SENEGAL Archives - Page 7 sur 71 - Journal du niger

Sénégal : la blessure de Sadio Mané à la Une

Les quotidiens sénégalais parvenus à APA ce jeudi 10 novembre, évoquent la blessure de Sadio Mané à quelques jours de la coupe du monde au Qatar (20 novembre -18 décembre)« L’inquiétude persiste », indique le quotidien sportif spécialisé Stades. Alors que l’Equipe annonçait mercredi un forfait de l’attaquant des Lions pour la coupe du monde, son club le Bayern Munich « entretient le flou », ajoute le journal.

Ce qui fait dire à Vox Populi, que le Bayern fait espérer le « 12e Gaïndé ». Selon le club bavarois, « d’autres tests suivront dans les prochains jours » pour évaluer l’état de santé du champion d’Afrique, classé deuxième au ballon d’or France Football 2022.

« Le Sénégal retient son souffle », barre à sa Une Sud Quotidien. A côté du forfait agité de Sadio Mané, les Lions doivent aussi faire avec la blessure d’Abdou Diallo. Le défenseur de Leipzig a ressenti une gêne lors de l’échauffement avec son équipe qui affrontait hier Fribourg.

Assis sur la pelouse, hagard, Le Soleil montre un Sadio Mané perdu. « Le Sénégal prie à genoux », renchérit le quotidien national. La même image est reprise par Bès Bi le Jour, qui souligne que « tout un peuple (est) à genoux ». Le Bayern ne confirme pas le forfait annoncé par l’Equipe et attend d’autres examens.

 L’Observateur s’accroche à un « infime espoir » face à ce qu’il qualifie de « panique nationale ». Si Julien Lugier, préparateur physique, interrogé par le journal, « Sadio Mané peut être opérationnel, s’il est au repos ». Toutefois, Lugier prévient qu’après dix jours d’inactivité, l’international sénégalais pourrait régresser physiquement.

Sur un autre registre, certains journaux sont revenus l’ arrestation du journaliste d’investigation Pape Alé Niang. Le promoteur du site Dakarmatin « tombe à Rebeuss », déclare Le Quotidien. Il est inculpé pour « recel de documents administratifs et militaires ».

Après son passage devant le juge du 2e cabinet, Pape Alé Niang placé sous mandat de dépôt, indique Libération. Dans les colonnes du journal, ses avocats fustigent une « détention arbitraire ».

Pour sa part, Walf Quotidien évoque le prix des denrées alimentaires. Le journal souligne que le ton monte entre commerçants et clients. Après l’effectivité de la baisse des prix annoncés par le gouvernement, c’est déjà la « rixe » entre commerçants et clients.

Mondial 2022 : le Sénégal suspendu au sort de Sadio Mané

À dix jours du démarrage de la Coupe du monde au Qatar, la sortie sur blessure de la superstar, mardi soir lors d’un match de championnat opposant le Bayern Munich au Werder Brême (6-1), plonge son pays dans le désarroi.Le Sénégal est sur des charbons ardents. Presque tout un peuple en apnée. Et pour cause, un doute sérieux plane autour de la participation de Sadio Mané au Mondial qatari (20 novembre – 18 décembre 2022).

Pour le compte de la 14ème journée de Bundesliga, le Bayern Munich a laminé hier le Werder Brême à l’Allianz Arena (6-1). Dans ce match à sens unique, l’international sénégalais est sorti sur blessure à la 21ème minute.

Six minutes plus tôt, sur une action anodine où il presse un adversaire, l’ancien joueur de Liverpool a été touché au genou. Un choc léger qui l’oblige néanmoins à s’asseoir sur le gazon. L’arbitre et ses partenaires viennent aux nouvelles. Le numéro 17 du Bayern leur explique son ressenti en se touchant la partie douloureuse.

Mané, au bord du terrain, a vu le Camerounais Eric Maxim Choupo-Moting rater un penalty qu’il aurait tiré s’il était resté sur la pelouse. Pendant un court instant, le 2ème au classement du Ballon d’Or France Football 2022 reçoit des soins du staff médical bavarois avant de reprendre sa place sur le côté gauche de la ligne d’attaque. Mais a dû, dans la foulée, être remplacé par Leroy Sané.

Aussitôt, la nouvelle fait le tour du monde. L’alerte rouge est déclenchée au Sénégal où Sadio Mané est l’âme de l’équipe nationale dont il est le meilleur buteur de l’histoire (34 réalisations) et incontestablement le maître à jouer.

L’Équipe, réputé média sportif français, lâche une bombe le lendemain quand il annonce en premier le forfait de l’enfant de Bambaly, un village du Sud du Sénégal, pour la Coupe du monde. Une information reprise en masse sans que l’on ne puisse dire avec exactitude la nature de la blessure.

Au pays de la téranga (hospitalité, en langue wolof), on refuse d’y croire et on se veut rassurant. Sur Twitter, le président Macky Sall « souhaite (un) prompt rétablissement » à « Sadio, cœur de Lion ».

Dans ce contexte, le Bayern Munich qui emploie Mané a déclaré ce mercredi sur son site qu’il « s’est blessé à la tête du péroné droit ». En outre, le club allemand indique que « d’autres examens suivront dans les prochains jours » pour connaître la durée de l’indisponibilité, non sans assurer qu’il « sera en contact avec la partie médicale de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) ».

Vendredi prochain, Aliou Cissé, le sélectionneur national, fera face à la presse pour dévoiler sa liste définitive pour la grand-messe du football mondial. Le technicien aux dreadlocks, en poste depuis le 4 mars 2015, a bâti son équipe autour de Sadio Mané (30 ans). Le joueur formé à Génération Foot, à la périphérie de Dakar, est l’alpha et l’oméga d’une génération qui nourrit de grands espoirs au Qatar. L’élimination pour une histoire de cartons jaunes dès le premier tour en 2018, en Russie, reste en travers de la gorge.

Le Sénégal, champion d’Afrique en titre, est logé dans la poule A en compagnie du Qatar, de l’Équateur et des Pays-Bas. Les Lions en découdront le 21 novembre avec les Oranje pour leur entrée en lice dans la compétition. Le pays hôte se dressera sur leur route quatre jours plus tard. Le 29 novembre, le capitaine Kalidou Koulibaly et ses compères défieront la Tri pour boucler la phase de groupes.

Tout cela semble bien loin. Pour l’heure, dix-sept millions de Sénégalais retiennent leur souffle. Sans Sadio Mané, le jeu de leur équipe nationale de foot est trop souvent insipide et inefficace. L’animation offensive repose en grande partie sur les exploits du Meilleur joueur africain de l’année 2019 et 2022.

Sénégal : la presse et Sadio Mané se plaignent

Les quotidiens sénégalais, parvenus mercredi à APA, titrent principalement sur l’état de la liberté de la presse dans le pays et la blessure de Sadio Mané, le leader technique des Lions, à une dizaine de jours du début de la Coupe du monde de football.EnQuête indique que la presse sénégalaise vit des « galères », courant en effet le risque de tomber sous le coup de la justice lorsqu’elle traite des papiers estampillés « secret défense et de l’instruction ». « Au lieu de s’expliquer sur les accusations gravissimes portées à la connaissance du public, d’abord par Ousmane Sonko et, ensuite, par Pape Alé Niang, l’État, ayant échoué à garder ses secrets, se défausse sur le journaliste et multiplie les sorties pour intimider les hommes de médias », se plaint ce journal.

Sud Quotidien note que « Macky +confine+ la presse » en procédant à des « arrestations, bravades et intimidations de journalistes ». En 2022, ce journal rappelle que le Sénégal est à la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse, « soit un bond en arrière de 24 places », derrière des pays comme les Seychelles, la Namibie, le Burkina Faso ou la Sierra Leone.

En garde à vue depuis dimanche à la Sûreté urbaine de la police nationale, le journaliste d’investigation Pape Alé Niang a bénéficié d’un « retour de parquet », laissant dans des « craintes » son avocat. « Il sera inculpé. C’est sûr maintenant », a affirmé Me Khoureichi Ba dans Vox Populi, notant que « les infractions qui vont être retenues ne laissent pas de marge au juge ».

L’Observateur précise que l’enquête est « bouclée » dans l’arrestation du célèbre journaliste très critique vis-à-vis du pouvoir. Il est poursuivi pour recel et diffusion de documents estampillés secret défense dans le cadre du dossier de viols et menaces de mort opposant la plaignante Adji Sarr à l’opposant Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor (Sud) et troisième à la dernière présidentielle avec plus de 15 % des suffrages. Ce quotidien estime que « les enquêteurs (sont) sur la piste des informateurs présumés du journaliste », évoquant en même temps « l’origine du document qui lui vaut ses déboires judiciaires ».

L’AS titre sur la sortie sur blessure de Sadio Mané mardi soir dans le championnat d’Allemagne contre le Werder Brême (6-1), créant des « sueurs froides au Sénégal », à moins de deux semaines du début de la Coupe du monde de football au Qatar.

« Le Sénégal tremble pour sa star », selon Stades. « Touché au genou », le joueur du Bayern Munich « a quitté hier ses partenaires à la 20e minute ». Ce faisant, « tout le Sénégal retient son souffle à onze jours » du début du Mondial de football, une compétition à laquelle l’équipe championne d’Afrique en titre participe pour la troisième fois.

« L’expertise en matière de fabrication d’explosifs change la donne sécuritaire au Sahel » (chercheure)

Les groupes jihadistes présents au Sahel n’engagent plus constamment leurs hommes en première ligne pour attaquer les ennemis, préférant recourir aux engins explosifs improvisés (EEI) afin de « poursuivre leur stratégie de terreur à moindre frais », soutient Solène Jomier, chargée de recherche au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip).1. Ces dernières années, de nombreuses attaques à l’engin explosif improvisé ont été notées au Sahel central (Mali, Burkina et Niger). Comment expliquez-vous cela ? 

Ces armes sont relativement faciles à fabriquer car les composants sont disponibles sur le marché régulier (souvent des biens dits “à double usage”). Ce sont des armes bon marché, avec un rapport qualité/prix avantageux, financièrement abordables pour les groupes terroristes susceptibles de les fabriquer.

Pour confectionner ces armes, il faut cependant avoir à sa disposition l’expertise technique nécessaire. Il y a une dizaine d’années, les groupes terroristes actifs dans le Sahel ne disposaient que de manière marginale de ce type de connaissance. C’est avec l’émergence du conflit libyen et la chute de l’État islamique en Syrie et au Levant (qui a provoqué un exil de combattants vers le continent africain) que cette compétence s’est diffusée au Sahel.

2. Du point de vue stratégique, que représentent les engins explosifs improvisés pour les groupes jihadistes ? 

Les engins explosifs improvisés (EEI) sont une façon très simple et abordable pour les groupes terroristes de causer des pertes à leurs ennemis sans pour autant risquer la vie de leurs propres hommes. On est clairement dans un schéma de conflit asymétrique. Ces engins, par leur discrétion et leur relative imprédictibilité, participent à nourrir la stratégie de peur de ces groupes, qui cherchent à instiller un sentiment profond d’insécurité parmi les populations civiles et les forces de sécurité de l’État.

3. Dans l’arsenal des jihadistes, quelle place occupent les engins explosifs improvisés ? 

L’introduction de l’expertise en matière de fabrication d’engins explosifs improvisés dans le Sahel a clairement changé la donne sécuritaire. Il y a une dizaine d’années, des groupes comme al-Mourabitoun menaient avant tout des attaques armées avec leurs hommes en première ligne. On citera entre autres la prise d’otages du Radisson Blu à Bamako, au Mali (2015) ou bien l’incident d’In Amenas dans le Sud-Est de l’Algérie (2013).

Aujourd’hui, les engins explosifs improvisés sont devenus le mode opératoire privilégié des groupes jihadistes au Sahel. Moins coûteux en hommes et en matériels que des attaques armées coordonnées, les EEI permettent à ces groupes de poursuivre leur stratégie de terreur à moindre frais. Cette méthode n’est pas exclusive aux groupes jihadistes du Sahel, on la retrouve aussi chez les groupes armés islamistes présents au Moyen-Orient, comme en Irak ou bien en Afghanistan.

Cela traduit aussi le changement d’objectif des groupes terroristes dans la région. Ils n’ont plus l’ambition de contrôler des territoires (comme cela avait été le cas avec le contrôle de Tombouctou en 2012 par exemple), mais de les déstabiliser. Un objectif plus réaliste au regard de leurs capacités, mais tout aussi inquiétant pour l’avenir de la région.

