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Lutte contre le terrorisme: Niamey et Cotonou coopèrent

Les deux pays ont signé un accord de coopération militaire pour créer un outil plus efficace et plus performant contre le terrorisme.C’est désormais officiel ! Le Bénin et le Niger se mettent ensemble pour une coopération militaire plus étoffée, en termes de renseignement et de stratégies dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Frappés par le terrorisme, les deux pays ont signé, le lundi 11 juillet 2022 au Niger, un accord de coopération militaires. Le document a été paraphé par les ministres de la Défense nationale du Bénin et du pays hôte, rapporte un communiqué reçu ce mercredi à APA.

Selon Cotonou, en matière de lutte contre le phénomène djihadiste, le Niger a une grande expérience. Il constitue dans le Sahel, d’après le ministre béninois de la Défense nationale, une référence au sein des pays impactés par le fléau djihadiste.

« Cela fait dix ans que le Niger fait face à ce terrorisme, cela fait dix ans que le Niger s’est progressivement relevé et a dominé la situation », a déclaré Fortunet Alain Nouatin.

Cité dans un communiqué reçu ce mercredi à APA à APA, il a poursuivi : « La signature de cet accord marque l’entrée dans l’ère d’une coopération beaucoup plus étroite sur le plan défense et sécurité entre la République du Niger et la République du Bénin ».

Le Bénin à l’image de plusieurs autres pays côtier et du Sahel est confronté depuis quelques mois à des attaques djihadistes, de plus en plus récurrentes et souvent meurtrières. Ce qui a poussé le gouvernement du président Patrice Talon à multiplier les actions pour annihiler ces attaques pour la quiétude de ses populations.

Au cours de cette cérémonie de signature de l’accord, le Niger a promis de partager son expérience et son savoir-faire avec son « vieil ami, le Bénin ». Ce qui fait dire à son ministre de la Défense nationale, Alkassoum Indattou, que son pays « est disposé à faire tout ce qu’il faut pour qu’on puisse arriver à aider les autres pays à être résilients dans le combat contre le terrorisme ».

Signature d’un accord de coopération militaire entre le Bénin et le Niger

Un accord a été signé lundi 11 juillet 2022 lors de la visite du ministre béninois de la Défense Fortunet Alain Nouatin à Niamey.

 

L’expérience du Niger en matière de lutte contre le terrorisme intéresse le Bénin qui voudrait s’en inspirer. L’échange de renseignements, l’assistance aérienne pour suivre les mouvements des jihadistes et des opérations conjointes entre les deux armées béninoise et nigérienne sont déjà à l’étude.

« C’est un jour mémorable pour les forces de défense et de sécurité du Bénin ». C’est par ces mots que le ministre béninois de la Défense, le docteur Fortunet Alain Nouatin, s’est exprimé en signant l’accord de coopération militaire entre son pays et le Niger : « L’échange de renseignements, de la coopération dans les opérations. Il est envisageable et envisagé déjà des opérations conjointes Bénin-Niger. »

La signature de cet accord marque le début d’une coopération beaucoup plus étroite sur le plan sécuritaire. « Ça fait dix ans que le Niger, progressivement, s’est relevé et a dominé la situation. Et on sait que de tous les pays sahéliens qui ont été impactés par ce fléau, la meilleure réponse se retrouve au Niger, donc le Bénin est venu tirer profit de ces expériences », ajoute le ministre béninois.

Le Niger est prêt à partager son expérience en matière de lutte contre le terrorisme, selon le ministre de la Défense Alkassoum Indatou : « Si aujourd’hui, nos frères du Bénin ont besoin de notre appui, c’est un devoir pour nous de le faire. Nous ferons tout pour que le Bénin ne connaisse pas ce que nous avons connu. »

Le Bénin subit des attaques terroristes depuis plusieurs mois dans le nord du pays.

Niger : Hassoumi Massaoudou reçoit des lettres d’accréditation des représentants d’ONU Femmes

C’est au cours d’une cérémonie s’est déroulée ce lundi 11juillet dans les locaux du Ministère des affaires étrangères et de la coopération.

 

Le Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération, M. Hassoumi Massaoudou a reçu, dans la matinée de ce lundi 11 juillet 2022, les copies figurées des lettres d’accréditations des représentants résidents d’ONU FEMMES et FIDA au Niger.

Il s’agit de Mme Mian Djangoné Rachelle Anne-Marie, en qualité de représentante résidente d’ONU FEMMES auprès de la République du Niger, et de M. Eric Rwabidadi, en qualité de représentant et directeur pays, division Afrique de l’ouest et du centre du Fonds International Agricole (FIDA) auprès de la République du Niger, avec résidence à Niamey.

Mali : levée de l’embargo, le calme avant une nouvelle tempête ?

Selon l’analyste politique ivoirien, Yannick Houphouët Kouablan, un possible regain de tension est à craindre à l’approche du scrutin de février 2024.Pour le responsable du bureau veille et analyse de risques du cabinet de conseil en sûreté, ISAO au Sénégal, « cette levée partielle des sanctions pesant sur le Mali, devrait déboucher à court terme sur une baisse des tensions avec l’institution régionale », tempère Yannick Houphouët Kouablan.

Toutefois, Yannick Houphouët Kouablan n’écarte pas un possible regain de tension à l’approche du scrutin de février 2024. 

En effet, dans le communiqué final du 3 juillet, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, l’institution régionale met en garde les autorités de la transition contre toute tentation confiscation du pouvoir à la présidentielle de 2024. L’article 155 de la nouvelle loi électorale, laisse clairement une brèche à la junte la possibilité de se maintenir au pouvoir à la fin de la transition.

Cette loi dispose que les membres des forces armées ou de sécurité qui désirent être candidats à la prochaine présidentielle doivent démissionner ou demander leur départ à la retraite au moins quatre mois avant le scrutin.

La Cedeao qui a fait du départ des militaires du pouvoir une priorité après 2024, acceptera-t-elle que des membres de l’ex Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP) briguent le fauteuil de président ? 

Le nouveau président en exercice de la Cedeao, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló a du pain sur la planche. Le successeur du président ghanéen, Nana Akufo-Addo à la tête de l’institution, tentera de maintenir le fil du dialogue avec les autorités de transition malienne.

Convergence de vues

A l’issue de son sommet du 3 juillet, la Cedeao a décidé de renoncer aux sanctions économiques et financières contre le Mali prononcées le 9 janvier 2022. 

Une nouvelle accueillie avec soulagement par les maliens qui saluent cette levée partielle des sanctions infligées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

La décision prise à Accra, la capitale ghanéenne, porte essentiellement sur le volet économique et financier, à savoir le gel des avoirs maliens à la Bceao, la suspension des échanges commerciaux et financiers ou encore la fermeture des frontières aériennes et terrestres.

Une décision qui était plutôt attendue selon Yannick Houphouët Kouablan. « Au cours de ces dernières semaines, le Mali s’est attaché à envoyer plusieurs signaux de bonne volonté à l’endroit de l’institution régionale : adoption d’une nouvelle loi électorale, proposition d’un nouveau chronogramme de la période de la transition (élections présidentielles prévues en février 2024), ou encore ouverture exceptionnelle de la frontière avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal, afin de convoyer du bétail, dans l’optique de la fête de Tabaski », décode cet analyste.

Vingt-quatre heures après la levée des sanctions, le gouvernement malien a réagi en notant « enfin une convergence de vues ayant permis de parvenir à un compromis et la prise en compte des demandes fortes du peuple malien, à savoir la nécessité de mener des réformes politiques et institutionnelles avant d’organiser des élections ».

Même s’il se réjouit de cette décrispation, Séga Diarrah soutient que la Cedeao n’aurait jamais dû en arriver là avec le Mali. « Un embargo est avant tout un acte politique qui utilise les besoins économiques d’un pays. C’est pourquoi le principe de liberté commerciale consacré par l’OMC interdit de son côté les embargos. De plus, l’Assemblée générale des Nations Unies a appelé dès 1989 la communauté internationale à renoncer à ce type de pratique, parce qu’elles favorisent les pays riches sur les pays pauvres », souligne-t-il en invitant la Cedeao à « humaniser ses embargos ».

Variole du singe: l’Afrique doit miser sur le dépistage (OMS)

À la date du 28 juin, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent.Alors que des cas de variole du singe ont été notifiés dans trois pays africains qui n’avaient jusqu’alors jamais signalé de cas d’infection par cette maladie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collabore avec les autorités sanitaires nationales de la région. L’objectif est de renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire afin de détecter des cas et d’éviter une propagation silencieuse du virus.

Au total, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent à la date du 28 juin 2022, écrit l’OMS dans son dernier rapport consulté par APA. Parmi ces cas signalés, 109 ont été confirmés en laboratoire dans neuf pays. Le nombre de cas confirmés sur le continent représente 2 % des plus de 4500 cas confirmés dans le monde.

Cependant, explique l’organisme onusien, on enregistre un grand nombre de cas suspects en Afrique, et 81 % de ces cas ont été recensés en République démocratique du Congo, ce qui souligne la nécessité d’une capacité de diagnostic accrue.

« Si tous les pays africains disposent de machines d’amplification génique (PCR) nécessaires pour détecter la variole du singe grâce au renforcement des capacités de laboratoire intervenu dans le cadre des efforts de riposte à la pandémie de Covid-19, beaucoup de ces pays manquent de réactifs et, dans certains cas, de formation dans les domaines du prélèvement, de la manipulation et de l’analyse des échantillons », souligne l’OMS.

C’est pourquoi, elle dit s’efforcer d’obtenir 60.000 tests pour l’Afrique, dont environ 2000 tests et réactifs à expédier dans des pays à haut risque et 1000 tests et réactifs à expédier dans les pays moins exposés au risque de variole du singe.

Au cours du mois dernier, elle a offert à cinq autres pays africains des réactifs, ce qui porte à 12 le nombre de pays de la région dotés d’une meilleure capacité de diagnostic de la variole du singe. Un autre groupe de pays d’Afrique de l’Ouest recevra des réactifs après la formation organisée à l’intention de ces pays.

« La propagation géographique de la variole du singe dans des parties de l’Afrique où aucun cas n’a encore été détecté est un signe inquiétant. Il est essentiel que nous accompagnions les efforts des pays pour renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire, qui sont les pierres angulaires de la lutte contre la maladie », a indiqué Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Niger : les corps sans vie de dix présumés migrants retrouvés au désert

L’annonce a été faite dans un communiqué faisant le point des patrouilles de sécurisation menées par l’armée dans les différentes régions du pays en proie à l’insécurité.

