Niger Archives - Page 22 sur 30 - Journal du niger

Recrudescence de la pandémie de covid-19 dans la région de la Tillaberi

Le Gouverneur de la région de Tillabéri, M. Tidjani Ibrahim Katiella, par ailleurs président du Comité régional de gestion de la pandémie de la Covid-19, a présidé,  mardi 29 décembre 2020, à la Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP), une réunion dudit comité.

Cette réunion avait à son ordre du jour le bilan de la situation de la pandémie dans la région ; l’état de mise en œuvre des mesures en vigueur et la validation des recommandations proposées dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

A l’entame de la réunion, le Gouverneur de la région a présenté la situation de la pandémie dans la région, qu’il a qualifiée d’inquiétante, et a rappelé que « la date du début de la 2ème vague de la Covid-19 est le 12 novembre 2020 ».

Selon les résultats des examens virologiques de la région, sur 396 cas suspectés et examinés, 239 cas sont positifs dont 35 agents de santé toutes catégories confondues, 158 cas au niveau du district sanitaire d’Ayerou, 80 cas au niveau du centre hospitalier régional et 1 cas au niveau du district sanitaire d’Abala.

« 22 cas sont hospitalisés, 154 cas traités en ambulatoire, 176 cas guéris et 14 décès dont 8 communautaires » a notifié M. Tidjani Ibrahim Katiella.

Le vice-maire de la commune urbaine de Tillabéri, M. Moussa Douma a, dans son allocution, salué l’initiative, tout en exhortant les différents acteurs à s’impliquer pleinement dans cette lutte contre la Covid-19.

 

Elections générales : la Coalition pour une Alternance Politique et ses Alliés se félicitent de la mobilisation citoyenne

Au lendemain du double scrutins législatif et présidentiel 1., tour du 27 décembre 2020 venant juste quelques jours après la tenue des élections locales, la Coalition pour une Alternance Politique CAP 20-21 et ses Alliés se félicitent de la mobilisation citoyenne exceptionnelle dont les électeurs nigériens ont fait montre.

Ils félicitent singulièrement le peuple nigérien pour sa maturité, son sens élevé du devoir qui, en dépit des obstacles de toute nature : fraudes, manipulations. Intimidations, vols des urnes et des cartes, achat massif de conscience, dressées par les tenants du pouvoir, a tenu à s’acquitter de son devoir civique en allant voter massivement, malgré l’insécurité généralisée et dont les résultats sont largement en faveur des candidats de l’Opposition.

CAP20-21 et alliés sont cependant profondément préoccupés par l’étendue de l’arsenal sordide de fraude déployé par le PNDS Tarraya dans le but de confisquer le pouvoir. C’est pourquoi la Coalition pour une Alternance Politique CAP20-21 et alliés :

  1. Dénoncent les pratiques frauduleuses et corruptives y compris le braquage des urnes massivement utilisées par le PNDS TARRAYA et ses alliés pour s’arroger la victoire :
  2. Mettent en garde Issoufou Mahamadou, son parti et son gouvernement quant aux risques qu’ils font courir à la quiétude sociale et à la stabilité de notre pays à travers les tentatives de passage en force et de manipulation des résultats des scrutins ;
  3. Interpellent Monsieur Issaka Sounna, Président de la CENI, quant à sa responsabilité personnelle dans la préservation et la protection de l’intégrité des scrutins dans les étapes cruciales de compilation, de centralisation et de proclamation des résultats ;
  4. Rejettent toute mesure qui serait prise, sans consensus préalable entre les acteurs politiques et sociaux, par le ministre de la santé dans le dessein inavoué d’entraver, de perturber et d’avoir une incidence frauduleuse sur le déroulement des opérations électorales restantes et ce, jusqu’à la proclamation des résultats définitif desdits scrutins.

C’est pourquoi CAP 20.21 et alliés demandent à leurs militants de s’en tenir strictement aux seules mesures barrières : lavage des mains et/ ou utilisation de gel hydro-alcoolique, désinfection régulière des lieux, le port de la bavette antérieurement acceptées de tous.  Toute autre mesure visant à bâillonner le peuple et/ou restreindre les libertés et droits fondamentaux dans ce contexte électoral sera farouchement combattue par CAP20-21 et ses alliés.

CAP 20-21 et alliés réaffirment leur détermination à n’accepter que les seuls résultats sortis des urnes, c’est-à-dire, conformes à l’expression de la volonté souveraine du peuple nigérien.

Ils dénoncent., en outre les prises de position partisanes de certains médias internationaux notamment français constituant en soit une ingérence dans les affaires intérieures d’un État souverain.

Enfin, la Coalition pour une Alternance Politique CAP20.21 et ses alliés appellent en conséquence leurs militantes et militants et tous les citoyens nigériens soucieux de la préservation de la démocratie, de la paix sociale et de l’État de droit à se mobiliser pour imposer, par tous les moyens de droit, le respect des résultats des suffrages tels que sortis des urnes.

Fait à Niamey le 29 décembre 2020

Le Président
Elhadji Amadou Djibo Ali

Elections générales : la mission d’observation de la CEN-SAD rend public son rapport préliminaire

La mission d’observation de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) conduite par l’ancien chef d’État malien Dioncounda Traoré dans le cadre de l’élection présidentielle 1er tour couplée aux législatives a rendu public son rapport préliminaire le lundi 28 Décembre 2020 à Niamey. La Mission qui a salué les conditions dans lesquelles s’est déroulé le double scrutin, elle a relevé, par ailleurs, quelques imperfections avant de formuler des recommandations pour parfaire le système électoral nigérien. De manière général, la mission qui a déployé des observateurs sur l’ensemble du pays, a estimé dans un communiqué de presse, que l’élection présidentielle couplée aux législatives du 27 décembre 2020, s’est déroulée conformément aux dispositions du code électoral nigérien.

COMMUNIQUE DE PRESSE SUR LES ELECTIONS PRESIDENTIELLE ET LÉGISLATIVES AU NIGER TENUES LE 27 DECEMBRE 2020

  1. A l’invitation du Gouvernement et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) du Niger, la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) a déployé une Mission d’observation de plusieurs dizaines de membres de diverses nationalités à l’élection présidentielle couplée aux législatives du 27 décembre 2020. La mission était conduite par Son Excellence Monsieur Dioncounda TRAORE, Ancien Chef de l’État du Mali.
  2. Le Chef de la mission a eu une série d’audiences avec le Président de la République du Niger, Son Excellence Monsieur MAHAMADOU ISSOUFOU, le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, des Affaires Réligieuses et Coutumières, Monsieur Alkache ALHADA, le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Me ISSAKA SOUNA, ainsi que quelques candidats en lice pour l’élection présidentielle. A tous ses interlocuteurs, le Chef de mission a transmis les salutations du Secrétaire Exécutif de la CEN-SAD, Monsieur Ibrahim Sani ABANI ainsi que l’engagement de son institution à poursuivre la coopération, l’appui technique, matériel et, en particulier, dans le cadre de la promotion de la démocratie et la promotion des bonnes pratiques électorales dans les États membres.
  3. Au cours de ces audiences avec les autorités nigériennes, le Chef de la mission d’observation électorale de la CEN-SAD a eu des échanges fructueux en vue de s’assurer de la bonne organisation du scrutin du 27 décembre 2020.
  4. Il a salué les efforts du Gouvernement et du Peuple nigériens à relever le défi de l’organisation réussie du scrutin, qui reflètera le choix légitime du peuple nigérien. Il a particulièrement salué le service rendu a la démocratie par Son Excellence Monsieur Issoufou MAHAMADOU qui, tout en décidant de respecter la Constitution nigérienne, a créé les conditions d’un scrutin apaisé.
  5. Ce double scrutin présidentiel et législatifs intervient dans un contexte sécuritaire difficile, marqué par la persistance des attaques terroristes dans la sous-région. Le Chef de la mission a condamné les attaques lâches et barbares des groupes terroristes survenues dans la nuit du 13 au 14 décembre 2020. La CEN-SAD et toute la mission d’observation manifeste sa solidarité au Peuple et au Gouvernement nigériens dans leur combat contre le terrorisme.
  6. Le scrutin intervient également dans un contexte de pandémie de la COVID 19.
  7. La Mission de la CEN-SAD a salué et félicité la signature du pacte de bonne conduite des médias pour des élections apaisées et inclusives au Niger.
  8. La Mission a adressé une mention spéciale aux Forces de Défense et de Sécurité dont plus de trente-sept mille (37 000) hommes ont été mobilisés et déployés pour la sécurisation du processus sur toute l’étendue du territoire. Elle leur exprime ses vives félicitations pour leur professionnalisme et leur esprit républicain.
  9. Le Chef de la Mission d’observation de la CEN-SAD, Son Excellence Monsieur Dioncounda TRAORE a exprimé son souhait de voir les élections se dérouler de façon libre, régulière, et apaisée dans le respect des textes en vigueur.
  10. Aussi, au nom de la mission d’observation, il a salué l‘existence et le fonctionnement du cadre de concertation et de dialogue de la classe politique et la société civile regroupées au sein du Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) qui a permis au peuple nigérien d’anticiper dans la recherche de solutions aux problèmes politiques, sociaux et économiques du pays.
  11. Le Chef de Mission encourage l’ensemble des acteurs politiques à poursuivre cette dynamique qui serait le crédo de la démocratie et du développement du Niger.
  12. La Mission d’observation de la CEN-SAD tient à saluer également l’engagement patriotique des autorités coutumières, religieuses, des leaders d’opinion pour leur implication constante et constructive dans la culture de la paix, du dialogue et de cohésion entre les nigériens.
  13. Se basant sur les principes de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance, du Code électoral du Niger et du Guide de l’Observation des Élections dans l’espace CEN-SAD adopté par la Conférence des Chefs d’État de la CEN-SAD, la Mission de la CEN-SAD a noté que le gouvernement nigérien s’est inscrit résolument dans le respect de ce principe fondamental de la démocratie.
  14. La méthodologie d’observation utilisée par la Mission de la CEN-SAD est celle basée sur l’échantillonnage. Cette démarche a permis de déployer plusieurs équipes d’observateurs chacune dans cinq (05) localités du Niger, à savoir Niamey, Tillaberi, Ouallam, Say et Dosso. Les équipes d’observateurs de la CEN-SAD ont visité quatre-vingt (80) centres de vote composés de deux cent vingt et six (226) bureaux de vote.
  15. Les résultats des observations relayées par ces équipes ont fait l’objet d’une analyse synthétisée qui a permis d’avoir des appréciations sur le déroulement du scrutin dans sa globalité.
  16. La Mission des observateurs de la CEN-SAD a relevé avec satisfaction :

– Un déploiement satisfaisant de la logistique et du matériel de vote dans les centres de vote ;

– Une bonne accessibilité aux bureaux de vote ;

– La disponibilité des listes électorales dans les bureaux de vote ;

– Les heures d’ouverture et de clôture du scrutin ont été respectées dans la plupart des bureaux de vote ;

– Les isoloirs ont été placés dans des endroits qui assurent le secret du vote ;

– La présence des délégués des candidats dans les bureaux de vote ;

– Les opérations publiques de dépouillement ont été effectuées conformément aux dispositions du code électoral nigérien ;

– L’atmosphère du scrutin était apaisée dans la plupart des centres de vote visités ;

– La participation forte des femmes et des jeunes aux scrutins ;

– La présence de plusieurs missions d’observation nationales, régionales et internationales ;

– Les personnes en situation de handicap et les personnes du troisième âge ont pu accomplir leur devoir civique avec la bienveillance des opérateurs de la CENI ;

– Les agents de forces de l’ordre et de sécurité ont assuré la sécurité du scrutin avec professionnalisme et efficacité.

– La Mission a relevé les insuffisances suivantes :

– Les cas de rupture d’encre sèche dans un nombre très limité de bureaux de vote ;

– Les retards sur les horaires d’ouverture et de fermeture des bureaux de vote ; Toutefois les bureaux de vote sont restés ouverts pendant une durée de 11 heures conformément à la loi électorale

– La non maîtrise par un nombre très limité d’agents des bureaux de vote, des procédures du scrutin (confusion sur l’identification de certains électeurs, difficultés de coordination dans la conduite des opérations) ;

– La faiblesse de l’éclairage dans certains bureaux de vote au moment du dépouillement ;

– La non observation des mesures barrières contre la COVID-19 dans grand nombre de centres de vote visités.