Il ne faut cependant pas mettre au second plan les massacres de civils également commis par les groupes terroristes, en particulier dans la zone du Mali centre et celle des trois frontières (Mali, Burkina et Niger). C’est un mode opératoire de plus en plus fréquent ces trois dernières années, et particulièrement préoccupant.

4. Quel est l’impact des engins explosifs improvisés dans la guerre contre les jihadistes ? 

Les engins explosifs improvisés ont mis la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) en difficulté. Depuis sa création en 2013, au moins 177 Casques Bleus (chiffre ONU juillet 2022) sont morts dans des actes malveillants (c’est-à-dire qu’on exclut les morts par accident ou maladie). Cela fait d’elle la mission de maintien de la paix la plus meurtrière pour ses soldats depuis la création des Nations Unies.

Parmi ces 177 morts, au moins 93 ont perdu la vie à cause des engins explosifs improvisés (chiffre de juin 2022). Ces attaques à l’explosif ont également blessé au moins 698 civils et 596 Casques bleus depuis 2013.

Les violences ont connu un pic en 2021 avec la mort de 28 soldats de la paix dans l’explosion d’EEI et autres attaques armées. La mission paie donc un lourd tribut sur le terrain, qu’elle s’attelle à diminuer par d’importants efforts en matière de déminage et de lutte anti-EEI.

En 2022, la mission rapporte de multiples incidents – mortels ou non – toutes les semaines. On peut donc parler d’une fréquence élevée. Pour donner une échelle de grandeur, de juillet 2021 à juin 2022 (soit une année de mandat de la mission onusienne), la Minusma a répertorié 213 attaques à l’EEI, contre 149 pour la période précédente (juillet 2020 à juin 2021).

6. De quels moyens disposent les pays du Sahel et les forces étrangères pour faire face à cette menace grandissante ?

Les capacités des pays du Sahel pour détecter et désactiver en masse les EEI restent limitées au regard des besoins croissants de la région. Le partage de compétences sera un enjeu crucial afin de faciliter le rattrapage nécessaire à cet égard.

Face à des incidents qui se multiplient, la Minusma a mis en place une série d’actions afin de minimiser les risques et de limiter le nombre de victimes. Elle s’est notamment dotée d’équipes spécialisées dans la détection d’engins explosifs improvisés. On citera notamment les contingents cambodgiens déployés actuellement au sein de la mission et qui sont des spécialistes de renommée internationale en la matière.

L’introduction d’équipes spécialisées en déminage et en détection d’engins explosifs improvisés a permis d’améliorer la détection et la neutralisation de ce type d’engin. En 2014, à l’orée de l’émergence de l’utilisation des EEI, la mission ne détectait en moyenne que 11 % d’engins avant leur explosion. Ce chiffre est monté à 50 % en 2020, alors même que les attaques de ce type étaient beaucoup plus fréquentes.

Pour autant, ce travail de fourmi, très fastidieux et difficile, complique la tâche de la mission au quotidien, en particulier ses patrouilles, dont la fréquence régulière aide à prévenir les attaques contre les civils.

Macky Sall défend l’Afrique, la presse en bouclier d’un journaliste

L’appel de Macky Sall au Sommet mondial sur le climat en Égypte, l’application des mesures présidentielles pour la baisse de la cherté de la vie et le bouclier de la presse autour de Pape Alé Niang sont les principaux sujets traités par les quotidiens sénégalais reçus mardi à APA.Présent à Sharm el Sheikh, en Égypte, pour la 27e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop 27), le président Macky Sall a évoqué « les cinq priorités de l’Afrique », invitant « les pays qui polluent le plus à respecter leurs engagements », rapporte Le Soleil.

« Faire l’histoire, en tenant nos engagements, tous nos engagements, dont celui convenu de 100 millions de dollars par an pour soutenir les efforts d’adaptation des pays en développement, et qui peine à être réalisé », a déploré le non moins président en exercice de l’Union Africaine (UA) devant une centaine de chefs d’État et de gouvernement.

« Il faut agir pour sauver la planète », a poursuivi Macky Sall dans L’AS, prononçant un discours au nom de l’Afrique à la Cop 27 qui se tient du 6 au 18 novembre dans la ville côtière égyptienne de Sharm el Sheikh, en vue de renouveler la solidarité entre les pays et à matérialiser les engagements historiques pour les personnes et pour la planète pris dans le cadre de l’Accord de Paris.

Cette manifestation s’appuiera surtout sur les résultats de la Cop 26 pour agir sur un éventail de questions essentielles pour faire face à l’urgence climatique. Celle-ci comprend la réduction urgente des émissions de gaz à effet de serre, le renforcement de la résilience, l’adaptation aux conséquences inévitables des changements climatiques et le respect des engagements à financer l’action climatique dans les pays en développement.

En plus de l’urgence climatique, L’Observateur note que « le Sénégal (se trouve) dans la zone rouge » en matière de dette publique. En effet, le pays a dépassé le seuil de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avec un stock global de 12.696 milliards F CFA, soit 75 % du Produit Intérieur Brut (PIB), explique ce journal dans lequel un économiste conseille au gouvernement de Macky Sall de « privilégier la hausse du déficit et la rationalisation des dépenses courantes » pour sortir de cette situation.

Au même moment, WalfQuotidien semble craindre des « obstacles » dans l’application des nouvelles mesures présidentielles pour baisser les prix des denrées de première nécessité et du loyer. Pour ce journal, la décision prise par Macky Sall le week-end dernier pour réduire le coût de la vie « risque de se heurter à des problèmes de contrôle ».

Sud Quotidien abonde dans le même sens, se faisant l’écho du « oui… mais des locataires ». « Quoiqu’ils saluent à sa juste valeur la mesure » prise samedi dernier par le chef de l’État pour baisser le loyer de 5 à 20%, ces derniers « restent sur le qui-vive », redoutant une difficile application de la mesure pouvant engendrer une nouvelle augmentation comme ce fut le cas après la promulgation de la loi sur le loyer en 2014.

Sur l’arrestation de Pape Alé Niang, Le Quotidien souligne que « le parquet enfonce » le journaliste. Selon ce journal, le procureur de la République « parle d’attaques non fondées et inacceptables qui sapent le moral des troupes » alors que la Coordination des associations de presse (Cap) « demande la libération » du confrère.

« La presse fait bloc » sur l’affaire Pape Alé Niang, remarque EnQuête, soulignant que des organisations réunies autour de la Cap « rappellent à l’État le respect de la Constitution, notamment en ses articles 8 et 10 qui garantissant le droit à une information plurielle et la liberté d’expression ». Par conséquent, la Cap appelle les défenseurs des libertés à « se mobiliser et à faire face aux tentatives d’intimidation et de musellement de la presse ».

Journaliste critique du pouvoir et promoteur du site Dakarmatin, Pape Alé Niang a été arrêté dimanche dernier par la police, deux jours après avoir donné sur sa page YouTube les détails d’un présumé rapport d’enquête de la gendarmerie étayant la thèse du « complot » dans l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr.

Principal opposant de Macky Sall, le candidat arrivé troisième avec plus de 15 % des suffrages à la dernière élection présidentielle est poursuivi depuis 2021 pour viols et menaces de mort sur la jeune plaignante, ancienne employée du salon de massage Sweet beauty.

L’arrestation du maire de Ziguinchor (Sud) en mars 2021 avait secoué le pays avec des violences ayant coûté la vie à quatorze personnes. Sa récente audition du 3 novembre par le nouveau doyen des juges, Oumar Maham Diallo, a poussé l’État à déployer un impressionnant dispositif de policiers et de gendarmes dans toutes les grandes artères de la ville dakaroise.

COP27: Macky Sall pour une prise de conscience collective de l’urgence climatique

Le président sénégalais a plaidé pour une solidarité internationale devant permettre de faire face aux effets du changement climatique.« Soit, nous sauvons la planète, soit, elle disparaît avec nous (parce que) tout a été dit sur l’état d’urgence climatique qui nous réunit ici », a lancé, lundi, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall depuis Charm el-Cheikh (Egypte) où s’est ouverte, la veille, la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP27).

« Plus que jamais, il faut agir pour sauver la planète par la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat », a-t-il insisté, tout en invitant ceux qui polluent le plus à payer plus « pour aider à sortir la planète de son état d’urgence climatique ». Pour Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, le temps ne doit plus être aux promesses, mais à l’action pour sauver la planète.

Pour ce faire, « les pays qui sont, depuis plus d’un siècle, les responsables de ce réchauffement doivent prendre conscience qu’ils doivent aussi apporter leur contribution pour que toute la planète ne suive pas le même chemin. Ce qui nous précipiterait vers une destruction certaine de la planète », a indiqué Macky Sall.

Il a prévenu que « si l’argent n’est pas là, nous allons recourir aux mêmes sources énergétiques pour les aspirations du développement de l’Afrique. Nous avons plus de 600 millions d’Africains qui n’ont pas encore accès à l’électricité. Allez dire à ces populations : +attendez que la transition énergétique soit faite+ ».

Dénonçant le non-respect des engagements pris par les pays développés envers ceux sous-développés, le dirigeant sénégalais a estimé que « le moment est venu de mettre sur la table la responsabilité de chacun. Soit, nous sauvons la planète, soit elle disparaît avec nous ».

« Nous sommes disposés à travailler avec tous les partenaires pour que la COP de Charm el-Cheikh ne soit pas un constat de plus sur le péril climatique, mais une action de plus en faveur du climat dans l’intérêt des générations actuelles et futures », a-t-il dit.

Lors d’un point de presse tenu le 3 novembre dernier au siège de l’Onu, à New York, le Secrétaire général António Guterres a appelé les pays à reconstruire la confiance entre le Nord et le Sud à la COP27 pour éviter une catastrophe climatique.

Cela devrait notamment passer par la tenue de l’engagement pris par les pays développés à la COP15 en 2009 (au Danemark) de verser 100 milliards de dollars par an aux pays dits en développement à l’horizon 2020. Dénommé « Fonds vert climat », il doit financer des projets de lutte contre le réchauffement climatique et d’adaptation.

Mais selon Macky Sall, les premiers 100 milliards n’ont toujours pas été atteints.

Sénégal : l’arrestation d’un journaliste et la baisse du loyer font débat

Les quotidiens sénégalais, parvenus lundi à APA, titrent principalement sur les mesures présidentielles de baisse du coût de la vie et l’arrestation d’un journaliste critique du pouvoir.Le Soleil indique que le président Macky Sall a pris « onze mesures pour soulager les ménages ». Sans compter le loyer et les frais de scolarité, les prix des denrées de première nécessité, à savoir le riz brisé, l’huile de palme, le sucre, vont connaître une baisse.

Les Echos expliquent que les loyers seront diminués jusqu’à 20 % pour les locataires payant moins de 300.000 FCFA le mois et « les cautions fortement allégées ». Les inscriptions dans les établissements d’enseignement supérieur chutent également « de 5 à 10 % » en attendant la baisse des frais des usagers dans « le secteur de la santé ».

L’Observateur souligne que ces mesures contre la vie chère ont été prises le week-end dernier par le chef de l’État, ajoutant que « les acteurs économiques (sont) prêts à jouer le jeu dès ce mercredi ». Pour WalfQuotidien, la baisse annoncée des prix est une « recette salée » pour le gouvernement de Macky Sall, qui doit aussi faire face aux polémiques sur les plans politique et judiciaire.

En effet, le journaliste Pape Alé Niang a été arrêté hier après la divulgation de documents confidentiels de la gendarmerie, qui a mené l’enquête sur l’affaire « Sweet beauty » dans laquelle la masseuse Adji Sarr accuse l’opposant Ousmane Sonko de viols et menaces de mort. Le journaliste critique du pouvoir est accusé entre autres de « diffusion de fausses nouvelles, de violation du secret-défense ».

Libération explique que Pape Alé Niang a été arrêté de manière « rocambolesque » en centre-ville dakarois au moment où « il faisait changer un pneu de sa voiture ». Placé en garde à vue à la Sûreté urbaine de Dakar, il a confié à ses avocats avoir « été enlevé ».

« La démocratie sénégalaise est quotidiennement agressée par le régime actuel », déplore dans ce journal Déthié Fall, un des leaders de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, en langue wolof), la première coalition de l’opposition qui compte dans ses rangs Ousmane Sonko, arrivé troisième avec 15% des suffrages à la dernière élection présidentielle et considéré comme l’opposant le plus radical de Macky Sall.

