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Construction prochaine d’un mémorial en hommage aux militaires victimes du terrorisme au Niger

Au Niger, un mémorial national en hommage aux militaires victimes du terrorisme sera bientôt érigé dans la capitale de Niamey, en face de l’hôtel de ville, où seront gravés les noms de tous ces « martyrs tombés sur le champ d’honneur », a-t-on appris mercredi de source officielle.

L’annonce en été faite par la radio nationale citant un communiqué du Conseil national de Sécurité (CNS), réuni mardi, sous la présidence du chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou.

Cette décision du CNS intervient deux semaines après la mort de 71 soldats nigériens le 10 décembre dernier dans une attaque d’une rare violence menée par plusieurs centaines de terroristes lourdement armés à bord de colonnes de véhicules et de motos, contre leur garnison près d’Inates, située dans la région de Tillabéry près de la frontière avec Mali.

Le Conseil a saisi l’occasion pour rendre, une fois de plus, « un vibrant hommage aux vaillantes Forces de Défense et de Sécurité du pays pour leur bravoure, leur détermination et l’engagement dont elles font preuve jusqu’au sacrifice ultime pour garantir l’intégrité du territoire, la sécurité des institutions démocratiques ainsi que la sécurité des personnes et de leurs biens ».

Il est à souligner que le Niger subit depuis près de cinq ans les attaques meurtrières des organisations terroristes dont les groupes armés et autres bandits qui contrôlent le Sud de la Libye depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements basés dans le septentrion malien, et le groupe terroriste Boko Haram logé au Nigeria depuis 2009 qui sème la terreur dans la région de Diffa (extrême sud-est).

A cela est venu s’ajouter depuis près de deux ans un nouveau foyer d’insécurité dans l’extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région des « 3 frontières » (Niger-Mali-Burkina Faso) entretenu par d’autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.

Pour lutter contre ce fléau, le CNS a appelé « au renforcement de la coopération militaire dans le cadre du G5 Sahel et à la mise en place d’une large alliance internationale ».

Pour rappel, le Conseil national de Sécurité est un organe constitutionnel nigérien qui assiste le président de la République sur les questions liées notamment à la sécurité du pays.

Le président Emmanuel Macron rend hommage aux victimes de l’attaque terroriste du camp militaire d’Inatès

Le président français Emmanuel Macron en visite au Niger dans l’après- midi du dimanche 22 décembre s’est rendu au carré des martyres de la base aérienne 101 de Niamey, en compagnie de son homologue du Niger M. Issoufou Mahamadou pour s’incliner et se recueillir sur les tombes des 71 militaires nigérien tués suite à l’attaque par les terroristes , le camps militaire de Inatès le mardi 10 décembre dernier .
Le président Issoufou Mahamadou et Emmanuel Macron ont eu un entretien tête à tête au menu la préparation du sommet de peau le 13 janvier prochain.
Les deux présidents ont par la suite Co-animé une conférence de presse dominée par la situation sécuritaire dans le sahel.
Lors de cette conférence, le Président français a souligné avoir tenu à venir ‘’s’incliner devant les dépouilles de vos soldats tombés le 10 décembre dernier à Inatès, témoigner le respect que nous leur devons, notre solidarité pour leurs familles comme pour vos armées et pour toute la Nation’’.
Prenant la parole, le Président de la République Mahamadou Issoufou a indiqué que ‘’rendre visite à ceux qui sont dans le deuil est l’acte le plus apprécié, c’est pour cela, a-t-il notifié, que cette visite va directement aux cœurs des nigériens et confirme l’engagement de la France à nos côtés dans la guerre contre le terrorisme, cette guerre dans laquelle des hommes meurent de tous les côtés’’.
Mahamadou Issoufou a rappelé qu’ ‘’il y a de cela quelques semaines la France a perdu 13 de ses soldats et nous, nous avons perdu 71 de nos soldats et le sacrifice de ces soldats et de toutes les victimes civiles et militaires du terrorisme ne doit pas être vain’’.
‘’Et c’est pour cela, que nous sommes déterminés à poursuivre la lutte jusqu’à la victoire finale, jusqu’à vaincre le terrorisme’’, a-t-il ajouté.
‘’A notre niveau, nous essayons de renforcer les capacités de nos FDS, leurs capacités opérationnelles, leurs capacités de renseignement, au niveau national et au niveau régional, nous essayons de renforcer les capacités de la force conjointe de G5 Sahel et également les capacités de la force mixte multinationale qui se bat contre le Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad, nous essayons également de mobiliser la solidarité à l’échelle de la CEDEAO’’, a affirmé le Président Issoufou.
Mahamadou Issoufou a par ailleurs souligné que ‘’pas plus tard qu’hier, à l’occasion de son 56ème  Sommet ordinaire, la CEDEAO a décidé la montée en puissance de sa force en attente qui, dès qu’elle sera prête aux côtés du sahel, des forces conjointes pour mener ensemble cette guerre contre l’ennemis, pour pouvoir vaincre le terrorisme au sahel et dans le bassin du Lac Tchad, il faudra qu’on renforce nos alliances notamment avec la France, les autres pays amis’’.
Le Président de la République a enfin remercié son homologue français pour tout ce qu’il fait pour mobiliser l’opinion européenne sur cette guerre que nous menons au sahel.
A l’issue de cette conférence, les deux Présidents ont visité le Centre de Commandement des opérations Barkhane en compagnie du Président de l’Assemblée Nationale Ousseini Tinni et du Premier Ministre Brigi Rafini.