  1. Toutefois, ces insuffisances observées ne sont pas de nature à entacher la transparence, la régularité et la crédibilité du scrutin.
  2. Au regard de ce qui précède, la Mission d’observation électorale de la CEN-SAD salue l’attachement des nigériens à la démocratie et à la paix.
  3. Elle salue la maturité de la classe politique pour les efforts qu’elle a consenti dans la formation politique de ses militants à la base et surtout, en mettant par-dessus tout, l’intérêt supérieur de la nation nigérienne.
  4. La Mission d’observation électorale de la CEN-SAD s’est félicitée de l’utilisation et de la maîtrise des nouvelles technologies pour la remontée par voie électronique des résultats par la Commission Electorale Nationale Indépendantes (CENI).
  5. La Mission salue également le Conseil Supérieur de la Communication du Niger pour l’accès équitable assuré aux candidats, aux partis politiques, aux médias privés et étatiques.
  6. Elle a reconnu à sa juste valeur le rôle des médias nigériens dans l’organisation réussie de la communication avant et pendant la campagne. Cela a contribué à un processus préélectoral apaisé.
  7. Prenant en compte toutes les observations relayées, la Mission d’observation électorale de la CEN-SAD formule les recommandations suivantes :

A l’endroit du Président de la République du Niger, du Gouvernement et des autres institutions :

– de continuer à privilégier le dialogue et la concertation pour trouver des solutions durables aux questions qui touchent la vie de la nation ;

– de maintenir le dialogue politique inclusif et poursuivre les efforts de réconciliation nationale dans l’intérêt de la paix ;

– de continuer à œuvrer pour que les populations puissent continuer à exercer leur droit de vote de manière libre et égalitaire ;

– d’encourager et de promouvoir le genre dans les processus électoraux ;

– de poursuivre la formation, l’éducation à la citoyenneté et au civisme;

– de poursuivre ses appuis matériels et financiers à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et à toutes les structures impliquées dans l’organisation des élections.

Aux acteurs politiques, leaders d’opinion et membres de la société civile nigérienne de :

– S’inscrire et agir pour la promotion des valeurs et principes de la démocratie ;

– Continuer à respecter la Constitution et l’ordre républicain ;

– Promouvoir les valeurs et traditions de tolérance ethnique, politique et religieuse ;

– Promouvoir l’unité nationale, la paix et la cohésion sociale

A la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) du Niger de :

– Poursuivre la formation et le renforcement des capacités du personnel ;

– Continuer l’amélioration de la communication entre les bureaux de vote et les centres de compilation des résultats ;

– Travailler davantage à résorber les difficultés liées à l’acheminement à temps du matériel de vote dans les centres et bureaux de vote ;

A la Communauté Internationale, aux partenaires techniques et financiers du Niger :

– Continuer à soutenir le Niger dans ses efforts de renforcement de la démocratie et de l’État de droit à travers des appuis multiformes, notamment au plan technique, matériel et financier ;

– Jouer un rôle de facilitateur dans le dialogue politique et soutenir le processus de réconciliation entre les forces vives de la nation ainsi que de la diplomatie préventive et de terrain ;

– Inviter les Nations Unies, l’Union Africaine et la CEDEAO à tout mettre en œuvre pour faciliter la poursuite du dialogue entre les acteurs politiques nigériens.

  1. En tout état de cause, la Mission d’observation électorale de la CEN-SAD a retenu que l’élection présidentielle couplée aux législatives du 27 décembre 2020, s’est déroulée conformément aux dispositions du code électoral nigérien.
  2. La Mission d’observation électorale de la CEN-SAD a exhorté tous les candidats en lice à respecter les résultats issus des urnes et à recourir aux procédures et aux voies légales pour le règlement de tout contentieux en rapport avec le présent scrutin.
  3. La Mission d’observation électorale de la CEN-SAD saisit cette occasion pour féliciter la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour toutes les mesures prises en vue du bon déroulement du processus électoral.
  4. Nous ne saurons terminer cette déclaration liminaire sans remercier le Président Issoufou MAHAMADOU qui a rendu possible ce climat de sérénité et de confiance dans lequel s’est déroulé ce scrutin en ne briguant pas un troisième mandat.
  5. Le fait est suffisamment rare en soi dans notre sous-région et sur le continent pour qu’il soit souligné avec force et fasse de nombreux émules dans nos constructions démocratiques.
  6. Merci au nom de la CEN-SAD et de l’ensemble des démocrates africains pour cette leçon magistrale.
  7. Nous formulons le vœu ardent que ce beau cadeau démocratique que vous faites aux peuples du Niger et de l’Afrique reste profondément gravé dans nos esprits et continue d’éclairer longtemps notre chemin vers la démocratie

Fait à Niamey, le 28 décembre 2020.

La Mission d’observation électorale de la CEN-SAD

L’Ambassade des Etats-Unis félicite les nigériens pour les élections pacifiques

L’Ambassade des États-Unis félicite le peuple nigérien qui a exercé son droit démocratique de vote lors des élections présidentielles et législatives du 27 décembre.

Les observateurs électoraux de l’Ambassade des États-Unis ont constaté des conditions calmes, pacifiques et ordonnées dans les bureaux de vote. Nous avons également observé une amélioration du nombre de bureaux de vote ouverts à l’heure et disposant du matériel adéquat. Nous avons assisté à une augmentation du port de masques et nous exhortons les Nigériens à continuer de prendre au sérieux les mesures d’atténuation de la COVID. Ce fut une journée réussie pour le Niger, le peuple nigérien et la démocratie nigérienne.

Nous saluons et apprécions le travail acharné et la conduite pacifique des électeurs nigériens, des organisateurs électoraux, des partis politiques, de la société civile et des forces de sécurité dans le déroulement de cette élection dans des conditions sûres malgré les risques posés par l’insécurité et le COVID.

Nous encourageons toutes les parties prenantes, quelle que soit leur appartenance politique, à travailler ensemble dans l’intérêt commun du peuple nigérien et à faire en sorte que toutes les futures élections soient libres, crédibles, justes, sûres, inclusives et participatives.

Nous encourageons tous les leaders des partis politiques à user des procédures judiciaires en place pour la résolution des conflits électoraux et à veiller à ce que leurs membres restent patients et calmes tout au long du processus de la proclamation des résultats, en exprimant toute objection par des moyens pacifiques et légaux.

Les États-Unis sont déterminés à promouvoir et à renforcer les démocraties et les sociétés civiles. Nous encourageons le Niger à continuer de soutenir les processus démocratiques et les libertés fondamentales d’expression, d’association, de parole et de réunion.

Le 28 décembre 2020

L’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique, Niger

Présidentielle nigérienne : l’heure est au dépouillement

Après des élections qui se sont tenues dans une atmosphère plutôt apaisée dimanche, jour du scrutin présidentiel et législatif au Niger, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’affère à la compilation des résultats.Plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes dimanche, pour élire un nouveau président de la République et 171 députés de l’Assemblée nationale. A l’arrivée, le scrutin qui opposait plusieurs anciens ministres et présidents, s’est passé sans incident majeur. Des compétitions électorales dont l’enjeu est crucial pour l’avenir de cet Etat considéré par l’Onu (Organisations des Nations unies) comme le pays le plus pauvre du monde.

Après la fermeture des bureaux de vote à 18h Gmt, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a commencé son travail de compilation des résultats dans la grande salle du Palais des congrès. Le bureau de l’organe, les observateurs, et autres journalistes accrédités pour la nuit électorale sont présents pour suivre le dépouillement. Plus de six mille observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités par la commission électorale, dont ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)

Les résultats attendus jeudi ou vendredi

Selon le code électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit compiler les résultats des 25.978 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du pays dans un délai maximum de cinq jours. Ces résultats seront ensuite transmis à la Cour Constitutionnelle pour leur validation. Les éventuels recours seront déposés auprès de la Cour, dix jours au plus tard après la transmission des résultats par la Commission électorale.

Le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum est considéré par certains observateurs comme le favori du scrutin. Il doit faire face à vingt-neuf (29) candidats issus d’une opposition divisée mais « croit en l’alternance ». Et pour cause, depuis 1993, la présidentielle nigérienne s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. Un second tour de la présidentielle, si nécessaire, est prévu le 20 février prochain. 

Le président sortant Mahamadou Issoufou ne s’est pas présenté à cette élection après avoir fait deux quinquennats (2011 – 2020) comme le prévoit la Constitution.

Election présidentielle : le président Issoufou Mahamadou « quelque soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien »

Le Président de la République,  SEM Issoufou Mahamadou, a voté dimanche matin, 27 décembre 2020 dans le cadre des élections législatives et présidentielle au Niger.

Répondant à la presse, après avoir accompli son devoir citoyen, SEM Issoufou Mahamadou a rappelé qu’il y a deux semaines, « nous organisions les élections locales et régionales, aujourd’hui nous organisons l’élection présidentielle couplée aux élections législatives».

 « Cette élection présidentielle est la première depuis trente ans à laquelle je ne suis pas candidat. C’est donc aujourd’hui un jour spécial pour moi, c’est aussi et surtout un jour spécial pour le Niger qui va connaître pour la première fois de son histoire une alternance démocratique », a affirmé le Chef de l’Etat.

SEM Issoufou Mahamadou souhaite pour son pays, à partir de cette alternance démocratique, « d’autres alternances afin de consolider notre processus démocratique. »

« Cette première alternance, je l’espère, va permettre au Niger de consolider son statut de modèle de démocratie en Afrique et dans le monde », a-t-il souligné.

« Ces élections seront naturellement des élections libres, transparentes. Et La CENI a pris toutes les dispositions pour cela. Je salue sa détermination, je salue aussi le professionnalisme et l’engagement des Forces de Défense et de Sécurité qui assurent la sécurité du scrutin dans un contexte sécuritaire difficile », a déclaré le Chef de l’Etat.

« Le Niger est un modèle de démocratie parce qu’aussi nous sommes portés d’une ambition, l’ambition de moderniser la politique, l’ambition de détribaliser la politique, l’ambition de faire la politique autour des valeurs et non pas sur des bases identitaires. C’est une révolution que nous sommes en train d’opérer dans les mœurs politiques non seulement nigériennes mais africaines. Et cette révolution a un acteur central, le peuple nigérien dont je salue le civisme, la sagesse et la maturité politique ».

« Le sentiment qui m’anime, est un sentiment de fierté. J’espère qu’à la fin du processus, il y aura un vainqueur et quelque soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien », a conclu SEM Issoufou Mahamadou.

Quel bilan pour Issoufou et quels défis pour son successeur?

Les électeurs nigériens se rendent aux urnes ce dimanche 27 décembre pour choisir le successeur du président Mahamadou Issoufou. En exclusivité pour Apa news, Tatiana Smirnova, chercheuse associée au Sahel Research Group (Université de Floride) et spécialiste du Niger dresse le bilan des deux quinquennats du président sortant et décrit les défis qui attendent son successeur.Le président Mahamadou Issoufou s’apprête à quitter le pouvoir au Niger. Quel héritage laisse-t-il à ses compatriotes ?

Il faut tout d’abord situer les deux mandats du président Mahamadou Issoufou dans un contexte politique nigérien de longue durée. Arrivé pour la première fois au pouvoir en 2011 après des dizaines d’années passées en opposition, son projet était de reconstruire complétement le paysage socio-économique du pays à travers les deux volets du programme de la « Renaissance ». En dépit d’énormes problèmes liés à l’insécurité croissante avec les allocations budgétaires au secteur de la Défense et de la Sécurité, représentant en moyenne 17% du budget de l’État et des prix défavorables des matières premières, plusieurs réalisations ont été faites. Le Niger affichait la croissance économique nettement supérieure en comparant avec celle des mandats des prédécesseurs.