Sénégal : pour la vulgarisation des guichets de refinancement de la Bcéao

Ce dispositif de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) permet de couvrir à hauteur de 90 % de l’encours du crédit accordé aux PME.Dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ne captent que 14 % du total des crédits accordés par les banques aux entreprises. La qualité financière des dossiers soumis par les promoteurs de ces jeunes sociétés serait la principale cause de ce faible accès aux ressources financières.

« Les banques ont souvent beaucoup de difficultés pour apprécier les risques qui entourent les PME par défaut d’un business plan clair et précis », a expliqué le directeur des PME au ministère du Commerce du Sénégal, Seydina Ndiaye.

Pour pallier ce problème,  M. Ndiaye, s’exprimant vendredi à Dakar lors de l’atelier de préparation de la Concertation Nationale sur le Financement des Petites et Moyennes Entreprises au Sénégal, a fait savoir que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao) a mis en place un dispositif de soutien au financement qui existe dans tous les Etats de l’Uemoa.

Dans le cadre de ce dispositif, la Banque centrale donne des incitations très fortes aux banques commerciales pour faciliter l’accès au financement en ouvrant notamment son guichet de refinancement. Pour tout prêt accordé aux entreprises, la banque commerciale reçoit une garantie équivalente à 90 % du montant alloué à la société bénéficiaire. L’objectif est d’essayer de diminuer les risques qui entourent les entreprises.

« Malheureusement, il y a beaucoup de mécanismes de financement qui visent à financer les entreprises, mais qui ne travaillent pas avec ce dispositif. Parfois, certains partenaires au développement ignorent même l’existence de ce dispositif », a regretté Seydina Ndiaye, soulignant au passage « le besoin de vulgariser les avantages qu’il offre parce que tout le monde y trouve son compte ».

L’atelier de ce matin avait pour objectif de rassembler les acteurs clés intervenant dans l’écosystème du financement des PME autour de diverses thématiques pour échanger puis élaborer en commun des recommandations pour un accès accru des PME au financement. Ces recommandations seront mises à la disposition des autorités à l’occasion de la journée dédiée à la Concertation nationale sur le financement des PME prévue le 29 novembre 2022.

L’Afrique face aux chocs pandémique, climatique et géopolitique (rapport)

Ces dernières années, le continent noir subit les conséquences de crises qu’il n’a pourtant pas provoquées.« L’Afrique sous le triple choc pandémique, climatique et géopolitique ». C’est le thème du 3e rapport économique de l’influent Think tank marocain Policy Center for the New South (PCNS) dont la présentation a eu lieu vendredi 4 novembre à Rabat.

À l’ouverture des travaux par visioconférence, Fathallah Oualalou, chercheur senior au PCNS, a déclaré que « ce rapport met en évidence les trois chocs qui ont traversé le monde ces dernières années, mais qui ont affecté l’Afrique ».

« Le premier, c’est le choc pandémique 2020/2021. Le deuxième est géopolitique avec la guerre en Ukraine et ses conséquences pour l’Afrique dans le domaine énergétique aussi bien pour les pays producteurs que pour les pays importateurs, mais aussi alimentaire et économique. Le troisième choc est climatique », explique M. Oualalou.

Coordinateur du rapport annuel du PCNS sur l’économie en Afrique, Larabi Jaidi soutient que l’activité économique sur le continent a été perturbée par les restrictions mises en place pour lutter contre la Covid-19, malgré le faible taux de prévalence. Pour amortir le choc, l’Afrique croyait pouvoir compter sur son secteur informel qui, selon le chercheur Akram Zaoui, « a toujours joué un rôle d’amortisseur dans des moments de récession en permettant à une certaine catégorie de travailleurs de basculer dans le secteur informel ».

« Avec le coronavirus, c’est le secteur informel qui a été le plus impacté et au lieu de jouer le rôle de stabilisateur économique, l’informel a joué un rôle de déstabilisateur », fait noter M. Zaoui lors du premier panel consacré aux performances, vulnérabilités et transformations en Afrique

Au sujet du choc climatique, le constat n’est pas non plus reluisant, selon les conclusions du rapport présentées à un public trié sur le volet ce vendredi. « L’Afrique représente l’une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique », rapporte Larabi Jaidi, relevant qu’elle « fait face en 2021 à un nombre élevé de chocs naturels liés au climat : la diminution des précipitations montre une augmentation du stress hydrique dans diverses régions du continent, particulièrement en Afrique du Nord, de l’Ouest et en Afrique australe ».

À l’en croire, « les caractéristiques économiques de la plupart des pays d’Afrique, notamment dans les régions subsahariennes, ont amplifié les effets du changement climatique sur l’état social des populations ». Ce qui fait du changement climatique une réelle menace pour la stabilité des prix et la stabilité financière des pays d’Afrique.

Le continent noir doit aussi faire face à un troisième choc lié à la guerre russo-ukrainienne. En février dernier, la Russie a lancé une opération de « dénazification » en Ukraine voisine, entraînant des conséquences sans précédent sur le commerce international. « L’Afrique a connu la récession la plus grave de son histoire », souligne le rapport du PCNS, précisant que « le choc a pesé à travers un certain nombre de canaux ».

« Le premier concerne le prix des matières premières. La guerre en Ukraine n’affecte pas seulement le prix de l’énergie, mais aussi ceux d’un ensemble de matières premières, notamment les produits alimentaires », explique M. Jaidi. Selon ce dernier, « le deuxième canal est celui des tensions financières et plus globalement de l’incertitude qui affectent négativement l’investissement et la consommation ».

Enfin, « le troisième est celui du commerce extérieur. Au-delà du canal de la demande externe, il est probable que les économies soient aussi affectées par des perturbations sur les chaînes de production », détaille-t-il, prédisant « un risque croissant d’insécurité alimentaire et de troubles sociaux » pour « les pays fortement dépendants des importations de céréales en provenances d’Ukraine et de Russie tels que l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et la Tanzanie ».

Le malheur, c’est que « tant qu’il n’y a pas de possibilités de sortie de crise, il y aura toujours cette incertitude dans l’avenir ». En revanche, tout ne semble pas perdu. Face à ces chocs, « l’Afrique est porteuse d’espoir », soupire Fathallah Oualalou, préconisant « la nécessité de transformer les tissus productifs des pays africains, de diversifier leur économie pour qu’ils puissent sortir progressivement de leur dépendance par rapport aux matières premières ».

Guerre ukrainienne: la FAO renforce son assistance technique et humanitaire

Le gouvernement ukrainien et la FAO ont signé un nouvel accord pour accroître le soutien aux agriculteurs de ce pays, l’un des plus grands producteurs de céréales.L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a renforcé sa présence en Ukraine en signant un accord avec le gouvernement pour mettre en place un bureau de projet qui facilitera et élargira l’assistance technique et humanitaire fournie aux populations les plus vulnérables du pays, notamment dans les zones rurales.

La FAO, à laquelle l’Ukraine a adhéré en 2003, intervient depuis 2015 selon deux orientations stratégiques: action humanitaire d’urgence dans les oblasts touchés par les conflits et développement agricole dans l’ensemble du pays.

« Après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, la FAO a intensifié les activités qu’elle menait dans le pays à l’appui de la production agricole et des systèmes alimentaires, dans le but de préserver la sécurité alimentaire des ménages et des communautés vulnérables dans tout le pays », a déclaré Laurent Thomas, Directeur général adjoint de la FAO et signataire de l’accord au nom de l’organisation.

Selon lui, cet accord permettra d’élargir notre coopération dans le pays, d’accroître les capacités agricoles de l’Ukraine et de préserver la sécurité alimentaire des Ukrainiens et des Ukrainiennes les plus vulnérables, en ne laissant personne de côté.

« Au nom du peuple ukrainien et de nos producteurs, je tiens à remercier la FAO pour le soutien apporté depuis le début de l’invasion à grande échelle menée par la Russie. Les capacités de production et d’exportation du secteur agricole ukrainien sont en passe d’être rétablies et les conditions de vie des personnes auxquelles la FAO apporte une aide s’améliorent. Je suis convaincue qu’avec l’ouverture de ce bureau de projet, la coopération entre la FAO et l’Ukraine, qui se poursuit depuis de nombreuses années, sera dynamisée », a déclaré Mme Yulia Svyrydenko, vice-Première ministre et ministre du Développement économique et du Commerce de l’Ukraine et signataire de l’accord au nom du gouvernement ukrainien.

La guerre en Ukraine a gravement perturbé la production agricole et les exportations alimentaires du pays, mettant en péril la sécurité alimentaire à l’échelle locale et mondiale.

Le point sur l’intervention humanitaire de la FAO indique qu’il est de plus en plus évident que la perturbation des chaînes d’approvisionnement alimentaire et la hausse des prix, conjuguées à la baisse des revenus, ont considérablement réduit la disponibilité et l’abordabilité de la nourriture, ce qui accroît la dépendance à l’égard de l’aide alimentaire.

Le prix des produits de base, y compris la nourriture, a fortement augmenté dans l’ensemble du pays, en particulier dans les zones de combat. Plus de la moitié des ménages ruraux interrogés par la FAO ont déclaré qu’au cours des trois derniers mois, la nourriture avait représenté plus de la moitié de leurs dépenses totales.

Parmi les problèmes majeurs en matière de production agricole attendus dans les mois à venir, citons les faibles revenus de la vente des produits et les difficultés d’accès aux engrais et aux pesticides, au carburant et à l’électricité permettant d’alimenter le matériel agricole, et aux produits de santé animale tels que les médicaments vétérinaires, les aliments pour animaux et les additifs alimentaires. En outre, les capacités d’entreposage des récoltes sont gravement insuffisantes.

Ousmane Sonko en vedette dans la presse sénégalaise

Les journaux sénégalais, reçus vendredi à APA, traitent principalement de l’audition du principal opposant politique dans le cadre d’une affaire de viols et menaces de mort.Dans sa narration des minutes du face-à-face, hier jeudi, entre Ousmane Sonko, le chef de file de Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) et le doyen des juges, Omar Maham Diallo, Libération indique que l’opposant invoque « encore un complot ».

C’est pourquoi, souligne Vox Populi, il « a refusé le test ADN ». À juste raison selon Me Bamba Cissé, l’un des avocats de Sonko cité par ce journal : « Il n’y a pas une once d’élément pouvant accréditer la thèse même d’un acte sexuel consenti entre deux personnes majeures, a fortiori un viol », dit-il.

L’Observateur, pour sa part, précise que c’est Amary Faye, le premier substitut du Procureur de la République, qui « a soulevé la possibilité d’un test ADN », mais l’ancien Inspecteur des Impôts et Domaines a préféré garder le silence car convaincu que « le parquet a participé au complot » le visant.

À en croire WalfQuotidien, « Ousmane Sonko adopte la stratégie du défi ». Ce journal fait savoir que le mis en cause dans l’affaire Sweet Beauty, du nom du salon de massage dakarois où se seraient produits les viols sur Adji Sarr, n’a pas voulu « être entendu sur le fond et a dénié au doyen des juges, partial dès sa nomination, toute légitimité (pour le questionner) ».

Le maire de Ziguinchor (Sud), mentionne Le Soleil, se présente comme la victime d’un complot ourdi par « le président Macky Sall, Mamour Diallo (actuel directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal), le Général Moussa Fall, l’ex-Procureur Serigne Bassirou Guèye… ».

Pour éviter que le pays ne replonge dans le chaos comme en mars 2021, rapporte Sud Quotidien, l’État « a bunkérisé Dakar, la capitale, (avec) un dispositif sécuritaire impressionnant dans chacun de ses points stratégiques ».

En effet, ajoute L’AS, dans la Cité Keur Gorgui, quartier chic de Dakar, toutes les voies menant au domicile de l’opposant « ont été barricadées par les forces de sécurité, perturbant ainsi les déplacements des populations ».

Finalement, aucun incident n’a été noté hier parce que, la veille de son audition, le membre de la coalition Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple, en langue wolof) a appelé ses partisans au calme.

De son côté, EnQuête s’intéresse aux « enjeux politiques d’une affaire judiciaire ». Pour ce quotidien, « de la suite de ce dossier dépend, en grande partie, l’avenir politique d’Ousmane Sonko. Avec un non-lieu, il s’ouvrira un boulevard pour la Présidentielle (2024). Avec une condamnation, même pour un sursis de plus d’un mois, il risque de ne pas participer » à cette élection.