 

Dix corps de migrants clandestins présumés ont été retrouvés dans le désert, près de la frontière libyenne. L’annonce a été faite dans un communiqué faisant le point des patrouilles de sécurisation menées par l’armée dans les différentes régions du pays en proie à l’insécurité et à divers trafics.

« Au Nord du pays, au niveau de la zone de défense n°8 (Dirkou) des actions menées au cours de la semaine ont permis la saisie de quatorze (14) véhicules et la découverte de dix (10) corps sans vie de migrants clandestins présumés, sommairement enterrés dans des fosses à une trentaine de kilomètres au nord-est de Dirkou », a indiqué le communiqué.

« Le constat a été fait en présence des autorités départementales civiles et militaires de Bilma », a précisé la même source, ajoutant qu’une enquête « est en cours pour élucider les circonstances de leur mort ».

Depuis quelques années, les forces de défense et de sécurité nigériennes et des équipes de l’Organisation internationale pour la migration (OIM) retrouvent de nombreux migrants abandonnés dans le désert du Sahara par leurs passeurs, souvent affaiblis par la faim et la soif ou même sans vie.

Notons que La ville de Dirkou est située dans la région d’Agadez et au cœur du Sahara, près de la frontière libyenne. C’est l’une des principales villes du nord du Niger où transitent de nombreux migrants clandestins africains désirant rejoindre l’Europe en passant par des pays maghrébins comme l’Algérie et la Libye.

Uemoa : un taux de croissance de 6,1 % en 2021

L’économie de l’espace communautaire se remet de la pandémie de Covid-19.Le taux de croissance de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a retrouvé son niveau d’avant le nouveau coronavirus. Selon son Rapport d’exécution de la surveillance multilatérale du premier semestre 2022 examiné par le Conseil des ministres des Etats membres, la croissance est 6,1 % en 2021 contre 1,8 % un an plus tôt.

« Le Conseil a noté que l’activité économique s’est déroulée dans un contexte de poussée inflationniste avec un taux d’inflation annuel moyen de 3,6 % contre 2,1 % en 2020, en lien notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires consécutive à la mauvaise campagne céréalière enregistrée en 2021 », rapporte le communiqué final du Conseil des ministres de l’Uemoa reçu ce mercredi à APA.

La réunion a été tenue le 24 juin dernier au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), à Dakar (Sénégal), sous la présidence de Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances du Togo, son président en exercice.

Durant les travaux, le Conseil a relevé que ces perspectives restent, toutefois, fragilisées par l’incertitude sur la durée de la crise en Ukraine et son impact sur la hausse des prix de certains produits de première nécessité et sur les cours des matières premières, la persistance de la crise sécuritaire au Sahel et son extension vers les zones côtières, ainsi que la crise sanitaire.

Parmi les recommandations adoptées par les ministres de l’Economie de l’Uemoa, il y a celle relative aux orientations de politique économique aux Etats membres de l’Union pour l’année 2023. Par cette recommandation, le Conseil invite les Etats membres à continuer de renforcer les mesures visant à limiter l’impact de la hausse des prix et à préserver le pouvoir d’achat des populations, notamment celui des plus vulnérables, tout en poursuivant les efforts de maîtrise du déficit budgétaire.

Le Conseil des ministres a adopté la Décision portant définition et détermination de l’agrégat recettes fiscales et celle portant définition et détermination du contenu de la masse salariale dans les Etats membres de l’Uemoa.

Le premier texte doit permettre de déterminer une méthodologie commune de calcul de cet agrégat et le second est censé créer une approche commune précisant les composantes de l’agrégat masse salariale. Tout cela pour l’atteinte des critères de convergence dans le cadre de la surveillance multilatérale des politiques macroéconomiques de l’espace communautaire.

La réunion de Dakar a vu la participation d’Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Uemoa, Mamadou Diop, vice-gouverneur, chargé de l’intérim du Gouverneur de la Bceao, Serge Ekue, président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et de Badanam Patoki, président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).

Le Niger reçoit un don de matériels de guerre

Ce don de l’Union africaine composé de véhicules blindés, des armées, groupe électrogène des moyens de transmission et de bureaux au profit de la FMM.

 

Le Niger vient de recevoir du matériel de guerre de la part de l’Union africaine (UA). Ce don a pour but d’aider le pays dans sa lutte contre l’insécurité au Sahel. L’aide de l’UA a été réceptionnée dimanche, à Diffa, au sud-est du pays.

Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité au Sahel, l’Union Africaine a fait don de plusieurs matériels de guerre au Niger, qui est l’un des pays sahéliens en proie au terrorisme.

L’arsenal militaire fourni par l’Union Africaine au Niger, est composé de véhicules blindés avec armes de bord, d’un groupe électrogène de grande capacité, des moyens de transmission et de bureaux au profit de la FMM.

Dans le cadre du retour des populations déplacées des 45 villages de la commune de Geskerou, le président Mohamed Bazoum a visité les positions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de Garin dogo et de Geskerou pour évaluer le dispositif de sécurisation de ces villages.

« …Nous allons ramener les 45 villages de la commune Geskerou et ce sera à vous notamment de les sécuriser…nous allons renforcer vos capacités, les armes sont disponibles et seront mises à votre disposition… » a dit le président Bazoum en s’adressant dimanche, au détachement de Garin dogo.

Le Niger est confronté aux attaques terroristes. Le pays collabore avec des puissances extérieures pour contrer la menace terroriste mais la situation reste toujours critique.

Niger : Mohamed Bazoum satisfait des résultats de la lutte contre le terrorisme

Le président nigérien, séjourne depuis quelques jours à Diffa, dans le sud-est du pays, frontalier avec le Nigeria où sévissent les groupes extrémistes.

 

Le chef de l’Etat a rencontré des soldats déployés le long de la frontière du Nigeria, dont un contingent de 1.000 nouvelles recrues locales dédiées à la « sécurisation » des villages où des milliers déplacés ont été réinstallés l’année passée.

« Si nous faisons une évaluation sur cette année et que nous la comparons aux années précédentes, nous notons de façon évidente qu’elle s’est améliorée », a-t-il déclaré.

Ce succès engrangé est le fruit des actions concertées entre les armées de la Force multinationale mixte composée d’éléments des forces armées du Bénin, du Cameroun, du Nigeria, du Niger et du Tchad.  C’est du moins ce que pense Seidik Abba, journaliste, spécialiste du Sahel, auteur de plusieurs ouvrages sur le djihadisme.

Seidik Abba explique que « ces derniers temps, la lutte anti-terroriste dans le bassin du Lac-Tchad a enregistré des résultats significatifs qui sont surtout le fait de la meilleure coordination entre les armées engagées dans la force mixte multinationale (la (La Force multinationale mixte est composée d’éléments des forces armées du Bénin, du Cameroun, du Nigeria, du Niger et du Tchad. Depuis 2015 elle participe à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram dans ces pays) et des opérations importantes ont été réalisée par les quatre secteurs et des résultats importants ont été engrangés dans la lutte contre le terrorisme. »

Pression sur les djihadistes

Le chercheur Hassane Koné reconnaît lui aussi que les armées de la Force multinationale mixte arrivent à exercer une pression énorme sur ces groupes djihadistes.

« Ce qui fait qu’aujourd’hui, aucun groupe n’a une base sur le sol nigérien, ni dans le bassin du Lac-Tchad, ni dans la partie du Nord-ouest », observe-t-il. Ces derniers temps aussi, il y a eu un renforcement des capacités de l’armée nigérienne à travers des équipements, à travers aussi des recrutements de 1000 hommes dans la zone du bassin du Lac-Tchad et d’autres équipements qui se poursuivent ailleurs. Il faut reconnaître que c’est une armée qui sait faire la guerre et qui sait se battre », ajoute Hassane Koné.

Selon plusieurs témoins, les éléments de Boko Haram continuent cependant de semer la panique dans le Sud-est du Niger, poussant des milliers de personnes à fuir leurs villages.

Les autorités locales, estiment qu’entre juin et juillet 2021, 26.573 personnes qui ont fui les violences, suite aux attaques des djihadistes de Boko Haram ont été reconduites dans 19 villages où la sécurité avait été « renforcée ».

 

Inflation : l’Uemoa préconise la poursuite de la transformation structurelle des économies

L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) n’échappe pas à la flambée des prix consécutive à la guerre en Ukraine.Dans la plupart des pays africains, les conséquences du conflit russo-ukrainien se font sentir. A cause des sanctions occidentales infligées à la Russie, les produits pétroliers sont de plus en plus rares. Cette situation a obligé plusieurs gouvernements du continent noir à revoir à la hausse les prix du carburant. L’inflation concerne également les denrées de première nécessité avec une menace réelle sur les ménages les plus pauvres.

Pour faire face à cet énième choc exogène qui remet en cause la reprise économique notée après deux années de pandémie de Covid-19, les ministres de l’Économie et des Finances des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont mis en place un ensemble de mesures.

Le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Sani Yaya, présidant la 2e réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’organisation sous-régionale, a salué les décisions vigoureuses mises en œuvre par les États membres de l’espace communautaire pour contenir la progression de l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des populations notamment les couches les plus vulnérables.

« Pour consolider les acquis et faire face durablement à ces défis, a plaidé le président en exercice du Conseil des ministres de l’Union, je voudrais encourager les États membres à poursuivre la mise en œuvre des actions visant la transformation structurelle de nos économies, la promotion de la production locale d’intrants agricoles, la promotion et la consommation des produits locaux ainsi que l’amélioration de l’offre de l’énergie ».

Au cours des travaux commencés ce vendredi, plusieurs textes dont le Projet de rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale de juin 2022 seront examinés par les ministres réunis au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à Dakar.

Les responsables des économies de la région adopteront aussi le projet de décision portant définition de l’agrégat recettes fiscales, celui portant définition et détermination du contenu de la masse salariale et le projet de règlement relatif à l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique.

En outre, le projet de décision portant adoption des lignes directrices relatives à la réglementation des dispositifs médicaux sera adopté. Il en sera de même pour le projet portant adoption des lignes directrices relatives à l’harmonisation de la réglementation des aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge et des produits diététiques et de régime ainsi que le projet de décision portant adoption du schéma type d’institutionnalisation du genre dans les États membres de l’Union.