La construction de nouvelles infrastructures dans les centres urbaines et surtout dans la ville de Niamey (nouvel aéroport, échangeurs, ponts, hôtels) est l’aspect le plus visible et spectaculaire des changements. Mais il y a eu aussi de grands désespoirs, comme l’échec du projet de la construction du chemin de fer Niamey-Cotonou et de la centrale électrique, le barrage de Kandadji. Le réseau routier national a été renforcé, mais pas suffisamment. Les grands axes reliant les centres urbains aux périphéries sont à peine développés. Par exemple, la route liant la ville de N’guigmi à N’gourti est quasiment absente. L’initiative les « Nigériens nourrissent les Nigériens », initiée en 2011 pour rompre avec la logique d’assistant  a montré ses limites, posant la question sur la nécessité de redynamiser l’agriculture autrement.  

Un autre aspect important concerne le développement du système d’enseignement. Les efforts ont été faits avec le recrutement des enseignants contractuels et la construction de nouvelles écoles, mais le taux de réussite aux examens de Brevet et de Baccalauréat reste encore très bas. Les nouvelles universités publiques ont été créées à Agadez, Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua, Diffa et Tillabéry, mais le défi principal reste la qualité et le contenu des enseignements qui seraient adéquats avec le marché d’emploi. Sur le plan du développement des services de santé, deux hôpitaux nationaux de référence ont été construits ainsi que d’autres infrastructures sanitaires, or les zones rurales restent encore largement dépourvues des Centres de Santé Intégrés et des maternités.  

Les deux mandats de Mahamadou Issoufou laissent également en héritage l’exploitation du bloc d’Agadem. Les enjeux des recettes pétrolières sont de taille pour le Niger car elles pourraient représenter jusqu’à 24% du PIB après l’opérationnalisation du pipeline Niger-Bénin.  La question de distribution équitable et effectif des recettes pétrolières se pose ainsi de manière inéluctable au niveau communal, régional et national d’ailleurs comme c’était le cas pour l’uranium) et pourrait générer des tensions politiques et sociales supplémentaires à gérer.

Sur le plan de la politique extérieure, le Niger a incontestablement pris une place sur la scène régionale et internationale avec le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2020-2021, mais aussi un sommet de l’Union africaine organisé en juillet 2019. La crise sécuritaire y a joué sans aucun doute un rôle crucial, en donnant de l’importance au Niger en tant que pays relativement stable en comparant avec d’autres pays de la sous-région.

Globalement, malgré les défis posés par le contexte sécuritaire, l’héritage laissé par le président Mahamadou Issoufou se repose sur des nouvelles dynamiques socio-économiques et de la politique étrangère.

Issoufou accepte de ne pas briguer un 3e mandat en respectant la Constitution de son pays, contrairement à l’Ivoirien Alassane Ouattara et  Guinéen Alpha Condé. Cela fait-il de lui un modèle de démocratie pour son pays et en Afrique ?

Le président Mahamadou Issoufou a effectué deux mandats, le maximum autorisé par la Constitution (article 47), et il ne se représente pas. Cette décision est honorable pour un pays qui a déjà vécu quatre coups d’Etat réussis (1974, 1995, 1999 et 2010) et plusieurs tentatives échouées. En effet, ce sera pour la première fois au Niger que le chef de l’Etat élu quittera le pouvoir à l’échéance de son mandat.

Si cette décision atteste d’une grande maturité politique, il est encore tôt, il me semble, de parler du Niger en tant que modèle de démocratie sur le continent.  Il faut que la tradition de passation des pouvoirs de manière paisible soit durable, ce qui n’est pas évident. Les élections actuelles se déroulent dans un contexte de tensions extrêmes, avec une forte implication des ex-officiers, devenus hommes politiques. Ces tensions pourront avoir un impact important sur la stabilité des institutions républicaines pendant le mandat du nouveau président élu.

Sur le plan socio-économique, les Nigériens ont-ils mieux vécu sous son magistère que sous les précédents régimes ?

On ne peut pas comparer les modes de vie des populations sous les mandats du président Mahamadou Issoufou avec les précédents régimes. Tout d’abord, parce que cette dizaine d’années a coïncidé avec une crise sécuritaire sans précédent et une crise sanitaire mondiale.  L’insécurité a profondément bouleversé le microcosme socio-économique local dans les zones périphériques du Niger, avec des populations déplacées se trouvant toujours dans une situation d’urgence humanitaire. Par ailleurs, la situation a créé une forte pression sur les ressources naturelles partout dans le pays, ce qui a contribué à exacerber les conflits locaux exploités par les insurgés. En plus, comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a également lourdement pesé sur l’économie nigérienne, en raison de l’augmentation des dépenses en matière de santé.   

Comme d’autres pays du Sahel, le Niger n’est pas épargné par la violence jihadiste. Quel est le bilan sécuritaire d’Issoufou ?

Il faut souligner que malgré la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire dans les pays limitrophes, le Niger semble encore résister à l’implantation durable des groupes armés sur son territoire. Globalement, c’est un point positif. Cependant, comme cela a été déjà souligné par de nombreux analystes, les insurgés continuent à exploiter de manière intelligente des conflits et frustrations locales pour établir leur assise dans les zones rurales touchés par l’instabilité, surtout dans les régions de Tillabéry et de Diffa. L’on peut ainsi se poser la question sur la diffusion ultérieure d’instabilité vers les zones urbaines de Niamey, mais aussi à Maradi, dans les localités frontalières avec le Nigeria.

L’intensification des attaques depuis la fin de l’année 2019 et les pertes colossales au sein des forces armées nigériennes indiquent également sur le fait que les politiques sécuritaires ne sont pas efficaces. Cela amène à se demander sur la nécessité de reconsidérer les fondements même d’une approche de la lutte « anti-terroriste ». Par ailleurs, un autre défi important à relever concerne l’éthique de gestion de la politique sécuritaire au Niger. Les frustrations au sein de l’armée sont importantes.  Elles ne sont pas encore très visibles, mais leurs conséquences peuvent être dramatiques à long terme pour le pays.

Mohamed Bazoum, le candidat du pouvoir, est désigné comme le favori de cette présidentielle. Mais est-ce que le soutien de l’opposant Hama Amadou, qui est interdit de se présenter, au candidat Mahamane Ousmane ne va pas compromettre ses chances de succéder à son ami et compagnon Issoufou ?

Oui, ce soutien peut théoriquement compromettre les chances de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS-Tarayya, de gagner la présidentielle. En effet, Mahamane Ousmane est susceptible d’apporter à l’opposition les votes de la région de Zinder, l’une des plus peuplées au Niger. Dans cette hypothèse, sur huit régions (Niamey, Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder, Diffa), au moins quatre pourraient voter pour l’opposition, puisque trois d’entre elles (Niamey, Dosso et Tillabéry) ont voté pour la candidature d’Hama Amadou en 2016, s’ajoutant à la région de Zinder, bastion de Mahamane Ousmane.

La configuration de ce soutien pose également problème pour les résultats des élections législatives, avec un risque éventuel d’une « cohabitation » dans l’hypothèse où la majorité parlementaire serait importée par l’opposition. Les fortes tensions politiques contribueront à fragiliser le fonctionnement des institutions, comme c’était déjà le cas dans l’histoire du Niger en 1995, en aboutissant au coup d’Etat militaire.  

Quels seront les défis du prochain chef de l’État nigérien ?

Je pense que les principaux défis du futur président seront articulés autour de la sécurité des nigériens et des réformes pour relancer l’économie dans un contexte d’une démographie galopante et de la gestion des conséquences de la pandémie liée à la Covid-19.

D’abord, du fait de sa position géostratégique, le Niger a un potentiel d’un leadership régional dans la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Le président sortant a joué cette carte diplomatique en se positionnant en tant qu’interlocuteur important des partenaires internationaux. Cependant, la longue durée d’engagement dans le conflit indique sur des failles structurelles profonds dans la stratégie sécuritaire d’aujourd’hui qu’il faudrait probablement revisiter au niveau régional, en négociant une marge de manœuvre solide avec des acteurs internationaux. Ce sera l’un des défis principaux du prochain chef de l’Etat.

Ensuite, ce sont les populations dans les zones rurales qui sont directement concernées par l’instabilité régionale. L’insurrection se greffe sur la combinaison complexe de plusieurs facteurs liés, notamment aux conflits locaux pour le pouvoir, à la distribution perçue comme inéquitable des ressources mais aussi aux effets directs et indirects des opérations militaires menées par l’armée. La question de la protection des civiles dans les zones rurales sera également un défi majeur pour le nouveau gouvernement. Cet aspect est également lié au processus de décentralisation qu’il faut continuer à mener afin d’asseoir la présence de l’Etat dans les zones rurales. Le défi du nouveau chef d’Etat sera ainsi de trouver les investisseurs pour des réformes socio-économiques nécessaires.

Présidentielle au Niger: « On croit en l’alternance » (Opposant)

Au Niger où le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle de ce dimanche 27 décembre paraît comme le grand favori, certains de ses rivaux croient réellement à leur chance de gagner.Au Niger, le chef de l’Exécutif va changer de nom au sortir du scrutin de ce dimanche. Pour la première fois de son histoire, cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest classée par l’ONU comme le pays le plus pauvre du monde, s’apprête à voir un président succéder à un autre de manière pacifique à l’issue d’un scrutin dont le premier tour est organisé ce dernier dimanche de l’année 2020.

Selon les pronostics les plus lucides, c’est Mohamed Bazoum, éminence grise, bras droit et dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou qui est le grand favori de ce scrutin. Une compétition électorale à laquelle ce dernier ne peut se présenter pour avoir achevé ses deux quinquennats autorisés par la constitution. Dans le camp du pouvoir, on croit même à une possible victoire par « Un coup, KO », soit une victoire dès le premier tour.

Pourtant au niveau de l’opposition, la confiance règne. « Les Nigériens en ont assez d’être mal gouvernés, de vivre sous un régime de corruption à tous les étages, d’être toujours statistiquement les plus pauvres de la planète, de vivre sous une gouvernance qui excelle dans la démagogie et le mensonge. Ils ne veulent surtout pas d’une continuité du même qui les gouverne depuis dix ans. Ils veulent y mettre fin et donc réaliser une alternance », dénonce dans un entretien avec Apa news Hamma Hamadou, secrétaire général adjoint du parti « GÉNÉRATION DOUBARA PJP » du candidat Salou Djibo, un ancien général putschiste, qui, en 2010 avait empêché le président de l’époque, Mamadou Tandia, de briguer un troisième en violation de la constitution et ouvert la voie à un processus démocratique à l’issu duquel a été élu en 2011 pour la première fois Mahamadou Issoufou, le président sortant.

Pour Hamadou, les  Nigériens « sont conscients qu’ils vivent une immense tragédie faite d’insécurité, d’injustice et de mauvaise méthodes de gouvernance, raison pour laquelle ils veulent aujourd’hui des dirigeants exemplaires ».

Même s’il reconnait que cette alternance qu’il souhaite ne sera pas obtenue de manière « facile face aux moyens conséquents dont dispose la mouvance présidentielle », il reste convaincu que « le bien triomphera du mal», son camp incarnant à ses yeux le premier et le régime sortant le second.

Le proche de l’ancien chef putschiste dit compter beaucoup sur la « dignité des nigériens qui, dans leur très grande majorité, ont envie de changer cette trajectoire tragique pour se donner un meilleur destin, un meilleur vivre-ensemble avec une nouvelle gouvernance, avec de nouvelles gens, patriotes et exemplaires ».  

Sa formation qui fait partie d’un groupe dit des « partis non-affiliés » dispose de deux  commissaires qui siègent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), boycottée par la majorité des autres candidats. A travers ces deux personnalités et le reste des observateurs déployés sur le territoire national, les partisans du candidat Djibo espèrent veiller à ce que le service public électoral soit « au service du citoyen et non d’une catégorie de formations politiques ou de fraudeurs », selon les mots de Hamadou.

« Si malgré tout, des fraudes venaient à être attestées ou des circuits de fraudes détectés, nous utiliserons tous les moyens légaux pour agir, anticiper et empêcher les manœuvres frauduleuses et rétablir l’authenticité des suffrages populaires. Nous sommes déterminés à constituer notre peuple en vigie de l’intégrité du processus électoral », avertit-il.