Prière collective en faveur des victimes du camp d’Inates à la mosquée Laouali Balla(Zinder)

Les chefs religieux, marabouts et les élèves des écoles coraniques de Zinder ont massivement répondu à l’appel du Président de la République, Issoufou Mahamadou, suite à la disparition des militaires d’Inatès, en organisant dimanche 22 décembre, une séance de lecture du Saint-Coran suivie d’une Fatiha pour le repos des âmes des victimes d’Inatès.
Cette cérémonie qui coïncide, faut-il le préciser avec la fin de la commémoration de la naissance du Prophète Mohamed, Paix et Salut sur Lui, communément appelé Maouloud, s’est déroulée en présence du Gouverneur de la Région, Issa Moussa et de plusieurs personnalités civiles et militaires.
Des invocations à cette occasion ont été prononcées pour la paix, la sécurité et la promotion du développement économique et social du Niger et un prompt rétablissement aux blessés.
Dans le même ordre d’idées, le président de l’Union des écoles coraniques du Niger, le Représentant du Sultan du Damagaram et le Secrétaire Général du Conseil Régional sont tour à tour intervenus pour évoquer les bienfaits de cette rencontre au moment où le Niger traverse de sérieuses difficultés sécuritaires.
Ils ont exhorté l’ensemble de l’Oummah Islamique à intensifier les prières collectives afin que Dieu descende sa Miséricorde et son Infinie bonté sur le Niger.
Le Gouverneur de Zinder, Issa Moussa a dans une brève intervention appelé les fidèles musulmans à multiplier les invocations en tous lieux et en toutes circonstances pour que le Niger bénéficie constamment de la Clémence de Dieu.

L’Etat Islamique a revendiqué l’attaque meurtrière d’Inates

Le groupe Etat islamique a revendiqué ce 12 décembre, l’attaque terroriste contre le camp d’Inates, dans l’ouest du Niger.

« Les soldats du califat ont attaqué la base militaire d’Inates (…) les moudjahidine l’ont contrôlée pendant plusieurs heures » affirme le communiqué de l’Etat Islamique qui annonce un bilan de 100 morts du côté des soldats nigériens, alors que le bilan officiel du Gouvernement nigérien fait état de plus de 71 morts, ainsi que plusieurs blessés et disparus.

Cette revendication de l’EI a été rapportée jeudi 12 décembre, par l’organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE, citant le groupe ISWAP (État islamique en Afrique de l’Ouest).

Ce mardi 10 décembre, le camp militaire d’Inates a fait l’objet d’une attaque terroriste laissant au moins 71 soldats morts, le plus lourd bilan qu’ait connu le Niger depuis le début des attaques dans la région en 2015.

Niger: ce que l’on sait de l’attaque meurtrière d’Inates

Après l’attaque survenue mardi 10 décembre au soir contre la garnison de cette localité située dans l’ouest du Niger, le président Issoufou est rentré en urgence et a convoqué ce jeudi un Conseil de sécurité.

 ■ La chronologie des combats

L’attaque se produit mardi en fin d’après-midi. Près de 500 assaillants, montés sur des motos ou embarqués à bord de pick-up, dont certains étaient bourrés d’explosifs, se jettent sur le poste avancé d’Inates, proche de la frontière malienne, dans l’ouest du pays, et rapidement, l’encerclent.

Ils visent d’abord le centre de transmission de la garnison. Pris en étaux, sans moyen de donner l’alerte, les soldats nigériens essuient un feu nourri et des salves d’obus. Rapidement, les stocks de munitions partent en fumée, puis ce sont les réserves de carburant qui s’embrasent.