Bazoum et Ouattarra « harmonisent leurs points de vue » sur le dossier malien

Le président nigérien, Mohamed Bazoum, en visite officielle à Abidjan, s’est entretenu avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain.Après un tête-à–tête avec M. Alassane Ouattara, au palais présidentiel, le chef de l’Etat nigérien a pris part, au premier jour de sa visite, à une signature d’accords bilatéraux entre les deux pays, ce qui devrait permettre de redynamiser les relations de coopération.

Les deux chefs d’Etat ont fait un tour d’horizon sur la situation dans la région et leurs pays respectifs. M. Ouattara a déclaré que « nous avons les mêmes préoccupations, la question de la sécurité, notamment la lutte contre le terrorisme ».

Ils ont également évoqué des « questions économiques et financières avec la Covid-19, la guerre en Ukraine et le contexte international, dans son ensemble », au niveau de l’espace Uemoa et de la Cedeao.

M. Ouattara a annoncé un Sommet de la Cedeao le 3 juillet 2022, à Accra, avant d’ajouter que « nous avons essayé d’harmoniser nos points de vue sur ce dossier délicat, que ce soit sur le Burkina Faso, le Mali ou la Guinée », des pays voisins de la Côte d’Ivoire.

« Ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir et développer des relations de confort, de confiance, mais souhaiter surtout que le processus démocratique avance et que les peuples de ces pays ne continuèrent pas de souffrir de l’environnement actuel », a-t-il dit.

Le président du Niger, M. Mohamed Bazoum, s’est dit « très heureux d’être à Abidjan », saluant les relations « singulières » qui lient leurs deux pays, dans le cadre de la coopération au sein de l’Uemoa et de la Cedeao.

Le Niger a une communauté très importante en Côte d’Ivoire. M. Bazoum s’est félicité de ce que ses concitoyens y vivent de « manière confortable » et mènent des activités économiques importantes, et investissent dans leur pays d’origine.

Selon des données officielles, les échanges commerciaux globaux entre la Côte d’Ivoire et le Niger se caractérisent par la prépondérance des exportations ivoiriennes. Ces échanges se sont élevés à 71,11 milliards Fcfa en 2020 contre 61,42 milliards Fcfa en 2019, soit une hausse de 9,69 milliards Fcfa.

Les produits exportés par la Côte d’Ivoire sont le café transformé, l’huile de palme, barres de fer ou en acier non allié, savons ordinaires, produits pétroliers, papiers en carton, huiles essentielles, fruits et légumes frais.

La Côte d’Ivoire importe principalement du Niger, les oignons et échalotes à l’état frais ou réfrigérés, ainsi que des fruits et légumes frais. Vendredi, M. Mohamed Bazoum visitera la compagnie ivoirienne de production d’électricité (CIPREL).

Niger/Côte d’Ivoire : signature de cinq nouveaux accords

Ces nouveaux accords ont pour objectif de renforcer la coopération du Niger et de la Côte d’Ivoire dans les domaines entre autres de la lutte contre le terrorisme, des hydrocarbures, des ressources animales…

 

La Côte d’Ivoire et le Niger viennent de signer cinq nouveaux accords. Le but est de renforcer leur coopération dans les domaines de la sécurité et la lutte contre le terrorisme, des hydrocarbures, des ressources animales, de l’enseignement technique et la formation professionnelle et des consultations politiques.

Ces accords ont été signés à l’occasion de la visite de 48h du président nigérien, Mohamed Bazoum, à Abidjan. C’est du moins ce qu’a affirmé un communiqué de la présidence ivoirienne publié jeudi 23 juin.

« Le président Alassane Ouattara s’est réjoui de la visite de président Mohamed Bazoum, ainsi que de leur parfaite convergence de vues sur plusieurs sujets d’intérêt commun, notamment la lutte contre le terrorisme et les questions économiques et financières », révèle la note d’information.

Niger : Mohamed Bazoum en visite en Côte d’Ivoire

Le chef de l’Etat nigérien Mohamed Bazoum est arrivé dans la capitale ivoirienne, Abidjan jeudi 23 juin 2022, pour une visite de deux jours.

 

Cette visite du président nigérien en Côte d’Ivoire intervient quelques jours avant la tenue du sommet de la Cédéao qui aura lieu à Accra le 3 juillet 2022. Il va s’agir au cours de ce sommet de parler de la situation dans les pays qui ont connu des coups d’État ces derniers temps : Mali, Burkina Faso, et Guinée.

Quelle attitude adopter face aux juntes malienne, burkinabè et guinéenne ? Au dernier sommet d’Accra le 4 juin, les pays de la Cédéao ont décidé de se laisser du temps. Mais l’heure tourne et la date fatidique du nouveau sommet, le 3 juillet, approche. Il y a donc urgence à rapprocher les positions.

« Ce sont des pays avec lesquels nous voulons entretenir, développer des relations de confiance, mais souhaiter que le processus démocratique avance et que les peuples de ces pays ne continuent pas de souffrir de l’environnement actuel. Il s’agit non seulement de nos frères des pays voisins, mais également de la sécurité dans nos propres pays », a déclaré Alassane Ouattara.

Sur le Mali, face aux voix qui demandent la levée des sanctions, le Niger est apparu à Accra comme l’un des partisans de la fermeté. Mohamed Bazoum est-il prêt à lâcher du lest ? En tout cas, il faut que le Mali coopère avec ses voisins dans la lutte antiterroriste, plaide le chef de l’État nigérien.

« Il y a une situation au Mali qui est loin d’être confortable. Il faut souhaiter que nous ayons les convergences nécessaires avec nos frères du Mali pour nous permettre de coordonner notre action et faire en sorte que nous mutualisions nos moyens en vue de faire face à un ennemi commun. »

Loi électorale : vers une nouvelle tension entre Bamako et la Cedeao ?

L’adoption d’une nouvelle loi électorale au Mali risque de semer les germes d’un nouveau bras de fer entre les autorités de la transition malienne et la Cedeao.La nouvelle loi électorale va-t-elle reléguer au second plan le débat sur la durée de la transition malienne ? Adoptée vendredi 17 juin 2022 par le Conseil national de transition (CNT), cette loi est interprétée par certains observateurs comme une volonté des militaires, actuellement aux affaires après un double putsch, de rester au pouvoir à la fin de la transition.

Exposé au Conseil national de transition (CNT) vendredi 17 juin, l’article 164 permet notamment aux membres des forces armées ou de sécurité qui le désirent de concourir aux prochaines élections présidentielles à condition de démissionner ou d’aller à la retraite au moins six mois avant la fin du mandat en cours du président de la République.

Au sein de l’organe législatif de la transition, le sujet a fait l’objet de discussions et l’article en question a été amendé avant son adoption par la majorité des conseillers en attendant une promulgation de la loi électorale par le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goita.

« Cependant pour les élections pendant la transition, les membres des Forces armées ou de sécurité qui désirent être candidats doivent démissionner ou demander leur mise à la retraite au moins quatre (04) mois avant la date de l’élection présidentielle », précise l’article 155 (ancien 164) dans son deuxième paragraphe.

En lisant cette disposition, un enseignant chercheur malien, préférant garder l’anonymat, « se pose des questions sur les intentions réelles des militaires au pouvoir ».

« En mon sens, l’article 155 de la loi électorale est très clair dans la mesure où il contribue à ancrer dans l’imaginaire collectif, l’éventualité d’une candidature de l’un des membres de l’ex-Conseil national du Salut du Peuple (CNSP) lors des prochaines élections présidentielles », estime Yannick Houphouët Kouablan, responsable du bureau veille et analyse de risques du cabinet de conseil en sûreté, ISAO au Sénégal.

Cependant, cet analyste laisse de la place à une autre interprétation de la nouvelle loi. A l’en croire, il ne faut pas écarter la possibilité qu’elle soit une alternative pour les militaires au pouvoir, au cas où « ils n’auraient pas pu identifier un profil civil en mesure de préserver leurs intérêts au terme de la période de transition ».

En essayant d’ouvrir une brèche pour donner la possibilité à l’un des leurs d’être candidat à la présidentielle, les militaires risquent de favoriser l’établissement d’un climat de méfiance entre la junte et la classe politique malienne. Au même moment, la composition de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’autre nouveauté de la loi électorale qui est au centre, ne fait pas l’unanimité.

L’article 7 de la loi électorale dit que le collège, organe délibérant est composé de quinze (15) membres désignés par les pouvoirs publics, les partis politiques et la société civile. La majorité, à savoir huit des membres sont nommés par les pouvoirs publics contre sept pour les formations politiques et les organisations de la société civile.

Selon l’enseignant-chercheur malien qui a préféré taire son identité, l’éventuelle participation des militaires actuellement au pouvoir aux prochaines élections « peut peser sur la crédibilité des élections à venir ».

De son côté, Yannick Houphouët Kouablan redoute « un accroissement des tensions entre le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ». C’est d’autant plus prévisible que dès le lendemain du coup d’Etat d’août 2020, les chefs d’Etat de la Cedeao avaient tenu à ce qu’il soit mentionné dans la charte de transition que les militaires auteurs du putsch ne seraient pas capables de se présenter aux élections. Une disposition maintenue et même renforcée durant la révision de la charte en février 2022.

Mis devant le fait accompli comme cela est déjà le cas sur la durée de la transition fixée à 24 mois à compter du 26 mars 2022 alors que la conférence des chefs d’Etat qui n’a pu trouver un consensus le 4 juin a décidé de trancher le 3 juillet prochain à l’occasion d’un sommet extraordinaire de la Cedeao, l’énigme est de savoir quelle sera l’attitude l’institution régionale ? Quelle sera la réponse de Bamako en cas de maintien des sanctions économiques et financières au sortir de cette session ?

« Il est clair que le Mali est dans une phase de remise en question et de rejet de plusieurs équilibres : dénonciation des accords de défense le liant avec la France, demande du retrait des soldats de Barkhane du territoire malien, retrait des instances du G5-Sahel et notamment de sa force conjointe etc. », reconnaît Yannick Houphouët Kouablan. « Néanmoins, je ne pense pas que les autorités maliennes de la transition adoptent une posture radicale au point de se retirer de la Cedeao », espère-t-il.

Son homologue malien invite les autorités de Bamako « à ne pas écouter la rue qui les pousse vers une telle décision ». Pour lui, « le Mali est condamné à rester au sein de la Cedeao pour son propre intérêt ». « Sur le plan politique, un éventuel retrait du Mali de la Cedeao renforcerait son isolement sur la scène internationale », prévient Yannick Houphouët Kouablan.

