en 2015 sa première certification américaine, la TSA. En juillet 2017,  l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC) l’a certifié comme étant conforme aux normes de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI). 

Il a été classé, en 2018, comme étant le premier aéroport du continent africain à obtenir l’accréditation Carbone 3+. Cette même année, l’aéroport d’Abidjan a été consacré meilleur aéroport en matière d’amélioration de qualité de service pour la Région Afrique. 

Lutte contre le terrorisme: Washington salue la stratégie marocaine

La stratégie de lutte anti-terroriste du Maroc a été saluée dans le rapport 2020 sur le terrorisme publié jeudi par le département d’Etat américain, qui a souligné que « les États-Unis et le Maroc entretiennent une coopération solide et de longue date » dans ce domaine.« En 2020, les efforts du Maroc en matière de lutte contre le terrorisme ont largement atténué le risque d’actes terroristes », indique le rapport.

Le Département d’Etat indique aussi que les forces de l’ordre marocaines, sous la coordination du ministère de l’Intérieur, ont vigoureusement ciblé et arrêté au moins 35 individus. Elles ont également démantelé sept cellules terroristes » qui prévoyaient d’attaquer diverses cibles, notamment des bâtiments publics, des personnalités et des sites touristiques.

« Les forces de l’ordre marocaines ont mis à profit la collecte de renseignements, le travail de la police et la collaboration avec des partenaires internationaux pour mener des opérations antiterroristes », relève-t-on, notant qu’aucun incident terroriste n’a été signalé au Maroc en 2020.

Les membres des forces de sécurité du Maroc ont pris part à une série de programmes parrainés par les États-Unis en vue d’améliorer les capacités techniques et d’investigation, notamment les enquêtes financières, l’analyse du renseignement et la cybersécurité, poursuit la diplomatie américaine.

Par ailleurs, « la sécurité aux frontières est restée une priorité absolue pour les autorités marocaines », relève le rapport, se félicitant particulièrement du travail des autorités aéroportuaires marocaines qui ont « une excellente capacité de détection des documents frauduleux ».

De même, le département d’Etat a mis en avant la politique marocaine de lutte contre l’extrémisme violent, faisant observer que « le Maroc a mis en place une stratégie globale en la matière qui privilégie le développement économique et humain outre la lutte contre la radicalisation et le contrôle de la sphère religieuse ».

« On a le sentiment qu’on veut punir le Mali » (Abdoulaye Diop)

Le chef de la diplomatie malienne est sur tous les fronts. Dans une sortie médiatique sur la chaîne BBC, Abdoulaye Diop évoque les dernières mesures de la Cedeao et les pressions de Paris sur une possible arrivée de la société militaire russe Wagner.Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop ne cache pas son amertume sur l’intransigeance des chefs d’Etat de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) à vouloir la tenue des élections maliennes le 27 février 2022. « Aujourd’hui, on a le sentiment qu’on veut punir le Mali et c’est ce qui n’est pas normal. Parce qu’il y a eu des coups d’Etat dans d’autres pays de la région. On a vu que dans certains cas, on a accouru pour applaudir ou on a été complaisant. Dans le cas du Mali, on sent un acharnement », accuse Abdoulaye Diop.

Pour le chef de la diplomatie, son pays a de sérieux « problèmes de sécurité et cherche à sécuriser des zones entières qui sont exploitées par les groupes terroristes ». La question sécuritaire brandie par les autorités de transition pour justifier le report des échéances électorales de février prochain est plus que jamais actuelle. « Nous sommes en train de renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité du Mali sur la base de nos moyens propres. Nous voudrions qu’on puisse nous aider par rapport à ça. Est-ce qu’on peut lutter contre les terroristes avec des bâtons » dit-t-il.

Par rapport à des liaisons avec Wagner, la société militaire privée russe, Abdoulaye Diop a fermement nié certaines accusations extérieures en dépit de la coopération bilatérale avec la Russie. « Il n’y a pas de contrat entre le Mali et le groupe Wagner. Il faut qu’on soit sérieux, les Etats ne se jugent pas par des intentions. Cette affaire dite Wagner est utilisée comme une sorte de chantage sur l’Etat malien pour l’empêcher d’explorer ou de travailler avec certains partenaires. Si c’est ça l’objectif, je crois que c’est raté », martèle-t-il.

Une réponse à la France qui a récemment obtenu des sanctions de l’Union européenne contre Wagner. La société militaire russe est accusée par l’Europe des Vingt-Sept de recourir à d’anciens militaires russes pour commettre « des violations des droits humains et des opérations clandestines » au bénéfice du Kremlin. Paris par le biais de Jean-Yves, chef de la diplomatie, avait prévenu en septembre dernier qu’une éventuelle implication de la société russe Wagner au Mali serait incompatible avec sa présence au Mali.

C’est dans ce contexte assez tendu qu’Emmanuel Macron est annoncé à Bamako le 20 décembre pour évoquer la fin de l’opération Barkhane, l’avenir de la France au Sahel et plusieurs autres questions liées à la sécurité et la menace jihadiste.