Sur un tout autre sujet, à moins de trois semaines du coup d’envoi de la Coupe du monde au Qatar, Stades remarque « un regain de forme dans la Tanière » des Lions. D’après ce quotidien d’informations sportives, au poste de gardien de but « (Édouard) Mendy signe un retour en grâce au bon moment. En défense, tout le monde est apte… sauf (Saliou) Ciss et (Moussa) Niakhaté. Au milieu, (Idrissa Gana) Guèye et (Cheikhou) Kouyaté (sont toujours) irrésistibles et Nampalys (Mendy) retrouvé. En attaque, (Sadio) Mané, Boulaye (Dia), Ismaïla Sarr, Iliman (Ndiaye), Bamba (Dieng)… sont déjà prêts ».

Sénégal: le GIM Uemoa œuvre pour davantage d’inclusion financière

Le Groupement Interbancaire Monétique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (GIM-Uemao) a développé « GIMpay » afin de faciliter, catalyser et fédérer un écosystème ouvert de paiement.La pandémie de la Covid-19 a accéléré l’usage de la technologie et en particulier du digital dans le quotidien des entreprises et des particuliers. Le secteur du paiement électronique n’a pas échappé à cette règle et a connu une ascension fulgurante. Dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), « nous notons le plébiscite du porte-monnaie électronique par les consommateurs. Il s’agit entre autres du mobile money et de la carte prépayée », a déclaré le Directeur Général du GIM-Uemoa, Minayegnan Coulibaly.

S’exprimant jeudi à Dakar à l’ouverture de la de la 7e édition du Salon Monétique Régionale de la zone monétaire commune, M. Coulibaly a  toutefois relevé le fait que l’écosystème existant partagé entre le mobile money, compte bancaire/carte de débit et la carte prépayée est structuré en silos.

« Cette structuration induit une expérience client incomplète et encore très orientée vers le cash », a-t-il souligné.

Partant de là, il a annoncé la mise en place de « GIMpay » pour faciliter, catalyser et fédérer un écosystème ouvert de paiement de l’Uemoa. Celui-ci devrait également permettre d’offrir de nouveaux cas d’usage qui vont combler les écarts de complétude de l’expérience client attendue par les consommateurs. De même, il aidera à massifier les transactions émises via une unification des méthodes et moyens de paiement disponibles.

Pour le Directeur Général du GIM-Uemoa, l’architecture technologique de son institution doit évoluer vers davantage d’industrialisation, afin d’induire une excellence opérationnelle perceptible par les membres, les clients et les consommateurs ; une accélération de la mise sur le marché de nouveaux produits et services en mutualisant ses ressources avec celles de ses partenaires, contributeurs tiers de l’écosystème « GIMpay ».

Pour y arriver, l’organe sous-régional a noué différents partenariats avec des acteurs importants du domaine. « C’est au prix de cette créativité et des innovations qui suivront, que nous pourrons permettre à notre système de paiement régional d’exprimer son plein potentiel, et partant, d’accompagner les politiques d’intégration économique de l’Uemoa, visant notamment l’inclusion financière », a-t-il dit.

Il a ainsi lancé un appel à l’ensemble des acteurs (Banques, Microfinances, Etablissements de Monnaie Electronique, Fintech, les réseaux internationaux, les fournisseurs de technologies et autres institutions financières) à rejoindre l’écosystème ouvert « GIMpay ».

Le Sénégal dans l’attente de l’audition d’Ousmane Sonko

Les quotidiens sénégalais, parvenus jeudi à APA, titrent principalement sur l’audition d’Ousmane Sonko dans « l’affaire Adji Sarr », l’opposant appelant cette fois ses partisans à rester chez eux pour ne pas revivre un « remake » de mars 2021.L’AS indique que « Sonko se plie face à la justice » en acceptant un « face-à-face fatidique » ce jeudi avec le doyen des juges, Omar Maham Diallo. Selon le journal, le leader du parti Pastef a demandé à ses partisans de rester chez eux. Mais « il nous aurait évité tous ces morts s’il avait accepté de répondre » en mars 2021, sermonne le ministre, porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana.

« Je ne veux être accompagné que de mes avocats », insiste Sonko dans Bés Bi, appelant au « calme pour son audition ». Il fera face au doyen des juges cet après-midi à la suite des auditions de la plaignante Adji Sarr, qui l’accuse de viols et menaces de mort, et de la gérante du salon de massage Sweet Beauty, Ndèye Khady Ndiaye.

Ainsi, Sonko fera « face au juge pour expliquer ce qui s’est réellement passé entre lui et Adji Sarr », note Tribune, faisant état de la « haute surveillance » qui prévaut à Dakar pour cette audition avec un important déploiement de policiers et gendarmes dans plusieurs axes de la capitale sénégalaise.

Mais si « Sonko calme le jeu, l’État bande les muscles », d’après Le Témoin qui estime qu’il « ne devrait en principe pas y avoir un remake des évènements de mars 2021 » lors desquels pas moins de quatorze personnes y avaient laissé leur vie à la suite de l’arrestation de l’opposant allant pourtant répondre à une convocation du défunt doyen des juges, Samba Sall.

Toutefois, l’opposition ne veut pas laisser Ousmane Sonko aller seul au Palais de justice. C’est pourquoi elle se place « sur le pied de guerre », constate Le Témoin là où Sud Quotidien note que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple, en langue wolof), dont M. Sonko est l’un des principaux leaders, « hausse le ton ».

En décidant d’adopter cette posture « tactique », Ousmane Sonko explique dans WalfQuotidien que c’est pour « déjouer le piège » que veut lui tendre le pouvoir en créant une autre affaire dans cette affaire « vide » pour laquelle il est poursuivi. Malgré tout, Yewwi Askan Wi « met en garde juges et forces de sécurité », les appelant à être « impartiaux ».

Sur la cherté de la vie, L’Observateur indique que le président Macky Sall « fixe son prix du loyer ». En effet, le chef de l’État, après avoir instruit la commission chargée de cette question de faire ses propositions, s’est dit « foncièrement contre les quatre mois de caution réclamés par les courtiers ». Ainsi, malgré « le véto des experts immobiliers », l’État a décidé d’adopter une « décision souveraine » sur les prix du loyer.

Afrique: faible adoption des innovations agricoles par les paysans

Les prix hors de portée des nouvelles variétés de semences générées par les centres de recherche agricoles freinent leur diffusion à grande échelle.Pour faire face aux effets néfastes du changement climatique et améliorer les rendements des agriculteurs, le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricole (Coraf), en collaboration avec les instituts de recherche nationaux, ont développé plusieurs technologies. Celles-ci peinent cependant à être adoptées à grande échelle.

« Les innovations technologiques dans le domaine de l’agriculture ne sont pas adoptées comme nous l’aurions souhaité. Leurs prix semblent être la principale raison. Comme la plupart de nos producteurs ont un pouvoir d’achat limité, acquérir ces technologies leur pose souvent un énorme problème », a reconnu le gestionnaire de programme au Coraf et actuel directeur de la recherche et de l’innovation par intérim, Dr Niéyidouba Lamien.

De son côté, le président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Ropa), Mamadou Cissokho, a fait savoir que  « les technologies ne sont pas appropriées parce qu’il y a un problème de coût. Beaucoup d’entre nous ne peuvent pas se les procurer ».

S’exprimant mercredi à Dakar lors de l’ouverture de la foire du Marché des innovations et des technologies agricoles (Mita), les deux acteurs du secteur ont souligné la nécessité de subventionner ces semences pour les rendre plus accessibles.

« La solution doit être politique. Les gouvernements font beaucoup de subventions. Mais celles-ci restent toujours limitées. Il faut davantage de moyens pour les gouvernements pour couvrir la majorité des producteurs », a indiqué Dr Lamien.

Ces dernières années, l’Etat du Sénégal a mis plusieurs tracteurs à la disposition des agriculteurs et il prévoit d’en acheter d’autres. Mais pour M. Cissokho, « au lieu d’amener des tracteurs partout, l’Etat peut décider de subventionner une technologie adoptée par les agriculteurs » afin de permettre à ceux qui en ont déjà d’améliorer leurs rendements.

Pour l’agroéconomiste principale de la Banque mondiale à Dakar, Aïfa Fatimata Ndoye Niane, « il est important de relever ce défi de transfert à grande échelle de ces technologies pour que les producteurs et les acteurs de la chaîne de valeur puisse les utiliser pour accroître leurs productions et mieux contribuer aux questions de sécurité et de souveraineté alimentaire qui constituent aujourd’hui un défi pour les économies africaines ».

A l’en croire, la diffusion à grande échelle de ces nouvelles variétés permettrait de doubler la production et aiderait à résoudre les problèmes et défis de souveraineté et de sécurité alimentaires.

Mamadou Cissokho a par ailleurs plaidé pour une implication plus importante des producteurs dans les activités de dissémination de ces innovations. « Nous sommes au début et à la fin de tous ces programmes. La difficulté est qu’ils ne partent pas de ce que sont les paysans, ce qu’ils font, ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils savent faire, alors que c’est l’addition de leur production qui assurera l’autosuffisance alimentaire à nos pays », a-t-il dit.

Sénégal : la police prend ses dispositions avant l’audition de Sonko

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur l’audition, jeudi au tribunal de Dakar, de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi depuis début 2021 dans une affaire de viols contre une jeune masseuse.En prélude à l’audition d’Ousmane Sonko, prévue jeudi 3 novembre devant le doyen des juges Oumar Maham Diallo, « les forces de l’ordre bunkerisent Dakar », constate L’AS. La convocation de l’opposant suivie de son arrestation en mars 2021 avait mis le pays à feu et à sang. Les autorités ne veulent plus voir cela cette fois, voilà pourquoi elles ont pris les devants.

« L’Etat ne badine pas », note de son côté Vox Populi, évoquant un « branle-bas de combat » dans l’audition du leader du parti Pastef, accusé depuis près de deux ans par la masseuse Adji Sarr de viols et menaces de mort. « Après la police, la gendarmerie se met en ordre de bataille » là où « les sapeurs-pompiers prennent des dispositions particulières spéciales », souligne le journal, indiquant que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) met aussi en place sa stratégie pour soutenir l’un de ses principaux leaders.

« Yewwi ramasse ses forces ; Yewwi serre les coudes », notent ainsi Vox Populi et Walf Quotidien, précisant que les leaders de cette principale coalition de l’opposition sénégalaise feront face à la presse ce mercredi, veille de l’audition de leur camarade, maire de Ziguinchor et classé troisième à l’élection présidentielle de 2019 avec plus de 15 % des suffrages.

Mais quelle que soit l’issue de l’audience de Sonko au tribunal de Dakar, « le mandat de dépôt ne serait pas envisageable » pour lui, affirme dans L’Observateur le professeur Babacar Niang, agrégé des Facultés de droit et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. S’avançant dans son hypothèse, il explique que « le classement sans suite (est) une décision agitée (dans ce dossier), mais dépassée ». Le journal précise en même temps que « le risque de chaos ne profite ni au leader de Pastef ni au pouvoir ».

L’Observateur s’entretient également avec le chef d’état-major de l’Armée de l’air, le général Papa Souleymane Sarr, sur les moyens de défense du Sénégal face aux menaces sécuritaires dans un contexte géopolitique marqué par l’avancée des groupes djihadistes dans la sous-région.

« Le Sénégal dispose d’une puissance de feu adéquate pour neutraliser efficacement les menaces aériennes et terrestres. La position du Sénégal verrouille une possible avance des menaces terroristes vers l’ouest », rassure le général Sarr.

Plus d’un an d’actions de Healthy Heart Africa contre l’hypertension

Depuis son lancement en 2021, le programme a permis d’identifier plus de 27.000 mesures de pression artérielle élevée et plus de 6.000 diagnostics confirmés d’hyperpression.Healthy Heart Africa (HHA) est un programme innovant d’AstraZeneca qui s’attaque à l’hypertension (pression artérielle élevée) et au fardeau croissant des maladies cardiovasculaires (MCV) sur le continent africain.

Ce programme soutient les systèmes de santé locaux en sensibilisant aux symptômes et aux risques de l’hypertension, et en proposant une éducation, un dépistage, un traitement à bas prix (le cas échéant) et un contrôle. Healthy Heart Africa est actuellement actif en Afrique de l’Est et de l’Ouest.

Selon le Dr Allan Mackenzie, directeur des Affaires gouvernementales, développement durable mondial – accès aux soins de santé AstraZeneca, plus de 250.000 mesures de la pression artérielle ont été effectuées par le programme Healthy Heart Africa depuis sa mise en œuvre au Sénégal, en 2021.

« Nous espérons avoir un impact encore plus important à mesure que le programme se poursuit. », a déclaré le Dr Allan Mackenzie, directeur des affaires gouvernementales, développement durable mondial – accès aux soins de santé, AstraZeneca.