Gazoduc transsaharien : le Niger l’Algérie et le Nigeria actualisent l’étude de faisabilité du projet

Les ministres de l’Énergie d’Algérie, du Nigeria et du Niger ont tenu, lundi à Abuja, une deuxième réunion tripartite sur le projet du gazoduc transsaharien (TSGP).

 

La rencontre s’est soldée, selon un communiqué du ministère algérien de l’Energie et des Mines, par un accord dans le but de relancer ce méga-chantier, d’une longueur de plus de 4. 000 km. Celui-ci, a précisé la même source en reprenant les déclarations du ministre algérien, Mohamed Arkab, a porté sur la mise en place d’un groupe de travail pour actualiser l’étude de faisabilité de ce projet.

Dans son allocution prononcée à cette occasion, a précisé le communiqué, Mohamed Arkab a confirmé « l’approbation des décisions de la précédente réunion tenue à Niamey, au Niger, le 16 février 2022 qui avait défini une feuille de route pour réaliser ce chantier ».

« Cette démarche démontre la volonté des trois acteurs de redynamiser un projet ayant une dimension régionale et internationale, visant prioritairement le développement social et économique de nos pays », a-t-il noté.

Le ministre algérien a rappelé également le TSGP, inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme du NEPAD, « intervient dans un contexte géopolitique et énergétique particulier caractérisé par une forte demande en gaz et pétrole, d’une part, et une stagnation de l’offre due à une baisse des investissements, notamment dans le domaine de l’exploration pétrolière et gazière, amorcée depuis 2015 ».

Selon lui, ce gazoduc « est un exemple de la volonté de nos trois pays de mettre en place une infrastructure régionale d’envergure internationale ». « Ce qui est conforme à nos objectifs nationaux et à nos engagements internationaux en tant que pays engagés à réduire la l’empreinte carbone et la sécurisation de l’approvisionnement en gaz naturel des marchés. Il est également considéré comme une nouvelle source d’approvisionnement face à une demande toujours croissante, compte tenu de la place que le gaz naturel occupera dans le mix énergétique à l’avenir », a-t-il fait remarquer, insistant sur « l’apport de ce projet pour les trois pays en matière d’augmentation de leur capacité de production et d’exportation du gaz ».

Mohamed Arkab a présenté également les avantages les plus importants de la réalisation de ce projet. « En plus du développement économique et social que ce projet apportera à la population locale et aux différentes zones de transit, il donnera également la possibilité de relier d’autres pays comme le Mali et le Tchad, et permettra également le renforcement des infrastructures existantes et nouvelles pour le transport par pipeline, telles que la section « Projet de pipeline Gaz naturel AKK », d’une longueur de 614 km et le GR-5, qui relie les champs de l’extrême sud-ouest de l’Algérie », a-t-il expliqué.

Et d’enchaîner : « Ce projet bénéficiera des opportunités offertes par l’Algérie en termes d’infrastructures notamment le réseau de transports, les groupes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures de pétrochimie ainsi que la position géographique proche des marchés de gaz ».

Mohamed Arkab a mis également l’accent sur « l’intérêt particulier accordé par l’Algérie à ce projet important, susceptible d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations unissant les trois pays dans le domaine de la coopération technique, et de renforcer les capacités ».

G5 Sahel : Pourquoi le Mali a retiré ses troupes ?

Moins d’un mois après sa décision de quitter le G5 Sahel, le Mali a désengagé ses forces de la Force Conjointe.En annonçant le 15 mai dernier son retrait des instances du G5 Sahel, Bamako ne bluffait pas. Mardi 14 juin, les autorités de la transition de Bamako ont annoncé mettre fin à « l’engagement des personnels maliens en service au sein des fuseaux ouest et centre pour compter le 30 juin ». Une démarche qui s’inscrit « dans le cadre de la mise en par le respect de la décision prise par Bamako le 15 mai de de son retrait de toutes les instances du G5 Sahel, y compris la Force Conjointe du G5 Sahel », précise une lettre du chef d’Etat-major des armées maliennes adressée au Commandant de la Force Conjointe du G5 Sahel. Cette organisation régionale qui regroupe le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, lancée en 2014 pour combattre les groupes jihadistes présents dans le Sahel.

Créée, elle en 2015, la Force conjointe (FC) était jusqu’ici constituée de sept bataillons comptant chacun 650 hommes (550 militaires, 100 policiers et gendarmes) répartis sur trois fuseaux : Ouest (Mali –Mauritanie), Centre (Mali, Burkina Faso et Niger) et Est (Niger –Tchad).

Cette force est chargée de combattre le terrorisme, le trafic de drogue, les trafics d’êtres humains avec un droit de poursuite de part et d’autre des frontières. Une possibilité dont se prive désormais Bamako en se retirant du G5 Sahel et de sa force conjointe.

Jeudi 19 mai, le président en exercice du G5 Sahel, le Général Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad avait invité les autorités de la transition à reconsidérer leur position.

Jugeant injustifiée la décision du Mali, la Mauritanie avait promis « de mettre tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte tous les obstacles qui se dressent devant lui ». Vendredi 20, Nouakchott avait dépêché son ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug à Bamako.

Le Niger n’a pas jugé nécessaire de faire des efforts pour sauver les meubles. Niamey a préféré acter la mort du G5 Sahel qui vient de prendre effet avec le retrait des militaires maliens des cinq des sept fuseaux et du poste de commandement (PC) de Bamako. Selon le document du chef d’état-major malien, les militaires rappelés reprendront service « dans leurs armées à compter du 1er juillet ».

Le Mali a décidé de se retirer du G5 Sahel en raison de ce que son gouvernement a qualifié de « manœuvres » visant  à l’empêcher d’assurer la direction de l’organisation régionale à partir de février 2022, date à laquelle il devait théoriquement hériter de cette charge en vertu du principe de la présidence tournante consacré par les textes fondamentaux de cette entité.

A lire aussi : Pourquoi le Mali se retire du G5 Sahel?

Théâtre d’un premier coup d’état en août 2020 quand un groupe de jeunes officiers a démis le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), le Mali est aujourd’hui dirigé par un gouvernement de transition dominé par les militaires qui a été installé au lendemain de la déposition, fin mai 2021, du président Bah N’daw et de son premier ministre Moctar Ouane alors chargés d’organiser le retour du pays vers l’ordre constitutionnel.

Contrairement au putsch contre IBK qui a été très peu désapprouvé par les partenaires du Mali, le second coup d’État a été largement condamné et a provoqué une nette dégradation des relations entre Bamako et la communauté internationale.

Après la France qui avait d’abord menacé puis décidé de retirer ses troupes engagées dans la lutte anti-jihadiste au Mali, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a prononcé plusieurs sanctions contre Bamako, dont un embargo économique et financier ainsi que la fermeture des frontières aériennes et terrestres avec le pays.

Bamako qui soupçonne une puissance « extrarégionale », en clair la France, d’être derrière ces sanctions n’a pas apprécié « le manque de solidarité » de pays du G5 Sahel que certains cercles du pouvoir malien accusent d’être à la solde de Paris qui s’est montré moins exigeant avec le Tchad où des militaires ont pris le pouvoir de manière anticonstitutionnelle, après le décès, le 20 avril 2021, du Maréchal Idriss Deby Itno.

UFOA B U17 : le Niger tombe face à la Côte d’Ivoire

Le Niger affrontait la Côte d’Ivoire mercredi 15 juin à Cape Coast dans le cadre de la 2è journée du tournoi UFOA B U17.

 

6-1, c’est le score qui a sanctionné la rencontre opposant le Niger et la Côte d’Ivoire, mercredi 15 juin 2022, à Cape Coast. C’était à l’occasion de la 2è journée du tournoi UFOA B U17.

Surpris par le Bénin (2-3) en première journée, la Côte d’Ivoire retrouve le sourire. Les Éléphanteaux ont relancé leur campagne après leur victoire écrasante face au Niger ce mercredi.

Le Benin qui était visiblement trop faible n’a pas pu contenir les assauts ivoiriens. Avec cette victoire logique, la Côte d’Ivoire prend provisoirement la tête du groupe B devant le Bénin et le Burkina Faso.

Niger : 8 gendarmes tués dans une attaque de terroristes

Huit gendarmes ont été tués mardi et 33 blessés au cours d’une attaque « terroriste » à Waraou, une localité située dans le département de Gothèye.

 

« Mardi 14 juin 2022 aux environs de 5h30 locales, le détachement de la gendarmerie nationale de Waraou (…) a fait l’objet d’une attaque par des groupes armés terroristes aux guidons de plusieurs dizaines de motos et de véhicules », souligne un communiqué du ministère nigérien de la Défense.

Selon un bilan provisoire, huit gendarmes sont morts, 33 ont été blessés dont six gravement. Une cinquantaine de « terroristes » ont été tués. Selon le ministère, cette attaque a visé des éléments de la gendarmerie « en mission de sécurisation des villages environnants » de Waraou, située non loin du Burkina Faso.

Opérations de ratissage

« La réaction énergique des éléments du détachement avec le renfort terrestre et aérien tant national que celui des partenaires a permis de mettre en déroute l’ennemi », poursuit le communiqué. Cinq voitures et un camion des forces nigériennes ont été « détruits » lors des combats, ajoute-t-il, précisant que les opérations de ratissage se poursuivent.

Sept agents, membres de la commission électorale nationale (CENI), avaient été tués en février 2021 lorsque leur véhicule a roulé sur une mine, à Waraou.

Riposte militaire

Le département de Gothèye est situé dans la région de Tillabéri, qui se trouve dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, devenue un repaire des djihadistes sahéliens, dont l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).

Ces derniers mois, le président nigérien Mohamed Bazoum a amorcé une nouvelle approche ces derniers mois, celle du dialogue avec des djihadistes, afin de tenter de retrouver la paix.

Mais la riposte militaire se poursuit puisque quelque 12 000 soldats nigériens combattent dans une dizaine d’opérations anti-djihadistes, dont près de la moitié le long des plus 1 400 km de frontières avec le Mali et le Burkina Faso.

Mali : que cache l’arrestation du chef jihadiste Oumeya Ould Albakaye

Pendant qu’elle se retire du Mali, la France arrête un chef jihadiste lié à l’Etat islamique.Que cherche à prouver la France ? Alors que ses forces se retirent progressivement du Mali, elle continue de mener des opérations militaires dans ce pays sahélien, malgré la demande formulée par la junte au pouvoir de retirer ses troupes « sans délai ».