« Ce n’est pas simplement l’affaire de la CENI mais de toute une chaîne qui va jusqu’à la juridiction électorale suprême », conclut cet énarque qui a occupé plusieurs hautes responsabilités dans la son pays.

Mali: le dialogue avec les djihadistes peut aboutir à un «cessez-le-feu» (analyste)

Le dialogue annoncé, hier lundi, par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec les chefs djihadistes de son pays devrait aboutir à « un cessez-le-feu », analyse pour APA le Béninois, Maurice Mahounon, spécialiste des questions de sécurité.Ce dialogue pourrait aboutir à « un cessez-le-feu, un accord classique comme dans les guerres », estime le docteur en Sciences Politiques, par ailleurs spécialiste de défense et de sécurité en Afrique de l’ouest.

Pour lui, ce type de négociations « a marché en Algérie et ça peut marcher également au Mali ». Présent au 33e sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie) tenu les 9 et 10 février, le président IBK a annoncé, dans des médias français, l’ouverture d’un dialogue avec les chefs djihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Quelques jours auparavant, son prédécesseur et Haut représentant pour le centre, Dioncounda Traoré, expliquait avoir mandaté des émissaires pour prendre contact avec les groupes terroristes.

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L’initiative de Bamako, qui est « une bonne chose », s’inscrit ainsi « dans la logique des Occidentaux, en l’occurrence la France et les Etats-Unis. Officiellement, c’est ça la doctrine », analyse Maurice Mahounon, soulignant que l’on « sait ce qui s’est passé en sourdine dans la libération des otages ».

Mais « si le numéro un malien opte pour cette solution, il faut toujours essayer pour voir si les leaders djihadistes sont prêts à saisir cette main tendue de Bamako », poursuit-il.

Même s’ils « sont des gens avec une idéologie que ne partage pas le commun des mortels », les djihadistes devraient exprimer par ce dialogue ce qu’ils demandent : « autonomie, développement de leurs localités, … ».

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« Il y a beaucoup de choses à mettre sur la table pour savoir ce qu’ils veulent complètement », ajoute Dr Mahounon, notant néanmoins que Bamako « n’a pas la mainmise sur tous ces mouvements (qui) poussent comme des champignons. Mais c’est déjà un pas qui peut inciter les autres également à venir à la table de négociation ».

Au-delà du dialogue annoncé, le président Keita a également confié que l’armée malienne devrait arriver vendredi prochain à Kidal. Une ville du nord du pays qui échappe au contrôle de l’Etat central depuis six ans.

Affaire Bazoum Mohamed : 3 candidats ont déposé une nouvelle requête à la cour constitutionnelle aux fins d’invalider la candidature de Bazoum Mohamed

Seyni Oumarou (MNSD Nassara), Ousmane Idi Ango (ADR Mahita) et Salou Djibo (PJP Doubara), candidats à l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le dimanche prochain, ont déposé mardi 22 décembre 2020, une nouvelle requête à la Cour constitutionnelle aux fins d’invalidation de la candidature de Bazoum Mohamed, le candidat du PNDS Tareyya au pouvoir.  La Cour qui a déjà statué à plusieurs reprises sur cette affaire à 48h pour statuer de nouveau même si le verdict est prévisible pour beaucoup d’observateurs qui s’appuient sur la position déjà connue de la Cour sur cette affaire de « nationalité d’origine » de Bazoum.

L’ancien chef de l’Etat, Salou Djibo l’avait déjà annoncé la semaine dernière et Seyni Oumarou avait également demandé à la Cour constitutionnelle de clarifier sa position et aux juges de « dire le droit » conformément à leur serment et aux lois de la République. Ils ont tous estimé que le candidat Bazoum Mohamed du parti au pouvoir n’a pas véritablement prouvé sa « nationalité d’origine » et que dans les différents arrêts que la Cour a rendu sur les requêtes de plusieurs autres candidats, les juges constitutionnels n’ont pas « véritablement dit le droit ». Ce qui a poussé la Cour constitutionnelle de monter au créneau pour mettre en garde tous les acteurs politiques qui « remettent en cause ses décisions ».

Avec cette nouvelle requête, d’autres candidats à la présidentielle, et pas des moindres, reviennent à la charge à 5 jours du scrutin. Cependant, pour beaucoup d’observateurs, cette nouvelle requête risque de subir le même sort que les précédentes déposées par d’autres candidats à cette présidentielle de tous les défis et de tous les enjeux. Dans son dernier arrêt, la Cour a, en effet, déjà statué sur « l’irrecevabilité » de toute requête tendant « à remettre en cause la nationalité du candidat Bazoum Mohamed ». La Cour a estimé qu’elle a déjà statué sur la question, d’autant que le candidat du PNDS Tareyya a été déclaré éligible, et « ses arrêts ne sont susceptibles d’aucun recours ». Verdict dans 48h conformément aux textes en la matière.

Elections générales au Niger : la CEDEAO déploie 90 observateurs

Dans un communiqué publié le lundi 21 décembre 2020, la CEDEAO a annoncé qu’en vertu de son Protocole Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance, une Mission d’Observation Electorale de 90 observateurs, dont 10 à long terme et 80 à court terme, a été déployée pour observer l’élection présidentielle couplée aux législatives de ce dimanche 27 décembre 2020 au Niger. Cette Mission est conduite par S.E.M. Namadi SAMBO, ancien Vice-président de la République Fédérale du Nigeria.

Selon la CEDEAO, ces 90 observateurs qui proviennent des Etats membres de la CEDEAO à l’exception du Niger, de la Cour de Justice de la CEDEAO, ainsi que du Parlement de la Communauté ont pour mission de veiller au bon déroulement du processus électoral en vue d’une élection libre, transparente et crédible au Niger. Cette Mission d’Observation Electorale est conduite par S.E.M. Namadi SAMBO, ancien Vice-Président de la République Fédérale du Nigeria.

L’organisation communautaire a rappelé qu’en prélude au déploiement de cette Mission d’Observation Electorale, le Président de la Commission de la CEDEAO, S.E.M. Jean-Claude Kassi BROU avait conduit du 3 au 4 décembre 2020, une Mission Conjointe de Solidarité de Haut Niveau à Niamey CEDEAO – Union Africaine. Outre le Président de la Commission de la CEDEAO, cette Mission Conjointe de Solidarité de Haut Niveau était composée de la Commissaire de l’Union Africaine en charge des Affaires Politiques, l’Ambassadrice Minata SAMATE CESSOUMA et de la Représentante Résidente de la CEDEAO au Niger, S.E. Madame Liliane ALAPINI, et avait pour objectif de rencontrer et sensibiliser les différents acteurs impliqués dans le processus électoral afin que le scrutin du 27 décembre se déroule dans la paix.

Lors de son séjour à Niamey, la Mission Conjointe de Solidarité de Haut Niveau avait notamment rendu une visite de courtoisie au Président de la République du Niger, S.E.M. Mahamadou ISSOUFOU, puis rencontré le Ministre nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, S.E.M Alkache ALHADA, les membres de la Cour Constitutionnelle et ceux de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), de la Société Civile nigérienne et des responsables des partis politiques.

La présente Mission d’Observation Electorale sera appuyée sur le terrain par une équipe d’assistance technique de la Commission de la CEDEAO composée du Général Francis BEHANZIN, Commissaire aux Affaires Politiques, Paix et Sécurité, du Dr Remi AJIBEWA, Directeur des Affaires Politiques, de M. Françis OKE, Chef de la division Assistance Electorale et d’autres cadres de l’institution.

Selon le communiqué de la CEDEAO, « les observateurs seront déployés dans toutes les huit régions du pays, à l’effet d’observer et de suivre toutes les opérations préélectorales, électorales et postélectorales des scrutins et de se prononcer sur leur déroulement. Cette observation portera notamment sur la régularité, la transparence, l’équité et le bon déroulement de la présidentielle et des législatives ».

A l’issue du scrutin, a ajouté la même source,  « la mission d’observation électorale de la CEDEAO exprimera son opinion et formulera, si nécessaire, des recommandations à l’endroit des différentes parties prenantes au processus électoral. Ce sera à la faveur d’une déclaration préliminaire du chef de la mission, lors d’une conférence de presse prévue au lendemain du scrutin à Niamey, la capitale du Niger ».

La CEDEAO a enfin lancé un appel aux 30 candidats dont les dossiers ont été validés pour participer à la présidentielle du 27 décembre 2020 au Niger, « afin que le scrutin se déroule dans la paix, la quiétude, la sérénité et la cohésion nationale ».

Présidentielle nigérienne : Hama Amadou soutient Mahamane Ousmane

Recalé pour la présidentielle du 27 décembre 2020, le principal opposant nigérien Hama Amadou, a donné une consigne de vote en faveur de l’ancien président Mahamane Ousmane.Le Moden Fa Lumana de Hama Amadou compte bien peser sur l’issue du scrutin du 27 décembre 2020. Le bureau politique national du parti a, dans un communiqué publié mercredi en français, haoussa et zarma, donné une consigne de vote en faveur de l’opposant Mahamane Ousmane (70 ans) pour la présidentielle.

Mahamane Ousmane, leader du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), est le premier président du Niger démocratiquement élu, le 27 mars 1993, sous l’ère du multipartisme. Mais, il est renversé trois ans plus tard par un coup d’Etat mené par le colonel Ibrahim Baré Mainassara, au terme de plusieurs mois de tensions sociales et politiques.

Moden Fa Lumana en lice pour les législatives

 « Le bureau politique du Moden Fa Lumana Africa demande à l’ensemble des structures du parti de se mobiliser massivement pour voter en faveur du candidat Mahamane Ousmane », a déclaré, Mallam Sani Mahamane, le secrétaire général du parti.

Toutefois, ce soutien du Moden Fa Lumana en faveur de Mahamane Ousmane, n’est valable que pour la présidentielle. Le parti de Hama Amadou ayant appelé  ses militants à voter pour sa liste lors des législatives, détaille le communiqué.

« Le bureau politique du Moden Fa Lumana Africa rappelle cependant à toutes ses structures et à nos militantes et militants qu’ils doivent voter aux élections législatives pour la liste du Moden Fa Lumana Africa pour que gagne la démocratie et renforce la République et l’état de droit ».

Hama Amadou a salué cette décision du bureau politique de son parti et invite ses militants à « voter en bloc » dans un message sur les réseaux sociaux. Ce dernier, recalé pour la présidentielle après une condamnation d’un an, suite à une affaire de « trafic de bébé » en 2017, compte jouer sa partition sur  l’issue du double scrutin présidentiel et législatif du dimanche 27 décembre prochain.

Mohamed Bazoum: « Mes adversaires n’ont pas d’arguments »

Apanews a rencontré le candidat du pouvoir et favori à l’élection présidentielle prévue le 27 décembre au Niger, Mohamed Bazoum.Un vent chaud et sec balaie en cette fin de matinée de décembre, le tarmac de l’aéroport international Mano Dayak d’Agadez. Splendide petite cité historique presque entièrement battue en terre surnommée « la porte du désert » par les voyagistes qui naguère drainaient dans les parages des milliers de touristes. La fréquence des attaques jihadistes dans le Sahel ayant poussé les principaux pays occidentaux à déconseiller une grande majorité des terres sahéliennes et la presque totalité du Niger, la vieille ville n’a pas vu le moindre touriste depuis belles lurettes. Au point que « les habitants ont déjà oublié l’existence même de l’aéroport », selon les mots d’un jeune homme.

Mais mardi 16 décembre, le petit aérodrome a attiré du monde. Les uns dansant et chantant. Les autres se bousculant pour approcher la passerelle de l’appareil qui vient d’atterrir et d’où s’apprête à sortir l’homme dont tout le pays parle en ce moment: Mohamed Bazoum, patron du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS/Tarraya), qu’il a cofondé voici presque trente ans avec son ami Mahamadou Issoufou, l’actuel président de cette ancienne colonie française auquel il veut aujourd’hui succéder. Un rêve qu’il espère réaliser à l’issue de l’élection présidentielle prévue le 27 décembre prochain et à laquelle Issoufou ne peut se présenter après avoir accompli les deux quinquennats autorisés par la Constitution en vigueur dans ce vaste État sahélien multiethnique de vingt millions d’âmes placé en 2019 par l’ONU au dernier rang de son classement annuel de l’Indice de Développement Humain (IDH) des pays.