Tombouctou : l’armée française signe un retrait symbolique

Après Kidal et Tessalit, les soldats français quittent Tombouctou, là où l’armée française avait lancé huit ans plutôt son intervention Mali.Le 2 février 2013, François Hollande accompagné de l’ancien président la transition malien Dioncounda Traoré lançait l’intervention française au Mali pour libérer cette cité sainte de l’islam aux mains des jihadistes.

Si la mission de sécuriser cette cité religieuse inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco a été un succès, cela n’a pas empêché les groupes jihadistes d’étendre désormais leur influence sur toute la bande du Sahel au Niger et au Burkina Faso. Et ce mardi 14 décembre 2021, marque la fin de l’opération Barkhane au Mali. 

Un départ qui ne signifie pas désengagement pour la France au Mali, mais pour les Tombouctiens, la peur de cohabiter avec la menace jihadiste est désormais réelle. Les soldats de Barkhane ont cédé le 14 décembre dernier leur dernière base militaire aux soldats maliens après Kidal et Tessalit. « On a formé les forces armées maliennes à la protection de l’emprise et au guidage aérien avant qu’ils nous relèvent », indique le capitaine Florian, commandant de l’unité chargée du désengagement de Tombouctou.

Avec ce retrait, Paris matérialise sa volonté de mettre fin à l’opération Barkhane qui lui coûte près d’un milliard d’euro par an (655 milliards FCFA). Le contingent français ne sera plus au-devant de la scène et va passer de 5000 hommes à 3000 hommes en 2022 et une réduction progressive s’opérera encore en 2023. Les soldats français seront davantage déployés dans la bande « Trois frontières » (Mali, Niger, Burkina), considérée comme la principale zone d’influence des groupes jihadistes au Sahel.

La force spéciale Takuba de l’Union européenne va désormais assurer la continuité et assister les forces armées maliennes dans les opérations antiterroristes. Ainsi, 600 soldats issus de huit pays de l’UE commencent à se déployer au Mali. Toutefois, Takuba dont le nombre va augmenter, ne pourra pas compter sur l’Angleterre qui ne fait plus partie de l’UE et l’Allemagne présent au Sahel mais dans le cadre de la force onusienne de la Minusma.

C’est dans ce contexte que le président français Emmanuel Macron est attendu dans la capitale malienne le 20 décembre prochain. Une visite d’Etat très attendue qui intervient après plusieurs mois de tensions diplomatiques entre Paris et Bamako.

Le Mali proteste face aux pressions de la Cedeao

Des Maliens sont descendus dans les rues de Bamako pour protester contre les injonctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de maintenir la présidentielle et les législatives en février.Après son sommet ordinaire à Abuja les 12 et 13 décembre 2021, la Cedeao a annoncé le maintien des élections au Mali le 27 février. « Les chefs d’Etat, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 si les autorités n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir », a dit devant la presse le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou.

Ce coup de pression des dirigeants ouest-africains n’est pas du goût de certains Maliens, sortis dans les rues de Bamako ce lundi pour apporter leur soutien à Assimi Goïta et son gouvernement. Fort de cet élan populaire, le président malien s’est engagé à soumettre à la Cedeao un calendrier électoral avant le 31 janvier. « La République du Mali, par ma voix, s’engage à vous fournir au plus tard le 31 janvier 2022 un chronogramme (calendrier) détaillé » indique-t-il. Ce nouveau calendrier, qui sera issu des assises de la refondation ouvertes le 11 décembre à Bamako, doit définir une nouvelle feuille de route pour la durée transition et les élections.

Les autorités de la transition malienne ont justifié le report des élections couplées de la présidentielle et des Législatives du 27 février prochain par « l’insécurité persistante » dans le pays. Mais la Cedeao persiste sur la date du 27 février 2022, même si elle reste ouverte à un possible report à la seule condition que les autorités de la transition s’engagent clairement à tenir les élections au-delà de cette date.

L’institution ouest-africaine donne aux autorités maliennes jusqu’au 31 décembre pour présenter un plan pour la tenue des élections. Le médiateur de la Cedeao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien président de la République du Nigeria, est attendu dans les prochains jours à Bamako pour des entretiens avec les autorités maliennes.

Lors de son sommet du 7 novembre, la Cedeao avait corsé les sanctions avec le gel des avoirs financiers et l’interdiction de voyage au sein de l’espace ouest-africain de 150 personnalités, dont le Premier ministre et quasiment tout son gouvernement accusé de retarder les élections. 

Pour le cas de la Guinée, la Cedeao maintient les sanctions contre la junte qui a pris le pouvoir le 5 septembre dernier après avoir renversé le président Alpha Condé. En plus de suspendre la Guinée de ses instances, les chefs d’Etat de la Cedeao donnent un délai de six mois aux autorités guinéennes pour organiser des élections. Le nouvel homme fort de Conakry, le colonel Mamady Doumbouya promet de rendre le pouvoir aux civils mais refuse de se laisser dicter un délai de transition.