Dans la nuit du 11 au 12 juin, l’armée française affirme avoir arrêté Oumeya Ould Albakaye, un « haut responsable » de l’Etat islamique au Sahel, anciennement appelé Etat islamique dans le Grand Sahara (EIGS).

L’Etat-major des majors des armées françaises précise dans un communiqué publié mercredi 15 juin, que l’opération ayant permis de capturer ce « haut responsable » de l’Etat islamique au Sahel l’EIS à la frontière malo-nigérienne, est le résultat d’une traque de plusieurs semaines dans laquelle différentes capacités aériennes et des unités terrestres ont été mobilisées.

Selon le journaliste Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes, Oumeya Ould Albakaye a été arrêté en compagnie de trois autres personnes dans un campement à Labzanga, non loin de la frontière avec le Niger.

Chef de l’Etat islamique au Sahel dans le Gourma, au Mali et pour l’Oudalan, au nord du Burkina Faso, Oumaya Ould Albakaye est le successeur d’Abdel Hakim al Sahroui, mort des suites d’une maladie.

Il est décrit comme le planificateur de plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao. « Il dirigeait des réseaux de mise en œuvre d’engins explosifs improvisés. Responsable d’un grand nombre d’exactions et d’actions de représailles menées par l’EIGS par l’EIGS (Etat islamique au Sahel depuis mars 2022) », ajoute le communiqué de l’EMA.

Mais quel cachet faut-il donner à cette arrestation annoncée au lendemain de la rétrocession par les forces françaises de la base de Ménaka aux Fama ? Chercheur à l’Université de Bayreuth, en Allemagne, Adama Sandor décrypte cette intervention française en la reliant à l’incapacité de l’armée malienne à porter des coups d’envergure contre les groupes jihadistes dans la région des trois frontières. Pour le chercheur, c’est un message subliminal lancé à Bamako pour lui signifier qu’elle a encore besoin des services de ses partenaires internationaux dans cette région devenue l’un des repères des insurgés islamistes.

L’Etat-major des armées célèbre un « succès » en espérant qu’il déstabilisera à nouveau le haut commandement de l’EIGS (actuel EIS) dans la zone des trois frontières ». Le même groupe avait été la cible de plusieurs opérations de Barkhane, ayant abouti à l’arrestation de nombre de ses cadres et à la neutralisation d’Adnan Abou Walid al Sahraoui, au mois d’août 2021. Ces actions avaient pour objectif d’affaiblir le groupe jihadiste né en 2015 des flancs d’Al Mourabitoune, alors sous le commandement de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar.

Cependant, celui-ci, promu 7e province de l’Etat islamique en Afrique, sous l’impulsion de son défunt commandant en chef, Abou Al Bara al Sahraoui, multiplie depuis mars les offensives dans le nord-est du Mali, où des affrontements sont régulièrement signalés entre ses combattants et les mouvements touaregs pro-gouvernementaux. Ces affrontements auraient fait 264 victimes civiles, selon les autorités locales citées par la note trimestrielle de la Minusma.

Niger : la dégradation de l’espace civique inquiète la société civile

Une quinzaine d’organisations de la société civile nigérienne ont exprimé leur inquiétude face à la dégradation de l’espace civique.

 

Regroupées au sein du mouvement « Tournons La Page », ces organisations ont fait part de leur inquiétude dans un rapport de 236 pages distribué à la presse lundi 13 juin 2022.

« Par un arsenal juridique de plus en plus répressif remettant en cause les droits fondamentaux, les engagements internationaux du pays et l’indépendance de la justice, le Niger avance vers une fermeture irréversible de l’espace civique », ont déploré les organisations de la société civile.

« Entre arrestations de masse d’activistes, journalistes ou opposants politiques, l’interdiction systématique de manifester et coupures d’internet, les libertés d’expression, de manifestation, d’association et de vie privée ne sont désormais plus garanties », ont-elles observé.

Selon les organisateurs membres de « Tournons La Page », depuis 2014, au moins cinquante-trois (53) manifestations ont été interdites au Niger et plus de mille (1000) personnes ont été incarcérées, dont certaines pendant plusieurs mois, à cause de leurs opinions ou lors des manifestations interdites.

Entre autres recommandations, les organisations de la société civile ont demandé à l’État du Niger de « veiller au respect des engagements pris en matière de droits humains, dont les libertés d’expression, d’opinion, de réunion, de manifestation et de circulation » et aux partenaires du Niger de « mettre en place une conditionnalité des soutiens qu’ils apportent à l’État du Niger à la bonne gouvernance et au respect des droits humains et de l’État de droit ».

Aucune réaction n’a été enregistrée de la part des autorités nigériennes au sujet du rapport de la société civile, lundi à 15h GMT.

Lors d’une visite au Niger en décembre dernier, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association, Clément Voule, a exprimé sa préoccupation par rapport aux interdictions de manifestations. « Il est inquiétant de constater que depuis 2018, toute demande de manifestation visant à exprimer des points de vue opposés sur la façon dont le pays est gouverné a été systématiquement interdite avec pour motifs la crise sécuritaire ou l’urgence sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 », a-t-il expliqué.

« Bien que la crise sécuritaire soit préoccupante, elle ne justifie pas à elle seule l’interdiction systématique des manifestations publiques. C’est en période de crise que les citoyens ont le plus besoin de s’exprimer sur la manière dont cette crise est gérée à travers l’exercice de leur droit de réunion pacifique », a estimé l’expert onusien.

Sahel : pourquoi les humanitaires sont ciblés ?

La région, confrontée à la menace jihadiste, est de moins en moins sûre pour les travailleurs humanitaires.C’était un mercredi noir. Le 1er juin dernier, vers 18 heures, une équipe de la Croix-Rouge a essuyé des tirs d’hommes armés à bord de motos sur l’axe Koussané-Kayes, dans l’Ouest du Mali. Parmi les quatre membres du groupe, revenant d’une visite de terrain, le chauffeur malien et un humanitaire sénégalais sont tués.

Un drame qui relance le débat sur la sécurité des travailleurs humanitaires. Pourtant, « le droit international humanitaire prévoit clairement la protection du personnel sanitaire et des personnels de secours en temps de conflit. C’est d’ailleurs sa raison d’être. La première Convention de Genève adoptée en 1864 visait à protéger les blessés et ceux qui leur viennent en aide », rappelle le spécialiste Julien Antouly dans un entretien avec APA.

Dans le temps, cet arsenal juridique a beaucoup évolué, mais l’article 3 commun aux quatre conventions de Genève « octroie au Comité International de la Croix-Rouge (CICR), ainsi qu’aux autres organismes humanitaires impartiaux, le droit d’offrir leurs services aux parties au conflit ».

Partout où il y a des combats dans le monde, des organisations humanitaires s’emploient à remplir cette mission essentielle. « Au Sahel, la Croix-Rouge intervient aussi bien en matière de secours d’urgence que dans le cadre de projets de programmes de développement. Elle assiste les populations fragilisées par les crises sanitaires, les catastrophes, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les inégalités et le changement climatique », précise Moustapha Diallo, chargé de communication de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) pour la région.

Directeur Général de Médecins Sans Frontières (MSF), Thierry Allafort explique qu’il y a un fort besoin de soins au Niger, au Mali, au Burkina et au Nigeria dans une moindre mesure. A l’en croire, dans la conduite de leurs missions, les travailleurs humanitaires ont toujours rencontré des risques.

« Mais l’aspect nouveau et particulièrement choquant des tragédies de ces dernières années est que des personnes ont été délibérément tuées bien qu’elles étaient clairement identifiées et connues en tant que membres du personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des Nations Unies ou d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) », alertait le CICR en 1998, à l’occasion de la première réunion périodique sur le droit international humanitaire.

Une vingtaine d’années plus tard, le constat est toujours amer. Faute d’éléments suffisants accréditant la thèse de la préméditation, M. Diallo ne veut pas verser dans la spéculation, mais n’en déplore pas moins les attaques contre les travailleurs humanitaires.

« Dans de nombreuses régions où nous intervenons, être des cibles des terroristes et des milices d’auto-défense est une donnée avec laquelle nous devons composer. Il me semble que nous avons du mal à reconnaître cet état de fait », admet Thierry Allafort.

Cette tendance est confirmée par les statistiques de la base de données sur la sécurité des travailleurs humanitaires (AWSD, sigle en anglais). Rien qu’en 2020, elle a recensé 283 attaques contre 276 l’année précédente. Au total, ces assauts survenus dans 41 pays ont fait 484 victimes, entraîné la mort de 117 personnes et causé des blessures à 242 individus. A cela s’ajoute, 125 enlèvements.

Au Mali et au Burkina, en 2021, la même base de données a dénombré 52 incidents sécuritaires avec un fort taux d’enlèvements d’humanitaires. Pour la majorité des cas, les auteurs ne sont pas déterminés même si les groupes armés non étatiques sont souvent pointés du doigt.

Le 9 août 2020, six jeunes humanitaires de l’ONG ACTED ont été assassinés avec leur chauffeur et leur guide nigériens dans la Réserve de girafes de Kouré, à 60 kilomètres au Sud-Est de Niamey (Niger). Une atrocité revendiquée par la branche sahélienne de l’Etat Islamique.

Revirement

Il y a dix ans maintenant, l’action humanitaire était acceptée par les jihadistes contrôlant le Nord du Mali. Chef de la Sous-Délégation du CICR dans cette zone de novembre 2011 à novembre 2014, Attaher Zacka Maïga se souvient de sa rencontre avec Mokhtar Belmokhtar, dirigeant de la brigade Al Moulathamoune en rupture de ban à l’époque avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Je lui ai demandé pourquoi il a voulu discuter avec des responsables du CICR. Il a dit qu’il était au courant de notre travail et qu’il s’était déjà entretenu avec des responsables humanitaires en Afghanistan en 1990. Il a déclaré que nous étions une organisation crédible et sérieuse », a récemment témoigné M. Maïga dans la revue internationale de la Croix-Rouge.

Aujourd’hui, « les choses sont très différentes. Il existe une pléthore de groupes armés opérant au Mali avec parfois des agendas et ambitions peu clairs. Le travail humanitaire est plus difficile qu’il ne l’était en 2012 », regrette-t-il. De tous temps, argumente M. Allafort, « les négociations sont compliquées quand il y a plusieurs acteurs armés » sur le terrain.