A juger par la dimension des portraits placardés un peu partout dans les rues de Niamey, la capitale, et sur les routes de provinces, les moyens déployés par les équipes de campagnes, mais surtout les avis de nombre d’observateurs, Bazoum se présente comme le grand favori à cette présidentielle qui se déroule en même temps que des législatives. Seul adversaire qui aurait pu jouer jeu égal avec lui, selon les analystes, l’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien Premier ministre, Hama Amadou, 70 ans, n’a pas été autorisé à se présenter par la Cour constitutionnelle en raison d’une condamnation en 2017 à un an de prison dans une affaire de trafic de bébés avec le Nigeria voisin. Arrivé deuxième de la présidentielle derrière Mahamadou Issoufou en 2016, Hama Amadou a toujours qualifié cette condamnation de « politique », destinée à le disqualifier à cette présidentielle de 2020.

« Vous avez vu les résultats des municipales de dimanche dernier. Avec 60% d’élus, la coalition de partis qui me soutient est venue largement en tête. Ce résultat traduit le rapport de force réel sur le terrain entre mes adversaires et mes partisans. Je peux donc croire à une victoire dès le premier tour, même si je ne crains pas non plus d’aller à un second tour », confie celui que ses proches appellent déjà « Monsieur Le Président » au cours d’un entretien exclusif à Apanews. C’était mercredi dernier, en début d’après-midi, à In Gall, petit village touareg perdu dans le désert, troisième et dernière étape, après Agadez et Aderbidsat de cette tournée de vingt-quatre heures menée au pas de charge dans le Nord du pays. 

Le bras droit d’Issoufou

Né le premier janvier 1960 dans la région de Diffa, dans le Sud-est du pays, non loin du Tchad et du Nigeria, Bazoum a été élevé dans la région de Zinder, au centre, où il a obtenu le baccalauréat en 1979 avant d’aller apprendre la philosophie morale et politique à l’Université de Dakar, à l’époque principal établissement francophone du genre d’Afrique de l’Ouest. Sur le campus de la capitale sénégalaise, le Nigérien se fait remarquer par ses penchants militants et marxistes. Rentré au Niger cinq ans plus tard où il intègre l’Education nationale comme enseignant, il connaît plusieurs séjours dans les commissariats de police en raison de ses activités politiques et syndicales. Une expérience qui n’est pas étrangère à sa future carrière publique qui débute officiellement par sa cooptation au nom de l’USTN (Union syndicale des travailleurs du Niger) au sein du directoire de la Conférence nationale souveraine mise en place en 1991 pour mettre un terme au régime du parti unique et instaurer le multipartisme et la démocratie.

Elu député en 1993, 2004, 2011 et 2016 de la circonscription spéciale de Tesker (Zinder), plusieurs fois vice-président de l’Assemblée nationale et ministre dans plusieurs gouvernements, Bazoum est à la fois l’éminence grise et le bras droit de son ami Mahamadou Issoufou, le président sortant, qu’il a grandement aidé à se faire élire pour une première fois en 2011 puis en 2016.

« J’assume entièrement ma part de responsabilité dans son bilan. Le programme que je défends aujourd’hui n’est que la continuité des actions menées par le président Issoufou depuis son élection à la tête du Niger. Je viens consolider les réalisations que nous avons faites ensemble, comme le renforcement des institutions, de la démocratie et la stabilisation du pays », assure celui qui, avant son retrait du gouvernement en juin dernier pour se consacrer à la présidentielle, avait occupé ces dix dernières années les plus prestigieux des postes gouvernementaux: ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, ministre d’Etat à la présidence puis ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses.

Que compte-t-il faire contre la corruption, cette maladie très africaine à laquelle, hélas, le Niger n’échappe pas, comme en témoigne ce scandale récent qui a éclaboussé le ministère de la Défense et qui continue de faire débat au sein de l’opinion ? L’affaire a été rendue publique en février dernier, lorsque l’Inspection générale des armées dans un audit commandité par la présidence révèle que plus de 76 milliards de francs CFA (116 millions d’euros) auraient été détournés de 2014 à 2019, soit en cinq ans, dans le cadre de contrats d’armements. Selon l’organisation Transparency International, le budget annuel destiné au secteur de la défense au Niger est d’environ 250 millions de dollars, soit près de 20% du budget de l’Etat. Selon cet audit interne, 45% des moyens financiers alloués annuellement à l’armée ont donc été détournés en cinq ans par le biais de techniques de surfacturation, de faux appels d’offres et parfois sans qu’aucun matériel ne soit simplement livré.

« Ce qui a été répandu au sujet de cette histoire ne traduit pas la réalité des faits. Mais il est vrai que cette affaire a révélé qu’il existe des fonctionnaires qui s’adonnent à la concussion et des opérateurs économiques qui font dans la corruption. Il faut absolument mettre un terme à ce genre de pratiques. Il faut instaurer des garde-fous et rationaliser les dépenses publiques. Si je suis élu, je serai intraitable sur ces questions, y compris à l’égard de mes amis, proches et alliés », jure l’ancien disciple de Karl Marx, aujourd’hui converti à la social-démocratie.

Issu des Oulad Souleymane, une tribu arabe minoritaire dans le pays, mais très présente en Libye, au Tchad et au Mali voisins, Bazoum qui parle avec aisance les principales langues en usage au Niger, est attaqué par certains de ses adversaires sur ses origines qui ne seraient pas nigériennes.

« Pourquoi ces accusations n’ont jamais été brandies avant? Je suis né au Niger, j’y ai été élevé et j’y ai toujours travaillé. J’ai présenté les mêmes pièces d’état civil pour être candidat à la présidence de la République que lorsque j’étais candidat à la députation en 1993, en 1996, en 1999, en 2004, en 2011, en 2016. A l’époque, personne ne les a jamais contestées. Ceux qui me contestent ma nationalité aujourd’hui savent très bien que je suis Nigérien, mais faute d’arguments sérieux face aux électeurs, ils n’ont pas trouvé mieux que d’inventer ce genre d’accusations. Or, le Niger n’a pas besoin de ce genre d’histoires. La sous-région et l’Afrique non plus. Au contraire. D’un point de vue symbolique, mon élection éventuelle à la tête du Niger pourrait servir de bel exemple à beaucoup de pays africains pour dépasser ce genre de querelles inutiles et avancer vers la consolidation des liens entre les différentes communautés nationales. C’est un des sens que je donne d’ailleurs à ma candidature et je pense que l’écrasante majorité de mes compatriotes ont déjà largement dépassé ces considérations tribales et ethniques », argumente l’ancien professeur de philosophie.

Le Niger étant avec le Mali et le Burkina un des pays du Sahel les plus visés par les groupes jihadistes actifs dans la région, quel bilan fait-il de la situation sécuritaire, sept ans après le déclenchement de la guerre contre les islamistes armés inaugurée en 2013 par l’opération française Serval, remplacée depuis 2014 par Barkhane qui mobilise aujourd’hui plus de 5000 soldats tricolores qu’appuient les militaires locaux?

« En toute franchise, je pense que sans l’intervention militaire de la France en 2013 au Mali, le Sahel aurait été dans une situation beaucoup plus grave que maintenant. Mais on aurait pu faire mieux si nos pays avaient bénéficié d’appuis plus importants comme cela a été maintes fois promis », regrette-t-il en allusion aux financements internationaux régulièrement annoncés, mais jamais concrétisés, au profit du G5 Sahel. Il s’agit de cet organisme sous-régional qui regroupe depuis 2014 la Mauritanie, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger et le Tchad et qui est censé servir de cadre pour mutualiser les moyens des pays sahéliens afin de lutter contre la menace jihadiste.

Est-il d’accord avec ses voisins maliens qui depuis le coup d’Etat militaire contre le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), en août dernier, crient haut et fort qu’ils veulent désormais trouver une sortie de crise négociée avec les jihadistes?

« Le Niger n’est pas dans la même situation que le Mali. Nous n’avons pas de groupe jihadiste nigérien qui exprime des revendications en lien avec la gestion du pays. Ce qui n’est pas le cas de notre voisin. Nous faisons face à des groupes étrangers qui sont basés hors de notre territoire et qui parfois commettent des attaques dans notre pays. Je comprends tout de même que certains voisins puissent avoir des positions qui leur sont dictées par la situation dans leurs pays », conclut celui qui lors de son passage au gouvernement était un des principaux artisans de la politique sécuritaire de son pays. Une étiquette qui fait dire à certains qu’en « plus de l’atout d’être le candidat du pouvoir, Bazoum se présente à la présidentielle avec l’avantage d’être le favori des principaux partenaires étrangers du Niger, la France et les Etats-Unis en tête ».

Présidentielle au Niger: « Un coup KO n’est pas facile pour Bazoum » (analyste)

Journaliste et analyste politique nigérien, Moussa Aksar analyse les enjeux de la l’élection présidentielle prévue le 27 décembre prochain au Niger et à l’issue de laquelle, le président Mahamadou Issoufou espère céder sa place à son ami et dauphin désigné́, Mohamed Bazoum.Quels sont les principaux enjeux de cette élection ?

L’enjeu majeur de cette élection est pour les Nigériens de dresser le bilan des dix ans de gouvernance du président Mahamadou Issoufou qui achève son second et dernier mandat légal et dont l’ami et compagnon au pouvoir, Mohamed Bazoum, est le dauphin désigné.

Les électeurs nigériens vont-ils sanctionner le régime sortant en éliminant son candidat, ou bien lui donneront-ils une nouvelle chance en fermant les yeux sur les excès et fautes qu’une grande partie de l’opinion lui reproche? Les paris sont ouverts à ce stade.

Quels sont les griefs de l’opposition contre le régime sortant?

Beaucoup d’adversaires du régime estiment que depuis l’arrivée au pouvoir du président Mahamadou Issoufou en 2011, le pays a connu quelques reculs nets sur le plan de la construction démocratique. Des partis politiques ont été́ divisés, parfois avec des moyens pas très honorables: recours au chantage, usage des prébendes à l’égard de certains hommes et partis politiques, l’achat de consciences, etc.

En plus, pour la première fois depuis la Conférence nationale souveraine de 1991 qui a mis fin au régime du parti unique et instauré le multipartisme, le Niger s’apprête à vivre des élections sans la présence d’un organisme consensuel chargé d’organiser le scrutin. L’actuelle CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui est en charge de cette présidentielle, mais aussi des législatives qui sont organisées en même temps, n’a pas fait l’objet d’une composition consensuelle entre les différents acteurs politiques.

Durant les dix ans de règne du président Issoufou, certains Nigériens ont aussi eu l’impression que la justice, socle de tout Etat démocratique, n’a pas fonctionné de la même manière pour tout le monde. Elle a été́ à géométrie variable. C’est dire qu’une victoire, au moyen de ce fameux « Un coup KO » au premier tour, du candidat du pouvoir ne sera pas aussi facile comme le prétendent ses partisans. Sauf à utiliser des moyens pas recommandables en démocratie.

Certains adversaires de Mohamed Bazoum contestent sa nationalité́ nigérienne. Est-ce qu’une partie des hommes politiques du Niger est aussi touchée par les virus nationalistes comme cela avait été́ le cas en Côte d’ivoire avec le concept de « l’ivoirité » qui a provoqué une sanglante crise aux allures de conflit ethnique dans ce pays?

L’histoire du Niger, sa composition ethnique et les liens entre les communautés l’éloignent nettement de la Côte d’Ivoire où certains hommes politiques ont voulu dans les années 1990 empêcher l’actuel président Alassane Ouattara de postuler à la présidence pour avoir été́ un moment porteur présumé́ de la nationalité́ du Burkina voisin. Ce n’est pas ce qui est reproché à Bazoum par ses adversaires au Niger. Au fond, personne ne dit qu’il n’est pas Nigérien. Ses adversaires qui se basent sur la loi qui dit qu’un candidat à la présidentielle doit être nigérien d’origine, lui reprochent d’avoir fourni deux documents d’état civil différents à la Cour Constitutionnelle qui valide les candidatures. Or, celle-ci a validé la sienne mais elle n’a pas pu taire la polémique. Certains de ses adversaires espèrent d’ailleurs encore invalider cette candidature, même si leurs chances semblent s’affaiblir avec les rejets réguliers des recours successifs introduits jusqu’ici.