Le programme est présent dans les régions de Dakar, Thiès et Saint Louis. Ida Ndione, de Path au Sénégal, a dit qu’en soumettant la prise de la pression artérielle aux établissements de santé et à la collectivité, cela permet d’identifier les mesures de pression artérielle élevée au sein de la communauté.  

« Nous sommes satisfaits des résultats obtenus depuis le lancement du programme, mais nous aimerions encourager davantage de personnes à faire contrôler leur pression artérielle, afin qu’elles puissent connaître leur état et le surveiller », a-t-il lancé.  

Pour lui, « c’est un appel à tous, jeunes et vieux, à faire contrôler sa pression artérielle, car tout le monde peut être affecté par l’hypertension. ». Le programme est mis en œuvre en partenariat avec le ministère de la Santé et de l’action sociale pour renforcer le système de santé par la prévention et le contrôle des Maladies cardiovasculaires (MCV).   

Le programme HHA contribue à la mise en place de systèmes de santé résilients pour les soins de santé liés à l’hypertension par la mesure gratuite de la pression artérielle, le renforcement de la prise en charge et des soins à travers la formation des prestataires de soins, ainsi que par la fourniture de matériels de sensibilisation sur l’hypertension, ses symptômes et ses facteurs de risque.  

Au Sénégal, Healthy Heart Africa (HHA) est mis en œuvre par le programme de soins de santé primaires et l’équipe des maladies non transmissibles de Path. Dans le pays, on estime que près de 30% de la population souffre d’hypertension, bien que la plupart du temps non traitée, avec un taux de contrôle de seulement 8%.

Considérée comme un tueur silencieux, l’hypertension ne présente aucun symptôme. Elle peut être évitée en faisant régulièrement du sport, en mangeant plus de fruits et légumes, en évitant le tabac et l’excès d’alcool, et en limitant les aliments riches en graisses saturées, entre autres facteurs de risque.

Le ministère de la Santé et de l’action sociale reconnaît l’importance d’étendre la Couverture maladie universelle et de développer des stratégies telles que le Plan national de développement sanitaire et social 2019-2028 qui met l’accent sur l’amélioration de l’accès équitable aux soins de santé pour tous.

Ce plan expose les défis que le ministère cherche à relever, notamment la nécessité de renforcer les soins de santé primaires ainsi que la promotion de la santé et la prévention. Healthy Heart Africa visant à être « durable », le programme travaille avec les parties prenantes locales pour élaborer des interventions basées sur des objectifs communs.   

« Notre partenariat avec le ministère de la Santé et de l’action sociale est important, car l’un de ses domaines d’intervention est de promouvoir la prévention sanitaire par le dépistage précoce de l’hypertension et la lutte contre la maladie », a soutenu Dr Allan Mackenzie.

Communément appelée pression artérielle élevée, l’hypertension est une maladie non transmissible (MNT) grave qui peut entraîner une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou une insuffisance cardiaque, ainsi que d’autres problèmes de santé. Elle est une cause majeure de décès prématuré dans le monde.

Le programme Healthy Heart Africa (HHA) est mis en œuvre dans neuf pays d’Afrique, dont la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Nigeria, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, y compris Zanzibar.

Élection de Lula : une aube nouvelle pour les relations entre le Brésil et l’Afrique

Après quatre ans d’indifférence de Jair Bolsonaro, le retour aux affaires de Luiz Inácio Lula da Silva est globalement salué sur le continent noir.

Tel un phénix, Lula, 77 ans, renaît de ses cendres. Passé par la case prison d’avril 2018 à novembre 2019, le chef de file du Parti des Travailleurs (PT) a su reconquérir le cœur de ses concitoyens après avoir exercé deux mandats entre 2003 et 2010.

Dimanche 30 octobre, le socialiste a remporté d’une courte tête le second tour de l’élection présidentielle avec 50,90 % des suffrages valablement exprimés contre 49,10 % pour le président sortant Jair Bolsonaro, candidat de l’extrême droite.

Depuis l’annonce des résultats, les réactions des dirigeants du monde affluent de partout, y compris de l’Afrique. Sur le continent noir, le triomphe de Lula da Silva a été singulièrement salué.

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA), Macky Sall, lui a adressé de « chaleureuses félicitations », non sans souhaiter « ses meilleurs vœux de réussite » à cette figure de la gauche en Amérique latine.

Le chef de l’État bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a congratulé l’ancien syndicaliste « pour sa belle victoire » et promis d’œuvrer « pour des relations bilatérales solides et prospères entre le Brésil » et son pays.

« L’Afrique se réjouit de travailler avec le gouvernement brésilien sous la direction de M. da Silva », projette déjà le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, pour qui « le peuple brésilien a mené avec succès cette élection » à hauts risques.

L’engouement du continent africain, à travers ses dirigeants, n’est pas anodin. Dès son premier passage au sommet de l’État, « Lula da Silva a montré un intérêt assez particulier pour l’Afrique », explique l’écrivain et analyste géopolitique, Khalifa Mohamed Touré.

En effet, durant les huit années de sa présidence, Lula da Silva a visité pas moins de 27 pays africains dont le Sénégal. « Sa conception de l’économie  sociale fait des émules sur notre continent », souligne M. Touré qui s’attend alors à une redynamisation des relations africano-brésiliennes sur les plans diplomatique, économique et culturel.

Surnommé le « Trump des Tropiques », en référence à Donald, l’ancien président des États-Unis, Jair Bolsonaro n’a pas mis les pieds en Afrique pendant ses quatre années de présidence, privilégiant les pays de l’hémisphère nord. Pourtant, entre 2000 et 2010, les échanges commerciaux entre le Brésil et l’Afrique sont passés de 4 à 20 milliards de dollars.

Par conséquent, « le retour de Lula da Silva ne peut être qu’une bonne chose pour le continent africain », soutient Khalifa M. Touré. Toutefois, la troisième élection du septuagénaire dans ce grand pays sud-américain intervient dans un contexte de lutte d’influence des puissances mondiales en Afrique. « Il est vrai que le Brésil connaît depuis les années 90 un boom économique, devenant une puissance économique. Il peut jouer sa partition, mais il lui sera difficile de s’affirmer d’un point de vue diplomatique et d’être aussi présent que des pays comme la France, les États-Unis… », estime M. Touré.

Pour raviver la flamme presque éteinte entre son pays et l’Afrique, le président nouvellement élu pourrait néanmoins tirer profit de « l’affection que lui porte une certaine jeunesse africaine friande de liberté, de panafricanisme et d’éloignement par rapport à l’Occident », conclut cet analyste géopolitique.

Deux start-ups sénégalaises au Startupbootcamp Afritech 2023

Les potentiels bénéficiaires de ce programme d’accompagnement seront choisis parmi les cinq start-ups qui ont exposé leurs innovations ce lundi à Dakar.Startupbootcamp est un accélérateur de startups mondial qui aide les fondateurs technologiques en phase de démarrage à développer rapidement leur entreprise en leur offrant un accès direct à un réseau international des mentors, partenaires et investisseurs les plus pertinents de leur secteur.

La troisième cohorte de ce programme d’accompagnement des jeunes entreprises innovantes verra la participation de dix jeunes pousses africaines dont deux sénégalaises. Les candidats du pays de la Teranga ont exposé leurs projets ce lundi, à Dakar. Ceux-ci portent sur des solutions allant de la surveillance des fausses sceptiques à l’e-commerce en passant par la gestion de la santé et l’offre de mains d’œuvres qualifiées à travers une plateforme numérique.

« Une fois sélectionnés, les participants passeront trois mois à bénéficier d’un encadrement intensif dans le cadre de cours de maître dirigés par des experts et portant sur les principes fondamentaux de la mise à l’échelle, depuis le canevas du modèle d’entreprise jusqu’à la collecte de fonds, en passant par la méthodologie allégée », a expliqué Marie Kane, Program Success Manager à Startupbootcamp Afritech.

Les startups auront aussi accès à l’outil de coaching sur mesure de Startupbootcamp, la plateforme Accelerator Squared, qui dispose d’une bibliothèque complète de contenu, d’ateliers de groupe, de mentorat 1:1, de sessions de collaboration avec des entrepreneurs en résidence et de forums de discussion sur invitation seulement avec des fondateurs du monde entier.

« Les 10 startups du programme recevront également des avantages d’une valeur de plus de 750 000 dollars, notamment des crédits d’Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Services et bien d’autres, ainsi qu’un investissement direct en espèces de 18 000 dollars », a indiqué Mme Kane.

Pour la première fois, le programme se déroulera en Afrique francophone, au Sénégal, et se terminera par une journée de démonstration hybride au cours de laquelle les fondateurs de startups présenteront leurs solutions novatrices à un large public composé de médias, d’investisseurs, de partenaires commerciaux et de parties prenantes du secteur.

Sénégal : vers l’audition d’Ousmane Sonko, la police en « état d’alerte »

Les quotidiens sénégalais, parvenus lundi à APA, titrent principalement sur l’audition prochaine d’Ousmane Sonko dans l’affaire de viols et menaces de morts contre la masseuse Adji Sarr.Bés Bi indique que le Sénégal est en « état d’alerte », faisant état de la « mobilisation des forces de l’ordre pour l’audition prochaine d’Ousmane Sonko », l’opposant poursuivi pour viols contre la jeune masseuse Adji Sarr. Sa convocation suivie de son arrestation en mars 2021 avait déclenché des violences rarement notées dans l’histoire du pays. N’empêche, « les troupes sont déployées à partir de ce mercredi » et « si le juge ordonne le renvoi en jugement, le leader du parti Pastef pourrait être placé sous mandat de dépôt », affirme le journal.

Le candidat classé troisième avec plus de 15% à l’élection présidentielle de 2019 sera « auditionné le jeudi 3 novembre », indique clairement le quotidien Les Echos dans sa Une, notant que les forces de sécurité sont « sur le qui-vive ». « Sauf changement, notre client sera entendu ce 3 novembre » au tribunal par le doyen des juges Maham Diallo, confirme dans Libération Me Bamba Cissé, avocat d’Ousmane Sonko qui poursuit sa tournée à Mbour, à environ 80 kilomètres de Dakar.

Au passage de son convoi dimanche soir dans ce département, des gens ont « hurlé le nom d’Adji Sarr » avant qu’une « bagarre musclée » ne s’en suive avec des « gros bras de Sonko ». Un « lot de blessés » a été enregistré à la suite de la rixe, rapportent Tribune et Les Echos.

Revenant sur l’audition imminente du chef de l’opposition, L’Observateur signale qu’un « gros malaise » couve dans les rangs de la police après « la fuite » d’un message radio sur la convocation d’Ousmane Sonko. En effet, « la note destinée aux commandants s’est retrouvée sur la place publique ».

Pour le commissaire à la retraite Cheikhna Keita, « le Sénégal est en danger » parce qu’il a désormais la confirmation « sur la machine subversive qui a infiltré l’ensemble des forces de défense et de sécurité » du pays. « Des faits ont permis d’établir que dans la police, la gendarmerie et l’armée, ces gens ont des taupes et peut-être même plus que des taupes », déplore-t-il dans le journal.

Le commissaire Cheikhna Keita est surtout connu au Sénégal pour les révélations qu’il a faites sur le réseau de trafic de drogue dans le pays alors qu’il dirigeait l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis). Malgré le travail qu’il a effectué, ce trafic est plus intense. En effet, Libération note que « la Douane frappe au cœur du cartel » après une « saisie record de drogue à Kidira », la dernière ville sénégalaise avant d’entrer au Mali. Le journal explique qu’un « contrôle de routine de deux agents sur un camion malien a conduit à la saisie de 300 kilogrammes de cocaïne d’une contrevaleur de 24 milliards F CFA ».

En dehors de ces sujets, le débat autour de l’éventuelle troisième candidature du président Macky Sall en 2024 préoccupe les Sénégalais. Toutefois, l’historien Mamadou Diouf, professeur à l’Université Columbia des États-Unis, « récuse Macky Sall » sur la « tentation du troisième mandat ». « Cette question a été définitivement réglée par les résultats des dernières Législatives », souligne le professeur Diouf dans Sud Quotidien, alertant que « le Sénégal va plonger dans une crise en cas de 3ème candidature ».

Can beach soccer 2022 : le Sénégal au-dessus du lot

Les Lions ont remporté, hier vendredi à Vilankulo, au Mozambique, leur septième titre à la Coupe d’Afrique des nations de beach soccer.Les rois incontestables du beach soccer africain ont fait respecter leur rang. Sur la plage de Vilankulo (Mozambique), les Lions ont encore rugi. Le Sénégal est remonté sur le toit de l’Afrique après les sacres de 2008, 2011, 2013, 2016, 2018 et 2021.