Le document préparatoire du CICR pour la première réunion périodique sur le droit international analyse cette situation à travers la nature changeante des conflits : « La protection du personnel humanitaire expatrié et national relevait essentiellement de la responsabilité des parties au conflit. Celles-ci n’escortaient pas les équipes humanitaires, mais les laissez-passer et les autorisations fonctionnaient relativement bien. Car le système était basé sur une chaîne de commandement claire ».

De nos jours, l’action humanitaire peut être perçue comme « une entrave aux objectifs ultimes des parties au conflit ». Accusés de vouloir « évangéliser » les autochtones, Béatrice Stockly et Cecilia Narvaez Argoti, des missionnaires suisse et colombienne, ont respectivement été enlevées en janvier 2016 et en février 2017 au Mali. La première nommée a perdu la vie dans cette mésaventure.

Pour les groupes armés, le kidnapping d’humanitaires peut également être une source de revenus. Capturée à Gao, au Mali, où elle dirigeait une ONG d’aide à l’enfance, la Française Sophie Pétronin a recouvré la liberté en octobre 2020 en même temps que l’homme politique malien, feu Soumaïla Cissé et deux Italiens. En contrepartie, les autorités maliennes ont relâché plus de 200 membres présumés du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) et auraient payé une rançon.

Tout compte fait, selon M. Antouly, le bouclier le plus efficace, « c’est de se montrer utile, neutre et impartial » sur le théâtre des opérations. « Discuter avec tout le monde, se rapprocher des communautés et adapter les opérations au contexte sécuritaire », ajoute le Directeur Général de MSF, permet de minimiser les risques. Cela dit, les organisations humanitaires ont toujours la possibilité de se retirer des zones de conflits lorsque les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sécurité de leur personnel.

Niger-Téra : le président Bazoum lance un appel à ses homologues du Mali et du Burkina Faso

Au Niger, le président Mohamed Bazoum poursuit sa visite dans l’ouest du pays à la rencontre des populations déplacées.

 

Jeudi 09 juin, il était dans la zone des trois frontières (Burkina Faso-Mali-Niger) dans la région de Téra qui subit la pression des jihadistes. Quelque 13500 personnes y sont déplacées. Mohamed Bazoum a profité de la proximité de Téra avec ses voisins du Mali et du Burkina Faso pour lancer un appel à la mutualisation de leurs actions contre les terroristes.

C’est depuis la ville de Téra, dans une zone affectée par le terrorisme sur les trois frontières que le président Mohamed Bazoum a mesuré les difficultés auxquelles peuvent être confrontées les forces nigériennes.

« Dans cette zone des trois frontières, quand vous passez la frontière du Niger, vous n’avez affaire qu’à des espaces occupés par les terroristes. Et ça rend difficile le travail que doivent faire nos forces ».

Du fait de sa proximité avec le Mali et le Burkina Faso, la région de Téra est exposée aux affres du terrorisme d’où cet appel du président Mohamed Bazoum à ses voisins.

« Il est souhaitable, il est urgent que les pays frères du Mali et du Burkina Faso puissent se relever. Nous allons continuer à projeter nos forces de façon à créer le bouclier dont nous avons besoin ».

Diagourou est aujourd’hui un village fantôme en insécurité totale, selon son maire Hama Boukari. « Il n’y a aucune école qui fonctionne, aucun fonctionnaire de l’Etat ne peut aller à Diagourou. Nous avons aujourd’hui 23 chefs de village sur les 43, qui sont à Téra ».

Quelque 3000 hommes des forces spéciales de l’opération Niya combattent sans répit les jihadistes dans cette zone.

Mali : une levée de l’embargo est-elle possible avant juillet ?

Les autorités maliennes ont décidé de prolonger de 24 mois la durée de la transition, une décision unilatérale que « regrette » la Cedeao.Le samedi 4 juin dernier à Accra, au Ghana, les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale n’ont pas trouvé d’accord sur le dossier malien. Après de longues heures de discussions, le consensus n’était pas obtenu pour la levée de l’embargo qui fait autant mal à Bamako que dans les pays voisins, tel que le Sénégal. Le statu quo est maintenu en attendant la tenue du prochain sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prévu le 3 juillet dans la capitale ghanéenne.

Mais depuis le 4 juin, les lignes semblent bouger de part et d’autre, donnant espoir à certains acteurs que la communauté économique des Etats ouest-africains pourrait reconsidérer sa position. Lundi dernier, soit deux jours après le sommet d’Accra, le colonel Assimi Goïta a signé un décret où il fixe la durée de la transition malienne « à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022 ». C’est une avancée dans la crise politique car, en début d’année, les militaires maliens projetaient de diriger le pays jusqu’à cinq ans. En réaction, le 9 janvier, la Cedeao a adopté des sanctions très dures contre Bamako comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers au sein de la Bceao.

En dépit de ce pas en avant, la Cedeao n’applaudit pas pour autant les autorités maliennes. Dans un communiqué publié mardi soir, elle déclare avoir « pris acte » du décret fixant le nouveau calendrier de transition. Toutefois, « elle regrette que cette décision ait été prise à un moment où les négociations se déroulent encore, en vue de parvenir à un consensus ».

Les moutons maliens vont-ils traverser les frontières ?

Pour l’organisation sous-régionale, son médiateur de la Cedeao pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, « poursuivra les échanges avec les autorités du Mali, en vue de parvenir à un chronogramme mutuellement acceptable de transition, permettant d’assurer un soutien de la Cedeao ». Ainsi, elle montre clairement sa désapprobation quant au nouveau calendrier présenté par la junte malienne.

Lors du sommet d’Accra, certains dirigeants de la région campaient toujours sur une transition de 16 à 18 mois, à compter de mars 2022. En outre, le médiateur Goodluck Jonathan continue de rapprocher les positions en allant rencontrer les acteurs clés, parmi les chefs d’États de pays membres de l’institution ainsi que les autorités maliennes. Avec le président en exercice de la Cedeao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo et le président sénégalais Macky Sall, leur visite était d’ailleurs annoncée à Bamako après la tenue du dernier sommet d’Accra. Sont-ils toujours dans les délais ?

Dans tous les cas, Goodluck Jonathan a proposé plusieurs solutions de sortie de crise, telle qu’une transition d’une durée tournant autour de 24 mois. Par conséquent, le texte méritait d’être peaufiné. Mais la manière « cavalière » qu’a eue Bamako d’annoncer la durée de la transition a irrité plusieurs chefs d’État, selon une source citée par RFI. Que va donc décider la Cedeao après avoir « regretté » la décision unilatérale des autorités maliennes ? Va-t-elle annoncer une levée partielle des sanctions qui empêchent aux éleveurs maliens, par exemple, de convoyer leurs moutons au Sénégal à l’approche de la Tabaski, la fête de l’Eid el Kébir qui sera célébrée dans un mois ?

En effet, le pays de Macky Sall compte beaucoup sur les moutons de ce pays voisin, plus accessibles parfois, pour approvisionner normalement son marché. Récemment, après une visite d’inspection, le ministère sénégalais de l’Elevage et des Productions animales a tenté de rassurer les ménages même si plusieurs d’entre eux demeurent inquiets.

Intransigeance

En revanche, Pr Abdoulaye Sounaye, spécialiste nigérien des questions sahéliennes et de l’Afrique de l’ouest, note que la Cedeao ne se prononcera sur une levée partielle ou définitive des sanctions sur le Mali avant le 3 juillet, date du prochain sommet extraordinaire de sa conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. « Je pense que la Cedeao va attendre jusqu’à son sommet. Elle a déjà décidé d’une mission que son président va conduire. Je crois que la conférence des chefs d’Etat ne fait pas trop confiance aux autorités de la transition au Mali », indique à APA l’enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

De plus, signale ce chercheur affilié au Leibniz ZentrumModerner Orient de Berlin, en Allemagne, la tâche est très difficile en ce moment pour les dirigeants de cette organisation. Ils veulent sortir de cette situation sans perdre la face, en parvenant surtout à décourager les éventuelles prises de pouvoir par les armes devenues récurrentes dans la région.

« De toutes les façons, on voit bien que la Cedeao cherche une voie de sortie de crise pour redorer son blason de la même façon que les autorités maliennes cherchent une sortie pour au moins avoir accès à certaines ressources financières. En fait, les sanctions sont devenues un véritable conundrum (casse-tête) pour les deux parties », explique Pr Sounaye.

Mali – Cedeao : Faure Gnassingbé en passe de réussir son pari

Le président togolais était sollicité par les autorités de transition malienne pour jouer un rôle de médiateur avec les chefs d’Etat ouest-africains.Plus d’un mois après avoir accepté un rôle de médiateur dans la crise malienne, le président togolais, Faure Gnassingbé, a réussi à rapprocher les positions entre les militaires au pouvoir à Bamako et l’organisation régionale.

En effet, selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop,  les dirigeants ouest-africains ont accepté la transition 24 mois décrétée par la junte avant l’organisation des élections qui doivent permettre le retour des civils au pouvoir en mars 2024.

Si les sanctions sont toujours maintenues, souligne-t-il, c’est qu’il reste « certains détails » à finaliser comme la présentation d’un chronogramme détaillé et la mise en place d’un comité conjoint de suivi. Deux préalables qui seront réglés selon le dirigeant malien avant le sommet de la Cedeao du 3 juillet prochain. 

Si les sanctions venaient à être levées, Faure Gnassingbé, doyen des chefs d’Etat de la sous-région (17 ans au pouvoir), en tirerait à coup sûr « un succès diplomatique éclatant. »

Le président togolais; a toujours milité pour une levée des sanctions contre le Mali s’attirant la sympathie des dirigeants maliens. « Nous avons, au nom du président de la transition, sollicité le président Faure Gnassingbé (…) pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », avait déclaré M. Diop, en visite à Lomé.

Selon lui, la situation dans laquelle se trouve le Mali, « nécessite qu’on fasse preuve de génie politique », avait-il indiqué lors de sa rencontre avec le président togolais.

Un mois plus tard, un dénouement heureux est sur le point d’être trouvé dans cette crise malienne, au grand bonheur des populations.