Présidentielle nigérienne : les principaux rivaux de Bazoum

Petit tour d’horizon des principaux rivaux de Mohamed Bazoum, candidat du pouvoir et dauphin désigné du président Mahamadou Issoufou pour lui succéder à l’issue de la présidentielle prévue le 27 décembre au Niger.Candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), l’ancien président Mahamane Ousmane tentera un retour aux affaires après avoir quitté le pouvoir en 1996. Il est le premier président démocratiquement élu, le 27 mars 1993, sous l’ère du multipartisme. Mais il sera renversé trois ans plus tard après un coup d’Etat mené par le colonel Ibrahim Baré Mainassara, au terme de plusieurs mois de tensions sociales et politiques.

Nouveauté ou continuité ?

Déjà candidat du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN) en 2016, l’opposant Ibrahim Yacouba promet un retour en force. Il était cinquième de la dernière présidentielle avec 4,43% des voix. A l’époque, il s’était rangé au second tour derrière Mahamadou Issoufou, qui finira par le nommer ministre des Affaires étrangères. Mais leur compagnonnage prend fin en avril 2018 après avoir été accusé de faire « preuve de déloyauté ».

Albadé Abouba, candidat du Mouvement Patriotique pour le Développement (MPR), avait également choisi Mahamadou Issoufou en 2016 pour l’accompagner dès le premier tour. Tout puissant ministre de l’Intérieur de Mamadou Tandja et ministre d’Etat en charge de l’Agriculture sous Mahamadou Issoufou, avant de démissionner il y a quelques semaines, M. Abouba veut cette fois accéder à la magistrature suprême de son pays.

Le général Saliou Djibo, 55 ans, convoite également le fauteuil présidentiel. Sous les couleurs du Parti Paix Justice Progrès (PJP), le général Djibo, retraité de l’armée depuis 2019, se lance en promettant de « faire la politique autrement ». L’ex-putschiste s’était retiré de la scène politique depuis plus de neuf ans. Il a dirigé le coup d’Etat militaire qui a renversé le 18 février 2010 le président démocratiquement élu, Mamadou Tandja. Mais il finira par céder le pouvoir à Mahamadou Issoufou, élu lors du scrutin de 2011.

Seini Oumarou est quant à lui à sa troisième tentative, après 2011 et 2016. L’ancien Premier ministre a été désigné candidat à 70 ans par le Mouvement National pour la Société du Développement (MNSD). M. Oumarou a récemment quitté son poste de Haut représentant où le chef de l’Etat l’avait nommé en 2016. Mais comme voulant prendre sa revanche sur l’histoire, le parti du défunt président Mamadou Tandja (1999 – 2010) l’a choisi pour matérialiser sa volonté de revenir aux affaires.

Election présidentielle : la Cour Constitutionnelle déclare « irrecevable » la requête des 7 candidats aux fins de l’inéligibilité de la candidature de Bazoum Mohamed

Dans un arrêt qu’elle a rendu le jeudi 17 décembre 2020, la Cour Constitutionnelle a déclaré « irrecevable » la nouvelle requête introduite par 7 candidats à la présidentielle aux fins de constater l’inéligibilité de la candidature de Bazoum Mohamed, le candidat du PNDS Tareyya, parti au pouvoir. Dans son arrêt, « les sages » ont estimé que la Cour a déjà statué par arrêt sur la demande des  requérants qui a pour finalité  de remettre en cause la nationalité d’origine de Bazoum Mohamed et conformément aux dispositions de la Constitution, les décisions de la Cour ne sont susceptibles d’aucun recours.

Pour rappel, cette nouvelle requête  qui a été adressée à la Cour Constitutionnelle le mardi 15 décembre 2020 a été signée par sept (7) candidats à la présidentielle : Amadou Boubacar Cissé(UDR Tabbat), Ibrahim Yacouba (MPN Kishin Kassa, Omar Hamidou Tchiana (AMEN Amen), Hamissou Mahaman Moumouni (PJP Hakika), Mamadou Moustapha Mamadou (PRPN Hasken Gari), Aboulkadri Alpha Oumarou (Gayya Zabé) et  Djibrilla Baré (UDSP Sawaba).

Un autre candidat, l’ancien chef de l’Etat Salou Djibo, du PJP Doubara, a lui aussi annoncé son intention de saisir la Cour pour qu’elle se prononce sur le même dossier. qui fait couler beaucoup d’encre au pays, en pleine campagne électorale pour le premier tour de la présidentielle prévu pour le 27 décembre prochain.

Dans un communiqué publié  jeudi 17 décembre, la Cour a mis en garde contre ceux qui « remettent en cause » ses décisions.

Rappelons que, les candidats à la présidentielle du 27 décembre sont en pleine campagne électorale pour le premier tour de la présidentielle prévu pour le 27 décembre prochain.

62éme anniversaire de la proclamation de la république du Niger : le chef de l’Etat adresse un message à la nation

MESSAGE A LA NATION DU PR, SEM. MAHAMADOU ISSOUFOU A L’OCCASION DU 62ème ANNIVERSAIRE DE LA PROCLAMATION DE LA REPUBLIQUE DU NIGER.

 NIGERIENS, NIGERIENNES, MES CHERS CONCITOYENS,

Le 2 Août dernier, je vous adressais mon dernier message d’anniversaire de l’indépendance.  Aujourd’hui, je vous adresse mon dernier message d’anniversaire de la République.

Demain 18 Décembre 2020, notre République a 62 ans. Vous m’avez fait l’honneur de m’en confier la présidence pendant bientôt dix ans. Pendant ces dix ans, nous nous sommes efforcés d’honorer  les  promesses que nous vous avons faites dans le cadre du programme de renaissance actes I et II. Le Gouvernement en fera le bilan définitif dans trois mois, mais d’ores et déjà il en a dressé le bilan provisoire. De ce bilan, il ressort, qu’en dépit du choc lié à la baisse des prix des matières premières, des chocs sécuritaire, climatique et récemment sanitaire provoqué par la covid19, notre économie a connu un taux de croissance moyen annuel de 5,8% sur la période 2011-2020. Il est bon de rappeler que ce taux était de 1,88% et 4,87%  respectivement  pendant la décennie perdue 1990-2000 et pendant la décennie 2000-2010. Sans la covid, le taux de croissance aurait été de 6,3% pendant la décennie 2011-2020. Cette croissance met notre pays dans la catégorie des pays potentiellement émergents. Elle est portée par les investissements dont le taux est environ de 30% du PIB, par la consommation finale en liaison avec l’amélioration des revenus des consommateurs. En particulier, le Gouvernement a distribué sur la période, trois mille milliards de salaires.  Par ailleurs, la croissance a été inclusive car l’incidence de la pauvreté a baissé, surtout en milieu rural qui a bénéficié notamment de plans de soutien annuel d’un montant cumulé d’environ deux mille milliards. La classe moyenne, quant à elle, s’est renforcée. Néanmoins, avec un tel taux de croissance et dans les conditions démographiques actuelles,  pour réaliser l’émergence, c’est-à-dire, entre autres, atteindre un revenu moyen  par habitant équivalent au moins à 10% de celui de l’Union Européenne, il faut plusieurs décennies d’efforts continus. Cela exige de nous la poursuite des efforts de reformes économiques et financières, l’effort de consolidation des institutions démocratiques, le renforcement de la sécurité du pays, la poursuite de l’équipement du pays en infrastructures de toute sorte, la transformation du monde rural, l’amplification du développement du capital humain et la transformation de notre actif démographique en dividende économique. Dans tous ces domaines, des résultats appréciables ont été obtenus, ces dix dernières années.

Partenariat entre Banque Atlantique et un projet agricole et d’élevage au Niger

Banque Atlantique, filiale du groupe marocain BCP, et le Projet intégré de modernisation de l’élevage et de l’agriculture au Niger (PIMELAN), ont signé une convention portant sur le modèle de Financement à coûts partagés (FCP) des acteurs des chaînes de valeur liées à ces deux filières au Niger.La signature du partenariat s’est tenue notamment le 10 novembre 2020 en présence de M. Ali Gonki, le ministre délégué chargé de l’Elevage, de Mme Joëlle Dehasse, la représentante résidente de la Banque mondiale au Niger.  

M. Issaka Hassane Karanta, le gouverneur de Niamey, était également présent ainsi que M. N’gan Coulibali, le directeur général de Banque Atlantique Niger, et M. Ali Moha, le coordonnateur du Projet Intégré de modernisation de l’élevage et de l’agriculture au Niger.

Le budget du projet est estimé à 134.9 milliards de FCFA auxquels contribueront la Société Financière Internationale (SFI), à hauteur de 6 millions USD, les bénéficiaires pour 5,9 millions USD (3,15 milliards Fcfa) et les institutions financières partenaires, dont Banque Atlantique, pour un montant total de 23 millions USD (12,29 milliards Fcfa), indique une note transmise à APA. 

L’établissement bancaire, acteur de référence du secteur financier au Niger, a été désigné comme la banque principale du projet, et devrait recevoir dans ses livres 100 millions USD (53,46 milliards Fcfa), représentant la contribution de la Banque mondiale sur la durée de ce programme. 

Cette banque soutient le projet dont l’objectif est de renforcer la productivité agricole et l’accès aux marchés pour les petits et moyens agriculteurs ainsi que les PME opérant dans l’agro-alimentaire dans les régions participant au projet.  

Le programme comporte quatre composantes à savoir, l’amélioration de la qualité des services et des politiques de soutien à l’agriculture, l’accroissement des investissements dans la production agricole, la transformation, l’accès aux marchés, l’appui à la coordination nationale (UCN) et l’intervention d’urgence contingente.

Le partenariat décrit également le mécanisme de Financement à coûts partagés de sous-projets dédiés aux activités de production, de transformation, de stockage et de commercialisation des chaînes de valeur ciblées par le programme, poursuit la note. 

Partenaire financier privilégié des politiques publiques et sectorielles, la filiale marocaine apporte son expertise en matière de financement des chaînes de valeur agricoles, à travers une offre innovante et inclusive pour l’ensemble des acteurs des filières, ainsi qu’à travers une assistance technique au profit des populations issues des zones cibles.

Le Nigeria rouvre ses frontières avec le Bénin, le Cameroun et le Niger

Presque seize (16) mois après avoir fermé ses frontières terrestres avec le Benin, le Cameroun et le Niger pour stopper la contrebande et encourager la production locale, le Nigeria a décidé de rouvrir celles-ci en imposant certaines restrictions.L’annonce de la réouverture des frontières entre le Nigeria et certains de ses voisins a été annoncée par la ministre des Affaires étrangères Zainab Ahmed, mercredi dans l’après-midi « avec effet immédiat ».

Le poste-frontière de Sèmè-Kraké, entre le Nigeria et le Bénin, considéré comme le plus important du pays est ouvert dans la foulée de cette décision. C’est le cas aussi de Mfun, à la frontière avec le Cameroun, et au nord de Maigatari et Illela, deux entrées vers le Niger. Une réouverture qui a entrainé dans la foulée la reprise du trafic à la frontière béninoise, où les riverains ne cachaient pas leur joie.

Pour John Igué, Economiste, qui s’était exprimé dans un entretien avec APA en août 2019, « le Benin est un pays qui a des relations extrêmement profondes sur le plan économique et des relations de voisinage avec le Nigéria ». Il soulignait qu’à chaque fois que « le Bénin bénéficie de l’ouverture sur le Nigéria, sa croissance augmente de 2,6% ».

Même si les importations entre le Nigeria et ses voisins vont reprendre, les autorités locales ont imposé une interdiction sur certains produits comme le riz et la volaille. Une réouverture progressive qui devrait permettre au Nigeria de contrôler un peu l’inflation, alors que la production agricole reste toujours désespérément faible en raison notamment de l’insécurité.