Les assaillants passent ensuite à l’offensive : l’attaque se poursuit à l’intérieur du camp, qui est entièrement saccagé.

L’alerte sera finalement donnée plus tard dans la soirée, vers 21h, par des éléments de l’armée nigérienne embarqués à bord de trois véhicules qui avaient réussi à se replier et à rallier le poste militaire d’Ayorou. Des renforts sont dépêchés sur place dans la nuit, et reprennent le contrôle de la base militaire.

L’aviation, tout comme les renforts au sol,sont donc arrivés en retard, parce que les soldats ont manqué de moyens de communication, très vite détruits par les assaillants.

 ■ Le lieu de l’attaque et sa position stratégique

Inates, située à près de 250 km au nord de la capitale Niamey, occupe une position stratégique dans l’ouest nigérien. Cette localité ne se trouve en effet qu’à 5 km de la frontière malienne, non loin d’une zone connue pour abriter de nombreux combattants jihadistes : la réserve de faune d’Ansongo.

On est ici aussi à nœud de communication très prisé des trafiquants de drogues et d’armes, notamment pour l’acheminement de marchandises en direction de la frontière algérienne.

■ Le bilan humain

Mercredi, dans la soirée, le ministère de la Défense a donné un premier bilan officiel particulièrement lourd. Soixante-et-onze militaires ont trouvé la mort dans cette attaque, dont le chef de garnison et son adjoint. Les autorités dénombrent  une douzaine de blessés et certains militaires sont également portés disparus. Ce jeudi, des patrouilles nigériennes ratissaient encore la zone à leur recherche.

Du côté des assaillants, il y aurait une soixantaine de tués, selon plusieurs sources militaires consultées par RFI mercredi.

Cette attaque est en tout cas la plus meurtrière jamais enregistrée dans cette zone frontalière avec le Mali.

 ■ L’identité des assaillants

Ce jeudi soir, le groupe État islamique a revendiqué l’attaque, selon l’organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE, citant le groupe ISWAP (Etat islamique en Afrique de l’Ouest).

« C’est la zone d’action de l’État islamique, confirmait un peu plus tôt Wassim Nasr, spécialiste des groupes djihadistes à  France 24. En juillet dernier, c’était [ce groupe] qui fut responsable de la première attaque contre cette même base et qui a été revendiquée en tant que telle. Le mode opératoire à l’époque, c’était des kamikazes, puis des motos, appuyés par des tirs de mortiers », soit un scénario similaire à celui de mardi.

Certains experts ont aussi évoqué une possible coopération entre le groupe EI et le GISM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) d’Iyad Ag Ghali, fusion d’Aqmi (al-Qaïda), d’Ansar Dine, d’al-Mourabitoun et de la Katiba Macina.

Un scénario auquel ne croit pas Wassim Nasr : « Il y a une tolérance entre les deux groupes, le Sahel est la seule zone au monde où al-Qaïda et l’EI ne se confrontent pas. Mais je ne pense pas qu’ils conduisent des attaques coordonnées parce qu’ils n’en ont en fait pas besoin : al-Qaïda est très implantée là-bas, l’État islamique de plus en plus. L’attaque d’Indelimane [en novembre dernier] c’était l’État islamique, et c’est sa zone d’action. »

■ La réaction des autorités

Le Niger est toujours sous le choc de cet hécatombe militaire. Le président  Mahamadou Issoufou est rentré en catastrophe dans la nuit d’une conférence internationale en Égypte pour présider à Niamey, ce jeudi matin, une réunion du Conseil national de sécurité.

Ce conseil extraordinaire a débuté à 10h à la présidence. Tous les ministres concernés sont présents : celui de la Défense nationale, de l’Intérieur, des Finances et surtout toute la hiérarchie militaire, à commencer par le chef d’état-major général des armées, le général Ahmed Mohamed.

Trois jours de deuil national ont été décrétés pour ce vendredi, samedi et dimanche.

Issoufou Mahamadou s’incline devant la mémoire des soldats tombés à Inates

Le président du Niger s’est exprimé suite à l’attaque d’Inates qui a endeuillé le pays.

Après avoir interrompu sa participation à la conférence d’Assouan en Egypte et regagné Niamey, le Chef de l’Etat a décrété trois jours de deuil national. Issoufou Mahamadou a également rendu hommage aux soldats qui ont perdu la vie dans l’attaque du camp d’Inates, à travers quelques lignes sur Twitter.