 

 

Mali : colère et déception à Bamako contre la Cedeao

Colère et amertume sont les sentiments les mieux partagés à Bamako, la capitale malienne, après le maintien de l’embargo de la Cedeao.« C’était vraiment le sommet de l’espoir. Ce fut vraiment une surprise générale », lance un confrère malien, déçu de la tournure des évènements. Beaucoup de Maliens se disent déçus de l’issue du sommet de la Cedeao du 4 juin dernier, alors qu’ils attendaient une levée des sanctions.

A Bamako, le maintien de l’embargo et le report du sommet au 3 juillet prochain, sonnent comme un coup de semonce. « On sait que le président sénégalais (Macky Sall) a mis tout son poids pour que les sanctions soient levées, mais on apprend aussi que Nana Akufo-Addo du Ghana, Muhammadu Buhari du Nigeria et Mohamed Bazoum du Niger se sont opposés à la levée de l’embargo. Les Maliens sont évidemment très déçus de la tournure du sommet, parce que la situation se tend chaque jour», ajoute notre confrère.

Dans le Grand marché de Bamako, l’embargo de la Cedeao commence à se faire ressentir au niveau des commerces. « Ici, les gens font semblant, mais la situation est devenue intenable. Le kilogramme de sucre est passé de 450 francs à 600 francs, le kilogramme de lait est passé de 2300 à 2800 francs, le riz est passé de 450 à 650 francs, pour ne citer que ces exemples »  indique Moustapha, un Sénégalais, qui vit à Bamako, depuis plus de 30 ans.

Depuis l’entrée en vigueur des sanctions le 9 janvier dernier, le Mali navigue entre inflation et pénurie. « Il faut reconnaître que les Maliens ont une capacité de résilience incroyable motivée en cela par le sens patriotique mis en avant par les militaires » souligne un confère. Mais, « il faut se demander jusqu’à quand, ils vont pouvoir tenir, parce que la situation est devenue difficile pour tout le monde. Il y a des hausses et des pénuries depuis quelques semaines dans le pays », ajoute-t-il. 

Une « colère grandissante » commence même à gagner Bamako et certaines villes du pays pour dénoncer la vie chère. Une marche est même prévue vendredi prochain dans le pays pour fustiger la « hausse des prix », selon une source locale.

Plusieurs secteurs sont paralysés et le pays marche au ralenti. Les banques, l’agriculture, l’élevage et les commerces sont les secteurs les plus impactés par les sanctions. « Les banques sont asphyxiées par les sanctions de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Les transactions ne peuvent plus se faire correctement, et dans un pays, quand le système financier est dérégulé, tout est paralysé », reconnaît, ce cadre, chargé de communication d’une grande banque installée à Bamako.

Les fonctionnaires payés en liquide

Le paiement des salaires par virement bancaire est pour le moment « impossible » selon un fonctionnaire qui s’est confié à APA. Le pays vit de « la mobilisation interne des ressources », selon Moussa (nom d’emprunt) fonctionnaire malien. « Tous les agents de l’Etat sont payés en liquide par le bureau de comptabilité de leur service respectif à la fin du mois », indique-t-il.

« Évidemment, la conséquence est que les banques qui avaient prêté de l’argent à des fonctionnaires sont pénalisées parce qu’elles ne peuvent plus opérer des retenues à la source. Les sanctions financières de l’Uemoa ont sérieusement touché le système bancaire. Aujourd’hui le monde est interconnecté », indique ce fonctionnaire.

La tension monte à Bamako et les prix s’envolent. A un mois de la fête musulmane du sacrifice (l’Aïd el-Kébir), les prix des ovins se sont envolés à cause de l’embargo et surtout de l’insécurité dans la région du Sahel. « Le prix des moutons a doublé au Mali en un an. Tout est devenu subitement cher à cause de la guerre et de l’embargo », explique Moustapha, qui opère au Grand marché de Bamako.

Le commerce du mouton est en péril au Mali surtout si les frontières restent fermées au-delà du sommet du 3 juillet. « Beaucoup d’éleveurs maliens sont inquiets. Le Mali ravitaille beaucoup de pays de la sous-région durant la fête de Tabaski. Actuellement, si les sanctions ne sont pas levées, les moutons maliens ne sortiront pas. Il n’y aura pas de dérogation. Pour le secteur de l’élevage, ce serait un coup terrible, puisque c’est plusieurs milliards chaque année » indique un interlocuteur.

Face à « l’orgueil » de la communauté internationale et « l’arrogance » des militaires, le peuple malien est en train de « mourir », selon l’Imam Mahmoud Dicko, personnalité incontournable du paysage politique malien. Le charismatique prêcheur, appelle les autorités de la transition et les chefs d’Etat ouest-africains à trouver un terrain d’entente pour mettre fin à l’embargo.

Dans ce contexte de crise, le prochain sommet du 3 juillet s’annonce crucial pour le Mali et la Cedeao, dont certains des chefs d’Etat adoptent des positions divergentes sur le dossier malien. 

Pour tenter de rapprocher les positions, le président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo Addo, le président sénégalais Macky Sall et le médiateur de la Cedeao dans le dossier malien, Goodluck Jonathan, sont attendus à Bamako dans les prochains jours. Cette visite a pour mission de rechercher un consensus sur la durée de la transition, pomme de discorde, entre la junte au pouvoir et les chefs d’Etat ouest-africains.

 

 

Mali : l’Uemoa en sommet extraordinaire à Accra, ce samedi

Le dossier malien sera probablement au cœur du sommet extraordinaire de l’Uemoa qui se tient ce samedi 4 juin à Accra (Ghana).Dans un communiqué parvenu à APA, l’Union économique monétaire ouest-africaine a annoncé la « tenue d’une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement », ce samedi 4 juin à Accra, la capitale ghanéenne. L’organisation précise que la « session sera consacrée, notamment, à la situation sociopolitique dans l’espace. »

Cette rencontre interviendra à la suite de la session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao sur la situation au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, prévue le même jour à Accra, souligne l’organisme monétaire.

La concomitance des deux sommets peut être un bon signe pour le Mali. En effet, l’Uemoa, dans la foulée des sanctions politiques de la Cedeao portant notamment sur la fermeture des frontières terrestres et aériennes, avait prononcé, pour sa part, des sanctions financières contre Bamako.

Parmi ces mesures, il y avait « le gel des avoirs du Mali à la banque centrale commune aux huit États membres, celui des entreprises publiques et des organismes parapublics maliens ainsi que la suspension du pays de toute assistance financière des institutions internationales ».

La tenue de ces deux sommets pourrait sonner la décrispation entre ces deux organisations régionales et les autorités de la transition malienne. La junte est prête à accepter un calendrier de transition de vingt-quatre mois avant la tenue des prochaines élections qui devraient permettre le retour des civils au pouvoir.

Si la Cedeao qui proposait seize mois de transition, sans compter les deux ans écoulés, acceptait cette proposition, elle pourrait prononcer la levée de l’embargo. Dans ce sillage, l’Uemoa pourrait aussi desserrer l’étau en levant les sanctions financières sur le Mali.

La médiation pilotée par le président togolais Faure Gnassingbé et la dernière sortie de Macky Sall, le président sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA), peuvent inciter à l’optimisme.

Dans une  récente sortie médiatique, le dirigeant sénégalais a laissé entendre qu’un accord était envisageable. « Les putschistes sont au pouvoir depuis vingt mois. Nous acceptons de leur laisser 16 mois de plus. La junte, elle a parlé de rester encore vingt-quatre mois, j’estime que, en prenant surtout en considération les souffrances du peuple malien, nous pouvons nous mettre d’accord sur une échéance qui serait comprise entre seize et vingt-quatre mois », avait indiqué Macky Sall.

Le Niger a réceptionné six drones Bayraktar TB2

Livré par la Turquie, le Niger reçoit les six drones dans le cadre d’un accord entre Ankara et Niamey sur les armes signé en novembre 2021.

 

La Turquie a procédé à la livraison de six de ses drones de combats Bayraktar TB2, à la république du Niger. Cette livraison, selon RFI, entre dans le cadre de d’un accord sur les armes qu’Ankara a signé avec Niamey en novembre dernier.

La Turquie et le Niger ont signé un accord l’année dernière pour l’a livraison d’armes de point par Ankara. Cet accord inclus bien entendu, des drones armés de fabrication turque, mais aussi des véhicules blindés et des avions d’attaque légers Hurkus, le premier avion habité turc à être exporté.

Les drones Bayraktar TB2 ont été achetés par le Niger alors que le pays est en proie à une insurrection islamiste. L’option des drones est de permettre aux forces militaires du Niger d’améliorer leurs capacités de surveillance dans sa lutte contre l’État islamique et les groupes affiliés à Al-Qaïda opérant autour de la triple frontière avec le Mali et le Burkina Faso.

Le Niger envisage de construire une base aérienne pour accueillir les drones, qui peuvent aussi être armés. Selon une source sécuritaire française dans la région du Sahel, citée par RFI, « ces drones complètent les capacités de surveillance du Niger, mais nous devons maintenant mettre en place tout le système qui permettra leur utilisation : formation des pilotes et des agents d’analyse d’images, maintenance des appareils, pièces de rechange, chaîne d’approvisionnement, etc. »

Le drone à moyenne altitude a une portée de 150 kilomètres et peut rester en l’air pendant 27 heures. Il peut être armé de missiles à guidage de précision, de bombes à guidage laser et de missiles antichars. L’accord reflète également la volonté du pays de diversifier ses achats d’armes loin de la France, son ancien dirigeant colonial.

Niger : réinsertion de 40 ex-membres de Boko Haram

Des anciens membres du groupe jihadiste Boko Haram, ont achevé dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria, un programme de déradicalisation et de formation professionnelle.

 

Le Centre de Goudoumaria a procédé à la réinsertion d’une quarantaine des ex-Boko Haram. Ces anciens membres du groupe jihadiste Boko Haram, ont achevé dans le sud-est du Niger, un programme de déradicalisation et de formation professionnelle. L’information a été confirmé par les autorités locales.

« Cette troisième vague de repentis de Boko Haram, composée de 42 anciens membres, a quitté hier (lundi) le Centre de formation de Goudoumaria », dans la région de Diffa, a indiqué un responsable municipal local.

À la fin de leur formation, ces repentis, tous de nationalité nigérienne, ont reçu chacun des outils pour monter leurs propres ateliers en mécanique, plomberie, menuiserie, couture ou soudure.

En plus de cette formation professionnelle, ils ont également reçu une « formation religieuse » sur « la pratique de l’islam modéré », selon les autorités. Et pour prouver qu’ils ne « verseront plus dans la violence », les repentis ont collectivement prêté serment sur le Coran.