Cette mesure de fermeture unilatérale, décidée il y a un peu plus d’un an par le président nigérian Muhammadu Buhari, visait à stopper la contrebande et encourager la production locale. Mais, elle avait été vivement critiquée par certains chefs d’État de la région qui dénonçaient « une décision brutale et un manque de concertation ».

Cette réouverture est un clin d’œil du Nigeria en direction de ses voisins un mois après que le gouvernement a ratifié son adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Après ces quatre points d’entrée, quatre autres devraient être ouverts ultérieurement, d’ici la fin de l’année (31 décembre 2020), selon les services de la ministre nigériane des Finances.

Le président nigérian rouvre les frontières de son pays avec le Niger, le Bénin et le Cameroun

Après plus d’un an de fermeture, le président nigérian a enfin décidé de rouvrir les frontières de  son pays avec ses voisins notamment le Niger. Le Nigeria avait fermé ses frontières en août 2019, officiellement pour stopper la contrebande et encourager la production locale. Pour le moment, seules quatre postes-frontières terrestres sont concernées mais selon les autorités du pays, la situation sera complètement rétablie d’ici la fin du mois.

Selon la ministre nigériane de l’Economie, Mme Zainab Ahmed, la réouverture des frontières entrera en vigueur dès ce jeudi 17 décembre. Elle concernera pour le moment quatre (4) postes-frontières dont  celui d’Illéla près de Konni et de Maigatari. Tous les autres postes seront totalement rouverts d’ici la fin du mois a annoncé la ministre dans un point de presse hier mercredi à Abuja. La ministre n’a pas manqué de souligner que « le Président a rappelé que l’interdiction d’importer du riz, de la volaille et de tous les produits interdits d’entrée reste en vigueur et sera mise en place par les équipes des douanes aux frontières .»

Rappelons que depuis mars dernier, le Niger a également fermé ses frontières terrestres en raison de la pandémie de la Covid-19. Toutefois, cette nouvelle décision d’Abuja va faciliter la circulation des marchandises en attendant la décision des pays de l’UEMOA ou du gouvernement sur la réouverture complète des frontières pour la libre-circulation des personnes et des biens.

Le président de la transition malien en visite d’amitié et de travail au Niger

Le Président de la transition de la République du Mali, SE Bah Ndaw a effectué hier matin, une visite d’amitié et de travail au Niger. Il a été accueilli, à sa descente d’avion à l’Aéroport International Diori Hamani de Niamey, par le Président de la République, Issoufou Mahamadou avant de recevoir les honneurs militaires, puis d’être salué par les membres du gouvernement et plusieurs personnalités civiles et militaires. Les deux Chefs d’Etats se sont ensuite entretenus au salon d’honneur, puis au Palais de la Présidence de la République lors d’une rencontre élargie aux délégations des deux pays. Cet entretien a porté sur « un examen approfondi des relations bilatérales et un échange de vues sur les sujets africains et internationaux », indique un communiqué conjoint rendu public à la fin de cette rencontre et publié par la Présidence.

Selon le Président Issoufou, cette visite du Président Bah a été une occasion pour nos deux pays de consolider ces relations qui existent. « Nous l’avons mise à profit pour parler des questions d’intérêt commun. Le président m’a informé de l’évolution de la transition au Mali. J’ai noté avec satisfaction, que toute l’architecture de la transition est en place», a noté le Chef de l’Etat.

SE Issoufou Mahamadou a félicité le Président Bah tout en assurant le soutien du Niger pour la réussite de la transition. « Une transition qui a une feuille de route sur laquelle nos différents organes sont en train de travailler », a-t-il ajouté. Cette visite a été aussi l’occasion pour « nous deux de  faire le tour par rapport au combat prioritaire que nous menons contre le terrorisme et les crimes organisés. Depuis la mise en œuvre de la feuille de route de Nouakchott qui se base sur quatre piliers à savoir l’intensification de la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacités de militaires des Etats de G5 Sahel, le retour de la population dans les zones menacées par le terrorisme et le développement », a expliqué le Président Issoufou.

« Le bilan que  nous avons fait de la mise en œuvre de cette feuille de route est très positif ; nous sommes très satisfaits des résultats que nous obtenons dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

De son côté le Président de la transition de la République du Mali, SE Bah Ndaw a remercié le Président Issoufou pour l’accueil qui lui a été réservé à lui et sa délégation, aussi  pour sa volonté réitérée d’accompagner le Mali.

La visite d’amitié et de travail de SEM Bah N’Daw Niger prendra fin ce jeudi, 17 décembre 2020 selon le communiqué de la Présidence.

Affaire Bazoum Mohamed : 7 candidats à la présidentielle saisissent à nouveau la cour Constitutionnelle

Sept (7) candidats à l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu pour le 27 décembre prochain, viennent de saisir à nouveau la Cour constitutionnelle aux fins d’invalidation de la candidature de Bazoum Mohamed, candidat du PNDS Tareyya, le parti au pouvoir. En cause, la question polémique de sa nationalité d’origine sur laquelle la Cour a déjà tranché à travers plusieurs arrêts. Sauf que l’opposition soutenue par plusieurs nouveaux alliés, n’entend pas s’arrêter là.

La nouvelle requête qui a été adressée à la Cour Constitutionnelle déposée le mardi 15 décembre 2020 a été signée par sept (7) candidats à la présidentielle : Amadou Boubacar Cissé(UDR Tabbat), Ibrahim Yacouba (MPN Kishin Kassa), Omar Hamidou Tchiana (AMEN Amen), Hamissou Mahaman Moumouni (PJP Hakika), Mamadou Moustapha Mamadou (PRPN Haskin Gari), Aboulkadri Alpha Oumarou (Gayya Zabé) et  Djibrilla Baré (UDSP Sawaba).

La nouvelle requête a pour objet, l’invalidation de la candidature de Bazoum Mohamed, candidat du PNDS Tareyya au pouvoir et dauphin du président Issoufou, par rapport au sujet polémique de la légalité de ses actes d’état civil qui prouvent sa nationalité d’origine. Une requête sur laquelle la Cour a déjà tranché à plusieurs reprises et a aussi validé la candidature de Bazoum Mohamed, qui est actuellement en pleine campagne électorale.

Il convient de noter que le même jour du dépôt de cette requête, deux autres candidats ont rejoint cette quête de certains candidats à la présidentielle d’invalider la candidature de Bazoum Mohamed, qui part comme l’un des grands favoris du scrutin du 27 décembre prochain. Il s’agit de l’Alliance pour la République (APR), qui dans un communiqué publié mardi 15 décembre et signé par son président et candidat du MNSD Nassara, Seyni Oumarou, s’est enfin prononcée sur le cas de l’inéligibilité d’un candidat à la magistrature suprême.  L’alliance a ainsi remis sur le tapis, les réserves de l’opposition sur l’éligibilité de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS Tareyya, même s’il n’a pas été nommément cité dans le communiqué. Pour l’APR, la Cour constitutionnelle doit dire le droit conformément aux lois de la République, et elle a interpellé le Président de la République en ce sens.

ODD: l’Afrique doit accroître les investissements (rapport)

Pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Afrique doit accroître les investissements, souligne un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« Un défi central que l’Afrique doit relever pour réaliser les ODD et parvenir à un développement durable et inclusif consiste à mobiliser les investissements requis dans des secteurs clés tels que la santé, l’énergie, les transports, la construction, l’éducation et la fabrication », indique le rapport économique sur l’Afrique.

Le document rendu public récemment par la CEA révèle que les besoins en infrastructures du continent se chiffrent entre 130 et 170 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, avec un déficit de financement annuel de 67,6 à 107,5 milliards de dollars.

Selon le rapport, 19,6 % des entreprises opérant en Afrique estiment que le manque de financements est un obstacle majeur à la conduite de leurs activités. Près d’un quart des petites entreprises l’ont cité comme un obstacle majeur, tout comme environ 13 % des grandes entreprises.

A propos de l’énergie, il souligne qu’environ 590 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité, et pour ceux qui y ont accès, la qualité est généralement médiocre et la fiabilité inacceptable en comparaison à d’autres régions du monde.

Sur le plan environnemental, la CEA note que 18 à 30 milliards de dollars par an au cours des deux prochaines décennies sont nécessaires pour l’action climatique et l’adaptation au changement climatique en Afrique, des projets et investissements de près de 1 000 milliards de dollars étant prêts à être financés.

« Pour la (bonne) gouvernance, quelque 6,3 % des entreprises en Afrique ont mentionné la corruption comme un obstacle majeur à la conduite de leurs activités », indique le rapport.

Les États-Unis félicitent le Niger pour le bon déroulement des élections locales

Dans un communiqué, l’Ambassade des États-Unis à Niamey a félicité le peuple nigérien pour ses élections locales et municipales apaisées et disciplinées du 13 décembre 2020. Les observateurs électoraux de l’Ambassade des États-Unis ont noté « des conditions pacifiques, exemptes de violence », Cependant, l’Ambassade des États-Unis à Niamey signale que de nombreux bureaux de vote ont ouvert en retard ou n’avaient pas le matériel nécessaire. De fait, ils «exhortent les responsables nigériens à prendre ces questions en considération pour les élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020». 

« De plus, nos observateurs ont remarqué que dans la plupart des bureaux de vote du pays, les électeurs ne portaient pas de masque et/ou ne respectaient pas les normes de distanciation sociale prescrites par le Ministère de la Santé Publique. Cette situation est préoccupante étant donné l’augmentation des cas de COVID 19 au Niger », ajoute le communiqué dans lequel l’Ambassade «conseille à tous de porter des masques et de respecter la distanciation sociale, cela étant la meilleure façon d’atténuer la propagation de cette maladie mortelle». 

L’Ambassade des Etats-Unis a par ailleurs  « salué le travail acharné et la conduite pacifique des électeurs nigériens, des agents électoraux, des partis politiques, de la société civile et des forces de sécurité qui a permis d’organiser ces élections dans des conditions de sécurité », poursuit le document mis en ligne le 14 décembre 2020 et dans lequel la représentation diplomatique américaine au Niger « encourage le Niger à continuer de renforcer son processus démocratique et les libertés fondamentales d’expression, d’association, de parole et de réunion », conclut la même source.

Election présidentielle : l’ancien chef d’Etat Salou Djibo demande à la Cour Constitutionnelle de statuer sur la question de nationalité de Bazoum Mohamed

Dans un point de presse qu’il a convoqué le mardi 15 décembre 2020, l’ancien chef de l’Etat et candidat du PJP Doubara a annoncé son intention de saisir la Cour constitutionnelle pour qu’elle statue de nouveau sur la question de la nationalité de Bazoum Mohamed, le candidat du PNDS Tareyya, parti au pouvoir.

Au cours de son intervention , l’ex chef de l’Etat du 18 février 2010 au 7 avril 2011, a jugé nécessaire de demander au Président de la République de prendre toutes les dispositions « pour préserver la quiétude sociale ». Il a  en ce sens insister sur le cas de Bazoum Mohamed  et a, par conséquent,  inviter la Cour Constitutionnelle à « réexaminer » le cas et la situation de sa candidature à l’aune des dernières évolutions de la situation, notamment, des différents arrêts rendus par la Cour sur la question polémique de la « nationalité d’origine », du candidat en question.  En ce sens, Salou Djibo en appelle en particulier au Président de la République, garant du respect de la Constitution « à s’investir afin que la lumière soit faite sur cette situation et que la paix sociale soit préservée, car nul ne peut rester indifférant ou neutre face à la gravité de la situation ».

« J’en appelle précisément au Président de la République de convoquer le Conseil de la République conforment à l’article 69 de la Constitution. Pour ma part, j’affirme mon attachement au respect de la loi, ainsi que mon engagement à me battre pour un véritable état de droit et traitement équitable pour tous dans l’intérêt supérieur du Niger ». martelé Salou Djibo.

Selon lui, plusieurs candidats en lice contestent encore la validation de sa candidature et ces «contestations sont sérieuses car elles portent sur la nationalité d’origine de M. Bazoum Mohamed».