Je m’incline devant la mémoire de nos soldats tombés à Inates les armes à la main. Je m’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés avant eux. Je pense à leurs familles en pleurs. Le peuple Nigérien pleure avec elles.

Le président du Niger a par la suite ajouté:

Si une belle mort existait, j’aurais dit que la plus belle des morts c’est la mort pour sa patrie les armes à la main. -IM

Alassane Ouattara exprime « sa solidarité et sa profonde compassion » au Niger

Plusieurs Chefs d’Etats d’Afrique et d’ailleurs expriment leur solidarité avec le Niger, suite à l’attaque du camp militaire d’Inates. Et le président de la république de Côte d’Ivoire n’est pas en reste.

Alassane Ouattara s’est exprimé à travers ce tweet.

Suite à l’attaque ignoble perpétrée contre une base militaire à Inates, j’exprime ma solidarité et ma profonde compassion au président Issoufou Mahamadou, au peuple frère du Niger et aux familles endeuillées.

Comptabilisant plus de 70 soldats tués et plusieurs blessés et disparus, le bilan de l’attaque d’Inates est le plus lourd que le Niger ait connu depuis le début des attaques terroristes, en 2015. Le gouvernement nigérien a dû annoncer une reconduite de l’état d’urgence pour trois mois dans certaines régions. Et le président Mahamadou Issoufou a décrété trois jours de deuil national à compter de ce jeudi 12 décembre.

 

Le premier ministre a reçu le chef d’état-major français, après l’attaque d’Inates

Le Premier Ministre et Chef du Gouvernement nigérien, M. Brigi Rafini, s’est entretenu, ce jeudi matin 12 décembre 2019, avec le chef d’état-major des armées de France, le Général d’armée François Lecointre.

Le responsable militaire français n’a pas fait de déclaration à sa sortie d’audience. L’entretien intervient quelques heures après l’attaque terroriste menée contre le camp militaire d’Inatès, dans la région de Tillabéry, à l’ouest du Niger et qui a causé la mort de plusieurs dizaines de militaires nigériens.

La France dispose d’une base militaire projetée (mise sur pied le temps d’une opération et donc non-permanente) au Niger, où sont stationnés les drones de l’armée de l’air française qui effectuent des missions de renseignement dans le cadre de l’Opération Barkhane au Sahel.
Cette dernière devait faire l’objet d’un Sommet des Chefs d’Etat du G5 Sahel et celui de la France à Pau, dans le sud-ouest de la France, avant d’être reporté suite au drame intervenu à Inatès.

Message de condoléances du président malien au Niger

Suite à l’attaque d’Inates qui a coûté la vie à plus de 70 soldats, le Chef de l’Etat malien a tenu a présenter ses condoléances et exprimer sa solidarité au Niger.

MESSAGE DE CONDOLÉANCES

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT

A SON EXCELLENCE MONSIEUR MAHAMADOU ISSOUFOU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGER

 

C’est avec une vive émotion que j’ai appris l’attaque contre la base militaire d’Inatès qui a occasionné des pertes en vies humaines dans le rang de vos vaillants soldats et de nombreux blessés.

En cette douloureuse circonstance, je voudrais, au nom du peuple du Mali, de son Gouvernement et en mon nom propre, exprimer à Votre Excellence, au Gouvernement et au peuple frère du Niger, ainsi qu’aux familles durement éprouvées, mes condoléances les plus émues.

En formulant des vœux de prompt rétablissement aux blessés, je prie Allah, le Tout Puissant, le Clément et le Miséricordieux, pour le repos éternel de l’âme des disparus.

En Vous renouvelant mes sentiments de profonde compassion et de sympathie, je Vous prie de croire, Monsieur le Président et Cher Frère, en l’assurance de ma Très Haute et Fraternelle Considération.

IBRAHIM BOUBACAR KEITA

Le président du Burkina Faso exprime sa solidarité au Niger, après l’attaque d’Inates

Suite à l’attaque meurtrière d’Inates ce 10 décembre, le président du Burina Faso a exprimé sa solidarité avec le Niger qui a perdu plus de 70 soldats, et enregistre plusieurs blessés et disparus.

« J’exprime ma solidarité avec le gouvernement et le peuple frère du Niger, qui ont perdu ce jour plusieurs soldats tombés à Inates, victimes de la barbarie terroriste », a-t-il écrit dans une déclaration.

M. Kaboré a présenté ses sincères condoléances aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés, avant de souligner qu' »ensemble avec le Niger et les autres pays frères du G5 Sahel, nous devons renforcer notre coopération pour vaincre les forces du mal ».