Rappelons que le mouvement de reddition a débuté fin décembre 2016. Opérationnel depuis 2017, le centre de Goudoumaria « a enregistré 386 pensionnaires qui ont suivi avec succès le processus de resocialisation » a récemment déclaré Hamadou Adamou Souley, ministre nigérien de l’Intérieur.

 

Niger : 700 civils et 500 militaires morts depuis 2013

Ces chiffres sont été donnés par le ministre nigérien de la Défense nationale, Alkassoum Indatou samedi 28 mai 2022.

 

Le ministre nigérien de la Défense nationale Alkassoum Indatou a déclaré, samedi, qu’environ sept cent (700) civils et cinq cent (500) militaires ont été tués dans des « attaques terroristes » au Niger, depuis 2013, a rapporté l’Agence nigérienne de presse (ANP), officielle.
Il a fait cette déclaration lors d’une interpellation à l’Assemblée nationale où un député qui lui a demandé si le gouvernement nigérien dispose d’un « plan de sortie définitive » de la crise sécuritaire que connaît le Niger.

« Les Nigériens font face à une guerre qui leur est imposée depuis plus d’une dizaine d’années », a indiqué le ministre Alkassoum Indatou.
« Ce terrorisme est responsable de près de 1200 pertes en vies humaines dont 700 civils et 500 militaires et a un coup social énorme avec des milliers des déplacés, la famine, l’aggravation de la pauvreté, la privation des droits d’aller et venir, nous amenant à des prorogations récurrentes d’états d’urgence et aussi à des classifications de nos routiers verts en axes dits conditionnés et déclarés rouges », a-t-il expliqué.

Les premières « attaques terroristes » ont été enregistrées en mai 2013 au Niger, avec deux attentats suicides contre une caserne militaire et un site d’exploitation minière dans la région d’Agadez, dans le nord du pays, près des frontières algérienne et libyenne.
La situation s’est particulièrement dégradée à partir de 2015 avec les premières attaques de Boko Haram à Diffa, dans le sud-est du Niger, près de la frontière avec le Nigeria.

En 2017 les régions de Tahoua et Tillaberi, frontalières du Mali, ont basculé dans l’insécurité avec des attaques attribuées à des « groupes terroristes » opérant dans le nord du Mali.

« Les risques liés à l’usage abusif des drones armés » (Chercheure)

Chargée de recherche au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, basé à Bruxelles, Solène Jomier a répondu aux questions de APA sur l’utilisation des drones dans les conflits armés.Les drones armés sont devenus monnaie courante dans l’arsenal de guerre de beaucoup de pays. Qu’est ce qui explique le recours à cette arme ?

Il faut relativiser cette notion de « monnaie courante ». Les drones sont présents parmi l’arsenal de nombreux pays, mais les drones équipés d’armes létales, dits « drones armés », n’en sont qu’une infime partie. Sur 193 pays reconnus à l’ONU, environ une vingtaine, 26 selon l’observatoire « Drone Wars », possèdent un ou plusieurs drones armés. Le nombre de pays capables de les produire est encore plus réduit. Ceux capables de les exporter sont une poignée. Il s’agit d’un marché appelé à connaitre une croissance significative dans les prochaines années.

Les forces armées recourent aux drones car ceux-ci apportent un avantage comparatif sur le terrain : ils sont plus discrets que des avions de chasse, peuvent être mobilisés plus rapidement et sur des plus longues périodes, et ne nécessitent pas de mettre en danger la vie de troupes au sol ou celle du pilote. Ils viennent donc apporter une capacité d’action différente à l’éventail d’options déjà à la disposition des militaires. En d’autres termes, ils ne sont pas plus ou moins décisifs que d’autres armes, ils proposent simplement des modalités d’action différente.

En Afrique, des pays s’intéressent de plus en plus à ce genre d’équipements militaires dans la guerre contre les nouvelles menaces, notamment jihadistes. A votre avis, peuvent-ils être décisifs ?

Les drones armés impliquent une dimension létale. C’est-à-dire qu’on élimine physiquement des personnes et on détruit des infrastructures.

Mais le terrorisme et le djihadisme en particulier s’inscrivent dans des dynamiques politiques et sociétales complexes qui nécessitent des réponses multidimensionnelles et transversales. On est donc loin de mettre fin à ces phénomènes en se confinant à l’outil militaire.

Par ailleurs, l’usage dont en font les forces militaires est ambivalent. Une frappe de drone peut viser des individus qui représentent des menaces directes pour les États et leurs populations. La menace terroriste (et djihadiste) est bien réelle et ne doit pas être minimisée ici. Mais la lutte contre le terrorisme est également utilisée par certains États comme une forme de répression contre toute forme d’opposition politique.

Une telle pratique remet en cause la légitimité des États à recourir à la violence et à justifier leurs actions. Elle crée un climat de défiance au sein des populations. Celles-ci peuvent craindre d’être visées à tout moment par ces armes furtives, puissantes et qui semblent frapper sans distinction. Paradoxalement, cet écueil peut nourrir la popularité des mouvements terroristes et djihadistes dans ces pays, où ils sont perçus comme une forme de résistance à un État oppresseur.

Quels sont les risques liés à l’usage abusif des drones armés?

Sans même parler d’abus, les drones armés facilitent le recours à la puissance de feu comme réponse à un problème sécuritaire donné. Il devient plus simple pour une force armée d’éliminer les menaces, plutôt que de mobiliser d’autres outils de terrain, comme l’interpellation par exemple.

La multiplication des appareils à la disposition des États et donc de leur recours soulève des questions majeures en termes de risques associés.

Tout d’abord, il faut souligner un risque majeur de tuer des civils et des personnes innocentes, quel que soit le contexte. Le recours aux drones armés participe à l’érosion de la protection des civils, portant atteinte à une valeur fondamentale du droit international. Dans son rapport sur l’« Utilisation de drones armés pour des assassinats ciblés » publié en 2020, Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, pointait du doigt les lacunes majeures des États en matière d’identification des cibles des frappes de drones, ce qui conduit à une multiplication des risques d’erreurs et d’exécutions arbitraires. En d’autres termes, l’usage des drones armés est associé à des victimes collatérales. Leur proportion est régulièrement sous-évaluée par les États selon les ONGs.

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Cela interroge sur la proportionnalité de ces frappes : Tuer les suspects est-il la réponse la plus adaptée ? Le coût humain, en particulier en termes de victimes collatérales, est-il acceptable au regard des bénéfices sécuritaires ?

Il faut également rappeler l’opacité autour des frappes de drones. Beaucoup ne sont pas revendiquées ouvertement par les États les conduisant, ce qui complique l’enquête, l’examen des responsabilités, l’imputabilité des personnes commettant des exactions et limite l’accès à la justice pour les victimes et leurs familles. Par ailleurs, certains États conduisent des frappes de drones armés sur des territoires étrangers sans demander l’autorisation du pays où la frappe est menée. Ces frappes ont souvent lieu en dehors d’une situation de guerre ouverte, ce qui pose problème sur le plan du respect de la souveraineté nationale.

Pour plus d’informations sur les écueils en matière des respects des droits humains et de la transparence, vous pouvez consulter ma publication https://grip.org/wp-content/uploads/2021/04/NA_2021-05-19_FR_SJ-drones-armes-RW.pdf

En Afrique, quels pays mènent la danse dans ce marché et quels sont ses points forts par rapport aux autres ?

À ce stade, les pays africains éprouvent des difficultés significatives à structurer une chaine de production complète et autonome de drones armés opérationnels. Autrement dit, personne ne produit actuellement à grande échelle ses propres drones armés en Afrique. Il faut comprendre que l’armement de drones militaires est une étape extrêmement pointue qui demande une maitrise très avancée de ce type de technologie, ainsi qu’un fort investissement pécuniaire, pour des résultats qui ne sont pas toujours au rendez-vous. Nombreux sont les pays qui développent des prototypes mais ne peuvent pas pousser plus avant leurs efforts, faute de capacités techniques et financières suffisantes. Sur le continent africain, c’est le cas de l’Afrique du Sud et de l’Algérie.

L’Afrique du Sud a testé un prototype armé en 2013, il s’agissait d’une variation du drone de surveillance « Seeker 400 » (développé par Denel Dynamics) équipée d’armes létales. Cependant, le pays ne semble pas avoir donné suite à ces efforts, se concentrant sur le développement de drones militaires de reconnaissance et de surveillance.

L’Algérie a affirmé en 2018 avoir utilisé avec succès des drones armés algériens dits « Djazair 54 » contre des caches d’armes terroristes. L’incertitude plane autour de ces appareils. L’Algérie affirme avoir produit localement ces appareils et les avoir équipés d’armes létales. Toutefois, la presse a mis en doute cette version des faits, estimant que l’Algérie n’est pas capable d’une telle production. Il s’agirait non pas d’un appareil produit entièrement par les Algériens, mais plutôt d’un appareil dérivé d’un modèle émirati, le « Yabhon 40 » qui est initialement un drone de reconnaissance et qui a été modifié pour l’occasion. Son opérabilité semble également très limitée puisque l’Algérie n’a fait que peu voire pas mention de cet appareil ces dernières années. Il s’agissait donc probablement d’un prototype utilisé pour une démonstration. À noter que l’Algérie a depuis fait acquisition de drones armés chinois (CH-3 et Ch4) ce qui soutient sa probable incapacité à produire localement.

À ce stade, les acteurs africains restent dépendants de l’offre étrangère et risquent de le rester pour les prochaines années.

Comment l’expertise locale africaine peut-elle renverser la tendance actuelle dominée par l’offre étrangère ?

Pour l’heure, le marché international des drones armés reste largement structuré autour de l’offre américaine. Les américains sont les précurseurs de ce domaine et possède la technologie la plus avancée. La Chine et la Turquie sortent également leur épingle du jeu. Israël possède des technologies reconnues en la matière mais n’a pas initié de commerce international. Les drones armés produits dans le pays vont renforcer les capacités de l’armée nationale.  

D’autres pays ambitionnent de produire voire d’exporter leurs drones armés, comme la Russie, l’Iran, l’Indonésie, la Corée du Sud, ou bien encore des pays européens (via le projet commun EuroMALE).

Étant donné les couts élevés de pénétration de ce marché, ainsi que sa très haute technicité, il y a pour l’heure peu de perspectives d’avenir pour une offre africaine.