D’après lui, les décisions rendues par la cour jusqu’à ce jour n’ont pas permis d’établir la véracité de la nationalité d’origine de M. Bazoum Mohamed et les questions sur la légalité de sa candidature se sont intensifiées avec un fort soupçon qu’il existe une volonté politique manifeste d’imposer aux Nigériens un candidat et probablement un Président de la Républiques sans que tout doute soit levé sur les conditions d’éligibilité requises par la loi .

C’est donc du fait du « malaise né de cette situation » et qui « menace la stabilité des institutions et la pax sociale », qu’il a demandé à son conseil d’introduire, ce mardi 15 décembre 2020, « une requête devant la cour constitutionnelle pour qu’elle dise clairement, sans artifice juridique, si le candidat Bazoum Mohamed répond ou non à la condition de nationalité d’origine exigée par les dispositions de l’article 47 de la constitution et d’en tirer toutes les conséquences de droit qui s’imposent ».

Rappelons que, le débat sur la nationalité d’origine du candidat du PNDS Tarayya, M. Bazoum Mohamed a déjà fait l’objet de deux décisions de la Cour Constitutionnelle sur requêtes de certains candidats à la présidentielle qu’elle a jugées non fondées.

 

 

La croissance économique de l’Afrique s’établit à 3,4% en 2019

L’économie africaine a connu une croissance de 3,4% l’année dernière, révèle un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« L’Afrique est la région du monde qui affiche la deuxième plus forte croissance, estimée à 3,4 % en 20193 », informe l’édition 2020 du rapport économique sur l’Afrique rendu public ce mardi à Addis-Abeba (Ethiopie).

Toutefois, note le document, « la pandémie de Covid-19 aura pour effet de ralentir la croissance, la ramenant entre 1,8 % et -4,1 % en 2020 ».

« La croissance en Afrique devrait rebondir à 5 % en 2021, à la faveur d’une mise en œuvre efficace des mesures de riposte à la Covid-19 et de la reprise économique mondiale », prévoit la CEA.

Elle souligne qu’après de légères hausses en 2019, les prix de plus de 2/3 des matières premières africaines exportées ont chuté en 2020. Le prix du pétrole, qui représente 40 % des exportations africaines et 7,4 % du PIB du continent, s’est effondré de plus de 50 %, atteignant son plus bas niveau depuis 2003. Les prix des métaux ont chuté de 20 % et ceux du coton de 26 %.

Selon les projections de la CEA, la pandémie fera basculer 5 à 29 millions de personnes en dessous du seuil d’extrême pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour, par rapport à un scénario de référence de la croissance africaine en 2020.

La crise sanitaire actuelle a de nombreux effets sociaux négatifs et l’Afrique est particulièrement vulnérable, du fait de la faiblesse des systèmes de santé, des conditions de vie difficiles et d’un accès limité aux services d’assainissement.

Les systèmes de santé africains sont plus fragiles que ceux du reste du monde, avec des nombres plus faibles de lits d’hôpitaux, d’unités de soins intensifs et de professionnels de la santé rapportés à la population. L’Afrique compte en moyenne 1,8 lit pour 1 000 habitants, contre 6 en France et 8,2 en Fédération de Russie.

Le président de la république a assisté à la cérémonie de levée de corps de l’ancienne présidente de la Cour Constitutionnelle

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a assisté, mardi matin, 15 décembre 2020, dans la cour du Palais de la Présidence, à la cérémonie de levée de corps de Mme Abdoulaye Diori Khadidiatou Ly, ancienne Présidente de la Cour Constitutionnelle, décédée samedi dernier à Niamey.

La Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou Mahamadou, les plus hautes autorités civiles et militaires du Niger notamment les Présidents des Institutions, les membres du Gouvernement, les membres du Corps diplomatique accrédités au Niger, ainsi que les membres de la famille de l’illustre disparue, ont assisté à la levée de corps.

Née le 5 mars 1952 à Niamey, Mme Abdoulaye Diori Khadidiatou Ly était Conseiller à la Cour Constitutionnelle de 2006 à 2013, puis Présidente de cette institution de 2013 à 2019. Personnalité désignée par le Président de la République, elle a été élue en 2013 Présidente de la cour par ses pairs.

Tout comme ses pairs, les personnes qui l’ont connue louent ses nombreuses qualités humaines et professionnelles notamment son intégrité, sa droiture, sa compétence et sa sagesse.

Au moins 27 morts dans une attaque de Boko Haram à Toumour (Diffa)

Des sources locales ont confirmé à l’AFP qu’au moins 27 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche dans une attaque « d’une barbarie inouïe » attribuée aux djihadistes de Boko Haram dans le sud-est du Niger, quelques heures avant l’ouverture des scrutins municipaux et régionaux dans le pays.

 « Il y a officiellement eu 27 morts, des blessés et quelques disparus dans cette attaque qui est l’œuvre de Boko Haram », a affirmé à l’AFP un responsable du département de Bosso, dont relève le village de Toumour où a eu lieu l’attaque, dans la région de Diffa, près de la frontière avec le Nigeria.

Un élu local, qui a évoqué une « barbarie inouïe », a souligné que le village avait été détruit à « 60 % ».

Ce massacre est survenu au moment des élections municipales et régionales dans le pays et à deux semaines de la présidentielle du 27 décembre, qui verra le président Mahamadou Issoufou quitter le pouvoir après deux mandats.

Quelque 7,4 millions de Nigériens étaient appelés à élire leurs conseillers municipaux et régionaux dans les 266 communes du pays, pour ce double scrutin repoussé à plusieurs reprises depuis 2016.

Les bureaux ont fermé en fin de journée et le vote s’est bien déroulé dans l’ensemble du pays, selon la commission électorale nationale, qui a a commencé à centraliser dimanche soir à Niamey les résultats.

« Ces élections constituent une répétition avant les scrutins législatif et présidentiel du 27 décembre », censées donner lieu à la première transmission du pouvoir sans violence dans l’histoire de cette ancienne colonie française, a estimé le président Issoufou.

Mais de nombreux électeurs vivant dans des zones affectées par les attaques djihadistes qui frappent depuis 2015 l’Ouest et le Sud-Est du pays n’avaient pas pu être enregistrés.

Arrivés à la nage

Le vote n’a pu se tenir à Toumour en raison de l’attaque.

« Certaines victimes ont été tuées ou blessés par balles d’autres calcinées à l’intérieur des cases totalement consumées par les flammes d’un énorme incendie provoqué par les assaillants », a expliqué le responsable du département, qui a requis l’anonymat.

Il a précisé que près d’un millier de maisons avaient été incendiées, ainsi que le marché central de la ville.

« Les assaillants dont le nombre est estimé à près de 70 sont arrivés à Toumour vers 18 h 45 locales (17 h 45 GMT) à pied, après avoir traversé à la nage (les eaux du lac Tchad) et ont sévi pendant trois heures », a-t-il raconté. « Ils ont d’abord attaqué la résidence du chef traditionnel qui a pu leur échapper in extremis ».

Le groupe djihadiste Boko Haram, né au Nigeria en 2009, a établi des bases sur certains des multiples îlots parsemant le lac Tchad, une vaste étendue marécageuse à la frontière entre le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun.

Depuis 2016, le groupe Boko Haram s’est divisé en deux factions : celle d’Abubakar Shekau, le chef historique du groupe, et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), affilié à l’EI.

Les autorités nigériennes ne font pas la différence entre les membres de Boko Haram et de l’Iswap, qualifiant tous ces combattants djihadistes comme des éléments de Boko Haram.

300 000 déplacés et réfugiés

« Ils (les assaillants) ont fait irruption vers 19 heures en grand nombre en criant “Allah akbar” (Dieu est le plus grand), en tirant et en mettant le feu aux habitations », a témoigné sur Facebook un habitant de Toumour.

« Boko Haram a tout incendié, nous avons tout perdu, il ne me reste plus que la chemise que je porte et il y a eu beaucoup de pertes en vie humaine », crie un autre habitant dans une vidéo tournée sur des ruines d’habitations réduits en cendres.

Le gouverneur de Diffa, Issa Lémine, s’est rendu dimanche à Toumour pour assister aux funérailles des victimes, ont indiqué ses services à l’AFP.

La région de Diffa abrite selon l’ONU 300 000 réfugiés nigérians et déplacés nigériens, fuyant depuis 2015 les exactions des djihadistes.

Diffa, la capitale régionale de 200 000 habitants située à la frontière avec le Nigeria, a été attaquée à quatre reprises en mai.

Malgré les annonces récurrentes de victoires militaires, Boko Haram et l’Iswap continuent à sévir-les groupes sont responsables en onze années d’insurrection de la mort d’au moins 36 000 personnes et de quelque deux millions de déplacés, selon l’ONU.

Outre Boko Haram, le Niger doit faire face, dans l’Ouest, à ses frontières avec le Mali et le Burkina, à des attaques des groupes djihadistes sahéliens, dont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).

 

Covid-19 : le gouvernement prend de nouvelles mesures

Face à la recrudescence des cas de la covid-19 au Niger, le gouvernement annonce de nouvelles mesures. Ainsi, les établissements scolaires du Niger seront fermés à compter du 17 décembre 2020 au 1er janvier 2021 inclus. Telle est l’une des décisions prises par le gouvernement lors du conseil des ministres tenu le vendredi 11 décembre 2020.

A travers cette décision, le gouvernement décide ainsi de ramener la date du départ des congés de Noël, initialement prévus à partir du 22 décembre prochain.

En outre, le gouvernement décide de rendre effective « l’obligation du port des masques » et de « prendre des sanctions à l’encontre des agents publics en cas de refus de port de masque ».

Tout en décidant de « renforcer le dispositif de lavage des mains au niveau de toutes les administrations publiques, privées et des grandes surfaces », le gouvernement décide de « suspendre la tenue des ateliers et des séminaires jusqu’à nouvel ordre ».

En vue d’inciter au respect des gestes barrières, il est prévu d’intensifier la communication sur la situation actuelle et les mesures de prévention à tous les niveaux, en utilisant tous les canaux de communication notamment, en associant les leaders religieux. Du reste, en cette période électorale, les leaders politiques sont invités à intégrer la sensibilisation sur la COVID-19 dans leurs messages de campagnes.

Rappelons qu’a la date du 11 décembre 2020,  les résultats des examens virologiques présentent 34 cas positifs dont 19 cas au niveau de la région de Niamey ; 7 cas au niveau de la région de Tillabéri ; 1 cas au niveau de la région d’Agadez ; 2 cas au niveau de la région de Tahoua ; 6 cas au niveau de la région de Maradi.

Elections locales du 13 décembre 2020 : le président de la république félicite la CENI qui a tenu ce pari

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a voté dimanche 13 décembre 2020 dans le cadre des élections des conseillers de ville et d’arrondissements communaux de Niamey.

Dimanche 13 décembre 2020, jour des élections locales, les Nigériens et Nigériennes en âge de voter étaient sortis massivement pour le choix des conseillers qui les représenteront à la tête des collectivités décentralisées. Le Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Issoufou Mahamadou a voté au bureau 001 de Niamey, sis à l’Hôtel de Ville de Niamey en compagnie du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Issaka Souna, de plusieurs membres du gouvernement parmi lesquels le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, M. Alkache Alhada et de plusieurs personnalités.

Répondant à la presse après avoir voté, le  Chef de l’Etat a félicité la CENI qui a tenu ce pari, car, a-t-il souligné,  l’organisation de ces élections était un « pari difficile à tenir.

« Ces élections constituent une répétition dans la perspective des scrutins législatif et présidentiel du 27 décembre prochain », a dit le Président de la République avant de demander « à tous les électeurs de sortir massivement accomplir leur devoir dans le calme. »

SEM Issoufou Mahamadou a salué et félicité «  tous les partis politiques qui ont mené une campagne électorale apaisée » et leur a demandé de « maintenir cette bonne conduite tout au long de la campagne des élections législative et présidentielle. »

Le Chef de l’Etat a aussi lancé un appel à la CENI et à toutes les institutions chargées des élections pour qu’elles assurent la transparence et la sincérité de tous les scrutins.

Ces élections sont aussi un test grandeur nature pour certaines formations politiques qui veulent connaître leur vrai poids électoral avant les grandes élections législatives et présidentielle du 27 décembre 2020.