Une ascension parsemée d’embûches dans un continent où le football de plage est de plus en plus pris au sérieux. La campagne mozambicaine a démarré sur les chapeaux de roue face à l’Ouganda (10-1), écrasé par le rouleau compresseur mis en place par l’entraîneur Mamadou Diallo.

Opposé à l’Égypte lors de son deuxième match dans le groupe B, le Sénégal l’emporte six à quatre. Les Lions maintiennent la cadence contre Madagascar (8-4) pour bien aborder le second tour.

En demi-finale, les coéquipiers de Mamadou Sylla éliminent le Mozambique, pays hôte de la compétition (3-2) au terme d’une rencontre au cours de laquelle ils ont été menés deux à zéro.

Battue au premier tour, l’Égypte retrouve le Sénégal en finale. Dans cette der irrespirable, les Lions sont accrochés par des Pharaons teigneux (2-2). La prolongation ne profitant à aucune équipe, la séance des tirs au but se propose pour les départager. Les gardiens des deux formations sont impuissants sur les dix premières tentatives. Il n’y avait rien à faire devant des tireurs visiblement rompus à la tâche. Mais il faut aussi des nerfs solides. Ce qui a fait défaut à l’auteur du sixième tir égyptien. Son ballon, à bonne hauteur pour un portier, est repoussé par Alseyni Ndiaye. Jean Ninou Diatta, d’une frappe à bout portant, envoie son pays au septième ciel.

Le Sénégal est une fois de plus champion d’Afrique de beach soccer et deux de ses joueurs remportent des palmes. Le jour de sa 150ème sélection, Alseyni Ndiaye, est désigné meilleur gardien du tournoi. Le dernier rempart a participé à toutes les épopées victorieuses depuis 2008.

Plus jeune, Seydina Mandione Laye Diagne a éclaboussé cette Can de son talent. Avec dix réalisations à son actif, le numéro 8 a fini en tête du classement des meilleurs buteurs. Au-delà des pions, il a souvent montré la voie du succès à ses coéquipiers. Ce qui lui vaut également le titre de meilleur joueur de ces joutes.

En cinq rencontres, le Sénégal a inscrit 29 buts et en a encaissé 13. Les Lions et les Pharaons représenteront le continent noir à la Coupe du monde de beach soccer en 2023. Lors de la précédente édition, le Sénégal s’était arrêté en demi-finales. C’est d’ailleurs la meilleure performance africaine.

Can beach soccer : et de sept pour le Sénégal !

Les Lions ont battu, aux tirs au but (6-5), les Pharaons en finale de la Coupe d’Afrique des nations tenue à Vilankulo, au Mozambique, pour s’offrir un septième titre dans la compétition.C’est un règne sans fin ! Après 2008, 2011, 2013, 2016, 2018 et 2021, le Sénégal monte encore sur le toit de l’Afrique en prenant le dessus sur l’Égypte. Dans le premier tiers-temps, les troupes du coach Mamadou Diallo ouvrent le score sur une action de classe de Seydina Mandione Laye Diagne (7′).

Les Pharaons, en seulement une minute, renversent le match avec deux buts coup sur coup signés Hassan Hussein et Ibrahim (27′). Mais grâce à un retourné acrobatique de Raul Mendy (32′), le Sénégal efface l’ardoise. Les deux équipes se tiennent en respect jusqu’au terme du temps réglementaire et de la prolongation.

Dans la séance des tirs au but, les cinq premières tentatives de chaque sélection sont magnifiquement transformées. Au sixième tir égyptien, le gardien sénégalais, Alseyni Ndiaye, effectue un arrêt décisif. Et Jean Ninou Diatta, d’une frappe imparable, permet à son pays de remporter une septième Can de beach soccer.

Sur Twitter, le président Macky Sall a félicité « les joueurs et l’encadrement technique pour ce merveilleux exploit ». Le Sénégal et l’Égypte vont représenter l’Afrique à la prochaine Coupe du monde de beach soccer en 2023.

Contrat d’armements : le Sénégal confirme et invoque le « secret défense »

Les quotidiens sénégalais, parvenus vendredi à APA, traitent d’une diversité de sujets dominés par la réaction du gouvernement face aux révélations de journalistes sur un contrat d’armements passé entre le ministère de l’Environnement et un homme d’affaires « nébuleux ».EnQuête se fait l’écho de « la défense de l’État » du Sénégal après les révélations d’un consortium de journalistes sur un contrat de fournitures d’armes de plus de 45 milliards F CFA entre le ministère sénégalais de l’Environnement et la société Lavie Commercial Brokers dirigée par « un businessman trempé dans de sales dossiers ». Les journalistes qui ont mené l’enquête soupçonnent en effet une surfacturation et un non-respect du Code des marchés publics.

Toutefois, le porte-parole du gouvernement sénégalais, Abdou Karim Fofana, indique que « de telles allégations sont dénuées de tout fondement », précisant que « le ministère de l’Environnement est fondé à passer des contrats d’armement ». Il confirme que ce contrat existe bel et bien, mais qu’il « a été approuvé par les services compétents de l’État sous le sceau du +secret défense+ ».

M. Fofana indique aussi dans L’Observateur qu’« à ce jour, aucune ressource publique n’est engagée » dans cette opération d’achats d’armes pour les services des eaux et forêts du pays, souhaitant se « réorganiser » dans le contexte géopolitique marqué par le développement des mouvements terroristes et le trafic illicite de bois.

« Cette opération est traitée avec une entreprise qui a son représentant légal qui n’est pas la personne indiquée », a-t-il encore souligné même si ses explications ne convainquent pas certains opposants comme Cheikh Tidiane Dièye de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw, libérer le peuple).  « Quelle est la nature du besoin ou les menaces qui justifieraient un tel achat hors des procédures légales par un ministère qui n’a pas qualité à le faire ? », s’est-il interrogé.

Alors que le gouvernement sénégalais prévoit de consacrer une part importante du budget de 2023, estimé à 6400 milliards F CFA, à la réduction du coût de la vie, le Fonds Monétaire International (FMI) « dit niet » à la subvention de l’électricité. « 700 milliards F CFA pour subventionner l’énergie, c’est énorme », indique Mesmin Koulet-Vickot, représentant résident du FMI pour le Sénégal.

La ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, semble comprendre la réaction de l’institution financière puisqu’elle déclare dans Le Quotidien que « les mesures de soutien au pouvoir d’achat accroissent le surendettement ».

En dépit de cette situation, « le Sénégal poursuit sa quête de l’excellence » après que le président Macky Sall a posé jeudi la première pierre des classes préparatoires aux grandes écoles dans la région de Thiès, située à 70 km de Dakar, constate Le Soleil. Alors que les meilleurs bacheliers sénégalais étaient envoyés dans les prépas en France, le président Macky Sall a fait le pari de les inscrire maintenant au Sénégal, louant d’après Le Témoin « la qualité du système éducatif national ».

Pour le chef de l’État, l’objectif principal d’un tel projet qui « exalte l’excellence » du système éducatif sénégalais est de « permettre à nos brillants bacheliers de poursuivre leurs études dans leur propre milieu et lutter contre la fuite des cerveaux ».

Malgré ces réalisations, des acteurs de la société civile et de l’opposition « avertissent Macky Sall » dans Vox Populi. Les partenaires d’Alioune Tine l’appellent surtout à « respecter la Constitution et sa parole » en ne se présentant pas pour une troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024 parce que « Jamm gën troisième mandat », qui veut dire en wolof : la paix vaut mieux que le troisième mandat.

« Partout en Afrique, les conséquences d’un forcing pour les troisièmes mandats ont été particulièrement tragiques et lourdes », rappellent-ils, mettant « Macky hors course » pour la prochaine élection au Sénégal, selon Sud Quotidien.

Toutefois, Mohamed Diagne, membre du parti présidentiel et proche de Macky Sall, s’en prend à Alioune Tine dans Vox Populi, soulignant que le droit-de-l’hommiste sénégalais « joue au pyromane-sapeur-pompier en suscitant une crise artificielle ». « Le président n’est pas tenu de se prononcer sur sa candidature en 2024 », a-t-il précisé dans ce journal.

Féminicides au Sénégal, une inflation qui indispose

Les quotidiens sénégalais, parvenus jeudi à APA, titrent principalement sur la stratégie du président Macky Sall pour développer le secteur privé national au moment où l’augmentation des féminicides est devenue criante dans le pays.Pour une souveraineté économique et monétaire de l’Afrique, EnQuête crie « haro sur la dette », indiquant que les pays africains sont « invités à refuser de payer leurs dettes ». « Cette dette est illégitime, contractée contre les intérêts des populations, au vu et au su des créanciers », fulmine l’historien belge Eric Toussaint à la deuxième édition de la conférence internationale sur la souveraineté économique et monétaire, organisée par la fondation Rosa Luxembourg à Dakar.

Le Soleil révèle « ce que Macky Sall attend de son gouvernement » sur la stratégie de développement du secteur privé. En conseil des ministres mercredi, le chef de l’Etat sénégalais a donné des « directives fermes » pour que ce secteur soit accompagné « afin qu’il joue sa partition dans la relance de l’économie nationale », rapporte le quotidien national.

L’AS note que « Macky charme les hommes d’affaires sénégalais » même si le dirigeant ne s’est pas empêché de répondre aux « critiques » sur les parts du Sénégal dans les contrats pour l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz, appelant dans Sud Quotidien à « un débat serein et responsable » autour du sujet.

Pendant qu’il s’active à vouloir développer le secteur privé national, « Macky cherche à freiner l’opposition », débusque WalfQuotidien, notant que le chef de l’Etat veut remplacer les véhicules des députés par des « primes ». « Les députés dits +simples+ de cette 14e législature seront privés de véhicules de fonction. Situation qui va renforcer les relations conflictuelles entre parlementaires du pouvoir et ceux de l’opposition », craint le journal.

Toutefois, Bés Bi indique que Macky Sall trouvera sur son chemin la société civile, qui « se mobilisera » comme en 2011 et 2012 contre son prédécesseur Abdoulaye Wade, s’il décide de concrétiser sa supposée ambition de se présenter pour une troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024. Le journal flaire ainsi un « vent de remake » puisqu’une conférence de presse est prévue aujourd’hui pour le lancement d’une initiative citoyenne « contre le 3e mandat » de Macky Sall, avec des promoteurs comme Alioune Tine.

L’attention du Quotidien est attirée ce jeudi par l’ampleur des « féminicides au Sénégal : Silence, on tue ». Selon ONU Femmes, « en Afrique, le Sénégal est le pays le plus dangereux pour les femmes ». Comme pour renforcer ce constat malheureux, l’écrivaine Ken Bugul indique que « c’est une société violente, répressive ».

En effet, « entre janvier 2019 et mars 2020, pas moins de 21 meurtres de femmes ont été enregistrés. Au premier trimestre de l’année en cours, cinq femmes ont été tuées », précise Vox Populi qui titre également sur « les ravages de la barbarie masculine » au Sénégal.

Si 68 % des victimes de violences conjugales ne font ni recours à la justice ni dénoncer ces actes, les féministes « +regrettent le silence de nos autorités+ et étrillent aussi la presse dans la manière dont elle traite les informations sur les violences faites aux femmes ».

Mais à côté des femmes, certains hommes subissent aussi la violence de « l’infertilité », d’après L’Observateur qui « enquête sur un mâle funeste ». Entre « déni, amertume, colère », le journal plonge « dans le quotidien des hommes qui vivent leur infertilité comme un désastre » avec des « témoignages bouleversants d’hommes mariés qui ne peuvent pas connaître le bonheur d’être papa ».

Autonomisation des femmes : le rôle des garderies d’enfants mis en exergue

Les services de garde d’enfants permettent aux femmes de consacrer davantage de temps au travail rémunéré, révèle une étude du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).Le travail non rémunéré est une charge pour les femmes et réduit leur chance d’exercer une activité économique. Pour inverser cette tendance, les garderies d’enfants peuvent constituer un atout, selon une étude sur le « Travail de soins non rémunérés des femmes au Sénégal : Tendances nationales et comparaisons internationales » du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).

« Les services de garde d’enfants permettent aux femmes de se libérer, facilitent leur accès au marché du travail, favorisent la création d’emplois pour les femmes, et développent les capacités psychomotrices des enfants », explique l’étude présentée ce jeudi à Dakar au second jour du premier Colloque international sur l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’Ouest organisé par le CRES.

Présentant le document, Dr Fatou Cissé a souligné que les mères/tutrices exercent 10 activités/jour contre 7 activités pour les hommes. Dans les zones rurales, les femmes travaillent 12 heures/jour contre 10 heures/jour dans les zones urbaines. 

« D’où l’importance des garderies d’enfants qui réduisent le temps consacré par les femmes au travail domestique. Les femmes qui envoient leurs enfants dans ces services de garde d’enfants gagnent 4 heures par jour », a poursuivi Dr Cissé.

A propos des opportunités d’emplois offertes par les garderies d’enfants, l’étude révèle que 64 à 97% des postes sont occupés par les femmes, même si elles sont moins payées que les hommes du fait de leur non qualification professionnelle.

« Au regard de l’importance des garderies d’enfants, il faut en créer dans les quartiers et lieux de travail », recommande l’étude du CRES financée par le Centre de recherches pour le développement international  (CRDI) du Canada et menée en partenariat avec les ministères sénégalais de la Femme et de l’Éducation nationale.

Sénégal: 90% des prélèvements en eau vont à l’agriculture (officiel)

L’agriculture consomme l’essentiel des volumes d’eau douce extraits définitivement ou temporairement des sources souterraine ou de surface, a affirmé mercredi à Dakar un officiel sénégalais.Dans le monde, plus de 733 millions de personnes vivent actuellement dans des zones de stress hydrique élevé ou critique et environ 1,2 milliard d’individus vivent dans des zones gravement touchées par des pénuries d’eau. Au même moment, il est prévu une augmentation de 30 % de la demande mondiale du liquide précieux d’ici 2050.

« L’agriculture est de loin le secteur le plus consommateur d’eau, représentant 72 % des prélèvements d’eau dans le monde. Au Sénégal, ces prélèvements pourraient avoisiner 90 % selon les estimations », a indiqué Khaly Fall, Directeur de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) du ministère de l’Eau et de l’Assainissement.

Il s’exprimait à l’ouverture de l’atelier national final du projet « Mieux connaître l’eau : Vers un accès plus équitable et plus durable aux ressources naturelles pour une plus grande sécurité alimentaire
(KnoWat) » mis en œuvre depuis 2019 au Sénégal.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, M. Fall a souligné que l’accès à l’eau pour les autres systèmes alimentaires comme la pêche artisanale, l’élevage extensif, les cultures de décrue ou encore les besoins des écosystèmes naturels représentent entre 25 et 46 % à l’échelle mondiale.

A son avis, le changement climatique devrait rendre les précipitations plus irrégulières dans certaines régions et la concurrence accrue entre les différents secteurs. En termes d’accès à l’eau, les populations rurales sont particulièrement vulnérables aux changements dans l’accès à l’eau et sa disponibilité.

« Davantage d’investissements seront nécessaires dans les infrastructures d’irrigation puisque certains petits exploitants qui pratiquent l’agriculture pluviale pourraient avoir besoin d’accéder à l’irrigation pour améliorer les moyens de subsistance et surmonter la pauvreté », a ajouté Khaly Fall.

Toutes choses qui font dire à Makhfousse Sarr, chargé de programme à FAO-Sénégal, que partout dans le monde, les pays luttent pour adapter leurs systèmes agricoles et alimentaires aux conditions de pénurie d’eau, de changement climatique et de concurrence accrue entre les utilisateurs de ressources naturelles.

« Selon les tendances et les projections actuelles, la pénurie d’eau devrait augmenter ; ce qui pourrait entraîner malheureusement des tensions et des conflits entre les différents acteurs », a-t-il dit. A l’en croire, les petits exploitants, les pasteurs transhumants, les femmes et les jeunes sont particulièrement vulnérables aux changements dans l’accès à l’eau et la disponibilité de l’eau et ont moins de moyens de faire valoir leurs droits à cette ressource.

Le projet « Mieux connaître l’eau : Vers un accès plus équitable et plus durable aux ressources naturelles pour une plus grande sécurité alimentaire (KnoWat) » vise à renforcer les processus de gouvernance de l’eau dans trois pays (Rwanda, Sénégal et Sri Lanka), afin que ceux-ci soient mieux préparés à assurer la sécurité alimentaire et à s’adapter au changement climatique, à la pénurie d’eau et à la concurrence croissante pour les ressources en eau de manière équitable et durable.

Macky Sall omniprésent dans la presse sénégalaise

Les journaux sénégalais, reçus mercredi à APA, font la part belle au président de la République qui porte la voix de l’Afrique à l’international et n’abandonne pas dans son pays l’idée de réguler les réseaux sociaux.À la 6ème édition du Forum économique sur l’investissement de Riyad, en Arabie saoudite, le chef de l’État Macky Sall « charme les pays du Golfe », souligne Le Soleil. Lors de ce rendez-vous, indique le quotidien national, le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a invité les pays de cette partie du monde à accroître leurs investissements en Afrique dans le tourisme, l’hôtellerie, le logement, l’agriculture, la santé, les infrastructures, les hydrocarbures, les ressources minérales, etc.

« Macky Sall courtise les investisseurs arabes », titre Le Témoin. Dans ce dessein, rapporte ce journal, le successeur d’Abdoulaye Wade (2000-2012) a déclaré que le continent africain, au-delà de ses problèmes, a également des opportunités avec « 77 % de sa population dont la moyenne d’âge est inférieure à 35 ans, (un territoire) de 30 millions km2, des ressources humaines, 60 % des terres arables du monde, des richesses minières, forestières, hydriques et énergétiques… ».

En tout cas, fait noter le président sénégalais dans Le Quotidien, « toute l’Afrique est en chantier. Tout ou presque est à construire. C’est la dernière frontière du développement ».

Cette année, le Forum économique sur l’investissement de Riyad, qui va prendre fin le 27 octobre prochain, a pour thème « Investir dans l’humanité : permettre un nouvel ordre mondial ». À ce propos, le président Macky Sall a déclaré dans L’Observateur que « l’humain doit être la finalité de l’économie et de la finance. Les règles de la gouvernance mondiale sont dépassées. Il faut un nouvel ordre mondial plus juste et inclusif ».

D’après L’AS, le dirigeant africain a développé quatre aspects pour une meilleure gouvernance mondiale : accepter la multipolarité du monde actuel, réformer la gouvernance politique avec notamment les Nations Unies, réformer la gouvernance économique et financière, mais aussi renoncer à l’injonction civilisationnelle en respectant la diversité.

Avant de se rendre en Arabie saoudite, Macky Sall a présidé le Forum international de Dakar sur la paix et sécurité en Afrique. À cette occasion, il a une nouvelle fois évoqué la nécessité de réguler les réseaux sociaux. C’est pourquoi WalfQuotidien estime que ça devient « une obsession », non sans dire que le 4ème président de l’histoire du Sénégal est « entre le marteau de la liberté d’expression et l’enclume des dérives ».

Pour sa part, Joe Marone, spécialiste d’Internet, considère dans Vox Populi qu’il « sera très difficile pour le chef de l’État de lutter contre les dérives du net ». Toutefois, tempère ce journaliste de la Radio Futurs Médias (RFM, privée), « tous ceux qui détiennent de faux comptes et qui pensent (transgresser impunément les règles), se trompent lourdement » parce que « quoi que vous fassiez sur Internet, vous laissez des traces ».

Le Forum international de Dakar sur la paix et sécurité en Afrique, ouvert le 24 octobre, a pris fin hier mardi. Libération indique que « les chefs d’États africains demandent le changement de paradigmes dans les relations bilatérales pour sortir le continent noir de l’impasse du terrorisme et de l’extrémisme violent ».

En politique, Les Echos s’intéresse à la « question des véhicules des députés » de la 14ème législature. À en croire ce journal, « l’État décide de ne pas acheter des voitures et propose des indemnités de 700.000 F CFA par mois, mais l’opposition refuse et exige l’achat de véhicules ».

Dans les colonnes de Tribune, Mamadou Lamine Diallo, député de l’opposition, s’oppose à l’étude et au vote du budget 2023 si la loi de règlements 2021 et l’avis de la Cour des comptes ne sont pas distribués au préalable aux parlementaires.

En sports, Stades annonce qu’Aliou Cissé, le sélectionneur de l’équipe nationale de football du Sénégal, « va lâcher le 11 novembre ses 26 guerriers » pour la Coupe du monde Qatar 2022 (du 20 novembre au 18 décembre).

WhatsApp : une panne préjudiciable pour tous

Le service de messagerie de l’application Whatsapp était indisponible mardi matin.Qu’est-il arrivé à WhatsApp ? C’est la question que se sont posés plusieurs millions d’utilisateurs qui ont eu d’énormes difficultés pour envoyer des messages ou pour consulter un statut via l’application de messagerie instantanée chiffré, dans la matinée du mardi 25 octobre. La filiale du groupe Meta, propriétaire de Facebook, d’Instagram et de Messenger, a été touchée par une panne, confirmée par le géant du numérique, assurant travailler pour restaurer le service aussi rapidement que possible. 

« La panne a commencé à être signalée à 7 heures moins quelques minutes. C’est surtout à 7 heures que ça a pris un bon et c’est 7 heures trente qu’il y a un pic de signalement sur le site Downdetector. Ça s’est arrêté au bout d’une heure de temps…», détaille Mountaga Cissé, spécialiste des nouvelles technologies de l’information et de la Communication (NTIC).

Un retour à la normale a été constaté quelques vers 9 heures, temps universel suscitant un grand soulagement chez les utilisateurs.  Pourtant, selon Mountaga Cissé, « la panne n’était pas d’une grande ampleur ». « Elle ne ressemble à ce qu’on a connu récemment pour deux raisons principales : la première, c’est qu’elle a eu lieu en début de matinée. Elle a plus touchée l’Europe et l’Asie parce qu’à cette heure, les Américains étaient encore en pleine nuit, donc ils n’ont vraiment pas senti la panne. La deuxième raison, c’est que Whatsapp a vite fait de corriger le service et l’a rendu de nouveau disponible », explique le spécialiste des NTIC, notant par contre que Meta « n’a pas communiqué sur l’origine de cette perturbation ».

Mais ces quelques heures d’interruption ont perturbé des habitudes et ne seront pas sans conséquences pour Meta d’un côté et d’un autre pour les entreprises de vente en ligne.

Il y a un peu plus d’un an, précisément le 4 octobre 2021, une panne de Facebook avait fait chuter la fortune de son propriétaire Mark Zuckerberg de 6 milliards de dollars.

Au Sénégal, plusieurs vendeurs utilisent WhatsApp pour écouler leurs produits. L’application de messagerie instantanée comptait 5 millions d’abonnés en janvier 2020 au Sénégal, soit plus de la moitié des internautes sénégalais à cette date.

Cette « hyperdépendance » a été à l’origine d’une panique chez plusieurs abonnés qui, « croyant que c’est une panne du web, s’en sont pris à leur box Internet ». « D’autres ont acheté du crédit pour renforcer leur pass internet. D’autres étaient prêt à tout pour utiliser WhatsApp au point de télécharger des VPN (réseau virtuel privé), et s’exposer à des risques de cybersécurité », s’inquiète Gérard Joseph Francisco Dacosta, professionnel de la cybersécurité.

De son coté, Mountaga Cissé estime que « la problématique de la dépendance doit être abordée avec un peu de recul ». « Le constat, c’est que les usagers sont très dépendants de ces outils-là. Ils sont entouré d’une communauté de personnes avec qui ils interagissent et dont ils ne peuvent se séparer du jour au lendemain au risque d’être un peu isolé. Ils sont donc obligés d’être dans ce cercle fermé, surtout pour les e-commerçants, qui pour la plus part., utilisent ces outils pour communiquer », souligne-t-il.

Les liens du nouveau Premier ministre britannique avec l’Afrique

L’ex-ministre de l’Économie a été nommé lundi dernier chef du gouvernement britannique, quatrième occupant du poste depuis 2016.Les Indiens le revendiquent peut-être, mais le nouveau Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, a des liens profonds avec l’Afrique dont très peu ont parlé depuis qu’il a été confirmé comme le prochain homme politique en charge du « Number 10 Downing Street » (siège du Bureau du Premier ministre).

A 42 ans, cet homme politique formé à Oxford est le plus jeune Premier ministre de Grande-Bretagne après Robert Jenkinson, qui a occupé ce poste entre 1812 et 1827.

Il a été confirmé comme le quatrième Premier ministre du Royaume-Uni depuis 2016, son prédécesseur immédiat, Mme Truss, n’ayant tenu que 45 jours du fait d’une succession de politiques économiques désastreuses qui ont rendu sa position de Premier ministre de plus en plus intenable.

Avec plus de 150 députés soutenant sa candidature au poste de Premier ministre, M. Sunak a battu sa rivale Penny Mordaunt, qui n’a pas pu réunir le seuil de 100 soutiens au sein du Parti conservateur pour l’empêcher d’avoir une deuxième chance pour le poste.

Depuis lors, on parle beaucoup de cet homme marié et père de deux enfants. Les parents de Sunak sont d’origine indienne et ont quitté le Kenya pour s’installer en Grande-Bretagne dans les années 1960.

Avec un père né au Kenya et une mère née en Tanzanie voisine, les liens de Sunak avec l’Afrique ont montré à quel point la politique britannique a évolué depuis l’époque où la seule place pour les noirs et les métis était en marge de la société britannique de l’après-guerre.

Les parents de Sunak ont émigré en Grande-Bretagne au milieu d’un exode sauvage d’immigrants d’Inde et d’autres pays du Commonwealth qui a commencé à la fin des années 1940.

Il est né à Southampton le 12 mai 1980, une année mémorable pour la Grande-Bretagne, où le Premier ministre conservateur Margret Thatcher a exercé son influence sur la politique du pays, marquée par les grèves, et sur la guerre coûteuse contre l’Argentine, dirigée par une junte, pour les îles Falkland (les îles Malouines), deux ans plus tard.

L’ancien chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances et du Trésor) sous Boris Johnson de 2020 à 2022 a hérité des défis de Liss Truss pour ramener l’économie britannique en difficulté vers des climats plus calmes et combler le fossé qui divise le parti conservateur au pouvoir, qui talonne le parti travailliste dans les sondages d’opinion.

C’est la raison pour laquelle M. Sunak n’a exprimé aucun désir de répondre à l’appel des travaillistes à organiser des élections générales et à tester la popularité des conservateurs au pouvoir.

Entre-temps, c’est un curieux coup du sort que Sunak, qui avait prédit la catastrophe d’un programme de réduction des impôts inspiré par Truss lorsqu’ils se sont affrontés pour les votes au poste de Premier ministre en septembre 2022, soit maintenant destiné à les réparer alors que le temps ne joue pas en sa faveur.

S’exprimant pour la première fois depuis qu’il est clair qu’il sera Premier ministre, l’ancien homme d’affaires a déclaré qu’il faudrait du temps pour s’attaquer aux pièges de l’économie et stabiliser à nouveau la livre sterling (monnaie britannique) après avoir connu une période torride ces deux derniers mois.

Une série de politiques économiques peu judicieuses, résumées dans un mini-budget proposant des réductions d’impôts, l’abolition du taux supérieur d’imposition de 45%, des réductions de l’impôt sur le revenu de base et la suppression des droits de timbre, entre autres, ont fait chuter les marchés financiers et la livre sterling a atteint des niveaux sans précédent au début du mois d’octobre.

Cette situation a précipité la chute de Mme Truss après seulement 45 jours de mandat et a donné lieu à des tractations en coulisses pour savoir qui devait la remplacer.

L’homme politique originaire de Southampton a perdu le vote au profit de Truss le mois dernier, mais a rapidement réalisé un retournement de situation quelques semaines plus tard, lorsque le Premier ministre britannique a connu la plus courte durée de vie (du 6 septembre au 25 octobre 2022).

Le reste du monde a depuis été fixé par les profondes divisions au sein du parti conservateur qui, en l’espace de six ans, a dû changer de Premier ministre, passant de David Cameron à Theresa May, Boris Johnson, Liss Truss et Rishi Sunak.

La tâche urgente de Rishi Sunak est non seulement de combler les divisions au sein du parti conservateur, mais aussi de surmonter la tempête économique causée par les mesures désastreuses prises par son prédécesseur et de restaurer la place de la Grande-Bretagne en tant que nation respectée en Europe et dans le reste du monde.

Comme on pouvait s’y attendre, l’Inde s’est enflammée à l’annonce de l’imminence de la nomination de M. Sunak au poste de Premier ministre, après avoir parcouru un long chemin depuis une relative obscurité politique jusqu’à devenir l’homme politique le plus puissant de Grande-Bretagne.

En tant que Premier ministre d’origine asiatique, certaines chaînes de télévision indiennes se sont réjouies de voir l’un de leurs fils « s’élever au-dessus de l’empire’ et assister avec plaisir à la boucle de l’histoire en Grande-Bretagne ».

Il y a quelques mois, l’opinion de Sunak sur une société ouverte a été relativisée lorsqu’il a exprimé son désir ardent de voir la réputation de la Grande-Bretagne comme le pays le plus sûr et le plus agréable au monde pour être gay.

Bien que les sondages d’opinion menées il y a deux ans l’ont hissé au rang de Chancelier britannique le mieux noté depuis Denis Healey, sa popularité a depuis légèrement diminué en raison de ce qui est perçu comme une réponse inadéquate à la période économique éprouvante que traverse la Grande-Bretagne.

La passe d’armes entre Bamako et Paris se poursuit à Dakar

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a répondu à certaines affirmations de la secrétaire d’Etat française, Chrysoula Zacharopoulou, tenues à l’ouverture du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.La sortie de la secrétaire d’Etat française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, à l’endroit des autorités de la transition malienne n’a pas été du goût de Bamako. Dans son allocution lors de l’ouverture, lundi, de la 8e édition du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, Mme Zacharopoulou a en effet accusé le régime militaire de Bamako d’avoir relégué au second plan la lutte contre le jihadisme au profit de sa propre sécurité.

« Face à des autorités maliennes qui ont décidé de privilégier leur propre survie politique au détriment de la lutte contre le terrorisme, les conditions politiques n’étaient plus réunies pour que la France continue de travailler aux côtés des forces armées maliennes », a-t-elle déclaré.

Sans surprise, la réponse de Bamako ne s’est pas fait attendre. Lors de son intervention, mardi 25 octobre, à la plénière consacrée aux crises globales et souverainetés en Afrique, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a qualifié le discours de Mme Zacharopoulou de « grande opération de relation publique mais qui manque de sincérité ».

« C’était du politiquement correct à entendre, mais c’est très loin de la réalité. Elle a indiqué que le régime à Bamako se bat pour sa survie. Je crois qu’un régime qui a une telle assise populaire n’a pas à s’inquiéter pour sa survie. Le Mali se bat pour sa survie en tant qu’Etat. Et la survie de l’Etat malien a été menacée parce que la France à la tête d’une organisation internationale est intervenue en Libye pour une opération dont on ne sait pas jusqu’à aujourd’hui l’objectif recherché », a-t-il lancé.

« Qu’est-ce qui a été fait pour gérer le service après-vente et éviter qu’une opération étrangère ne finisse par une déstabilisation de l’ensemble de la région », s’est-il interrogé avant de préciser que « la survie dont on parle, c’est la survie de nos États ».

Hier, la représente française au Forum de Dakar a indiqué que son pays ne compte plus se substituer aux forces armées africaines pour assurer la sécurité sur le continent. Cette idée a été bottée en touche par le chef de la diplomatie malienne.

« L’Etat malien n’est pas présent à Kidal »

« Elle se substitue aux armées africaines parce que quand la France est venue pour nous aider à libérer notre territoire en 2013, nous avons libéré ensemble Gao et Tombouctou. Mais à 50 km de Kidal, l’armée française a stoppé nette l’armée malienne en disant qu’elle ne pouvait pas y entrer. Aujourd’hui 10 ans après, l’armée malienne et l’Etat malien ne sont pas présents à Kidal. Depuis 10 ans elle (la France) travaille au nord du Mali avec des groupes rebelles. Elle a choisi ses amis dans le pays. Ce n’est pas normal », a-t-il dénoncé.

Abdoulaye Diop a également réfuté l’affirmation de Chrysoula Zacharopoulou selon laquelle Paris « renforce la souveraineté des pays africains ». « Le Mali est parti du G5 Sahel parce que la souveraineté des pays n’est pas respectée. Le Mali en pourtant l’un des pays fondateurs. La France n’en est pas membre, mais c’est elle qui a mis son véto pour que le Mali n’en assure pas la présidence. Donc, je pense qu’on ne vient pas faire le libre-service pour faire plaisir aux uns et aux autres. Les partenariats, pour être efficaces, doivent se faire dans la sincérité, loin de tout réflexe colonial. Mais aussi, il faut une approche gagnant-gagnant », a-t-il affirmé.

Le G5 Sahel ou « G5S » est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad répartis sur 5 097 338 km².

Prêt pour Qatar 2022, Macky Sall fait le procès de l’Onu

Les quotidiens sénégalais, parvenus mardi à APA, traitent principalement de la tribune que s’est offerte le président Macky Sall au Forum international de Dakar pour inviter l’Organisation des nations unies (Onu) à revoir ses mécanismes de résolution des conflits, à un mois du début de la Coupe du monde de football au Qatar pour laquelle le Sénégal compte investir 14 milliards F CFA.Présent au Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, ouvert lundi 24 octobre, EnQuête rapporte que « Macky Sall tacle l’Onu ». Selon le chef de l’État sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine (UA), l’organisation instituée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, a « montré ses limites » malgré les moyens colossaux dont elle dispose pour remplir sa mission de résolution des conflits pour une paix mondiale durable.

Pour Macky Sall, « sept milliards de dollars sont injectés chaque année dans ses opérations, sans grands résultats ». En Afrique, par exemple, « 30 millions de réfugiés dus au terrorisme » sont dénombrés alors que les missions onusiennes de paix pullulent sur le continent, regrette dans Le Soleil le président sénégalais, invitant d’ores et déjà « l’Onu à changer sa doctrine ».

« L’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique porte elle-même la défaillance du système multilatéral. Il faut rendre opérationnelle la force africaine en attente et financer de façon plus adéquate le Fonds de paix de l’Union Africaine », préconise le président en exercice de l’organisation continentale, dénonçant au passage dans Le Témoin « les changements anticonstitutionnels en Afrique ».

Mais pour la sécurisation du continent dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, Macky Sall tente de nuancer dans L’AS, où il « +brûle+ la condescendance occidentale », avant de déclarer que « nous ne pouvons pas compter sur le financement extérieur pour assurer notre propre sécurité ».

Toutefois, le monde à l’ère du numérique inscrit les États dans de « grands enjeux » sécuritaires. C’est pourquoi, au Forum de Dakar, Macky Sall est reparti « à l’assaut des réseaux sociaux », d’après Vox Populi. « Il est temps de réglementer les réseaux sociaux pour en limiter les abus. (…) L’utilisation d’Internet à des fins terroristes fait fi des frontières nationales », a noté le président sénégalais devant ses homologues angolais João Lourenço et cap-verdien José Maria Neves.

Sur les affaires politiques nationales, WalfQuotidien indique que « l’opposition presse Amadou Ba », exigeant du Premier ministre sénégalais la déclaration préalable de politique générale avant tout débat sur le projet de budget de 2023. Elle réclame aussi du nouveau chef du gouvernement « la distribution, sans délais, aux députés du projet de loi de règlement pour l’année 2021 ».

Dans cette situation, Sud Quotidien craint des « perturbations du marathon budgétaire » qui doit démarrer incessamment à l’Assemblée nationale ou, au mieux, le « report de l’examen du projet de loi de finances initiale de l’année 2023 ».

En revanche, le Sénégal place beaucoup d’espoirs pour les perspectives économiques de l’année prochaine avec le début de l’exploitation du pétrole et du gaz. Dans cet objectif, le gouvernement a arrêté le projet de budget à 6400 milliards F CFA et ne lésine pas sur les moyens pour faire jouer son équipe nationale de football les premiers rôles à la Coupe du monde qui doit démarrer fin novembre au Qatar.

Selon Stades, « le Sénégal table sur 14 milliards F CFA » pour réaliser un « parcours historique » dans sa troisième participation au Mondial de football après avoir atteint les quarts de finale pour son baptême du feu, en 2002, dans la Coupe du monde co-organisée alors par la Corée du Sud et le Japon. Le quotidien sportif affirme que l’équipe championne d’Afrique en titre misera sur un montant de « 7 milliards F CFA pour la phase de poules » et comptera dans sa délégation 327 personnes.

Les Lions partiront de Paris, en France, pour arriver au Qatar le 14 novembre par vol spécial. La bande à Sadio Mané recevra ensuite, cinq jours plus tard, à Doha, le drapeau national des mains du président Macky Sall, explique Stades.